GRAND DÉBAT POLITIQUE / Nouvelle Assemblée nationale : qui sort vainqueur ?
« Le récap » par Valérie Brochard
Le vendredi 20 juillet 2024 a eu lieu l'élection des Présidents des commissions de l'Assemblée nationale. Résultats : 6 postes reviennent à la coalition présidentielle et 2 au « Nouveau Front Populaire ». Éric Coquerel (LFI) a ainsi été réélu à la tête de la très stratégique commission des finances et Fatiha Keloua Hachi (Parti Socialiste) devient Présidente de la commission des affaires culturelles et de l'éducation. Côté présidentiel, ont été élus Présidents de commission : Antoine Armand (Ensemble pour la République) pour les affaires économiques, Sandrine Le Feur (EPR) pour le développement durable et l'aménagement du territoire, Jean-Michel Jacques (EPR) pour la défense nationale et les forces armées, Florent Boudié (EPR) aux lois, Jean-Noël Barrot (les démocrates) aux affaires étrangères et Paul Christophe (Horizons) aux affaires sociales. Une nouvelle fois, le Rassemblement National, bien qu'étant le parti ayant réuni le plus de voix aux élections législatives, se trouve privé des postes importants de l'Assemblée : une anomalie démocratique ?
Invités politiques :
- Frédéric Valletoux, député « Horizons » de Seine-et-Marne
- Hadrien Clouet, député LFI-NFP de Haute-Garonne
- Yoann Gillet, député RN du Gard
GRAND DÉBAT DE DÉCRYPTAGE / Assemblée nationale : un équilibre précaire ?
Les élections législatives anticipées de l'été 2024 ont donné naissance à une Assemblée fragmentée en trois blocs principaux et donc dépourvue de majorité absolue. Dès lors, la chambre basse est-elle en capacité de remplir son rôle et d'adopter des textes de loi ? À quoi ressembleront l'agenda politique de la rentrée et le nouveau gouvernement nommé ?
Invités :
- Elsa Mondin-Gava, journaliste LCP
- Benjamin Morel, constitutionnaliste, maître de conférences en droit public à l'université Panthéon-Assas et auteur de « Le Parlement, temple de la République » (éditions Passés composés)
- Hadrien Brachet, journaliste politique à « Marianne »
LCP mobilise son antenne à l'occasion des grands évènements. Journées parlementaires, grands débats, votes et explications de vote, auditions des commissions d'enquête, congrès, session extraordinaire, discours et grandes cérémonies...la vie politique avec l'analyse des meilleurs experts et politologues.
« Le récap » par Valérie Brochard
Le vendredi 20 juillet 2024 a eu lieu l'élection des Présidents des commissions de l'Assemblée nationale. Résultats : 6 postes reviennent à la coalition présidentielle et 2 au « Nouveau Front Populaire ». Éric Coquerel (LFI) a ainsi été réélu à la tête de la très stratégique commission des finances et Fatiha Keloua Hachi (Parti Socialiste) devient Présidente de la commission des affaires culturelles et de l'éducation. Côté présidentiel, ont été élus Présidents de commission : Antoine Armand (Ensemble pour la République) pour les affaires économiques, Sandrine Le Feur (EPR) pour le développement durable et l'aménagement du territoire, Jean-Michel Jacques (EPR) pour la défense nationale et les forces armées, Florent Boudié (EPR) aux lois, Jean-Noël Barrot (les démocrates) aux affaires étrangères et Paul Christophe (Horizons) aux affaires sociales. Une nouvelle fois, le Rassemblement National, bien qu'étant le parti ayant réuni le plus de voix aux élections législatives, se trouve privé des postes importants de l'Assemblée : une anomalie démocratique ?
Invités politiques :
- Frédéric Valletoux, député « Horizons » de Seine-et-Marne
- Hadrien Clouet, député LFI-NFP de Haute-Garonne
- Yoann Gillet, député RN du Gard
GRAND DÉBAT DE DÉCRYPTAGE / Assemblée nationale : un équilibre précaire ?
Les élections législatives anticipées de l'été 2024 ont donné naissance à une Assemblée fragmentée en trois blocs principaux et donc dépourvue de majorité absolue. Dès lors, la chambre basse est-elle en capacité de remplir son rôle et d'adopter des textes de loi ? À quoi ressembleront l'agenda politique de la rentrée et le nouveau gouvernement nommé ?
Invités :
- Elsa Mondin-Gava, journaliste LCP
- Benjamin Morel, constitutionnaliste, maître de conférences en droit public à l'université Panthéon-Assas et auteur de « Le Parlement, temple de la République » (éditions Passés composés)
- Hadrien Brachet, journaliste politique à « Marianne »
LCP mobilise son antenne à l'occasion des grands évènements. Journées parlementaires, grands débats, votes et explications de vote, auditions des commissions d'enquête, congrès, session extraordinaire, discours et grandes cérémonies...la vie politique avec l'analyse des meilleurs experts et politologues.
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NewsTranscription
00:00Générique
00:02...
00:10Bonjour à tous et bienvenue sur LCP
00:12pour une émission spéciale consacrée à l'attribution
00:15des postes-clés à l'Assemblée nationale.
00:17Tout s'est joué entre hier et aujourd'hui
00:20pour attribuer les sièges au bureau
00:22et à la présidence des commissions.
00:24Des votes très politiques, on va y revenir.
00:26Je vous présente d'abord mes invités,
00:28Frédéric Valtoux, bonjour, et merci d'être avec nous.
00:31Vous êtes député horizon et indépendant de Seine-et-Marne.
00:34Adrien Clouet, bonjour, bienvenue.
00:36Vous êtes député de la France insoumise de la Haute-Garonne.
00:40Et à côté de vous, Yoann Gillet, bonjour,
00:42député Rassemblement national du Gard.
00:44Merci à tous les trois d'avoir accepté notre invitation.
00:47On va d'abord essayer d'y voir clair,
00:49de comprendre ce qui se passe dans cette nouvelle Assemblée,
00:53qui occupe les postes à responsabilité.
00:55Au vu des votes, qui peut prétendre
00:57dans la majorité ou dans l'opposition ?
00:59Est-ce que ça éclaircit le paysage politique ?
01:02Le récap de ce nouveau visage de l'Assemblée,
01:04c'est avec Valérie Brochard.
01:06Générique
01:08...
01:13Bonjour, Valérie.
01:14Alors, à quoi elle ressemble, cette nouvelle Assemblée nationale ?
01:18Eh bien, Brigitte, la présidente, on la connaît bien,
01:20puisque c'est Yael Braun-Pivet qui a été réélue au perchoir.
01:24Bon, ben, ça, c'est fait.
01:25Mais pour fonctionner, l'Assemblée nationale
01:28se répartit le travail en huit commissions.
01:30Vous imaginez un peu Shiva, la déesse indienne,
01:33avec ses multiples bras.
01:34Eh bien, ici, c'est pareil.
01:35Le Palais-Bourbon a huit bras pour préparer le débat législatif
01:39avant qu'il n'arrive en séance publique.
01:41Alors, le camp présidentiel a obtenu six
01:44des huit présidences de commission.
01:46Mais arrêtons-nous sur la plus puissante,
01:49la plus prestigieuse, la commission des finances,
01:52la COMFI, comme on l'appelle ici,
01:54chargée de contrôler et de suivre l'exécution du budget de l'Etat,
01:58de scruter les recettes et les dépenses.
02:00Elle suscite la convoitise de tous les groupes.
02:03C'est Eric Coquerel qui a été réélu à sa tête.
02:05On l'écoute.
02:06Je serai un président,
02:08mais c'est ça qu'il réclame de l'opposition,
02:11et en l'occurrence, qui défendra face aux ministres
02:14qui viendront face à moi le programme du groupe qui m'a porté,
02:19c'est-à-dire du Nouveau Front Populaire,
02:21qui s'appuie sur la question du partage des richesses,
02:24sur une fiscalité différente, sur des investissements écologiques.
02:28Il est soulagé, le député de la France Insoumise,
02:31parce qu'il avait un sacré obstacle sur son chemin,
02:33l'accord entre la droite et le camp présidentiel
02:36qui voulait faire élire Véronique Louvagie,
02:39de la droite, voilà, elle est ici, de la droite républicaine.
02:42Le règlement de l'Assemblée est clair.
02:44La COMFI revient toujours à l'opposition.
02:47Traditionnellement, la majorité ne prend pas part au vote
02:50et les oppositions se débrouillent entre elles.
02:53Pourtant, avec cet accord, le camp présidentiel n'a pas respecté.
02:56Les Us, c'est coutume de l'Assemblée.
02:58Eric Coquerel pensait ne jamais récupérer son poste,
03:01mais c'était sans compter le report des voix du groupe Lyot,
03:06juste ici, en contrepartie.
03:08Le nouveau rapporteur général du budget,
03:11ce sera Charles de Courson, et ça, ça fait hurler la Macronie.
03:15Je suis extrêmement en colère, c'est une colère froide.
03:19Pourquoi, dans nos textes,
03:21il y a l'obligation de mettre un président de la Commission des finances
03:25qui soit de l'opposition ?
03:27Pour qu'il y ait, au sein de la Commission des finances,
03:30un dialogue, un dialogue contradictoire,
03:33avec une opposition et une majorité.
03:36Et là, vous avez deux oppositions qui vont se regarder dans un miroir.
03:39Et le RN, dans tout sa bien,
03:41leur candidat, Jean-Philippe Tanguy, s'est maintenu dans les trois tours.
03:46En revanche, dans les autres commissions,
03:48le RN n'a pas hésité à jouer les arbitres,
03:50comme dans la Commission des lois, par exemple, au premier.
03:53Deuxième tour, voici les candidats,
03:55Florent Boudier pour le camp présidentiel,
03:58Colette Capdevielle pour le Nouveau Front populaire
04:00et Philippe Schreck pour le RN.
