B-Boy Dany Dann et son parcours olympique

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Performance historique aux JO de Paris 2024

Dany Dann a remporté la médaille d'argent en breaking, devenant le premier médaillé olympique français dans cette discipline.
Il s'est incliné en finale face au Canadien Phil Wizard.
Cette médaille est la 60e pour la France aux JO de Paris.

Parcours de Dany Dann

Son vrai nom est Danis Civil.
Originaire de Guyane, il a découvert le breaking à Saint-Laurent-du-Maroni vers l'âge de 15 ans.
Il s'est qualifié pour les JO en remportant les Championnats d'Europe en 2023.

Style et personnalité

Connu pour son style spectaculaire et aérien.
Se décrit comme un "arthlète", mêlant art et athlétisme.
Son entraîneur le qualifie d'imprévisible, avec une grande musicalité et un fort charisme.

Impact sur le breaking

Dany Dann voit sa médaille comme une opportunité de montrer que le breaking peut être un sport de haut niveau.
Il espère inspirer la nouvelle génération à poursuivre cette discipline.

Contexte olympique

Le breaking était un sport additionnel à Paris 2024.
C'est probablement la seule édition des JO où le breaking sera présent, n'étant pas retenu pour Los Angeles 2028.

Dany Dann a marqué l'histoire en devenant le premier médaillé olympique français en breaking, contribuant ainsi à la reconnaissance de cette discipline issue de la culture hip-hop au plus haut niveau sportif.

