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Transcription
00:00Voilà, je vous le disais, cette disparition qui est célébrée aujourd'hui.
00:04Autre célébration, cérémonie d'hommage, vous allez le voir, cette fois à Beyrouth,
00:07après la mort mardi soir d'un haut commandement du Hezbollah libanais,
00:11dans une frappe israélienne, là aussi.
00:14Des cérémonies, vous le voyez, ont actuellement lieu dans la capitale libanaise.
00:19Il faut aussi ajouter la mort de Mohamed Deyif,
00:23qui est désormais confirmé par l'armée israélienne.
00:26Mohamed Deyif, chef militaire du Hamas, abattu donc dans une frappe sur Gaza,
00:31menée le 13 juillet dernier.
00:34Les Taïbres n'étaient pas en mesure de confirmer son décès.
00:37C'est désormais chose faite.
00:40On va aller plus loin avec vous, Gautier Rabinski.
00:42Bonjour, Gautier.
00:43Bonjour, Elisabeth.
00:44Ça fait beaucoup de disparitions confirmées en très peu de temps.
00:47Trois noms, des symboles pour certains.
00:50Yves Smélanier, qu'on a vu il y a quelques instants.
00:53Ces funérailles auront lieu demain, d'ailleurs, à Doha, au Qatar.
00:57Est-ce que la promesse faite par Benyamin Netanyahou au lendemain des attaques du 7 octobre,
01:01celle d'éradiquer le Hamas, finalement, est en train de faire son chemin ?
01:06Certains, aujourd'hui, revendiquent un succès côté israélien.
01:11C'est ce que voudra faire croire Benyamin Netanyahou.
01:15J'essaie de répondre le plus précisément à votre question,
01:18parce que c'est évidemment dans son optique de montrer que son gouvernement avance.
01:24Maintenant, à partir du moment où on considère que le Hamas est finalement une expression,
01:33une protubérance de la revendication palestinienne,
01:37on ne voit pas pourquoi il s'éteindrait de sitôt.
01:40Il pourrait s'éteindre, je dirais, presque par ses propres défauts,
01:46péché par lui-même, en ce sens que le Hamas est une organisation non seulement terroriste,
01:51mais d'oppression des Palestiniens.
01:53Et que là, ce que nous savons de Gaza et des Gazaouis,
01:58c'est aussi qu'il y a une forme de surdosage du Hamas pour beaucoup de Gazaouis,
02:05qui ne sont pas dupes du fait que, finalement, quand le Hamas se sert de boucliers humains,
02:12ce qui est exact, il se sert aussi, d'une manière générale, de sa population comme une protection.
02:17Est-ce que ça veut dire que le fait de tuer Haniyeh, le fait de tuer Mohamed Deyf, ça fait avancer les choses ?
02:26Encore une fois, en version affichage, en version vitrine, c'est ce que tentera de faire croire Netanyahou.
02:31Et c'est aussi la raison pour laquelle il teste, de quelque manière que ce soit, la réaction iranienne,
02:39en se disant que la réaction iranienne, qui ne peut être qu'une réaction violente, même si elle est limitée,
02:45sera une justification a posteriori de son comportement aujourd'hui.
02:48Vous voyez, c'est ça qui est complexe.
02:51Ça n'est pas tellement raisonnablement pensé, et on en a malheureusement la preuve depuis longtemps,
02:56que Benjamin Netanyahou n'a pas de solution politique.
02:59Que son obsession, c'est de dire jamais il n'y aura un État palestinien.
03:04Et que donc, tout ce qu'il fait aujourd'hui peut être justifié par cet objectif.
03:08Y compris de passer par la case affrontements, conflits, morts d'Israéliens.
03:14Ça n'a plus la même... C'est là que les paradigmes ont changé.
03:18Ça n'a plus la même résonance qu'avant.
03:20Avant, le responsable de l'État israélien, de l'État hébreu, disait
03:25« Mon obsession, c'est la protection des citoyens. »
03:28On a bien vu qu'avec l'extrême droite israélienne, ça n'est plus le cas.
03:30Et aujourd'hui, si vous voulez, face à des personnages comme Haniyeh ou Daïf,
03:34alors Daïf, lui, qui est considéré comme le véritable cerveau de l'organisation du pogrom de cet octobre,
03:43Haniyeh, lui, qui d'une certaine manière semble avoir été contourné par cette organisation,
03:48au point qu'il a été abasourdi, on l'a vu en image, lorsqu'il a appris l'immensité du massacre.