04:02Mais regardez, pour faire barrage au Nouveau Front populaire,
04:06le RN a reporté ses voix sur le candidat
04:09Ensemble pour la République.
04:10C'est Florent Boudier qui a été élu avec les voix de l'extrême droite,
04:14une stratégie qui met la candidate du Nouveau Front populaire en colère.
04:19Je constate finalement que quand on trahit un jour, on trahit toujours,
04:23puisque Florent Boudier ne doit la présidence de la Commission des lois,
04:27ce n'est pas rien,
04:28qu'avec les voix du RN.
04:30Le décompte est extrêmement clair.
04:32Sans ces voix-là, il ne serait pas aujourd'hui président
04:35de la Commission des lois.
04:37Pour ce qui me concerne, je préfère perdre avec honneur
04:41que gagner avec autant de déshonneur.
04:43Pour le bureau, ça donne quoi ?
04:45Je vais vous montrer la photo de famille.
04:48Une famille qui s'est clairement fâchée
04:50avec le RN écarté du bureau.
04:53Mais ce qui fait de la place pour les autres majoritairement à gauche,
04:57sur les 22 membres du bureau,
04:58le Nouveau Front populaire compte 12 représentants
05:02et le reste des sièges ont été répartis
05:04entre les groupes du camp présidentiel,
05:06la droite républicaine et les indépendants.
05:08C'est une première, Brigitte.
05:10La première fois qu'un bureau n'est pas majoritairement
05:13de la même sensibilité que sa présidence.
05:15Merci, Valérie.
05:16On va poser la question à Frédéric Walthoux,
05:19ce Nouveau Front populaire
05:20qui a la majorité absolue des postes au bureau.
05:24C'est la plus haute instance exécutive de l'Assemblée nationale.
05:27Est-ce que ça veut dire que vous êtes désormais dans l'opposition ?
05:31En général, on se positionne dans l'opposition,
05:34dans la majorité, par rapport aussi à un gouvernement
05:37et par rapport à ce que le Parlement,
05:40dans son ensemble, va porter comme politique.
05:43Pour l'instant, on ne peut pas vraiment savoir
05:46où est la majorité et l'opposition.
05:49On est dans une Assemblée, on le savait,
05:51qui est répartie en gros en trois tiers.
05:54Donc, inévitablement, en trois tiers,
05:56il peut se dessiner ici ou là,
05:58en fonction des personnalités des candidats.
06:00Une majorité absolue au bureau de l'Assemblée.
06:03Au bureau de l'Assemblée, oui,
06:05la présidente a été élue de manière très claire
06:08et elle est de la sensibilité du camp présidentiel.
06:12Et puis, la gauche n'a pas toutes les commissions.
06:15Donc, de ce point de vue-là,
06:17on peut donner l'impression d'une Assemblée assez bigarrée,
06:20mais franchement, est-ce que c'est inquiétant
06:23de voir, dans une Assemblée répartie en trois tiers,
06:26qu'il y a des espaces pour les différentes forces politiques
06:31et que, finalement, c'est une instance,
06:33c'est un lieu de dialogue qu'il va, effectivement,
06:36devoir vivre, un lieu où, plus qu'avant,
06:38on va devoir apprendre le compromis,
06:40parce qu'il n'y a, aujourd'hui, aucune des forces politiques
06:44qui seule peut porter une politique
06:46pour notre pays.
06:48Adrien, vous, vous revendiquez être dans la majorité
06:51puisque vous voulez gouverner,
06:53mais Frédéric Walthout le dit,
06:55la présidence de l'Assemblée nationale
06:57est revenue au camp présidentiel.
06:59Six des huit commissions sont aussi occupées
07:02par le camp présidentiel.
07:03Vous êtes dans l'opposition sur les postes clés,
07:06les postes politiques, à l'Assemblée ?
07:08Vous avez dit que les postes clés, c'était le bureau de l'Assemblée.
07:12Ce n'est pas possible.
07:13En revanche, ce que je constate,
07:15c'est que la Macronie a recouru à des méthodes
07:20qui me semblent illégitimes,
07:22qu'on n'avait jamais vues dans cette Assemblée nationale
07:25pour obtenir l'élection de Mme Brune-Pivet.
07:27On va rappeler qu'elle a 14 voix de majorité,
07:30alors que 17 ministres en exercice ont participé au vote.
07:35Il y a un débat de constitutionnalistes là-dessus.
07:38J'ai parti de ceux qui pensent que ce n'est pas légitime.
07:41Il y a six cas où des ministres démissionnaires
07:44ont pu voter par le passé.
07:45On peut estimer que ça fait jurisprudence.
07:48Ça n'est pas jurisprudence.
07:49Les autorités qui ont été sollicitées
07:51se sont dites incompétentes, car ils n'avaient jamais fait la différence.
07:55Leur vote fait la différence.
07:57Vous allez saisir le Conseil constitutionnel ?
07:59C'est-à-dire tous les organes nécessaires
08:01pour obtenir une clarification.
08:03Le droit de siéger, c'est une chose,
08:05mais le droit de vote n'aurait pas accordé ce qui n'est pas la même chose.
08:09Vous dites que la présidente de l'Assemblée n'est pas légitime
08:12à ce poste-là, qu'elle n'a pas été élue démocratiquement ?
08:15Je pense que la journée d'hier a été une succession de pataquesses.
08:19Entre dix enveloppes qui se retrouvent au milieu de l'élection
08:22qu'il faut annuler et recommencer,
08:24entre des ministres qui votent,
08:26des ministres qui se parlent entre eux,
08:28n'ayant pas la même ligne politique,
08:30on ne comprenait absolument rien.
08:32Ce type de manigance a continué dans les commissions parlementaires.
08:36Je le dénonce avec force.
08:38Je suis dans la commission des affaires sociales.
08:40Il y a 16 députés du RN qui y siègent,
08:42qui votent, ils sont élus, ils ont le droit de vote,
08:45ils l'expriment.
08:46Lorsqu'est venu le temps de voter les vice-présidents,
08:49ces élus d'extrême droite ont obtenu 31 voix alors qu'ils sont 16.
08:53Je tiens à dire qu'il y a une collusion totale
08:56entre une partie de la Macronie
08:58et une partie de l'extrême droite qui se coalise dans les votes
09:01pour bloquer celles et ceux qui ont remporté l'élection
09:04au suffrage universel devant les Françaises et les Français,
09:07puis le bureau de l'Assemblée nationale.
09:10Chacun fait ce qu'il peut avec des alliances baroques.
09:13On rappellera qu'il y a deux vice-présidentes LFI
09:15qui ont été élues grâce aux voix du RN.
09:18Là, ça n'a gêné personne, en tout cas du côté de la gauche.
09:21On voit bien que, de toute façon,
09:23on peut se... On peut jouer à ce genre de débats,
09:26mais soyons lucides et honnêtes,
09:28à partir du moment où l'Assemblée est divisée en trois tiers,
09:31pour avoir la majorité,
09:32ça veut dire qu'il y a un des trois tiers
09:35qui joue un moment à un jeu de bascule.
09:37C'est comme ça.
09:38Ca peut dépendre aussi de la personnalité des présidents.
09:41Il y a eu une alliance entre la droite républicaine
09:44et l'ex-majorité présidentielle.
09:46Ca n'a pas gêné les gens de gauche.
09:48Sans les voix apportées par le RN,
09:50ces deux vice-présidentes n'étaient pas élues.
09:53Je crois que...
09:54On peut vous faire intervenir ?
09:56On ne peut pas dire ça, ce n'est pas vrai.
09:58Une élection à l'Assemblée...
10:00Je prends une seconde.
10:01Les voix du RN se sont bien portées
10:03sur les candidats vice-présidents LFI.
10:05Et sur Mme Mouchoud, qui a été élue,
10:08qui est de votre parti et qui a eu les mêmes voix.
10:10A l'Assemblée, on vote en trois temps.
10:13Il faut avoir une majorité absolue, plus de la moitié des votants,
10:16puis, au troisième tour, il suffit d'une majorité simple
10:19à avoir plus de voix que les autres.
10:21Dans tous les cas, elle est élue, point.
10:24Yohann Gillet, acceptez-vous d'être minoritaire
10:26dans cette Assemblée ? Vous n'avez aucun poste.
10:29C'est un hold-up démocratique.
10:31Ce qui s'est passé, c'est scandaleux.
10:33Pour revenir sur notre position
10:35lors de l'élection des vice-présidents,
10:37ce n'est pas nous qui avons décidé
10:39d'avoir trois blocs bien distincts dans l'hémicycle,
10:42ce sont les Français.
10:44Les Français ont voté.
10:45Nous, on défend la démocratie.
10:47Aujourd'hui, nous sommes les seuls à la défendre.
10:49Les institutions, les textes qui les régissent
10:52disent très clairement que la représentativité
10:55au sein du bureau de l'Assemblée nationale
10:57doit être exacte en fonction des forces politiques
11:00en présence dans l'hémicycle.
11:02Donc, nous, nous avons considéré
11:04qu'il était notre devoir de défendre la démocratie
11:07et on a décidé, tout simplement, ce que l'on fait à chaque fois,
11:10de s'appliquer à nous-mêmes les principes que l'on défend.
11:13Donc, nous avions souhaité qu'il y ait
11:16deux vice-présidents du bloc de gauche,
11:18deux vice-présidents du bloc du centre et des LR de M. Wauquiez
11:21et deux vice-présidents du Rassemblement national
11:24et de ses alliés.
11:25Quand on fait cela, ça s'appelle respecter les Français,
11:28respecter la démocratie et surtout la protéger.
11:31Mais...
11:32C'est non contraignant au règlement de l'Assemblée nationale,
11:36il faut le préciser.
11:37C'est écrit.
11:38Voilà, c'est de fait...
11:40On imagine que la représentation doit représenter
11:43le poids politique de chaque groupe.
11:46Il n'y a pas de contrainte, mais le respect de la démocratie
11:49devrait être une contrainte.
