Clarisse Agbegnenou : l'Olympe pour Athéna

  • le mois dernier
Le documentaire "Clarisse Agbegnenou : l'Olympe pour Athéna" est un portrait intime de la judokate française Clarisse Agbegnenou, diffusé sur France 2. Voici les principaux éléments à retenir :
Contenu du documentaire

Suit la préparation de Clarisse Agbegnenou pour les Jeux Olympiques de Paris 2024
Couvre une période de deux ans, incluant la naissance de sa fille Athéna en juin 2022
Montre son retour à l'entraînement deux mois après l'accouchement

Défis personnels et professionnels

Conciliation entre sa carrière de judokate de haut niveau et sa nouvelle vie de mère
Reprise intensive de l'entraînement 23 mois avant les JO de Paris
Objectif de défendre son titre olympique tout en s'occupant de sa fille

Réalisation et production

Réalisé par Julien Soulier
Offre un regard intime sur le quotidien de l'athlète

Contexte sportif

Clarisse Agbegnenou est la judokate française la plus titrée de l'histoire
Palmarès impressionnant : 6 titres mondiaux, médaille de bronze à Rio, double médaillée d'or à Tokyo (individuel et par équipes)

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Sports
Transcript
00:00...
00:07La tête est en bas.
00:08Et là, la colonne d'Artemis.
00:11Bravo, ma petite !
00:12Ouais !
00:13...
00:15J'imagine que tu la sens bien bouger.
00:18Elle est bien dynamique tout le temps.
00:20Les chiens ne sont pas des chats.
00:22...
00:37Et elle marche !
00:38Et c'est fait !
00:39Claressac-Péneloup marque l'histoire de notre discipline.
00:43Allez, ma petite.
00:45Descends.
00:47Ah !
00:48Ces combats pour elle et pour les autres femmes.
00:51C'est une battante.
00:52...
00:54Aïe !
00:55...
00:58Il y a eu une ferveur absolument hallucinante.
01:01Elle attend ça depuis si longtemps.
01:04...
01:05L'étoile d'une grande championne française.
01:08Elle est au sommet de son art.
01:10Vous avez été décorée de la Légion d'honneur.
01:13La plus titrée de l'histoire.
01:15Ses larmes de joie ont ému toute la France.
01:17...
01:25...
01:34Alors, on fait quoi ?
01:35...
01:40Ah, tais-toi.
01:41...
01:44Eh ben...
01:45...
01:47Alors, tu me racontes quoi ?
01:49...
02:03Tu te dis, avant, elle était juste dans mon ventre
02:06et je ne savais pas à quoi elle allait ressembler.
02:09...
02:13Et là, ça y est, je la vois, je peux la sentir.
02:16Son odeur l'a touchée.
02:18...
02:25Tu fais un petit sourire pour ton papa ?
02:27...
02:30C'est trop bel.
02:31...
02:38Après l'accouchement,
02:39un de mes premiers combats, c'était de retrouver mon père inné.
02:42...
02:44Je faisais des fausses respirations thoraciques
02:46pour un ventre, un corps et des organes
02:48qui se remettent bien en place.
02:50...
02:52Mais je me sentais bien.
02:54Après, le plus dur restait à venir.
02:56...
02:57...
02:59...
03:12Pas très énorme, celui-là.
03:14Pas très énorme, le kimono.
03:16Ah !
03:17...
03:20Mes seins, ça passe plus.
03:23Ni les bras, ni là, les seins.
03:25Même là, il y a rien qui va.
03:27...
03:33C'est pas facile de se dire, on fait un stop dans sa carrière
03:36pour avoir un enfant.
03:37Et je me suis toujours dit, en plus, si j'ai un enfant,
03:40ça veut dire que j'arrêterai ma carrière,
03:42parce que pour moi, il n'y avait pas de possibilité de faire les deux.
03:45C'était toujours l'idée que j'ai reçue, que j'ai eue.
03:48Tout le monde me disait, non, mais Clarisse, c'est compliqué,
03:51tu ne pourras pas revenir, ça va être difficile.
03:54Mais en fait, plus on me disait que ce n'était pas possible,
03:57de toute façon, c'est moi, l'être motive de toute ma vie, ça,
04:00et plus je me dis, en fait, si, ça va être possible.
04:03...
04:04Tu te souviens comment on fait ?
04:06...
04:07C'est ça.
04:09Fais un petit coup, juste un petit peu.
04:11Tu m'as pas dit...
04:12Un petit peu, dans un premier temps.
04:14Et là.
04:15Et là.
04:16C'est pas un petit peu en mouvement ?
04:18...
04:29J'ai complètement le sentiment de repartir à zéro.
04:32Il y avait tout à refaire,
04:33mais même j'avais l'impression de repartir quand j'ai commencé le judo.
04:37...
04:44Pour moi, ça sera le défi de revenir après une grossesse,
04:47entre deux Olympiades qui ont été très serrées,
04:49et d'aller me dire, je vais faire les Jeux olympiques à Paris.
04:53Et là, après, si je gagne, c'est le Graal.
04:55...
04:58C'est elle qui va m'accompagner dans mon projet,
05:01c'est elle qui montre le chemin, et je la suis.
05:03C'est elle qui me donne le ton.
05:05Et tant qu'elle va bien, tant qu'elle se sent bien,
05:08moi, j'avance du côté sportif.
05:09...
05:14Pardon, Athéna.
05:15...
05:19Elle est bon ?
05:20...
05:25Allez, warm-up suisse, c'est parti !
05:28...
05:296 minutes, 8 minutes !
05:30...
