[#Exclusif] Geoffroy Foumboula : « C’est démagogique que d’appeler à voter oui ou non au référendum sans connaitre le texte »

  • il y a 3 mois
[#Exclusif] Geoffroy Foumboula : « C’est démagogique que d’appeler à voter oui ou non au référendum sans connaitre le texte »

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00:00Merci pour l'invitation d'abord Mediatime à intervenir sur leur fréquence.
00:2211 mois après la prise du pouvoir par les militaires,
00:26s'il fallait parler du bilan du point de vue politique, économique et social, je le présenterais de la façon suivante.
00:34Du point de vue politique, ce bilan est appréciable par la nature des organes mis en place mais surtout leur composition.
00:42Des organes qui ont un caractère inclusif,
00:46quoiqu'étant dans des proportions non équilibrées et avec une forte présence des acteurs politiques,
00:54et singulièrement ceux du système déchu.
00:58Mais nous avons des organes au sein desquels on retrouve tout le monde,
01:02les acteurs de la société civile comme moi, des acteurs politiques du système déchu,
01:06des acteurs politiques opposés au système déchu,
01:10les religieux, les traditionnalistes, les peuples autochtones,
01:14les défenseurs des droits humains comme SOS Prisonnier qui est avec moi,
01:18le président d'SOS Prisonnier dans M. Lionel Ndunga qui est avec moi ici au Parlement.
01:22Du point de vue des organes politiques, on peut dire que c'est un succès
01:30parce que ça rend avec ce que nous avons observé tout au long des dernières années
01:34où les différents organes qui géraient le pays étaient majoritairement composés de ceux appartenant à un bord,
01:44et c'était le PDG.
01:46Du point de vue économique, cela s'apprécie déjà par, premièrement,
01:52le contenu du projet de loi de finances que nous avons reçu.
01:56C'est important de le dire.
01:58Quand nous recevons le projet de loi de finances,
02:02nous observons certains indicateurs qui ont été interpellants pour nous.
02:10Voyez-vous, quand on parle par exemple des participations de l'État,
02:14dans le projet de loi de finances, les participations de l'État ont connu une croissance en prévision de plus de 300 %.
02:22Cela veut simplement dire qu'apparemment, ces participations-là, avant le 30 août, prenaient une autre destination.
02:32Et après le 30 août, à la lecture de la loi de finances,
02:35ces participations ont retrouvé en réalité leur destination,
02:39qui est la loi de finances qui demeure les comptes de l'État.
02:44C'est pareil pour beaucoup d'autres taxes.
02:46On a par exemple cette taxe pour laquelle je me barre, pour qu'on puisse la supprimer,
02:50c'est celle sur les prélèvements bancaires.
02:53Dans la loi, cette taxe, en matière de prévision, a connu une augmentation de plus de, si je ne me trompe pas,
03:03on était pratiquement à plus de 10 000, 20 000 %.
03:08Ce qu'on nous prélevait lors des retraits, dans les institutions, les maisons de crédit,
03:15un montant, un pourcentage, je pense 5 %, quand on dépassait 5 millions, quelque chose comme ça.
03:22Mais apparemment, cet argent prenait une autre destination.
03:25Cela n'est pas dans les caisses de l'État.
03:28Et là, le ministère de l'Économie et celui des comptes publics ont ramené ces ressources-là dans les caisses de l'État.
03:37On a à côté de ça le fait que l'État gabonais, pour la première fois depuis que le Gabon est Gabon,
03:43arrive à contrôler au moins 25 % du pétrole produit sur son territoire.
03:51Chose qui ne s'était jamais faite parce que les gabonais, l'État gabonais,
03:56s'étaient accommodés à ne se contenter que des taxes reversées par les compagnies pétrolières.
04:04On a Fly Air Gabon qui est aujourd'hui la compagnie gabonaise de retour.
04:11On a le perroquet vert qui, dorénavant, est dans les airs.
04:16Donc on peut dire quand même que du point de vue économique, il y a une embellie.
04:20Et derrière ça, vous avez tous ces projets qui sont en cours, qui sont définis dans la loi de finances.
04:26Je parle des routes que l'on peut voir en béton, en goudron, à d'autres endroits.
04:32Donc c'est autant d'éléments qui nous rassurent.