11:51Je rappelle que le Rassemblement national a fait 11 millions de voix
11:54lors des élections législatives, que nous sommes arrivés en tête
11:58en nombre de voix de ces élections.
12:00Les Français ont parlé et ont décidé d'élire
12:02577 députés, eh bien, avec des idées politiques différentes,
12:07issues de trois blocs majoritaires.
12:09Mais vous avez perdu ces élections.
12:11Nous n'avons pas en nombre de sièges une majorité,
12:14nous n'avions pas pris en traître les Français.
12:16Dès le début, nous nous avions dit qui serait notre Premier ministre
12:20en cas de majorité absolue, mais nous avions dit également
12:23que sans majorité absolue, nous ne serions pas en capacité
12:26de gouverner et que le pays serait bloqué.
12:29Ce qui se passe aujourd'hui n'est que la confirmation
12:32de ce que Marine Le Pen et Jordan Bardella
12:34avaient dit très clairement aux Français.
12:36La situation est très claire.
12:38Mes collègues font semblant de se chamailler,
12:41mais vous êtes des alliés,
12:42de l'extrême-gauche à la gauche jusqu'au LR en passant par la Macronie.
12:46Vous avez fait votre tambouille politique
12:48à l'occasion des élections et vous avez continué
12:51votre tambouille politique ces deux derniers jours
12:54pour exclure 11 millions de Français.
12:56Il y a eu un accord entre la droite républicaine,
12:59on le disait, et l'ex-majorité présidentielle.
13:02L'extrême-gauche.
13:03Est-ce que cet accord-là, il peut mener à un pacte de gouvernement ?
13:09Pardon, je voudrais le redire,
13:10mais je n'aurais pas donné l'impression
13:13qu'à l'infini, on peut se jeter, comme ça,
13:16à des accusations de collusion entre l'un et l'autre,
13:19et l'autre et l'un, etc.
13:20Il y a trois blocs.
13:22Il y a des gens qui sont élus et qui trouvent des voies,
13:25soit chez les uns, soit chez les autres.
13:27Et donc, à ce jeu-là, soyons honnêtes,
13:29laissons ça, ça fait partie, je vais dire,
13:31il faut bien que nos institutions fonctionnent,
13:34il faut une présidence, des vice-présidents,
13:36un bureau, des commissions,
13:38il faut que tout soit mis en place.
13:40C'est dans le débat d'idées
13:42qu'effectivement, les majorités se frontent.
13:44Au-delà de ça, moi, je regrette une chose,
13:46c'est que, depuis plusieurs années,
13:48notre Assemblée nationale est régie sous un système de points
13:52qui permet de dire, en fonction du nombre de députés
13:55que les uns et les autres ont à l'issue des élections,
13:58il y a des points qui sont répartis,
14:00et ces points peuvent donner un certain nombre de postes,
14:03vice-président, casteur, secrétaire dans le bureau, etc.
14:06A condition de se mettre d'accord, sinon, on passe au vote.
14:09Très clairement, il y a eu, d'entrée de jeu de la part de la gauche,
14:13un refus, un refus total de mettre en place ce système de points,
14:16considérant que le Rassemblement national
14:19devait ne pas exister dans le fonctionnement...
14:21Vous avez refusé également. Votre groupe s'y est opposé.
14:24Le seul groupe à avoir défendu les points,
14:27c'est le groupe du Rassemblement national.
14:29Nous, on l'a plaidé, mais ça ne peut fonctionner
14:32que quand tout le monde est d'accord.
14:34Et donc, effectivement,
14:35que le Rassemblement national n'existe pas dans cette Assemblée.
14:39On l'a vu sur les images ridicules,
14:41où chacun se mettait la main dans la poche,
14:43où il faisait semblant de ne pas voir la main étendue
14:46par le député du RN qui, à la tribune, faisait voter pour la présidence.
14:50Cette image-là de la démocratie est une image odieuse.
14:53Un député LFI vaut un député du RN qui, lui-même,
14:57vaut un député du Bloc central,
14:59parce qu'on est élu par des Français dans des circonscriptions.
15:03Il n'y a pas de sous-circonscription
15:05comme il n'y a pas de sous-député.
15:07On aurait dû mettre en place ce système de points.
15:10Bon, ça n'a pas été fait, et donc, à partir de là,
15:13effectivement, c'est un jeu qui laisse un goût amer,
15:16où la représentation n'est pas juste au poids de chacun.
15:19On va essayer d'y voir plus clair,
15:21puisque, après ces élections législatives,
15:24c'est une sorte de barrage républicain
15:26qui s'est mis en place à l'Assemblée nationale.
15:29Le Rassemblement est le grand perdant de cette élection du Bureau.
15:32Aucun poste a responsabilité, à la différence de 2022.
15:36Les précisions de Dario Borgogno.
15:40126 députés RN pour zéro poste au Bureau de l'Assemblée.
15:44Le résultat d'abord d'une stratégie de barrage affirmée par le NFP.
15:49Nous avons fait d'abord le nouveau Front populaire
15:52pour faire barrage à l'extrême droite.
15:55Nous continuons, au sein de l'hémicycle,
15:57ce Front républicain, et nous, nous ne voterons pas
16:00pour les candidats du Rassemblement national.
16:03Le camp présidentiel et la droite ont refusé d'élire
16:06des candidats du RN pour les vice-présidences.
16:08Pour le parti de Marine Le Pen, tout le contraire.
16:11Ils ont voté pour des candidats du nouveau Front populaire,
16:14y compris des Insoumis,
16:15pour représenter les trois blocs principaux.
16:17On a pris le règlement intérieur, que personne ne conteste.
16:21Il y a deux vice-présidents par bloc.
16:23Nous n'avons pas voté que pour nos candidats,
16:25M. Chenu et Mme Laporte,
16:27mais aussi pour d'autres candidats des autres partis,
16:29en espérant que cette vision démocratique,
16:31respectueuse de la pluralité, soit appliquée par les autres groupes.
16:35Une stratégie d'exemplarité qui n'a pas été payée en retour.
16:38Sébastien Chenu et Hélène Laporte n'ont pas été réélus
16:41au poste de vice-président.
16:43La gauche y voit un coup politique raté.
16:44Le RN ne peut s'en prendre qu'à lui-même
16:47et sa stratégie de la gribouille.
16:49C'est lui qui a choisi de faire élire, dès le premier tour,
16:51d'autres candidats que les siens.
16:53Aujourd'hui, ils savaient qu'ils allaient perdre,
16:55et donc ils ont préféré faire gagner d'autres
16:57pour faire des espèces de coups de théâtre.
16:59Un front républicain renouvelé aussi pour la question.
17:02Hier, Marine Le Pen faisait éclater sa colère.
17:04Ce soir, près de 11 millions d'électeurs
17:07sont éjectés par un accord qui a été passé
17:11entre, ensemble, LR et, accessoirement,
17:15l'extrême-gauche.
17:16La clarification que voulait Emmanuel Macron est intervenue.
17:19En effet, c'est extrêmement clair.
17:21Nous sommes confrontés aujourd'hui à une forme de parti unique
17:24dont nous sommes, en réalité, la seule opposition.
17:26Les députés Rassemblement national ne sont pas restés
17:29pour l'élection des sièges de secrétaires.
17:31Et aujourd'hui, même s'ils avaient déjà peu d'espoir,
17:33ils n'ont obtenu aucun poste de président
17:35de commission de l'Assemblée.
17:38Adrien Clouet, est-ce que la représentation démocratique
17:41ne voudrait pas que l'ERN ait des postes à l'Assemblée nationale ?
17:44L'ERN a des élus.
17:45Les personnes ont voté pour eux et pour elles.
17:47Maintenant, dans l'Assemblée, on nous demande, nous, de voter à nouveau.
17:50Enfin, excusez-moi, mais si votre conception du boulot de parlementaire,
17:53c'est d'appliquer les règlements intérieurs,
17:54il faut aller bosser dans un syndic de copropriété,
17:57il ne faut pas être parlementaire.
17:58On est là pour voter les uns les autres,
18:00à la fois sur des textes de loi qu'on examine,
18:02il y a des débats, il y a des votes,
18:04mais moi, dans ma circonscription, il n'y a pas une personne
18:07qui attend de moi que je mette un bulletin ERN dans une urne.
18:09Vous me demandez concrètement...
18:11Non, pas du tout.
18:12Vous auriez pu voter pour vos deux vice-présidents,
18:14nous aurions pu voter pour les deux nôtres
18:16et le Bloc central aurait fait la même chose.
18:18Dans ce cas-là, les Français auraient été respectés
18:20et les institutions auraient été respectées.
18:22Vous étiez où, demain ? C'est ce qu'on a fait.
18:24Hier, vous étiez où ?
18:26C'est ce qu'on a fait, on a voté pour les deux nôtres.
18:28C'est exactement ce qu'on a fait, ça indique deux choses.
18:31Premièrement, vous n'avez pas compris ce que vous avez fait,
18:33ce qu'on a fait et les conséquences des deux.
18:35Forcément, on vient ici, on dit des bêtises.
18:38Mais ça ne vous a pas gêné d'être élu
18:40grâce aux voix du Rassemblement national ?
18:42Sinon, vous n'auriez pas eu de vice-présidence.
18:44Je vous ai déjà expliqué tout à l'heure que si.
18:47Ils ont été élus grâce aux Français qui ont voté pour eux.
18:51Là, madame parlait aux vice-présidences.
18:53Les vice-présidences, elles sont élues en trois tours.
18:56Soit on a la majorité absolue des suffrages au 1er ou au 2e,
18:59soit une majorité relative.
19:01Avec les voix du NFP, on avait, dans tous les cas,
19:03dans toutes les circonstances, avec deux candidatures,
19:05deux élus à la fin.
19:06Donc, on peut faire des coups médiatiques et dire au RN,
19:09c'est grâce à vous, ceci, cela, etc.
19:11Mais enfin, c'est faux, c'est faux.
