Gaz hilarant (protoxyde d'azote)
Substance détournée de son usage médical pour ses effets euphorisants
Consommation en hausse chez les jeunes ces dernières années
Risques pour la santé : asphyxie, brûlures, troubles neurologiques
Vente interdite aux mineurs en France depuis 2021
Marcel Ravin : Marcel Ravin est un chef étoilé réputé, originaire de Martinique, qui dirige les cuisines du restaurant "Blue Bay" au Monte-Carlo Bay Hotel à Monaco. Il est connu pour sa cuisine inventive, fusionnant des influences caribéennes et méditerranéennes.
Police scientifique
Service chargé des analyses scientifiques dans les enquêtes criminelles
Utilise des techniques comme l'analyse ADN, la balistique, la toxicologie
Joue un rôle important dans la résolution des affaires criminelles
Substance détournée de son usage médical pour ses effets euphorisants
Consommation en hausse chez les jeunes ces dernières années
Risques pour la santé : asphyxie, brûlures, troubles neurologiques
Vente interdite aux mineurs en France depuis 2021
Marcel Ravin : Marcel Ravin est un chef étoilé réputé, originaire de Martinique, qui dirige les cuisines du restaurant "Blue Bay" au Monte-Carlo Bay Hotel à Monaco. Il est connu pour sa cuisine inventive, fusionnant des influences caribéennes et méditerranéennes.
Police scientifique
Service chargé des analyses scientifiques dans les enquêtes criminelles
Utilise des techniques comme l'analyse ADN, la balistique, la toxicologie
Joue un rôle important dans la résolution des affaires criminelles
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ÉducationTranscription
00:00...
00:10Perte de connaissance, paralysie partielle, asphyxie,
00:13la consommation de gaz hilarant a explosé ces dernières années.
00:16Avec elle, les incidents graves, les familles de victimes lancent l'alerte.
00:20Il a fait un arrêt cardiaque, ils sont en train de lui faire un massage.
00:24...
00:25Donc là, je n'ai pas compris, j'ai dit, mais qu'est-ce que vous avez fait pour...
00:30Donc c'est tout, il raccroche, c'est quand même dramatique.
00:33De perdre la vie à 19 ans pour 2 minutes de fourrir.
00:37Il fait rayonner les saveurs antillaises depuis Monaco où il officie.
00:41Le chef martiniquais Marcel Ravin, 2 étoiles Michelin,
00:44une cuisine généreuse et créative, il s'est lancé un nouveau défi,
00:48une table très intimiste pour des dîners d'exception.
00:51L'idée, c'est de prendre l'ensemble avec le pain,
00:54comme si on avait tout cherché, et on mange.
01:01A vous de jouer, je vous invite à dépasser vos peurs
01:03et à manger de manière normale, naturelle.
01:07Une prise de risque qui fonctionne.
01:10Tous les convives se prêtent au jeu bien volontiers.
01:13Oui, c'est à comment dire ?
01:14Total.
01:14Total.
01:16Et puis les séries télé en ont fait des stars.
01:18Les experts de la police scientifique, un métier passionnant.
01:21Mais loin de la fiction, comment sont formés les agents
01:23de cette unité prestigieuse ?
01:25Comment font-ils parler d'épreuves microscopiques ?
01:27Pour la première fois, la police scientifique française
01:30nous a ouvert ses portes.
01:31Un reportage unique.
01:32La bonne méthodologie, c'est de bien tout vérifier,
01:36du sol au plafond, en inspectant toutes les surfaces,
01:39tous les recoins des mobiliers, être curieux.
01:43Il faut vraiment être très curieux,
01:43mais il faut savoir faire ça sans contaminer.
01:46Et on est très insistants là-dessus tout au long du stage.
01:51Bienvenue dans 66 minutes.
01:52Ne manquez pas tout à l'heure notre grand format
01:54dans l'hypermarché le moins cher de France.
01:57Il est dans l'Aisne, à Arly, et il attire bien sûr des clients
02:00prêts à faire de longs trajets pour s'y approvisionner.
02:02Il faut dire que les prix sont jusqu'à 15% en dessous
02:05de la moyenne nationale.
02:07Les bonnes affaires en cette rentrée,
02:08ce sont bien sûr les fournitures scolaires,
02:10mais aussi les produits alimentaires.
02:11Et vous allez voir que les dirigeants comme les employés
02:14ne ménagent pas leurs efforts pour obtenir les meilleurs tarifs.
02:17Une euphorie qui dure moins d'une minute,
02:19mais peut provoquer des pertes de connaissances,
02:21une paralysie partielle, l'asphyxie, voire la mort.
02:24La consommation de gaz hilarant, le protoxyde d'azote
02:27vendu sous la forme de cartouches pour siphons à chantilly,
02:30a explosé ces dernières années et avec elle les accidents graves.
02:33Une dizaine en 2018, plus de 450 aujourd'hui.
02:37La vente de ce gaz est interdite aux mineurs depuis 2021,
02:40mais cela semble insuffisant.
02:42Alors des familles de victimes lancent l'alerte.
02:44Alix Demaintenant.
02:46Ces derniers temps, la mode est au ballon.
02:50A l'intérieur, un produit qui fait fureur chez les jeunes,
02:53mais qui n'a rien d'innocent.
02:55Chargé en protoxyde d'azote, plus communément appelé gaz hilarant.
02:59Lorsqu'il est inhalé, il provoque un moment d'euphorie.
03:05La consommation de ce gaz qui n'est pas classé comme produit stupéfiant
03:08et dont seule la vente aux mineurs est interdite, c'est banalisé.
03:13Sur les réseaux sociaux, certains s'affichent fièrement.
03:16Selon une étude récente, un jeune majeur sur 10
03:19en a déjà consommé, de quoi donner lieu à un nouveau marché très juteux.
03:23Dans certaines villes, ça a même détrôné des trafics de stupéfiants et tout.
03:28Pourtant, les effets de ce gaz peuvent être dévastateurs.
03:33Comme sur cette vidéo où une jeune femme inhale un ballon au volant de son véhicule.
03:38Elle a défoncé sa grand mère.
03:41Dans un état second, elle provoque un accident.
03:47Sans compter les cas d'intoxication.
03:50De paralysie ou d'asphyxie.
03:54C'est un problème de santé publique.
03:55Ce n'est pas devenu un problème de santé publique, c'est un problème de santé publique.
03:58Le phénomène n'est pas nouveau, mais ces dernières années, il a pris une ampleur considérable.
04:10Il y a 10 ans, il commençait à apparaître dans les soirées étudiantes.
04:15Et nous avions filmé ce groupe d'amis qui consommait régulièrement du protoxyde d'azote.
04:24A l'époque, le gaz était conditionné dans ces petites cartouches qu'il se procurait légalement sur Internet.
04:34Il suffisait de les craquer pour gonfler les ballons.
04:39Les effets étaient spectaculaires.
04:45Un état d'euphorie qui ne dure que quelques dizaines de secondes.
04:58Mais depuis ce reportage, la consommation de ce gaz s'est largement répandue.
05:08Dans le nord de la France, elle atteint un tel niveau qu'au CHU de Lille,
05:12une équipe de médecins qui s'est spécialisée dans le protoxyde d'azote tire la sonnette d'alarme.
05:17Parmi eux, le professeur Guillaume Griche.
05:23Pour répondre à la demande croissante, il a vu les fabricants de gaz proposer des contenants toujours plus grands,
05:31qui permettent une consommation toujours plus intensive.
05:34Le protoxyde d'azote, initialement, ça a commencé avec ça.
05:37Ces petites capsules en alu qui ont craqué la capsule ici et ont gonflé dans le ballon.
05:43On en voyait étaler un peu partout, on pouvait s'apercevoir du phénomène, mais ça a évolué.
05:47Maintenant, on va retrouver de plus en plus ce qu'on appelle des bonbonnes.
05:52Le ballon, il est mis directement sur le piston.
05:55Ce piston, il s'ouvre et il se ferme très facilement.
05:57Et là, on est sur des contenants d'à peu près entre 60 et 100 équivalents de ces capsules.
06:03Mais maintenant, on a l'émergence de contenants encore plus grands,
06:06qui sont des signes de consommation vraiment massif de protoxyde d'azote.