04:36Du point de vue social, le premier texte que nous avons reçu au niveau du Parlement de transition,
04:42le tout premier texte, était le texte portant modification de la loi sur la commission nationale des droits de l'homme.
04:51Cette commission, sous le système de CHU, était la commission la plus marginalisée,
04:55quoiqu'ayant le point le plus important quand même, le volet des droits de l'homme.
05:00Le président de la transition, dès qu'il est arrivé, et vous avez pu l'observer,
05:03après la libération de Jean-Rémi Yamé et de bien d'autres acteurs arbitrairement incarcérés,
05:09le président de la transition a envoyé, avec l'exécutif, ce texte-là,
05:15pour inviter les parlementaires à rapidement se prononcer sur la question des droits de l'homme,
05:20afin de rehausser le statut de cette commission.
05:24Les membres de la commission des droits de l'homme ont quasiment reintégré les juges constitutionnels.
05:31Leur statut a été renforcé. Ils ont eu une immunité.
05:35Les moyens qui doivent leur être cédés ont été renforcés.
05:40Le dispositif visant à choisir les membres de la commission a été plus inclusif dans cette loi.
05:49C'est-à-dire que le prochain bureau de la commission des droits de l'homme sera un bureau inclusif,
05:55avec des personnes qui seront protégées du point de vue de la loi.
06:04Non, tout ne va pas pour le mieux dans le meilleur de monde.
06:07Parce qu'il faut commencer par savoir d'où nous venons déjà.
06:11Nous venons des abîmes.
06:14Et on ne peut pas sortir des abîmes pour, je veux dire, un paradis.
06:20En quelques mois, il faut aussi qu'on soit réaliste.
06:23C'est un challenge qui va être élevé progressivement.
06:28Il est question premièrement d'abord de stabiliser la situation sociale, économique, politique également du pays,
06:38avant que de prétendre améliorer ces différentes situations.
06:43Je pense que ce qui est fait présentement tend d'abord à stabiliser cela,
06:48à revenir à des indicateurs assez raisonnables,
06:52avant que d'aspirer sur le moyen long terme, pourquoi pas, à une amélioration à ce niveau.
07:01C'est qui, ce problème ?
07:04On ne peut pas le résoudre.
07:06Mais il faut reconnaître, s'il y a aussi des manières différentes de résoudre ce problème,
07:10il est important de s'assurer qu'il ne soit pas une situation où les gens se retrouvent sans d'autorisation.
07:19Et ce que c'est impératif, c'est qu'on a une capacité de réparer ces choses,
07:24C'est un challenge qui va se relever, qui va être relevé progressivement.
07:29Il est question premièrement d'abord de stabiliser la situation sociale, économique, politique également du pays,
07:39avant que de prétendre améliorer ces différentes situations.
07:44Je pense que ce qui est fait présentement tend d'abord à stabiliser cela,
07:48à revenir à des indicateurs assez raisonnables, avant que d'inspirer sur le moyen long terme, pourquoi pas, à une amélioration à ce niveau.
08:06En fait, ce qu'il faut dire, c'est que les parlementaires dont vous parlez ne sont pas qu'issus du volontaire.
08:13Bon nombre des parlementaires de la transition, j'entends Sénat et Assemblée nationale, et même d'autres institutions, appellent à voter pour le OUI.
08:23Chose que je trouve qui tombe sous le coup du non-sens, en ce qui me concerne.
08:29Je trouve un peu démagogique, loin d'indexer les collègues, parce que nous avons, en tant que parlementaires, d'abord cette mission d'éduquer.
08:40Il est question de restaurer les mentalités des Gabonais.
08:44Et restaurer les mentalités des Gabonais, c'est de ramener nos compatriotes à la norme.
08:49La norme, c'est de se prononcer en connaissance de cause.
08:53On ne peut pas inviter des compatriotes à voter OUI ou NON pour une chose dont ils n'ont pas connaissance.
09:02Là encore, c'est simplement parce qu'il y a une forte confusion entre les différentes élections.
09:11Parce que beaucoup vont dire on invite à voter OUI pour soutenir le président de la transition.
09:16Mais non, dans le cas du référendum, ce n'est pas le président de la transition qui est candidat.
09:21Le candidat, c'est la Constitution, c'est son contenu.