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Transcript
00:00Le 9 et 10 août avaient lieu les épreuves de breaking aux jeux olympiques Paris 2024
00:04et nombre d'entre vous ont peut-être découvert ou redécouvert certains athlètes français.
00:08Aujourd'hui je suis là pour vous parler de l'histoire de l'un d'entre eux, à savoir B-Boy Danny Dan,
00:12avec qui j'ai eu la chance de m'entretenir quelques mois juste avant les épreuves.
00:16Donc bienvenue dans cette nouvelle vidéo.
00:17Et avant de commencer, je vous rappelle que dans un mois je pars pour le Japon
00:21pour commencer mon tour du monde du breakdance.
00:23Il va y avoir des gros vlogs de battle sur cette chaîne, etc.
00:26Tout va se passer ici sur Youtube, donc je compte sur vous pour ne rien louper.
00:30Voilà, on peut maintenant commencer.
00:36C'est en 1988 que Danny Civil voit le jour à Saint-Laurent-du-Maroni,
00:41une petite ville de Guyane située à quelques minutes en bateau du Suriname.
00:44A l'époque, la culture hip-hop est alors en plein développement
00:46et elle commence à se répandre dans certains territoires d'Amérique du Sud.
00:49Et c'est au début des années 2000 que Danny va faire la rencontre avec celle-ci.
00:53On est alors en 2003 et le futur athlète olympique, âgé alors de 15 ans,
00:57se balade dans sa ville natale et il se laisse guider par une musique
01:00qui provient du centre culturel local.
01:02A l'intérieur de celui-ci, il voit une scène dont il se rappellera toute sa vie.
01:05Anthony, son cousin, est littéralement en train de suivre un stage de break
01:09et c'est bien la première fois qu'il assiste à cette danse.
01:11En fait, il a commencé avec la compagnie Norma Claire.
01:14C'est elle qui faisait intervenir des danseurs, des grands danseurs,
01:17des Laos, Patoche, Samir, Kenji de La Réunion.
01:20Je peux te nommer plein de personnes qui ont vu Danny à une semaine de break
01:25et ça a commencé par eux.
01:26Et grâce à Bintou Dembele, la soeur d'Ibrahim Dembele de The Family,
01:30c'est grâce à elle qui m'a inculqué tout ça.
01:32Elle venait tous les ans, juillet-août, et elle repartait et nous on travaillait entre-temps.
01:36Et puis ça a continué, nous on a pris la suite, on avait la motivation
01:39et ça a donné naissance à mon premier crew.
01:42Rapidement après avoir appris les bases du break,
01:44Danny et ses proches vont alors s'unir et former un crew
01:47auprès duquel il va pouvoir évoluer et défier la scène locale.
01:50Mon premier crew c'est Boogie West.
01:51C'est vraiment avec mes potes, potes d'enfance, cousins.
01:55On était vraiment ensemble au quotidien.
01:58Après l'école, on allait s'entraîner.
01:59Les week-ends, on passait des journées à s'entraîner.
02:01Je sais pas, de 14h à 22h, ma mère elle pète un câble.
02:04C'était vraiment la belle époque et on était ados.
02:06Ça nous a permis, ça nous a sorti de la rue.
02:07On allait dans une salle et on s'entraînait.
02:09On allait sur YouTube.
02:10À l'époque c'était le CCL, le Centre Culturel de Loisirs.
02:12On tapait Breakdance, on tombait sur les vidéos.
02:14Et hop, c'est là qu'on a vu les Juniors, Melting Force, Fantastic Armada,
02:19tous ces groupes, les groupes phares.
02:21En fait, c'est eux qui nous ont la puce à l'oreille,
02:23qui nous ont donné la motivation.
02:24On s'est dit un jour qu'on allait partir pour les affronter.
02:26Et avant de partir en métropole pour les affronter,
02:28il reste encore des choses à faire.
02:29Il faut prouver à la Guyane qu'il s'agit bien là des meilleurs
02:32et s'attaquer aux différentes scènes transfrontalières,
02:34le Suriname et le Brésil.
02:36De 2003 jusqu'à 2005, on en avait fait du moins
02:38parce qu'il n'y avait pas beaucoup de groupes.
02:40Il y avait quatre villes, dans chaque ville il y avait un groupe.
02:43Chaque fois, les compétitions, ça commençait par le top 4.
02:45Nous, on gagnait parce qu'on était mieux organisés,
02:47on se voyait tous les jours.
02:48On arrivait à un point, il fallait qu'on change d'air,