03:55Et en même temps, il a dû faire comme s'il en était à l'origine.
03:58Bon, si vous voulez, je crois que là, on est dans un théâtre, malheureusement, où il y a des personnages
04:05qui sont à la fois, qui incarnent une forme de, comment dirais-je, d'obstination politique,
04:12et qui, en même temps, quels qu'ils soient, ne sont malheureusement pas à la hauteur de ce qu'est l'enjeu,
04:19non seulement pour les Palestiniens, pour les Israéliens, mais à l'échelon même de la planète.
04:23Le règlement, un jour, si par chance il advient, le règlement du conflit israélo-palestinien,
04:29ce sera une matrice de règlement pour plein d'autres conflits dans le monde.
04:34On n'y est pas tout à fait au moment du conflit, on a entendu hier les réactions des uns et des autres,
04:39l'appel à la vengeance des Iraniens, mais pas qu'eux.
04:42Cinq sources ont appris à l'agence de presse Reuters que des consultations allaient avoir lieu aujourd'hui à Téhéran,
04:50sur une éventuelle, d'éventuelles représailles à la mort d'Ismail Aniyeh.
04:55On est en train de penser la stratégie, quelle réponse apporter côté iranien ?
05:00Alors, côté iranien, il faut partir de ce qu'on a entendu lorsque une femme, dans le récit que vous montriez, disait
05:07« Israël est venu tuer chez nous, notre invité ».
05:11C'est bien ça le problème pour Téhéran ?
05:13C'est pas forcément qu'Aniyeh ait été tué, même si Téhéran a besoin de ce bras-là, de ce prolongement,
05:19de ce bras armé, de cet ustensile.
05:23Mais Aniyeh ou un autre, c'est pas forcément quelque chose qui leur importe beaucoup.
05:27En revanche, c'est un terrible aveu de faiblesse, même d'un point de vue opérationnel et militaire,
05:33qu'Israël ait pu mener, depuis Israël ou depuis un autre endroit, ça c'est une autre question,
05:40mais ait pu mener un raid à ce point précis pour tuer Aniyeh.
05:45Et donc, la question que Téhéran va poser à ses alliés, c'est de dire qui peut se charger de quelque chose d'envergure contre Israël,
05:54sans que nous, Iraniens, soyons trop impliqués dans la chose, tout en étant quand même reconnus comme les parrains.
06:00Vous voyez, là aussi c'est compliqué, et à partir de là, il faut décider aussi de quelle nature doit être cette réponse.
06:07Et la question qui se pose, et qui est un peu effrayante pour le régime des Mollahs,
06:12c'est de se dire que, par exemple, si c'était confié au Hezbollah, qui ne demanderait pas mieux,
06:16mais le problème c'est que si le Hezbollah, à force de bouger, ruine et anéantit le Liban,
06:21sur lequel il se paie, ben ça ne se profitera à personne, pas même au Hezbollah.
06:26Donc il faut envisager, pour eux, bien sûr, des modes de réaction qui soient à la fois marquants,
06:33mais qui ne soient pas, si vous voulez, pires qu'une...
06:36Comme on dit, c'est parfois des victoires à la pyrus, c'est quand on gagne,
06:40mais qu'on perd tellement en même temps qu'on se retrouve un peu le bec dans l'eau.
06:44Et j'en terminerai là, ce qui est manifestement à l'évaluation, dans ce camp-là, du côté de Téhéran,
06:51c'est de voir de quelle manière des groupes terroristes peuvent atteindre les intérêts israéliens,
06:58en dehors de la zone du Proche-Orient, de sorte que non seulement ça internationalise la question,
07:03mais qu'en plus de ça, ça pourrait éventuellement faire en sorte que la région ne soit pas directement impactée,
07:10parce qu'à chaque fois que quelqu'un tire un coup de feu dans cette région,
07:14il peut craindre aussi d'être directement impacté, comme un effet boomerang.
07:18Et l'une des conséquences, ce sont évidemment ces craintes exprimées dans l'embrasement de la région,
07:23en témoigne cette décision du groupe Loufstanza, la compagnie qui annonce suspendre tous ses vols vers Tel Aviv,
07:30au départ et à destination de Tel Aviv jusqu'au 8 août inclus, la même chose en direction et au départ de Beyrouth jusqu'au 12 août prochain.
07:39Merci beaucoup Gauthier pour le décryptage.

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