06:10Donc là, on passe à ce qui est appelé par les consommateurs des tanks.
06:13C'est le plus grand modèle.
06:14On est sur des équivalents de 300, 400, 500, voire 600 capsules.
06:19On voit vraiment qu'il y a tout le packaging, même pour le transporter facilement.
06:23Tout est fait pour faciliter la vie du consommateur.
06:26Et pour rendre le produit encore plus attractif, le marketing, lui aussi, est particulièrement soigné.
06:32Sur une des bonbonnes qu'on a en démonstration ici,
06:35on va avoir des mentions « vegan » et « halal » sur la bonbonne,
06:39avec aussi un caractère qui s'appelle la version « gold ».
06:43Donc vraiment incitatif, c'est le protoxyde de luxe qui est en plus « vegan » et « halal ».
06:48Là, vous avez la version aromatisée à la fraise et on peut commander facilement sur Internet.
06:53Je veux mon tank fruit de la passion, je veux deux fruits de la passion et une fraise, c'est très facile.
06:59Sur Internet, les offres abondent.
07:02Malgré une loi récente qui vise à réguler la vente et la consommation de ce produit.
07:09Il existe aussi un marché parallèle qui s'organise.
07:12Des points de deal ont fleuri un peu partout dans l'Hexagone, comme dans cette petite ville,
07:17où ces quatre garçons qui vivent de petits boulots ont flairé le bon filon.
07:21Pour arrondir leur fin de mois, le soir, ils vendent du gaz hilarant.
07:25Celle-là peut durer de 45 minutes à 2 heures.
07:28Ça dépend de la personne, comment elle consomme, la quantité qu'elle en fait, la cadence, surtout la cadence, et voilà.
07:36Ça, ça se vend beaucoup ?
07:37Oui, c'est énormément, on peut vendre 200-300 bonbonnes.
07:42Et vous, par exemple, quand vous voulez en acheter, en gros, vous allez en supermarché ?
07:47Non, on va chez des grossistes, des régions parisiennes, des semi-grossistes qui proposent une vente en gros.
07:53Ils peuvent nous en vendre 50, 60, 70.
07:56À la palette.
07:58À la palette.
08:00En fait, plus t'en prends en gros, plus le prix à l'unité revient moins cher.
08:05Ils achètent la bonbonne 10 euros et la revendent le double, 20 euros.
08:11Cela reste bon marché, et à ce prix-là, certains se laissent tenter et tombent vite dans le piège de l'addiction.
08:17Parce qu'il y a des gens, ils arrêtent les chips, ils ne prennent que ça, maintenant.
08:19Il y a des gens qui ne fumaient pas, qui ne buvaient pas et qui prennent ça.
08:21Ils prennent ça.
08:23Et je connais même des gens qui commencent dès le matin avec ça.
08:25Ils sont tellement devenus accros qu'au petit-déjeuner, ils commencent avec ça.
08:27Oui, c'est vrai.
08:29Et quand la dépendance devient trop forte, le produit n'a plus rien d'amusant.
08:36À 28 ans, ce Marseillais en sait quelque chose.
08:40Il y a encore quelques jours, Jean-Luc faisait la une de la presse nationale, tel un lanceur d'alerte.
08:48Pendant près de 2 ans, il a été accro au protoxyde d'azote.
08:52J'ai commencé pendant la période du Covid.
08:54J'étais chez moi, il n'y avait rien à faire avec mes amis.
08:56On passe à l'alimentation.
08:58C'est une épicerie, comme on dit à Paris.
09:00Ils vendaient des ballons.
09:02Et de là, on essaye.
09:04On commence à prendre un ballon.
09:06On essaye.
09:08Pendant 5 secondes, ça nous fait marrer.
09:10On continue.
09:12En fait, les ballons, tu en prends un.
09:14Ça te donne envie d'en prendre un autre.
09:16Et ainsi de suite.
09:18Et après, c'est comme ça qu'on devient addict au ballon.
09:21Vous, vous êtes devenu addict ?
09:23Moi, je suis devenu addict.
09:25Au début, je faisais une bonbonne toutes les 1 à 2 semaines.
09:29Après, c'est passé à un carton par semaine.
09:31Un carton tous les 3 jours.
09:33Un carton tous les jours.
09:37Dans un carton, on compte 6 bonbonnes de gaz hilarant.
09:39Soit de quoi gonfler 200 ballons.
09:41Des doses colossales,
09:43qui étaient devenues le quotidien de Jean-Luc et ses amis.
09:47Sans se douter que leurs fourrures éphémères pourraient virer au drame.
09:51Le problème de tout ça, c'est que ça gèle le cerveau.
09:53J'ai connu des amis qui ont été paralysés.
09:55Des jambes.
09:57Ça fait 2 ans alors qu'ils sont encore paralysés.
09:59Et moi qui étais paralysé du visage.
10:01L'an dernier,
10:03il se réveille un matin et ne sent plus la partie droite de son visage.
10:05Il se filme
10:07et poste cette vidéo sur les réseaux sociaux
10:09pour alerter sur son état.
10:11Mon oeil m'approche et je sens plus rien.
10:13Quand je vois,
10:15regardez, ça bouge pas là.
10:17C'est une dinguerie.
10:19Quand j'étais paralysé,
10:21je me suis dit non, c'est une blague.
10:23Je me suis regardé dans le miroir et je me suis dit
10:25mais demain ça va partir.
10:27Et demain c'était pareil.
10:29Et après j'ai dû aller à l'hôpital de Latimone.
10:31La paralysie,
10:33elle m'a mis exactement 25 jours avant de partir.
10:35Vous avez eu peur ?
10:37Franchement,
10:39moi je croyais.
10:41J'ai cru que j'allais mourir.
10:43J'ai cru que j'allais mourir.
10:45J'ai cru que j'allais mourir.
10:48Moi je croyais.
10:50Dès que j'ai vu ça, je me suis dit
10:52je ne mérite que ça.
10:54Si je dois finir avec, je finirai avec.
10:56Les cas comme celui de Jean-Luc
10:58ne sont plus rares.
11:00On recense plus de 450 incidents graves
11:02liés au protoxyde d'azote.
11:0440 fois plus qu'il y a 6 ans.
11:06Ça va ?
11:08Au CHU de Lille,
11:10le Dr Guillaume Griche a accueilli des patients
11:12dans des états inquiétants.
11:14Comme cette jeune femme de 26 ans
11:17Ici, vous avez une image d'IRM.
11:19Là, vous avez le cerveau ici.
11:21C'est le lien qui va se faire avec les membres.
11:23Là, vous avez une image qu'on voit blanche.
11:25C'est des lésions liées à la prise de protoxyde d'azote
11:27qui vont empêcher la bonne communication
11:29entre votre cerveau et les membres.
11:31Si c'est trop lésé, ça s'arrête.
11:33Il n'y a plus de signal qui se fait entre le cerveau et les membres.
11:35À un moment, c'est le fauteuil roulant.
11:37On ne marche plus, tout simplement.
11:39D'autres conséquences, tout aussi brutales,
11:41liées à l'usage de ce gaz,
11:43alarment ce médecin.
11:45Les consommateurs mettent la bonbonne
11:47entre les cuisses pour consommer.
11:49À l'intérieur, vous avez un gaz
11:51qui est à moins 50, moins 60 degrés.
11:53Imaginez quelque chose à moins 50, moins 60.
11:55C'est votre peau qui part avec.
11:57On retrouve des brûlures très étendues,
11:59de plusieurs centimètres.
12:01C'est des traitements de plusieurs mois derrière.
12:03Et parfois, les conséquences
12:05peuvent être malheureusement irréversibles.
12:09Dans l'est de la France,
12:11à une vingtaine de minutes de Verdun,
12:13Annaïs, 30 ans,
12:15se remémore douloureusement
12:17le souvenir de son petit frère Johan.
12:19C'était le 5 mai 2018.
12:21Mes parents étaient partis en vacances.
12:23Mon frère avait prévu
12:25de faire une petite soirée
12:27chez mes parents.
12:29J'étais au resto avec des amis.
12:31On devait se rejoindre dans la soirée.
12:33Au cours de la soirée,
12:35je reçois un appel.
