La lecture, une habitude qui perdure ?

  • il y a 3 mois
100% Sénat diffuse et décrypte les moments forts de l'examen des textes dans l'Hémicycle, ainsi que des auditions d'experts et de personnalités politiques entendues par les commissions du Sénat. Année de Production :

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00:00:09Peut-être en introduction, j'aimerais vous présenter le Centre national du livre.
00:00:15Donc, le Centre national du livre est aujourd'hui l'opérateur public
00:00:20qui s'intéresse évidemment au livre, sous tutelle du ministère de la culture,
00:00:26qui dispose d'un budget de 27 millions d'euros,
00:00:31dont 21,5 précisément sont distribués à beaucoup d'acteurs de la chaîne du livre,
00:00:38et ce dans l'idée de préserver la diversité éditoriale et de pouvoir soutenir les prises de risques.
00:00:45Et cette enveloppe serait partie de manière quasi-équitable
00:00:51entre les auteurs et les traducteurs d'une part,
00:00:55à travers des bourses dites de découvertes, créations et années sabbatiques,
00:01:02en fonction d'une part de l'expérience et de l'âge de l'auteur,
00:01:07des ouvrages précédents qui ont été commis, si je puis dire,
00:01:12parce que nous aidons les auteurs lorsqu'ils ont été au moins une fois édités,
00:01:17et non pas éditées à compte d'auteurs, mais véritablement éditées par une maison d'édition,
00:01:22et sur la base d'un projet qui nous est adressé, de 2500 signes précisément,
00:01:27pour pouvoir juger de la bourse qui lui sera octroyée.
00:01:31Dans le même esprit, nous soutenons des bourses de traduction,
00:01:35pour encourager les traducteurs étrangers à venir s'immerger dans la culture française et la langue française,
00:01:44et des bourses à des traducteurs français dans les pays dont ils traduisent la langue.
00:01:50Nous avons un soutien extrêmement conséquent aussi aux maisons d'édition,
00:01:58à la fois sur la base de, comme je le disais, prise de risque éditoriale,
00:02:04dans des champs qui sont ceux qui ne couvrent pas aujourd'hui les ouvrages touristiques,
00:02:11les ouvrages de bien-être, et les ouvrages de cuisine.
00:02:16Donc nous aidons tout le reste avec deux départements,
00:02:20un département de la fiction, un département de la non-fiction.
00:02:24Le département de la fiction couvre évidemment romans, littérature générale,
00:02:29romans graphiques jeunesse, bandes dessinées, poésie, théâtre,
00:02:35et la non-fiction couvre tout ce qui touche à la littérature classique et critique,
00:02:42sciences humaines et sociales, philosophie, histoire, et littérature scientifique,
00:02:49qui est effectivement une littérature qui a plutôt tendance à souffrir sur le marché.
00:02:59Nos aides sont, j'allais dire, disproportionnées par rapport à la taille
00:03:04que prennent ces différents types de littérature et de discipline sur le marché.
00:03:09Nous aidons proportionnellement plus le théâtre et la poésie que la littérature générale,
00:03:15car on sait que la poésie et le théâtre sont, sur le plan éditorial, plus menacés.
00:03:22Il en est de même sur les ouvrages de philosophie, psychanalyse, science des religions,
00:03:28ou histoire des religions, qui ont tendance à souffrir davantage du marché actuel,
00:03:35ce qui n'est pas le cas de la bande dessinée, de la littérature jeunesse.
00:03:39J'en profite pour dire que la littérature jeunesse et la bande dessinée en France
00:03:43est extrêmement créative, et ce sont des secteurs qui représentent plus de 60%
00:03:48de nos ventes à l'étranger, ce qui veut dire qu'avec cette littérature jeunesse et la bande dessinée,
00:03:54nous arrivons à casser les frontières et à atteindre un niveau d'écriture plus universel.
00:04:06Nous aidons, comme je le disais de manière très équitable, tout le secteur de la librairie,
00:04:14et en particulier, évidemment, la librairie indépendante,
00:04:18avec des aides nationales au-delà de 250 000 euros de chiffre d'affaires des librairies,
00:04:25et des aides qui rentrent dans le cadre de nos conventions territoriales,
00:04:30je reviendrai ensuite aux conventions territoriales,
00:04:32qui nous lient aux régions et aux dracs,
00:04:36pour, dans ce cas, être sur des librairies plus petites,
00:04:41dont nos critères nationaux sont totalement revus de manière différente pour s'adapter
00:04:46à ce qu'on considère comme indispensable, à savoir le maillage territorial.
00:04:51Nous avons des aides aussi à destination de ce qu'on appelle la vie littéraire,
00:04:58qui est un pan très important de la dynamique de la littérature en France,
00:05:02à savoir les festivals littéraires, les foires et salons du livre.
00:05:09On en compte en France plus de 1500.
00:05:13Le Centre national du livre a vocation à aider ceux dont le rayonnement est national ou international,
00:05:20ce qui ne nous empêchera pas, dans le cadre des nouvelles conventions territoriales,
00:05:25de penser à l'image des librairies, des aides plus ciblées sur des manifestations,
00:05:30dont, à l'échelle territoriale, les élus régionaux et les directeurs régionaux des affaires culturelles
00:05:38estiment que leur place est importante.
00:05:41Et nous aidons environ 140 festivals de littérature par an.
00:05:47Nous aidons aussi en Île-de-France, en France, les grandes maisons qui portent tout au long de l'année
00:05:56une politique à destination du livre et de la lecture.
00:05:59Je pense à la Maison de la poésie à Paris, probablement la plus connue,
00:06:03la Maison de la poésie de Nantes, extrêmement dynamique aussi,
00:06:07le Centre de poésie de Marseille.
00:06:11Toutes les institutions qui portent le livre et la littérature tout au long de l'année
00:06:18sont soutenues aussi par le Centre national du livre.
00:06:23Et puis plus récemment, nous avons développé depuis trois ans une politique que j'appelais agressive
00:06:32et mes équipes justement m'ont dit agressif, non ce n'est pas bien Régine,
00:06:36donc je dirais volontariste, à destination du développement du goût de la lecture,
00:06:43à destination de tous les publics, mais en particulier à destination des publics de la jeunesse,
00:06:50dont, comme vous l'avez dit très justement Monsieur le Président,
00:06:53la dernière étude prouve le décrochage qui s'accuse d'années en années.
00:06:57Dans le cadre de cette politique en faveur de la lecture,
00:07:02nous avons en premier lieu noué une convention partenariale avec le ministère de l'éducation nationale
00:07:08avec lequel nous travaillons de manière extrêmement fluide
00:07:12et nous avons à ce titre organisé deux axes différents.
00:07:17Nous avons un premier autour de masterclass de deux heures,
00:07:21d'auteurs qui se déplacent dans les collèges et les lycées en partenariat avec le pass culture.
00:07:26Nous en sommes aujourd'hui à 1800 masterclass
00:07:30et nous sommes l'offre collective du pass culture la plus demandée par les enseignants.
00:07:39Notre objectif est de doubler les masterclass d'ici 2027.
00:07:46Nous avons un deuxième axe avec le ministère de l'éducation nationale
00:07:51qui consiste à organiser des résidences d'auteurs dans les établissements scolaires,
00:07:56écoles, collèges et lycées.
00:07:58Nous finançons les bourses de ces résidences d'auteurs
00:08:03pour les auteurs à hauteur de 2000 euros de trois d'auteur.
00:08:0770% de leur temps leur est préservé pour l'écriture de leur projet de création d'écriture
00:08:12et 30% de leur temps, à savoir six demi-journées dans le mois,
00:08:16qui peuvent s'étaler sur deux mois,
00:08:18sont consacrés à un projet développé dans les établissements scolaires
00:08:25en relation avec les enseignants
00:08:27qui sont souvent des projets qui tournent autour d'ateliers d'écriture.
00:08:32Cela peut être aussi mise en voie de texte, lecture à voix haute
00:08:37dont on sait que c'est une manière de casser le frein du goût de la lecture,
00:08:42de la compréhension du texte pour les jeunes.
00:08:44Mais beaucoup sont autour d'ateliers d'écriture
00:08:47et les auteurs en particulier s'attachent à faire écrire les jeunes en atelier
00:08:53sur le domaine de l'émotion
00:08:56qui est souvent, et on l'a constaté dans les études sur la santé mentale,
00:09:00notamment de nos adolescents aujourd'hui en France,
00:09:03que les émotions ont de plus en plus de mal à s'exprimer.
00:09:06Cela peut être d'écriver la personne qui vous a le plus émue depuis que vous êtes né,
00:09:11d'écriver la situation qui vous a le plus touchée.
00:09:16On appelle cela les nuances d'amour et d'émotion.
00:09:23C'est notre convention avec l'éducation nationale.
00:09:27Nous soutenons une quinzaine d'associations qui œuvrent dans le domaine de la littérature
00:09:33que vous connaissez je suppose, Lire et faire lire, Lire pour en sortir,
00:09:38l'agence Quand les livres relient,
00:09:41qui intervient particulièrement dans les centres de protection internelle et infantile.
00:09:44Nous aidons ces associations en les subventionnant sur la base de projets
00:09:50qu'elles nous soumettent et qui passent par le filtre de notre commission
00:09:55de soutien à la lecture à destination des publics spécifiques.
00:09:59Nous avons aussi créé le Goncourt des détenus en partenariat avec l'Académie Goncourt
00:10:05qui existe depuis deux ans.
00:10:07Nous allons entamer notre troisième édition en partenariat avec la direction de l'administration pénitentiaire.
00:10:16L'administration pénitentiaire a choisi les 45 centres de détention où nous serons présents.