05:35C'était important pour moi d'avoir Athéna avec moi,
05:38parce que je voulais leur montrer dès le départ
05:40qu'Athéna sera là, sera toujours là,
05:42et qu'ils mettent un visage sur l'enfant
05:44qui va grandir avec eux tout au long de ce cursus olympique.
05:49...
05:58Elle a tes yeux.
05:59Trop mignon.
06:00Mais c'est trop petit, c'est trop mignon !
06:03Vas-y.
06:05Doucement, doucement.
06:06Elle est dynamique.
06:07Comme qui ?
06:08...
06:10Athéna, t'es trop belle.
06:12Mais oui.
06:13Elle est trop canonneuse.
06:15Oui, tu souris.
06:16Qu'est-ce qu'elle te fait ? Elle te change la couche.
06:19Tu es toute propre.
06:21Mais oui.
06:22Mais alors, comment tu me regardes comme ça, là ?
06:26Tu m'aimes bien.
06:27Ah ouais, tu m'aimes bien.
06:28Tu m'aimes bien.
06:29C'est le meilleur moment.
06:31On va se rappeler, c'est quoi la vraie vie ?
06:33C'est une compétition.
06:34Tu vas à 12h de compétition, tu seras moins stressée.
06:37Oh là là.
06:39J'aime trop les petits bébés comme ça.
06:41J'aime trop les petits bébés.
06:43Maintenant que c'est la mascotte,
06:45on se dit qu'elle est là, ça nous fait du bien.
06:47Je suis super contente que ça se passe comme ça.
06:50...
06:52Maintenant, l'enjeu, c'est de faire accepter mon projet
06:55au stade de l'équipe de France.
06:57Avec le fait de revenir avec le groupe,
07:01comment tu as ressenti d'avoir Adéna avec toi
07:04sur l'approche des entraînements ?
07:08Je ne pourrais pas faire ça sans ma fille autour.
07:10Je sais qu'elle n'est pas trop loin, c'est une force pour moi.
07:13Si elle est là, c'est mieux.
07:14Je sais que je peux lui jeter un coup d'œil,
07:17mais je ne me vois pas sans. Je ne ferais pas sans elle.
07:20Si vous pouvez me le permettre de l'incorporer dans la continuité,
07:25ça serait bon pour mon mental.
07:27Ça a été évoqué.
07:28Ça a été évoqué.
07:29On va essayer surtout que le groupe équipe de France
07:32trouve son compte.
07:33Il faudra trouver les meilleurs aménagements,
07:36les meilleurs compromis pour que tout le monde
07:39puisse atteindre ses objectifs.
07:41Pour nous, c'est une bonne opportunité de recadrer les choses,
07:44mais aussi, que je rappelle les garde-fous,
07:46qu'on doit un peu t'imposer.
07:49Il faut avoir la conscience
07:51qu'il y a eu de grands changements dans ton corps
07:53liés à la grossesse,
07:55et la poursuite d'allaitement
07:56qui entretient aussi des modifications hormonales,
08:00qui, pour l'instant, fragilisent encore ton corps
08:03en facilitant les blessures.
08:18Après l'accouchement, c'est là où on prend le plus de poids.
08:20On ne s'en rend pas compte,
08:21mais quand j'ai accouché, j'étais plus fine que ça.
08:24Et derrière, avec l'allaitement, une faim de loup.
08:27Et en fait, plus tu manges, plus ton estomac grossit
08:30et plus t'as envie de manger.
08:32Et en fait, après, je mangeais à outrance.
08:33Et c'est là que je me suis dit,
08:35j'ai gâché tout mon travail.
08:42Allez, en bas, Clarisse.
08:45Allez, cinq secondes, toi.
08:50Encore, encore, encore.
08:52Top.
08:55Si je me dis que j'ai accouché sans péridurale,
08:56c'est pas mal de pire.
08:57Ouais, quand tu veux.
08:59Un de mes autres combats, c'était vraiment aussi
09:01de retrouver ma catégorie des moins de 63 kg.
09:03J'étais entre 72 et 73 kg.
09:06Et du coup, 10 kg à perdre, quoi.
09:09OK, en gros, c'est pas grave, on se le récupère.
09:13Ça va être très, très dur,
09:15mais ça peut se faire.
09:18En vrai, la réalité, elle est tout autre.
09:21Trois, deux, allez, fort, et hop !
09:23C'est parti.
09:24Le plus vite possible une 39.
09:26Encore, encore, encore.
09:27Bap, bap, bap. Oui, oui, on y est.
09:29Go, go, go, go, go, go, go.
09:31Jusqu'au bout, jusqu'au bout, jusqu'au bout,
09:33jusqu'au bout, une 41, une 40.
09:34Allez, hop !
09:35Encore, encore, encore.
09:37Allez, jusqu'au bout, jusqu'au bout,
09:39jusqu'au bout, une 41, une 40.
09:40Allez, allez, allez, hop !
09:44Bravo.
09:46Bravo, maman.
09:47Mais si je faisais ça vraiment que pour moi,
09:49il y aurait beaucoup plus de moments où j'aurais lâché.
09:52J'aime tellement être avec elle et je le fais pour elle.
09:56Après, c'est vrai que c'est moi qui souffre, mais c'est grâce à elle que je arrive à tenir cette souffrance.
10:04Les autres filles, elles ont juste leur poids à perdre.
10:07Moi, j'avais à gérer tous les problèmes des mères, donc déjà les hormones.
10:11Athéna, il fallait que je la nourrisse à 100%.
10:15Il fallait que tous les nutriments lui viennent en premier.
10:17Et en fait, tout ce qui était bon, c'est Athéna qui le prenait.
10:19Et moi, il me restait pas grand-chose.