02:52il fallait qu'on trouve un autre point.
02:53Donc les premiers temps, on est parti au Suriname,
02:55on a affronté des nonceurs, on a perdu, on est revenu, on a gagné.
02:57On est parti au Brésil.
02:59Et en fait, on commençait à s'éparpiller,
03:01du moins à voyager un peu à gauche, à droite.
03:03Ça, c'était cool pour nous parce qu'on vivait,
03:04ça nous rapprochait nous et on agrandissait notre réseau.
03:08Mais inconsciemment, c'était notre objectif
03:09d'avoir de nouvelles expériences, de rencontrer du monde,
03:12de voir des nouveaux mouvements, des nouveaux b-boys.
03:14C'était notre essence.
03:15En 2008, alors qu'ils sont engagés dans l'armée
03:17et qu'ils ont à disposition une salle de gym
03:19dans laquelle ils peuvent s'entraîner la nuit,
03:21Danny et ses proches décident de faire le grand pas.
03:23Ils vont quitter leur Guyana natal et rejoindre la métropole
03:26afin d'affronter les danseurs qu'ils voient sur Internet.
03:28En fait, il faut comprendre qu'à cette époque,
03:30c'est l'émergence des vidéos de break sur Internet
03:32et les jeunes Guyanais passent leur temps
03:34à regarder des vidéos sur Style de Ouf
03:36ou encore les 1000% de Yuval.
03:38La Guyane, la métropole, il y avait des battles tout le temps.
03:40On allait sur Style de Ouf, on voyait les battles.
03:42On allait sur 1000%, on voyait les battles.
03:43On voyait les battles arriver.
03:44Nous, on voulait le faire.
03:46Et on s'est dit, un jour, si on reste ici,
03:48on sent qu'il y a un truc, un coach qu'on va rater.
03:50On a tout claqué.
03:51On a pris un billet, on est partis.
03:52Ensuite, on a atterri à Reims.
03:54On est restés six mois.
03:55On a trouvé un appartement.
03:56On est restés à quatre dans un petit appartement.
03:59Première bagarre, c'était le froid.
04:01On a habitué à entre 20 et 30 degrés en Guyane.
04:03Et là, on arrive, c'était un novembre, 8 degrés.
04:06Ça cognait sec.
04:07En plus d'être basé à Reims
04:08et de s'entraîner avec Ismaël pendant quelques temps,
04:10Danny a pu profiter du fait que son pote de Boogie West
04:13était venu s'installer en France un an à l'avance en région parisienne.
04:16Et donc, il a pu faire des allers-retours
04:18vers des spots mythiques du break français,
04:20à savoir la Défense et la Gare de Lyon.
04:22Après avoir un peu fait le tour de ces endroits,
04:24il décide de partir à Nantes.
04:25Puis, il revient à Paris pour occuper davantage ces lieux.
04:28Et c'est là qu'il s'unit à nouveau avec d'autres personnes
04:31et rejoint son deuxième crew, 9-7-X.
04:34Wow !
04:35Wow !
04:37Wow !
04:39Wow !
04:40Wow !
04:42Wow !
04:43Wow !
04:44Wow !
04:46Wow !
04:48Wow !
04:49Wow !
04:51Wow !
04:53Wow !
04:54Wow !
04:579-7-putain de X.
04:59Le principe, c'était de représenter les Antilles en fait.
05:02Tous les b-boys antillais qui sont là, qui sont dans l'Underground et qui kiffent ça, qui kiffent le break et voilà c'était notre truc à nous.
05:09C'était Lethymal, Bermuda, Polo, Lacoste et on y va, Sacha Arbonne, Chaussette Haute.
05:14Entre nous on parlait créole, c'était vraiment, je me reconnaissais dans ce groupe.
05:17On est parti faire des battles contre Total Feeling, contre Battre, Chasseur, Bas d'Efficience, Corrosif.
05:24Tous ces groupes là je les oublie pas parce que ça fait partie de mon histoire et je les remercie parce que eux aussi ils ont apporté quand même ce petit truc
05:31qui fait qu'aujourd'hui je suis là. Donc on a fait le tour des Ligues de France, on a fraudé les trains, j'avais changé de nationalité, je sais plus combien de fois.
05:38Aux côtés de 97X, Danny Dan commence à se faire un vrai nom dans le milieu du break français.
05:42Il parvient à se distinguer, ce qui lui permettra d'être invité sur de nombreux battles en 1vs1.
05:47Et en plus de tout ça, à l'occasion de l'un de ces battles, il va rencontrer B-Boy Lil Kev du crew Fasté à l'époque
05:52et il va tout simplement sympathiser avec, si bien qu'il rejoint le crew quelques temps après.
