Que mangent les sportifs des JO ? Le chef trois étoiles Alexandre Mazziaa a été chargé de préparer les repas au village olympique. L'ancienne championne de judo Véronique Rousseau est aujourd'hui diététicienne-nutritionniste du sport à l'Institut national du sport (Insep).
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00:00Courgette, vapeur ou hamburger, on a nous-mêmes parfois un peu de mal à gérer notre alimentation.
00:06Alors imaginez les athlètes olympiques.
00:08Entrons ce matin dans la cuisine des sportifs et même dans le restaurant du village olympique
00:14avec nos invités Véronique Rousseau et Alexandre Mazia.
00:17Bonjour à tous les deux.
00:18Bonjour.
00:19Alexandre Mazia, chef triplement étoilé à Marseille avec votre restaurant AM.
00:23C'est vous qui avez préparé les menus du village olympique avec deux autres grands
00:28chefs Amandine Cheniot et Akram Benalal.
00:30Et vous savez de quoi on parle puisque vous avez joué vous-même au basket à haut niveau.
00:35Un petit peu, tout à fait.
00:36Véronique Rousseau, vous êtes ancienne championne de judo, vous êtes diététicienne nutritionniste
00:41aujourd'hui à l'INSEP, l'Institut national du sport de l'expertise et de la performance.
00:46Et je précise d'ailleurs tous les deux que vous avez porté la flamme olympique pendant
00:50le relais cette année.
00:51Sportifs ou non, appelez-nous au standard d'Inter 0145 24 7000 et écrivez-nous avec
00:57l'onglet « Réagir » de l'application de France Inter.
01:01Alexandre Mazia, faites-nous saliver d'abord.
01:03C'est quoi le menu aujourd'hui au village olympique ?
01:05Aujourd'hui, on a une recette phare qui est une recette autour de pois chiches comme
01:11un houmous légèrement avec une eau de verveine montée, qui est satinée, qui est brillante
01:18avec un condiment en petit pois, une betterave fumée avec ce sucre résiduel de la betterave,
01:25des anneaux olympiques qui sont faits avec un pain au céréal parce qu'on voulait vraiment
01:29que ces anneaux puissent avoir une structure et une texture au plat, et un lait de poisson
01:33fumé qui nous rappelle un peu les embrans marins, notre territoire, et ça c'est formidable.
01:38C'est l'un des plats phare qui est aujourd'hui au menu du restaurant, que vont pouvoir manger
01:43les athlètes olympiques.
01:44Un autre plat dont vous êtes particulièrement fiers ?
01:47Faire tous, tout ce qu'on a réussi à préparer nous à côté, mais il y a le tapioca aussi,
01:53le tapioca qui a été apporté avec un bouillon de légumes réduit par trois fois qui apporte
01:58cette onctuosité et aussi cette longueur en bouche, et puis avec un merlu brûlé au
02:03saté qui apporte cette torréfaction, ce côté légèrement fumé qui sont les traceurs
02:08de notre empreinte au restaurant.
02:09Moi j'ai déjà faim !
02:11Véronique Rousseau, j'imagine qu'entre une gymnaste et un altérophile, évidemment
02:16les besoins ne sont pas les mêmes, il faut qu'il y en ait pour tout le monde au restaurant
02:21du village olympique ?
02:22Oui, je crois qu'il y en a pour tout le monde au village olympique, c'est-à-dire qu'il
02:25y a différence d'apport énergétique entre une gymnaste qui aura probablement moins d'apport
02:30énergétique qu'un autre sportif avec une masse musculaire assez élevée et des longues
02:37durées au niveau de l'entraînement.
02:40Donc il y a souvent ça, il y a des différences au niveau des apports en protéines et en
02:46fonction de la sollicitation musculaire, mais il y a aussi des différences au niveau de
02:51la dépense d'énergie, au niveau des apports énergétiques, donc ça fait les grosses
02:55différences au niveau des sportifs.
02:57Et c'est pour ça, Alexandre Mazia, que vous avez fait, je crois conçu avec vos acolytes
03:01plus de 500 recettes, c'est ça pour la quinzaine ?