10:22Mange ton doigt.
10:35Ça fait du bien ?
10:37Ça y est, mon cœur.
10:42La bouteille.
10:44T'es fatigué, fais dodo.
10:46Fais dodo.
10:51Moi, je sors de l'entraînement, j'arrive, je me douche.
10:54Des fois, j'ai même pas le temps de me doucher.
10:56J'ai un autre sport, c'est Athéna.
10:58Et en fait, j'ai pas le temps de m'asseoir.
11:01Je me dis qu'il faut repartir.
11:03Ça y est, merci.
11:05Merci pour ta contribution.
11:08Quand t'es toute seule dans ton monde du judo, t'as tes moments pour toi, tu te reposes.
11:14En fait, c'est toi et toi.
11:15T'as pas une tierce personne où il faut t'en occuper ou des choses comme ça.
11:26C'est nuit, jour, nuit, jour.
11:28Donc, t'es tout le temps en stimulation.
11:31Donc, le niveau d'attention, ton attention, tu mets plus à 100 % sur ce que tu fais,
11:36sur ton judo ou toi, dans ta vie.
11:38C'est que tu partages.
11:40Et souvent, même beaucoup plus pour ma fille que pour moi.
11:45Je pense que le risque principal, quand on est fatigué, c'est la blessure.
11:49C'est vraiment la blessure.
11:51Et la blessure fait que ça t'arrête, que ça coupe et que ça peut tout arrêter, en fait.
11:55Les risques, ce sont les risques d'une maman qui veut redémarrer une activité physique poussée.
12:01C'est ce qui fait qu'à un moment donné,
12:03c'est un peu plus difficile d'arrêter.
12:05C'est un peu plus difficile d'arrêter.
12:07C'est un peu plus difficile d'arrêter.
12:09C'est un peu plus difficile d'arrêter.
12:12C'est ce qui fait qu'à un moment, je me suis agacé.
12:15Elle décide de faire la Coupe d'Europe des clubs avec son club.
12:17Malgré les alertes, elle décide de combattre.
12:20Je ne sais pas ce que j'ai. Je n'arrive pas à marcher.
12:42J'ai l'impression que mon genou se dérobe.
12:44J'ai l'impression que j'ai les croisés.
12:46Comment je fais ? J'ai un enfant.
12:49Je me suis dit, il y a ma fille.
12:51Je la porte, je vais avoir des béquilles.
12:53J'ai des croisés ou pas, je vais me faire opérer.
12:55Si je dois me faire opérer, je dois arrêter mon allaitement.
12:58C'est vraiment les premières pensées qui me sont arrivées.
13:00Et je vais faire comment avec Athéna ?
13:04C'était tout pour ma fille. C'était très compliqué.
13:12Là, mon double projet, en fait, il n'est pas un double projet.
13:15Je suis en train d'abandonner ma fille parce que
13:17je me suis dit que je revenais à la compétition
13:19et que finalement, je fais n'importe quoi.
13:25Ce n'est pas une entorpe simple du ligament collatéral médial.
13:28Je pense que c'est quand même important de te rappeler
13:31à quel point il est important ce genou
13:33et à quel point la stabilité du genou a un rôle
13:36dans la prévention des risques du croisé.
13:39Je vois que d'autres judocats, sur des mécanismes quasi similaires,
13:42se font les croisés.
13:44On ne peut pas garder cet état trop longtemps.
13:48Dans son malheur, elle a de la chance
13:50parce qu'elle aurait pu avoir une blessure beaucoup plus grave.
13:52La mettant off plusieurs mois
13:56et peut-être hypothéquer cette possibilité
13:59de retour à la compétition ou plus haut niveau.
14:08Et là, pour le coup, c'est une vraie alerte.
14:11Et c'est là que, peut-être, Caresse dit
14:14du coup, je vais vraiment écouter.
14:33À partir de ce moment-là, on est rentré dans une période
14:36où là, on ne joue pas.
14:38Si tu veux être championne olympique,
14:40il y a une organisation, il y a des étapes à valider.
14:42Il y a des choses à mettre en place
14:44et il ne faut pas se brûler les ailes.
14:46Tu es tendue, là.
14:48Tu n'es pas dans un état psychologique pour faire une séance,
14:50une bonne séance, une séance intelligente
14:52sans te faire de bobos.
14:54Et surtout, tu ne mets pas ton intégrité physique
14:56en danger, s'il te plaît.
15:03Sept mois après avoir accouché, je me dis
15:05bon, je ne suis pas prête à 100%,
15:07mais il faut que j'y aille, il faut que j'impacte les filles.
15:10Il va falloir se battre.
15:22Tel Aviv, c'est mon retour officiel à la compétition.
15:34J'ai pas fini de t'habiller, dis donc.
15:36C'est fini ?
15:40Attends, waouh !
15:42Waouh !
15:44Waouh !
15:46J'ai trop de flow, moi !
15:48Bravo Nelly !
15:50Bravo !
15:52Ouais !
15:54Ok, c'est parti.
15:58C'est un sport où il y a des catégories de poids,
16:00c'est-à-dire que moi, je suis à moins de 63 kg
16:02et si tu n'as pas le bon poids,
16:04tu es disqualifiée.
16:08Il faut que tu sois à 63,00.
16:12Bonne week-end !
16:14Tu peux manger un petit peu.
16:16Je la prends, hein ?
16:18Ouais, reste avec elle, là.
16:32Ça va ?
16:34Ça va ?
16:36Hello !
16:42Et toi, mamie, ça va ?
16:44C'est bon ?
16:46D'accord.
16:54La veille de ma compétition
16:56à Tel Aviv,
16:58la fédération m'impose de mettre
17:00le kimono d'Equipe de France.
