En marge de la conférence de presse donnée par Michel Callot après sa réélection à la tête de la Fédération Française de Cyclisme ce mardi, le président de la FFC s'est entretenu avec Cyclism'Actu au siège de la fédération à Montigny-le-Bretonneux. Clubs en souffrance, problèmes économiques, Super Championnats du monde... Michel Callot a évoqué ses principaux axes de travail durant son troisième (et dernier) mandat de quatre ans. Entretien.
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00:00Bon Président Michel Calot, j'ai envie de vous dire une année 2024 qui se termine bien pour vous ?
00:09Oui c'est une année qui se termine forcément bien quand on gagne une élection c'est sûr
00:16et puis qui vient clore quand même une année très particulière qui restera pour plein de raisons dans nos mémoires
00:24avec notamment ces Jeux Olympiques de Paris 2024 qui ont magnifié le sport français
00:30et pouvoir à l'issue de cette année renouveler un mandat c'est la satisfaction supplémentaire que je pourrais attendre sur cette fin d'année.
00:38Jamais 203 comme on dit mais si je vous dis quand même que cette élection pour ce troisième mandat
00:44ce fut la plus serrée, la moins dithyrambique en termes de pourcentage de vote ?
00:51Oui alors pour des raisons qui s'expliquent aussi, la première j'étais tout seul donc j'avais pas trop de soucis
00:56et puis c'était une vraie transition avec David Lappartient donc les choses étaient relativement simples.
01:02La deuxième, j'ai eu un concurrent mais je suis pas sûr qu'il était parti pour être lui-même le concurrent d'ailleurs avec Cyril Guimard
01:09et ça relevait un petit peu du folklore on peut se permettre de le dire aujourd'hui.
01:13Cette fois-ci mon concurrent a fait une vraie campagne, il a consacré beaucoup de temps à aller sur le terrain
01:20malheureusement moi j'avais pas autant de temps que lui pour pouvoir me rendre disponible.
01:26C'est à son mérite et il a rencontré un certain nombre de clubs, il a fait une action qui me semble positive
01:34celle de pouvoir parler avec des dirigeants de club.
01:37Je mettrais une petite nuance sur la fin de la campagne qui a été un petit peu délétère
01:43et à mon avis très agressive et inutilement agressive vers l'équipe en place.
01:47C'est ce que je peux regretter de ces dernières semaines.
01:50Je sais pas si ça a eu un facteur sur le score mais ça explique en tous les cas qu'avec environ 70% aujourd'hui
01:57je considère être plutôt bien élu dans un mode de scrutin qui a changé, vote des clubs
02:02et quand on regarde comment ont été élus les présidents des principales fédérations qui étaient soumis à une concurrence
02:09je crois que je suis plutôt dans le haut de la fourchette.
02:11Vous parlez de votre concurrent M. Bartuccio, a émergé par son biais un mal-être auprès des clubs.
02:17Vous qui êtes réélu pour votre troisième mandat, quel message avez-vous à dire à ces clubs qui beaucoup souffrent en France ?
02:24Moi je le perçois pas de la même manière. Je pense pas que beaucoup de clubs souffrent au sens où on l'entend.
02:31Les clubs ce sont des dirigeants qui animent un projet associatif.
02:34La plupart sont heureux de faire ça, ils sont impliqués, il y a une vie presque familiale dans une vie de club.
02:40Par contre évidemment pour dépoiller leur projet associatif, ils sont confrontés à davantage de difficultés.
02:46Alors notamment des difficultés en rapport avec l'évolution économique de notre société, ils échappent pas à ça nos clubs.
02:54Et puis sur un secteur qui est peut-être celui qui a été le plus ressorti pendant cette campagne, le secteur de la route,
03:00d'autres difficultés extérieures, celle de la sécurité est très importante,
03:06celle de la complexité aujourd'hui à organiser des manifestations sur la voie publique.
03:11Il faut bien considérer que sur ces sujets-là, la fédération essaye d'avoir des actions, essaye de produire des effets,
03:17mais on ne peut pas avoir la baguette magique et on ne peut malheureusement pas empêcher à la fois la société d'évoluer
03:25et de se trouver confronté à un espace de plus en plus partagé.
03:29Ces dernières semaines on entend beaucoup ce vent, le cyclisme français est en danger.