19:13La seule chose qu'a fait le RN,
19:14c'est qu'ils ont raccourci deux heures le vote, point.
19:16Mais à la fin, leurs états étaient le même.
19:18C'est un peu politique raté, Yohann Gillet ?
19:21Oui, c'est un coup politique raté.
19:22Nous ne devons absolument rien au RN.
19:24Et d'ailleurs, on ne vous demande rien, il n'y a pas de problème.
19:26Personne ne vous reproche d'avoir fait quoi que ce soit.
19:28On pense juste que vous ratez vos coups politiques,
19:30en plus de perdre les élections.
19:31Mais ce n'est pas un souci, sur le fond.
19:33Le vrai souci, c'est que les candidatures du NFP
19:35ne sont en rien tributaires des voix du RN.
19:38Là où, en revanche, dans les commissions parlementaires aujourd'hui,
19:40il n'y a pratiquement aucun élu macroniste
19:43qui l'aurait été sans les voix de l'extrême droite.
19:45Yohann Gillet ?
19:46Il n'y a aucun coup politique derrière tout cela.
19:48Il y a juste du respect de la démocratie,
19:51de nos institutions et du règlement,
19:53oui, parce que nous sommes aussi là
19:55pour faire appliquer le règlement intérieur de l'Assemblée nationale.
19:59Quand vous vous voyez en coup politique,
20:01en buzz médiatique et en tambouille politique,
20:03nous, on pense simplement à l'intérêt du pays
20:06et à appliquer le choix des Français,
20:08parce que les Français ont fait un choix lors des élections législatives.
20:11Ils n'ont donné de majorité à personne
20:13et on se doit, nous, représentants du peuple,
20:16d'appliquer les consignes du peuple.
20:19On est là pour les représenter,
20:20on n'est pas là pour les mettre de côté.
20:22Ce que vous avez fait depuis deux jours,
20:24c'est mettre de côté 11 millions d'électeurs.
20:26Croyez-moi, je reçois énormément de messages d'habitants
20:29de ma circonscription et d'ailleurs,
20:31et pas uniquement des électeurs qui ont voté pour moi
20:34lors des élections législatives,
20:35qui sont vraiment choqués de votre comportement à tous
20:39dans cette élection et dans ces élections.
20:42Est-ce que ça va changer, Yohann Gillet, la stratégie
20:44que vous avez adoptée depuis 2022 à l'Assemblée nationale,
20:48cette fameuse stratégie de la cravate ?
20:50On voit là ce petit coup médiatique.
20:52Est-ce que vous allez maintenant,
20:54le mot n'est peut-être pas adapté,
20:56bordéliser un peu l'Assemblée nationale ?
20:58On va rester nous-mêmes, madame.
21:00On va rester nous-mêmes.
21:02Non, nous n'allons pas bordéliser l'Assemblée nationale.
21:05La gauche et l'extrême-gauche le font relativement bien
21:08et ce n'est pas notre conception de la démocratie,
21:11du fonctionnement de nos institutions.
21:13Nous allons continuer à faire ce que nous faisons
21:16depuis deux ans autour de Marine Le Pen,
21:18c'est-à-dire travailler pour la France et les Français.
21:21On va continuer à voter pour les textes qui vont dans le bon sens
21:25et qui peuvent améliorer le quotidien des Français,
21:28même s'ils ne vont pas assez loin.
21:30En revanche, on va continuer, laissez-moi terminer,
21:33on va continuer, en revanche, de s'opposer
21:35avec la plus grande fermeté aux textes que nous estimons nocifs
21:38pour le pays et pour les Français.
21:40Nous, on est là pour travailler pour la France et les Français.
21:44On n'est pas là pour s'attribuer les postes,
21:46pour la tambouille politique,
21:48pour les petits arrangements entre amis,
21:50la gauche, la Macronie, ils savent suffisamment le faire.
21:53Vous accusez Marine Le Pen, qui dit qu'il y a un accord
21:56avec l'extrême-gauche, que ça va au-delà
21:58pour ne pas représenter l'Assemblée nationale.
22:01C'est qui, l'extrême-gauche ?
22:03C'est juste pour l'information.
22:05Demandez à Marine Le Pen, c'est elle qui vous appelle.
22:08Pardon, mais le débat partisan est nécessaire,
22:11intéressant et structurant du débat public.
22:13Il y a un moment, il faut qu'on fasse fonctionner ce pays
22:16et qu'on puisse donner de la légitimité à un gouvernement.
22:19Il va falloir dégager des majorités.
22:21Le grand problème est de l'extrême-gauche
22:24et de l'extrême-droite.
22:25C'est un problème d'alliance, c'est de sortir, effectivement,
22:29du bloc important qu'ils sont,
22:31et je ne minimise pas, effectivement,
22:33le poids relatif important de chacun,
22:36mais ça ne fait pas majorité.
22:38Quand la gauche nous dit qu'elle a gagné,
22:40parce qu'elle a 182, un peu moins de 200 députés,
22:43et que M. Chassaigne, son candidat,
22:46arrive péniblement à 206 ou 207 députés,
22:49ce qui est déjà très bien,
22:51mais ça ne fait pas 285 députés de 1989.
22:54Il va falloir arriver à nouer des alliances.
22:56Pour arriver à nouer des alliances, il faut être un peu plus humble,
23:00il faut, effectivement, accepter de discuter,
23:02de dire qu'on peut rechercher un compromis,
23:05parce que c'est comme ça qu'on peut avancer.
23:08Peut-être la force du Bloc central,
23:10c'est qu'aux côtés de ces trois grands ensembles,
23:14que sont l'ancienne majorité présidentielle,
23:16qu'on appelle maintenant le camp présidentiel,
23:19le Nouveau Front Populaire et le Rassemblement national,
23:23il y a encore d'autres groupes,
23:27il y a encore d'autres élus, le groupe Liott,
23:30il y a des indépendants, des gens qui font majorité
23:33ou qui peuvent nous aider à aller vers une majorité
23:37et un peu de stabilité.
23:38C'est ça qu'il faut rechercher,
23:40pas pour se faire plaisir, mais pour avancer sur certains projets.
23:44Je crois que maintenant, chacun est en responsabilité,
23:47les équilibres sont faits,
23:48il y a des commissions présidées par la gauche,
23:51il y a des commissions dans lesquelles
23:53il y a des vice-présidents d'extrême-droite,
23:56il y a des commissions qui sont pilotées,
23:58en tout cas, présidées par le camp présidentiel.
24:01En tout cas, en responsabilité,
24:03on puisse faire tourner cette institution,
24:05l'Assemblée au bénéfice des Français
24:07et de projets que, demain, un gouvernement pourra lui présenter.
24:11Les groupes politiques ont été constitués
24:13et il y a des déclarations politiques
24:15où on s'inscrit soit dans la majorité,
24:18soit dans l'opposition, ou plutôt, quand on n'est pas dans l'opposition,
24:22de fait, on est dans la majorité.
24:23Ce qui ressort, c'est bien évidemment
24:26qu'ensemble, pour la République,
24:28Horizon et Démocrate ne se sont pas inscrits dans l'opposition.
24:32Est-ce que vous considérez que vous êtes encore la majorité ?
24:36Alors, Horizon s'est inscrit comme dans le camp des minorités.
24:40Il n'y a pas que deux ensembles,
24:42il n'y a pas opposition et majorité,
24:44il y a opposition, majorité et minorité.
24:46Mais vous êtes allié d'ensemble.
24:48Eh bien, évidemment, j'étais membre du gouvernement
24:52de Gabriel Attal,
24:53dans le cadre du quinquennat d'Emmanuel Macron,
24:56et on ne pouvait pas se renier du jour au lendemain.
24:59Sauf qu'aujourd'hui, on n'est plus majorité.
25:01On était un bloc qui avait la majorité relative,
25:04donc qui avait la partie la plus importante.
25:06Aujourd'hui, seuls, on n'est plus la majorité,
25:09même le bloc le plus important sur le plan arithmétique.
25:12Donc, il va falloir qu'on travaille avec des alliés.
25:15Je pense évidemment aux Républicains,
25:17mais pourquoi pas demain d'autres sociodémocrates,
25:20des femmes et des hommes de gauche...
25:23...pour bâtir une coalition républicaine.
25:26...qui partagent les mêmes valeurs.
25:28Vous, Adrien Clouet,
25:30est-ce que vous considérez qu'étant majoritaire au bureau,
25:34vous êtes majoritaire dans le pays ?
25:36Vous devez prétendre à avoir le poste de Premier ministre.
25:40Pas pour une question de bureau.
25:42Ce n'est pas l'organe qui a le plus de compétences
25:45dans le système...
25:46C'est une question de nombre de députés.
25:48C'est là-dessus.
25:49Et puis, je pense que M. Valtour,
25:51vous connaissez très bien,
25:53parce que vous avez été aux responsabilités,
25:55vous mesurez bien le distinguo qu'il y a à faire entre deux choses.
25:59Il y a des majorités parlementaires,
26:01des groupes plus ou moins importants de députés,
26:04et le groupe le plus important est censé,
26:06dans nos institutions, être en responsabilité
26:09pour proposer un gouvernement.
26:11Ensuite, un gouvernement n'est pas obligé d'être majoritaire.
26:14Vous étiez vous-même dans un gouvernement
26:17qui n'était pas majoritaire.
26:18Il fallait que vous ayez l'appui d'une force ou de l'autre.
26:21Je le dis tranquillement,
26:23les textes sur la santé que vous avez proposés,
26:25il y a eu des travaux avec la gauche.
26:27Il y a eu des points qui étaient bien qu'on a votés,
26:30d'autres en désaccord qu'on n'a pas votés.
26:33On a déjà montré comment ça marche
26:35que la force la plus nombreuse envoie un gouvernement.
26:38Ce gouvernement retourne vers l'Assemblée.
26:40A partir de son programme, nous en avons un,
26:43le Front populaire, on l'a présenté,
26:45il y a 50 mesures, nous voulons leur application.