17:02Chaque kimono est différent.
17:04Quand c'est une nouvelle marque, ça change.
17:06Les kimonos ne sont pas les mêmes.
17:08J'avais le mien,
17:10je me suis entraînée six ans avec,
17:12j'avais l'habitude,
17:14donc je leur ai dit,
17:16c'est pas possible,
17:18laissez-moi juste mettre mon kimono.
17:20C'est déjà un retour compliqué,
17:22ça fait longtemps que je n'ai pas combattu.
17:24Ils me disent, c'est comme ça,
17:26tu dois mettre ton kimono d'Equipe de France.
17:28Et je ne me suis pas sentie soutenue à ce moment-là.
17:30Comme je voyais que Teddy Renner,
17:32lui, pouvait mettre ses kimonos de sa marque.
17:34C'est une problématique d'équité,
17:36c'est pas normal de dire oui à un
17:38et non à l'autre.
17:40Il y a une affaire
17:42qui est en train de faire trembler
17:44le monde du judo,
17:46c'est ce que l'on appelle déjà
17:48le Kimono Gate.
17:50C'est un retour à la compétition compliqué
17:52pour Clarisse Agbenenou.
17:54Tout ça parce que Clarisse Agbenenou
17:56et la Fédération Française de Judo
17:58n'ont pas le même sponsor.
18:00Les dirigeants du judo français
18:02ont décidé de la priver de son entraîneur.
18:04Moi je serai en face du tapis
18:06dans la tribune en haut.
18:08Info, je ne peux pas coacher.
18:10Donc c'est très bien ce que tu fais
18:12ou une information.
18:14Mais voilà.
18:16Sinon ils me couplent le badge.
18:18Ils sont venus me voir.
18:20Les JF.
18:22Parce que c'est interdit de coacher des tribunes.
18:24Mais tu m'entendras.
18:26T'inquiètes pas.
18:28T'inquiètes pas.
18:30T'inquiètes pas.
18:32T'inquiètes pas.
18:48En fait je me suis rendue compte
18:50que je suis plus calme.
18:52Que je suis plus zen.
18:54Je me dis, j'ai ma fille.
18:56Elle est en bonne santé.
18:58Pourquoi s'énerver ? Il n'y a pas besoin de s'énerver.
19:00Alors que je serais partie déjà au quart de tour.
19:02Depuis bien longtemps.
19:04Mon côté feu là, il serait...
19:06Lance roquette, direct.
19:12Nul n'est irremplaçable.
19:14C'est pas parce que je suis sur la chaise
19:16que ça va révolutionner la compétition de l'athlète.
19:18Un athlète c'est autonome.
19:20Sauf que dans le cadre de Clarisse,
19:22c'était sa reprise à la compétition
19:24avec une incertitude autour de la reprise.
19:26Un manque de repères
19:28par rapport à la compétition, par rapport à l'arbitrage.
19:32Si tu la goles pas sur la première,
19:34elle va laisser des cartouches.
19:42Et surtout, elle a peur.
19:44Elle a peur.
19:58C'est en train de venir !
20:04Ça peut valider le premier jour !
20:28Après cette défaite, je me dis
20:30comment je vais faire pour reprendre ma place.
20:32C'est impossible.
20:34Quel bordel, putain.
20:46Quand tu lances le boomerang,
20:48il revient plus fort.
20:58Tu vois ce que je veux dire ?
21:28Allez, profitez !
21:32On approche, pour qu'on voit tout le monde.
21:42C'est un sujet,
21:44c'est que le retour au travail
21:46c'est souvent égal à un sevrage de la lettre.
21:48Alors que pas du tout.
21:50Et qu'il y a des textes
21:52qui nous permettent logiquement d'aller au travail.
21:54Mais c'est bien de le montrer,
21:56c'est quelque chose qui ne se fait pas beaucoup.
21:58Non, c'est clair.
22:00Moi, je n'en vois pas beaucoup.
22:02Mais je continue.
22:04SOS Préma, c'est une association
22:06qui aide les parents d'enfants prématurés.
22:08Je suis née grande prématurée,
22:10c'est pour ça que j'avais envie
22:12d'accompagner l'association et d'être marraine.
22:16Pour beaucoup de nos mamans,
22:18ici, c'est le pire jour de leur vie.
22:20Avec une annonce brutale
22:22d'une naissance qui va arriver bien plus tôt que prévu,
22:24avec un risque de décès,
22:26un risque de handicap,
22:28beaucoup d'incertitudes,
22:30et une hospitalisation qui va être longue.
22:32Certaines ne rentreront pas avec leur bébé à la maison,
22:34certaines vont mettre des mois avant de récupérer leur petit.
22:36Ça, c'est quelque chose qu'on n'imagine pas
22:38quand on tombe enceinte.
22:44Anna.
22:46Anna.
22:48Bonjour.
22:50Bonjour.
22:52C'est Anna.
22:54C'est la petite Anna.
22:56Petit Poipo.
22:58On passe un peu de temps ensemble.
23:00Très bien.
23:02Il y a des jours où ça va beaucoup mieux,
23:04il y a des jours où ça va moins mieux.
23:06On a du tout.
23:10Elle est à 26 semaines et c'est compliqué.
23:12La peur, le stress,
23:14l'inquiétude.
23:16Mais il y a les infirmières, les médecins
23:18qui sont là pour nous.
23:20Vous êtes belles.
23:22Vous êtes belles toutes les deux.
23:26Pardon Anna, on te dérange.
23:30On voit qu'il y a des gens
23:32qui sont passés par là.
23:34On regarde notre petit et on se dit
23:36que tout est possible.
