"Des Trains Pas Comme Les Autres" concernant le Brésil et Rio de Janeiro7

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"Des Trains Pas Comme Les Autres" est une émission de télévision française qui présente des voyages en train à travers le monde.

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00:01:00Nous débarquons au Brésil en plein carnaval.
00:01:04De la musique, de la danse et des trains.
00:01:07Le voyage peut commencer.
00:01:15La danse, c'est le frevo.
00:01:17Dans la langue portugaise parlée au Brésil,
00:01:19frevo vient du verbe faire verre, faire bouillir.
00:01:22Oui, ça va bouillir.
00:01:31Le train est gratuit.
00:01:33Tout le monde peut y monter.
00:01:35Un seul tarif, être habillé de couleur et d'imagination.
00:02:00Le train a été loué par une agence de publicité et un journal local.
00:02:18Un moyen sympathique de se faire aimer.
00:02:27Où allons-nous ?
00:02:29Une centaine de kilomètres de la ville de Récif sur la côte atlantique.
00:02:33Pas plus.
00:02:34On mettra qu'à tous un cœur.
00:02:36La vitesse n'est pas le problème.
00:02:38Il s'agit de porter la joyeuse maladie de la gaieté à la campagne.
00:02:42C'est un train épidémique.
00:02:51D'ailleurs, la campagne nous attend.
00:02:53Dans la petite gare de Vassour et Hérault, on est prêt depuis longtemps.
00:03:09Le carnaval crée un vaste espace de liberté.
00:03:12Il nous donne la possibilité de fuir le quotidien
00:03:15en disparaissant sous l'anonymat du déguisement.
00:03:18Qui suis-je ?
00:03:19Grâce aux masques, personne ne peut le savoir.
00:03:22Je peux vivre toutes les fantaisies.
00:03:52On n'a pas peur d'être monstrueux.
00:03:54On n'a pas peur d'être déguisés.
00:03:56On n'a pas peur d'être déguisés.
00:03:58On n'a pas peur d'être déguisés.
00:04:00On n'a pas peur d'être déguisés.
00:04:02On n'a pas peur d'être déguisés.
00:04:04On n'a pas peur d'être déguisés.
00:04:06On n'a pas peur d'être déguisés.
00:04:08On n'a pas peur d'être déguisés.
00:04:10On n'a pas peur d'être déguisés.
00:04:12On n'a pas peur d'être déguisés.
00:04:14On n'a pas peur d'être déguisés.
00:04:16On n'a pas peur d'être déguisés.
00:04:18On n'a pas peur d'être déguisés.
00:04:20On n'a pas peur d'être monstrueux.
00:04:22Au contraire.
00:04:24Le carnaval permet une transformation de la personnalité.
00:04:26Qui souffre de sa maigreur devient gros.
00:04:28On caricature ses défauts.
00:04:30Le gros devient énorme.
00:04:50Le terminus.
00:04:52Les clubs sportifs, les associations professionnelles
00:04:54forment des orchestres qui répètent toute l'année.
00:05:06La petite ville ne connaît qu'une fois par an
00:05:08une telle foule.
00:05:10On est venu de 50 kilomètres à la ronde.
00:05:20Elle n'a pas pris le train.
00:05:22Elle est venue très vite en voiture
00:05:24pour ne pas manquer d'être la vedette.
00:05:50Les danseuses qui nous avaient accueillis
00:05:52nous disent au revoir.
00:05:54Mais nous n'en avons pas fini avec le carnaval.
00:05:56Ce ne sont que des prémisses.
00:05:58Attendez la suite.
00:06:12Mais tout d'abord,
00:06:14où sommes-nous exactement ?
00:06:16Qu'est-ce que le Brésil ?
00:06:188,511,965 kilomètres carrés.
00:06:2216 fois la France.
00:06:24Près de la moitié de la superficie de l'Amérique latine.
00:06:28Un géant qui engloutirait facilement
00:06:30tous les pays de l'Europe occidentale.
00:06:32160 millions d'habitants,
00:06:34parlant le portugais.
00:06:36De très grandes villes,
00:06:38dont Brasilia, la capitale.
00:06:401,5 million d'habitants
00:06:42et qu'on a surnommé l'utopie du XXe siècle
00:06:44car elle a surgi
00:06:46en 3 ans d'un désert.
00:06:48Le bassin amazonien,
00:06:50le plus grand système fluvial du monde.
00:06:52Un cinquième des ressources d'eau potable de la Terre.
00:06:5647% du territoire brésilien.
00:06:58Et sa forêt tropicale,
00:07:00la plus vaste de la planète.
00:07:02Elle produit un tiers de l'oxygène du globe,
00:07:04malgré les coupes sombres.
00:07:06Le Brésil est, sans discussion,
00:07:08la réalité des superlatifs.
00:07:10Et des richesses naturelles immenses,
00:07:12encore à exploiter.
00:07:16L'histoire du Brésil peut se résumer
00:07:18à quelques anecdotes fortes.
00:07:20Nous en choisirons trois.
00:07:22La découverte, l'empire,
00:07:24la fin de l'esclavage.
00:07:26En 1492,
00:07:28Christophe Colomb découvre l'Amérique
00:07:30pour le comte de la couronne espagnole.
00:07:34En 1500,
00:07:36Pedro Alvarez Cabral est chargé
00:07:38par le roi du Portugal
00:07:40de gagner les Indes en contournant l'Afrique.
00:07:42Ses treize vaisseaux
00:07:44sont détournés par une tempête
00:07:46et il échoue sur une côte alors inconnue
00:07:48dont il prend possession
00:07:50et qui deviendra le Brésil.
00:07:52Il n'y a que des Indiens.
00:07:54Dessinateurs et graveurs
00:07:56en feront des personnages fabuleux.
00:07:58Ils mourront d'épidémies
00:08:00ou bien décimés par l'esclavage.
00:08:02Il n'en reste que quelques tribus
00:08:04réfugiées au cœur de l'épaisse forêt.
00:08:06Les Portugais ne sont pas pressés de coloniser.
00:08:08Ils attendront 54 ans
00:08:10pour nommer un gouverneur.
00:08:12Mais voici que les Français s'en mêlent.
00:08:14Un an plus tard, en 1555,
00:08:16Nicolas Durand de Ville-Guignon,
00:08:18vice-amiral de Bretagne,
00:08:20arrive dans la baie de Rio de Janeiro.
00:08:22Français ou Portugais,
00:08:24le destin du Brésil
00:08:26est encore dans la balance.
00:08:28Les Portugais gagneront.
00:08:30Minés par les querelles entre catholiques et protestants
00:08:32à cette époque meurtrière des guerres de religion,
00:08:34les colons du vice-amiral
00:08:36ne tiendront que 12 ans,
00:08:38excite le rêve d'un Brésil français.
00:08:40La colonie s'installe
00:08:42et les siècles passent.
00:08:44En 1807,
00:08:46les troupes napoléoniennes envahissent le Portugal.
00:08:48La famille royale s'enfuit au Brésil.
00:08:50Elle y fera souche.
00:08:52Le Brésil se détachera du Portugal
00:08:54et deviendra un empire.
00:08:56Le second souverain, Pedro II,
00:08:58sera un personnage attachant.
00:09:00Il parle couramment français
00:09:02et admire par-dessus tout Victor Hugo.
00:09:04Un jour, à Paris,
00:09:06le petit-fils du grand poète l'appelle Majesté.
00:09:08Il le coupe.
00:09:10Il n'y a de majesté que votre grand-père, dit-il.
00:09:12Comment ne pas aimer un tel souverain
00:09:14qui, par ailleurs, développe l'économie,
00:09:16le réseau routier, les chemins de fer ?