00:10:22Du mois d'août fin août au moment où sort la première liste des Goncourt
00:10:27qui comprend entre 15 et 16 livres chaque année jusqu'à après la remise de tous les prix des Goncourt
00:10:34à savoir vers le 14-15 décembre où les détenus choisissent le titre qu'ils souhaitent décorer du Goncourt des détenus
00:10:45qui suit le même soutien de l'Académie Goncourt avec des rencontres avec les académiciens Goncourt pendant deux mois et demi
00:10:53tous les auteurs sélectionnés dans les Goncourt qui se rendent dans les centres pénitentiaires
00:10:59et le bandeau rouge de l'éditeur qui entoure l'ouvrage choisi par les détenus.
00:11:08Dans le même esprit même si c'est totalement différent
00:11:11nous avons créé plus récemment en partenariat avec la PHP une expérimentation auprès d'enfants atteints de longues maladies
00:11:20dans les hôpitaux à savoir atteintes de départements de l'oncologie ou de la psychiatrie
00:11:29dans le cadre desquels nous organisons des ateliers de lecture à voix haute, enregistrement de podcasts qu'on leur offre
00:11:37ils peuvent s'écouter ainsi de nouveau et les podcasts sont diffusés au sein des hôpitaux
00:11:42et la demande est grandissante et nous espérons bien sûr une fois cette expérimentation finie et évaluée
00:11:50puisque nous avons reçu tout le corps médical pendant deux heures au centre national du livre il y a un mois
00:11:54pour évaluer cette première expérimentation nous allons la déployer dans les CHU en région.
00:12:05Nous avons deux gros événements partir en livre que vous avez évoqué qui va démarrer le 19 juin
00:12:12à destination des jeunes et des adolescents à cheval sur la fin de la période scolaire
00:12:19et début des grandes vacances jusqu'au 20 juillet afin que tous les jeunes que nous touchons
00:12:25puissent avoir eu un accès ludique fortement démocratisé au livre
00:12:31un cadeau d'un chèque lire ou d'un livre pour qu'ils partent en vacances avec un livre
00:12:38que nous coéditons avec des grandes maisons d'édition et des petites indépendantes très qualitatives
00:12:44et nous organisons ce festival pendant un mois, nous avons plus de 950 auteurs qui se fédèrent
00:12:526000 événements partout en France avec un public que nous évaluons à 280 000 jeunes
00:12:59qui sont touchés dans le cadre de tous ces ateliers qui sont créés partout en France
00:13:03dans les médiathèques, les théâtres, les musées mais aussi à travers le Livrodrome
00:13:09qui est notre parc d'attractions littéraires qui circule en France dans plusieurs villes
00:13:15pour accueillir des ateliers à destination des jeunes et des enfants.
00:13:21Nous avons les Nuits de la Lecture qui est un festival dont l'organisation nous a été confiée
00:13:27par le ministère de la Culture il y a deux ans qui a lieu le troisième week-end du mois de janvier
00:13:34qui réunit plus de 8000 événements en France qui chaque année s'organisent autour d'un thème
00:13:41et donnent lieu à des événements là aussi un peu inédits autour de la lecture à voix haute
00:13:49dans tous les lieux qui souhaitent s'inscrire et qui sont soutenus par le Centre National du Livre
00:13:56qui les aide dans la communication de l'événement et qui distribue là aussi à cette occasion des chèques-lires
00:14:02pour que les familles qui sont inscrites puissent repartir avec la possibilité d'acheter un livre en librairie indépendante.
00:14:10Et puis enfin nous avons créé un dernier bébé sur le plan événementiel qui est plus un outil de communication
00:14:17qui s'appelle le Carrador de Lecture Nationale que nous avons organisé en partenariat avec l'Education Nationale
00:14:23qui s'adresse à tous les Français le deuxième mardi de chaque mois de mars
00:14:28qui invite les Français à fermer leur portable ou décrocher un quart d'heure de leur activité pour lire un quart d'heure
00:14:36et on aimerait que cette journée devienne un peu la journée de lutte contre le tabac, la journée des femmes,
00:14:42qu'elle prenne toute sa place dans les journées qui célèbrent des événements importants de nos vies
00:14:48et dans le cadre de ce quart d'heure nous avons développé une politique qui s'appelle Lire en Entreprise
00:14:55pour inviter les entreprises à signer une charte avec le Centre National du Livre
00:14:59qui leur donne accès à un kit de comment remettre le livre au cœur des entreprises, petites ou grandes,
00:15:07pour que le livre redevienne aussi dans l'entreprise un outil de partage des adultes
00:15:12qui sont des futurs parents, des parents, des grands-parents ou pas,
00:15:17mais qui est l'occasion de redire combien la lecture, ne serait-ce qu'un quart d'heure par jour,
00:15:23permet aux individus, que ce soit les enfants bien sûr, mais aussi les adultes,
00:15:28de se retrouver soi-même et de s'enrichir.
00:15:31Voilà les actions du Centre National du Livre
00:15:35qui par ailleurs a une veille sur tous les sujets qui agitent, si je puis dire, notre profession,
00:15:42que ce soit les problématiques de concentration,
00:15:45les problématiques à venir très vite de l'intelligence artificielle
00:15:50et de l'impact qu'elles auront à la fois sur la création,
00:15:55mais je pense surtout dans un premier temps sur la traduction
00:15:58et tous les sujets qui peuvent traverser les industries culturelles de manière générale
00:16:04et dont certaines sont propres au livre.
00:16:07Merci Madame la Présidente.
00:16:09Alors je vais commencer par poser les premières questions au nom de notre rapporteur,
00:16:14Mickaël Coulumier-Autoquet, qui n'a pas pu être là ce matin,
00:16:18et puis après, bien sûr, tous ceux qui le souhaitent pourront s'exprimer également.
00:16:22Alors trois questions, d'abord sur les relations entre les éditeurs et les auteurs.
00:16:27L'actualité a été marquée par les très vives polémiques
00:16:30qui ont suivi la sortie du rapport du Syndicat national de l'édition
00:16:34sur le partage de la valeur entre auteurs et éditeurs le 6 mars dernier.
00:16:38Ce sujet n'est d'ailleurs pas propre au livre,
00:16:41mais se retrouve également en matière de production audiovisuelle.
00:16:44Le CNL est un lieu d'échange et de dialogue entre les différents maillons de la chaîne du livre.
00:16:49Pouvez-vous nous présenter les positions des uns et des autres
00:16:52et un point sur l'état actuel des discussions sur ce sujet
00:16:57que nous suivons avec attention ici, dans cette commission ?
00:17:02Deuxième question, sur les craintes suscitées par les mouvements capitalistiques
00:17:06autour des groupes Hachette et Editis.
00:17:10Ils avaient été évoqués notamment dans la commission d'enquête sur la concentration des médias.
00:17:15La situation vous paraît-elle aujourd'hui pacifiée
00:17:18et le nouveau paysage éditorial propre à garantir la diversité de la création ?
00:17:24Et troisième question, sur la question des violences sexuelles et sexistes.
00:17:28Dans le milieu de l'édition, quelques affaires ont montré que le secteur n'était pas épargné.
00:17:32Je pense bien sûr au livre de Vanessa Spingora, Le consentement.
00:17:36Le CNL a adopté en mai 2022 une charte des valeurs
00:17:40qui mentionne explicitement la lutte contre les violences sexuelles et sexistes
00:17:44comme condition de l'accès aux aides.
00:17:46De quelle manière faites-vous respecter cette charte
00:17:49et quelle est votre évaluation du problème à ce jour ?
00:17:53Je vais vous laisser répondre peut-être à ces trois premières questions
00:17:55qui après mes collègues interviendront.
00:17:59Alors sur les relations entre les éditeurs et les auteurs,
00:18:04il est évident que compte tenu d'une part de la concentration des achats
00:18:13sur les ouvrages, j'allais dire, les plus connus,
00:18:22la concentration de l'édition et de la diffusion et de la distribution
00:18:28matinée à une politique de surproduction
00:18:35que l'ensemble des industries culturelles d'ailleurs partagent,
00:18:40il est évident que la manne des droits d'auteur
00:18:46se répartit moins bien sur l'ensemble des auteurs
00:18:51et notamment ceux qui sont les plus affectés sont ceux qui ne vivent que de leur métier
00:18:57ou en tous les cas dont c'est le métier déclaré comme leur activité principale,
00:19:03c'est une minorité parmi les auteurs,
00:19:06mais cette minorité voit son enveloppe de droits d'auteur versé chaque année
00:19:12diminuer pour ceux qui ne sont pas dans les top 20.
00:19:18Plus l'édition est dite, moins les tirages par titre sont importants
00:19:25et plus l'édition est dite, plus la durée de vie d'un livre est courte.
00:19:32Donc la part de droits d'auteur diminue,
00:19:37donc les auteurs qui sont concernés par ce phénomène voient leur situation se précariser.
00:19:44Il y a eu plusieurs mesures qui ont été prises pour faire en sorte que les revenus parallèles
00:19:52à l'édition d'un ouvrage puissent rémunérer les auteurs
00:19:57et je pense notamment, ce qui devient parfois presque 50% des revenus des auteurs,
00:20:02à la rémunération des auteurs lorsqu'ils interviennent dans les festivals ou dans les salons du livre.
00:20:08Le Centre national du livre a comme condition sine qua non de son soutien aux festivals ou salons
00:20:14la rémunération systématique des auteurs lorsqu'ils interviennent
00:20:19selon le tarif de la charte des auteurs qui aujourd'hui est à 300 euros pour une intervention de 3 heures,
00:20:27en gros une vie journée.
