• il y a 4 mois
Découvrez tout ce qu'il faut savoir sur l'assurance vie et l'assurance décès avec Mohamed El Ouali, Directeur Général Adjoint BU Vie et Bancassurance chez Sanlam Maroc

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00:00FACE À L'EXPERT AVEC SANLAM
00:31Bonjour à vous tous.
00:34S'il est un constat à dresser en commençant cette émission,
00:38ce constat est bien celui-ci.
00:40L'assurance-vie ne cesse de prendre de l'ampleur dans notre pays.
00:46De nos jours, le marché représente quelques 26 milliards de dirhams,
00:50soit autour de 50 % de l'offre globale dans ce domaine bien précis.
00:55Cependant, le fait que ce segment semble interpeller le plus grand nombre
01:00ne doit pas non plus nous faire oublier qu'il s'articule pour l'essentiel
01:04autour d'une clientèle soucieuse du volet épargne-retraite
01:09et aussi autour d'une assurance décès.
01:13Cette police qui permet justement de prévoir sereinement l'avenir
01:18de l'assurance-question et celui de ses enfants.
01:21Aussi, la confiance doit être totale, elle doit être fondamentale
01:26entre l'assureur et l'assuré.
01:29Comment démocratiser encore plus l'assurance-vie au Maroc ?
01:33Voilà la question autour de laquelle s'engage notre débat d'aujourd'hui
01:38avec Mohamed Louali, DGA Business Unit Vie & Banque Assurance
01:44auprès du groupe Sanlam Maroc.
01:47Mohamed Louali, bonjour.
01:48Bonjour.
01:49Merci d'être là, merci d'avoir répondu à notre invitation.
01:52Ma première question d'emblée serait celle-ci.
01:56Qu'est-ce qu'on entend déjà par assurance-vie d'une manière concrète
02:01et en quoi aussi, et ça c'est la question un peu corollaire,
02:05en quoi le contrat d'essai est différent de ce qu'on entend par l'assurance-vie ?
02:11Déjà, merci pour votre invitation.
02:14Merci de commencer par poser cette question-là,
02:17parce qu'effectivement, la plupart des gens ont du mal à faire la différence
02:21entre l'assurance-vie et l'assurance-décès,
02:24probablement parce qu'ils portent une appellation qui est très similaire.
02:28Maintenant, d'une manière très générale,
02:31l'assurance-vie porte sur les risques dont la survenance va dépendre
02:35soit de la survie, soit du décès de l'assuré.
02:39C'est pour ça qu'on parle de deux grandes familles d'assurance-vie,
02:43l'assurance en cas de décès et l'assurance en cas de vie.
02:46L'assurance en cas de décès que vous avez précisé,
02:49c'est l'assurance qui permet de verser un capital initial
02:54dont le montant est initialement défini au niveau du contrat.
03:00Ce capital-là va être versé soit aux bénéficiaires désignés en cas de décès,
03:08soit versé à l'assuré lui-même en cas d'invalidité absolue.
03:14Pour l'assurance-vie, le contrat d'assurance-vie,
03:18c'est un contrat d'épargne sur le moyen et le long terme
03:23qui permet de constituer une épargne ou fructifier un capital.
03:29Comment ça fonctionne ?
03:31Le client ou l'assuré verse régulièrement des cotisations.
03:35Ces cotisations sont revalorisées annuellement
03:38grâce au rendement généré sur ces cotisations.
03:42Dans ces cas-là, quelles sont les conditions à remplir ?
03:46C'est la question que tout le monde se pose.
03:49Quelles sont les conditions à remplir pour ouvrir un contrat d'assurance ?
03:53Je pense qu'il n'existe pas de plafond non plus.
03:56Il est possible d'alimenter cette assurance-vie autant qu'on veut et quand on veut.
04:00Les conditions sont relativement simples.
04:05Il suffit que le souscripteur ait la capacité juridique pour souscrire un contrat.
04:12Il faut qu'il soit majeur, qu'il règle ses paiements
04:15et qu'il ignore le paiement de ses primes qui sont définies.