12:37C'est un de ses copains
12:39qui me dit
12:41que Johan a fait un malaise.
12:43Mais ça va, t'inquiète pas.
12:45Il va partir aux urgences.
12:49Son copain me rappelle en me disant
12:51qu'il a fait un arrêt cardiaque.
12:53Ils sont en train de lui faire un massage.
12:57J'ai pas compris.
12:59Qu'est-ce que vous avez fait ?
13:01C'est tout.
13:03On m'a emmenée jusqu'à la maison
13:05de mes parents.
13:07De là, il y avait
13:09les armes, le SAMU.
13:11La médecin du SAMU
13:13m'a annoncé que mon frère
13:15était mort.
13:17A 19 ans et en parfaite santé,
13:19Johan est mort suite à un arrêt cardiaque
13:21après avoir inhalé
13:23un ballon gonflé au protoxyde d'azote.
13:25Apparemment, il en avait déjà pris
13:27en soirée de temps en temps
13:29et week-end.
13:31Mais nous, on n'était pas
13:33au courant.
13:39C'était pas un usage
13:41de tous les jours.
13:43C'était pour s'amuser.
13:45Il a voulu faire une soirée
13:47pensant s'amuser
13:49avec ses copains.
13:51Il aurait pas pu deviner
13:53qu'il allait mourir.
13:55Il faisait des études dans l'électro-mécanique.
13:57Il jouait au foot.
13:59C'était quelqu'un
14:01de vivant
14:03qui aimait...
14:05J'ai un peu de mal.
14:09Après la mort de Johan,
14:11sa famille a fondé une association en sa mémoire.
14:13Ils veulent alerter le plus grand
14:15nombre sur les dangers du gaz hilarant.
14:17Pour que
14:19d'autres familles ne soient pas brisées
14:21comme nous,
14:23comme on l'est.
14:25Parce que c'est...
14:27C'est quand même dramatique
14:29de perdre la vie
14:31à 19 ans pour 2 minutes de fourrir.
14:35Selon les dernières études menées en France,
14:37le protoxyde d'azote
14:39est aujourd'hui la 3e substance
14:41la plus consommée chez les jeunes majeurs
14:43après le cannabis et le poppers.
14:47C'est l'un des chefs les plus doués de sa génération.
14:49Marcel Ravin.
14:512 étoiles Michelin pour son restaurant
14:53Le Bloubet à Monaco,
14:55où il officie depuis une vingtaine d'années.
14:57Une cuisine généreuse aux saveurs antillaises.
14:59Il cultive d'ailleurs Christophine Magnoc-Ignam
15:01dans son potager monégasque.
15:03Marcel Ravin avait 17 ans
15:05dans l'Hexagone, des rêves plein la tête.
15:07Mais jamais il n'avait imaginé
15:09un tel destin.
15:11Il s'est lancé un nouveau défi,
15:13une table très intimiste
15:15pour des dîners d'exception.
15:17Portrait signé Elsa L'Héritier.
15:21S'il vous plaît,
15:23j'apprécie pas de voir
15:25mes plans de travail sales comme ça.
15:27Pour travailler bien,
15:29il faut travailler proprement.
15:31L'heure était la discipline
15:33dans la cuisine de Marcel Ravin.
15:35Auréolé de 2 étoiles,
15:37ce chef doit son succès
15:39à sa rigueur implacable.
15:41Si vous avez plein partout,
15:43à un moment donné, voilà ce qui arrive.
15:45Il réalise ce soir-là
15:47pour la première fois
15:49les recettes d'un dîner unique.
15:51Allez, plus vite, plus vite, plus vite.
15:53Exceptionnel.
15:55Allez, débranchez-moi ça.
15:57Le chef propose 10 plats
15:59à déguster durant 3 heures,
16:01tout droit sorti de son imagination.
16:03Allez, Mariva.
16:05On a le crabe,
16:07dans lequel nous mettrons
16:09le blanc d'oeuf brouillé.
16:11Avec ces successions de plats,
16:13si ça devient trop long,
16:15on finit par y perdre le pied.
16:17Le détail est important
16:19parce que c'est ce petit détail
16:21qui va sublimer ce que nous faisons.
16:238 clients seulement
16:25auront le privilège de déguster son menu
16:27à 750 euros par personne.
16:29Eh, les gars, gardez vos culs.
16:31Changez-moi les os, là.
16:33Pour ce premier service,
16:35l'attention est palpable.
16:37Mais Marcel Ravin ne se laisse pas
16:39déborder par ses émotions.
16:41Lui, qui a fait ses armes
16:43dans les cuisines les plus strictes
16:45des grands chefs.
16:47Il faut la monter légèrement un peu au bord
16:49pour amener un peu plus de douceur.
16:51Je ne ferai jamais
16:53subir au jeûne
16:55ce que j'ai pu vivre dans les cuisines
16:57de l'époque où c'était très difficile,
16:59où c'était très dur.
17:01Parce que je sais la douleur
17:03que ça procure quand on rentre chez soi
17:05et qu'on n'est pas bien
17:07parce qu'on s'est fait engueuler toute la journée.
17:09Marcel Ravin.
17:11Son visage est quasi inconnu
17:13du grand public.
17:15Il est pourtant aujourd'hui l'un des chefs
17:17les plus puissants de la gastronomie mondiale.
17:21Monaco.
17:23C'est l'Etat sur la planète
17:25un restaurant étoilé au kilomètre carré.
17:27Au milieu des autres chefs reconnus,
17:29Marcel Ravin s'est fait un nom
17:31à bord de son vaisseau amiral,
17:33le Blue Bay.
17:35Bonjour, messieurs.
17:37Bonjour, chef.
17:39Première étoile en 2015,
17:41une deuxième en 2022.
17:43Deux étoiles, c'est l'excellence.
17:45Vous êtes fiers et heureux d'avoir deux étoiles.
17:49Il a été adoubé par les plus grands,
17:51Yannick Allénaud
17:53et Pierre-Alain Ducasse.
17:55Son atout, l'influence créole
17:57qu'il distille dans sa cuisine,
17:59c'est la signature de ses plats.
18:01C'est une cuisine qui bouscule.
18:03Une cuisine qui vient nous révolver nos papilles.
18:05Une cuisine créative.
18:07C'est ce qui fait un peu la particularité de Marcel Ravin.
18:09Marcel Ravin est aussi un jeune père
18:11qui doit tout concilier.
18:13Vie de famille.
18:15Et rythme de travail effréné.
18:19Il vient de lancer un tout nouveau concept
18:21qui est très surprenant.
18:23L'idée dans ta découverte,
18:25c'est l'inattendu, finalement.
18:27Et là, on est dans l'inattendu.
18:31Plongé dans l'univers d'un chef singulier
18:33qui a depuis toujours
18:35les pieds sur terre,
18:37mais la tête tournée vers les étoiles.
18:43À l'heure où la principauté
18:45se réveille à peine,
18:47Marcel Ravin est déjà sur le pont.
18:49À la tête de 5 restaurants,
18:51il passe ses journées à courir
18:53d'un établissement à l'autre.
19:01Quand il doit se rendre
19:03dans son restaurant du palace,
19:05le Monte Carlo Bay,
19:07c'est souvent le bateau qui l'emprunte.
19:11Ça m'arrive de le faire à bateau,
19:13comme ça m'arrive aussi de le faire à pied,
19:15parce que c'est à côté.
19:17Parfois, le soir,
19:19marcher comme ça le long de la route,
19:21c'est aussi sympa.
19:23Un peu plus loin, Momo.
19:27Arrivé en métropole il y a 35 ans,
19:29sans le moindre diplôme,
19:31Marcel Ravin vit depuis
19:33un rêve éveillé.
19:37Je suis arrivé en métropole très jeune,
19:39mais en arrivant à Monaco,
19:41j'ai tout de suite été accueilli sans jugement.
19:43J'avais 22 ans.
19:45Je me suis dit au fond de moi,
19:47un jour je travaillerai là.
19:49Je ne me suis pas dit un jour j'aimerais bosser,
19:51je me suis dit un jour je travaillerai là.
19:53Et c'est un rêve d'enfant que j'avais.
19:55Parmi ses habitués,
19:57le prince Albert en personne.