00:20:30C'est aussi ce pourquoi, au Centre national du livre,
00:20:36nous sommes heureux du succès des masterclass et des bourses
00:20:40parce que ce sont des revenus qui, c'est un cercle très vertueux,
00:20:45non seulement les élèves découvrent un auteur en classe, un imaginaire,
00:20:52peuvent poser toutes les questions, ont généralement lu un ou deux ouvrages de l'auteur en question,
00:20:57ce qui leur permet de découvrir la littérature contemporaine,
00:21:00pour certains d'entre eux une littérature qui s'adresse à eux.
00:21:03C'est vertueux aussi parce que beaucoup d'élèves découvrent que les auteurs sont vivants
00:21:08et pensent que sinon les auteurs sont morts.
00:21:11Donc c'est quand même important de rappeler qu'il y a une véritable vie de chair et d'os
00:21:18dans la création contemporaine littéraire.
00:21:21Mais ce sont aussi des revenus non négligeables pour les auteurs,
00:21:26lorsque dans leur période, j'allais dire un peu de latence,
00:21:30c'est-à-dire lorsque leurs livres viennent sortir, ils ont fait la promotion,
00:21:33ils réfléchissent aux prochains livres, ils ont peut-être déjà commencé la rédaction,
00:21:40mais ils ont quand même besoin d'une respiration.
00:21:42Beaucoup d'entre nous disent que se concentrer pendant un mois ou deux aux rencontres d'auteurs
00:21:49leur permet d'avoir cette rémunération et en même temps une respiration,
00:21:55voire de nourrir leur travail créatif.
00:21:59Car ils nous disent aussi que les questions que les jeunes leur posent
00:22:03ne sont jamais les questions des adultes ou des médias.
00:22:06Je ne dis pas que ça résout tout,
00:22:11mais ça fait partie de ces actions qui font qu'il faut qu'on arrive à trouver
00:22:16le moyen de rémunérer l'auteur sur tout ce qu'il fait en parallèle de l'écriture.
00:22:22Compte tenu une fois de plus de la précarisation et de la diminution de l'enveloppe de droit d'auteur
00:22:30sur ce qu'on pourrait appeler la diversité éditoriale,
00:22:34c'est-à-dire ce qui échappe aux 20 titres majoritaires du marché.
00:22:39Maintenant plus techniquement, après les alertes il y a plus de 10 ans,
00:22:46des auteurs qui avaient lancé un cri d'alerte auprès des pouvoirs publics sur leur précarisation grandissante.
00:22:53En mars 2021, la ministre de la Culture, Roselyne Bachelot-Narquin,
00:22:59avait lancé une étude sur la répartition, une mission de médiation
00:23:07qui avait été confiée au professeur Pierre Cirinelli sur la fameuse répartition de la valeur.
00:23:15Les résultats avaient... les négociations avaient avancé.
00:23:19Elles avaient été estimées... elles étaient estimées encore pas suffisamment satisfaisantes,
00:23:24notamment par les auteurs.
00:23:26Et donc en décembre 22, la ministre de la Culture, Rima Abdul-Malak,
00:23:38avait confié au service du livre et de la lecture qui est au sein de la direction générale des médias et des industries culturelles
00:23:49d'organiser une consultation entre les auteurs et les éditeurs
00:23:53qui s'est déroulée sur les sujets suivants.
00:23:56Vente de livres soldés, assiette de rémunération de l'auteur en cas de cession à un tiers,
00:24:02vente de livres à l'étranger, systématisation de la progressivité des taux de rémunération,
00:24:09sécurisation de la valoir, encadrement des pratiques de la valoir et prestations particulières.
00:24:16On peut dire aujourd'hui que les avancées de ces différents... d'une part mission du professeur Cirinelli,
00:24:24puis groupe de travail mené sous la houlette du service du livre et de la lecture
00:24:30avec les représentants des éditeurs et les représentants des auteurs
00:24:37ont permis un accord sur les points suivants sans être trop technique.
00:24:43La mise en place d'une reddition des comptes semestriels qui va être désormais obligatoire
00:24:49et qui va permettre une plus grande régularité et périodicité du paiement des droits d'auteur.
00:24:58Un meilleur encadrement de la pratique de la provision des exemplaires invendus.
00:25:06La création d'une obligation d'information à la charge de l'éditeur lorsqu'il procède à une succession de l'oeuvre
00:25:14ou d'une partie de l'oeuvre d'un auteur.
00:25:17Ou la transmission... c'est-à-dire la transmission des droits à un tiers pour l'utilisation de l'oeuvre.
00:25:25Un principe de résiliation du contrat de traduction en cas de disparition du contrat de cession de l'oeuvre première
00:25:34et de la fin de l'exploitation commerciale de cette première oeuvre première traduite.
00:25:41Et l'amélioration de certains points, notamment le pilonnage des stocks, les arrêts de commercialisation
00:25:50et pour mieux définir la période qui suit, la fin du contrat qui lie un auteur à un éditeur.
00:25:58Ça ce sont les avancées. Ces avancées ne sont pas encore totalement satisfaisantes même si ce sont des avancées réelles.
00:26:09Les auteurs considèrent qu'elles ne touchent pas à un sujet qui est pour eux un sujet extrêmement important qui est la valoir.
00:26:19Et la progressivité du taux d'a-valoir.
00:26:23C'est un sujet plus complexe, d'abord parce que tous les genres littéraires ne fonctionnent pas de la même manière.
00:26:30Je vous parlais tout à l'heure de la non-fiction, tout ce qui sont des travaux de recherche qui donnent lieu à l'édition d'un ouvrage,
00:26:42après évidemment un retravail. On n'édite jamais un ouvrage qui est directement une thèse, sinon ce n'est pas lisible.
00:26:49Mais en revanche, ça donne lieu très fréquemment dans le domaine de la non-fiction à de l'édition de recherche.
00:26:57Elles sont écrites par des chercheurs, professeurs d'université dont l'activité principale et la rémunération principale n'est pas celle d'un auteur.
00:27:11Ça ne veut pas dire à ce titre qu'ils n'ont pas à percevoir de droit d'auteur.
00:27:15Mais évidemment, et on le voit nous en tous les cas dans nos études au Centre National du Livre pour les auteurs que l'on soutient,
00:27:22le droit d'auteur, la valoir est plus petit qu'en bande dessinée où la valoir est le plus grand.
00:27:29Pourquoi ? Car on a souvent deux auteurs. On a l'auteur et le dessinateur, l'illustrateur.
00:27:37Donc les genres littéraires peuvent difficilement être traités de la même manière.
00:27:46C'est un sujet que nous allons recommencer nous les discussions avec les auteurs pour ce qui représente la conditionnalité des aides du Centre National du Livre
00:27:59puisque notre ministre de la Culture, Mme Rachida Dati, a d'une part lancé, après l'étude du SNE sur le partage de la valeur,
00:28:10qui comme vous le dites a mis le feu aux poudres, notre ministre de la Culture a demandé qu'un même travail soit fait sur le revenu des auteurs
00:28:22en prenant en compte toutes leurs charges puisque le SND a bien expliqué que le camembert qui a mis le feu aux poudres
00:28:32était lié au fait qu'ils prennent bien en considération la totalité de leurs charges à eux en tant qu'éditeurs.
00:28:38Ce travail va être fait sous la houlette du ministère de la Culture et du service du Livre et de la Lecture pour les auteurs,
00:28:48pour qu'on compare des choses comparables. Parallèlement, à partir du mois de septembre,
00:28:54nous allons reprendre à la demande de notre ministre de la Culture la réflexion avec les sociétés qui représentent les auteurs
00:29:03et les sociétés qui représentent les éditeurs, les discussions de la conditionnalité de nos aides,
00:29:08sachant que le volume que nous éditons est évidemment très petit par rapport à la totalité de volumes édités en France,
00:29:21mais que souvent les règlements du Centre National du Livre donnent un peu le la. Par exemple, nous conditionnons aujourd'hui nos aides à la traduction
00:29:35au fait que le feuillet d'un traducteur soit rémunéré 21 euros le feuillet. Nous allons d'ailleurs l'augmenter puisque ce tarif n'a pas bougé depuis 9 ans.
00:29:47Mais lors d'un prochain conseil d'administration, nous allons soumettre une augmentation aux membres de notre CA du feuillet.
00:29:53On sait que même si le Centre National est un acteur important de la traduction, mais évidemment minoritaire dans l'ensemble des ouvrages
00:30:02traduits dans le monde éditorial, dans le monde du livre, le fait que le 21 euros soit la norme du CNL donne aux traducteurs la possibilité de négocier,
00:30:17même si la traduction ne va pas être soutenue par le Centre National du Livre. Donc on est très attendus sur ces négociations
00:30:25qui, une fois de plus, représentent une petite minorité des ouvrages soutenus, des ouvrages édités en France, mais peuvent donner un cadre sur lequel
00:30:37les auteurs pourraient mieux négocier leurs contrats avec les éditeurs. Et une fois encore, aujourd'hui, nous allons reprendre nos discussions
00:30:49avec l'ensemble des représentants des auteurs et des éditeurs. Lors de nos premiers échanges, il y a plus d'un an, que nous avions interrompu
00:30:58parce que nous attendions le résultat de la négociation entre le ministère de la Culture, les auteurs et les éditeurs, pour ne pas avoir des négociations parallèles
00:31:07qui auraient pu être paradoxales. Donc nous les avions interrompues en accord avec le ministère de la Culture. Nous allons les reprendre.
00:31:15Nous savons que le point de la distinction dans la valoire en fonction du genre disciplinaire est un sujet, par exemple, sur lequel, aujourd'hui,
00:31:27nous ne sommes pas certains de trouver un point d'accord, par exemple. Mais il y aura beaucoup d'autres aspects à traiter sur lesquels nous savons pouvoir tomber d'accord.
