• il y a 2 mois
L'homme de 39 ans, un milliardaire franco-russe, était sous le coup d'un mandat de recherche français. En cause, l'utilisation de sa plateforme chiffrée à des fins de blanchiment d'argent, de trafic de stupéfiants ou encore de partage de contenus pédocriminels.
Sa garde à vue a été prolongée ce dimanche soir.

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Transcription
00:00Une interpellation qui soulève beaucoup de questions. Vincent, tout d'abord, on ne sait pas précisément ce qu'il lui est reproché.
00:06Oui, c'est vrai que c'est la grande interrogation. On pourrait dire finalement que ce qu'on lui reproche, c'est un peu ce qu'on peut reprocher aux nouvelles technologies
00:11depuis leur création, c'est-à-dire de permettre le meilleur et le pire. Telegram, c'est une magnifique application au service de la liberté d'expression.
00:17Alors c'est très bien quand ça vient servir la cause des combattants ukrainiens qui luttent contre l'occupation russe, par exemple.
00:22Ça l'est beaucoup moins quand ça vient servir les criminels de tous bords. Et c'est là-dessus que la justice, finalement, s'intéresse à Telegram.
00:29Et donc à son créateur, à Pavel Durov, le tycoon franco-russe âgé de 39 ans. Il a été arrêté parce que sa messagerie, elle a laissé prospérer via ses canaux
00:39tout un tas de trafics, tout un tas d'échanges autour de trafics sans aucune modération. On parle de quoi ? On parle de trafics de stupéfiants,
00:47d'escroqueries, de fraudes, de cyberharcèlement ou encore d'apologie du terrorisme. Et c'est vrai que sur Telegram, personne ne dénonce les échanges
00:54qui y ont lieu, mais personne ne les modère. – Personne ne les modère, mais en tant que fondateur, que créateur de Telegram, Pavel Durov,
01:01il n'est pas forcément en lien direct avec ces réseaux criminels. Est-ce qu'on peut quand même le placer en garde à vue pour ça ?
01:07– Alors c'est vraiment la question aujourd'hui qui agite tout ce milieu et que se pose tout le monde autour de la planète, pas seulement en France.
01:15Je vais vous donner un exemple. On fait beaucoup le parallèle aussi avec les créateurs d'Internet. Est-ce qu'il aurait fallu arrêter les créateurs d'Internet
01:20parce qu'ils ont créé quelque chose qui a permis par la suite à des criminels d'échanger des photos pédophiles par exemple ?
01:26La seule différence ici avec Telegram, c'est que Telegram ce n'est pas une technologie, c'est une entreprise qui va utiliser ces trafics-là
01:35pour s'enrichir, pour créer aussi du business. C'est dans ce sens que la justice française s'intéresse à Pavel Durov.
01:42Juste un petit exemple, il y a quelques semaines, il y a deux juges parisiens qui ont décidé de renvoyer 30 personnes devant des assises
01:47parce qu'elles avaient créé une autre messagerie qui s'appelle Sky ECC qui avait permis aussi à des criminels d'échanger des informations.
01:53Donc on voit bien la tournure que prennent les événements du côté de la justice française et c'est ce qui pourrait attendre Pavel Durov à terme.
01:59Pour l'instant, il est en garde à vue. On l'a dit, ça peut encore durer 48 heures. A l'issue de cette garde à vue, il peut être remis en liberté
02:05ou alors présenté à un juge d'instruction qui le mettrait en examen, voire même pourrait demander son placement en détention provisoire
02:10et ce serait un vrai choc dans le milieu des nouvelles technologies à travers le monde.
02:13Et que dit Telegram ? Je pense qu'il y a eu une réaction officielle.
02:16Oui, Telegram a réagi sur Telegram sans surprise avec une forme de communiqué pour expliquer que l'entreprise respectait les lois de l'Union européenne
02:25et qu'il s'améliorait constamment en matière de modération, même si on le sait, cette entreprise fait peu pour ne pas dire rien
02:32pour modérer les échanges qui sont problématiques sur ses canaux.
02:35Pavel Durov n'a rien à cacher, voyage fréquemment en Europe. Il est absurde de prétendre qu'une plateforme ou son propriétaire sont responsables de l'abus de cette plateforme.
02:43Voilà tout le débat presque philosophique qui est posé aujourd'hui avec cette question.
02:47On aura des premiers éléments de réponse d'ici 48 heures à la fin de la garde à vue.

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