23:38Parce qu'on voit des gens qui ont réussi.
23:50Du coup ça lui fait un enchanté.
23:52J'ai un petit bébé dans le célé
23:54et il y a le respirateur
23:56qui leur parle.
23:58Oui.
24:00C'est trop mignon.
24:06C'est trop mignon.
24:10Je suis née prématurée.
24:12On m'a sortie, je ne respirais pas.
24:14Je suis mort née, j'étais morte.
24:16On m'a réanimée.
24:20Elle était tombée dans le coma.
24:22Elle est restée à se battre
24:24entre la vie et la mort.
24:26Ils sont venus nous demander,
24:28mon mari et moi,
24:30monsieur, madame,
24:32vous avez d'autres enfants ?
24:34Parce qu'on croit
24:36qu'on va la débrancher.
24:38J'ai dit, s'il vous plaît.
24:40Là, j'ai commencé par lui tenir les bras.
24:42J'ai dit, c'est ma seule fille.
24:44S'il vous plaît,
24:46gardez-la encore un peu.
24:50Je m'attendais au pire.
24:52Et parfois, je me dis,
24:54mais depuis le temps que ça dure,
24:56si elle n'est pas partie,
24:58ça veut dire qu'elle va revenir.
25:00Et je ne sais pas ce qu'ils ont fait.
25:02Un soir, ma fille a fait comme ça.
25:04Elle a soupiré.
25:06Et tout le monde a applaudi.
25:10Et de l'entendre pleurer,
25:12c'était émouvant et c'était beau à voir.
25:14Mais quelle petite battante.
25:16C'est mon super-pouvoir.
25:18Quand j'ai ce moment-là,
25:20ce qui s'est passé là,
25:22ça m'a donné un super-pouvoir.
25:24Et mon super-pouvoir, c'est de me battre
25:26tout le temps, au quotidien.
25:28Et je le sens, dans ma vie,
25:30je me bats pour tout.
25:32Allô, allô,
25:34Toto parle.
25:36Toto parle.
25:38Toto parle.
25:40Toto parle.
25:42Chut.
25:44Chut.
25:48En tout cas, on assiste à une belle finale.
25:50Pour le moment, c'est assez serré.
25:52Oh, ça c'était pas mal.
25:54Clarisse a tenu de nous.
25:56Il faut aller chercher ce sixième titre.
25:58Allez, Clarisse.
26:00Trois secondes à tenir.
26:02Ça va le faire, ça va le faire.
26:04Elle est championne du monde.
26:06Clarisse a gagné nous.
26:08Le compact, le sourire.
26:10Onze mois après avoir accouché
26:12de gagner ce titre, je me dis,
26:14mais c'est impossible.
26:18La reine a récupéré son trône.
26:20Championne du monde,
26:22c'est exceptionnel, c'est fabuleux,
26:24c'est extraordinaire.
26:26Clarisse, pour moi, c'est la plus grande.
26:30Je pense qu'il n'y a pas beaucoup de personnes
26:32qui auraient parié sur un retour
26:34en tant que championne du monde.
26:36Elle leur a ouvert la voie
26:38en montrant qu'on peut être maman,
26:40on peut accoucher d'une petite fille
26:42et un an, à peine un an après,
26:44revenir et être championne du monde.
26:48Ça change beaucoup de choses,
26:50et presque tout, parce que là,
26:52enfin, on croit au projet.
26:56Et je pense que sans ma famille,
26:58ce projet n'aurait pas lieu.
27:00Tu es bien avec papa ?
27:10Est-ce que tu penses
27:12que les animaux font la sieste aussi ?
27:14Ils font la sieste comme toi,
27:16c'est-à-dire qu'ils ne la font jamais ?
27:20C'est une personne qui m'aide au quotidien.
27:22C'est quelqu'un qui est posé,
27:24ça fait du bien.
27:26C'est un pilier, parce que c'est une personne
27:28qui est toujours réfléchie,
27:30qui prend aussi beaucoup sur lui,
27:32qui partage aussi.
27:34Il est où, papa ?
27:36Il l'aime, papa.
27:40Les sacrifices, on en fait beaucoup,
27:42mais je pense que les personnes
27:44qui sont avec nous en font encore plus.
27:46Maman ?
27:48Maman va partir à l'entraînement.
27:50C'est pas facile pour lui au quotidien,
27:52quand on a un sportif de haut niveau,
27:54Bye bye, à tout à l'heure.
28:00La vie de sportif de haut niveau,
28:02c'est une vie de déplacement,
28:04c'est une vie de mouvement,
28:06de stage, de compétition à l'étranger.
28:08C'est dur pour moi,
28:10parce que j'aimerais passer un maximum
28:12de temps à être présent pour ma femme,
28:14pour ma fille,
28:16et c'est difficile des fois
28:18de se dire que sa famille
28:20est à l'autre bout du monde
28:22et c'est vrai qu'avec un enfant en bas âge,
28:24on a envie de ne rater aucun moment.
28:52Je décide de faire mon premier,
28:54pour impacter psychologiquement mes concurrentes.
28:56J'ai une journée tout condensée,
28:58où je vais avoir 4 ou 5 combats maximum.
29:00Tu te répètes ça pendant des jours,
29:02et tu te rends compte
29:04qu'il n'y a pas d'enjeu.
29:06Tu te rends compte
29:08qu'il n'y a pas d'enjeu.
29:10Tu te rends compte
29:12qu'il n'y a pas d'enjeu.
29:14Tu te rends compte
29:16qu'il n'y a pas d'enjeu.
29:18Tu te rends compte
29:20que tout le monde est là pour toi.
29:22que tout le monde est là pour toi.