00:31:37— Sur la question de la concentration. — Sur la question de la concentration, les 12 premières entreprises en France... Les 12 premières maisons d'édition
00:31:47représentent 87% du marché. Les 4 premières maisons d'édition représentent 55% du marché. Donc je dirais qu'avec ces deux chiffres-là,
00:31:57on a presque tout dit sur une concentration qui, de surcroît, peut inquiéter quand il y a une forme de... La crainte peut être une forme de concentration verticale
00:32:10avec les points de vente, notamment le nouvel entrant IMI qui a racheté Editis. Comme vous le savez, il détient 25% au capital de la FNAC.
00:32:22Donc il y a eu une grosse inquiétude chez les indépendants avec la peur que cette part de capital puisse donner une plus grande chance, une plus grande visibilité
00:32:34dans un des plus gros points de vente au livre issu de la maison d'édition du groupe. Des inquiétudes sont nées sur le rachat d'achètes par Vivendi.
00:32:56Le groupe Vivendi, comme vous le savez, détenant des titres de presse, même si l'autorité de la concurrence à Bruxelles a demandé la vente de certains d'entre eux,
00:33:08mais dispose d'une force de frappe à la fois médiatique, d'adaptation via la très belle maison Canal+, une visibilité sur les radios et les chaînes de télévision.
00:33:27La crainte se situe à ce niveau-là. Vous dire aujourd'hui qu'il y a un effet sur le marché, je ne suis pas en mesure de le faire car je pense qu'il faut attendre au moins un an.
00:33:39Et des études qui soient multifactorielles, il faudra être très fin pour mesurer tous les impacts possibles qui touchent la force de frappe en tenant en compte des outils de distribution et de diffusion
00:34:02qui sont extrêmement puissants chez Hachette Distribution et Interforum pour le groupe Editis, qui sont les deux plus gros distributeurs-diffuseurs.
00:34:14Il faudra regarder les impacts sur tous les aspects médiation, couverture médiatique plus exactement, les sessions à l'étranger, les adaptations possibles, les effets sur les points de vente.
00:34:30C'est vraiment multifactoriel. Mais je crois déjà qu'on peut dire que de toute façon, il y a un effet de concentration uniquement déjà lorsqu'on observe l'éparte de marché des plus gros groupes.
00:34:44Sur les violences sexuelles et sexistes, la charte que vous avez mise en oeuvre, est-ce que...
00:34:54Déjà, elle concerne le Centre national du livre, avec un référent médiateur, ses billes d'écoute, etc. Et dans nos règlements...
00:35:08Oui, oui. Effectivement, Marlène Amaton, secrétaire générale.
00:35:15Effectivement, nous avons adopté en mai 2022 la charte des valeurs du Centre national du livre sur trois volets.
00:35:24Le premier volet concerne la lutte contre les violences et harcèlements sexuels et sexistes.
00:35:30Le deuxième volet concerne la lutte contre les discriminations.
00:35:33Et le troisième volet est en faveur de la transition écologique.
00:35:39La charte permet à chaque demandeur d'aide, désormais, depuis juin 2022, de souscrire à cette charte et s'engager.
00:35:53Les engagements sont divers. Les engagements portent sur le respect et les obligations et l'interdiction définie, bien entendu, par la loi.
00:36:06Nous l'avons rappelé. Ainsi, toutes les structures employeuses s'engagent à respecter les prescriptions légales en matière de santé, sécurité et harcèlement sexuel pour protéger leurs salariés,
00:36:19mais aussi leurs collaborateurs, les partenaires et les prestataires avec lesquels ils travaillent.
00:36:25Toute personne physique concernée par la charte s'engage également à n'adopter aucun comportement de harcèlement ou de violence sexuelle et sexiste dans le cadre de ses activités.
00:36:39Les demandeurs d'aide s'engagent par ailleurs à informer et sensibiliser à tous les niveaux pour prévenir les risques.
00:36:49Donc aussi bien, comme je le disais précédemment, les collaborateurs, les partenaires et les prestataires avec lesquels ils travaillent.
00:36:56Ils s'engagent à favoriser et à multiplier les formations dans ce domaine. Il en est de même, bien évidemment, pour les organisateurs de manifestations littéraires.
00:37:13Tous ces engagements, bien entendu, doivent être respectés. Le CNL est vigilant dans ce domaine. Il se réserve le droit, en cas de non-respect de ses engagements et de toutes ses obligations,
00:37:32en fonction de la gravité des faits établis et par des manquements constatés, de suspendre l'accès de ces aides dans les conditions déterminées par le Conseil d'administration.
00:37:44Donc depuis mai 2022, nous n'avons pas eu à statuer, heureusement, dans ce cadre. Mais effectivement, c'est bien prévu qu'en cas de manquement avéré, le CNL peut suspendre ces aides.
00:38:00Je rajouterais juste un point. L'ensemble des aides que nous distribuons ne sont pas décidées par les équipes du CNL sur leur bonne intuition.
00:38:14Nous avons 24 dispositifs d'aide et autant de commissions, qui comprennent entre 13 et 20 membres experts indépendants, qui décident des aides à louer selon des critères précis.
00:38:30Il se trouve que nous avons aussi adressé cette charte aux 24 présidents de nos commissions, et nous en avons rappelé le contenu lors de la signature, pour que chaque membre de commission soit conscient de l'existence de ce dispositif.
00:38:49Bien. Je vais vous laisser la parole pour poser vos questions. On va prendre toutes les questions, Madame la Présidente. Je vous invite à bien les noter.
00:38:56On commence par Laure Darkos, auteure de la PPL sur le livre.
00:39:02Oui. Merci, Président. Madame la Présidente, merci. Vous avez dit déjà beaucoup de choses. Moi, je voulais revenir sur le quart d'heure de lecture, parce que vous parliez d'un quart d'heure de lecture nationale.
00:39:13Mais l'ambition aussi du ministère de l'Éducation nationale, c'est de pouvoir également l'instituer tous les jours, quotidiennement.
00:39:21Comment vous vous associez avec le ministère sur ce sujet ? Est-ce que vous avez fourni des éléments pour que ce quart d'heure de lecture se fasse plus spontanément ? Est-ce que vous y avez été associés ?
00:39:42Sylvie Robert. Oui. Merci, Monsieur le Président. Merci, Madame la Présidente. D'abord, je voudrais, en préambule de mon propos, rappeler combien la chaîne du livre et l'ensemble de ce qui la constitue est importante.
00:39:58Et que lorsque nous pensons à une politique publique liée à nos collectivités – et je pense bien sûr à la question de la lecture publique, mais pas seulement –, question des librairies, la question de l'aide aux librairies, du coup, de l'aide aux auteurs, aux producteurs, enfin, c'est un écosystème qui se tient et qui, je trouve, dans le contexte actuel, a vocation à être solidaire.
00:40:23Ça, c'est le préambule. La deuxième chose, vous avez dit beaucoup sur l'état de la situation entre auteurs et éditeurs. Je n'y reviendrai pas. Du coup, j'aurais trois questions très simples. La première question concerne – et vous l'avez dit fort, justement, Madame la Présidente – la paupérisation, voire même la précarisation des auteurs.
00:40:48Vous avez justifié le contexte. J'ajouterais que le numérique et la façon de fabriquer des livres aussi en est un des éléments. C'est-à-dire qu'avant, il y avait tout un processus qui, dans le temps, durait.
00:41:02Aujourd'hui, en 48 heures, un éditeur reçoit un ouvrage, enfin, est capable de l'imprimer. Et ça, le rapport au temps, je trouve, a joué aussi beaucoup dans cette question de la surproduction – vous l'avez dit vous-même – et du coup derrière de la paupérisation.
00:41:17Vous avez plusieurs aides, les bourses aux auteurs. Vous les avez rappelées, découvertes, créations et sabbatiques. Et donc, il faut trouver un éditeur, déjà, pour les auteurs.
00:41:29Est-ce que vous ne pensez pas que dans le contexte actuel, une aide aux – on va dire – primo-auteurs, c'est-à-dire ceux qui pourraient justement permettre un accompagnement plus renforcé d'un auteur en l'accompagnant aussi sur la réalité de ce qui sera ou pas son métier,
00:41:56serait intéressante sans qu'obligatoirement, il y ait déjà un éditeur ? Vous voyez, je pense au CNC sur les aides aux premiers films ou parfois même sans producteur dans les commissions, d'ailleurs, nationales du cinéma que les régions permettent.
00:42:17C'est quelque chose presque de l'aide à l'écriture, mais voyez, pour essayer de vraiment accompagner un premier, première autrice ou auteur. Ma deuxième question, j'ai été très intéressée par la parution de l'étude sur les adaptations cinématographiques et audiovisuelles des œuvres littéraires.
00:42:37L'un des axes, d'ailleurs, de cette étude consiste à améliorer l'accompagnement des éditeurs pour valoriser leur catalogue d'œuvres auprès des producteurs. Est-ce que le CNL est partie prenante de cet accompagnement-là ?
00:42:56Et est-ce qu'il ne faudrait pas aussi mieux peut-être associer et sensibiliser les auteurs sur cet enjeu, puisqu'on voit que c'est en vraiment grand développement et que ça peut être quelque chose de très intéressant ?
00:43:09Et enfin, une dernière question peut-être un peu plus... Enfin voilà, vous y répondrez comme bon vous semble, bien sûr. Le président de la République a émis l'idée de taxer les livres d'occasion. Quelle est votre opinion sur le sujet ?
00:43:30Chérou Zouyas.
00:43:32Merci, M. le Président. Merci, Mme la Présidente. Moi, j'aimerais revenir sur la question de l'édition scientifique que vous avez un peu évoquée, avec une double problématique,
00:43:46celle d'abord de la place du français dans l'édition scientifique et deuxièmement le conflit latent qui perdure avec les directives sur la science ouverte imposées par le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche.