00:09:18Mais cet empereur séduisant
00:09:20ne réussira pas à résoudre le problème
00:09:22de l'esclavage qui sera supprimé
00:09:24en 1888.
00:09:26Il abdiquera et mourra à Paris.
00:09:28La République est proclamée.
00:09:30C'est encore le régime actuel.
00:09:32Le drapeau est le symbole du pays.
00:09:34Sur le fond vert de la forêt amazonienne,
00:09:36le carré d'or de la richesse minière.
00:09:38Et le ciel étoilé,
00:09:40avec la devise « ordre et progrès »
00:09:42empruntée d'ailleurs
00:09:44au philosophe positiviste français
00:09:46Auguste Comte.
00:09:52Quand on parle du Brésil,
00:09:54une image vient immédiatement à l'esprit.
00:09:56Celle de Rio de Janeiro.
00:09:58Si ce n'est pas la plus belle ville du monde,
00:10:00c'est sans aucun doute celle qui sut s'inscrire
00:10:02habilement et avec souplesse
00:10:04dans une géographie tourmentée
00:10:06et grandiose.
00:10:08La ville s'insinue entre les pics,
00:10:10s'installe le long des plages,
00:10:12se répand dans les valeaux.
00:10:14Son nom est le résultat
00:10:16d'une erreur.
00:10:18En 1502, un navigateur portugais,
00:10:20Gonçalves, découvrit cette baie
00:10:22si vaste qu'il crut à l'embouchure
00:10:24d'une rivière. On était le 1er janvier.
00:10:26Il n'hésita pas.
00:10:28Rio de Janeiro, rivière de janvier.
00:10:30Le pain de sucre est
00:10:32l'emblème de Rio, 395 m,
00:10:34de la forme du sucre démoulé,
00:10:36selon l'ancienne méthode.
00:10:44Le Corcovado, 710 m,
00:10:46lui dispute la vedette car il
00:10:48porte à son sommet l'immense statue
00:10:50du Christ rédempteur.
00:10:5230 m de haut,
00:10:54oeuvre du sculpteur français Paul Landowski.
00:10:56Il demanda 5 années de travail.
00:10:58Il fut achevé en
00:11:001931 grâce au soutien
00:11:02financier du Vatican.
00:11:04De ses bras ouverts,
00:11:06il embrasse la ville.
00:11:14Nous passons de la grandeur
00:11:16au charme d'un vieux quartier,
00:11:18Santa Teresa, charme du bondinho,
00:11:20le petit tram.
00:11:30Les habitants de cette partie
00:11:32de la ville luttent pour le conserver.
00:11:34Démodé, gênant
00:11:36pour la circulation, hors d'âge.
00:11:38On veut sans cesse le supprimer.
00:11:40Ce serait dommage.
00:11:42Pas de couloir central.
00:11:44Le contrôleur joue les acrobates.
00:11:56A la fin du siècle dernier,
00:11:58Santa Teresa était le quartier chic de Rio.
00:12:00Et puis la mode s'est déplacée vers le centre.
00:12:02Puis vers les plages.
00:12:04Copacabana, Leblon,
00:12:06Ipanema.
00:12:12Une classe moyenne de très petits revenus
00:12:14s'est installée maintenant ici.
00:12:28Pour traverser un vallon,
00:12:30le tram emprunte un ancien aqueduc,
00:12:32les Arcos da Lapa.
00:12:34Il fut construit au XVIIIe siècle
00:12:36pour transporter l'eau
00:12:38de Santa Teresa au port.
00:12:58Le centre est le quartier des affaires.
00:13:00Au milieu du ciment armé
00:13:02et du verre,
00:13:04on a conservé une église baroque
00:13:06du temps où Rio n'était qu'une bourgade.
00:13:14Le centre est le quartier des affaires.
00:13:16Au milieu du ciment armé
00:13:18et du verre,
00:13:20on a conservé une église baroque
00:13:22du temps où Rio n'était qu'une bourgade.
00:13:28Mélange pomposité fin de siècle
00:13:30et modernisme.
00:13:34Des intellectuels,
00:13:36trop peu, hélas,
00:13:38conservent l'architecture coloniale
00:13:40qui façonna l'identité brésilienne.
00:13:42Insouciant,
00:13:44le pays est un grand destructeur
00:13:46du passé.
00:13:52Qu'est-ce qu'un Brésilien ?
00:13:54Le Brésil est un mélange.
00:13:5654% de blancs,
00:13:5839% de métis,
00:14:006% de noirs.
00:14:02La souche est portugaise, incontestablement,
00:14:04avec un apport d'italien, d'allemand
00:14:06et récemment de japonais.
00:14:08Du temps de la colonie
00:14:10et aujourd'hui encore,
00:14:12une grande liberté sexuelle,
00:14:14une remarquable absence de préjugés
00:14:16a façonné une société à l'harmonie raciale
00:14:18unique au monde.
00:14:20Tout le monde se tutoie,
00:14:22se fréquente, indifféremment.
00:14:24C'est aussi une nation jeune.
00:14:2650% de la population
00:14:28a moins de 19 ans.
00:14:34Quel dynamisme !
00:14:36Nul doute qu'il faudra compter avec lui
00:14:38au XXIe siècle.
00:14:40Mais il y a une autre ville
00:14:42dans la ville, secrète, inquiétante,
00:14:44de mauvaise réputation.
00:14:46C'est l'univers des favelas.
00:14:48Tout le monde a entendu parler
00:14:50de ces quartiers incrustés sur les pentes abruptes,
00:14:52là où toute habitation
00:14:54semble hasardeuse.
00:14:56On parle de véritables chambres,
00:14:58une épée de Damoclès.
00:15:00On évoque un déferlement possible d'affamés
00:15:02envahissant la ville et détruisant tout
00:15:04dans une fureur de justiciers.
00:15:06La réalité est différente.
00:15:08Il y a 427 favelas
00:15:10de tailles diverses
00:15:12dans l'agglomération de Rio,
00:15:14qui compte 11 millions d'habitants.
00:15:16Elles engrouent près de 3,5 millions.
00:15:18C'est considérable.
00:15:20L'une des plus importantes.
00:15:22En fait, il n'y a pas de différence
00:15:24avec bien des quartiers pauvres des grandes villes du monde.
00:15:26Paraboles de télévision,
00:15:28boutiques.
00:15:30Une petite classe moyenne naît ici.
00:15:32Les gens des favelas ne sont pas
00:15:34des mendiants professionnels.
00:15:36Ils travaillent en ville, dans les ateliers, les commerces.
00:15:38Leur façon de s'habiller n'est pas non plus différente.
00:15:40Les Brésiliens aiment
00:15:42vivre en short, en tee-shirt,
00:15:44en soutien-gorge, jusque dans les beaux quartiers.
00:15:46Mais ici, comme en bas,
00:15:48on est scrupuleux sur la propreté des vêtements.
00:15:50C'est l'habitat
00:15:52qui laisse le plus à désirer.
00:15:54On a construit deux briquettes broc.
00:16:08Dernièrement, une organisation est née.
00:16:10On a fondé des comités
00:16:12qui s'occupent d'urbanisation,
00:16:14effectuent des travaux de voirie,
00:16:16portent l'eau courante.
00:16:18On tente de légaliser, d'améliorer.
00:16:26Beaucoup reste à faire,
00:16:28d'autant plus qu'il faut nuancer nettement.
00:16:30Tout n'est pas rose.
00:16:32La misère y est grande.
00:16:36La vieillesse y est, plus qu'ailleurs, abandonnée.
00:16:42Le manque d'hygiène y entretient
00:16:44une réalité infantile,
00:16:46une espérance de vie limitée.