26:47On a adopté les mesures les unes après les autres.
26:50La Macronie l'a fait dès lors qu'elle était le groupe le plus important.
26:54Il n'y a pas de raison que ça ne puisse pas bouger.
26:57– Vous n'avez pas de nom de Premier ministre à donner à Emmanuel Macron.
27:00– C'est surtout qu'Emmanuel Macron a dit qu'il ne voulait pas
27:04qu'on lui donne de nom.
27:05Là, on a eu une séquence simple, il fallait ouvrir cette Assemblée,
27:09il fallait s'organiser, ce qu'on a fait toutes et tous à gauche,
27:12candidature unique partout pour le père Schwartz,
27:15la présidence de l'Assemblée,
27:16de la Commission parlementaire et du Bureau de l'Assemblée nationale.
27:20Il y a beaucoup de choses à gérer, on s'est battus,
27:23derrière vous, je vois l'image de Mme Bellot,
27:25je trouve que ce serait une très belle candidature pour la gauche.
27:28– C'est une des candidatures qui a été rejetée par l'ensemble des 4,
27:32vous n'avez pas réussi à vous mettre d'accord sur ce nom-là.
27:35– Ça ne veut pas dire qu'elle a été rejetée du coup ?
27:37– Par certains.
27:39– Elle n'est pas rejetée, elle n'a pas abouti par tout le monde.
27:42– Les socialistes n'en veulent pas, soyons clairs.
27:44– On a pu dire qu'il n'y avait pas de veto sur la candidature de Mme Bellot,
27:48il y a une discussion, parce qu'il y a différents noms qui sont avancés.
27:51Tout ce que je veux dire, c'est qu'il y a une bataille parlementaire.
27:55La première manche, c'était de savoir comment était gouvernée l'Assemblée nationale,
27:58le résultat est clair, 12 sièges sur 22 dans le bureau sont à gauche.
28:02Ça la confirme, il y a eu une formation qui est arrivée en tête aux élections
28:05dans le pays, en nombre de députés, cette même formation politique,
28:09cette même coalition est en tête dans le bureau de l'Assemblée nationale.
28:12La logique, c'est qu'Emmanuel Macron prenne son téléphone,
28:15reconnaisse la situation politique, et du coup, nous dise,
28:18je vous donne X temps ou X délais, ou à tel moment,
28:21je nommerai une personne de votre choix à Matignon.
28:24Et là, on construit un gouvernement politique qui a son programme,
28:26et puis on retourne vers l'Assemblée, et puis on travaille,
28:28toutes et tous ensemble, quels que soient les bords politiques.
28:30Et je sais qu'il y a des choses, je sais qu'avec M. Valthout,
28:32on sera d'accord sur des choses, très bien.
28:34– Alors il y a un bureau, Yohann Gillet, qui est effectivement à gauche,
28:38et puis il y a une présidente de l'Assemblée nationale,
28:40qui est du camp présidentiel.
28:43Est-ce que pour vous, ça clarifie la situation ?
28:45Est-ce que pour vous, le président de la République
28:48doit appeler un camp plutôt qu'un autre ?
28:50– Mais la seule chose qui est claire dans cette histoire,
28:52c'est que le Rassemblement national est dans l'opposition.
28:55Et encore une fois, je vais vous renvoyer dos à dos,
28:57mais quand je vois que Gabriel Atta, le président du groupe
29:01du camp présidentiel, a appelé, a voté par exemple pour Raphaël Arnault,
29:05qui est député d'Avignon, Antifa, d'ailleurs les Antifas,
29:10il faut rappeler ce que c'est, ce sont des gens qui ont des actions violentes,
29:13c'est leur mode d'action qui est également fiché S,
29:17c'est un mode d'action, les Antifas, c'est la violence avant tout,
29:21et que vous, vous avez appelé à voter par exemple pour Elisabeth Borne,
29:23que vous avez fait semblant de combattre pendant des mois
29:26pour la réforme des retraites.
29:27Les Français, maintenant, au moins, ont une clarification qui est très claire,
29:32ils savent que le Rassemblement national est dans l'opposition,
29:35et ils savent que les autres, en réalité,
29:37savent s'entendre quand il faut, et quand il faut surtout préserver
29:40leurs petits précarés, leurs petits postes et leurs intérêts personnels.
29:44Je ne dis pas que vous avez des différences et des divergences politiques
29:47qui sont évidentes, en revanche, il est évident
29:51que vous avez des intérêts communs, et que vous savez vous entendre
29:54quand il le faut, et je considère que vous êtes finalement des alliés,
29:58et comme le disait Marine Le Pen, finalement, on a face à nous,
30:01face au Rassemblement national, un parti unique qui va de l'extrême-gauche
30:04à la gauche, OLR, en passant par la Macronie.
30:07Vous ne pouvez pas caricaturer comme ça les choses.
30:10Vous ne pouvez pas caricaturer les choses.
30:12Ce matin, en commission des lois, on a tenu à ce qu'il y ait
30:15effectivement un vice-président qui soit du Rassemblement national,
30:19qui est en l'occurrence une vice-présidente,
30:23mais c'est normal que Lanson et LFI siègent au bureau...
30:28Non, mais ce que je veux dire...
30:30C'est pas ça, ce que je veux dire.
30:35Mais c'est pas une histoire de collusion.
30:37Il faut faire la différence entre le combat politique,
30:40ça, c'était le temps de l'élection, et ça sera le temps des débats
30:43sur les projets d'un gouvernement qui va arriver
30:46et qui mettra sur la table des projets.
30:49Là, on aura des débats politiques.
30:51Et puis, il y a le respect de l'institution,
30:53qui doit, et vous avez dit la même chose,
30:55respecter une certaine pluralité.
30:58Voilà, donc, on arrive à la caler,
31:02peut-être en ayant des visions qui sont un peu différentes,
31:04mais, globalement, quand il s'agit de veiller
31:07à ce que, dans la Commission des lois,
31:09le Rassemblement national puisse aussi avoir un rôle
31:12dans l'exécutif de cette commission,
31:15il n'y a pas eu d'hésitation.
31:17Donc, voilà, ne caractérisez pas et ne dites pas
31:20qu'il y a, par principe, une dique qui a été mise.
31:24On dirait vous.
31:25Sur la Commission des lois, j'en suis membre depuis 2020.
31:28J'ai été membre sous la 16e législature
31:31et j'en suis membre sous cette nouvelle législature.
31:34Qu'est-ce qui s'est passé ?
31:35Effectivement, un certain nombre de nos voix
31:38ont permis d'élire M. Boudier à la présidence de cette commission,
31:42parce que nous avions un choix très clair.
31:45Ou bien élire M. Boudier, ou bien faire élire,
31:47parce que nous n'aurions pas apporté nos voix à M. Boudier,
31:51eh bien, la candidate du NFP.
31:53Mais quand on est membre de la Commission des lois...
31:56C'est une alliance objective pour faire battre...
31:59Je vais vous dire pourquoi.
32:00Laissez-moi terminer.
32:01Quand on est membre de la Commission des lois depuis 2022,
32:05on a vu la réalité des choses.
32:06On a vu quel était le projet au sein de la Commission des lois
32:10de la gauche et de l'extrême gauche.
32:12La suppression de la BAC, le désarmement de la police,
32:15une immigration toujours plus importante.
32:17Voilà le genre de projet que vous avez porté
32:19au sein de la Commission des lois.
32:21Vous avez tapé sur la police, à vouloir les désarmer,
32:24à vouloir parfois les supprimer, c'est le cas de la BAC,
32:27et on ne peut pas tolérer ces choses.
32:29C'était pas si clair pour l'élection de la présidence
32:32de l'Assemblée nationale où vous vous êtes maintenu jusqu'au bout.
32:36On ne comprend pas toujours votre stratégie vis-à-vis des élus.
32:40Pour la présidence de l'Assemblée,
32:43il y a trois blocs, il n'y a donc personne
32:46qui pouvait se détacher très clairement.
32:48Nous avons défendu notre candidat jusqu'au bout.
32:51Nous avons voulu, en revanche,
32:52évidemment, respecter le choix des électeurs
32:55en élisant, eh bien, trois...
32:57Enfin, deux, pardon, vice-présidents
32:59par bloc politique avant-hier.
33:02Aujourd'hui, très clairement, les choses sont ce qu'elles sont.
33:06Nous, nous avons défendu la démocratie avant tout,
33:09le respect du choix des Français avant tout.
33:11Les autres blocs politiques ont fait un autre choix.
33:14Ils devront en répondre devant les Français.
33:17Je suis convaincu que les Français les corrigeront démocratiquement.
33:20Les Français, quels que soient leurs choix politiques,
33:23sont en colère.
33:24Vous espérez être dans la majorité,
33:26être appelé à Matignon, et pourtant,
33:28Eric Coquerel occupe un poste qui est dévolu à l'opposition.
33:32Vous êtes inscrit comme groupe d'opposition.
33:34Il n'aura échappé à personne qu'on n'est pas au gouvernement.
33:37Si vous souhaitez être appelé.
33:39Eric Coquerel pourrait démissionner
33:41si vous accédez aux responsabilités ?
33:43Il a dit que c'est l'évidence.
33:45La Commission des finances appartient
33:47à une formation politique d'opposition.
33:50Si dans les semaines qui viennent,
33:51la bouche gouverne ce pays...
33:53Aujourd'hui, on a des ministres macronistes au pouvoir.
33:56Ils prennent des décrets extrêmement politiques.
33:59On a besoin d'une commission des finances
34:01qui surveille un gouvernement soit-disant démissionnaire,
34:05soit-disant technique, qui continue de faire des textes
34:08sur la loi immigration, etc.
34:09La présidence de la Commission des finances
34:12revient non seulement à l'opposition,
34:14mais elle revient en principe au principal groupe d'opposition.
34:17Je le rappelle, le groupe le plus important
34:20au sein de l'hémicycle, c'est le groupe du Rassemblement.