00:44:03Malgré les multiples rapports, malgré l'avis du médiateur du Livre, M. Mochon, en 2023, certains des organismes institutionnels de la recherche continuent à imposer à leurs auteurs de rendre publics les manuscrits qu'ils donnent aux éditeurs,
00:44:23ce qui met en grave danger les éditeurs qui sont souvent des petites maisons d'édition, dont le modèle économique est complètement dépendant de la vente au numéro.
00:44:35Et Couperin vient de passer un immense contrat avec Elsevier pour 33 millions d'euros. C'est un tiers de ce qui est dépensé pour les ressources documentaires pour l'université.
00:44:50Il y a une forme de déséquilibre qui pose problème, parce qu'on sent très bien que la logique de ce qui est en train de se réaliser va faire que l'édition en sciences humaines va être de plus en plus anglo-saxonne et en langue anglaise, de moins en moins française.
00:45:08Et puis, comme Lord Arcos et votre serviteur l'avaient signalé lors d'un rapport de l'OPEX, il y a un risque d'étatisation de la production scientifique qui pose problème pour la diversité des opinions.
00:45:24Donc j'aurais aimé vous entendre sur ce sujet. Je vous remercie.
00:45:30Oui. Merci, M. le Président. Et merci, Mme la Présidente, pour les éléments que vous nous avez présentés. Moi, j'ai deux questions à vous poser.
00:45:38Donc la première, c'est comment le Centre national du livre compte-t-il relever le défi posé par l'attrait des écrans et des réseaux sociaux pour encourager les jeunes à lire davantage ?
00:45:47Y a-t-il des programmes intégrants des technologies numériques comme les applications de lecture ou des plateformes interactives pour rendre la lecture plus attrayante et accessible à cette génération numérique ?
00:45:56Ça, c'est ma première question. Et deuxième question, vous nous avez présenté l'initiative Lire en entreprise. Je voulais savoir si vous aviez déjà des résultats à nous présenter en termes de participation et d'impact sur les employés.
00:46:08Et comment envisagez-vous de renforcer cette initiative pour toucher un plus grand nombre de salariés et promouvoir la lecture comme activité bénéfique au sein des entreprises ?
00:46:18Else Joseph.
00:46:23Monsieur le Président, Madame la Présidente, merci pour tous ces propos. Beaucoup de choses ont été dites. Malgré tout, j'ai deux petites questions.
00:46:29Le côté numérique a été évoqué et notamment sur l'aspect des traductions, c'est-à-dire comment aujourd'hui on peut encourager la traduction réelle par des vrais traducteurs et le recours éventuel à des contrats de traduction.
00:46:45Et donc comment le CNL se positionne sur cet enjeu ? Et puis une autre question, puisque ça a été évoqué par un grand nombre de mes collègues sur le défi pour que les jeunes soient véritablement attirés par les livres,
00:47:00qu'ils prennent les bonnes habitudes. Est-ce que vous pouvez revenir sur une expérimentation, l'expérience de la rencontre entre les jeunes et les auteurs dans le cadre du projet de résidence d'auteurs en colonie de vacances et centres de loisirs
00:47:12qui avait été lancée, si je ne me trompe pas, en 2021, qui a été renouvelée, et donc voir s'il y a quelques enseignements qui ont pu être tirés de cette expérimentation ? Merci.
00:47:25Monique de Marco.
00:47:28Oui, je reviens. Bonjour, Madame, et je vous remercie pour toute cette présentation. Je reviens quand même sur la disparition des librairies indépendantes.
00:47:36En 10 ans, près d'une librairie indépendante sur 10 a fermé ses portes. Les sites Internet et les grandes surfaces grignotent chaque jour davantage les parts de marché, malgré des politiques publiques cherchant à protéger les librairies.
00:47:49Vous en avez parlé. Quelles seraient aujourd'hui les démarches du CNL pour renforcer ? Vous avez parlé de conventions territoriales, mais il ne doit pas renforcer. Vous trouvez donc notre mode et notre action pour pouvoir protéger ces librairies indépendantes.
00:48:03Et puis moi, j'avais évidemment la question qu'a posée Sylvie Robert, peut-être différemment. Lors du festival du livre, Emmanuel Macron a annoncé vouloir mettre en place une contribution sur le marché du livre d'occasion pour protéger le prix unique sur les ouvrages neufs.
00:48:21D'après vous, le marché du livre d'occasion serait-il un concurrent au livre neuf ? Qu'en pensez-vous ? Est-ce un concurrent ? Doit-on donc justement rajouter une contribution sur ce marché qui se développe ? Voilà, ce sont mes questions.
00:48:40– Bernard Fieller.
00:48:43– Merci Monsieur le Président, merci Madame la Présidente pour votre présentation. Je découvre et j'apprécie tous les partenariats que vous développez.
00:48:53Simplement, je n'ai pas repéré dans votre exposé de partenariats avec l'audiovisuel.
00:49:00On sait, par exemple, on vient d'enterrer, hélas, Bernard Pivot dans le Beaujolais et on sait qu'elle a été l'influence, par exemple, d'émissions comme Apostrophe sur la lecture.
00:49:12Et est-ce qu'il y a un soutien à des émissions, justement, littéraires avec un partenariat avec l'audiovisuel, justement, pour la promotion des livres ?
00:49:26Et le deuxième partenariat non plus, dont je n'ai pas entendu parler, est-ce qu'il y a des choses de prévues avec Villers-Cotterêts ?
00:49:32Est-ce qu'on peut se servir ou utiliser ou avoir des partenariats avec Villers-Cotterêts, justement, pour la promotion de la langue française et des livres ?
00:49:43Et puis, il y a une petite remarque. Dans la délégation à la prospective, on s'est interrogé sur l'IA et on a eu une présentation qui montre ce que peut d'ailleurs nous apporter l'IA
00:49:57avec l'exemple de modèles dans lesquels on donne, par exemple, beaucoup à moudre à une machine pour régler des équations à trois inconnues.
00:50:09Lorsqu'on les fait passer à quatre, elle ne trouve pas. Lorsque la même machine, on l'alimente avec beaucoup de littérature, on s'aperçoit que, de temps en temps, elle arrive à régler une équation à quatre inconnues.
00:50:22Ça veut dire qu'il doit se passer dans les systèmes neuronaux aussi bien de la machine, mais à ce moment-là aussi des individus, des interférences qui font qu'on progresse aussi sur le plan scientifique en ayant beaucoup de lecture.
00:50:37Est-ce que c'est utilisé ? Parce qu'on sait quand même que les élèves sont parfois classés. Il y a les littéraires et les scientifiques. Dans les filières scientifiques, il y a très peu d'incitation, je trouve, à la lecture et aux autres cultures.
00:50:55Deuxièmement aussi, c'est de ne pas barrer les gens qui ont fait des carrières dans le domaine littéraire à pouvoir postuler à des postes avec des compétences scientifiques qu'ils arrivent tout à fait à relever.
00:51:10Laurence Garnier.
00:51:16Oui, merci Monsieur le Président. Merci Madame la Présidente pour cette présentation. Vous avez la chance de faire un très beau métier dans un monde envahi par les écrans, ça a été dit par plusieurs collègues ce matin, de développer et d'encourager le livre à prendre toute sa place dans notre société.
00:51:35Je voudrais, avant de parler vraiment lecture, rejoindre les propos de Sylvie Robert sur tout l'écosystème du livre que vous soutenez au travers du CNL.
00:51:46Parce qu'évidemment, pour qu'il y ait des livres, il faut qu'il y ait des gens pour les lire, mais il faut aussi qu'il y ait des gens pour les écrire, pour les éditer et pour les fabriquer.
00:51:54Et on sait à quel point cet écosystème est fragile et à quel point il est nécessaire de l'accompagner.
00:52:00Je voudrais ce matin parler davantage des plus jeunes et vous faire part de ma consternation lorsque j'ai entendu un professeur de français de seconde me dire que faire lire un texte de 5 pages à ses élèves était devenu un exercice très compliqué.
00:52:20Je crois que ça donne la mesure du chantier qui est devant nous et c'est d'autant plus dommageable qu'on mesure chaque jour davantage les bienfaits de la lecture sur la capacité à maîtriser un langage et donc une pensée complexe.
00:52:39Il y a des études qui montrent aussi, je fais écho au propos de mon collègue Bernard Fialaire, que la lecture est aussi un vecteur de réussite pour les études scientifiques.
00:52:49Alors je ne sais pas dans quelle mesure l'inverse fonctionne, vous pourrez peut-être nous apporter des éclairages.
00:52:54Mais que les mécanismes neuronaux qui sont mis en place par une lecture intense favorisent la réussite y compris dans des sciences qu'on appelle dures, en tout cas mathématiques, physiques et autres.
00:53:08Et puis il y a des études qu'on connaît un peu moins mais qui montrent que la lecture favorise aussi l'empathie.
00:53:16Parce qu'en fait elle permet d'entrer dans la psyché de l'autre et il semblerait que ce soit notamment vrai dans le roman.
00:53:26Et le roman de fiction, sans doute lié au fait que le point, enfin comment on appelle ça, le narratif interne en fait, le point de vue interne du narrateur, permet aussi cette empathie.
00:53:39Alors je crois qu'on a là quand même beaucoup d'ingrédients dans une société de l'immédiateté, dans une société où le niveau d'éducation, on le regrette et on le constate, a tendance à baisser.
00:53:51Dans une société où la violence a tendance à augmenter, où on met en place des cours d'empathie dans les écoles.
00:53:57Moi je suis absolument convaincue qu'une pratique intensive de la lecture contient en elle-même les clés de beaucoup d'enjeux de notre société d'aujourd'hui.