00:17:14Sur le plan de la sécurité,
00:17:16certaines favelas sont dangereuses.
00:17:18Par exemple,
00:17:20ce système de serre-volant d'alarme,
00:17:22aux mains d'enfants et d'adolescents.
00:17:28Si la police entre dans le quartier,
00:17:30il y a un risque d'incendie.
00:17:32Il y a un risque d'incendie.
00:17:34Il y a un risque d'incendie.
00:17:36Il y a un risque d'incendie.
00:17:38Il y a un risque d'incendie.
00:17:40Il y a un risque d'incendie.
00:17:42Si la police entre dans le quartier,
00:17:44on lâche les serres-volants.
00:17:46Ce n'est pas un jeu, c'est un signal.
00:17:56Violence.
00:17:586 heures du matin.
00:18:00Une ligne de train de banlieue.
00:18:02C'est un jeu, cette fois-ci.
00:18:08On joue à chevaucher le train.
00:18:10On méprise la ligne à haute tension.
00:18:12Fatale.
00:18:14On se couche au passage sous les ponts.
00:18:16Plus d'une dizaine sont décapités tous les ans.
00:18:18Des amputés, des blessés graves.
00:18:20C'est une crânerie, une bravade.
00:18:22C'est un défi à la mort.
00:18:24Gratuit.
00:18:40Cris.
00:19:06Terreur et sang.
00:19:08Des journaux s'en sont faits une spécialité.
00:19:10Cadavres.
00:19:12Tortures s'étalent sur les premières pages.
00:19:14Plusieurs chaînes de télévision
00:19:16suivent quotidiennement en direct
00:19:18des descentes de police.
00:19:20Le présentateur vitupère.
00:19:22Il invective.
00:19:24On est trop mous.
00:19:26On n'en fait pas assez contre le crime.
00:19:28Il hurle.
00:19:32Il y a dénonciation, certes,
00:19:34mais aussi du voyeurisme complaisant
00:19:36de cette violence que l'on condamne.
00:19:38Contrebande, prostitution,
00:19:40drogue surtout,
00:19:42et ces règlements de compte.
00:19:52Une balle dans le sang.
00:20:06Le calme après la tempête.
00:20:08Le paradis après l'enfer.
00:20:10Les plages.
00:20:12On dirait que Rio a été créée pour elle
00:20:14tant elles sont intégrées à la ville.
00:20:16Ipanema est la plus sélecte.
00:20:18Ici se retrouve la Grande Fino,
00:20:20le gratin, pourrait-on dire.
00:20:22La ville de Rio.
00:20:24La ville de Rio.
00:20:26La ville de Rio.
00:20:28La ville de Rio.
00:20:30La ville de Rio.
00:20:32La ville de Rio.
00:20:34La ville de Rio.
00:20:36La ville de Rio.
00:20:42Copacabana est la plus célèbre.
00:20:444,5 kilomètres de long.
00:20:46300 000 habitants vivent derrière le sable doré
00:20:48pour mieux en profiter.
00:20:50Dans ce quartier,
00:20:5225 000 habitants au kilomètre carré.
00:20:54Un record.
00:20:56Chaque matin, c'est la promenade.
00:20:58On se fait les muscles.
00:21:34Les Cariocas sont les habitants de Rio. C'est ainsi qu'ils se nomment. Cela n'a rien à voir avec le nom de leur ville. Le mot est composite et sa signification emblématique. En langue indienne de la région, le cari est un petit poisson et oca, un coquillage dans lequel ils vivent, heureux.
00:22:04Le carioca, l'habitant de Rio, est donc un être plein de bonheur parce qu'il vit dans l'eau ou près de l'eau. Les Cariocas ont une psychologie particulière à la fois enviée et critiquée par les autres Brésiliens. C'est une grande indépendance d'esprit, un humour facilement irrévérencieux et aussi et surtout un libéralisme épanoui pour les choses de la chair.
00:22:34Les Cariocas ont une psychologie particulière à la fois enviée et critiquée par les autres Brésiliens. C'est une grande indépendance d'esprit, un humour facilement irrévérencieux et aussi et surtout un libéralisme épanoui pour les choses de la chair.
00:22:54Les Cariocas ont une psychologie particulière à la fois enviée et critiquée par les autres Brésiliens. C'est une grande indépendance d'esprit, un humour facilement irrévérencieux et aussi et surtout un libéralisme épanoui pour les choses de la chair.
00:23:24Les Cariocas ont une psychologie particulière à la fois enviée et critiquée par les autres Brésiliens. C'est une grande indépendance d'esprit, un humour facilement irrévérencieux et aussi et surtout un libéralisme épanoui pour les choses de la chair.
00:23:54La municipalité est complice. Copacabana est éclairée toute la nuit.
00:23:58Nous partons. Silence ouaté très XIXe siècle de la gare centrale.
00:24:18Atmosphère irréelle. Un train nous attend, comme plongé dans un aquarium.
00:24:33C'est un train de luxe. Le Rio Sao Paulo, les deux plus grandes villes du pays.
00:24:37Les chemins de fer brésiliens, parlons-en. Cette carte est trompeuse si vous pensez pouvoir visiter le Brésil en train. Nombre de ces lignes existent encore mais la privatisation en a chassé les voyageurs.
00:24:57Les sociétés qui les ont rachetées les utilisent uniquement pour le transport des marchandises, beaucoup plus rentable.
00:25:04Il ne reste que quelques trains dont celui-ci qui ne roule que la nuit.
00:25:34Le dîner. Le train est parti à 8h du soir et arrivera à destination à 5h40 du matin. Mais les voyageurs pourront finir de dormir tranquillement et prendre leur petit déjeuner à bord.
00:26:04On l'appelle le train des amants. C'est principalement une cachette. Au Brésil où le voyage par avion triomphe, rien de mieux pour s'assurer du secret amoureux.
00:26:35C'est le train qui va nous emmener vers l'île de Brésil.
00:26:39C'est le train qui va nous emmener vers l'île de Brésil.
00:26:43C'est le train qui va nous emmener vers l'île de Brésil.
00:26:46C'est le train qui va nous emmener vers l'île de Brésil.
00:26:49C'est le train qui va nous emmener vers l'île de Brésil.
00:26:52C'est le train qui va nous emmener vers l'île de Brésil.
00:26:55C'est le train qui va nous emmener vers l'île de Brésil.
00:26:58C'est le train qui va nous emmener vers l'île de Brésil.
00:27:01University of São Paulo
00:27:10Gare de São Paulo prompts et vite.
00:27:21Il n'y a de vivant que le chemin de fer des lignes de banlieue, sans rêves, sans aventure.
00:27:31Sao Paulo et sa région, 17 millions d'habitants, un tiers de plus que Rio, centre de la finance,
00:27:48de l'industrie, la locomotive du pays.
00:27:51Sa vitalité a commencé très tôt, une mission jésuite installée en 1554.
00:27:58Les premiers colons portugais prirent des concubines indiennes.
00:28:01Cela donna un mélange de sang dynamique créant des aventuriers individualistes, intrépides.
00:28:07Les paulistes le sont resté.
00:28:09Le café a fait aussi leur richesse.
00:28:12Nous regardons de haut cette forêt de gratte-ciel, mais nous ne nous y arrêterons pas.
00:28:16Pourquoi ?
00:28:17Le mode de vie de Sao Paulo est trop proche du Nord.
00:28:20Nous ne pourrions y découvrir que nous-mêmes.
00:28:23Est-ce bien là le but d'un voyage au Brésil ?
00:28:28De la capitale des affaires, nous arrivons à la capitale politique, Brasilia.
00:28:33Brasilia est sortie du néant.
00:28:35Ce territoire était un désert.