04:19Il faut qu'il respecte l'âge terme de l'assurance.
04:24Si je prends le cas du décès, le contrat classique sur le marché,
04:28c'est l'âge de 65 ans à 70 ans.
04:31Par contre, pour l'assurance-vie, il n'y a pas d'âge terme et il n'y a pas de plafond.
04:37La personne peut alimenter le contrat autant qu'elle le souhaite.
04:41Cela permet de bénéficier de l'avantage fiscal qui est extrêmement allégé
04:48et aussi de fructifier l'argent sur la base de rendement qui est généré.
04:53Vous avez abordé l'aspect fiscal.
04:55Cela nous amène à nous interroger sur la fiscalité.
04:58Vous avez parlé des contrats d'assurance-vie.
05:01Dites-nous un peu plus de précisions à ce sujet.
05:04Le régime fiscal va dépendre de la nature de l'assurance.
05:09Pour l'assurance-décès, il faut savoir qu'on ne paye pas de taxes sur la prime,
05:14mis à part pour l'assurance-décès emprunteur où il y a une taxe de 10%.
05:18Le capital qui est versé aux bénéficiaires est exonéré des imprimes.
05:23C'est un point qui est important.
05:25Pour l'assurance-vie, on distingue entre deux régimes.
05:29Le premier, quand la personne va verser de la prime à partir de son salaire net,
05:35c'est-à-dire qu'elle a déjà payé l'impôt sur le salaire
05:39et du coup il verse les primes à partir de son compte bancaire.
05:44Dans ce cas-là, il ne va pas payer de l'IR ou l'impôt sur le revenu.
05:51Prenons un exemple.
05:53Quelqu'un a versé 1 million de dirhams.
05:56Au bout d'un moment, le 1 million va passer à 1,2 million.
06:00La plus-value est de 200 000 dirhams.
06:02Donc, il ne va payer l'impôt que sur les 200 000 dirhams.
06:06Mieux encore, si le contrat va au-delà de 8 ans,
06:10même sur les 200 000 dirhams, il ne va pas payer d'impôt.
06:12C'est le premier régime.
06:14Le deuxième régime, c'est quand la personne va cotiser cette fois-ci
06:19dans son salaire brut ou dans son revenu brut.
06:22C'est pour ça qu'on parle des primes qui sont déductibles à la source.
06:26Dans ce cas de figure, il faut préciser que la personne
06:30peut verser jusqu'à 50 % de son salaire brut.
06:34Ce n'est pas rien.
06:36Quand il s'agit d'un salarié ou d'une personne qui n'est pas salariée,
06:40il peut aller jusqu'à 10 % de son revenu.
06:44L'autre avantage également pour la science-vie,
06:47c'est qu'au moment où il va exercer ses droits,
06:50c'est-à-dire que le contrat va arriver à chéance,
06:53il a également droit à un régime fiscal qui est très allégé
06:57avec un taux d'abattement qui peut aller jusqu'à 70 %
07:01de ce qu'il a cotisé, en tout cas de son capital.
07:05Tout ça pour dire qu'effectivement, le système fiscal,
07:09le dispositif fiscal qui est mis par l'État,
07:13il est censé inciter les personnes à aller dans ce sens-là
07:17et à épargner de l'argent.
07:19Où est-ce que nous en sommes aujourd'hui au niveau des supports
07:23sur lesquels sont investis les fonds du contrat généralement établi ?
07:29Sur la question des fonds, on distingue entre deux natures
07:34ou deux catégories.
07:36La première, c'est les fonds en diram.
07:39La deuxième, c'est les fonds qu'on appelle en études comptes.
07:42Les fonds en diram permettent d'avoir la garantie du capital,
07:46c'est-à-dire que la personne au pire, à la fin du contrat,
07:49va récupérer son capital, mais en même temps,
07:52la performance observée sur ce genre de fonds est relativement limitée.
07:57D'ailleurs, avec la succession des crises sanitaires,
08:01des crises économiques qu'on a eues ces dernières années,
08:03les taux de rendement sont relativement à la baisse.
