• il y a 5 mois
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Tous les jours, Julien Pichené fouille dans les archives pour nous partager les souvenirs d’un été.
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Transcription
00:00Avant cela Anne, je vous propose qu'on fasse un bond dans le passé. On va revivre un été qui a compté dans votre vie.
00:05Ce matin Anne Roumanoff, on va revivre l'été 1987 avec Julien Pichenay. Pourquoi vous avez choisi 1987 Julien ?
00:13Eh bien je vais vous le dire, c'est très simple, parce que c'est en cette année 1987 Anne Roumanoff, que vous faites vos premières télés.
00:19La première fois que vous apparaissez c'est en mai 87 sur FR3, ancêtre de France 3 dans l'émission humoristique La Classe avec les sketchs Bernadette et Tante Geneviève.
00:29Vous revenez ensuite régulièrement durant l'été 87 qui vous voit donc exploser. On est un an seulement après votre sortie de Sciences Po.
00:35Vous trouvez tout de suite votre style, vous êtes déjà habillé en rouge, mais il n'y a pas encore le verre de vin rouge qui sera l'un de vos accessoires préférés.
00:42Mais je pense que c'est pendant l'été 87 que cette idée du verre de vin vous est venue.
00:47Qui est numéro 1 du top 50 quand commence l'été 1987 ?
00:51C'est en lien avec le vin ?
00:53Totalement !
00:53Allez !
00:55Bien ! On va un petit coup à la maison.
00:58Avec le bruitage évidemment très seméne numéro 1 du top 50.
01:03Un démodable tube.
01:04Un démodable tube, très délicat, très fin effectivement.
01:07On est au moment où le gouvernement veut serrer la vis au sujet de l'alcool, on renforce les sanctions à ce moment-là pour conduite en état d'ivresse,
01:13on interdit la pub pour les boissons alcoolisées à la télévision, et au même moment il y a donc cette chanson à boire qui fait des loges de ce qu'on pourrait appeler un certain art de vivre la française.
01:22Un certain art de vivre l'apéro à la française.
01:25La ministre de la Santé, Michèle Barzac, est en PLS à ce moment-là.
01:28C'est gênant de faire des succès avec ce thème-là, dit-elle.
01:31Les membres du groupe Licence 4 lui répondront en précisant qu'il ne s'agit que d'un petit coup dans la chanson et qu'il n'est pas du tout question de prendre le volant dans cette chanson.
01:38En revanche, dans l'un des autres tubes de l'été 87, il est bien question de prendre le volant.
01:43L'été 87, c'est en effet l'été de Joe le Taxi, Vanessa Paradis à 14 ans, on l'avait vu 6 ans plus tôt dans l'école des fans,
01:49mais là, c'est du sérieux, elle vend 1 million de 45 tours avec ce titre écrit par Étienne Rodagil.
01:54On a l'impression qu'il y a plein de jeunes filles, elles ont entre 14-15 ans, 18 ans, alors il faut être une petite fille pour que ça marche maintenant ?
02:01C'est sûrement pas à cause de moi, c'est à cause de la chanson que c'est arrivé à ce point-là.
02:06Les gens n'ont pas acheté le disque à cause de moi, à cause de la musique.
02:10Que j'ai 60 ans ou 14 ans, c'est la même chose je pense.
02:15Elle parlait bien à 14 ans Vanessa Paradis.
02:19Elle était déjà plein de réparties en interview Vanessa Paradis, qui a dû rentrer dans le grand bain très très jeune, dès l'âge de 13-14 ans.
02:26Elle avait même délogé la grande Madonna de la première place du top 50 à la fin de l'été 87,
02:31mais Madonna restait l'artiste féminine de l'année sans doute.
02:34A la fin de l'été, le premier ministre Jacques Chirac, qui fait tout à ce moment-là pour essayer d'avoir l'air plus jeune,
02:38d'avoir l'air plus chébrant comme on disait dans les années 80,
02:41il fait tout pour que Madonna puisse faire ce concert géant au parc de show.