00:28:37L'idée d'installer le gouvernement loin de la côte datait de plus d'un siècle
00:28:42afin d'inciter au peuplement de l'intérieur du pays.
00:28:45Mais il faudra attendre 1955 pour que cette ambition se réalise.
00:28:50Un médecin, José Lino Kubitschek, est alors président de la République.
00:28:54Connaissant bien le caractère changeant des Brésiliens,
00:28:57il sait que tout doit être terminé pendant son mandat de cinq ans.
00:29:01Un pari téméraire.
00:29:03Il réussira.
00:29:05Brasilia sera construite en mille jours, inaugurée en 1960.
00:29:14Le plan de la capitale est l'œuvre de Julio Costa,
00:29:17un Brésilien disciple de l'architecte franco-suisse Le Corbusier.
00:29:22Costa dessina d'abord une croix,
00:29:24c'est-à-dire le signe qui s'approprie à un lieu
00:29:27et qui, de plus, inscrit les directions cardinales.
00:29:32Puis il en infléchit les bras pour tenir compte d'un lac qui sera créé
00:29:36et il inscrit le tout dans un triangle.
00:29:38L'espace est délimité.
00:29:42Le tronc devient l'axe central.
00:29:44On y établira les services officiels.
00:29:46Et dans les bras, les quartiers résidentiels.
00:29:49Ainsi, la croix étoffée, charnelle, prend une toute autre allure.
00:29:53Elle devient un arc bandé vers le futur,
00:29:56un avion volant vers l'avenir.
00:29:58L'avenir.
00:30:00Il est étrange d'apprendre qu'il a été en quelque sorte préfiguré.
00:30:03En 1883, un prêtre italien, un saint, Don Bosco,
00:30:08prophétisa qu'une nouvelle civilisation naîtrait
00:30:11entre le 15e et le 20e parallèle,
00:30:13avec une capitale au bord d'un lac artificiel.
00:30:16C'est la situation de Brasilia.
00:30:20Les Brésiliens se sont enflammés.
00:30:22La civilisation nouvelle, c'est eux.
00:30:25Sur la place des Trois Pouvoirs, centre solennel de la ville,
00:30:28une statue dédiée aux travailleurs qui construisirent Brasilia.
00:30:32Les Trois Pouvoirs.
00:30:34Sur la même place hautement symbolique, l'exécutif,
00:30:37le palais du président de la République.
00:30:43Le judiciaire, la cour suprême,
00:30:45et son emblème de la justice, les yeux bandés,
00:30:48l'épée au repos, mais dégainée.
00:30:52Et l'ensemble superbe du législatif.
00:30:55Sous les coupoles, le Sénat et la Chambre des députés.
00:30:59Celle tournée vers le ciel pour les députés
00:31:01qui doivent être ouverts au monde.
00:31:03La coupole concave pour les sénateurs,
00:31:05pour la Chambre haute, qui est celle de la réflexion,
00:31:08de la sagesse.
00:31:11Nous sommes maintenant sur l'axe central,
00:31:13Itamaraty, les affaires étrangères,
00:31:15comme posées sur l'eau.
00:31:17Le globe représente les cinq continents,
00:31:19étroitement associés.
00:31:23Les édifices des ministères, alignés comme à la parade.
00:31:31En retrait des bâtiments officiels,
00:31:33la cathédrale n'est pas dans la perspective triomphale.
00:31:36On l'a construite à côté, c'est à dessein.
00:31:39L'urbaniste a voulu montrer clairement
00:31:41que, selon la Constitution,
00:31:43il y a séparation entre l'Église et l'État,
00:31:46même si le pays est foncièrement de tradition chrétienne.
00:31:50Vingt-et-un éléments qui semblent former
00:31:52la couronne d'épines du Christ,
00:31:54ou bien qui sont comme des mains
00:31:56élevant la croix pour le fertoire.
00:31:59Les statues de prophètes bordent l'allée
00:32:01qui mène à l'intérieur.
00:32:03Au fond, le clocher futuriste.
00:32:06La cathédrale et les bâtiments publics
00:32:08sont l'œuvre d'Oscar Niemeyer,
00:32:10lui aussi disciple de Le Corbusier.
00:32:13Pas d'escalier majestueux,
00:32:15pas de portail écrasant,
00:32:17aucune pomposité.
00:32:18C'est l'entrée de l'humilité.
00:32:20Un souterrain crée une rupture.
00:32:22Son obscurité établit une frontière
00:32:24entre le monde profane et l'univers sacré.
00:32:34Pas de colonne, pas de pilier.
00:32:36Le volume unique apparaît très pur sous tous les angles.
00:32:40Soixante-dix mètres de diamètre,
00:32:42quarante mètres de haut.
00:32:44Trente mille fidèles peuvent y prier.
00:32:47On s'y sent bien.
00:33:15Le quartier des affaires.
00:33:30Les quartiers d'habitation s'allongent
00:33:32sur les ailes de l'avion.
00:33:34Ils sont divisés en quadrasses.
00:33:36Chaque quadrat possède des écoles
00:33:38et le plus souvent une église.
00:33:40Pas de grandes rues,
00:33:42la circulation intense est reléguée
00:33:44sur les ailes de l'avion.
00:33:52Dans chaque quadrat,
00:33:54des rues de petits commerces.
00:33:56Sans posséder de voiture,
00:33:58on est gêné à Brasilia,
00:34:00malgré les autobus.
00:34:02Lors de la conception de la capitale
00:34:04dans les années cinquante,
00:34:06l'avenir c'était indiscutablement
00:34:08l'auto pour tous.
00:34:10Est-on heureux à Brasilia ?
00:34:12Nombre d'habitants disent qu'on s'y ennuie.
00:34:14Trop de modernisme,
00:34:16trop de calme, de silence
00:34:18pour un peuple qui aime l'exubérance,
00:34:20la musique, le bruit.
00:34:22Brasilia, trop ordonné, trop sage,
00:34:24serait alors la ville d'un Brésilien
00:34:26méthodique, organisé
00:34:28et qui naîtra un jour, peut-être.
00:34:40L'exubérance populaire,
00:34:42nous allons la voir se manifester
00:34:44dans une petite ville
00:34:46qui est l'antithèse de Brasilia.
00:34:48Nous sommes à Olinda.
00:34:50Tout est tranquille.
00:34:54Mais ça ne va pas durer.
00:34:56Le carnaval est là.
00:34:58Nous avons évité celui de Rio,
00:35:00si célèbre.
00:35:02Il est devenu une attraction touristique.
00:35:04Le peuple y fait de la figuration.
00:35:06Ici, dans le pays profond,
00:35:08le carnaval est toujours
00:35:10une allégresse populaire.
00:35:16Les rues entières
00:35:18sont elles aussi déguisées.
00:35:20Le diable tient par la main
00:35:22une bonne sœur.
00:35:24Le déguisement crée
00:35:26un espace de liberté.
00:35:28Une fois par an, tout est possible.
00:35:34Un dessin sur le visage
00:35:36est la moindre des transformations.
00:35:38L'important, c'est la différence.
00:35:56On les appelle les éboueurs.
00:35:58Ils sont enduits de peinture
00:36:00et n'ont qu'un but, salir les autres.
00:36:02Avec convoitise, ils s'emparent de spectateurs.
00:36:04Tout le monde a leur image.
00:36:06C'est le jeu.
00:36:08Bonvion.
00:36:32C'est le désordre,
00:36:34ou plutôt c'est l'individualisme.
00:36:36de l'initiative de chacun.