08:06Le choix qui a été fait notamment par Salama Hoque,
08:09c'est plutôt de renforcer le taux de rendement,
08:12justement pour pouvoir accompagner notre clientèle
08:15dans cette phase, on va dire, de hausse de l'inflation.
08:18D'ailleurs, on a servi un taux de rendement au titre de 2024
08:21de 3,75 %, qui nous permet de se situer dans la fourchette haute,
08:27on va dire, des taux de rendement du marché.
08:30La deuxième catégorie, c'est plutôt les fonds en unité de compte.
08:35Ce sont des supports qui sont investis sur des actifs financiers et immobiliers.
08:41Cette fois-ci, il n'y a pas de garantie de capital,
08:44mais en contrepartie, la performance est nettement supérieure
08:48par rapport à celle qui est observée par rapport aux fonds en capital.
08:53Quand on regarde un peu la tendance sur le moyen, sur le long terme,
08:58plutôt le train d'idée aussi.
09:00Donc, l'investissement en unité de compte reste le levier le plus rentable
09:06en comparaison par rapport aux fonds en direct.
09:10D'ailleurs, au niveau de Salam, on a lancé en 2024 un produit innovant sur le marché
09:16qui est un produit de retraite, qui allie les deux avantages,
09:21avantages notamment de l'assurance-vie, l'avantage fiscal qu'on a évoqué tout à l'heure,
09:26et qui va permettre à l'assuré d'accéder à la performance financière
09:31des marchés financiers.
09:33Vous avez souligné tout à l'heure, vous avez évoqué un peu la crise sanitaire.
09:36Est-ce que vous avez aperçu, peut-être en ce moment-là,
09:39durant cette période, une certaine prise de conscience chez les Marocains
09:43quant à l'importance de souscrire peut-être une assurance-vie ?
09:46Tout à fait, vous avez raison.
09:48Avant, effectivement, les gens n'avaient pas forcément le réflexe de se dire
09:53pourquoi je souscris, que ce soit l'assurance-décès pour moi ou pour mes proches,
09:59ou pourquoi je constitue un épargne.
10:01Mais ce qu'on a dû constater ces dernières années, notamment avec le Covid,
10:06parce qu'on a eu malheureusement tous parmi nos proches un drame,
10:11on l'a vécu, et effectivement, il y a eu une sorte de prise de conscience
10:15qui a été constatée justement au niveau de la population marocaine.
10:19Alors on va parler maintenant des différents taux de pénétration des marchés,
10:23d'une manière générale, là aussi d'une manière globale.
10:26On sait que le Maroc occupe pratiquement le premier rang au niveau du monde arabe,
10:30le troisième à l'échelle de l'Afrique, après l'Afrique du Sud et la Namibie.
10:34Quelle est justement la part de la contribution de l'assurance-vie d'une manière générale
10:39et peut-être qu'est-ce qui pourrait faire la différence ici par rapport à ailleurs ?
10:43Alors, vous l'avez évoqué tout à l'heure, le marché marocain,
10:49à fin 2023, il a fait à peu près 57 milliards de chiffre d'affaires.
10:54Le segment vie contribue à une hauteur de plus ou moins de 50 %,
10:58et surtout c'est un segment qui est porteur,
11:01qui a pratiquement doublé de volume depuis 2016.
11:07Alors on ne peut que se réjouir de cette belle performance.
11:11Malheureusement, quand on entre un peu plus dans le détail de cette performance-là,
11:15qu'est-ce qu'on constate ?
11:17On constate d'abord qu'elle est dominée principalement par le secteur bancaire.
11:23Ça veut dire qu'il y a une tranche de la population qui n'est non bancarisée,
11:27notamment qui n'est pas forcément bien adressée.
11:30On constate également que sur le décès, elle ne représente que 13 %.
11:37Et quand on creuse davantage,
11:41quand on regarde que ce volet décès,
11:43il est dominé principalement par l'assurance décès emprunteur,
11:47qui est importante,
11:49qui permet de la prise en charge du capital restandu
11:53par l'assurance en cas de décès de l'emprunteur,
11:58mais qui ne permet pas forcément d'avoir une couverture additionnelle
12:02à la personne en cas de décès, et surtout à ses proches.