19:59C'est une belle histoire avec le prince Albert.
20:01Le prince Albert est venu me manger
20:03et il s'est levé de table,
20:05il était vraiment très content
20:07et il m'a dit, chef j'espère que vous allez rester
20:09longtemps parmi nous.
20:11Et moi j'ai répondu, tant que Monaco me voudra,
20:14Débarqué à bon port 5 minutes plus tard,
20:21Marcel Ravin peut maintenant s'adonner
20:23à son rituel quotidien
20:25au coeur du Monte Carlo Bay.
20:31Comme beaucoup de chefs,
20:33il aime au petit matin aller cueillir des légumes frais.
20:37Pour ça, il n'a qu'à se rendre
20:39dans son potager caché
20:41de 450 mètres carrés
20:43intégrés au milieu du palace.
20:49Sous les fenêtres des clients,
20:51un jardin d'Eden au saveur créole
20:53qui renferme le secret de sa cuisine.
20:55Ça c'est un piment qui n'est pas très fort.
21:03C'est un jardin que j'ai voulu
21:05et c'est notre trésor,
21:07c'est la matrice.
21:09Il a importé ici
21:11des légumes, des fruits, des aromates
21:13de sa terre natale, la martinique.
21:15On va prendre celle-là, Pascal.
21:17C'est la cristophine.
21:19C'est vraiment un légume.
21:21Moi j'ai ramené les plants ici.
21:23L'avantage c'est que nous sommes dans une région
21:25avec un ensoleillement incroyable.
21:27Je me suis dit, waouh, ça pousse super bien finalement
21:29les légumes et progressivement
21:31j'ai commencé à amener les choses.
21:33Même de la canne à sucre.
21:35C'est avec les produits de son enfance
21:37qu'il a créé sa cuisine.
21:39On appelle ça chouchine,
21:41connu sous le nom de tarot.
21:43Avec un bout de poisson salé,
21:45un bout de viande salée
21:47et tout, ça nous faisait un bon repas.
21:49Un légume que le chef sublimera peut-être
21:51à l'occasion du lancement
21:53de son tout dernier concept
21:55dans quelques jours,
21:57au Blue Bay.
21:59Dans une pièce à part,
22:01il a créé un espace exclusif
22:03appelé la table de Marcel,
22:05le chef de l'équipe du Môme.
22:07J'ai souhaité que les personnes
22:09qui viendront dans ce lieu,
22:11qui puissent s'asseoir,
22:13même s'ils ne se connaissent pas les uns à côté des autres,
22:15et puissent pouvoir partager un moment de cuisine
22:17avec un artiste,
22:19un écrivain, un céramiste,
22:21peu importe.
22:23Son idée, inviter un artiste
22:25et créer un menu éphémère
22:27inspiré par son oeuvre.
22:29Bonjour Virginie, ça va ?
22:31Pour le premier festin de la saison,
22:33Marcel a la sculptrice Virginie Devin.
22:35Ses oeuvres sont exposées
22:37dans les galeries de Monaco.
22:39C'est elle qui va inspirer son menu.
22:43Quand tu crées,
22:45d'où te vient la création ?
22:47Mon inspiration première, bien sûr,
22:49elle est en plongée,
22:51quand je parcours les mers
22:53et que j'ai la chance de vivre
22:55des rencontres magiques, fugaces.
22:57En fait, la mer, c'est ton terrain de jeu.
22:59Voilà.
23:01C'est une inspiration infinie,
23:03c'est une chance, un privilège, un honneur,
23:05un beau challenge aussi,
23:07puisque c'est un tout nouveau concept.
23:09En tout cas,
23:11je n'ai jamais vu ça ailleurs.
23:13Souvent, on nous dit en cuisine,
23:15vous êtes des coyateurs, des magiciens.
23:17Non, je ne suis pas un magicien.
23:19C'est le produit qui me guide,
23:21c'est le produit qui me parle
23:23et je ne fais que l'écouter.
23:25Marcel Ravin n'est peut-être pas un magicien,
23:27mais il a pourtant réussi une prouesse,
23:29c'est-à-dire, lui, lentillais
23:31venu d'un milieu modeste.
23:33Marcel est né au Diamant,
23:35en Martinique, en 1970.
23:37Son père est conducteur de taxi,
23:39sa mère, femme de ménage.
23:41Celle qui lui transmet
23:43le goût de la cuisine,
23:45c'est sa grand-mère, Ivanes.
23:47Moi, je fais une cuisine de cœur
23:49parce que ma grand-mère, c'était quelqu'un
23:51qui avait un grand cœur.
23:53Elle avait ce qu'on appelle chez nous
23:55un petit foyer, trois grosses roches,
23:57où elle mettait la marmite
23:59et de cette marmite-là,
24:01elle pouvait faire des plats incroyables.
24:03Ça sentait tellement bon
24:05que les gens du quartier passaient.
24:09Ma grand-mère, c'est celle
24:11qui m'a fait confiance.
24:17Elle était tôt pour moi, ma grand-mère.
24:19Moi, je savais qu'au-dessus,
24:21il y avait quelqu'un qui croyait en moi
24:23et qui continue à croire en moi
24:25et c'est difficile, je pense à elle
24:27et j'ai l'impression que c'est mon ange gardien.
24:31Il faut dire que les débuts sont compliqués
24:33pour le jeune Marcel.
24:35Lorsqu'il arrive en France à 17 ans,
24:37il se confronte à un milieu parfois cruel
24:39et au racisme.
24:41Quand je me faisais rejeter,
24:43c'était tellement
24:45violent
24:49que j'ai voulu abandonner.
24:51J'appelais ma mère et elle me disait
24:53mon garçon, t'as pas fini.
24:55Tu vas prendre des coups toute ta vie.
24:57Ce n'est que les débuts.
24:59Marcel Ravin encaisse les coups
25:01et gravit un à un les échelons
25:03des brigades pour enfin décrocher
25:05sa première étoile en 2015
25:07à 45 ans.
25:11Tiens, on met l'huile.
25:15Aujourd'hui, il essaie à son tour
25:17de faire vivre l'héritage familial.
25:19T'es pas à la pastèque ?
25:23Son moindre temps libre,
25:25il le passe en famille avec sa femme Margot
25:27et sa fille Ivanès,
25:29le prénom de sa grand-mère.
25:31Tiens, on fait ensemble.
25:33Tiens, mon papa.
25:35Il y a assez ou pas ?
25:37Il y a assez.
25:39C'est elle qui décide.
25:41C'est elle qui décide.
25:43Quand je regarde ma fille,
25:45je trouve que les traits de ma grand-mère,
25:47les mêmes faucettes, je sais pas,
25:49c'est comme une espèce de providence.
25:51Elle doit être arrivée, là.
25:53De rares moments de partage
25:55dans sa vie d'homme pressé.
25:57J'ai eu un garçon avant
25:59et j'avais pas toujours
26:01forcément de temps
26:03et je me suis rendu compte que
26:05ce temps perdu ne se rattrape pas
26:07et je veux pas commettre la même chose avec ma fille.
26:09Une matinée en famille
26:11avant le grand jour qui approche.
26:13Tu veux goûter à maman ?
26:17De retour
26:19au Monte Carlo Bay.
26:21Direction les cuisines pour terminer
26:23les derniers ajustements avant la soirée de gala.
26:25Le chef
26:27élabore un menu en s'inspirant
26:29de l'univers de la sculptrice.
26:31Son travail tourne beaucoup autour
26:33de la mer, de la plongée
26:35et j'essaye tout simplement de donner
26:37ce sentiment avec ces tourcins,
26:39cette descente justement dans le fond de l'eau.
26:41Vous devez presque une écume à ça.
26:43Les petites fleurs
26:45de cosmos que nous avons ramassées
26:47dans le jardin, nous sommes
26:49entre terre et mer quelque part.
26:51Quelques heures plus tard,
26:53les premiers invités arrivent.
26:55Enchanté, bienvenue.
26:57Je vous invite à vous asseoir.
26:59Les convives ne se
27:01connaissent pas tous. Ce sont des
27:03habitués qui ont eu la chance d'être sélectionnés
27:05pour cette grande première.