00:37:06Le carnaval est le grand égalisateur. Les conflits sociaux sont oubliés et les différences
00:37:35de classe, une trêve, l'oubli dans l'allégresse. C'est un moment très bref mais intense de
00:38:05l'inégalité et de l'inégalité. C'est un moment très dur, un moment très dur pour
00:38:12l'inégalité et l'inégalité. C'est un moment très dur pour l'inégalité et l'inégalité.
00:38:19C'est un moment très dur pour l'inégalité. C'est un moment très dur pour l'inégalité.
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00:44:21C'est un moment très dur pour l'inégalité. C'est un moment très dur pour l'inégalité.
00:44:31C'est un moment très dur pour l'inégalité.
00:44:37Les esclaves croisaient le long de la côte d'Afrique, Bénin, Guinée, Congo, Angola.
00:44:41Les esclaves étaient échangés contre de la pacotille.
00:44:45Chaque bateau en transportait plusieurs centaines.
00:44:48Le tiers d'entre eux mourait pendant le voyage.
00:44:51Entassement, on pourrait presque dire empilement, scorbute, dysenterie, suicide par désespoir.
00:44:59Les révoltes étaient facilement réprimées.
00:45:02L'esclave idéal, qu'on appelait pièce d'Inde, devait mesurer 1,65 m, être en bonne santé, avoir de bonnes dents.
00:45:11Les femmes avaient grande valeur.
00:45:13Leur ventre est la partie la plus productive de la propriété esclave, écrivait-on avec cynisme.
00:45:19Le travail était dur.
00:45:21Le fouet, un peu plus long que les autres.
00:45:24A côté des esclaves de plantation existait une nombreuse domesticité attachée aux artisans et aux maisons de maître.
00:45:31Ces serviteurs subissaient le même mépris, mais leur vie était plus douce.
00:45:40Leur vie était plus douce.
00:45:43Leur vie était plus douce.
00:45:46Leur vie était plus douce.
00:45:49Leur vie était plus douce.
00:45:52Leur vie était plus douce.
00:45:57Les seigneurs blancs choisissaient leur maîtresse parmi les femmes de chambre, souvent habillées et coiffées avec élégance.
00:46:03On imagine la jalousie hargneuse des femmes légitimes, les colères, les gifles.
00:46:08Toutefois, cette cohabitation créait, tant bien que mal, une certaine intimité, et c'était les domestiques qui profitaient le plus de l'affranchissement.
00:46:17Ce système résista longtemps à la vague anti-esclavagiste qui commença à la fin du XVIIIe siècle.
00:46:23Le Brésil fut le dernier pays à supprimer l'esclavage, en 1888 seulement.
00:46:36Aujourd'hui, Bahia est la ville des petits métiers, un vendeur de cafés chauds.
00:46:47On vit dans la rue. On cède entre copines à se maquiller des angles des pieds.
00:47:17Machines à extraire le jus de la canne à sucre.
00:47:30L'église de Saint-François a été construite de 1708 à 1723.
00:47:35Les boiseries, les marbres, les pierres même, ont été importées du Portugal.
00:47:40On voit à quel point le colonisateur faisait culturellement peu cas de sa possession d'outre-mer.
00:47:46A chaque messe, c'est la foule.
00:47:49Ici, on a l'eau bénite généreuse. La bénédiction finale donne lieu à une véritable aspersion.
00:48:16...
00:48:39Chaque mardi, particulièrement, les plus pauvres se rassemblent sur la place de l'église de Saint-François.
00:48:46Ce jour-là, on distribue gratuitement du pain et surtout du lait.
00:49:16...
00:49:29Attenant à l'église, le cloître des franciscains.
00:49:32Il est d'une grande richesse décorative, très éloignée de la pauvreté préconisée par le Saint.
00:49:38...
00:49:48Et les faillances furent offertes par le roi du Portugal lui-même.
00:49:51C'est, de loin, le plus bel ensemble des Amériques.
00:49:54Les guerriers, proches du maniérisme, vivent en pleine mythologie théâtrale.
00:49:59...
00:50:04Les saisons.
00:50:07Le printemps avec le sommeur.
00:50:10L'été, l'opulence de la femme en fleurs.
00:50:13L'automne et ses vendanges.
00:50:16Des cavaliers livrent une bataille.
00:50:18Ils vont tuer, piller, incendier.
00:50:21Mais on est surpris. Où cela se passe-t-il ?
00:50:24En Europe, c'est évident.
00:50:26Rien qui rappelle le Brésil, ses beautés, ses richesses, ou même simplement sa conquête.
00:50:31On l'ignore entièrement.
00:50:33Le port pourrait être en Hollande ou dans le nord de la France.
00:50:36Cette distanciation est significative de la mentalité de l'époque.
00:50:40La colonie en tant que pays n'existe pas.
00:50:43Mépris ? Peut-être pas.
00:50:45Oubli volontaire, en tout cas.
00:50:47Seule compte la métropole.
00:50:50Et l'Afrique est un terrain de chasse pour d'élégants hommes de cour.
00:50:54Ce qui n'empêche pas cet admirable ensemble de faillances d'être un chef-d'oeuvre.
00:50:58Ça commence comme une fête populaire banale.
00:51:01Non loin du cloître, une rue encombrée de boutiques provisoires.
00:51:04On ment.
00:51:13Mais pourquoi vente-t-on tellement de fleurs ?
00:51:21Sur la plage, c'est toujours la même chose.
00:51:25Sur la plage, c'est la foule.
00:51:28Nous entrons de plein pied dans la cérémonie d'un de ces cultes typiquement brésiliens.
00:51:33Une de ces religions magiques aux dieux ambigus.
00:51:37Il a lieu sur la plage car la divinité que l'on va adorer
00:51:40et qui s'en nomme Iemanja est la déesse de la mer.
00:51:43Iemanja a ses désirs.
00:51:45Elle veut qu'on soit habillé de blanc et elle aime les fleurs.
00:51:48Il s'agit de lui plaire.
00:51:54On a préparé des offrandes.
00:51:56Iemanja est coquette.
00:51:58Il y a donc des produits de beauté et même des poupées qui sont ses enfants.
00:52:09On séparait de colliers, de bracelets, de bagues.
00:52:13La voici.
00:52:14Corps de femme, queue de sirène.
00:52:17Tout est né en Afrique.
00:52:19Les dieux des forêts et des savannes ont porté dans le cœur des captifs.
00:52:23Notre portugais est profondément chrétien.
00:52:26Alors les esclaves camouflèrent.
00:52:28Iemanja, c'est aussi la Vierge Marie.
00:52:30Elle est bonne comme elle.
00:52:32Elle est consolatrice.
00:52:33Elle calme les souffrances.
00:52:35Elle doucit les émotions fortes.
00:52:37Elle protège les femmes enceintes et les petits enfants.
00:52:40Elle est maternelle.
00:53:23C'est parti !
00:53:54C'est parti !
00:54:15Émotions, troubles.
00:54:17Des femmes sont à la limite de la possession.
00:54:19Iemanja les dérange, les déséquilibre.
00:54:23Ils se rendent à la mer.
00:54:36Les plus riches ont loué des barques et des bateaux.
00:54:38Ils immergeront leurs cadeaux au large.
00:54:53C'est celui-là.
00:55:00Parmi les offrandes, des lettres.
00:55:02Ce sont des suppliques.
00:55:04Doléances, implorations, remerciements.
00:55:06Voeux engloutis.
00:55:13La déesse, la voici.
00:55:14Ou plutôt son symbole.
00:55:16Iemanja.
00:55:19La déesse, la voici.
00:55:21Ou plutôt son symbole aquatique, son double.
00:55:23Un marlin.
00:55:25Ce poisson vigoureux, tenace, batailleur.
00:55:27On la suit.
00:55:49Au fond de l'océan, elle rejoindra le dieu Olokum
00:55:52qui règne sur les profondeurs abyssales.
