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Frédéric Lauze, secrétaire général du syndicat des commissaires de la police, souligne que «le feu est dans la maison». Il revient sur la situation sécuritaire en France.

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00:00Ça ne suffit pas, ça a été évoqué, il y a plusieurs raisons, d'abord parce qu'on
00:06a un problème de coordination opérationnelle des acteurs, des différents acteurs qui peuvent
00:13agir sur le trafic de stupéfiants.
00:15Vous avez les collectivités territoriales, vous avez des opérateurs comme les offices
00:19HLM, vous avez la CAF qui est encore à notre statut, vous avez les services de l'État,
00:26donc ce n'est pas évident.
00:27Prenons le cas du terrorisme et de la lutte contre la radicalisation.
00:32Il a fallu que malheureusement on connaisse des drames, avec pratiquement 200 morts il
00:39y a une dizaine d'années, pour que ce qui était impossible devienne possible.
00:43On a changé la législation et surtout, par exemple, on a mis en place des groupes d'évaluation
00:49départementales où au niveau départemental, autour du préfet et du procureur de la République,
00:55on a les principaux services de l'État, police, renseignement, administration pénitentiaire,
01:00et puis dans un deuxième cercle, également les services sociaux comme la CAF, l'URSSAF
01:08et autres qui se mettent autour de la table et qui échangent des informations opérationnelles.
01:15Le problème c'est la dispersion, c'est l'absence de coordination opérationnelle.
01:20On a des inconvénients à avoir un système centralisé en France par rapport à d'autres
01:25pays, mais utilisons quand même l'immense avantage de cette centralisation.
01:30Il y a un exemple qui marche aujourd'hui, c'est le renseignement, la coopération en
01:34matière de renseignement et de lutte contre l'islam radical, de radicalisation, fonctionne
01:39très bien grâce à des groupes d'évaluation départementales.
01:42J'aimais la proposition qu'on fasse par exemple la même chose en matière de trafic
01:48de stupéfiants parce qu'il va falloir accrocher tous les wagons qui sont dispersés et les
01:53trafiquants qui sont complètement désinhibés, qui ont forcément un temps d'avance sur
01:58les services de police, de gendarmerie et les douanes, bénéficient de cette déperdition
02:04d'informations et du fait que les acteurs sont mal coordonnés.
02:08De la même façon, je pense qu'aujourd'hui la ville de Grenoble par exemple a décidé
02:15de ne pas, je crois, armer ses policiers municipaux, alors que c'est la demi-demième ville de
02:20France, ça me semble insensé aujourd'hui parce qu'un voyou ou un narcotrafiquant,
02:25qui est un voyou d'ailleurs, sur la voie publique, s'il veut s'en prendre à un policier,
02:28il ne va pas faire attention et faire le distinguo entre un policier national et municipal.
02:33Deuxièmement, il y a le problème de la vidéoprotection, la ville de Grenoble ne met pas les moyens
02:39en matière de vidéoprotection, les efforts ne sont pas du tout à la hauteur, les efforts
02:44qui ont été entrepris précédemment ont été arrêtés, c'est une erreur, est-ce
02:49qu'aujourd'hui ça doit relever des autorités municipales ? Alors je ne suis pas en train
02:54de dire qu'il faut restreindre la libre administration des communes, mais en matière de sécurité,
02:59on ne peut pas se payer le luxe de dire que tous les outils ne soient pas mobilisés, notamment
03:05ceux qui par exemple relèvent d'IMER ou ceux qui relèveraient de la CAF ou autre.
03:09Donc aujourd'hui, on ne peut pas se payer le luxe de dire, moi je fais, moi je ne fais
03:13pas, non, le feu est dans la maison, il n'y a pas péril, le feu est dans la maison.

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