29:24On avance à notre maximum.
29:26Tu te répètes ça
29:28pendant des jours, des semaines,
29:30des mois,
29:32et là c'est un « one shot ».
29:34et là c'est un « one shot ».
29:36Et là c'est un « one shot »,
29:38j'ai une journée.
29:50Voilà !
29:56Tu es un peu stressée ?
29:57Ça va, ça va. En plus je me suis dit que je suis encouragée là.
30:00J'aime bien ces ambiances.
30:01Allez, c'est lancé.
30:02Fuego.
30:03Donc ça veut dire qu'on monte d'un cran.
30:09Je me suis demandé si Athéna a besoin de tété ou pas.
30:11Non, ça va, elle est bien.
30:12C'est sûr ?
30:14Mais...
30:15T'es sûre qu'elle n'a pas besoin d'Athéna ?
30:16J'y vais, je vais re-checker et je reviens.
30:19T'as combien de temps là ?
30:20Elle n'a pas encore combattu, c'est le coup d'ordre.
30:22Ok, vas-y, je vais voir.
30:26Sur ce championnat d'Europe, tout le monde se dit
30:28« Ah bah Clarisse, elle a gagné les Mondes, elle va gagner le Master ».
30:32Mais rapidement je renifle que...
30:34Il y a un truc.
30:35Ça manque d'énergie.
30:41Moi j'ai identifié tout de suite qu'elle n'avait pas les mêmes ressources.
30:44L'engagement qui a été mis pour revenir
30:47à un moment c'est comme une blessure à longue durée.
30:50Il y a toujours une phase d'euphorie.
30:53Là l'athlète se sent presque invincible.
30:57Ça lui a suffi pour être championne du monde.
30:59Et à un moment il y a une coupure de courant.
31:01Ah c'est les montagnes russes là !
31:02Ah j'ai senti le secouris avec un...
31:04Clarisse Agbenelou !
31:05Mais non !
31:06Incroyable sensation !
31:08Coup de tonnerre !
31:10Clarisse Agbenelou est battue en quart de finale par Laura Fazley-Hughes.
31:14Le rêve s'écroule.
31:16Mais Clarisse Agbenelou pourra toujours aller chercher une médaille de bronze.
31:22Mais j'ai de la haine.
31:23Oui ? Bah tu vas t'en servir.
31:24Tu vas nettoyer ça là.
31:26Mais c'est de ma faute hein.
31:28Clarisse, ton orgueil en prend un coup peut-être ?
31:30Moi je m'en branle, j'en ai rien à foutre de ce championnat d'Europe.
31:32C'est pas ça qu'on est venu préparer.
31:35Ça, ça sert.
31:36On est venu prendre de l'info, ça sert.
31:40Oui ça fait chier.
31:41Bien sûr que ça fait chier.
31:43Je sais que t'es pas venue pour ça.
31:45Maintenant, l'orgueil de la championne, elle va aller chercher la médaille.
31:47On est d'accord.
31:49Et justement, cette frustration, tu vas t'en servir pour aller tamponner les autres.
31:53Il peut y avoir, oui, des moments de moins bien.
31:55Mais en aucun cas, il faut douter.
31:57Tout le palmarès qu'elle a réussi à avoir, tous les titres qu'elle a réussi à glaner,
32:02elle les a glanés mais elle ne doutait pas.
32:163, 2, 1...
32:18Go !
32:45Elle a gagné pour gagner sa place.
32:47C'est la première chance.
32:49C'est une journée difficile.
32:52Allez, on a sorti la dynamique qui changeait.
32:54Désormais, c'est la France qui fait l'erreur.
32:57Allez, allez !
32:58Elle est glanée dans le soleil !
33:00Allez !
33:01Attention !
33:023, 2, 1...
33:03Go !
33:15Déçue, voilà.
33:17Maintenant...
33:19Je travaillerai, voilà.
33:20Je vais travailler et...
33:22Je vais faire perdre 6 coups au jeu.
33:23Donc c'est bien aussi.
33:24C'est juste la sportive qui est déçue.
33:26Mais ça va aller.
33:27Larisse, t'es une championne, tu vois.
33:33Neuf passes.
33:34D'accord ?
33:37T'étais pas bien ou pas ?
33:38Non, ça va.
33:39Ça va.
33:50Sur le tapis numéro 3 dans la catégorie moins de 63 kilos.
33:53Les skis,
33:54Slovénie,
33:55Scharif,
33:56Israël,
33:58And Matric,
33:59Israël.
34:00And Matric.
34:01Dans la catégorie moins de 63 kilos.
34:03Je suis énervée de moi-même.
34:04Les skis,
34:05Slovénie.
34:07Je suis là et elle me dira...
34:09T'as été l'ombre de toi-même.
34:13J'essayais d'avancer le train, mais...
34:15Le train, j'étais dans le vagon de fond, là.
34:19T'étais pas à la loco, là.
34:23Mais j'étais là, là.
34:25Là, j'étais bien.
34:26Mais mon corps...
34:27Ça, ça suit pas.
34:28Ça, ça suit pas.
34:29C'est la fin d'année, hein.
34:30Mais...
34:31Dommage.
34:33Mais pas que.
34:34On en parlera au calme.
34:35Là, il y a la déception et tout.
34:37Il va falloir qu'on parle...
34:40Concrètement de choses, Clarisse.
34:43T'es pas mon bébé, hein.
34:45Si tu t'apprêtes...
34:47Une journée au jeu,
34:48comme ça,
34:50ça va pas au bout.
34:52Tu veux pas qu'une accréditation des Jeux ?
34:54Hein ?
34:56Il y en aura d'autres.
34:57Oui, bien sûr.