03:04Oui, moi ça fait deux ans que je travaille avec nutritionniste, médecin du sport, je
03:07parle en préparateur physique, mentaux, moi pour moi ça m'intéressait de comprendre
03:11aussi la performance avant, pendant et après, surtout pour la récupération et c'est vrai
03:16que c'était un lentouloir parce qu'on ne connaissait pas trop au départ nos missions
03:19et c'est vrai que le spectre est assez large pour en arriver à une douzaine qui sont proposées
03:26pendant la durée des Jeux.
03:27Je pense que c'était nécessaire ce travail-là et qui nous a permis justement de donner le
03:31meilleur pour les athlètes.
03:33Quel a été le cahier des charges ? Il était très précis.
03:36Figurez-vous que nous, pour notre part, parce qu'il y a la Neffle où on est accompagné
03:39par Sodexo Live, où tous les athlètes du monde entier peuvent trouver tous ces apports
03:43besoins nutritionnels et nutritifs, puis nous on est à l'entrée du village, à l'entrée
03:49de la Neffle où on propose des recettes phares, des recettes qui sont dans l'empreinte de
03:55nos écritures culinaires pour nos restaurants et moi mon cahier des charges était simple.
03:58C'est-à-dire que je n'avais pas de cahier des charges, j'étais là pour proposer, mettre
04:04en avant notre territoire, la gourmandise et la gastronomie française sur le village.
04:08Et c'est vrai qu'avec ce travail qui a été fait avec les nutritionnistes, les médecins
04:11du sport, ça m'a permis évidemment de pouvoir faire un travail différent mais très complémentaire
04:16par rapport à ce que l'on faisait, d'approfondir mes compétences, mes connaissances au service
04:21des athlètes.
04:22Donc là ce que vous avez c'est des recettes justement qui vont dans ce cadre-là, c'est-à-dire
04:25qu'ils peuvent déguster avant, pendant et même après, donc ça n'a aucune influence
04:30et par contre l'influence que ça a c'est de la gourmandise et le plaisir et ça c'est
04:33une des formes.
04:34Et le plaisir, on va en parler parce que c'est une notion essentielle.
04:36Véronique Rousseau, vous l'avez dit, Alexandre Amadia, vous avez travaillé avec des nutritionnistes,
04:41ça c'est votre domaine.
04:42C'est par contre moi que je pourrais travailler avec Véronique.
04:45C'est votre domaine Véronique.
04:46Quelle est la part de l'alimentation, de la nutrition aujourd'hui dans la performance ?
04:50C'est vraiment devenu un élément essentiel ?
04:52En fait la nutrition ne va pas créer la performance mais si c'est mal géré ça peut être à
04:58l'origine d'une contre-performance.
04:59Donc c'est globalement un élément de la performance.
05:03Et ça c'est essentiel et ce qui a été mis tout à l'heure en avance, c'est surtout
05:09le côté plaisir, cette notion aussi, c'est-à-dire qu'on doit non seulement répondre à la
05:14dimension énergétique, donc de nature biologique, mais aussi la dimension psychologique et sociale.
05:20Et c'est dans ce sens qu'un chef qui transforme les aliments va apporter, ça va être non
05:27seulement bon à manger par rapport au conseil du nutritionniste, mais ça va être bien à
05:32manger surtout et bien pensé par rapport au conseil du nutritionniste et bon à manger
05:36par la transformation du chef.
05:38Et ça c'est essentiel.
05:39Et je pense qu'en France c'est important aussi, nous on a aussi des sportifs qui sont
05:45assez attirés par les compléments alimentaires et c'est important de proposer une alimentation
05:50courante qui soit bonne à manger, non seulement avant l'effort, puisque c'est possible,
05:55pendant l'effort aussi et après l'effort.
05:57Par rapport à l'époque où vous, vous étiez judocate, vous avez arrêté je crois votre
06:01carrière il y a 30 ans, c'est le jour et la nuit, au niveau des connaissances sur l'alimentation,
06:07la nutrition ?
06:08Les connaissances ont évolué, mais c'est surtout en fait, on accorde beaucoup plus
06:10d'importance en fait à cette partie diététique.
06:13Vous faisiez moins attention à l'époque ?
06:15On cherchait à faire attention parce qu'on faisait un sport à catégorie de poids, donc
06:18il y avait cette gestion du poids qui était essentielle, mais il y avait aussi beaucoup
06:23de croyances, il y en a encore maintenant, mais il y en a un peu moins et surtout on
06:27a des effectifs, nous par exemple à l'INSEP, nous sommes 4 diététiciens nutritionnistes
06:32à évoluer auprès des différents sportifs.