09:25Et c'est le candidat qui s'exprime justement à travers son contenu.
09:30Qui nous parle à travers les différents articles.
09:33Mais le candidat qui est la Constitution, on ne le connaît même pas.
09:36On ne connaît pas à quoi il ressemble.
09:38Il ne s'est jamais exprimé parce qu'on n'a pas encore lu.
09:40Au nom de quoi peut-on voter pour une personne ou voter contre une personne
09:46alors qu'on n'a même pas encore écouté cette personne ?
09:48On n'a même pas encore vu.
09:50On n'a pas encore analysé la pertinence de son discours
09:54qui, je le rappelle, dans le cadre de la Constitution, de référendum, c'est la Constitution.
09:59Donc, attendons que la Constitution soit soumise à notre appréciation.
10:04Encore plus, ce qui est surtout venant de nous parlementaires,
10:08c'est que ce texte-là va passer par le Parlement.
10:14Mais comment est-ce que nous-mêmes parlementaires,
10:17censés examiner ce texte,
10:20n'ayant pas encore entre nos mains, n'ayant pas encore procédé à son examen,
10:24nous pouvons commencer à parcourir le pays pour dire
10:26votez oui, votez non, votez oui, votez non.
10:29Je prends un cas simple.
10:32Si le texte dit, par exemple,
10:34parce qu'il y a la volonté du président de la transition,
10:37mais ce n'est pas le président de la transition qui rédige l'avant-projet,
10:41il a confié ce travail au comité constitutionnel.
10:44Si de là-bas, le comité constitutionnel, par exemple, dans le cadre de ses travaux,
10:48et rappelons que les décisions du dialogue ne sont pas des décisions souveraines,
10:52décide par exemple que le mandat est de deux ans pour un président de la République.
10:57Mais vous avez déjà invité à voter pour.
11:01On voit que ça tombe sous le coup du non-sens.
11:03Si on dit là-bas, on a changé les critères pour être candidat aux élections,
11:08ou bien être inscrit sur les listes électorales, il faut avoir les yeux bleus.
11:12Vous avez déjà invité à voter pour.
11:15Et quand on lit, par exemple, les conclusions du dialogue,
11:19quand on parle de la Cour constitutionnelle,
11:21parce qu'on a recueilli les avis de plusieurs compatriotes,
11:26au nombre des conclusions, on a par exemple ceux qui estiment
11:30qu'au niveau de la Cour constitutionnelle,
11:32les neuf juges constitutionnels doivent être nommés trois par le président,
11:36trois par le président de la République, trois par le président du Sénat,
11:38trois par le président de l'Assemblée.
11:41D'autres estiment qu'ils doivent être renouvelés au un tiers.
11:45D'autres estiment qu'ils doivent tous être choisis par leur père magistrat.
11:51Bon, quand vous invitez à voter oui,
11:54s'agissant par exemple de la Cour constitutionnelle,
11:56vous savez que dans la constitution qui va arriver,
11:59c'est laquelle de ces conclusions qui a été retenue pour les juges constitutionnels ?
12:04Un fait simple.
12:06Donc, attendons que la constitution arrive pour ne pas paraître ridicule.
12:11Donc, je pense qu'à ce niveau, il faut que les uns et les autres se ressaisissent,
12:16que l'exécutif qui est demandeur invite à voter oui lors du référendum,
12:22ça peut encore se comprendre parce qu'il est demandeur.
12:26Mais pour les partis politiques, les acteurs, les parlementaires,
12:29les acteurs de la société civile qui disent il faut voter oui, il faut voter non,
12:34ils s'appuient sur quoi ?
12:36Sortant de cette démagogie pour amener les bonnes pratiques.
12:40Les bonnes pratiques, c'est d'attendre le texte
12:42et de se prononcer en connaissance de cause.
12:44Le président Marc, lui, s'exprime en tant que parlementaire d'abord
12:56et non en tant qu'acteur de la société civile parce que
12:59je pense que c'est le collectif des cadres ou des parlementaires de la province.
13:03Donc, c'est dans le cadre parlementaire.
13:06Si, si, ou non, parce qu'on ne s'est pas aussi concerté sur la question.
13:09Mais je pense que la posture que j'adopte, elle est valable pour tout le monde.
13:16C'est de nous appeler simplement à la ressaisie
13:19parce que nous devons être des modèles.