35:01Je pense que lui aussi est déçu de cette compétition,
35:03mais sur le moment, ça me blesse.
35:05En même temps, je suis quand même dans l'écoute de mon coach.
35:07Donc, s'il me dit qu'il faut arrêter,
35:09je me dis, punaise, je suis pas prête, en fait.
35:26Tu me donnes la main ?
35:30Mais tu es une autre femme.
35:34Depuis 18 mois, t'es une autre femme.
35:36On va aborder Athéna.
35:37Athéna, on la retirera jamais, au grand jamais,
35:41et je serai le premier à défendre cette situation.
35:43Mais il y aura même pas besoin de le faire,
35:44puisque de toute façon, c'est acté.
35:46Elle fait partie de l'aventure.
35:48C'est juste que ça t'impacte le moins.
35:51Si elle marche avec moi, ça m'impacte le moins.
35:54Non, je rigole.
35:55Ça t'est pas arrivé de me dire...
35:57Cette nuit, elle m'a fait la misère, elle a t'été...
36:00Oui, mais la pauvre, ça veut dire qu'elle a besoin.
36:03Non, toi, la pauvre, t'as pas dormi.
36:05Je pense qu'il faut resserrer.
36:07En fait, il va falloir que tu redeviennes égoïste et égo-centrée.
36:14Je pense que le psychologique, le fait d'arrêter,
36:18je pense que ça va me détruire.
36:20À ce point ?
36:21Oui.
36:22Donc, il faut qu'on réfléchisse et qu'on soit bon
36:26dans la façon dont on va cibler le travail.
36:30Ce qui prime, c'est que tu arrives dans les meilleures dispositions
36:34et que tu sois la plus performante possible à Paris.
36:53Non, non, non.
37:12Je veux t'aider.
37:14Tu veux t'aider ?
37:15Non, non.
37:19Ok.
37:21Vas-y.
37:28D'accord ?
37:29Ouais.
37:30Vas-y.
37:34Monsieur ?
37:36C'est à vous, ça ?
37:46T'as vu, ta maman, elle est là-haut.
37:48Voilà.
37:49Prenez, serrez-vous et je vais vous donner un petit sac, d'accord ?
37:53Oui, s'il vous plaît.
37:54Un autre, s'il vous plaît.
37:55Elle voudrait en prendre un nouvel, bien sûr.
37:57Tu veux ? Prenez un.
37:58Merci beaucoup.
37:59Avec grand plaisir.
38:00Merci.
38:01Ça vous va ?
38:02C'est bien.
38:03C'est vrai ?
38:04Le regard à la télé ?
38:05En fait, le visage, il nous dit...
38:06Il dit quelque chose ?
38:07Les femmes qui sont en face de moi, c'est des femmes qui n'ont pas de logement.
38:10Enfin, qui n'ont pas de travail.
38:12Qui n'ont rien.
38:13Qui n'ont rien, en fait.
38:14Et ce soir, vous savez, vous allez dormir pour moi ?
38:16Parce que le 115, il m'a donné déjà une place, donc...
38:19Ah, super.
38:20Toi aussi ?
38:21Non, c'est pas le 115.
38:22D'accord.
38:24C'est ma façon à moi de garder les pieds sur terre et je me dis,
38:26mais comment, moi, je peux dire que je suis dans la difficulté ou...
38:30Bah non, ce qui m'affecte, c'est ça, aujourd'hui.
38:33C'est bon ?
38:39De combien de mois ?
38:40Huit mois.
38:42Huit mois, maintenant.
38:44C'est pas trop visible.
38:45Huit mois ?
38:47Oh, non.
38:49C'est sympa que t'arrives à manger un peu tous les jours.
38:51Oui, oui.
38:52Tu manges...
38:59Mais ça se voit pas, tu vois ?
39:01Non, ça se voit pas.
39:02Fais-moi, tu caches bien.
39:08Et toi, t'arrives où ?
39:09À Côte d'Ivoire.
39:10Et quand t'es arrivée, t'avais pas de logement, pas de cousins, pas de personne ?
39:12Pas de parents.
39:14C'est des femmes qui ont une force extraordinaire.
39:17Et elles se battent et elles savent pourquoi elles se battent.
39:34Ça sent bon, tu veux sentir ?
39:40Ça sent bon ?
39:54Tu sais ce que maman, elle a fait, ici ?
39:57Maman, elle a fait quoi, ici ?
39:58Du judo.
39:59Du judo, ici ?
40:00Ici, dedans ?
40:01J'ai fait du judo, dedans ?
40:02Et j'ai gagné.
40:03T'étais pas encore née, toi.
40:05Oui.
40:06Et j'ai gagné deux fois.
40:07Les championnats du monde et les Jeux Olympiques.
40:10Maman, elle a gagné la médaille.
40:16Le Japon, c'est le périmètre du judo.
40:18Ça fait partie du chemin.
40:19Moi, j'avais envie de lui montrer que, voilà,
40:21là t'es au Japon, t'es au pays du soleil levant,
40:24t'es au pays où, en fait, les Japonais sont les meilleurs.
40:27Mais pour les détrôner, il faut aller s'entraîner aussi avec eux,
40:30et c'est important.
40:31Waouh, t'as vu ?
40:33Waouh !
40:35Les couleurs ?
40:36Il y en a plein de couleurs.
40:38T'as vu ?
40:40Waouh, néné !
41:07Ça va ?
41:09A 23h30, elle s'est endormie tôt, mais elle s'est réveillée à 5h.
41:13Et après, elle commence à se réveiller.
41:14Elle est nulle à la lumière.
41:15J'ai ma tena, là, c'est la nuit.