27:07J'ai souhaité faire une table,
27:09amener une conversation autour d'un artiste.
27:11Bon service.
27:13Et on reste concentrés
27:15sur le service de notre côté.
27:17Le chef va devoir sortir
27:19dix plats en moins de trois heures,
27:21soit un plat à lancer
27:23toutes les quinze minutes.
27:25Il y a toujours quand même une petite inquiétude
27:27parce qu'on veut que les gens soient contents.
27:29J'ai une pensée pour ma grand-mère.
27:31C'est comme si c'était ma muse qui était là.
27:33Un tel repas
27:35exige une coordination parfaite.
27:37Il faut qu'on soit prêts en même temps.
27:39Il doit à la fois
27:41réaliser le service, la cuisine
27:45Le blanc est toujours plus gorgé d'eau que le jaune.
27:47Et s'assurer du bon fonctionnement
27:49de son restaurant en parallèle.
27:51Difficile d'être sur tous les fronts.
27:53On reste concentrés,
27:55ce n'est pas parce qu'on a ouvert la table.
27:57Il faut que tout le monde reste concentré quand même.
27:59Et que le service soit fluide par ici aussi.
28:01D'accord ?
28:03Une pointe de fleur de sel.
28:05Dans le menu baptisé Harmonie contrastée,
28:07on trouve des plats au nom évocateur
28:09comme crabe embryonnaire,
28:11collagène
28:13ou dualité.
28:15Avec son lot de surprises
28:17comme cette cervelle d'agneau
28:19baptisée viscosité.
28:21Les visuels et la texture sont perturbants.
28:23Mais c'est très bon.
28:25Le chef veut bouleverser les convenances
28:27jusqu'à éclater complètement
28:29les codes d'un restaurant étoilé.
28:33Il propose de manger un plat avec les mains
28:35à même la table.
28:39La sensation de manger avec les mains
28:41est totalement différente que quand on mange avec des couverts.
28:45L'idée c'est de prendre l'ensemble avec le pain
28:47comme si on avait tout cherché.
28:51Et on mange.
28:53A vous de jouer.
28:57Je vous invite à dépasser vos peurs
28:59et à manger de manière normale, naturelle.
29:01Une prise de risque qui fonctionne.
29:03Tous les convives se prêtent au jeu bien volontiers.
29:09C'est surprenant, c'est rigolo,
29:11c'est convivial.
29:13Je ne m'y attendais absolument pas.
29:15C'est génial.
29:17Pour le chef,
29:19en perpétuelle ébullition,
29:21c'est un lancement réussi.
29:23J'avais une appréhension
29:25et c'était la première ce soir.
29:27Merci.
29:33C'est la fin.
29:35Quand ça se termine,
29:37ça s'est plutôt bien passé.
29:39Il y a des petites choses
29:41qu'il faudra régler dans le futur.
29:43Le prochain objectif que s'est fixé
29:45Marcel Ravin,
29:47conquérir une troisième étoile.
29:51Ce sont les héros des séries policières.
29:53Pas une scène de crime
29:55sans l'intervention des experts.
29:57Et c'est fidèle à la réalité.
29:59La police scientifique française a accepté
30:01d'envoyer cette porte à Lyon.
30:03Comment sont formés les agents
30:05de cette unité prestigieuse ?
30:07Comment font-ils parler des traces de sang ?
30:09Un fragment de rouge à lèvres ou un cheveu ?
30:11Un reportage exclusif signé Grégory Hérault.
30:17Je change de gants,
30:19j'éteins la lumière.
30:21Pour l'instant, j'avance
30:23pour vérifier s'il y a quelque chose
30:25sous le chapeau.
30:27Une scène de crime près de Lyon.
30:29Sophie, policière scientifique,
30:31est chargée de collecter
30:33les premiers indices.
30:35Là, il y a une belle trace de main.
30:37C'est possiblement des sécrétions.
30:39Une personne retrouvée morte,
30:41ligotée,
30:43des bouteilles d'alcool renversées,
30:45des traces de cocaïne.
30:47C'est dans cette histoire sordide
30:49que Sophie est plongée.
30:51Elle et ses trois camarades stagiaires.
30:55Attention les yeux,
30:57on va faire lumière bleue.
30:59Mais ici, tout est fictif.
31:03Cela fait un mois que la jeune femme
31:05suit une formation au siège
31:07de la police scientifique à Écully.
31:09Pour l'instant, je ne vais plus rien toucher.
31:15Pendant son stage,
31:17Sophie va être confrontée
31:19à une dizaine d'exercices pratiques.
31:21Elle aura des énigmes judiciaires à résoudre.
31:23Ok, donc là,
31:25ça a été vérifié sur le fuminement.
31:27Je fais la rasance des murs.
31:29Des situations
31:31librement inspirées de véritables histoires
31:33qui ont défrayé la chronique.
31:37Comme en novembre 2015,
31:39lors des attentats qui ont ensanglanté
31:41la capitale.
31:43C'est une trace ADN retrouvée sur un sandwich
31:45dans une voiture abandonnée
31:47qui a démasqué Salah Abdeslam.
31:49Ou une empreinte sur un cutter
31:51pour confondre le gang des barbares
31:53dont le chef Youssouf Fofana
31:55a assassiné Ilan Halimi en 2006.
31:59Ces hommes et ces femmes,
32:01on les reconnaît facilement à leurs combinaisons blanches.
32:03Sur les scènes de crimes,
32:05ce sont eux, les policiers scientifiques,
32:07qui récoltent les indices pour confondre les coupables.
32:13Vous allez découvrir
32:15les techniques qu'utilisent ces ingénieurs
32:17pour analyser les pièces de ces puzzles judiciaires.
32:21A leur disposition,
32:23un matériel de pointe capable de faire parler
32:25des empreintes ou des gouttes de sang
32:27pour rendre visible l'invisible.
32:29Et on en a une, juste là, sur le coin.
32:31Leur but ?
32:33Apporter des preuves scientifiques irréfutables
32:35aux enquêteurs,
32:37notamment dans les affaires de violences sexuelles.
32:39Là, on voit au niveau de l'entrejambe qu'on a de la fluorescence.
32:43Pas étonnant que de nombreuses séries télévisées
32:45les propulsent au rang de héros,
32:47plongés dans des énigmes complexes.
32:49Mais c'est vraiment la réalité de leur travail.
32:53Grâce à une autorisation exceptionnelle,
32:55nous avons pu pénétrer au coeur du très secret siège
32:57de la police scientifique à Écully.
32:59Et nous avons suivi toute la formation
33:01de Sophie et de ses camarades stagiaires.
33:03Ils sont une quarantaine
33:05chaque année à y participer.
33:07Je te laisse 15 secondes pour en déclencher une,
33:09si tu veux, et derrière, je suis obligé d'enchaîner un.
33:11Des semaines de stress avant l'examen
33:13pour peut-être
33:15devenir les futurs experts
33:17de la police scientifique française.
33:25Pour faire partie
33:27de cette unité d'élite,
33:29Sophie, 32 ans, a tout quitté.
33:31Depuis 4 semaines,
33:33elle vit ici, à Écully, près de Lyon,
33:35loin de sa famille.
33:37Elle suit une formation intense
33:39qui mêle théorie et pratique.
33:41Et ce matin,
33:43cette histoire de meurtre
33:45va retordre.
33:53Donc là,
33:55juste là, il y a un sachet
33:57de drogue.
33:59Il faut bien regarder partout.
34:01Elle doit se mettre dans la peau
34:03de l'auteur du crime.
34:05La bonne méthodologie, c'est de bien tout vérifier,
34:07du sol au plafond,
34:09en inspectant toutes les surfaces,
34:11tous les recoins,
34:13démobilier, être curieux.
34:15Il faut vraiment être très curieux,
34:17mais il faut savoir faire ça sans contaminer.
34:19Et on est très insistants là-dessus
34:21tout au long du stage.
34:25La contamination,
34:27c'est-à-dire polluer la scène avec ses empreintes
34:29ou son ADN,
34:31c'est la hantise des policiers scientifiques,
34:33qui vont jusqu'à porter
34:35plusieurs paires de gants.