00:54:09Une fois qu'on a dit tout ça, je crois que toutes les lectures ne se valent pas et qu'on a aussi un enjeu, vous l'avez d'ailleurs rappelé Madame la Présidente,
00:54:18à soutenir certaines formes de lecture, certaines formes de littérature qui sont sans doute plus exigeantes que d'autres et qu'il ne faut pas avoir peur de le dire.
00:54:25Vous avez parlé du soutien du CNL au théâtre, vous avez parlé du soutien à la poésie qui sont évidemment des formes littéraires moins courues de nos jours et vous avez raison de les soutenir.
00:54:37Je parlais à l'instant des romans, des romans de fiction et donc une fois qu'on a dit tout ça, la question est de savoir comment on encourage ce type de lecture auprès de nos jeunes.
00:54:47Pour ça on a des outils, la puissance publique a mis en place des outils, je pense notamment au pass culture et là aussi je suis assez interrogative sur l'usage qui est fait par nos jeunes de ce pass culture.
00:55:01Ma question était de savoir si en tant que Présidente du CNL vous avez des informations, une forme de typologie des livres qui sont achetés par nos jeunes dans le cadre du pass culture.
00:55:15De ce que j'entends autour de moi, il y a beaucoup de BD et beaucoup de mangas, c'est très bien, je n'ai rien contre les BD, rien contre les mangas mais je pense qu'en termes d'exigence littéraire,
00:55:26il y a peut-être des choses à accompagner et quand c'est de l'argent public, on est peut-être fondé à l'accompagner davantage justement pour faire en sorte que nos jeunes se frottent aussi à des littératures différentes et peut-être plus exigeantes.
00:55:39Donc voilà, c'était ma question sur l'accompagnement à ce type de littérature grâce aux outils mis en place par la puissance publique.
00:55:50Jean-Gérard Premier.
00:55:52Oui, merci Monsieur le Président. Juste quelques mots puisque j'ai l'honneur de représenter suite à la désignation du Président Larcher le Sénat au Conseil d'administration du CNL.
00:56:01D'ailleurs, premier mot, Madame la Présidente, j'ai été fort bien accueilli par vous-même et votre équipe et ensuite saluer le travail de ma prédécesseure au CNL, Madame Laura D'Arcos qui a laissé un excellent souvenir dans cette belle maison.
00:56:13Juste quelques mots, lors du premier Conseil d'administration le 14 mars, j'ai retenu particulièrement quatre points lors de tous les points l'ordre du jour qui m'ont frappé.
00:56:23D'abord, la confirmation que le livre perd 4 à 5 % de parts de marché par an. Ensuite, et je n'y reviens pas, l'érosion préoccupante de la lecture chez les jeunes.
00:56:33Ensuite, le fait que l'intelligence artificielle crée, je dirais, une citation nouvelle et un souci pour les auteurs et les traducteurs.
00:56:40Et enfin, la concentration croissante, Madame la Présidente l'a dit, des achats sur un nombre limité de livres, d'où des problèmes sérieux pour les éditeurs indépendants.
00:56:49Faire part aussi de deux initiatives qu'on a eu avec Madame Atchondo. D'abord, puisque les départements ont la compétence du livre, c'est d'aller voir dans un département où je connais le mieux, le mien,
00:56:58faire un point précis de tout ce qui existe en matière de livres dans les collèges, les EHPAD, peut-être les entreprises, en prison, un peu partout, dans les communes, voir un petit peu ce qui se passe.
00:57:09Un peu comme Mission Flash, en quelque sorte. Et ça pourrait se poursuivre, peut-être, à votre diligence, peut-être dans un ou deux départements, peut-être plus urbains, pour avoir un élément de comparaison possible.
00:57:20Et ensuite, c'est vous dire que, suite à une étude qui vient d'être faite sur les boîtes à livres au plan national, c'est de faire aussi un sondage départemental sur les boîtes à livres dans un département.
00:57:32Pour voir évidemment ce que ça apporte, parce que je vois beaucoup de communes qui se sont lancées dans cette initiative, et peut-être qu'il y a là matière pour le CNL à pouvoir, notamment dans les secteurs ruraux, dans les communes rurales, apporter un appui financier pour ces boîtes à livres, qui souvent sont faites d'ailleurs de manière à matériaux recyclés.
00:57:50Donc le quart d'heure de lecture est déployé par l'éducation nationale dans les écoles, mais nous n'avons pas, nous, d'action sur le quart d'heure de lecture déployé dans les écoles.
00:58:05En revanche, lors du quart d'heure de lecture national, nous faisons en sorte qu'à la fois pour les enseignants, les entreprises, tous les citoyens, il y ait une offre d'un quart d'heure de lecture qu'on essaye de thématiser, amour, environnement, amitié, science-fiction, etc.
00:58:26Ou, surtout ce que l'on a pu récemment, c'est des éditeurs qui nous offrent le premier chapitre d'un ouvrage qui vient de sortir, qui peut éventuellement donner envie de lire la suite, et qui offre une lecture d'un quart d'heure tout à fait inédite, puisque le livre vient de sortir.
00:58:45Nous avons, si je puis dire, avec l'autorisation de l'éducation nationale, pris l'idée de ce quart d'heure, comme je disais, pour en faire un angle de communication une fois par an sur l'importance de la lecture.
00:58:57Pour ce qui est de la chaîne du livre, et vous êtes plusieurs à l'avoir appelé, effectivement, l'importance aujourd'hui de maintenir les équilibres entre la préservation et le soutien apporté aux auteurs, aux traducteurs, aux librairies, à la vie littéraire, et aux actions en faveur de la lecture,
00:59:19sur les auteurs et le fait de soutenir un primo-romancier, c'est une question qu'on s'est beaucoup posée, qui nous est souvent posée, mais on considère qu'on se substituerait, sans en avoir le métier, aux éditeurs,
00:59:36qui sont mieux positionnés que nous pour sentir l'auteur en devenir, soit le coup de cœur total du premier ouvrage, ou l'auteur en devenir dans un premier ouvrage. Et il nous semble plus raisonnable que l'argent public aide dès le deuxième, qui est d'ailleurs le plus dur, comme dans le cinéma.
00:59:56C'est le deuxième film qui est le plus dur à réaliser, et c'est souvent le deuxième ouvrage qui est le plus dur à faire. Il nous semble que l'aide publique doit se nicher plus de ce côté-là que sur le primo-romancier, dont on pense que l'éditeur a plus de savoir-faire professionnel, de qualité, de compétences que nous pour le choisir.
01:00:20Sur l'amélioration de l'accompagnement des éditeurs auprès des producteurs, compte tenu de l'importance, effectivement, de l'étude que nous avions faite, qui retraçait sept ans d'adaptation littéraire. Et d'ailleurs, je peux vous annoncer que nous aurons, en janvier 25, les deux dernières années, qui nous manquaient, 22-23, qui seront assez parlantes, parce qu'elles étaient dans le redressement post-Covid.
01:00:49Donc probablement encore plus intéressantes à analyser. On voit bien qu'effectivement, une production audiovisuelle sur cinq est issue d'un ouvrage littéraire, ce qui présente plusieurs avantages.
01:01:07Un, c'est une rémunération non négligeable pour l'auteur et l'éditeur. Et deuxièmement, ça crée un cercle vertueux de boum de vente du livre dont est issu le film ou la série. Donc c'est vraiment un double... C'est ce pourquoi, d'ailleurs, j'avais souhaité au Centre national du livre qu'on y voit plus clair, qu'on objective les chiffres et qu'on les compare à l'échelle internationale.
01:01:33Et c'est vrai qu'on est encore un pays de lecteurs, puisqu'on voit qu'on est le pays, en Europe et par rapport aux Etats-Unis, qui adapte le plus de films ou de séries issues de livres.
01:01:45Donc ça nous a conforté dans le fait d'augmenter notre soutien à la CELF, qui est la société qui perçoit des droits sur les sessions d'adaptation et qui oeuvre pour cette politique de dynamisme dans le cadre de l'organisation de Shoot the book, dont vous avez peut-être entendu parler,
01:02:12et qui se déroule dans tous les festivals audiovisuels ou cinématographiques importants. Grâce au soutien de Cianel, ils ont pu, depuis deux ans, développer un Shoot the book à Sérimania, où ils n'étaient pas.
01:02:24Et donc c'est beaucoup par la CELF que passe cette dynamique des adaptations. Je ne vous cache pas que nous réfléchissons, mais sans savoir si c'est une bonne idée ou pas, et donc on doit continuer, nos rendez-vous avec tous les producteurs, les grands producteurs, les grands diffuseurs d'audiovisuel et les grands éditeurs,
01:02:44sur le fait qu'il pourrait, ça aurait peut-être du sens dans le cadre du festival de Livre Paris, on travaille ensemble aussi là-dessus, qui retourne au Grand Palais, d'avoir peut-être une journée consacrée à un grand pitch international, dans le cadre desquels les éditeurs français pourraient présenter leurs œuvres.
01:03:05Mais peut-être que ça ne se fera pas parce que certains nous disent que c'est mieux de cibler les festivals, concentrés sur l'animation à Annecy, la fiction à Cannes, la série à Lille, et donc il y a là encore des rendez-vous à organiser. Voilà. Mais on ne s'empêchera pas de rire les grands s'il le faut.
01:03:27Sur le livre d'occasion, il est revenu plusieurs fois, le fait que lors de la venue du président de la République au festival Livre Paris, il a effectivement dit vouloir travailler sur cette contribution sur laquelle le syndicat national des éditeurs a travaillé,
01:03:52pour qu'il y ait une contribution qui permette d'offrir une forme de redistribution, là encore aux auteurs et éditeurs de livres neufs, dont on peut imaginer sur le long terme que la part de marché pourrait être atteinte par le développement croissant du marché d'occasion, comme on le constate dans le secteur des meubles, de la décoration, du design, des vêtements.