05:56Cette rencontre va largement contribuer à faire de Danny le B-Boy qu'il est aujourd'hui, en adoptant une véritable mentalité de guerrier.
06:02C'est grâce à un battle, c'est le battle old school, DJ Bouko il y est pour rien du tout.
06:07Il m'a juste invité à faire ce battle, j'ai fait ce battle, c'était Sixka il est venu, Lil Kev il est venu aussi par la suite.
06:13Ensuite on a parlé vite fait, ensuite on est tombé contre eux au battle d'Ismaël.
06:17Donc il y avait moi, Croc et Cody, du coup on les a battus.
06:19Et après il y a eu une petite affinité qui s'est fait entre Lil Kev et moi, on a commencé à s'entraîner ensemble.
06:24Voilà moi j'allais à la chaîne, je m'entraînais avec eux de plus en plus.
06:26Au début je n'aimais pas Lil Kev, je vais être honnête, pour moi c'était une vraie pourriture ce mec.
06:30Parce qu'en fait en vidéo on voit ce qu'on voit en vidéo, mais on ne connaît pas la personne.
06:34Et une fois que j'ai vu la personne, j'ai dit ah ouais en fait c'est pas qu'un petit con quand même.
06:38Là il m'avait étonné, c'était mon premier battle avec Fasté, c'était à Saint-Brieux.
06:42D'ailleurs on avait gagné et on allait à Saint-Brieux, on arrivait à Montparnasse, il y a une dame qui galérait avec sa poussette.
06:47J'ai vu, il s'est précipité pour aller aider la personne.
06:49Et j'ai vu qu'il y avait de l'humain, il n'y avait pas que tourner sur la tête ou faire le guerrier en battle.
06:55C'est ce qui m'a plu chez lui en fait et son mental de guerrier qui m'a aussi plu aussi en battle.
06:59Je veux dire à l'entraînement ils t'insultent, si ils t'insultent c'est pour ton bien.
07:01Et ça permet à chaque fois de progresser.
07:03Quand je vois que je pars de Guyane maintenant, Fasté m'appelle, Lil Kev, je vois il me pousse, il m'insulte à l'entraînement.
07:09Je me dis j'ai envie de donner plus.
07:10J'arrive en battle, il me pousse, je me dis j'ai envie d'être un guerrier.
07:13Je me suis inspiré de lui sur le mental.
07:15Ça s'est fait comme ça, avec Jackson c'était une crème, c'est du lait.
07:18Gros balèze comme ça, je l'appelais, c'est mon assurance vie.
07:21Parce que dans les combis, il me jetait, il rattrapait.
07:23Deux énergies différentes.
07:24Aux côtés de Lil Kev et des autres membres du crew Fasté, Danny va roder son break.
07:28Ensemble, il participe à énormément de battles que ce soit en France et à l'étranger.
07:32Et bien souvent, soit ils sont en finale ou soit il les gagne littéralement.
07:35Et tout ça face à des grosses équipes internationales de renommées.
07:38En plus d'affronter les meilleurs en équipe, Danny commence également à se faire un nom en solo.
07:42Il participe alors à des battles de renommées comme le Battle of the Year en 2012 face à B-Boy Nick de The Ruggeds.
07:48Ou encore le Red Bull BC One Western Europe 2014.
07:51Et également sa qualification française, donc le Red Bull BC One France.
07:55Bref, c'est l'un des meilleurs.
07:56Après cette période sous le nom Fasté, Danny et Kev vont se suivre dans le milieu du break.
08:00Et ils vont alors représenter un nouveau crew avec un nouveau nom.
08:03Et j'étais d'ailleurs fan de ce crew quand j'étais petit, c'est le crew Infamous.
08:07Une fois de plus, l'histoire se répète.
08:09Sous ce nom, ils vont remporter un tas de battles en France et à l'étranger.
08:12Battle of the Year 2014, Investi 2015 face à Fusion MC.
08:16Ou encore le Shell Battle Pro 2015.
08:27Et parmi tous les battles dans lesquels ils se sont donnés, il y en a notamment un dont il va se rappeler pour une certaine raison.
08:33Le Circle Underground.
08:35Un établi contre des bons.
08:37En fait, c'est des battles qui nous ont resserrés.
08:40Et surtout, le classico, c'était Fasté, Batrip, Tieu, Chacal et Darwin.
08:45Contre Lil Kev, moi et Jackson.
08:47Pour moi, ça reste gravé parce que c'était la guerre en fait.
08:50Eux, ils voulaient nous déchirer et nous, on voulait les tuer.
08:52Mais on se parlait, après le battle, on se parlait, on rigolait, c'était top.
08:55Et surtout, ce battle-là, ce qui était cool, c'était même pas la victoire qui nous intéressait.