12:06Le troisième constat, c'est que l'assurance vie,
12:12elle est dominée par ce qu'on appelle nous la collecte patrimoniale,
12:18c'est-à-dire des personnes qui ont les moyens
12:21et qui utilisent l'assurance vie justement pour diversifier leurs investissements.
12:26Et la part des personnes qui, on va dire, s'inscrivent sur le long terme,
12:31notamment pour préparer leur retraite, reste relativement réduite.
12:37Et le quatrième constat, c'est que le secteur ou le segment vie
12:42commence à connaître un essoufflement,
12:45parce qu'à la fin de 2023, par exemple,
12:47le volume du segment vie n'a augmenté qu'à peine de 2 %.
12:55Alors tout ça pour dire que le segment vie,
12:59je pense qu'on n'a pas encore tiré le plein potentiel de ce segment-là
13:03et qu'il y a une forte population aujourd'hui qui n'est pas forcément bien adressée.
13:08Je pense aux jeunes, je pense à la classe moyenne,
13:12je pense aux populations les plus vulnérables, justement les femmes.
13:16Justement, comment toucher précisément ces différentes cibles ?
13:19Moi, je pense qu'il y a plusieurs leviers.
13:22Le levier le plus naturel, c'est justement comment vulgariser
13:28démocratiser, sensibiliser cette population-là.
13:32Je pense qu'il y a un travail qui est déjà engagé par le secteur,
13:36par la tutelle, mais qui ne reste pas forcément suffisant.
13:40Et justement, je pense que le rôle des médias,
13:43ils ont un rôle important dans ce sens-là pour continuer de sensibiliser,
13:48expliquer d'une manière relativement simple le rôle de l'assurance-vie.
13:53Le deuxième levier, c'est l'innovation.
13:57Quand on dit innovation, c'est innover pour forcément aller trouver,
14:03répondre d'une manière concrète aux besoins de la population,
14:07avec des solutions innovantes.
14:09Et dans ce sens, je vais donner juste un exemple
14:11au niveau de Salam ces dernières années.
14:14On a lancé un produit d'essai.
14:16Tout à l'heure, j'ai évoqué l'âge terme de 65 ans à 70 ans.
14:20Concrètement, quelqu'un qui va payer une prime pour être couvert,
14:24il peut payer la prime pendant 20-30 ans.
14:27Une fois qu'il arrive à l'âge de 70 ans,
14:29on va lui dire, monsieur, vous êtes toujours en vie,
14:31marhaba, vous n'êtes plus assuré.
14:33Donc, ce qu'on a mis en place nous comme produit,
14:35c'est de dire non, vous pouvez être assuré à vie.
14:39Donc, on a mis en place un produit où le client peut être assuré à vie.
14:44Dans le même sens également, pour rester dans l'exemple du décès,
14:48pareil, la personne peut verser une prime pendant 20-30 ans
14:53ce qu'on appelle au niveau de décès, c'est un son perdu.
14:56Donc, la personne se retrouve à la fin en payant la prime
15:00sans forcément être indemnisé.
15:03Donc, on a donné la possibilité à l'assuré de récupérer la prime
15:08à partir d'un certain moment.
15:11Le troisième levier qui est, à mon sens, également important,
15:14c'est la digitalisation.
15:16La digitalisation dans le sens où on utilise les nouvelles technologies
15:20justement pour simplifier au maximum les démarches,
15:24simplifier au maximum les process de subscription, d'indemnisation
15:29et pour ramener les personnes à faire les choses d'une manière plutôt fluide.
15:35Voilà, l'heure est venue de terminer pratiquement cet entretien
15:41et l'heure est venue également de remercier Mouhammed El Wali,
15:46DGA Business Unit V au niveau de la banque d'assurance
15:52auprès du groupe Sanlam.
15:54Merci beaucoup Mouhammed El Wali.
15:56Merci plutôt à vous.
15:57Merci d'avoir répondu à nos questions, à notre invitation par là-même
16:00et merci à vous de nous avoir suivis.

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