01:04:20Voilà. De toute façon, c'est un mouvement naturel. Sur le plan de l'environnement, puisqu'en première lecture on peut penser que le livre d'occasion est forcément aussi une manière au fond d'être vertueux sur le plan de l'environnement, je crois que ça nécessite des études très précises sur l'organisation des flux et du voyage du livre d'occasion lorsqu'il est livré.
01:04:48Et là-dessus, je n'y vois pas clair et je ne pense pas que l'étude ait été finement faite, mais je sais qu'elle se fera. Je ne serais pas choquée que de la même manière qu'à chaque utilisation ou passage d'un film de cinéma sur une chaîne audiovisuelle, dans le cadre d'une chronologie des médias, l'auteur et le producteur touchent de l'argent, qu'il y ait un droit de suite qui existe pour les artistes d'art contemporain.
01:05:17Ça me semble une bonne chose de réfléchir à comment la réutilisation commerciale d'un ouvrage pour une troisième vente puisse contribuer à l'équilibre de la filière du livre.
01:05:35Je trouve ça tressant. Après, la manière dont ça doit se faire est à l'étude, mais je pense qu'une fois de plus, pourquoi la filière du livre ne serait pas traitée avec les mêmes égards que celle du cinéma ou de l'art contemporain ? Et je dirais ça si je n'étais pas présidente du Centre national du livre aussi.
01:05:59Sur les études scientifiques, je me range totalement de votre côté sur le fait qu'il y a un véritable danger à privilégier l'open access gratuit à tout vent.
01:06:16Je suis désolée que ne soit pas appliquée la défense de la préservation des droits des auteurs de littérature scientifique. La France, on le sait, est une terre très puissante en matière scientifique.
01:06:36Et si l'édition scientifique devient 100% État ou 100% gratuite, on perdra toute force, toute diversité de regard, toute puissance. C'est très grave.
01:06:51Ensuite, sur la question sur comment faire pour lutter contre les écrans et la lecture, alors qui revient aussi à y a-t-il une corrélation entre l'accroissement du temps passé sur les écrans et la baisse d'attractivité de la lecture ?
01:07:18Qui peut plus ou moins rejoindre la question du numérique à l'école ? Sur une vision plus optimiste qui consiste à dire que les écrans n'ont pas encore fait plier le livre.
01:07:35Je vais essayer de faire une réponse construite et qui répond un peu à tous les aspects, mais si je ne suis pas suffisamment complète ou que vous n'êtes pas satisfait, n'hésitez pas à me reposer la question.
01:07:50Sur le fond, quand j'ai l'occasion d'intervenir sur le temps passé sur les écrans et le temps passé sur la lecture, d'abord un, je dirais qu'il n'y a pas de corrélation scientifique.
01:08:06Mais dans notre étude, c'est que certains chercheurs qui sont pro-écran en disant que l'espèce humaine s'est toujours adaptée, on a eu la même peur avec la télévision, mais pourquoi donc est-on inquiet ?
01:08:26Je dirais que ça n'a rien à voir, la télévision n'était pas le prolongement de notre corps. Et comme dit Alain Damasio, l'homme à la fin de sa vie aujourd'hui, le digital native, aura passé plus de temps à caresser la fenêtre de son écran qu'à caresser le corps d'une femme.
01:08:42Et je trouve que cette comparaison est très belle et elle dit tout. Ou d'un homme, je ne veux pas vous apparaître genré. Donc, je pense quand même qu'il n'y a pas d'abord de corrélation scientifique, mais en revanche, si on parle au corps médical,
01:09:04et nous constituons en ce moment autour de nous un ensemble de médecins, pédiatres, pédopsychologues, pédopsychiatres, neurologues sur la question de comment sont les enfants qu'ils reçoivent chez eux, comment sont les enfants qu'ils soignent.
01:09:22La question de la trop grande fréquentation des écrans, je ne suis pas chercheuse, mais ça me paraît quand même une évidence que c'est un souci. Bien évidemment, tout dépend de l'utilisation des écrans. Mais généralement, c'est la double peine.
01:09:38Les enfants qui sont abandonnés 7 ou 10 heures par jour sur les écrans sont précisément souvent ceux qui ne sont pas incités à lire, dont la bibliothèque, s'il y en a une, est plutôt vide à la maison, qui ont aussi un problème de concentration, un problème de sommeil, parce que ça s'est avéré scientifiquement, que de regarder l'écran 2 heures avant de s'endormir, ne serait-ce qu'une heure, ne serait-ce que 20 minutes, ça réduit les chances d'avoir un sommeil paisible.
01:10:07Ça, c'est avéré scientifiquement. Donc là, nous sommes en train, nous, au Centre National du Livre, de réunir toutes les études scientifiques pour se faire une sorte d'annuaire des données scientifiques, qui ne sont pas que françaises évidemment, des études des pays européens, des pays anglo-saxons et asiatiques.
01:10:27Mais je pense que sur la question de la concentration, du sommeil, de l'enrichissement du langage et de l'apprentissage de la langue, les bienfaits de la lecture versus ceux des écrans sont avérés. Dans nos études, nous distinguons le temps passé sur l'écran à faire autre chose que lire.
01:10:50C'est-à-dire que quand on dit qu'ils passent 10 fois plus de temps sur l'écran qu'à lire, alors qu'il y a 2 ans, c'était 7 fois plus de temps, on distingue bien le temps qu'ils passent à faire autre chose que lire sur leur écran.
01:11:08Parce qu'effectivement, on ne veut pas condamner la lecture sur l'écran, qu'il soit le livre numérique ou toute autre forme de lecture. On n'est pas en train de se dire qu'on va faire un monde sans écran. On pense qu'il faut vivre avec son temps. En revanche, on pense qu'on aurait tort de taire les méfaits et de se voiler la face.
01:11:29Le corps enseignant en est conscient. Si vous parlez avec les enseignants, ils le disent. Le corps médical le dit. Après, bien sûr, les chercheurs scientifiques, et tant mieux, ils sont dans une exigence de l'analyse multifactorielle qui fait que c'est beaucoup plus poussé scientifiquement et qu'on ne peut pas faire de corrélation à travers notre étude directe entre, une fois de plus, temps sur les écrans et temps sur le livre papier.
01:12:00Je voudrais peut-être dire que, oui, il faut travailler aussi beaucoup avec les ouvrages contemporains. Comme je l'ai dit, nous avons la chance en plus en France d'avoir une littérature jeunesse, une littérature contemporaine jeunesse extrêmement riche et qui nous est achetée dans le monde entier, à commencer par la Chine.
01:12:27Donc, on ne peut pas dire que sur le plan de l'univers et de l'imaginaire, on soit proche. Donc, vraiment, c'est une chose qu'il faut pousser beaucoup sur le goût des grands lecteurs, sur la sensibilisation de ce qu'on appelle aujourd'hui des grands lecteurs.
01:12:46Lorsqu'ils étaient petits, oui, 92% des grands lecteurs dans notre étude disent qu'ils se souviennent avec émotion de la petite lecture du soir, souvent par la mère, à l'époque. Peut-être que ça va changer, mais oui, c'est évident que la petite lecture du soir, la lecture partagée entre les parents et les enfants,
01:13:11certains enfants disent qu'ils souffrent du temps que leurs parents passent sur leur écran. Donc, le fait qu'effectivement les adultes aussi sont happés par leur portable sont des choses et c'est peut-être l'occasion, lors du quart d'heure de lecture nationale, de communiquer sur tout ça.
01:13:28On essaie d'en profiter toujours pour communiquer dans tout ça, sans avoir un discours trop culpabilisateur par rapport aux parents, parce qu'on sait aussi la difficulté pour certains parents, voire pour tous, comme disait Freud, c'est le pire métier. On connaît la difficulté et on ne veut pas culpabiliser.
01:13:45En revanche, on pense que des fortes campagnes de sensibilisation sur le comportement de l'adulte qui entoure l'enfant, en famille, dans les lieux de vie des enfants, est effectivement quelque chose de tout à fait essentiel. Et la dimension de mimétisme est très très importante.
01:14:04Sur la question des données chiffrées sur le budget numérique de l'école versus, je suppose, l'achat de livres des CDI, ça je ne peux pas répondre. Je n'en sais rien. Je ne suis pas du tout capable de vous répondre.
01:14:26Sur le pass culture, le premier achat c'est le livre. Doit-on s'inquiéter que ce soit manga, BD, et il faut rajouter romance désormais, qui est un boulevard des jeunes filles et non pas des jeunes garçons.
01:14:54Au début, j'étais inquiète et je le suis beaucoup moins. Pourquoi ? Dans les premiers mois, le manga représentait 70% des achats de livres dans le livre qui représentait 70% de la part individuelle du pass culture.
01:15:12Et ça a baissé un peu, bien sûr, depuis que la vie culturelle a complètement repris ses droits. Les concerts de musique et tout, ça a baissé un peu, mais ça reste le premier objet acheté. Et j'étais inquiète.
01:15:28Mais quand je vois maintenant le nombre d'enfants qui s'endorment sur leurs réseaux sociaux, avec les méfaits que ça crée sur les troubles du sommeil, sur la concentration, je préfère qu'ils s'endorment en lisant un manga.
01:15:46D'abord parce que depuis je me suis mise au manga et qu'il y en a qui sont excellents, très poétiques, qui défendent des valeurs extrêmement nobles, très humanistes. Je ne savais pas à l'époque.