34:23C'était déjà en 2022 et elle avait déjà échoué à Eric Coquerel.
34:26Un dernier mot, Frédéric Walthout.
34:28Il y a eu cette alliance qu'on a vue
34:30avec la droite républicaine, avec le camp présidentiel.
34:35Est-ce que vous travaillez pour élargir aujourd'hui
34:38et vous espérez qu'il y ait un Premier ministre
34:40qui sorte de ce camp républicain, comme vous l'appelez ?
34:43Je souhaite travailler à toute solution
34:46qui permettra de donner de la stabilité
34:48au travail parlementaire et de la légitimité
34:50à un prochain gouvernement.
34:53On a besoin, effectivement, après deux années heurtées,
34:57de pouvoir travailler plus en stabilité.
34:59Je reprends le mot.
35:00Donc, oui, si les Républicains sont, cette fois-ci,
35:04contrairement à la législature précédente,
35:09sont intéressés, ont envie de participer,
35:13effectivement, à un pacte majoritaire,
35:16nous pourrions former ensemble
35:19à la fois les trois groupes du camp présidentiel
35:22et les Républicains,
35:24et la coalition la plus importante
35:25permettrait de se donner cette assise
35:28et cette stabilité au travail parlementaire.
35:30On vous laisse encore travailler,
35:32il n'y a pas de gouvernement à l'heure qu'il est.
35:35Merci, Frédéric Walthout, Adrien Clouet,
35:37Yohann Gillet, on va prendre la direction
35:39de la salle des Quatre Colonnes.
35:41L'Assemblée a une présidente,
35:43un bureau, des groupes, des commissions constituées.
35:46Pour autant, avec un gouvernement démissionnaire,
35:48ce qui limite une partie des textes.
35:50La première conférence des présidents
35:53s'est réunie en début d'après-midi.
35:55Qu'est-ce qui a été décidé pour la suite ?
35:59Il a été acté qu'il n'y aurait rien à l'agenda
36:02dans les 15 prochains jours, ici, à l'Assemblée nationale,
36:05même si une session parlementaire est formellement ouverte.
36:08Pour la suite, c'est toujours le grand flou,
36:11tant qu'il n'y a pas de Premier ministre.
36:13Normalement, la session ordinaire reprend à l'automne,
36:17début octobre.
36:18Le budget, lui, doit être déposé, ici, au plus tard,
36:22présenté au plus tard le 1er octobre.
36:24Il pourrait y avoir une session extraordinaire en septembre,
36:28mais pour l'instant, rien n'est sûr.
36:30Pour ouvrir une session ordinaire, il faut un gouvernement.
36:33Deux seules certitudes, en revanche, le 31 octobre,
36:36ce sera la niche parlementaire du Rassemblement national,
36:39la journée d'initiative parlementaire,
36:42du coup, ici, des troupes de Marine Le Pen.
36:45Et puis, il y a une proposition de loi qui a été déposée,
36:48une proposition de loi sur la fin de vie,
36:50déposée par le député modem Olivier Falorni.
36:53Je vous rappelle que les débats sur la fin de vie
36:56avaient été avortés, ici, par la dissolution.
36:58On ne sait pas encore quand elle sera examinée par les députés.
37:02Il y a eu une conférence des présidents,
37:04il y a aussi une réunion de bureaux.
37:06Vous le savez, le gouvernement de l'Assemblée nationale,
37:10qui est désormais...
37:11La gauche est désormais majoritaire,
37:13une réunion express, mais des premières tensions
37:16quand le nouveau Front populaire a demandé à saisir
37:19le Conseil constitutionnel sur le cas des 17 ministres députés.
37:22Refus net de Yael Brodpivel,
37:24la nouvelle présidente de l'Assemblée nationale.
37:27Merci, Stéphanie Despierre, pour toutes ces précisions.
37:30Je vous présente mes invités pour cette 2e partie.
37:33Bonjour. Bienvenue.
37:34Vous êtes constitutionnaliste et maître de conférences
37:37en droit public à l'université Panthéon-Assas.
37:40Adrien Brachet, bonjour.
37:42Vous êtes journaliste politique à Marianne et Elsa Monagaba.
37:45Bonjour, Elsa. Merci d'être avec nous.
37:48Adrien Brachet, on a vu, l'Assemblée est constituée,
37:51il y a une présidente, un bureau, des groupes politiques,
37:54et pourtant, on a l'impression d'une assemblée fantôme.
37:57Oui, et surtout, on a l'impression que la clarification
38:00qui était très attendue par Emmanuel Macron
38:03au lendemain des européennes n'est pas du tout arrivée.
38:06On le voit même entre les batailles pour les postes
38:09qu'il y a eus entre la présidence de l'Assemblée nationale,
38:12la composition du bureau, maintenant,
38:15les différents postes à la tête des commissions permanentes.
38:18Finalement, même ces différentes élections
38:21ont donné des résultats assez différents les uns des autres,
38:24et donc, on n'a pas eu tellement plus de clarification.
38:27Je pense que ce qui ressort pour beaucoup de Français
38:30à l'issue de cette séquence, c'est qu'on est dans un état
38:33d'une sorte de déliquescence politique
38:36où, finalement, on a encore des partis
38:38qui ont des réflexes, peut-être, d'un temps d'avant,
38:41alors que, maintenant, les résultats
38:44des législatives et cette Assemblée nationale
38:46totalement morcelée vont obliger, au bout d'un moment,
38:49les uns et les autres à aborder de nouveaux réflexes,
38:52c'est-à-dire à discuter, à s'ouvrir à d'autres camps,
38:56mais on a l'impression que ce n'est pas encore le cas.
38:58Il faut le temps que ça se décante,
39:01et donc, on reste pour l'instant dans les oppositions,
39:04les calculs aussi pour avoir tel ou tel poste,
39:06et donc, on n'est pas du tout...
39:08On est très loin de la clarification.
39:10Quels sont les pouvoirs d'une telle Assemblée,
39:13sachant qu'on a aussi un gouvernement
39:15démissionnaire ?
39:17Les pouvoirs d'une telle Assemblée
39:19sont à la fois extrêmement grands et quasiment nuls.
39:22Le pouvoir dans la Ve République, quoi qu'on en pense,
39:25est au Parlement dès lors que ce dernier
39:27exerce un contrôle.
39:28Or, pour l'instant, il n'a pas grand-chose à contrôler,
39:31car il n'y a pas de gouvernement, le gouvernement est démissionnaire.
39:35Il n'y a pas non plus de majorité.
39:37Or, ce qui fait la force d'une Assemblée,
39:39c'est la détermination d'une majorité à imposer une politique.
39:43Or, quand on a du mal à composer de manière rationnelle un bureau,
39:46autant vous dire que les grandes visions sur l'immigration
39:50et la réforme des retraites vont être compliquées à tirer.
39:53On a ce paradoxe d'un pouvoir qui est revenu à l'Assemblée,
39:56aujourd'hui, il n'y a rien qui peut se faire
39:59sans l'Assemblée nationale, et d'un pouvoir
40:01qui ne peut pas être exercé à défaut de consensus minimal.
40:04Les postes ont été répartis.
40:06Elsa Mondingava, qui détient véritablement le pouvoir
40:09dans cette Assemblée ?
40:11Entre la présidence, les commissions, le bureau ?
40:15C'est ça. Il va falloir qu'on voit comment tout ça fonctionne.
40:19On l'a vu, au bureau de l'Assemblée,
40:21le Nouveau Front Populaire a essayé de s'imposer et a réussi.
40:25Il y a une forme de cohabitation entre Yael Broun-Pivet et un bureau
40:29où la majorité des membres font partie du Nouveau Front Populaire.
40:33Il y a, à la tête de la commission des finances,
40:35un membre de l'opposition, ça, c'était acté,
40:38de toute façon, c'est dans le règlement,
40:40c'est Éric Coquerel qui l'a emporté sur Véronique Louvelji,
40:43donc le Nouveau Front Populaire encore.
40:45A la tête de la commission des affaires culturelles,
40:48c'est la socialiste Fatia Kelewachi qui a réussi à s'imposer.
40:52On voit que le Nouveau Front Populaire
40:54a réussi quelques victoires, en tout cas ici,
40:57dans cette Assemblée, mais après, il y a l'hémicycle.
41:00C'est ça qui compte à l'Assemblée nationale.
41:02C'est les majorités, finalement.
41:04Pour l'instant, on l'a vu pour la présidence de l'Assemblée nationale.
41:08Premier test, c'est le camp présidentiel allié à la droite
41:11qui a réussi à montrer une majorité, mais une majorité à 210.
41:14Ca reste une majorité relative.
41:16Très relative, très fragile, effectivement.
41:19Alors, Adrien Braché, on a cette élection du bureau,
41:22on a eu les commissions.
41:24Est-ce qu'on peut y voir plus clair sur la situation gouvernementale ?
41:27Est-ce que ça permet de donner quelques indices ?
41:30On a bien vu que ça avait fonctionné
41:32entre droite républicaine et ex-majorité présidentielle.
41:35Pour autant...
41:37On a compris qu'il y avait eu une entente
41:39sur la question des postes entre Laurent Wauquiez et Gabriel Attal
41:43et qu'au sein de la Macronie, on se dit
41:45que c'est la preuve que la droite républicaine
41:47est en train d'avancer vers nous.
41:49Laurent Wauquiez, qui, au soir du second tour, disait
41:52qu'aucun accord, aucune compromission
41:55était en train de faire quelques pas vers nous.
41:57C'est ce qu'on espère chez les macronistes.
41:59En réalité, je ne suis pas sûre que ce soit déjà fait.
42:02Déjà parce que, numériquement, même si on associe
42:05le Bloc central et ce qui s'appelle la droite républicaine,
42:08numériquement, ce n'est pas suffisant.
42:10Et puis, Laurent Wauquiez n'a pas forcément intérêt
42:13à vraiment rejoindre une coalition
42:15parce que Laurent Wauquiez joue la présidentielle de 2027
42:19et donc il ne veut surtout pas apparaître
42:21comme la potentielle roue de secours de la Macronie.
