• il y a 3 mois
Se tromper et se réorienter, ce n’est pas grave, encore plus quand c’est pour se préserver. C’est le message que souhaite faire passer Mirana. Interne en médecine du travail et heureuse dans son quotidien, ce ne fut pourtant pas toujours le cas. Son premier choix à l’internat, c’était la médecine générale. Mais au bout de quelques mois, elle s’est vite rendue compte que ça ne lui convenait pas. Un droit au remords et une réorientation plus tard, là voilà beaucoup mieux dans sa peau et dans son exercice. Un passage de sa vie qu’elle raconte volontiers à des milliers d’étudiants sur les réseaux pour démocratiser la santé mentale et donner un message d’espoir.

Mais dans la vie de cette jeune médecin, il n’y a pas que la médecine, loin de là ! Rencontre.

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Transcription
00:00Souvent, le médecin, il est vu un peu comme
00:01« Waouh, c'est une machine, c'est un dieu, il ne fait que travailler. »
00:04C'est tellement faux.
00:14C'est un petit peu bête, mais quand j'étais en terminale,
00:16je me suis dit « Médecine, c'est difficile,
00:18et j'ai envie de me lancer un défi. »
00:19Et je suis partie en médecine.
00:24On va dire que c'est une pression qui est un peu constante,
00:26qui démarre en première année.
00:28On dit toujours « Oui, la première année, c'est la plus dure. »
00:30Et en fait, c'est la longueur qui est difficile.
00:33C'est que la première année est dure,
00:34la deuxième, troisième année, ça va.
00:36Puis la quatrième est dure, puis la cinquième est dure,
00:39la sixième est dure, l'internat est difficile.
00:41C'est des études qui restent prenantes.
00:43Il faut s'investir à 100 %.
00:48Je ne me suis pas du tout retrouvée finalement en médecine générale.
00:51C'était mon premier choix à l'internat,
00:53donc je ne me suis pas trop posée de questions.
00:55En entamant mon cursus d'intern en médecine générale,
00:58je me suis rendue compte qu'il y avait beaucoup de choses
01:00qui ne me plaisaient pas et qui ne correspondaient pas
01:02à la médecine que je voulais faire,
01:04qui ne correspondaient pas à la qualité de vie que je voulais.
01:06Et donc, j'ai décidé de changer et de bifurquer en médecine du travail.
01:13C'est une spécialité qui n'est pas trop choisie.
01:15Alors qu'en fait, c'est une médecine qui est très riche.
01:17Il y a beaucoup de prévention.
01:19Éviter que le corps s'abîme avec le travail.
01:22Éviter que la tête s'abîme avec le travail.
01:24Et donc moi, c'est toute une partie que j'aime beaucoup.
01:26Mais il faut savoir qu'en médecine du travail,
01:27il va également sur le terrain.
01:29Donc, il va faire des études de poste,
01:31vérifier la qualité de vie au travail,
01:33voir s'il y a des aménagements possibles,
01:35voir s'il y a des reclassements qui sont nécessaires.
01:37Donc, c'est vraiment une médecine qui est très globale.
01:39Ce n'est pas de la médecine curative.
01:41On ne va pas soigner.
01:42On va prévenir l'apparition des maladies.
01:44Donc moi, j'adore ce côté-là.
01:49Il est possible de réaliser ce qu'on appelle un droit au remords.
01:51Il y a une date limite,
01:52donc il faut déposer son dossier avant la fin du quatrième semestre.
01:56Et on a accès à une spécialité qu'on aurait pu avoir à la fin du concours.
02:01Donc, on ne peut pas accéder à toutes les spécialités.
02:04Et ce n'est pas grave.
02:05Ça arrive très souvent, finalement, de se tromper.
02:08C'est important de se poser les bonnes questions au beau moment
02:12et de ne pas juste foncer sans réfléchir.
02:17Je suis de nouveau en phase socle,
02:20donc c'est-à-dire en première année.
02:22Il ne me reste que trois ans à faire en médecine du travail.
02:25Finalement, je refais un petit peu un petit retour en arrière.
02:28Et en même temps, je me dis que la médecine générale,
02:30ce n'est pas une perte de temps.
02:32Ça m'aide beaucoup pour avoir une vision encore plus globale des patients
02:36et d'avoir une connaissance clinique assez approfondie.
02:42Ça a été la meilleure chose vraiment qui aurait pu m'arriver,
02:45de réussir à pouvoir changer de spécialité.
02:48Je n'étais pas très heureuse.
02:49Et là, ça va beaucoup mieux.
02:52Alors, moi, je n'ai pas fait un droit à remords normal.
02:54J'ai fait un droit à remords par dérogation médicale,
02:56justement parce que ça n'allait pas sur beaucoup de points.
03:00Et oui, la santé mentale, c'est super important pour moi.
03:02On est beaucoup à en parler sur les réseaux
03:04et pourtant, on ne va pas forcément rentrer dans les détails de nos vies privées.
03:08Et on est beaucoup à être touché par des problématiques de santé mentale.
03:11Je pense que c'est important d'enlever les tabous et d'en parler.
03:17Tout.
03:18Initialement, j'avais créé ce compte quand j'étais en troisième année de médecine.
03:21Donc, je parlais surtout de mes cours, de mes révisions.
03:24Quand j'ai passé le concours, je me suis rendu compte
03:26que je n'allais pas tout le temps travailler à mon bureau.
03:29Il a fallu que je me diversifie.
03:31Donc, ça va être évidemment encore des études parce que j'y suis encore,
03:35mais aussi un peu de lifestyle, un peu de vlog.
03:37J'ai des postes de présentation de spécialité,
03:40justement pour un peu démystifier certaines spécialités
03:43et mettre en avant des spécialités qui sont plus ou moins importantes.
03:47Et mettre en avant des spécialités qui sont peu choisies,
03:49comme la médecine du travail.
03:51J'essaie de montrer les études un peu de façon réelle,
03:54sans embellir la chose, sans cacher quand ça ne va pas,
03:57sans cacher non plus quand ça va bien.
03:59Pour moi, ça reste un hobby.
04:01Je poste quand ça me fait plaisir.
04:02Je pense que c'est un contenu que j'aurais aimé voir quand j'étais plus jeune.
04:09Souvent, le médecin est vu un peu comme « waouh, c'est une machine, c'est un dieu,
04:12il ne fait que travailler ».
04:13C'est tellement faux.
04:15On est un peu comme tout le monde.
04:16On a des bas, parfois très bas.
04:19On a des hauts, très hauts.
04:20Et voilà, un peu démystifier le côté « je suis médecin, je sais tout, je fais tout bien ».
04:29Mon objectif, c'est déjà d'être heureuse.
04:32J'aimerais bien trouver un bon équilibre entre ma vie professionnelle,
04:35parce que ça reste quand même un métier que j'aime beaucoup.
04:37Mais la médecine, ça n'a jamais été toute ma vie.
04:40Et je pense que ce n'est pas très grave.
04:42J'ai toujours voulu faire des choses à côté.
04:43J'ai toujours voulu faire de l'art, faire des vidéos, par exemple.
04:47Et j'aimerais réussir à trouver le bon équilibre pour avoir le temps quand même
04:50de faire tout ce côté artistique qui me manque,
04:53tout en gardant un métier dans lequel je m'épanouis.
05:00Donc, il ne faut pas oublier que pour prendre soin des autres,
05:02il faut prendre soin de soi en premier.
05:04Donc, c'est très important de discuter, de parler si jamais ça ne va pas.
05:13Sous-titrage ST' 501

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