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00:0043 disciplines, je vous le rappelle, composent le programme olympique.
00:0310 000 athlètes venus du monde entier prennent part à cette compétition,
00:07tous soumis aux mêmes règles.
00:08On va s'arrêter un instant sur les contrôles anti-dopage.
00:11On en parle avec vous Thierry Vildarri.
00:14Bonjour à vous, vous êtes journaliste d'investigation au service Sports de France Télévisions,
00:17co-auteur de cet ouvrage « La face cachée des JO »,
00:20publié en 2024 aux éditions Brochet.
00:22Je précise que vous commentez en ce moment les matchs de boxe,
00:26alors merci de nous accorder quelques minutes sur France 24.
00:29Je parlais de ces contrôles anti-dopage Thierry Vildarri,
00:32pas une étape agréable,
00:34mais ô combien nécessaire pour l'équité de cette compétition ?
00:37Indispensable, puisque pour valider les performances,
00:41il faut qu'il y ait un contrôle anti-dopage au niveau,
00:44dans les normes internationales,
00:45selon le code mondial anti-dopage de l'agence mondiale anti-dopage.
00:49Juste un petit mot, désolé de vous recevoir dans des conditions un petit peu précaires,
00:52je suis dans la salle de presse à Villepinte et il y a dix minutes,
00:55j'ai commenté les deux victoires de deux Français, Bilal Benhamma et Sofiane Oumia,
00:58qui viennent de se qualifier pour la finale de boxe de la semaine prochaine.
01:02Alors d'autant plus merci de vous être isolé pour cette interview.
01:05Vous le rappelez à l'instant, ces contrôles anti-dopage sont décidés par l'agence internationale,
01:11est-ce que c'est cette seule agence qui prend la décision,
01:14à partir de quel moment on décide qu'on va tester tel ou tel athlète ?
01:19Est-ce que ce sont leurs performances qui posent question ?
01:22Il y a deux choses.
01:25D'abord, il y a l'agence mondiale anti-dopage qui peut organiser des contrôles,
01:29mais qui surtout, il y a des agences nationales,
01:33il y a des agences internationales, par exemple l'International Testing Agency,
01:38qui a été créée il y a maintenant trois ans et qui est basée à Lausanne
01:43et qui travaille pour différentes fédérations.
01:45Et puis il y a l'AIDU, l'agence anti-dopage de la fédération d'athlétisme,
01:50qui est la plus efficace actuellement.
01:52Et donc, dans les compétitions, les athlètes sont contrôlés,
01:55notamment les podiums, il y a également des tirages au sort,
01:57mais il y a aussi des contrôles qu'on dit inopinés,
02:00tout au long de l'année, en entraînement.
02:03Pas forcément aléatoires, inopinés.
02:05Ça veut dire qu'on peut aussi cibler des athlètes sur lesquels
02:08les performances attirent l'attention,
02:10parce qu'elles sont montées en flèche brutalement
02:13et que donc on a décidé de cibler, on peut produire,
02:15par exemple, trois contrôles dans une même semaine sur un athlète.
02:18Alors si je prends l'exemple de Léon Marchand-Thierry Vildarri,
02:21est-ce qu'il risque d'être contrôlé ?
02:24Est-ce que ça a déjà été le cas, cette semaine ?
02:26Je pense que Léon Marchand fait partie des athlètes
02:30les plus contrôlés au monde.
02:32Forcément, il a été contrôlé après ses performances, après ses courses.
02:37Probablement, il a eu des contrôles aussi le matin,
02:39des contrôles sanguins, des prélèvements sanguins et urinaires,
02:42également le matin, à partir de 6 heures.
02:45Il y a une nouveauté, on peut aussi maintenant contrôler la nuit
02:48pendant des compétitions telles que les Jeux Olympiques.
02:51Mais bien sûr, Léon Marchand est un des athlètes les plus contrôlés.
02:54Il y a eu trois cas de dopage avéré avant ces Jeux Olympiques de Paris.
02:59Une boxeuse nigériane, un judoka irakien,
03:01une voleilleuse dominicaine, Thierry Vildarri.
03:03Pour le cas du judoka irakien, son staff a expliqué
03:05qu'il avait dû prendre un traitement pour soulager des douleurs post-opératoires.
03:09À partir de quel moment on considère qu'un produit est dopant ?
03:11Une liste précise est établie ?
03:14Alors, il y a d'une part une liste de produits interdits,
03:18ou si on les retrouve chez vous,
03:20même si vous dites que c'est pour soigner une pathologie,
03:22vous ne pouvez pas les prendre, vous êtes suspendu automatiquement.
03:25Et il y a une liste de produits autorisés avec une prescription médicale,
03:29ce qu'on appelle les AUT, et que vous pouvez prendre.
03:32Par exemple, c'est le cas pour les asthmatiques du salbutamol,
03:35qu'on appelle nous laventoline.
03:36Vous pouvez en prendre avec une prescription médicale jusqu'à un certain seuil.