00:56:01On jette les fleurs, les cadeaux au plus près possible de l'immersion
00:56:05afin que les vibrations bénéfiques de la déesse les atteignent.
00:56:08Mais de quelles vibrations s'agit-il ?
00:56:11Pour les cultes afro-brésiliens,
00:56:13tout vibre sur la terre.
00:56:15Les hommes, les animaux, les plantes, le soleil, la pluie.
00:56:18Les dieux en sont la manifestation.
00:56:20Participer au rite, c'est profiter de ces vibrations bénéfiques
00:56:23qui créent l'harmonie.
00:56:25Iemanja, divinité de l'océan, fait vibrer la mer et le ciel.
00:56:44Des tambours dans la nuit.
00:56:46Ils nous invitent à une autre cérémonie plus troublante, celle-là.
00:56:49A Rio, on l'appelle la Macumba.
00:56:51Ici, Abaya, le camp d'omblés.
00:56:54Ce sont deux facettes d'un même culte.
00:56:56Cela commence par une ronde de néophytes.
00:56:59Leur initiation est en cours et elles devront subir de nombreuses épreuves
00:57:02avant d'être initiées.
00:57:04Jeûne, réclusion, sacrifice d'animaux.
00:57:07Leur éducation, c'est l'apprentissage.
00:57:10Jeûne, réclusion, sacrifice d'animaux.
00:57:13Des épreuves secrètes.
00:57:15La Maido Santos, la mère des saints, autorité suprême du sanctuaire.
00:57:22Elle a atteint le plus haut degré de l'initiation.
00:57:24Elle règne.
00:57:26Il y a une mère des saints ou un père des saints par lieu de culte
00:57:29dont on évalue à 5000 le nombre, Abaya.
00:57:32Cela mesure la puissante pénétration du camp d'omblés.
00:57:36On fait plus que la respecter, on la vénère.
00:57:41Plus elles sont de rang inférieur, plus profonde doit être la prosternation,
00:57:45à la limite de l'humiliation.
00:57:57L'appel au Dieu commence à agir.
00:58:00Sollicité par la danse, les chants, la ferveur, les divinités s'approchent.
00:58:05La transe va les saisir, la soumission du corps et de l'esprit
00:58:09à la force divine.
00:58:12On dit que le transi est le cheval du Dieu.
00:58:15Il est monté par lui.
00:58:17Possédé, il est ici et ailleurs, sur terre et dans un au-delà incertain.
00:58:34La cérémonie gagne en intensité.
00:58:37Deux hommes ont revêtu le costume traditionnel du Dieu qui les a choisis.
00:58:41Ce Dieu, c'est Sango, maître de la foudre et du tonnerre, et aussi de la justice.
00:58:47Ennemi de la mort, il personnifie l'impulsion vitale.
00:58:50C'est un guerrier, un conquérant.
00:58:57Ogun est le Dieu de la guerre et de la chasse.
00:59:00Il taille les arbres, défriche, et à ce titre, il est la divinité de l'agriculture.
00:59:08Oksumare est ambigu, six mois homme, six mois femme.
00:59:12Il, ou elle, personnifie l'arc-en-ciel.
00:59:15Omulu est le Dieu des épidémies.
00:59:17Sa colère est mortelle.
00:59:20Osaïm est la divinité des feuillages qui transforme l'énergie solaire en énergie organique.
00:59:26Le panthéon du Candomblé est immense.
00:59:38Sango séduit et plaît aux femmes.
00:59:41Ses conquêtes sont innombrables.
00:59:43Il est voluptueux. De plus, il est gourmand.
00:59:47La divinité purifie le possédé, mais aussi, elle lui communique sa force.
00:59:52Il faut atteindre un haut degré d'initiation pour que le Dieu, peu à peu,
00:59:56s'habitue à sa créature, qu'il ait envie de l'habiter.
01:00:00Alors, elle lui transmet quelques-uns de ses pouvoirs.
01:00:03La double vision des choses, le don de prophéties,
01:00:06la connaissance exacte des plantes médicinales,
01:00:09et aussi, un grand calme intérieur.
01:00:28L'écho du Candomblé se répète à chaque fois.
01:00:31L'écho du Candomblé se répercute sur ses collines,
01:00:34jusqu'à la petite ville d'Urupreto, qui fut la capitale de l'or.
01:00:38Et qui dit or, dans le Brésil ancien, signifie main-d'oeuvre servile.
01:00:43Il y eut ici jusqu'à 100 000 captifs qui travaillaient dans les mines,
01:00:47dont un personnage fabuleux, un roi-esclave.
01:00:50Un roi-esclave ? Oui, cela existait.
01:00:53Une bien curieuse histoire, vous verrez.
01:00:56L'or sous les maisons.
01:00:58Les propriétaires de l'époque, XVIIIe, XIXe siècle,
01:01:01étaient méfiants, secrets.
01:01:03On ouvrait la mine dans sa cave, ou au fond du jardin.
01:01:07Les belles maisons d'Urupreto cachaient des cavernes d'Alibaba.
01:01:10Quel pactole !
01:01:12De 1700 à 1820, plus de 1200 tonnes d'or.
01:01:1580% de la production mondiale de l'époque.
01:01:19De quoi construire une belle ville, dont voici la curieuse histoire.
01:01:24Vers 1680, un aventurier, un inconnu,
01:01:27qui sillonne cette contrée sauvage,
01:01:29ramasse au fond de son gobelet, en buvant dans un torrent,
01:01:32de petites pierres noires.
01:01:34Machinalement, il les met dans sa poche.
01:01:36Des mois plus tard, de retour à Rio de Janeiro,
01:01:39il les redécouvre par hasard.
01:01:41Analysées, elles s'avèrent être de l'or sous une mince couche de fer.
01:01:44Oui, mais voilà, l'homme a complètement oublié
01:01:47d'où viennent ces cailloux.
01:01:49Il ne se souvient que de ce doigt de pierre.
01:01:52Au sommet de la montagne.
01:01:54C'est peu.
01:01:56C'est si peu qu'il faudra des années à des centaines d'aventuriers avides
01:01:59pour les redécouvrir.
01:02:01Cela eut lieu la veille de la Saint-Jean, 1689.
01:02:04L'homme s'appelait Antonio Diaz.
01:02:09Le reste est classique.
01:02:11La ruée vers l'or.
01:02:13Mais il y a tant et tant d'or que très vite,
01:02:16une véritable ville naît avec ses rues, ses maisons,
01:02:19ses nombreuses églises.
01:02:21Les mulets.
01:02:23Ce furent pendant des siècles leurs longues caravanes
01:02:26qui reliaient Ouropreto à la mer.
01:02:28Il n'y avait que des sentiers de montagne.
01:02:37En 1981, Ouropreto a été déclaré par l'UNESCO
01:02:40patrimoine de l'humanité.
01:02:52Haut perché, dominant la ville,
01:02:55Saint-Ephigénie.
01:02:57Laissons passer cet enterrement et vous connaîtrez
01:03:00l'histoire insolite de cette église et du roi esclave.
01:03:08Vers les années 1700, les esclavagistes portugais
01:03:11raflairent sur la côte d'Afrique une tribu entière
01:03:14avec son roi.
01:03:16Ils furent vendus à Ouropreto.
01:03:18Ce roi, surnommé Chico, travaillait si durement
01:03:21à extraire l'or pour ses maîtres et à cacher
01:03:24de minuscules pépites dans ses cheveux crépus
01:03:27qu'il réussit à acheter sa liberté.
01:03:29Il ouvrit alors une mine, ce qui lui permit
01:03:32de libérer un à un ses sujets.