34:37Le but, c'est de ne rien contaminer
34:39du tout. Il faut vraiment faire
34:41très attention à ses changements de gants,
34:43faire attention à ce qu'il n'y ait pas de cheveux qui dépassent,
34:45il y a plein de choses.
34:47Mais tout ça, c'est pour qu'on puisse, nous, derrière, trouver quelque chose
34:49et que ça soit probant.
34:51Donc du coup, je vais prendre la seringue,
34:53vider le contenu
34:55en évitant de toucher
34:57le verre.
35:01Le contenu du verre
35:03est immédiatement mis sous scellé pour analyse.
35:05Merci.
35:07Attention à ne pas enjamber le champ stéril.
35:09Je l'ai fait.
35:11Ta surchaussure passe au-dessus du champ stéril.
35:13De la même manière qu'on ne va pas enjamber un corps,
35:15on risque de déposer quelque chose sur le champ stéril.
35:17Ça marche ?
35:19Sinon, c'est très bien.
35:21OK, merci.
35:23Il fait chaud sous la blouse.
35:25C'est long. Il y a plein de procédures, comme vous avez pu le voir.
35:27C'est des prélèvements, faire attention
35:29aux gants, où on marche,
35:31déjà, tout l'environnement.
35:33Il y a de la pression.
35:35Toujours le souci du détail,
35:37de bien faire.
35:39Du coup, c'est...
35:41C'est stressant.
35:43C'est stressant.
35:45La jeune femme
35:47rêve de terrain depuis toujours.
35:49Mais dans la police scientifique,
35:51on débute souvent derrière un écran.
35:57Depuis 5 ans, Sophie est technicienne
35:59de niveau 1, le premier échelon.
36:01C'est à Angoulême, la préfecture de la Charente,
36:03que la jeune trentenaire a été mutée tout récemment.
36:05Ça fait que 2 mois que j'y suis.
36:07C'est intéressant,
36:09mais j'aimerais avoir un peu plus d'action.
36:13Bonjour.
36:15Sa principale tâche,
36:17effectuer des relevés d'empreintes digitales.
36:23Donc, on va faire les simultanées.
36:25L'autre main, s'il vous plaît.
36:27Une mission essentielle,
36:29mais qui ne permet pas de travailler
36:31directement sur des scènes de crime.
36:33On reste un peu enfermés là-dedans.
36:35Ça peut arriver qu'il y ait des jours
36:37où il y a énormément de signalisations
36:39et on passe une grande partie de la journée ici.
36:43Son rêve aujourd'hui,
36:45obtenir une nouvelle habilitation
36:47de niveau 2.
36:49Salut.
36:51Ça va ?
36:53Son sésame pour enfin aller sur le terrain
36:55et traiter d'affaires plus conséquentes.
36:57J'ai voulu faire ça
36:59pour pouvoir aider les victimes.
37:01Pouvoir trouver une vérité
37:03dans ce qui se passe
37:05et pouvoir être là pour eux.
37:07C'est pas les séries qui vous ont donné envie
37:09d'embrasser cette carrière-là ?
37:11Il y a un côté palpitant dans ce qu'ils font,
37:13mais on sait toujours
37:15qu'entre la série et la réalité,
37:17il y a un pas énorme.
37:19Je savais très bien que ce n'était pas du tout
37:21la même chose.
37:23J'appréhende parce qu'il faut que je réussisse
37:25et il faut que j'y arrive.
37:27Il faut que je mette
37:29le stress de côté.
37:31Je pense aussi beaucoup à mes collègues
37:33parce que je veux les réussir
37:35pour que ça les soulage aussi.
37:37C'est vrai que c'est beaucoup de pression.
37:41Et plus que jamais,
37:43la police a besoin de ces scientifiques de terrain.
37:45Car ils doivent lutter
37:47contre deux fléaux très préoccupants.
37:49Les agressions sexuelles
37:51et les armes à feu en circulation.
37:55Ce matin,
37:57Guillaume,
37:59un expert en balistique,
38:01doit faire parler une arme.
38:03C'est entre ses mains
38:05qu'atterrissent les balles
38:07retrouvées lors de fusillades.
38:11Dans son atelier,
38:13il dispose d'un arsenal.
38:15Un florilège de fusils
38:17et armes de poing
38:19qui circulent en France,
38:21utilisées par le grand banditisme.
38:23Par exemple,
38:25vous avez un pistolet mitrailleur
38:27britannique.
38:29On a également une Zastava M70 AB2
38:31qui ressemble à une Kalashnikov
38:33mais qui n'en est pas tout à fait une.
38:35C'est le type d'arme utilisée
38:37par Koulibaly lors des attentats d'Hypercacher.
38:41Lorsqu'une arme lui est confiée,
38:43l'énigme que Guillaume doit résoudre
38:45reste la même.
38:47Aujourd'hui, c'est ce pistolet
38:49qui l'intéresse, ce Glock.
38:51Alors ça, c'est plutôt une arme
38:53qu'on va retrouver chez les bandits
38:55de haut vol, c'est-à-dire
38:57tout ce qui est go fast, stup,
38:59braquage, vol à main armée, choses comme ça.
39:01Le but, c'est de découvrir si elle a un historique,
39:03si elle a servi
39:05sur une autre affaire criminelle.
39:09Pour identifier l'arme,
39:11Guillaume doit comparer les balles.
39:13Direction les sous-sols de la police scientifique.
39:15Une pièce sécurisée
39:17de laquelle émane une odeur de poudre.
39:19Un stand de tir.
39:23Le temps de s'équiper, Guillaume passe à l'action.
39:313 tirs,
39:33pas un de plus.
39:35Guillaume part ensuite
39:37à la chasse aux balles.
39:39Très bien, parfait, l'arme fonctionne parfaitement.
39:41On va pouvoir récupérer les aimants de tir.
39:43Il faut déjà les retrouver.
39:45On a tiré au travers
39:47d'un mélange de coton et de kevlar
39:49qui vont freiner la balle.
39:51Je vois par exemple que la balle ici
39:53est passée au travers de la feuille,
39:55donc elle est probablement dans le sac qui est sur l'avant.
39:57Et voilà.
39:59Voilà ce que je veux obtenir.
40:01Donc là j'ai un projetile qui n'est pas déformé
40:03et qui va être exploitable après pour le fichier national
40:05de l'identification balistique.
40:07Car comme pour les individus et les empreintes,
40:09les armes sont aussi fichées.
40:11A l'informatique de prendre le relais,
40:13Guillaume insère le projectile
40:15dans ce petit boîtier.
40:17Alors là,
40:19je vais scanner ma douille
40:21et je vais la rentrer dans le système.
40:23L'image de la balle
40:25apparaît en 3D et haute définition.
40:27Chaque arme
40:29a en quelque sorte sa signature
40:31et les balles projetées de celles-ci
40:33présenteront exactement les mêmes marques
40:35d'un tir à l'autre.
40:37Ici par exemple,
40:39on a la trace de la percussion,
40:41c'est l'ADN de l'arme,
40:43par exemple une trace comme celle-là
40:45qui est liée au tir,
40:47on va pouvoir également la marquer pour la rentrer dans la base de données
40:49et elle va être ensuite comparée à l'ensemble.
40:51Et là je vois un résultat
40:53où on a une probabilité
40:55que l'arme qui a été saisie
40:57et pour laquelle on a réalisé des tirs de comparaison
40:59va matcher avec une affaire.
41:03Il faut maintenant comparer les balles des deux affaires.
41:05Et pour lever les doutes,
41:07voilà comment Guillaume s'y prend.
41:09Je vois par exemple
41:11qu'on a
41:13forcément
41:15ici sur ce qu'on appelle le peigne,
41:17cette marque,
41:19on a une trace qui ressemble
41:21et là je vois que c'est vraiment
41:23similaire, il y a une continuité
41:25entre les deux.
41:27Deux douilles tirées à deux nombres différents,
41:29mais là vous voyez que c'est la même ?
41:31Absolument, il y a une continuité
41:33et là on voit que c'est la même.
41:35Depuis 2016,
41:377000 armes ont été fichées en France.
41:39Et l'année dernière,
41:41près de 300 rapprochements de cette sorte
41:43ont pu être réalisés.
41:47Si les armes parlent bien,
41:49un autre indice est encore plus bavard.