03:41Il y a une zone grise avec, par exemple, le salbutamol,
03:45puisqu'on sait qu'il y a eu une affaire avec Chris Froome autour d'Espagne
03:49qui avait été prise avec un taux supérieur,
03:50et il a expliqué grâce à des analyses scientifiques
03:53qu'en fait il avait eu une déshydratation et que le taux avait été concentré.
03:58Et voilà, il y a deux grands types de produits.
03:59Puis il y a un troisième type de produit,
04:01puisqu'on parle d'antidopage mais aussi de dopage,
04:03qui sont des produits que vous pouvez prendre tout à fait librement,
04:06mais qui ont aussi des effets physiques et qui ne sont pas encore interdits,
04:09ou qui l'étaient et qui ne le sont plus, par exemple la caféine.
04:12Vous pouvez prendre de la caféine jusqu'à un certain seuil,
04:14et c'est autorisé et ça produit des effets.
04:17On en prend tous et heureusement d'ailleurs.
04:20Mais pas dans ces quantités.
04:22D'accord, j'imagine.
04:24Pas plus de deux tasses par jour.
04:25Et plus sérieusement, à quel type de sanctions s'exposent ces athlètes
04:29au-delà du fait d'être disqualifiés de ces Jeux ?
04:32Alors, disqualifiés, vous pouvez bien sûr être suspendus théoriquement.
04:37Il y a des suspensions de deux ans jusqu'à quatre ans,
04:40parfois jusqu'à huit ans pour des athlètes
04:42qui en plus ont essayé de trafiquer les contrôles ou de s'échapper de contrôles.
04:46Ou bien des athlètes qui se sont déjà dopés,
04:50qui ont déjà été pris une fois précédente.
04:53En gros, les sanctions peuvent aller de quelques mois jusqu'à huit ans.
04:58Est-ce qu'il y a de nouvelles techniques qui sont mises à jour pour pouvoir dépister ?
05:01Est-ce qu'aussi les techniques peut-être du dopage,
05:04les produits consommés sont peut-être de plus en plus élaborés,
05:07ou en tout cas peuvent échapper à un dépistage ?
05:09Est-ce qu'il y a une évolution de ce côté-là ?
05:11Il y a une évolution, mais disons qu'on a la sensation un peu en ce moment,
05:14dans certains sports en particulier,
05:17que le gendarme a pris beaucoup de retard sur le voleur.
05:21Il y a des machines qui arrivent à détecter des doses infinitésimales de produits
05:27qu'elles ne détectaient pas il y a quelques années.
05:29C'est par exemple ce qui est arrivé à la patineuse lors des Jeux de Pékin,
05:33Kamina Valdeva, la patineuse russe,
05:36qui a été suspendue pour un tonic cardiaque.
05:38Elle a dit que c'était celui de son grand-père.
05:39Mais en fait, son échantillon a été analysé en Suède,
05:45dans une nouvelle machine beaucoup plus performante,
05:47et on a pu détecter des traces que les autres machines ne détectaient pas.
05:50Donc, il y a toujours des nouveaux tests, il y a de la recherche médicale,
05:54mais on a un peu l'impression que…
05:56Par exemple, si vous voulez, des stéroïdes, pour vous donner un exemple rapide,
05:58un stéroïde qui est un dopant lourd, qui permet d'avoir du muscle,
06:02mais aussi de la confiance, qui est un dopant aussi psychologique,
06:05autant que musculaire.
06:07Le stéroïde est bien connu depuis les années 60-70.
06:10Eh bien, des petits chimistes peuvent assez facilement
06:14changer la composition moléculaire et chimique des stéroïdes,
06:19et qui n'est donc plus repéré dans les échantillonneurs
06:22qui analysent les tests, qui font les tests.
06:25Et parfois, il faut attendre plusieurs années pour que tout ça évolue,
06:27qu'on trouve ces échantillons et que l'on puisse déclarer quelqu'un de positif.
06:32C'est pour ça que les tests, tous les prélèvements qui sont faits actuellement
06:35sur les Jeux olympiques, sont gardés dix ans au frigo et sont parfois réanalysés.
06:39À Londres, il y avait eu très peu de cas positifs,
06:42et puis une dizaine d'années après, on s'aperçoit qu'il y a eu
06:44plus de 120 positifs aux Jeux de Londres.
06:46Et est-ce qu'au-delà du cas par cas tiré Vildaril,
06:49il y a des délégations des nations qui sont beaucoup plus
06:51étroitement surveillées que d'autres ? En un mot, s'il vous plaît.
06:54Non, pas vraiment, ça ne serait pas très juste.
06:59Mais il y a en amont des athlètes qui sont plus surveillés que d'autres,
07:01y compris des athlètes français par l'Agence française antidopage.
07:05Merci beaucoup Thierry Vildaril, merci d'avoir pris le temps de répondre
07:07à nos questions et bon courage pour la suite de votre journée.