06:35L'espoir à la catégorie de poids, ça c'est particulièrement sensible pour eux effectivement
06:41cette question de l'alimentation, alors le judo, la boxe par exemple, pour prendre l'exemple
06:46du judo, si on est une judocate en catégorie moins de 52 kilos, si le matin de la compétition
06:51on fait 52 kilos et 150 grammes, c'est la catastrophe !
06:54Voilà, mais 100 grammes, il faut les perdre sinon...
06:56Et 10 grammes !
06:57Non, non, c'est important, et cette gestion du poids de corps notamment est beaucoup évoluée
07:02ces dernières années, c'est-à-dire de plus en plus chaque équipe de France a un pool
07:07de diététiciens nutritionnistes qui permet en fait de conseiller le sportif.
07:12Maintenant le sportif reste l'acteur, et ça c'est ce qui est important aussi, que
07:16ce soit au village olympique ou nous à l'INSEP, c'est lui qui va faire ses propres choix,
07:21mais il sera conseillé, orienté en tout cas, et il fera des choix éclairés par rapport
07:26à ce qui est proposé.
07:27Au village olympique, dans les restaurants, Alexandre Mazia, il y a des indications, des
07:32gens peut-être qui sont là pour aider les sportifs, ou ce sont peu qui sont totalement
07:36autonomes ?
07:37Il y a même une application où les gens peuvent trouver directement, les athlètes
07:38peuvent trouver directement leurs besoins nutritionnels, directement, c'est-à-dire
07:43qu'ils n'ont pas à chercher, vous savez, dans le sel, ils n'ont pas à aller chercher
07:46à droite et à gauche.
07:47Il y a une application, ils peuvent le faire directement en amont.
07:49Moi j'ai besoin de pâtes et de viande blanche ce midi, je sais où aller.
07:53Ils savent où aller, ils peuvent se diriger, c'est quand même un gain de temps, parce
07:57que les athlètes aussi, comme vous l'avez dit, ont besoin de gérer aussi les énergies,
08:01donc ont besoin de faire attention à leurs pas, ils font attention à ça.
08:04Je dirais, il y a aussi la nutrition, mais il y a aussi le sommeil qui est important.
08:07Je pense qu'il y a quelques années en arrière, on ne faisait pas trop attention, mais c'est
08:11vrai que le sommeil est essentiel aussi dans la récupération.
08:16Votre expérience d'ancien sportif de haut niveau, vous avez des sélections, je crois,
08:20en équipe de France Espoir, de basket ?
08:21Non, non, moi je devais, je devais justement, je devais, mais effectivement, mais c'est
08:25vrai que c'était…
08:26Elle vous a servi, cette expérience-là ?
08:27Moi, elle m'a servi surtout dans l'hygiène de vie, dans l'hygiène de vie, je pense
08:30que l'hygiène de vie, elle est importante, dans ce que l'on veut entreprendre, on sait
08:34très bien ce qu'il est nécessaire de faire, et c'est vrai que pour moi, dans une certaine
08:39pugnacité, dans une certaine… aussi, moi je dirais que le sport collectif, il m'a
08:44éduqué, donc voilà, le fair-play, l'empathie, la transmission, ça fait partie des valeurs
08:48qui sont importantes, et elles font faux au restaurant, mais c'est vrai que ça, je
08:53pense qu'aujourd'hui, ça a bien évolué, et puis on a les outils maintenant nécessaires,
08:56on va très vite, on peut avoir tout ce qu'on a besoin de façon assez rapide.
09:01Vous parlez de ces outils, ça va, Véronique Rousseau, avec une approche de plus en plus
09:05scientifique du sport, avec des capteurs d'énergie, avec des GPS qui permettent
09:09de connaître les besoins énergétiques des athlètes quasiment en temps réel ?
09:14Oui, évidemment, toute la dépense, toute la préparation physique, l'aspect technique,
09:19tactique, tout ça, ça a évolué, vous avez parlé de l'hygiène de vie, donc dans l'hygiène
09:23de vie, on a la nutrition, le sommeil, on a aussi des routines, la mobilité articulaire
09:28qui est mise en place aussi, ça on fait partie, mais après, l'acte alimentaire, il doit
09:32rester aussi, il y a une dimension énergétique, comme on a dit, ça doit rester un plaisir.