41:51Chaque jour, les équipes de la police scientifique
41:53reçoivent des CV comme celui-ci.
41:55Bonjour.
41:59Il faut faire des analyses en urgence.
42:01D'accord, c'est des gardes-avions en cours ?
42:03Oui.
42:0545 affaires par mois
42:07concernent des affaires d'agression sexuelle.
42:09Cela représente
42:1110% des scellés.
42:13Anissa est ingénieure
42:15à la police scientifique.
42:17C'est la spécialiste de ces dossiers
42:19particulièrement sensible.
42:21Voilà, je vais préparer
42:23des écouvillons.
42:25Honnêtement, c'est le type de dossier
42:27qu'on a le plus souvent, c'est du viol.
42:29On a un éventail de dossiers énormes
42:31mais on a énormément de viols.
42:33Avant d'arriver au laboratoire, je ne m'attendais pas à en voir autant.
42:35Il me faut du sérum fi.
42:37Juste là.
42:41Elle doit régulièrement analyser des sous-vêtements
42:43dans des cas d'agression sexuelle ou de viol.
42:47Ensuite, on va faire une dernière photo
42:49au niveau de l'entrejambe parce que du coup,
42:51ça nous permet de voir l'état de l'entrejambe
42:53de la culotte.
42:55Et elle dispose d'une arme redoutable.
42:57Le sperme tracker.
42:59Un papier à la composition secrète
43:01sur lequel la culotte est déposée
43:03avant d'être pressée.
43:05Du coup, je vais éteindre la lumière
43:07et tout fermer.
43:09Il faut 10 minutes
43:11avant d'obtenir le résultat.
43:15On va venir regarder notre scellée.
43:17Là, on voit au niveau de l'entrejambe
43:19qu'on a de la fluorescence.
43:21On va aller regarder à l'intérieur.
43:23Ce qu'on constate, c'est qu'on a une réaction
43:25positive au niveau de la fluorescence
43:27au niveau de l'entrejambe.
43:29On va venir délimiter cette trace
43:31qui est celle qui nous intéresse actuellement.
43:33C'est ce qu'on va prélever sur notre scellée
43:35parce que c'est la zone qui a réagi
43:37au sperme tracker.
43:39Des traces de sperme.
43:41Il faut maintenant tenter de retrouver
43:43l'identité de l'agresseur présumé.
43:45Là, on va venir
43:47vérifier.
43:49On va le mettre dans notre tube.
43:53On fait quelques découpes du tissu
43:55à des endroits un peu aléatoires.
43:57On ne reste pas localisé
43:59dans la même zone.
44:01Le prélèvement de la trace de sperme
44:03est fait.
44:05Une fois qu'on a fait ce petit prélèvement-là,
44:07on va venir
44:09vérifier la trace de sperme.
44:11C'est ce qu'on va faire.
44:13C'est ce qu'on va faire.
44:15C'est ce qu'on va faire.
44:17Une fois qu'on a fait ce petit prélèvement-là,
44:19on va le mettre en macération.
44:21On va mettre du sérum-ci dedans
44:23et on va le laisser sur la nuit à macérer
44:25pour permettre aux cellules et aux spermatozoïdes
44:27de se libérer du coton
44:29et du tissu du vêtement
44:31et de venir dans le liquide.
44:33Le liquide qu'on appellera à ce moment-là
44:35le liquide de macération.
44:37Un ADN sera extrait
44:39de ces échantillons
44:41avant d'être comparé à d'autres affaires.
44:43Pour peut-être
44:45arrêter un coupable.
44:51C'est un accomplissement.
44:53C'est vraiment ce pourquoi on travaille au quotidien.
44:55C'est ça, c'est obtenir des profils,
44:57que ça matche avec des individus.
44:59Même si ça ne matche pas,
45:01on garde espoir et on continue d'y croire.
45:03Mais quand ça matche,
45:05on est ravis.
45:07Confondre grâce à la science
45:09les auteurs de délits ou de meurtres,
45:11c'est ce à quoi Sophie, la stagiaire,
45:13elle aussi aspire.
45:17Mais ce matin à Écully,
45:19au siège de la police scientifique,
45:25un exercice va particulièrement
45:27stresser la jeune femme.
45:29On va faire de l'AVR.
45:31En gros, c'est une autre approche pédagogique
45:33de la gestion de scène.
45:35Pour faire courir simple, de façon ludique,
45:37on va vous montrer comment on gère une scène
45:39en utilisant un casque et des manettes.
45:41Elle doit s'immerger au coeur
45:43d'une scène de crime virtuelle.
45:47Un exercice à première vue ludique,
45:49mais qu'elle appréhende.
45:51Moi, c'est sûr, je suis malade.
45:53La plupart des cas, ça se passe très bien.
45:55On m'a dit la même chose.
45:57J'ai fait une simulation de vol il y a une semaine.
45:59J'ai été malade pendant 2 heures.
46:01Après, pour 20 minutes.
46:03Je te laisse faire avec ton casque.
46:05Au niveau du visage,
46:07ça te semble net ?
46:09Un peu fou, ça bouge.
46:11Grâce à cet attirail
46:13dernier cri et un logiciel développé
46:15par la police scientifique,
46:17les stagiaires en formation
46:19ont l'occasion de répéter leur gamme d'experts.
46:21Une fois que tu l'as en ligne de mire,
46:23tu appuies sur...
46:25Attends, tu appuies sur les 2 boutons.
46:27C'est ce que je fais.
46:31Pourtant, Sophie, plutôt enjouée
46:33et volontaire de nature,
46:35elle réalise peu à peu.
46:37Je ne vois rien, il n'y a pas de...
46:39Elle est à peine projetée
46:41dans ce monde numérique.
46:43Bienvenue dans ce tutoriel.
46:45Nous allons vous apprendre les interactions
46:47nécessaires au cours de l'expérience.
46:49Pour interagir, appuyez sur la gâchette
46:51sous votre index tout en pointant
46:53en direction du bouton.
46:55Elle est loin d'évoluer
46:57comme un poisson dans l'eau.
46:59...
47:01...
47:03Sélectionnez à présent la langue blanche.
47:05...
47:07...
47:09Et après quelques minutes,
47:11nauséeuse, elle décide
47:13d'abandonner l'exercice.
47:15Ca t'engueule un peu, c'est ça ?
47:17Oui.
47:19C'est intéressant pour quelqu'un
47:21qui aime bien ce genre de choses.
47:23Oui, c'est intéressant.
47:25Après, pour ceux qui ont du mal
47:27avec ce genre de choses,
47:29c'est plus compliqué.
47:31Même après 10 minutes,
47:33je transpire, j'ai chaud, je suis pas bien.
47:35Parmi les autres stagiaires,
47:37Théo, 28 ans, en poste à Saint-Etienne.
47:39Lui enchaîne pour l'instant
47:41un sans-faute
47:43et sans aucun effet secondaire.
47:45Comme ça, les langues en rasance
47:47avec les ombres portées, c'est bien fait.
47:49Il est agréablement surpris
47:51par le dispositif pédagogique.
47:53C'est très bien fait.
47:55C'est aussi interactif.
47:57J'avais fait une fois dans le même esprit
47:59pour une autopsie en réalité virtuelle
48:01et c'était moins bien fait.
48:03Pas grand-chose à dire.
48:05C'est bien fait.
48:07Sophie, de son côté,
48:09a pu reprendre ses esprits.
48:11Mais le répit va être de courte durée
48:13car il est bientôt l'heure
48:15de passer l'examen final.
48:17Les stagiaires sont notés
48:19sur 200 points.
48:21Chaque épreuve en rapporte un certain nombre
48:23en fonction de son importance et sa difficulté.
48:25Soyez intelligents sur l'organisation
48:27pour ne pas perdre trop de temps.
48:29C'est parti pour le premier test
48:31qui va se dérouler
48:33dans les jardins du SNPS.
48:35La prise de photographie.
48:39Je ne vais pas marcher trop vite aujourd'hui.
48:43Romain, l'examinateur,
48:45les a tous dans le viseur.
48:47C'est des photos qu'on fait pour simuler
48:49le chemin d'un auteur d'infraction.