13:22Nous devons justement faire œuvre pédagogique.
13:25On peut penser bien faire en anticipant le oui et appeler à voter pour le oui,
13:32mais ça peut produire l'effet inverse et c'est ce qui se passe.
13:35Quand d'autres personnes sortent pour appeler à voter non,
13:38ce n'est pas tant qu'ils sont contre la constitution,
13:42mais ils invitent à voter non parce que simplement,
13:46ils se retrouvent dans une situation gênante
13:49ou comme s'ils sont forcés à apporter leur appui à quelque chose qu'ils ne connaissent pas.
13:57Et cette proportion, proportion à inviter à voter oui,
14:02toute azimuth est en train aujourd'hui de radicaliser certains sur le non,
14:09simplement parce que c'est la réponse qu'ils veulent apporter à ceux qui veulent voter oui.
14:13Donc je pense qu'on gagnerait tous à attendre la période électorale,
14:18surtout que le référendum est une élection et là j'en insiste.
14:22Le référendum est une élection.
14:24Comme toute élection, elle est encadrée par la loi
14:28et la loi définit une période de campagne.
14:32Or là, on a des personnes qui violent la loi,
14:36qui commencent à mener une campagne en dehors des délais,
14:40et ça c'est assez dangereux pour un pays
14:44qui s'est fixé pour l'objectif de restaurer les institutions.
14:53Oui, mais le calendrier est connu de tout le monde
14:55et le constat fait par le docteur Jean-Délord Biyugé est tout à fait clair.
15:00Il y a un rétard à ce niveau parce que la constituante devait être effective.
15:08Maintenant la question est celle de savoir le rétard, il est dû à quoi ?
15:11Il y a forcément aussi eu une chaîne.
15:15Les comités constitutionnels et autres, selon quand on regarde le calendrier,
15:20le chronogramme, ont été mis en place également dans un contexte spécifique.
15:26Je pense que les travaux étant toujours en cours, je présume,
15:31au niveau du comité constitutionnel parce qu'officiellement,
15:34le rapport, l'avant-projet n'a pas encore été remis au chef de l'État.
15:38Je pense que tous ces organes-là à leur niveau doivent conjuguer leurs efforts
15:43pour qu'on essaie de réduire au maximum ce délai-là.
15:49C'est là où nous pêchons tous, que ce soit les partis politiques et autres.
15:59Logiquement, on devait être présentement en train de faire d'abord
16:04des campagnes de sensibilisation sur les recommandations du dialogue
16:09parce que le rapport a été remis.
16:11Au lieu d'appeler à voter oui ou non contre le référendum,
16:14on devait être en train de sensibiliser les gabonais sur le contenu des conclusions
16:20parce que bon nombre de ces conclusions serviront de cadre
16:24pour la rédaction du référendum.
16:27Mais on est en train de faire l'inverse.
16:30Au lieu d'entretenir également d'autre part les compatriotes
16:34sur la notion du référendum, qu'est-ce que c'est un référendum ?
16:38Comment est-ce qu'on s'y prend ainsi de suite ?
16:40On est en train d'appeler à voter oui ou non
16:44sans pour autant expliquer aux compatriotes de quoi il est question,
16:47comment ça va se faire.
16:48Bon, nous on essaye sur nos réseaux d'apporter des éléments de réponse,
16:54de continuer à sensibiliser et autres sur cette question,
16:58mais je pense que cela doit arriver de tirer un caractère officiel
17:03où les médias, les autorités se mettent réellement en campagne
17:07pour expliquer aux compatriotes ce que c'est un référendum,
17:10mais et surtout pour expliquer aux compatriotes
17:14l'intérêt de telle ou telle conclusion
17:17compte tenu dans le rapport du dialogue.
17:24Et ça peut aussi produire l'effet inverse.
17:26Pour une population qui sort d'un choc,
17:32de 60 ans de choc,
17:35et demande à sa dernière de s'engager sans trop comprendre,
17:39par mesure de prudence, ça peut produire l'inverse
17:40où la population décide de militer pour le non
17:43parce qu'ils ne comprennent pas et ne veulent plus prendre le risque
17:47de voter juste parce qu'on demande de voter.
17:50Bon, je pense que, comme je le disais tout à l'heure,
17:52on a tout intérêt à éviter que cette situation ne se produise.