02:44On attend cent mille personnes et les habitants sont pétrifiés.
02:47Je pense que le but c'est de faire du fric et d'abrutir les jeunesses.
02:51Quand les gens voient le slip de Madonna ou même son cul, pendant ce temps-là ils pensent pas faire de politique.
02:58Comme à son habitude, comme elle le faisait à l'époque à chaque concert ou presque,
03:03Madonna jette sa culotte dans le public.
03:05D'après la légende, cette culotte a atterri sur le crâne du premier ministre.
03:09C'est pas vrai ça ? C'est une légende ?
03:10C'est peut-être une légende, on sait pas trop.
03:12J'y étais par un assaut à ce moment-là pour vérifier.
03:14En tout cas, c'est la légende qui circulait à l'époque.
03:16L'été 87, c'est aussi François Mitterrand et la première ministre du Royaume-Uni, Margaret Thatcher,
03:21qui donne le coup d'envoi de la construction, enfin, du tunnel sous la Manche.
03:25Nous pouvons aussi annoncer notre volonté commune de mettre en place des services de trains à grande vitesse
03:34qui fonctionneront entre Paris et Londres à compte de jours d'ouverture du tunnel.
03:41Ça prendra du temps, mais ils y arriveront.
03:43Moi je m'en souviens, on pensait qu'on allait voir les poissons dans le tunnel sous la Manche.
03:47Je pensais que quand j'étais petite...
03:49Oui voilà, ça aurait été sympa quand même.
03:51Les travaux commencent en 87, alors que la première fois que l'idée d'un tunnel reliant la France et l'Angleterre avait été évoquée au XIXe siècle.
03:57Ça a pris quelques années pour se mettre d'accord.
03:59Pendant ce temps-là, en août 87, à Saint-Pierre-et-Miquelon,
04:01il y a une expédition qui se prépare à partir sur les lieux du naufrage du Titanic pour explorer l'épave.
04:06Les Saint-Pierre-et-Miquelonnais sont fascinés par cette expédition française.
04:10Moi j'en pense que ça serait pas mal quand même d'essayer de voir ce qu'il y a dedans.
04:14C'est des histoires qui me passionnent.
04:16Le fond de la mer, les navires engloutis, les trésors.
04:19Il y avait des gens riches à bord, peut-être qu'il y a des diamants ou des bijoux.
04:23Puisqu'on parle du Titanic, j'en profite pour reparler de ce livre.
04:27Il y a les mèmes sur internet dont on parlait tout à l'heure,
04:29préfacés par Anne Roumanoff et écrits par Véronique Moret.
04:33Il y a une pensée formidable.
04:34Quand tu penses qu'il n'y a vraiment plus d'espoir,
04:36eh bien pense au homard qui se trouvait dans l'aquarium du restaurant du Titanic.
04:41C'est quand même très très drôle.
04:43J'en profite pour faire une petite parenthèse.
04:45Sinon, à la fin de l'été 87, il y a beaucoup de changements à la télévision.
04:48La classe est bien sûr reconduite sur FR3.
04:51Énorme succès que cette émission.
04:53Le 31 août 87, Canal+, lance « Nulle part ailleurs »,
04:56quotidienne présentée par Philippe Gildas.
04:58Quelques jours plus tard, TF1, qui vient d'être privatisé,
05:01met le paquet en lançant plein de nouvelles émissions.
05:03Ce sont les débuts du Club de Rotay, d'Ushuaïa ou encore de Sacré Soirée.
05:13J'en profite pour embrasser Jean-Pierre Foucault, parce que je sais qu'il nous écoute.
05:17Il y a pas longtemps d'ailleurs.
05:19Absolument, et il écoute le Club de l'été, donc on l'embrasse.
05:23Quel bon générique quand même, c'est formidable de commencer une émission comme ça.
05:26En revanche, la série Dallas change de chaîne.