09:36Donc en fait, c'est quelque chose d'intime, ça doit rester intime aussi, et donc c'est
09:40pas forcément en lien avec l'application qu'on va faire ses choix alimentaires.
09:44Et en règle générale, le sportif, quand il participe aux Jeux Olympiques, il est
09:48déjà en autonomie par rapport à ses prises alimentaires.
09:51Donc ça, c'est important de le rappeler, parce que c'est pas huit jours avant, c'est
09:55pas deux jours avant qu'on se prépare au niveau de la dimension, en tout cas nutritionnelle,
10:00c'est quelquefois des années avant, parce qu'il faut modifier un petit peu les habitudes
10:05alimentaires parfois.
10:06Donc il y a beaucoup d'éducation nutritionnelle, et l'éducation nutritionnelle, ça se fait
10:12étape par étape.
10:13Justement, pas de frites à la cantine, je crois, Alexandre Lambertien.
10:16Non, il n'y a pas de friture, il n'y a pas de friture sur les Jeux, il n'y a pas de friture
10:19sur les Jeux, non, c'est important, il n'y a pas de friture, c'était important de le
10:22faire.
10:23Mais je reviens surtout sur la notion de plaisir, c'est-à-dire, Véronique, ces athlètes,
10:25quand ils viennent nous voir, nous, le matin et le soir, parce que je fais deux services
10:29ce dimanche et lundi, c'est vrai qu'on voit les sourires, moi je vois les Panaméens,
10:33je vois les Vénézuéliens, les îles Fidji qui viennent et qui découvrent aussi des
10:37produits de notre territoire, qui misent en avant notre savoir-faire.
10:39Et c'est vrai que là, ils reviennent deux fois, ils sont contents, ils sont heureux,
10:43et ça c'est essentiel.
10:44Parce qu'un athlète malheureux, ça ne peut pas être un athlète performant ?
10:47En règle générale, que ce soit un athlète ou un non-athlète, c'est-à-dire c'est important
10:52d'être heureux pour réussir aussi sa vie, mais moi je voulais un petit peu rebondir
10:56parce que nous, à l'INSEP, on a mis en place une collation, et on essaie de mettre
11:00en avant l'aspect sport et gastronomie, et notamment on propose des eaux aromatisées
11:06dont les recettes ont été élaborées par un chef, Alain Dauvergne, on propose des
11:11smoothies, il y a la possibilité de se faire des smoothies pour les sportifs qui sont au
11:14camp de base à l'INSEP, donc on a quatre diététiciens qui assurent la permanence,
11:21et c'est à la fois aussi, non seulement il y a un côté nutritionnel, mais il y a
11:25un côté aussi social, c'est un lieu de rencontre finalement pour les sportifs et
11:29aussi pour les entraîneurs, et ça favorise aussi les échanges, parce qu'on ne le dit
11:33pas assez, c'est-à-dire qu'on croit parfois que les sportifs sont des rats de laboratoire,
11:38mais c'est avant tout aussi un lieu d'espace, un moment de partage, notamment quand on
11:46parle autour, soit d'un smoothie ou d'un repas.
11:48Alors on disait, pas de frites, pas de friture, ça c'est proscrit, est-ce qu'à l'inverse
11:53de Véronique Rousseau, il y a des aliments magiques, j'allais dire, en tout cas qui
11:57marchent à tous les coups ? Est-ce qu'il y a un menu type du sportif qui peut aussi
12:00peut-être inspirer ceux qui nous écoutent ce matin ?
12:03Il y a des aliments magiques qui s'inscrivent dans la diversité, donc en fait il faut…
12:07Alors c'est quoi ?
12:08Non, à la fois il faut, comme j'ai dit au tout début, c'est-à-dire qu'il y a
12:12un besoin protéique qui est important, c'est du simple au double entre une personne sédentaire
12:17et un sportif, et plus il sollicite sa masse musculaire, donc ça veut dire qu'il y aura
12:20de la viande, du poisson, des oeufs, pour l'essentiel au niveau des protéines mais
12:25aussi des protéines végétales, il y a un complément, il y aura des féculents pour
12:29l'apport énergétique et puis il y aura aussi beaucoup de légumes, de fruits, de
12:35laitages aussi, donc c'est quelque chose d'assez diversifié et qui sera, dont les
12:41quantités, c'est plutôt l'aspect quantitatif qui sera adapté d'un sportif à un autre.