03:35Maintenant que vous êtes réélu en tant que président de la fédération française du cyclisme,
03:39la question que je vous pose elle est toute simple, est-ce que le cyclisme français est en danger ?
03:43Non, moi je le perçois là non plus, pas du tout.
03:46Sous cet angle-là, on a un cyclisme français qui reste, et de loin, le meilleur cyclisme au monde sous plein de paramètres différents.
03:54Déjà sur son volume, ce qui est important, mais également sur son niveau de performance avec son éclectisme.
03:59On est présent dans quasiment toutes les disciplines du cyclisme, on le verra en 2027, ce qui n'est pas le cas de beaucoup de nations.
04:05Et puis quand on se concentre là aussi sur ce qui ressort le plus, sur le cyclisme sur route,
04:11je pense qu'il ne faut pas s'auto-flageller et se faire mal avant d'avoir mal.
04:18Pour le moment, on a un nombre d'équipes professionnelles qui est important.
04:22On voit que nos structures amateurs de haut niveau ont répondu aux projets qu'on leur proposait pour franchir encore un cap.
04:29Et j'espère qu'on en est très vite, aux annonces de l'UCI qui vont suivre, 5 en continental fédéral.
04:36Ça montre qu'on a une vigueur, qu'on a un dynamisme, qu'on a une résilience chez nos organisateurs aussi.
04:42On voit que nos calendriers restent fournis quand on parle de haut niveau.
04:45Et cette force du cyclisme français, pour moi, elle continue à exister.
04:50Alors que nos concurrents, les autres pays européens, souffrent des mêmes facteurs qu'on évoquait tout à l'heure.
04:55Et on résiste largement aussi bien que les autres.
04:58Président, ce troisième mandat, forcément, c'est le super championnat du monde de 2027 dans votre région, dans votre département ?
05:06D'abord pour la France, oui. C'est le super championnat du monde en France en 2027.
05:12Alors ils auront lieu en Haute-Savoie, qui est un terrain de jeu fantastique, parce qu'il nous permet d'y loger également toutes les disciplines de pleine nature.
05:21Le VTT, le gravel, qui vont trouver des terrains d'expression extraordinaires, en plus des disciplines plus classiques, on va dire.
05:28Mais surtout, c'est la puissance médiatique, le nombre de spectateurs attendus sur cet événement,
05:34autour de notre sport, du cyclisme et que du cyclisme, pendant une bonne dizaine de jours.
05:39C'est ça qu'il faut qu'on travaille pour que ça puisse renvoyer un écho vers nos clubs et qu'on puisse y associer beaucoup de projets, finalement,
05:47en rapport avec les enjeux sociétaux du vélo, la mobilité, la formation, tous ces enjeux-là, la santé,
05:55et que encore plus de clubs, aujourd'hui, puissent s'emparer de ces sujets, s'améliorer là-dessus, grandir, se professionnaliser.
06:04C'est ça le pari de 2027, c'est pas seulement le pari sportif, c'est un pari de faire grandir toute notre fédération,
06:10tout le cyclisme, autour de plein de thématiques qu'on pourra, petit à petit, accrocher à 2027.
06:16Pour conclure, c'est reparti pour 4 ans, à ceux qui pourraient éventuellement douter de ce troisième mandat de Michel Calot, vous avez envie de leur dire quoi ?
06:25J'ai envie de leur dire que j'y vais avec une énergie fantastique, parce que je crois qu'il faut, dans la vie, toujours se dire que le plus important,
06:34c'est de savoir finir ce qu'on commence, et moi, dans 4 ans, je sais que j'aurai terminé, et j'ai envie que cette fédération,
06:42qui sera transmise à ce moment-là, les clés que je passerai à une personne qui va venir me succéder, une femme ou un homme,
06:51j'ai envie de lui remettre une fédération qui soit dans le meilleur état possible, qui ait tous les ingrédients pour pouvoir bien fonctionner,
06:58et que ça donne une portée à la performance du cyclisme français, au fait que le cyclisme se maintienne parmi les plus grands sports en France,
07:09et, je le disais tout à l'heure, mais c'est très important que la France reste la première nation cycliste au monde.
07:14Merci à vous.
07:15Merci beaucoup.