05:29Depuis 81, elle était sur TF1, mais en 87, elle émigre sur la 5,
05:33la chaîne de Silvio Berlusconi qui vient de naître.
05:35TF1 payait 280 000 francs pour diffuser un épisode.
05:38Berlusconi est arrivé, il a dit « moi je propose 600 000 ».
05:41Évidemment, ça a été accepté.
05:44En apprenant la nouvelle, cet habitant d'un petit village de la région Rhône-Alpes
05:47est effondré, il réagit alors sur l'antenne d'Europe 1.
05:50Je rappelle qu'on est en 87, ces propos-là,
05:52peut-être qu'on ne les diffuserait plus à l'antenne aujourd'hui.
05:54« Alors si vous le mettez sur la 5 ? »
05:56« Oui. »
05:57« Oui, mais à ce moment-là, la 5, je ne l'attrape pas.
06:00Je ne l'accroche pas, cette chaîne. On est relégué dans les campagnes. »
06:03« Et quel est le personnage que vous aimiez le plus dans Dallas, vous, monsieur ? »
06:06« La toute petite, la blonde, là. Comment elle s'appelle, cette fille ?
06:09Voilà, cette petite Lucie, moi, elle me plaisait bien.
06:11Si j'avais 20 ans, je crois bien, je lui ferais des choses. »
06:18« Il faudrait qu'elle soit d'accord. »
06:20« Oui, déjà, on va lui en parler. »
06:22« Non, mais tout est 1987 dans ce qu'on vient d'entendre.
06:26Parce qu'au moins, il dit « la 5, je ne l'attrape pas, cette chaîne.
06:28Je ne la capte pas. »
06:29« Oui, on ne dit plus ça aujourd'hui. »
06:30« C'est extraordinaire. Oh là là, que de souvenirs. »
06:32« Univers impitoyable, Dallas. »
06:33« Merci beaucoup, avec JR et Wing, évidemment.
06:35Merci beaucoup, Julien Pichenay.
06:36Vous vous en souvenez bien, vous, de vos débuts à Normanoff de 1987 ? »
06:39« Oui, je me souviens vraiment de l'année 87
06:41parce que c'est la première fois qu'on me prenait à la télé.
06:43J'avais eu beaucoup d'échecs dans les cours de théâtre,
06:45les auditions ne me prenaient jamais nulle part.
06:47Et en plus, suite au fait que je passe à la télé au mois de mai 1987
06:50pour la première fois, on me propose,
06:52j'ai un oncle qui était un peu dans le spectacle à Nice,
06:55il me propose, il me dit « tiens, il y a une place au Festival d'Avignon.
06:58Une heure, voilà, la Casa di Renne à 19h. »
07:01Et à l'époque, on est au mois de mai quand il m'appelle,
07:03j'ai 20 minutes de spectacle et il fallait faire une heure.
07:06Et là, je dis « pas de problème. » »
07:08« 40 minutes à écrire dans quelques semaines. »
07:11Mais c'était l'inconscience que j'avais, 22 ans.
07:14Vous aimez les déchets.
07:15Non, je ne me rendais pas compte, je crois.
07:17Je me souviens, j'ai réussi à faire un spectacle
07:19qui a plutôt bien marché au Festival d'Avignon,
07:21mais il me manquait un peu de temps.
07:22Et à l'époque, il y avait le Téléphone sonne,
07:24c'était une émission, donc j'avais fait ça.
07:26Et j'imitais un peu Raymond Barre,
07:28et donc j'avais fait la sœur de Raymond Barre.
07:31Qui répondait aux auditeurs, ce qui était n'importe quoi.
07:33Je n'ai plus jamais rejoué ce sketch.
07:35C'est dommage qu'on n'ait pas d'archives.
07:36Heureusement qu'il n'y en a pas, ni filmé, ni audio.
07:38« Bonjour, je suis Roselyne Barre, la sœur de... »
07:42C'était quand même un peu approximatif.
07:44Mais bon, il faut bien démarrer.