17:57Et pour l'éviter, il faut beaucoup sensibiliser nos compatriotes
18:00sur ce référendum, sur les conclusions du dialogue
18:05dont certaines recommandations seront assurément retenues
18:09dans l'avant-projet de constitution
18:12et assurément dans la constitution qui va être analysée,
18:15examinée au niveau de la constituante,
18:18qui sera composée à ce qui se dit,
18:21à ce qui a été présenté dans le chronogramme par les parlementaires.
18:30Non, je n'ai pas accusé, je l'ai démontré,
18:33et c'est scientifique.
18:35Ce que j'ai démontré, c'est l'objet de la requête adressée à la Cour,
18:39c'est que le ministère, le ministre de l'Intérieur
18:42convoquait le collège électoral pour une opération de révision
18:47sur une durée, je pense, de 7 ou 10 jours,
18:50alors que la loi exigeait que cela soit au moins 30 jours.
18:55Ça, c'est l'un des aspects pour lesquels, justement, j'ai saisi la Cour.
19:02Et quoi que la Cour ait rejeté ma requête,
19:06mais elle a rejeté du fait que le ministère lui-même
19:09avait corrigé sa copie en pondant un autre arrêté
19:16où le ministère changeait la période.
19:19Donc le premier arrêté était sur 7 ou 10 jours,
19:22le ministère a produit un autre arrêté
19:25où la période était maintenant sur 30 jours.
19:28Voilà, donc c'était dans ce contexte-là.
19:33C'est justement ça, le danger, c'est l'éventualité.
19:36On ne va pas aussi dire que les élections ont toujours été parfaitement organisées,
19:40même quand c'était une co-gestion,
19:42ministère de l'Intérieur, Commission électorale.
19:45Il y a des manquements partout,
19:46mais je pense qu'il ne faut pas se précipiter.
19:49Surtout, de là où nous revenons,
19:52sachant que ce qui a conduit au coup d'État,
19:54ce sont des élections tronquées, un processus électoral tronqué,
19:58il faut éviter au maximum
20:00que l'on ne reparte avec les mêmes a priori,
20:03dès dans un contexte où on a le sentiment
20:06que le processus électoral est tronqué.
20:09Tronqué, il ne veut pas forcément dire fraude.
20:11Tronqué, c'est la façon dont les choses sont organisées.
20:15Si la loi dit c'est 30 jours pour la révision,
20:19on ne saurait en mettre 10 ou autres.
20:22Donc c'est vraiment à ce niveau
20:24qu'il faut que l'exécutif, le législatif et le judiciaire
20:28conjuguent leurs efforts pour rassurer nos compatriotes.
20:39L'utilité, oui, chaque parlementaire est utile.
20:42Utile, on ne sous-entend pas forcément qu'on le devienne
20:46du fait d'appartenir à la majorité lors de l'adoption des textes.
20:52Utile revient par rapport à la pertinence
20:55des éléments que l'on expose.
20:57Moi, il m'est arrivé de me retrouver seul à voter
21:00contre une loi, tout seul,
21:02comme la loi de finances et d'autres textes.
21:05Mais cela ne sous-entend pas que c'est un vote qui est inutile.
21:09Non, c'est un vote qui est utile.
21:11La démocratie, oui, parce que je n'ai pas souvenir
21:14qu'ici, depuis que je suis arrivé,
21:16un parlementaire ait été menacé avec une arme
21:19ou contraint de voter tel ou tel texte de loi.
21:24Je pense que c'est souvent nous-mêmes
21:26qui nous mettons cette pression, en tant que parlementaires,
21:29soit en reconnaissance, par reconnaissance,
21:32du fait d'avoir été nommé,
21:34ou par crainte de perdre peut-être un privilège.
21:38Et nous nous disons que, bon,
21:40toute chose que l'on reçoit de l'exécutif,
21:42il faut qu'on le valide,
21:44parce qu'il faut qu'on la valide en validant cette chose-là.
21:48C'est conforter notre soutien à l'exécutif.
21:52Mais je pense qu'en nous nommant l'exécutif,
21:56attendons-nous de la critique.
21:58Sinon, en fait, l'exécutif, ça ne servirait à rien
22:01de nommer des parlementaires.