01:16:00Et deuxièmement, parce que le manga ne représente plus que 38% par rapport aux 70% d'il y a un an, donc ça prouve qu'il peut jouer le rôle d'une passerelle lorsqu'avec le pass culture on se rend dans une librairie et qu'on finit par créer un dialogue avec son libraire.
01:16:20Et d'ailleurs les libraires nous disent, grâce au pass culture on a accueilli beaucoup de jeunes pour la première fois qui n'y seraient jamais venus et qui petit à petit prennent les codes. Et donc passé l'achat manga, BD, ils probablement écoutent, lisent la quatrième de couverture.
01:16:44Donc avant j'étais, si je puis dire comme vous, très inquiète de me dire si ça favorise qu'un seul genre c'est quand même embêtant. Mais on voit que c'est en train d'évoluer. Voilà. Je ne sais pas si j'ai répondu.
01:17:03Sur la question environnementale. Alors sur l'environnement, comme l'a dit Marlène Amaton, notre secrétaire générale, nous avons dans notre charte mis un ongle environnemental. Il ne suffit pas de l'inscrire dans la charte. Que faisons-nous depuis ?
01:17:21Nous avons lancé des groupes de travail. Nous avons les premiers groupes de travail et nous en avons d'ailleurs cet après-midi même au Centre National du Livre. C'est cet après-midi ou demain ? C'est vendredi pardon. Vendredi après-midi nous recevons 50 directeurs de festivals de littérature comme deuxième groupe de travail de l'environnement.
01:17:42On a pris les groupes de travail sur trois aspects. Édition, vie littéraire, donc les festivals et librairie. Donc on a une enveloppe dédiée de 4 millions d'euros sur 3 ans pour pouvoir accompagner tous les investissements qui permettraient d'améliorer la vie du livre.
01:18:11A travers l'édition, la vie littéraire dans les festivals et la librairie. Pour la librairie, pas plus tard qu'hier, on s'est réunis sur notre comité librairie. On avait deux librairies, c'est récent, ça fait 6 mois qu'on fait les webinaires pour informer toute la profession.
01:18:28On avait deux gros projets, pour l'une 35 000 euros, pour l'autre 40 000 euros qui allaient permettre de financer 50% des investissements de deux librairies qui travaillent sur façade et toit pour permettre de préserver la température de leur lieu, travailler sur pompe à chaleur, etc. Tout ce qui est vertueux en termes d'énergie.
01:18:54Donc sur les festivals, on aura les conclusions, c'est la fin de l'année. La fin de l'année, on aura eu 3 groupes de travail pour les éditions, 3 groupes de travail pour la vie littéraire et les festivals, 3 groupes de travail pour les librairies.
01:19:11Et on pourra faire un premier bilan d'actions qui peuvent être soutenues financièrement avec une enveloppe qui a été votée par notre conseil d'administration intégralement dédiée à la transformation.
01:19:23Et enfin, je donnerai le dernier exemple d'investissement auquel nous avons contribué, qui est le fameux outil développé par le syndicat national de l'édition en relation avec le syndicat des libraires français, le SLF, pas encore totalement d'accord, mais qui va voir le jour,
01:19:44qui s'appelle Phileas, qui aura vocation, comme dans le domaine du cinéma, à pouvoir sortir les ventes par lieu, par titre quotidienne et qui sera un outil de gestion précieux pour les éditeurs dans la gestion des stocks et dont on attend beaucoup pour la réduction du pilon. Voilà.
01:20:10Les émissions littéraires... Pardon ?
01:20:15La question de la lecture dans l'audiovisuel et singulièrement l'audiovisuel public, je pense.
01:20:20Et Villers-Cotterêts aussi.
01:20:21Pardon. Alors, Villers-Cotterêts, oui. Alors, Villers-Cotterêts, d'abord, on a fait notre séminaire de fin d'année à Villers-Cotterêts. On a financé leur premier festival de littérature qui s'appelle Mais et mots, donc qui met en lien la gourmandise et la gastronomie avec la littérature, qui a très bien fonctionné.
01:20:40Et on soutiendra évidemment la deuxième édition. Et là, nous réfléchissons d'abord à des actions pendant le sommet de la francophonie, les 4 et 5 octobre, et aussi à l'organisation de résidences d'auteurs francophones qui prendront place à Villers-Cotterêts.
01:20:58Ce sont les premières pierres d'une collaboration. Paul Rondin, qui dirige Villers-Cotterêts, souhaite aussi, sur certains événements qu'on organise au Centre national du livre, qu'on puisse les signer, si je puis dire, pour deux ou trois soirées, pour qu'ils puissent en accueillir certaines.
01:21:18Par exemple, je pense à l'accueil que nous avons réservé aux chercheurs pastoureaux et la couleur et les animaux, à Descola et l'anthropologie, à Freud et Marie Bonaparte, où il aimerait que pour certaines de nos soirées organisées en soutien aux ouvrages que nous aidons, pour les mettre en lumière et organiser du débat, nous puissions inviter des soirées qui l'intéressent.
01:21:47A venir se rendre à Villers-Cotterêts sans qu'il ait besoin d'appeler les auteurs, de les convaincre et que nous le fassions. Voilà. Donc on est en train de réfléchir à plein d'actions de cette nature-là.
01:21:58Animation culturelle, résidences et les festivals qui peuvent s'installer à Villers-Cotterêts, notamment Nuit de la lecture et Partir en livre, pour qu'on soutienne des actions qui les mèneraient à Villers-Cotterêts en relation avec nos festivals nationaux.
01:22:16L'audiovisuel, la place du livre...
01:22:18Alors on soutient pas financièrement France Télévisions et Radio France qui... On est quand même beaucoup plus petit. En revanche, on a des partenariats très importants. Sur le quart d'heure de lecture, France 7R nous couvre chaque heure.
01:22:34Chaque nouvelle émission est ponctuée du quart d'heure de lecture, voire de lecture à voix haute, de texte choisi par la chaîne en fonction de ses coups de cœur. Et nous avons un partenariat avec la grande librairie qui nous soutient sur tous nos événements avec beaucoup de fidélité.
01:22:53Et qui est très prompte à travailler avec nous sur des actions aussi plus pointues pour en faire la promotion.
01:23:04Pardon. Et un partenariat avec France Culture sur le Boo Club.
01:23:11Une dernière question qui avait été posée sur l'aide à l'étranger pour tout le secteur francophone. Est-ce que le CNL soutient des actions que ce soit des salons ou les librairies francophones ?
01:23:26Alors nous soutenons les librairies francophones en partenariat avec le ministère, bien sûr, des Affaires étrangères qui siège à la commission Librairie francophone qui a eu lieu hier au Centre national du livre et la centrale de l'édition qui garantit l'achiminement des ouvrages.
01:23:45Nous avons particulièrement soutenu les librairies francophones pendant la crise du Covid qui évidemment n'avait pas de plan d'urgence et de plan de relance.
01:23:56Donc on a beaucoup, beaucoup soutenu et je pense vraiment contribué au fait de préserver la vie des librairies francophones.
01:24:05Vous n'avez pas répondu sur les malvoyants. Pardon ? Les malvoyants. Oui, je vais le faire. Là, je suis sur la francophonie. Nous avons créé aussi deux nouvelles aides dans le cadre de la francophonie.
01:24:15Une aide où on encourage les éditeurs francophones des francophonies du Sud. On les finance s'ils font une coédition avec un éditeur français ou s'ils obtiennent une cession de droit du français au français.
01:24:36Nous faisons ça pour encourager les coéditions, créer des connivences entre éditeurs de la francophonie du Sud, éditeurs français et afin que les livres soient édités au plus près de la distribution dans les pays de la francophonie du Sud
01:24:56pour qu'on puisse avoir des livres en français francophone à 7-8 euros et non pas à 27 euros qui n'ont aucune chance d'être vendus dans les librairies francophones de la francophonie du Sud aux habitants en dehors des diasporas européennes.
01:25:18Donc, ça, c'est deux nouvelles aides qu'on a confiées à la commission des librairies francophones en partant du principe qu'il est mieux à même de juger la qualité des projets et leur intelligence.
01:25:30Et nous sommes heureux parce qu'on a, hier, 8 projets dans la première commission de cession du français à français et de coédition. 8 projets qui pourront être annoncés, d'ailleurs, lors des sommets de la francophonie, voire qui auront été édités dans les pays francophones.
01:25:46Sur le public non voyant et j'allais dire le public qui, de manière générale, a un handicap, nous avons notre commission dédiée au public spécifique qui consacre à peu près 30% de ses aides au public victime d'un handicap.
01:26:02Et nous avons dans ce cadre beaucoup d'audios de livres à très gros caractères pour les malvoyants. On les soutient, les falques, faciles à lire, donc qui font l'objet souvent en médiathèque d'un rayon spécifique des ouvrages à destination des 10, des ouvrages numériques à destination des gens qui souffrent de maladies des 10.
01:26:30Voilà, donc là, on a une politique assez active qui passe par notre commission de soutien à la lecture des publics spécifiques. Et pour les librairies qui disparaissent, alors, question sur les librairies en France indépendante qui disparaissent.
01:26:45Une sur 10 depuis 10 ans. Écoutez, nous, en tous les cas, depuis 2 ans, on assiste à une grande dynamique de la création de librairies indépendantes. On en a ouvert plus de 144 alors que seuls 22 ont fermé avec beaucoup d'urbains qui changent de vie.
01:27:01Des traders, des banquiers, des enseignants qui veulent quitter les grandes métropoles et qui prennent le risque d'une librairie indépendante dans des plus petites communes. Il y a une certaine dynamique. On les aide beaucoup pour la création et la transmission, à la fois en termes de formation avec l'école de la librairie que l'on soutient par ailleurs, mais aussi sur les conseils d'agencement, sur toute la politique d'installation.
01:27:31Musique.

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