08:59C'est que quand tu perds, tu dois venir avec ton T-shirt, avec le nom de ton crew.
09:03Tu dois le donner au vainqueur en fait.
09:04Donc c'est plus l'honneur que la victoire.
09:06C'était top, donc on a gagné ce battle.
09:08La première édition et la finale.
09:10Donc j'ai le T-shirt de L.O., de Batrip et de Deftox.
09:12Donc pour moi, c'est un honneur.
09:13WPS aussi.
09:14World Power Move Series.
09:15Moi, je suis fier.
09:16Je me retourne, je regarde le nombre de battles que j'ai fait.
09:19C'est agressant avec Fasté et je les remercie.
09:21Fin 2016, Danny et Kev rejoignent un crew qui fait partie de l'histoire, Vagabond Crew.
09:25Tout le monde dans le milieu du break connaît le prestige du crew
09:28et Danny rêvait même de les intégrer quand il était encore en Guyane.
09:31Voilà, il y avait les 4 groupes phares dans lesquels, quand j'étais en Guyane, je voulais rentrer.
09:35C'était Pokémon, Fantasyskarmada, L.O., Vagabond.
09:38Avec Vagabond, le succès de Danny ne fait que se confirmer et depuis, plus personne ne l'arrête.
09:42Vainqueur du Battle of the Year France 2017, 2018, Battle Pro 2017, finaliste du BBIC.
09:48Bref, il y a trop de victoires et de titres avec Vagabond.
09:51C'est un truc de fou.
09:52Et l'idée, c'est pas de vous faire un répertoire de toutes les victoires parce qu'il y en a eu tellement.
09:56Mais en tout cas, il y a une chose à retenir, c'est qu'avec tous ces victoires, tous ces titres, etc.
10:00Danny va se distinguer encore plus en tant que B-Boy solo, si bien qu'il va être invité au Red Bull BC One 2017.
10:06Et le Red Bull BC One, c'est tout simplement le battle le plus prestigieux en 1-1 dans le milieu du break pour beaucoup de personnes.
10:11Alors être invité sur une telle scène, c'est vraiment une concrétisation pour lui.
10:15Malheureusement, il perd au premier tour face à B-Boy Wing, mais le voir sur une telle scène va nous faire prendre conscience de quelque chose.
10:21Au fil du temps, Danny est devenu l'un des B-Boy les plus complets qui peut tout détruire sur une grosse scène ou dans un battle underground.
10:27Il s'est phasé, il a des bonnes constructions, il est musical, il a une attitude, un personnage.
10:32Bref, il a toutes les qualités qui feront de lui un B-Boy idéal pour participer aux Jeux Olympiques 2024 à Paris quelques années après, dont il ne sait même pas encore l'existence.
10:41Mais du coup, comment a-t-il réussi à développer tout ça ?
10:43En fait, moi, à la base, je faisais que des power moves.
10:44Ça, c'était mon truc, power move, power move, fan de Rodolphe, fan de Nono, fan de Rony Rouen.
10:48Power move tricks, c'est parce qu'on était à côté du Brésil et que les tricks au Brésil, c'est les six steps, quoi.
10:52Et quand je suis arrivé, je me suis rendu compte qu'il n'y avait pas que ça.
10:55Je commençais à avoir des skills, je commençais à avoir des sans-limites, je commençais à avoir des trucs, des batteries avec des délires.
10:59Je me suis dit, mais pourquoi ils ne le fassent pas ?
11:01Non, en fait, ils avaient leur délire à eux.
11:02Je me suis dit que voilà, il faut que je rentre dans ce truc-là.
11:04J'ai déjà les power move, ils avaient envie de faire comme moi et moi, j'avais envie de faire des footwork comme eux.
11:08Des footwork, des top rock.
11:09Quand je les voyais faire du rocking, en fait, c'est stylé, ça.
11:13Mais quand je faisais, en fait, ça ne rendait pas pareil.
11:14Je me disais, il faut que je travaille ça.
11:16C'est ce qui m'a permis de reprendre à zéro, de retravailler, moi, mes fondations.
11:20Et du coup, je commençais un peu à m'ouvrir.
11:21Je commençais à regarder des chasse, des machines, des why not.
11:25Voilà, des top rockers, des gars qui tuent le son, qui kiffent la musique.
11:28Là, je commençais à prendre plaisir.
11:29Je commençais à regarder des Bruce, même pas mal.
11:32Je commençais à regarder pas mal de danseurs.
11:33Et je me disais, ouais, OK, eux, ils ont fait ça comme ça.
11:36Moi, j'ai envie de faire ça aussi.