01:03:34La tribu ainsi reconstituée décida alors
01:03:37de construire cette église.
01:03:39La sainte patronne est une noire, Ephigénie,
01:03:42née en Ethiopie, baptisée par Saint Matthieu
01:03:45L'autre saint choisi fut esclave lui-même,
01:03:48Antoine de Noto, une petite ville de Sicile
01:03:51et qui mourut de trop se dévouer à plus démuni
01:03:54que lui.
01:03:55Le troisième vénéré est Saint Bénédicte,
01:03:57né en Angola, esclave en Italie, affranchi
01:04:00pour sa grandeur d'âme, mort sous l'habit dominicain.
01:04:05Chico reille, le roi Chico fit plus encore.
01:04:08Pour bien montrer son indépendance et même son mépris,
01:04:11il se fit peindre au-dessus du coeur, probablement obéli
01:04:14et légèrement métissé, dominant avec dédain
01:04:17la couronne du Portugal.
01:04:32Chantent les anges pour celui qui sut maîtriser
01:04:35avec éclat l'innoble esclavage et superbement
01:04:38s'affirmer.
01:04:45Chantent les anges pour celui qui sut maîtriser
01:04:48avec éclat l'innoble esclavage et superbement
01:04:51s'affirmer.
01:04:58Non loin de Rupreto, l'église de Congonhas do Campo
01:05:01est l'estatue des douze prophètes.
01:05:03Ils sont l'œuvre d'un autre personnage exceptionnel,
01:05:06un mulâtre né vers 1730 d'un portugais d'une esclave.
01:05:10De lui, nous n'avons aucun portrait.
01:05:13On sait qu'il fut atteint d'une obscure maladie,
01:05:16peut-être la lèpre, qui lui dévorait l'extrémité des mains.
01:05:19On le surnomma Alei Jadinho, le petit estropied.
01:05:27Daniel jetait dans la fosse au lion qu'il l'épargne
01:05:30et lui lèche les pieds.
01:05:44Jonas, qui passe à trois jours et trois nuits
01:05:47dans le ventre d'une baleine, car il avait désobéi à Dieu.
01:05:57De taille humaine, les prophètes apparaissent plus grands que nature
01:06:00car le sculpteur eut l'idée de les placer sur un escalier.
01:06:03Ils regardent le spectateur de haut.
01:06:06Ils en imposent.
01:06:08Qu'elle vit dans le mouvement des corps sous le drapé.
01:06:11Et n'oublions pas que le sculpteur affirme
01:06:14travailler avec ses outils attachés aux moignons de ses bras
01:06:17et qu'à la fin de sa vie, il ne pouvait marcher
01:06:20transporté sur les épaules d'un domestique.
01:06:24À San Juan del Rey, Alei Jadinho construisit une église dédiée à Saint-François.
01:06:29L'aspect général tient du décor de théâtre, selon l'esprit de l'art baroque.
01:06:33Mais il sait en corriger les excès par un grand souci d'harmonie.
01:06:40Il y avait une église à Saint-François.
01:06:43Il y avait une église à Saint-François.
01:06:46Il y avait une église à Saint-François.
01:06:50À deux pas de l'église, une locomotive comme on en rêve, entre en gare.
01:06:57Un guichet habillé d'une autre époque.
01:07:05Les voyageurs se sentent à l'aise.
01:07:08Les voyageurs se sentent à l'aise.
01:07:11Les voyageurs se sentent à l'aise.
01:07:14Les voyageurs se sentent à l'aise.
01:07:18Les voyageurs sont uniquement des touristes.
01:07:21Ce train ne fonctionne que les samedis et les dimanches, et encore à la belle saison.
01:07:36Ici, on cultive la mélancolie avec passion.
01:07:39Le personnel n'est pas payé.
01:07:42Il s'amuse à jouer à l'ancien temps.
01:07:48Il se lève monde.
01:08:11La locomotive est une baldwing.
01:08:14Plutôt frustres, elles étaient solides. La preuve, celle-ci est née en 1912 et conserve toute son efficacité.
01:08:21Elle a couvert plus de 3 millions de kilomètres.
01:08:24Bien sûr, les pièces de rechange posent problème,
01:08:27mais les amateurs de ce train de plaisir les fabriquent eux-mêmes.
01:08:35La voie a un écartement très étroit, 76 centimètres.
01:08:44Il y a même un contrôleur.
01:09:07Wagons de bois de fabrication brésilienne, on en a arrêté la production en 1972.
01:09:14Le trajet est court, 13 kilomètres, entre San Juan del Rey et le village de Tiradentes, le Terminus.
01:09:24Vitesse, 40 kilomètres à l'heure, en point. La Baldwin ne peut dépasser 75 kilomètres à l'heure.
01:09:44La voie a un écartement très étroit, 76 kilomètres, entre San Juan del Rey et le village de Tiradentes, le Terminus.
01:10:14La voie a un écartement très étroit, 76 kilomètres, entre San Juan del Rey et le village de Tiradentes, le Terminus.
01:10:44La voie a un écartement très étroit, 76 kilomètres, entre San Juan del Rey et le village de Tiradentes, le Terminus.
01:10:51La voie a un écartement très étroit, 76 kilomètres, entre San Juan del Rey et le village de Tiradentes, le Terminus.
01:10:56La voie a un écartement très étroit, 76 kilomètres, entre San Juan del Rey et le village de Tiradentes, le Terminus.
01:11:01La voie a un écartement très étroit, 76 kilomètres, entre San Juan del Rey et le village de Tiradentes, le Terminus.
01:11:06La voie a un écartement très étroit, 76 kilomètres, entre San Juan del Rey et le village de Tiradentes, le Terminus.
01:11:11On place la locomotive dans la direction du retour et on repartira. Un petit voyage pour rire.
01:11:42Immensité des eaux. Et pourtant nous ne sommes ni sur la mer ni sur un lac, mais sur l'Amazone, un maître fleuve de 7000 kilomètres de long.
01:11:48L'Amazonie tout entière est un pays à part, couvert d'une immense forêt, loin de tout, isolée.
01:11:54Un cargo de haute mer, et pourtant nous sommes à Manaos, à 1600 kilomètres de l'océan Atlantique.
01:12:00C'est que même à cette distance, la profondeur du fleuve est de 50 mètres.
01:12:05Le service régulier jusqu'à l'embouchure, comme un train de luxe.
01:12:10Et les caboteurs, sans horaire fixe, qui s'arrêtent à tous les villages. Très utile, il n'y a pas de route le long des berges.
01:12:16Manaos est un port. Ce fut la raison même de sa création.
01:12:22En 1669, les Portugais bâtissent un fort qui sert de lieu d'échange entre l'Amazonie et l'Amazonie.
01:12:28Là où nous sommes, on déchargeait déjà des marchandises.
01:12:32Manaos, c'est le nom d'une minuscule tribu qui résidait ici.
01:12:36Elle a aujourd'hui complètement disparu, noyée dans la masse des métis qui peuplent la ville.
01:12:42Aucun équipement portuaire. Tout fonctionne encore à la force musculaire.
01:12:47Et il y a encore de l'eau.
01:12:52Aucun équipement portuaire. Tout fonctionne encore à la force musculaire. Et il en faut.
01:13:2375 kilos sur le dos. Et ils travaillent 10 heures par jour.
01:13:39L'arrière-port, où les vieux bateaux de bois meurent lentement dans la pourriture tropicale.
01:13:53Il pleut toute l'année, particulièrement pendant les 4 premiers mois.
01:13:57Juillet et août sont les moins humides.
01:14:01En moyenne, 2400 millimètres de pluie par an. C'est énorme.
01:14:12La pluie est arrivée brutalement. Elle disparaîtra aussi vite.
