Cyclisme - Paris 2024 - Michel Callot : "Refaire le score d'Atlanta ici à Paris..."

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Michel Callot, le président de la FFC (Fédération Française de Cyclisme) tire le bilan de ces JO de Paris 2024, où les cyclistes français ont rapporté 9 médailles, dont 3 en or.
Transcript
00:00C'est super d'avoir la dixième pour battre ce record, on aime toujours battre les records,
00:10c'est super d'avoir la dixième mais bon déjà neuf, il faut mesurer ce que ça représente,
00:14Atlanta c'est maintenant il y a près de 30 ans, le cyclisme c'est aussi beaucoup internationalisé
00:20dans cet espace là donc mais comme les autres sports, plus ça va, plus on avance dans le temps,
00:25plus la conquête des médailles c'est quand même compliqué et refaire le sport d'Atlanta ici à
00:31Paris chez nous pour moi c'est une immense satisfaction, c'est même aussi un soulagement
00:35parce qu'on avait tellement envie d'apporter notre contribution à la performance de l'équipe
00:40de France qui on sait maintenant va terminer dans les cinq premières nations et le cyclisme
00:45il aura une bonne part avec ses trois médailles d'or, trois l'argent, trois de rose donc voilà
00:50c'est une fierté pour le sport cycliste d'être à ce niveau chez lui et avec un objectif rempli
00:57La deuxième semaine a été moins belle que la première, clairement, oui parce qu'on a
01:02huit médailles la première semaine et la deuxième semaine donc il n'y a pas photo, après la deuxième
01:07semaine c'est aussi l'occasion d'avoir avec notre troisième médaille d'or la concentration comme
01:12les deux premières fois d'un champion accompli, nos trois médailles d'or c'est des champions qui
01:16ont été préalablement plusieurs fois champions du monde, qui ont dominé leur discipline quand même
01:21et qui trouvent la consécration à Paris et ça c'est vraiment des histoires qui sont importantes
01:26qui sont belles pour le sport et pour le cyclisme en particulier.
01:29Est-ce que c'est important pour la conquête de nouveaux pratiquants, si on se voit sur la route, en VTT ?
01:41Incontestablement et encore plus dans les disciplines qui sont un peu moins médiatisées
01:45je pense par exemple au triplé du BMX, on le voit, on a un afflux vers nos clubs de demandes
01:50d'adhésion d'ailleurs on va aussi en profiter pour essayer de lancer un plan de construction de
01:56nouvelles pistes de BMX et là c'est certain que les résultats, la performance de nos athlètes
02:01elle nous permettra d'accélérer fortement un certain nombre de programmes et également
02:05d'attractivité par rapport aux jeunes, ça c'est sûr.
02:08Il y a beaucoup de moyens qui ont été mis sur la piste, parce que le vélo c'est sur les équipes pro, le BMX en train de pas ici.
02:12La piste a demandé beaucoup de moyens et les résultats ne sont pas à la hauteur de ces moyens.
02:16Alors disons que ce n'est pas les mêmes moyens, la piste effectivement, mais ça c'est lié à notre histoire,
02:22à l'équipement, le fait que l'État, les collectivités territoriales aient investi sur un équipement comme celui-ci
02:29nous amenant à y placer nos pôles olympiques et les athlètes n'ont pas beaucoup de choix,
02:33s'ils ne s'entraînent pas là c'est très compliqué pour eux, donc ça explique que naturellement il y a plus de moyens sur la piste
02:38Pour autant, en termes de qualité, ce qui a été déployé avec nos autres collectifs est tout aussi important
02:44et on a veillé, Florian Rousseau a veillé, à ce que chaque staff de chacune des disciplines
02:50profite de toute l'expertise qui pourrait être en partie liée aux recherches qui sont...
02:56Les vélos, la science qui a été mise aussi, après l'émission, ça a été des budgets ?
03:01Alors aussi parce qu'on a des partenaires pour ça, je pense en matière de vélos à Louk qui nous aident beaucoup
03:07et là aussi parce que dans d'autres disciplines, tout simplement, vous avez des athlètes qui dépendent du matériel de leur team, de leurs équipes
03:15donc on n'a pas la main dessus, mais ce qu'on fait avec Louk pour la piste, c'est effectivement un partenariat, le plus ancien de la fédération
03:22et qui permet sans doute à l'entreprise aussi d'avancer dans sa technologie
03:26et bien sûr à nos athlètes de disposer de quelque chose qui est toujours à la pointe
03:31Mais ça n'a pas porté ses fruits, vous dites ?