11:37J'ai envie de faire ça à ma sauce.
11:38En plus, ce que je fasse déjà, c'est assez facile pour moi.
11:40De là, je progressais.
11:42J'ai rencontré Lamine du Magabon.
11:43On a fait un battle ensemble.
11:44C'était génial.
11:45C'était derrière mon premier battle international.
11:46À l'étranger, vraiment, en tant qu'invité, on vient, on t'invite et tout ça.
11:49C'était avec Lamine.
11:50Au fur et à mesure, je commençais à voyager.
11:52Ma vision, elle s'ouvrait.
11:54Je me rappelle, avec 966, on est parti à un battle Raw Circle.
11:57Raw Circle, c'était une dinguerie.
11:59J'étais en pleine transition et je suis arrivé à ce battle.
12:01Et j'ai vu des gars du monde entier.
12:03J'ai vu des cyphers.
12:04J'ai vu des trucs de...
12:05Et j'étais comme ça.
12:06Je me disais, ah ouais, en fait, le break, c'est ça.
12:08Et c'est de là que j'ai commencé à mettre de côté et travailler, moi, ce qui me manquait.
12:15Moi, je suis un gars, j'étais fan des tie-break.
12:17Moi, je disais...
12:18Tu disais, laissez-les, c'est pour moi.
12:19Parce que, laissez-les, j'y vais, j'y vais, j'y vais.
12:21Et souvent, j'ai gagné.
12:22C'est là où venait le...
12:23T'as une chance.
12:24Tu rates, c'est mort.
12:25Tu rates pas, tu rends tes trucs, tu qualifies l'équipe, en fait.
12:27C'est ce truc-là qui me motivait, tu vois.
12:28Ça, ça me faisait plaisir de tout le temps se mettre cet adrénaline de...
12:32Je vais rentrer pour le tie-break.
12:41S'il y a un tie-break, j'y vais, les gars.
12:42Et les gars, ils me faisaient confiance.
12:44T'inquiète, j'y vais.
12:45C'est de là que j'ai commencé à me démarquer par rapport au one-one.
12:47Je faisais des tie-break.
12:48J'ai commencé à prendre plaisir pour les one-one, en fait.
12:51Ce don pour le one-one, il va le montrer dès que le break fait son apparition
12:54en tant que discipline officielle pour les Jeux Olympiques Paris 2024.
12:58Après avoir remporté le championnat de France de breaking en 2022,
13:01il entame son parcours olympique en participant à plusieurs qualifications
13:04tentant de cumuler un maximum de points.
13:06Et c'est finalement en novembre 2022 qu'il remporte le titre de champion d'Europe à Manchester,
13:11faisant de lui le premier b-boy français à se qualifier pour les JO.
13:14Au moment où j'ai filmé cette interview avec Danny,
13:16il était encore le seul b-boy français à être qualifié pour les JO.
13:19Et voilà ce qu'il m'a dit par rapport à ce changement dans sa vie.
13:22Premièrement, déjà, je me suis dit que je ne vais pas me dénaturaliser.
13:25Je ne vais pas perdre ce don pour quoi je kiffe.
13:26Je suis Danny Dan.
13:27Je kiffe être sur scène.
13:28Je kiffe aller à l'entraînement.
13:30Pour moi, ce n'est pas un métier.
13:31Ça me reste ma passion.
13:32C'est mon premier amour.
13:33Quand je vais à l'entraînement, je kiffe parce que je remonte mes genoux.
13:35Je kiffe parce que je vais faire des footwork.
13:37Je kiffe parce que je vais faire des tomates.
13:38J'ai toujours envie d'aller le faire parce qu'en fait, je sais que je kiffe.
13:40Et tant que tu as ce kiffe-là et que tu ne te dis pas
13:42« Oh putain, ce n'est pas contraignant pour toi »,
13:44tu vas toujours essayer de pousser, garder ton délire,
13:48pousser le délire, aller de plus en plus loin dans ce que tu fais.
13:51Avec un danseur, on s'est toujours dit
13:52« Aime ce que tu fais et fais ce que tu aimes ».
13:54Premièrement, j'ai travaillé.
13:55Ensuite, j'ai arrêté mon travail pour l'entraînement.
13:57Entraînement, que tu ne perdes pas ton truc d'entraînement.
14:00Ensuite, que tu ne te dénaturalises pas.
14:02Et en fait, j'ai juste structuré ma danse pour que ça soit authentique.
14:05Ça me ressemble moi.
14:06Et après, c'est avec qui tu t'inspires et avec qui tu t'entraînes.
14:10Aujourd'hui, je m'entraîne avec l'équipe de France,
14:12Salim et mon entraîneur perso, Chakal,
14:15connu sous le nom d'Omar Remichi.
14:16C'est mon entraîneur perso.
14:17C'est avec lui que je kiffe.
14:18C'est avec lui qu'on développe vraiment le tout.