48:51Dans le parc, il nous faut ce visuel
48:53qui va être intégré à l'album photo
48:55qui sera dans le dossier technique
48:57de scène d'infraction à l'issue.
48:59Cet examen qui rapporte 35 points
49:01pèse dans la balance
49:03car l'appareil photo,
49:05c'est en quelque sorte l'arme de l'expert.
49:07Et il faut bien le maîtriser.
49:11Je pense que mes réglages sont OK.
49:13J'essaye de refaire les vues
49:15qu'on avait faites et qui étaient OK.
49:17Ce n'est pas la plus grande difficulté
49:19à l'intérieur.
49:21Je ne vais pas avoir la même tête.
49:23La suite en intérieur
49:25va en effet se corser.
49:27Avec un cliché plus délicat
49:29à prendre qu'il n'y paraît.
49:31Une trace de doigt sur une vitre.
49:33Les stagiaires ont 6 minutes
49:35pour y parvenir les uns après les autres.
49:37Sophie ouvre le bal.
49:39Je déclenche juste mon chrono.
49:41C'est parti.
49:43L'empreinte,
49:45pour être utilisée et analysée,
49:47doit être parfaitement nette.
49:49T'as un souci ?
49:51Pour juste mettre le truc,
49:53ça ne tient pas l'équilibre.
49:55Je ne demande pas d'aide,
49:57je ne veux pas perdre de points.
49:59Pour éviter une photo floue,
50:01Sophie veut utiliser le pied.
50:03Mais encore faut-il avoir
50:05la bonne technique.
50:07La jeune femme perd beaucoup de temps.
50:09Sophie, il te reste une minute.
50:11Je suis dans la merde.
50:1710 secondes, Sophie.
50:19Je te laisse 15 secondes
50:21pour en déclencher une.
50:23Je suis obligée d'enchaîner.
50:25C'est pas grave.
50:27Enchaîne.
50:29Il faut être capable d'enchaîner.
50:31Sur cette épreuve,
50:33Sophie ne va pas marquer des points
50:35et même plutôt en perdre.
50:37C'est maintenant une scène
50:39de crime que les stagiaires
50:41doivent photographier.
50:43Un test qui reprend
50:45les principales difficultés
50:47vues en formation.
50:49Ils ont la scène en elle-même
50:51à gérer avec quelques difficultés
50:53assez ciblées auxquelles
50:55il faut qu'ils pensent.
50:57Il faut qu'ils déplacent
50:59le document pour le prendre
51:01en gros plan.
51:03Avec leurs objectifs,
51:05ils ne peuvent pas.
51:07Dans un stage de gestion
51:09de scène criminelle,
51:11on attend d'eux
51:13qu'ils ont besoin
51:15d'un champ stérile
51:17pour qu'ils le fassent.
51:19S'ils le font pas, c'est une faute.
51:21C'est une contamination.
51:23C'est pénalisé.
51:25Vient le moment de se lancer
51:27dans la dernière ligne droite
51:29de l'épreuve.
51:3140 minutes à se contorsionner,
51:33retenir sa respiration,
51:35et souffler.
51:39Je refais.
51:41Très bien.
51:47Oh putain, il est pas parti.
51:49Les soupirs arrivent.
51:51Normalement, bientôt,
51:53il y a les gros mots.
51:55Ça gonfle.
51:57Oui.
51:59Fin de l'examen,
52:01quelques photos ratées
52:03et le moral qui monte et descend
52:05comme des montagnes russes.
52:07C'est vraiment intense.
52:09Depuis le début de la semaine,
52:11on est tous sur les rotules.
52:13Ma famille me manque aussi.
52:15J'ai déménagé en Goulême.
52:17J'ai laissé ma famille
52:19là où elle est.
52:21Ça fait un moment. C'est usant.
52:23Heureusement,
52:25Sophie va pouvoir se rattraper
52:27sur l'épreuve suivante.
52:29Le lendemain, place au test de prélèvement.
52:31Une opération de base
52:33que tout policier scientifique
52:35est amené à faire des milliers de fois
52:37sur des scènes de crime.
52:39Victime qui est retrouvée séquestrée,
52:41ligotée sur la chaise.
52:43On considère qu'elle est décédée.
52:45Et donc,
52:47tu vas devoir réaliser un prélèvement.
52:49Une épreuve qui compte
52:51pour 25 points dans la note finale.
52:53Je te laisse t'équiper.
52:55Tout ton matériel est posé sur la paillasse.
52:57C'est parti, à toi de jouer.
52:59La concentration est maximale.
53:03Mais très vite, ça coince.
53:19Pour Sophie,
53:21pas question de se louper.
53:23Comme on rentre jamais dans une seule
53:25scène sondée de Père Degon,
53:27on ne peut pas se louper.
53:29Très bien.
53:31A voix haute,
53:33elle détaille la moindre étape
53:35de l'opération à son examinateur.
53:37J'ouvre un peu pour éviter
53:39que ça complique les choses
53:41par la suite.
53:43Jusqu'au moment fatidique,
53:45prélever ce sachet de drogue
53:47scotché sous une table.
53:49Avec les deux mains propres,
53:51je prends mes deux pinces
53:53et je vais enlever le sparadrap
53:55sur mes deux pinces
53:57que je repose dessus
53:59en évitant de trop toucher
54:01pour éviter,
54:03s'il y a des traces,
54:05de les enlever.
54:07C'est toujours la prouesse
54:09technique.
54:13Je ferme et je mets
54:15dans l'enveloppe finale.
54:17Et j'ai fini mon prélèvement.
54:21C'est bon pour moi.
54:23Je te raccompagne
54:25jusqu'à tes camarades.
54:27Un quasi sans faute pour Sophie
54:29qui s'en sort haut la main
54:31et rattrape les points perdus
54:33sur l'épreuve de photographie.
54:37Une semaine plus tard,
54:39c'est le jour J.
54:41Sophie va-t-elle décrocher
54:43son habilitation ?
54:45Cette nuit, je me suis réveillée
54:47pas bien, je me suis refait
54:49la seine dans la tête.
54:51J'essaye de penser
54:53à autre chose,
54:55mais c'est impossible.
54:57Tous les autres stagiaires
54:59ont pris place pour connaître
55:01la sentence de leur formateur.
55:03Et la voici.
55:05Vous avez tous réussi la formation.
55:07Il n'y a pas eu d'échec.
55:09En général, on a 10 à 20% des stagiaires
55:11qui n'arrivent pas la première fois
55:13et qui sont obligés de passer
55:15par l'épreuve des rattrapages.
55:1718 stagiaires, 18 habilitations,
55:19ils sont maintenant
55:21habilités à gérer une scène de crime majeure.
55:23Les sourires se lisent sur tous les visages
55:25comme sur celui de Théo,
55:27le Stéphanois.
55:29Pour Sophie, qui obtient la note finale
55:31de 14,4 sur 20,
55:33c'est la fin de deux mois de formation intense
55:35et surtout la promesse d'une nouvelle vie
55:37plus trépidante.
55:43Comment tu te sens ?
55:45Je pleure,
55:47je décompresse,
55:49mais je suis soulagée
55:51de pouvoir continuer à faire
55:53et à progresser dans ce que j'ai à faire
55:55et aussi pour mes collègues
55:57de pouvoir les soulager
55:59un peu sur leur travail.
56:01Donc ça, c'est important aussi.
56:03Ah, pardon !
56:05Non, non, je suis aux anges.
56:07Ça ne se voit pas, mais je suis aux anges.
56:11Chaque année, comme elle,
56:13ils sont 200 à rejoindre
56:15la famille des experts.
56:17Ces policiers à part,
56:19ingénieurs scientifiques,
56:21devenus des maillons essentiels
56:23dans la lutte contre la criminalité.
56:27Ne manquez pas dans un instant
56:29notre grand format dans les coulisses
56:31de l'hypermarché le moins cher de France.
56:33Il est dans l'Aisne, à Arly.
56:35Les prix sont jusqu'à 15% en dessous
56:37de la moyenne nationale.
56:39C'est aussi le cas pour les fournitures scolaires,
56:41produit phare de la rentrée,
56:43et l'économie.
56:45Parvient-il à contrer l'inflation ?
56:47Vous allez le découvrir.
56:49A tout de suite.