03:34Alors pas porté ses fruits, c'est relatif quand même parce qu'une médaille d'or, vous voyez le nombre de sports qui malheureusement en France vont terminer sans médaille du tout
03:43et sans médaille d'or en particulier, voilà, je pense qu'il faut relativiser
03:47Benjamin Thomas a bénéficié, comme les autres membres de notre équipe, de ces apports technologiques
03:53j'espère que ça l'a aidé à conquérir cette médaille
03:56Bon, après, de voir également que dans l'endurance, sans la chute de Benjamin, peut-être qu'on aurait pu avoir une deuxième bonne nouvelle
04:04Bon, c'est le sort, on l'a décidé autrement
04:06Mais le plus important, c'est aussi d'avoir été chercher ces médailles dans nos cinq domaines, dans nos cinq spécialités, sur nos cinq terrains de jeu qui sont représentés aux Jeux Olympiques
04:17Il n'y a pas de médaille au sprint, on en parlait avec Florian Rousseau, le sprint c'est quand même quelque chose qui apporte toujours des médailles à la France depuis environ 96 et plus tellement
04:24Est-ce qu'il faut repartir d'une feuille blanche ? Je pense que c'est déjà à Brisbane, parce que l'OMG c'est trop près
04:29Est-ce que, dans quel état d'esprit vous êtes par rapport à ça ?
04:31Alors voilà, si on reprend le fait qu'on ait une fédération qui est sur cinq terrains de jeu différents, presque six collectifs
04:36parce que le collectif endurance est différent du collectif sprint
04:40Bon, c'est quand même pas illogique que sur les six il y ait un peu de déception quelque part
04:44La déception, effectivement, elle est sur le sprint, il faut se le dire
04:48Ça suppose qu'entre Tokyo et aujourd'hui, on a réussi à corriger beaucoup de choses dans beaucoup de nos collectifs
04:56Peut-être pas complètement dans celui du sprint
04:58Il faut repartir de l'avant, il faut essayer de débriefer, de bien comprendre pourquoi on a bloqué à ce point-là
05:04parce que c'est quand même un blocage important
05:06Et comment est-ce qu'on peut demain retrouver un sprint français à la hauteur de ce qu'il a pu être il y a quand même pas mal d'années maintenant ?
05:14On pense à remonter assez loin
05:17Une dernière question, on a senti comme à Florian, on a senti chez les sprinters qu'il y avait eu des regrets par rapport au changement de staff
05:25ou à la mise en place d'abord de la cohabitation entre Hermann Terrain et Grieg Baugé
05:31puis le départ doucement, puis la démission de Hermann Terrain
05:36Comment vous voyez, est-ce que ça a une part de responsabilité aussi de la direction de la fédération dans cette mécanique qui est amenée ?
05:45Parce qu'on nous parlait d'Olympia très difficile, les sprinters en ont parlé comme ça
05:50Je pense que le temps des bilans va venir, il faut analyser ça très précisément
05:55Mais pour moi il est important que chacun sache faire aussi son auto-critique
06:01La fédération a forcément une responsabilité d'engagement général, de mise en place de moyens, de dispositifs
06:08Mais moi je constate quand même aussi des états d'esprit différents entre nos différents collectifs
06:14Et je crois que l'état d'esprit, et celui qui a été inculqué également dans notre maison de performance ici dans les Yvelines
06:20a parfaitement entraîné, engagé l'ensemble de notre équipe de France 2 Cyclistes
06:25Peut-être malheureusement à l'exception de nos sprinters, et ça doit faire partie des débris
06:35Le chiffre est non, c'est trop tôt, mais par contre on mesure, enfin on mesure, on sent, nos clubs nous le disent
06:41L'affluence, le nombre de demandes qui viennent aujourd'hui spontanément vers les clubs
06:46Pour des enfants qui font tous cette discipline et qui ont envie de le faire, parce que c'est tellement spectaculaire

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