Vincent Roy, journaliste : «Pour Emmanuel Macron, ça n'existe pas le Nouveau Front populaire».
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00:00Écoutez, moi je vais vous surprendre parce que j'ai eu l'habitude de dire pas mal de mal d'Emmanuel Macron sur ce sujet.
00:04Vous, jamais. Jamais entendu en tout cas.
00:06Mais là, écoutez, je le trouve très bon sur la séquence.
00:09D'abord, c'est le patron.
00:11Vous êtes ironique ou pas ?
00:12Il est seul contre tous.
00:14Déjà, j'essaie de savoir s'il est ironique ou pas.
00:16Non mais d'abord, c'est le patron.
00:18On m'a dit, hier j'étais sur Europe 1, je débattais, et avant son discours d'hier soir, on me disait
00:24Emmanuel Macron n'est plus rien, ça n'est plus le maître des horloges.
00:28Si, il est le patron et il reste.
00:30Il l'a prouvé hier soir.
00:32En tous les cas, il reste le maître des horloges.
00:34Moi, je n'ai pas été surpris.
00:36De toute façon, depuis le début,
00:38il veut gouverner
00:40avec, effectivement, la droite de Wauquiez
00:43en espérant récupérer quelques socialistes.
00:45On va voir, effectivement, comment ça va se passer.
00:47Mais c'est ce qu'il veut depuis le début.
00:49Donc, c'est très clair.
00:51Et là, il est en train de tirer les marrons du feu.
00:53On lui propose un nom, il ne veut pas entendre parler
00:55de Madame Castet.
00:57Bon, ça ne l'intéresse pas du tout.
00:59Ce n'est pas son créneau.
01:01Il a trouvé, lui,
01:03il pense qu'il a une majorité
01:05avec les gens de M. Wauquiez
01:07et quelques socialistes.
01:09Mais simplement avec les siens, plus,
01:11à condition qu'ils s'entendent.
01:13Il veut quelqu'un qui rassemble
01:15de ce côté-là, et il a une majorité relative
01:17supérieure à la majorité relative
01:19du Nouveau Front Populaire,
01:22qui, pour lui, n'existe pas, puisque c'est la coalition
01:24des communistes, des socialistes
01:26qui, entre parenthèses, se sont refait la fraise,
01:28des les filles et des écologistes.
01:30Pour lui, ça n'existe pas, le Nouveau Front Populaire.
01:32Il ne veut pas en entendre parler.
01:34De toute façon...
01:36C'est pour ça qu'il n'est pas dans la réalité.
01:38Il peut n'être pas dans la réalité, en tous les cas.
01:40Pour l'heure, c'est lui qui tire les marrons du feu.
01:42Et puis, dernière chose.
01:44Tout le monde est en train de crier à la démocratie.
01:46Vous voyez, aujourd'hui, je vais vous surprendre,
01:48il s'avère que j'ai lu, il n'y a pas longtemps,
01:50une biographie de Robespierre.
01:52Je vous ai retrouvé quelque chose.
01:54Moi, citant Robespierre...
01:56Je vous ai quand même retrouvé
01:58ce qui, à mon avis, correspond
02:00depuis hier soir parfaitement à la situation.
02:02Je vous ai retrouvé un discours
02:04de Robespierre à l'Assemblée
02:06le 17 février 1794.
02:08Écoutez, c'est troublant.
02:10La démocratie périt par deux excès.
02:12L'aristocratie de ceux qui la gouvernent
02:14ou le mépris du peuple
02:16pour les autorités
02:18qu'il a lui-même établies,
02:20mépris qui fait que chaque coterie,
02:22que chaque individu attire à lui
02:24la puissance publique et ramène le peuple
02:26par l'excès du désordre
02:28à l'anéantissement ou au pouvoir d'un seul.
02:30Eh bien, nous y sommes.
02:32On est en plein dedans.
02:341794, 2024,
02:36c'est un anniversaire.
02:38C'est celui de la formule de Robespierre.