42:24Donc, immédiatement, d'ailleurs, dès qu'il y avait eu cet accord
42:28entre Laurent Wauquiez et Gabriel Attal,
42:30tout le monde dans l'entourage de Laurent Wauquiez
42:33disait que ça ne change rien, on s'est mis d'accord sur les postes,
42:36mais on ne rentrera pas dans une coalition.
42:39J'entendais tout à l'heure sur votre plateau Frédéric Walthou
42:42qui disait les Républicains qui vont peut-être être nos alliés,
42:46peut-être qu'on en prend le chemin, mais c'est encore long.
42:50On n'a entendu pas que législatif,
42:52mais pas de participation au gouvernement.
42:54On est encore très loin d'une véritable coalition
42:57qui rassemblerait la Macronie et la droite républicaine.
43:00Ces élections ont fait, c'est vrai, éclater deux droites
43:03irréconciliables entre Eric Ciotti, qui a rejoint Marine Le Pen
43:07aux législatives, et Laurent Wauquiez,
43:09qui s'est rapproché du Bloc central.
43:11Le divorce est acté.
43:12Ecoutez celui qui est encore président des Républicains,
43:16Eric Ciotti.
43:17Dans ma famille politique, les choses sont claires.
43:20Plus que jamais, je vais appeler les militants
43:22à se prononcer entre l'alliance honteuse,
43:26d'abord sournoise, et puis qui se révèle
43:28chaque jour un peu plus en pleine lumière,
43:31et notamment depuis hier,
43:33qu'a passé M. Wauquiez avec M. Macron.
43:37M. Wauquiez est désormais un petit pion
43:39de la majorité macroniste.
43:41J'ai mis en garde contre les alliances cachées,
43:44contre les retraits, contre l'absence de candidatures macronistes
43:48pour plus de 30 députés sortants.
43:51Aujourd'hui, les choses sont limpides.
43:53M. Wauquiez est désormais le petit collaborateur
43:56de M. Attal dans cette Assemblée.
43:58Benjamin Morel, il y a une petite clarification à droite.
44:01Je ne sais pas si c'est celle attendue
44:03par le président, mais en tout cas,
44:05ce sont deux droits irréconciliables.
44:07C'est deux droits irréconciliables,
44:09au moins dans les appareils,
44:11quoique l'appareil dont Eric Ciotti est le président
44:14n'est pas à l'image de ces droits irréconciliables,
44:17étant donné qu'ils cohabitent dans le même parti.
44:19Néanmoins, à terme, c'est pas si évident.
44:22L'idée européenne et de ces législatives,
44:24c'est qu'il y a une porosité entre l'électorat de droite
44:27traditionnel, de la droite républicaine,
44:29et du RN. On a une percée du RN
44:31chez les CSP+, chez les retraités,
44:33qui sont le coeur nucléaire de l'électorat de droite.
44:36Quand vous regardez les reports de voix
44:38en cas d'opposition entre la gauche et le RN,
44:41la majeure partie de l'électorat LR a préféré voter pour le RN.
44:45Donc là, il y a aujourd'hui un élément stratégique.
44:48Pourquoi Eric Ciotti fait monter les enchères en disant
44:51qu'il va garder le RN, le petit comptable de la majorité ?
44:55C'est pour tenter de conquérir le coeur de cet électorat
44:59qui, aujourd'hui, balance, malgré tout,
45:01entre d'un côté Emmanuel Macron et de l'autre Marine Le Pen,
45:04sans forcément qu'il y ait d'exclusif,
45:06comme c'était le cas il y a encore dix ans.
45:09La droite, elle est grande gagnante, quand même,
45:11au vu des élections législatives,
45:13à l'Assemblée nationale, dans les postes attribués.
45:16Oui, puisqu'ils ont 47 députés à l'Assemblée nationale
45:19et ils ont réussi à avoir un poids
45:21qui n'est pas du tout proportionnel à l'effectif du groupe.
45:24On le rappelle, une question, deux vice-présidences.
45:27Alors, ça, à choper sur la Commission des Finances,
45:30ça ne s'est pas fait comme c'était prévu.
45:32Pas prévu comme ça.
45:34Eric Coquerel l'a maintenu.
45:35Mais oui, évidemment.
45:36Ce qui est drôle, c'est qu'en fait, la droite,
45:39c'est un peu la tyrannie des groupes minoritaires.
45:42La droite, c'est qu'elle inverse le rapport de force
45:44avec la majorité. On peut dire majorité, ex-majorité,
45:47présidentielle, pour que ce soit plus clair,
45:50qui sont quand même un ensemble de plus de 150 députés,
45:53mais là, la droite 47 dit
45:55que c'est le pacte législatif,
45:57regardez, faites vos propositions, il n'y aura pas de problème.
46:00Oui, mais le gouvernement d'Emmanuel Macron
46:03ne va peut-être pas non plus appliquer
46:05les propositions à 100 % de Laurent Wauquiez.
46:07Mais comme ils sont absolument indispensables
46:10pour le camp présidentiel,
46:11même pas pour avoir une majorité absolue,
46:13mais au moins pour construire une petite majorité,
46:16pour traverser, etc., évidemment, Laurent Wauquiez
46:19veut devenir un peu un homme fort de la droite,
46:21veut s'imposer au Parlement.
46:23Déjà, il a monté quand même... Il a maintenu son groupe de 47.
46:26Il a montré à ses troupes que quand il négociait,
46:29il arrivait quand même à...
46:30Il a obtenu des victoires.
46:32Il a obtenu des victoires.
46:33Le plus petit dénominateur commun pour les députés de droite,
46:37c'est un peu ce soutien sans participation,
46:39ça convient à peu près à tout le monde pour l'instant.
46:42Il fait une conférence de presse lundi à l'Assemblée
46:45du Sénat, Bruno Retailleau, pour redire
46:47que si le gouvernement veut faire bien les choses,
46:50on a notre programme.
46:51A gauche, on ne voit pas du tout les choses de la même manière.
46:54On va voir ce qu'en pense Inaki Echaniz,
46:57député socialiste et apparenté des Pyrénées-Atlantiques.
47:01On va le retrouver au micro de Stéphanie Despierre.
47:07Bonjour, Inaki Echaniz.
47:09On l'a vu, ces trois jours ont consacré
47:12une assemblée assez éclatée.
47:14Comment vous la voyez fonctionner à la rentrée,
47:18même si la rentrée est encore floue ?
47:19La 1re force politique de cette assemblée,
47:22c'est le nouveau Front populaire.
47:24Nous sommes, depuis cette nuit, 4h du matin,
47:26majoritaires au bureau de l'Assemblée nationale,
47:29qui est l'instance décisionnelle et l'instance par excellence
47:32de fonctionnement de notre institution.
47:35Nous sommes, politiquement, la force centrale,
47:38la force majeure de cette assemblée.
47:41Nous appelons le président de la République à en prendre acte,
47:44nous appelons aussi la présidente de l'Assemblée à en prendre acte,
47:47et l'ensemble des députés qui se réclament
47:50d'être encore de la majorité,
47:52leur dire que nous devons être aux responsabilités
47:54et que nous sommes prêts à travailler.
47:56Nous avons déjà commencé à travailler sur un certain nombre de textes,
47:59à ouvrir aussi le débat aux bonnes volontés.
48:02Nous voulons travailler, nous voulons apporter des réponses
48:05aux Françaises et aux Français le plus rapidement possible.
48:08Vous avez repris les négociations sur le nom d'un Premier ministre
48:11parce que vous nous avez dit qu'on voulait un Premier ministre
48:14mais on n'a toujours pas de nom.
48:16Je me suis concentré sur le sujet de l'Assemblée nationale
48:19ces trois derniers jours.
48:20Je sais que les discussions continuent
48:22et qu'on a prouvé ces deux derniers jours
48:24que quand on arrive à faire un consensus,
48:27quand on arrive à se mettre d'accord,
48:29on arrive à obtenir de belles et de grandes victoires.
48:31On a des présidences de commission, on aurait pu en avoir d'autres,
48:35aussi si la majorité ne s'était pas alliée avec le RN.
48:38C'est aussi le fait marquant d'aujourd'hui,
48:40c'est que la majorité, l'ex-majorité,
48:42s'est alliée avec le RN pour avoir des présidences de commission,
48:45a réclamé les voix du RN et a même voté pour des vice-présidents RN
48:49contre des socialistes.
48:50Je pense notamment à Isabelle Santiago
48:52ou à Colette Capdevielle en commission des lois.
48:55Ce qui me préoccupe, moi, aujourd'hui,
48:57c'est le fait que pour des postes,
48:59après avoir dealé avec les Républicains,
49:01le Bloc présidentiel a fait sauter le barrage républicain
49:04et le cordon sanitaire.
49:05Merci beaucoup.
49:07Merci, Stéphanie Despierre.
49:10On voit bien que les groupes minoritaires
49:12jouent un rôle clé dans cette nouvelle Assemblée,
49:15que ce soit la droite républicaine, qui est un petit groupe,
49:18que ce soit aussi le groupe Lyott,
49:20on l'a vu pour les différentes commissions.
49:22Dans une Assemblée qui est très morcelée
49:24mais qui est polarisée en trois blocs,
49:27les groupes qui peuvent jouer un peu sur l'interbloc
49:29peuvent faire pencher la balance sur des majorités relatives.
49:33Ils ne sont pas suffisants pour conquérir une majorité absolue.
49:36Il faudrait qu'il y ait une fracturation
49:38de l'un de ces blocs, le Nouveau Front Populaire,
49:41pour arriver à construire une majorité plus large.
49:43Mais sur des postes qui se jouent à la majorité relative,
49:46ça peut suffire, donc il faut monter les enchères.
49:49Charles de Courson,
49:50rapporteur général de la Commission des Finances,
49:53c'est une façon de donner ce poste
49:55à une forme d'opposition pas tout à fait campée,
49:58alors que d'habitude, il l'est à la majorité.