22:03Et dans ce sens, nous devons jouer notre rôle,
22:06le rôle du Parlement,
22:08le rôle du pouvoir exécutif.
22:11Il n'y a pas de solidarité entre le pouvoir exécutif,
22:16le pouvoir législatif et le pouvoir judiciaire.
22:19Il y a une solidarité au sein du pouvoir exécutif.
22:22Solidarité gouvernementale, j'entends.
22:25Il n'y a même pas une solidarité au sein du pouvoir législatif.
22:29Parce que chaque parlementaire,
22:31au nom de l'humilité parlementaire qui lui est concédée,
22:37chaque parlementaire joue son rôle de façon libre.
22:41On n'est pas venu ici en groupe.
22:44Il n'y a pas de groupe parlementaire déjà.
22:46Il faut simplement que chacun joue son rôle.
22:49Et je pense que c'est de cette façon
22:51que l'on peut prétendre être le mieux reconnaissant
22:56envers l'autorité de nomination
22:58et non se dire que tout ce qui vient de l'exécutif
23:01est forcément la volonté de l'autorité de nomination
23:04et que nous devons toujours voter haut la main.
23:06Moi, je ne m'inscris pas là-dedans.
23:08Nous, en tant que parlementaires,
23:10nous sommes des conseillers pour l'exécutif.
23:13Nous sommes un autre filtre pour l'exécutif
23:16en matière de texte après le conseil des ministres.
23:19Le conseil des ministres est le premier filtre.
23:22Le parlement est le second filtre
23:24pour permettre à l'autorité de nomination
23:27d'avoir la meilleure décision.
23:30Maintenant, si le parlement se comporte
23:32comme le gouvernement, en se disant
23:35le gouvernement a validé, a adopté en conseil des ministres
23:38tel projet de loi,
23:39donc nous aussi, comme le gouvernement a adopté
23:42on doit aussi adopter de la même façon.
23:45Je me dis, ça devient assez dangereux
23:47et moi, je ne m'inscris pas dans la dangerosité.
23:50Je serai toujours le plus factuel possible.
23:54Je suis parlementaire.
23:56C'est un travail qui est scientifique.
23:58Vous m'amenez un texte,
23:59peu importe le porteur du texte,
24:01je regarde le contenu.
24:02Si le contenu est bon, je vote pour.
24:05Si le contenu est mal, je le dénonce
24:07et je vote contre.
24:08Voilà, aussi simple que ça.
24:13Un mot de fin
24:15Un mot de fin, c'est continuer à inviter
24:19ces milieux de gabonais à déjà suivre l'actualité sur GMT
24:25parce que vous arrivez à vous distinguer chaque jour
24:28par le contenu de vos articles
24:31mais surtout la promptitude.
24:33Vous ne caressez personne dans le sens du poil.
24:36Moi, GMT, ce sont mes frères, ce sont mes sœurs
24:40mais n'empêche, quand ils décident de tirer sur ma personne,
24:43ils tirent dessus.
24:45Donc c'est ça également.
24:47Quand on est média,
24:49il faut accepter pour nous qui sommes aujourd'hui
24:53des personnalités,
24:55il faut accepter toute forme d'observation,
24:58toute forme d'article
25:00tant que ça ne part pas dans la diffamation,
25:03la délation, les enjures et tout ça.
25:07Restons concentrés en tant que compatriotes.
25:10Revenons à la bonne pratique.
25:12La bonne pratique, c'est d'être,
25:14comme on disait les chrétiens des Bérets,
25:16comme c'est dit dans la Bible,
25:18qui analysait tout ce qu'on leur disait.
25:20Ils n'acceptaient pas tout.
25:22On dit, ils écoutent et ensuite ils partent regarder
25:25que disent les écritures
25:27par rapport à ce que X ou Y a dit.
25:29Et moi, c'est ce que je fais en tant que chrétien.
25:32Quand je reçois un texte,
25:34ce n'est pas ce que le président a dit,
25:36le ministre a dit.
25:38Oui, ils ont dit.
25:40Je vais vérifier dans le texte
25:42si c'est en phase avec les aspirations
25:45du plus grand nombre.
25:47Si ce n'est pas en phase, comme je l'ai dit,
25:49même seul, je vote contre.
25:51Quand j'estime que c'est en phase, je vote pour.

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