01:14:16Et c'est l'eau qui dérange à peine. Un déluge et puis plus rien.
01:14:46Le marché aux poissons est un des hauts lieux pittoresques de la ville et le principal fournisseur en protéines de la population.
01:14:53Il y a peu d'élevage dans la région. On ne mange guère de viande.
01:15:08Maréieurs. Ce ne sont pas les pêcheurs qui vendent.
01:15:12Poissons inconnus de nos assiettes. Le kambaki, une espèce de carpe.
01:15:18Le kunara.
01:15:21Le surubi, poisson chat aux longues moustaches.
01:15:27Des piranhas, vorace, aux dents meurtrières.
01:15:35L'Amazon est très poissonneuse, mais n'exporte pas dans le reste du Brésil.
01:15:39C'est que l'équipement industriel est inexistant. La pêche n'est qu'artisanale.
01:16:02L'ancien marché couvert fut dit-on construit par Gustave Eiffel lui-même.
01:16:06C'est avec d'opulentes maisons bourgeoises un reflet de la richesse prodigieuse que connut Manaos.
01:16:12L'Evea, l'arbre dont on tire le caoutchouc, pousse à l'état sauvage en Amazonie.
01:16:17Dans les années 1890, la subite demande de pneus fit de Manaos la capitale mondiale du caoutchouc.
01:16:24On n'en produisait que là.
01:16:26Les fortunes considérables s'édifièrent.
01:16:29Luxe tapageur. On s'habillait à Paris. On faisait laver son linge à Londres.
01:16:34Mais un Anglais, Henry Wickham, vola des graines d'Evea qui furent plantées à Ceylan et en Malaisie.
01:16:40Tout s'effondra. Et Manaos plongea dans la torpeur.
01:16:52Le théâtre au Amazonas date de cette splendeur.
01:16:56Édifice extravagant pour ce lieu reculé. On l'a surnommé l'opéra de la jungle.
01:17:02Les tuiles du toit sont françaises, les marbres d'Italie, la ferronnerie d'Angleterre.
01:17:081896, date de son inauguration.
01:17:16La salle est inspirée de l'opéra de Paris.
01:17:19Trois étages, 664 fauteuils.
01:17:23Le plafond représente le dessous de la tour Eiffel.
01:17:26Une preuve de l'influence française à l'époque.
01:17:29Quatre allégories. La musique, la danse, la comédie, la tragédie.
01:17:35Peint à Paris, il fut apporté de France et monté sur place.
01:17:53L'Amazonie, sous les traits souverains de la reine des eaux.
01:17:56Elle trône sur le rideau de Seine.
01:18:09Des écussons d'auteurs prestigieux,
01:18:12des écussons d'artisans,
01:18:15des écussons d'artisans,
01:18:18des écussons d'artisans,
01:18:21des écussons d'artisans.
01:18:36Les plus célèbres de l'Europe.
01:18:40La grande Sarah Bernard y aurait joué.
01:18:51La lumière du soir enflamme Manavos, un paquebot de croisière venu des Etats-Unis.
01:19:21Le petit matin, la largeur du fleuve est de 4 km, en pleine saison des pluies il est de 6 km,
01:19:38à l'estuaire sur l'océan Atlantique de 50 km.
01:19:51Le riot négro a des eaux noires car il passe sur des terrains siliceux. Le riot soliment des eaux argileuses.
01:20:01Leur mélange a lieu près de Manaos. Il faut plusieurs kilomètres pour qu'elles se confondent.
01:20:07C'est à partir d'ici que se forme, à proprement parler, l'Amazone.
01:20:21Des îlots. À la saison des pluies, certains seront probablement balayés. Il s'en formera d'autres qui apparaîtront aux basses eaux.
01:20:51Les igarapés sont de petits bras de l'Amazone. Sur ce terrain plat, le fleuve s'étend, se perd et se retrouve en d'innombrables circonvolutions.
01:21:07Forêt inquiétante. Sa formation est relativement récente, pas plus de 20 000 ans pense-t-on. Elle est fragile. Le sol est pauvre, un mètre d'humus environ. Elle survit de ses propres débris.
01:21:31Les arbres sont comme posés sur le sol. Ils se sont adaptés en élargissant leur base.
01:21:37Nous approchons d'un village. Par on ne sait quel téléphone de Bruce, les enfants ont appris notre visite et nous offrent des animaux.
01:22:00Des bébés jacarés qui sont une espèce de caïman.
01:22:21Un anaconda.
01:22:30Des perroquets et des aras multicolores.
01:22:32Cet étrange animal, un paresseux.
01:23:03Des oiseaux.
01:23:10Des oiseaux.
01:23:15Des oiseaux.
01:23:21Des oiseaux.
01:23:27Des oiseaux.
01:23:32Des oiseaux.
01:23:38Le village. Et les maisons sont dispersées.
01:23:46Un bateau s'érosit d'habitation. Il s'est échoué lors d'une subite montée des eaux. Ce territoire est inondé chaque année.
01:23:53Chaque famille a ses animaux familiers.
01:24:08Leur nourriture, de la noix de coco.
01:24:17Un porc épique.
01:24:23Un porc épique.
01:24:30Sa lenteur justifie bien son nom, paresseux. En fait, c'est un animal qui vit dans les arbres. Ses longues griffes lui permettent de s'accrocher avec force.
01:24:54Un autre village. C'est la fin de l'après-midi. On a travaillé dans un champ éloigné. On y a passé la journée.
01:25:02La couche de terre meuble est si mince qu'elle s'épuise vite, d'autant plus qu'on cultive par brûlée.
01:25:07On incendie une parcelle, puis quand le sol est devenu stérile, deux à trois ans, on va plus loin, toujours plus loin du village.
01:25:24La nourriture de base est le manioc, dont on tire le tapioca, et l'ingham, un féculent qui s'accommode comme les pommes de terre.
01:25:36Il est très riche en vitamine C. Le poisson, les volailles apportent les protéines.
01:25:41Les femmes font les plus durs travaux. Les hommes aident, à peine.
01:26:00Yones a 32 ans et 6 enfants, de 10 mois à 14 ans.
01:26:05Ces Indiens sont en situation de transition. Ils n'appartiennent plus aux tribus de la Grande Forêt et pas encore au prolétariat des villes.
01:26:16Ils sont de l'ethnie Ingatou, qui s'étend jusqu'au Venezuela.
01:26:21Ils parlent la lingua geral, un idiome qui est un mélange de langues indiennes inventées par les Jésuites sur la base du Tupi-Guarani.
01:26:30Alors mariés, Yones avait 16 ans. Son époux, Awate, 21.
01:26:42Pour acheter des vêtements, des ustensiles de cuisine, ils fabriquent de menus objets qu'ils vont vendre aux touristes, à Manaos.
01:26:49Le bois est le fameux Pao Brasio, ce bois de braise utilisé pour la teinture dans les temps anciens et qui donna son nom au pays, le Brésil.
01:27:09Un tatou, petit animal de la forêt.
01:27:40La pluie a effacé le soleil qui bientôt séchera la pluie. Nous vous avons fait visiter un Brésil, ce fut le nôtre.
01:27:47Nos images vont s'effacer, mais aux voyageurs s'offrent tant d'autres Brésils et tant d'autres images.
01:28:09Le Brésil est l'un des pays les plus beaux du monde.
01:28:19Le Brésil est l'un des pays les plus beaux du monde.
01:28:29Le Brésil est l'un des pays les plus beaux du monde.
01:28:39Le Brésil est l'un des pays les plus beaux du monde.
01:28:49Le Brésil est l'un des pays les plus beaux du monde.
01:28:59Le Brésil est l'un des pays les plus beaux du monde.

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