12:46Et un aliment, alors on a parlé des fritures encore une fois, mais un aliment à éviter
12:50à tout prix ? Après, les aliments à éviter à tout prix, j'en ai pas comme ça parce
12:56que les aliments qui sont interdits, ils ne sont pas consommables, mais après c'est
13:01surtout une question de fréquence, c'est sûr que des aliments très riches en sucre
13:04ou en graisse à l'approche, ou surdosés en sucre ou en graisse à l'approche d'un
13:09entraînement etc, c'est pas adapté, mais après c'est juste une question de fréquence
13:13et de dosage.
13:14Une question au standard de Dominique, bonjour Dominique, vous nous appelez de Haute-Corse.
13:19Bonjour François Saintert, bonjour à vos invités, moi je voudrais, pratiquement tout
13:24a été dit sur l'art culinaire, les sacrifices que doit faire un sportif de haut niveau,
13:32mais faut-il poser une question à savoir si c'est tout ce qu'on n'a pas respecté
13:38et qu'on vient de dire actuellement sur le dopage ? Si un sportif se dope parce qu'ils
13:45n'ont pas respecté justement, n'ont pas fait suffisamment de sacrifices ?
13:49Est-ce que certains, alors ça c'est peut-être une question pour vous Véronique Rousseau,
13:53ce serait une solution de facilité pour certains qui n'auraient pas l'hygiène suffisante ?
13:58C'est ce que sous-entend Dominique.
13:59Les sportifs ils sont très entourés, très encadrés, il y a beaucoup d'éducation,
14:04non seulement autour de la lutte contre le dopage et notamment qui met en avant l'alimentation
14:10courante parce qu'on peut avoir tous ses besoins en s'alimentant avec une alimentation
14:16courante.
14:17On n'a pas la possibilité notamment en post-entraînement, nous en ce moment à l'INSEP oui il y a cette
14:22possibilité-là, mais en temps normal non, ils n'ont pas la possibilité en tout cas
14:26de se balader avec un frigo, donc parfois ils vont prendre des poudres de protéines
14:32avec un fruit par exemple, donc ils vont être plus attirés vers, en tout cas orientés
14:37vers les poudres des compléments alimentaires, des poudres, des gels, des compléments alimentaires,
14:42mais là on recommande, c'est vraiment du cas particulier, c'est-à-dire mais avec
14:48un suivi individuel, et c'est ça qui est important, c'est pas un libre service au
14:52niveau des compléments alimentaires, c'est très adapté, c'est très personnalisé,
14:56et puis là ce qu'on propose c'est un service un petit peu particulier où on a une réponse
15:04en tout cas nutritionnelle avec une alimentation courante qui n'empêche pas la complémentarité
15:10aussi avec des compléments qui sont normés.
15:12Maintenant on a quand même beaucoup d'éducation autour de la lutte contre le dopage et on
15:16a aussi une norme européenne autour des compléments alimentaires qui permet en fait de réduire
15:21en tout cas tous ces problèmes de dopage ou d'être orienté vers un produit qui
15:28soit pas adapté aux sportifs.
15:29Je reviens au menu Alexandre Mazia, il y a, vous avez pris en compte dans l'élaboration
15:35de ces menus les régimes alimentaires spécifiques aussi j'imagine ?
15:38Bien sûr, bien sûr, bien sûr, en fait sans lactose, sans gluten qui sont relativement
15:44importants, sans cacahuètes, sans noisettes, alors c'est vrai que nous on peut répondre
15:47à tout parce que dans les recettes que nous proposons aujourd'hui par exemple, par exemple
15:51hier on a proposé un riz noir vénéré avec un égrainé de bœuf, avec un jus sauce à
15:57la réglisse et c'est vrai qu'il y a des gens qui ne mangeaient pas de viande ou qui
16:00voulaient, donc nous on a mis un peu plus de cébette, on a mis un peu plus d'herbe
16:04donc on s'adapte.
16:05L'idée c'est vraiment que la tête prenne du plaisir et puis souvent il découvre quelque
16:08chose d'assez fantastique et puis nous ça nous fait plaisir de faire plaisir, on est
16:12là pour ça en fait.
16:13Justement je crois que Paul a une question à ce sujet, Paul vous nous appelez de Seine
16:19et Marne, bonjour, on vous écoute.