41:17Maman, elle est fatiguée, maman, elle dort.
41:19Non, maman, boire de l'eau.
41:26C'est pas possible.
41:27C'est pas possible.
41:28C'est pas possible.
41:29C'est pas possible.
41:30C'est pas possible.
41:31C'est pas possible.
41:33C'est pas possible.
41:34C'est pas possible.
41:35C'est pas possible.
41:59Les entraînements au Japon sont en trois mots.
42:01Difficile.
42:03Difficile.
42:05Difficile.
42:10C'est difficile parce qu'elles sont fortes.
42:12T'as cette dureté, t'as ce combat, t'as cette discipline.
42:17Elles sont souples, déliées.
42:19Elles sont très tactiques, très techniques.
42:21Elles se servent de ça pour contrer notre force.
42:25Quand elles combattent contre nous, c'est une compétition.
42:27Elles s'arrachent et elles donnent tout.
42:29Donc c'est encore plus difficile pour nous, mais c'est un bon entraînement.
42:32Parce qu'en compétition, c'est ce qui va vraiment se passer.
42:36Je me permets de le dire, je pense qu'aujourd'hui,
42:38il y a deux nations qui dominent le monde au niveau du judo féminin.
42:43C'est la France et le Japon.
42:57Miku, pour moi, c'est la personne au judo la plus forte.
43:00C'est ma plus grosse adversaire.
43:06Quand j'observe Clarisse, cela me donne envie de me surpasser.
43:12J'ai toujours envie de rivaliser avec elle.
43:36C'est mon nom.
43:38C'est mon nom.
43:49Regarde, tu m'as vu.
43:50Donc nous allons passer maintenant à la session des questions et réponses, l'occasion
44:05de la venue de l'équipe de France Unique de JO en ce jour de mars, Journée Internationale
44:10des Femmes.
44:11Je pense que c'est une occasion exceptionnelle d'avoir d'un côté Clarisse et de l'autre
44:16côté madame de Bailly, puisque l'occasion vous est donnée, pouvez-vous nous dire comment
44:21vous appréciez votre adversaire ?
44:23Je pense que Clarisse est une judocate exceptionnelle, j'ai un profond respect pour elle en tant
44:30que sportive mais également en tant que femme et mère, l'avoir élevée sa fille tout
44:37en continuant à s'entraîner avec autant de volonté et de sérieux, c'est une source
44:43de motivation et d'inspiration.
44:45J'espère que nous aurons l'occasion de nous retrouver en finale durant ces Jeux Olympiques
44:50de Paris.
44:51Le travail qu'elle fait et la personne que c'est, elle est juste incroyable et ça va
44:59être notre troisième Jeux à toutes les deux, maintenant je vais tout faire pour avoir
45:02encore cette médaille aux Jeux Olympiques à Paris.
45:45C'est un moment de partage, un moment d'échange, de joie, de tristesse, de stress, et en même
46:13temps tout ça reste magique.
46:15Tu allumes la télé, Paris 2024, tu montes dans ta bagnole, Paris 2024, j'ai pu observer
46:25la pression qu'il y avait sur les collègues, sur les instances, c'est quelque chose de
46:29très fort, il ne faut pas se mentir.
46:30Les enfants n'ont pas le droit de dormir au village olympique, c'est trop dangereux
46:51et ce n'est pas adapté, donc Adéna ne pourra pas dormir au village olympique.
46:54Nous, dans ce cas-là, on propose l'hôtel qui est à côté, pour que je puisse continuer
47:00mon projet d'allaitement jusqu'au jour J, jusqu'aux Jeux olympiques, donc moi je suis
47:05contente parce que je me dis que je ne serais pas séparée de ma fille.
47:08Fais l'autre côté, voilà, encore, tu veux faire dodo ? Oui, super.
47:24Allez, bonne nuit Nana, chacun son lit.
47:54Adéna stop, stop, maman elle ne va pas être contente là, ben fais dodo alors.
48:06Ça y est Nana, il est tard là, pourquoi tu pleures ? Maman, on va faire le sport,
48:30après d'accord ? Mais oui, t'es épuisée.
48:50Tu dors, ton moulin, ton moulin va trop fort, ton moulin, ton moulin va trop vite, ton moulin,
49:11ton moulin va trop vite, ben nique, dors, ton moulin, ton moulin va trop fort.
49:41Allez les gars, c'est pour toi, allez.
50:11Maman va te ramener à la poubelle des médailles aujourd'hui, d'accord ? Tu veux ? Oui.
50:41Allez les gars, c'est pour toi, allez, allez, allez, allez, allez, allez, allez, allez,
50:57allez, allez, allez, allez, allez, allez, allez, allez, allez, allez, allez, allez,
51:09allez, allez, allez, allez, allez, allez, allez, allez, allez, allez, allez, allez,
51:20allez, allez, allez, allez, allez, allez, allez, allez, allez, allez, allez, allez,
51:31allez, allez, allez, allez, allez, c'est pas grave, allez maman, allez, c'est pas grave.
51:45Allez il y a une médaille, allez chercher.
51:51Combat pour la médaille de bronze, catégorie féminine, au niveau de 63 kg.
52:21Combat pour la médaille de bronze, catégorie féminine, au niveau de 63 kg.
52:51Combat pour la médaille de bronze, catégorie féminine, au niveau de 63 kg.
53:21Combat pour la médaille de bronze, catégorie féminine, au niveau de 63 kg.
53:51Combat pour la médaille de bronze, catégorie féminine, au niveau de 63 kg.
54:21Combat pour la médaille de bronze, catégorie féminine, au niveau de 63 kg.
54:51Sous-titrage Société Radio-Canada

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