14:20Il y a les Kev aussi qui travaillent avec Salim
14:21pour ma perf, la partie perf.
14:22Mais la partie artistique, la partie danse, musicalité, footwork,
14:25recherche musicalité, construction de passages,
14:27faire comme ci, comme ça,
14:28c'est plus avec Chakal que je le fais et c'est avec mon ressenti.
14:30Parce que des fois, Chakal me dit,
14:31c'est bien ton passage comme ça, comme ça, comme ça.
14:33Une fois que j'arrive dans le battle,
14:34ça donne rien de ce qu'on avait prévu.
14:37C'est une danse de ressenti.
14:38Avant, je ne dansais pas comme ça.
14:39J'ai tout cassé pour vraiment donner de l'émotion,
14:41voir de la technique, de l'intensité,
14:44voir du haut niveau, mais avec du kiff.
14:46Je me dis, dédicace à Mounir,
14:47je travaille dur pour que les mouvements deviennent faciles.
14:50Comme je fais un mouvement dur,
14:51c'est tellement facile pour moi que j'en rigole.
14:54Je continue à kiffer, à kiffer la musique,
14:57à sourire, à donner du plaisir.
14:59En fait, ça, c'est mon plaisir à moi.
15:00Et par rapport au jeu, je me dénaturalise pas
15:03et je garde cet objectif.
15:04Je suis un athlète, mais je suis d'abord un b-boy.
15:07J'ai les codes du b-boying,
15:08mais j'utilise aussi la partie athlétique,
15:11la partie athlète pour mettre en avant ma partie b-boying.
15:15Donc aujourd'hui, ça a payé.
15:16J'ai gagné pas mal de battles.
15:17J'ai gagné les meilleurs.
15:18J'ai confiance en moi.
15:19C'est tout.
15:20Moi, je suis prêt à le refaire.
15:21Je suis prêt à remonter sur scène.
15:22Je suis le premier.
15:23Je suis un guerrier en fait,
15:24donc j'ai envie d'y aller.
15:28Je suis là aujourd'hui.
15:29Je suis le porte-drapeau français.
15:30Je suis fier de l'être.
15:31J'espère qu'il y en aura d'autres avec moi,
15:32mais c'est parti.
15:33C'est en France.
15:34C'est une fois.
15:35Je sens que je peux faire quelque chose
15:36et je travaille pour.
15:37Et petite parenthèse,
15:38quand tu deviens à ce niveau-là,
15:39tu te soucies plus de la partie financière
15:41parce qu'en fait, il y a toute une équipe
15:43qui est autour de ça,
15:44qui travaille pour que tu n'aies pas à te soucier
15:46pour la partie facture, loyer, tout ça.
15:48Il y a des contrats qui sont faits.
15:49Moi, dans mon cas,
15:50je remercie les équipes qui oeuvrent pour ça
15:52et qui me permettent de représenter la France
15:53comme je peux.
15:54Ça vient du cœur.
15:55C'est Danny Dan.
15:56Là, on va partir pour le briefing,
15:57pour le battle.
15:58Aïe, aïe, aïe.
15:59Tchuss.
16:00Merci beaucoup, Danny.
16:01Grosse force à toi pour la médaille.
16:02On se voit au JO 2024.
16:04Tchuss.
16:05Aïe, aïe, aïe.
16:06Encore un grand merci à Danny Dan
16:07pour la confiance.
16:08C'était un plaisir de récolter ce témoignage
16:10par rapport à cette expérience
16:11qui est littéralement incroyable.
16:13Si vous êtes arrivé jusque-là,
16:14je vous invite à mettre un commentaire
16:15avec un petit émoji soleil.
16:17Comme ça, on supporte le travail, etc.
16:20Bref, j'espère que cette vidéo vous a plu.
16:22L'idée, c'était vraiment de revenir sur son histoire
16:24avant les JO
16:25pour comprendre comment il en est arrivé jusque-là.
16:28J'aurais vraiment aimé aborder d'autres sujets
16:30comme sa vie de famille
16:31ou encore sa relation au travail d'infirmier.
16:33Mais malheureusement, on manquait de temps
16:35parce que le battle dans lequel on était,
16:36il allait commencer dans vraiment pas longtemps.
16:38Donc, on nous a dit d'arrêter l'interview.
16:40En tout cas, d'autres travaux sur l'histoire de Danny
16:42ont été réalisés dans le passé.
16:43Et je vous invite notamment à lire
16:45l'article de Red Bull là-dessus.
16:46Franchement, il est hyper intéressant.
16:48Donc voilà, c'est cadeau.
16:49En tout cas, on se capte très bientôt sur cette chaîne.
16:51Voilà, bientôt le départ en Asie.
16:53Ça va être incroyable.
16:54Et j'ai hâte que vous suivez l'aventure.
16:55Et pour ça, il faut s'abonner.

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