16:20Oui bonjour, bonjour François Tintère, je me permets d'y appeler pour savoir si la
16:26question existe-t-il des sportifs de haut niveau vegan ? Parce que j'ai deux petites
16:32filles de 17 ans et 13 ans qui sont déjà bien avancées en natation, elles ont déjà
16:38participé aux sélections des champions d'Atlantique et je ne voudrais pas qu'elles se laissent
16:43influencer par cette mode de vegan.
16:46Alors est-ce qu'on peut être vegan et sportif de haut niveau Véronique Rousseau ?
16:50Nous à l'INSEF on n'a pas d'exemple en tout cas de sportif de haut niveau vegan,
16:54c'est vrai que le contexte n'est pas adapté non plus, il y a aussi un besoin comme je
16:58disais tout à l'heure qui était assez important en protéines, donc on peut avoir
17:01des protéines végétales, mais si on a des protéines végétales c'est associé, c'est
17:05souvent sous forme de pois chiches, par exemple de légumes secs, on peut avoir autre chose
17:10du tofu, mais là à l'INSEF on n'en propose pas, mais si on prend les légumes secs ça
17:16veut dire qu'on aura aussi un apport très important en sucre complexe.
17:20Donc en fait ça veut dire que le contexte est un peu particulier, on n'a pas cette
17:24offre, mais au village je sais qu'il y a une possibilité, ils peuvent s'alimenter
17:29de façon végane, de façon adaptée.
17:32On en a eu quelques-uns hier par exemple qui étaient véganes, on en a eu deux, peut-être
17:37depuis le début des jeux maintenant on les compte sur les doigts de la main, mais on
17:40en a et puis on répond à leurs besoins.
17:41Deux sur, il doit y en avoir huit mille sur le village.
17:45On en a mais on répond à leurs besoins évidemment, mais comme disait Véronique je pense qu'il
17:50y a des carences qui sont complémentaires.
17:52On a certains sportifs par exemple qui ne mangent pas de la viande, qui sont végétariens,
17:56c'est différent en fait, végane c'est encore particulier.
17:59C'est zéro protéine animale, c'est plus difficile pour un sportif de l'ONIO.
18:01Pas de miel non plus, pas de produits laitiers, c'est vraiment…
18:06L'alcool en revanche est ennemi de la performance j'imagine ?
18:10Ah oui, l'alcool est ennemi de la performance, c'est sûr.
18:13Une dernière question, dans quelle mesure cette connaissance de plus en plus approfondie
18:19qu'on a de l'alimentation des sportifs peut nous inspirer dans notre vie de tous
18:24les jours ?
18:25Comme on dit, l'hygiène de vie, de se sentir mieux, de mieux dormir, d'anticiper tous
18:33ses besoins.
18:34Mais aussi, comme vous le disiez, pour le côté fibreux, pour le côté récupération,
18:39pour le côté un peu, je dirais, entre guillemets, rhumatisme ou d'avoir des maux de tête
18:44par exemple.
18:45Bien manger c'est la vie, je pense que c'est important.
18:48Oui, on peut rajouter, c'est vrai que le premier facteur limitant de la performance,
18:51c'est l'hydratation.
18:52Déjà commencer par bien s'hydrater.
18:55Souvent tout le monde sait, les sportifs savent qu'il faut boire, mais souvent ils ne boivent
18:59pas suffisamment.
19:00Même nous, parfois au quotidien, c'est la première chose à mettre en place.
19:06Après, il y a la notion des trois repas, et après c'est d'ajuster un peu les apports
19:10par rapport aux dépenses, et donc ça permettra de régler plus facilement la gestion du poids
19:15de corps.
19:17Mais aussi, beaucoup de légumes en fait, c'est un peu le dosage, il y a évidemment
19:23pour le sportif, il faut aussi des féculents, mais en tout cas les pâtes, en fonction de
19:27la dépense d'énergie.
19:28Très bien, merci beaucoup à tous les deux en tout cas, Véronique Rousseau, diététicienne
19:33nutritionniste à l'Institut National du Sport et Alexandre Mazia, chef triplement
19:38étoilé à Marseille, et grand manitou, je l'ai dit, grand chef en tout cas, du restaurant
19:46olympique, du village olympique, 1m95 Alexandre Mazia, merci beaucoup.
19:501m92 quand on est fatigué.
19:51L'arbitre presse à suivre.