50:00De même qu'évidemment, et je rejoins ce qui a été dit,
50:04la large surreprésentation de LR
50:06par rapport à ce qu'une répartition strictement proportionnelle
50:09aurait conduit à donner à ce parti.
50:11Là, on voit que, et c'est la fatalité
50:13de tous les parlements morcelés,
50:15celui qui joue la balance entre deux blocs
50:18l'emporte, parce qu'au final, tout dépend de lui.
50:21On l'entend à gauche, Adrien Braché.
50:23La gauche qui dit que c'est le bloc de gauche
50:26qui est arrivé en tête aux élections législatives,
50:29c'est la gauche qui est majoritaire absolue
50:31au bureau de l'Assemblée nationale.
50:33Ca permet de revendiquer un poste de Premier ministre.
50:36La difficulté, c'est que chacun voit le midi à sa porte.
50:39Le Nouveau Front populaire dit qu'il a la majorité des postes
50:43au sein du bureau, donc c'est nous qui sommes le majoritaire
50:46et qui devons aller à Matignon.
50:48Le bloc central, le camp présidentiel,
50:50dit qu'Yael Brone-Pivet a été reconduite à l'Assemblée,
50:53donc cela veut dire que c'est nous qui sommes en position de force.
50:57Pour en revenir à ce qu'on disait, le problème,
50:59c'est qu'on manque de lisibilité et que de toutes les façons,
51:02toutes ces discussions qu'il y a sur les postes,
51:05même sur la personne du Premier ministre,
51:07en fait, d'une certaine manière, c'est une discussion
51:10qui peut être nécessaire à court terme,
51:13mais à long terme, en tout cas à moyen terme,
51:15pour qu'un gouvernement tienne,
51:17il faut qu'on aborde la question du fond,
51:19c'est-à-dire quelles propositions de loi
51:22ou projets de loi de la part d'un gouvernement
51:24va-t-on faire passer, sur quoi va-t-on se mettre d'accord ?
51:28Ce qui est compliqué, ces derniers jours,
51:30ce qui donne un sentiment un peu compliqué aux Français,
51:33c'est qu'on parle énormément poste, on parle énormément personne,
51:37mais on ne comprend pas véritablement
51:39quelles sont les mesures sur lesquelles il pourrait y avoir demain
51:43des majorités qui se constituent.
51:45Même quand on regarde le pacte législatif
51:47qu'a proposé Laurent Wauquiez,
51:49dans les mesures proposées dans ce pacte législatif,
51:52ce sont des mesures très droitières,
51:54qui correspondent à l'ADN d'une droite très libérale,
51:57qui dit lutter contre la cistana,
51:59qui a des mesures assez fortes, assez dures sur l'immigration,
52:03qui reprend une série de mesures
52:05qui avaient échoué au moment de la loi immigration.
52:08Même ce que propose Wauquiez dans son pacte législatif,
52:11c'est peu probable qu'y compris dans le Bloc central,
52:14tout le monde reprenne ces mesures et y adhère.
52:16On ne sait pas où on va d'un point de vue des personnalités,
52:20mais on ne sait pas où on va non plus d'un point de vue du fond
52:23et des mesures qui seront adoptées dans les prochaines semaines.
52:26On continue avec Charles de Courson,
52:28rapporteur général du budget, puisqu'il a été élu ce matin,
52:32et c'est le député Liot de la Marne.
52:34Il est avec vous, Stéphanie Despiaire.
52:38Bonjour, vous êtes le nouveau rapporteur général du budget.
52:41On entend des critiques du côté du camp présidentiel qui disent
52:45que ce n'est pas normal d'avoir un président de la commission
52:48des finances dans l'opposition et un rapporteur comme vous
52:51également dans l'opposition.
52:54Je n'ai absolument pas compris la portée de cette critique.
52:58Pourquoi ?
52:59Parce qu'autrefois, il y avait une majorité et une opposition,
53:02mais une vraie majorité, une majorité en siège.
53:05A ce moment-là, il était tout à fait logique,
53:07puisque dans le règlement intérieur de l'Assemblée nationale,
53:10nous avions prévu que le président de la commission des finances
53:14devait être un membre issu d'un groupe de l'opposition,
53:17et donc, mécaniquement, c'était bien entendu
53:19un membre de la majorité.
53:21Mais quelle majorité ?
53:23Il n'y a pas de majorité, aucune.
53:25Et donc, le sens de ma candidature,
53:29elle est très simple,
53:31c'est de réécribrer le système démocratique.
53:34Est-il normal que sur les sept autres commissions,
53:37il n'en ait qu'une qui revienne à un membre de l'opposition ?
53:40La commission des affaires culturelles.
53:43Est-ce qu'avec 30 % des sièges,
53:46et même avec une alliance avec les Républicains
53:48qui les porte à 40 %,
53:49est-ce que c'est un équilibre démocratique que cela ?
53:52Et qu'est-ce qui va se passer ?
53:54Mais il y a des majorités,
53:56et donc, ça va entraîner le blocage du système.
53:59Et donc, le sens de ma candidature,
54:03c'était de rééquilibrer le jeu démocratique
54:07et de respecter les différents courants politiques,
54:10et qu'il n'y ait pas des courants minoritaires
54:12qui veulent s'emparer de toutes les responsabilités
54:17au sein de l'Assemblée nationale,
54:19dans la situation où il n'y a aucune majorité.
54:22La sagesse, c'était de se réunir
54:25et de répartir ses responsabilités.
54:28Est-ce que vous avez voté pour Éric Coquerel,
54:31président de la commission des finances ?
54:33L'écart était très étroit.
54:34Les trois voix de votre groupe Lyot
54:37semblent avoir fait la différence.
54:39Mais je suis un peu étonné de cette question,
54:43puisque, pour ce qui concerne la présidence
54:46de la commission des finances,
54:49ça doit être un membre issu d'un groupe d'opposition.
54:54Et donc, le groupe d'opposition
54:59tout à fait majoritaire, c'était celui du président Coquerel,
55:02qui, je le rappelle, était déjà président
55:04de la commission des finances,
55:06mais avec une majorité relative,
55:11alors que là, il n'y a même plus de majorité relative.
55:13J'ajoute, enfin, que cette alliance
55:18entre les Républicains et,
55:22disons, la minorité présidentielle
55:25pour essayer de se partager la totalité,
55:29telle était leur intention initiale,
55:31et d'exclure certains courants politiques
55:33qui sont représentatifs.
55:35Je veux dire, ils ont été élus, comme chacun,
55:38me paraît fondamentalement antidémocratique.
55:41Merci beaucoup.
55:42Merci, Stéphanie Dépierre.
55:43Une précision, Benjamin Morel,
55:45est-ce que le rapporteur général du budget peut,
55:48est déjà venu d'un groupe ultra minoritaire
55:50comme est le groupe Lyott ?
55:51Non, mais après, je rejoins ce que disait Charles de Courson,
55:55c'est-à-dire que, pour l'instant, je vois peut-être l'opposition,
55:58et encore, à part le RN, rien n'est évident,
56:00car tout le monde dit qu'il a gagné,
56:02mais je ne vois pas la majorité.
56:04Il y a deux modèles de Parlement.
56:06Il y a le modèle britannique,
56:07le gouvernement de Sa Majesté
56:09et l'opposition au gouvernement de Sa Majesté.
56:11C'est sur ce modèle-là qu'on a construit notre droit parlementaire,
56:15d'où la présence de la Commission des finances,
56:18qui revient à l'opposition, et le modèle du Parlement européen.
56:21Comme il n'y a pas de majorité, on se répartit.
56:24Les postes au bureau à la proportionnelle,
56:26les postes en commission à la proportionnelle.
56:29On a une minorité qui veut appliquer le modèle britannique,
56:32sauf que la configuration de l'Assemblée
56:34ressemble au Parlement européen.
56:36On a entendu Charles de Courson parler de...
56:38On ne savait pas qui est dans la majorité,
56:41il y a eu des déclarations politiques.
56:43On sait, a priori, qui est dans l'opposition.
56:45-"Des déclarations politiques", de l'aveu même des groupes,
56:48ils nous disent, pour l'instant, c'est comme ça.
56:51Le groupe de Gabriel Attal, c'est le Premier ministre.
56:54Ce serait étonnant qu'avec une présidente
56:56de l'Assemblée de leur camp, ils se déclarent dans l'opposition.
57:00Les groupes de la majorité, c'est ensemble.
57:02Horizon et Démocrate, c'est les groupes minoritaires
57:05de la majorité. Dans l'opposition,
57:07on a tous les autres groupes.
57:09Le Procrel, qui nous dit qu'il a l'intention
57:11que le Nouveau Front populaire gouverne,
57:14démissionnera de la présidence de la Commission des Finances.
57:17-"Qui revient à l'opposition."
57:19-"Quand il sera peut-être nommé à Bercy."
57:21C'est sûr qu'on voit que, du coup,
57:23le règlement de l'Assemblée nationale...
57:25Il y a des choses qui sont très claires,
57:28Commission des Finances, c'est opposition,
57:30mais pour tout le reste...
57:32Ce que j'ai trouvé assez incroyable,
57:34c'est qu'on avait tous les camps politiques
57:36qui dénoncent tous les votes.
57:38Quand un vote ne va pas dans leur sens,
57:40et pour tous, pour l'élection d'I.L. Brown-Pivet,
57:43pour l'élection de Charles de Courson,
57:45pour les secrétaires hier, ça ne va pas,
57:47vous n'avez pas le droit de faire un accord,
57:49un accord, c'est une magouille,
57:51chacun fait un peu comme il peut,
57:53essaye de sauver sa place, c'est normal en politique,
57:56tout le monde essaie d'avoir un maximum de représentation.
57:59Un mot de conclusion, Adrien Braché,
58:01on a l'impression d'une Assemblée sans dessus-dessous
58:04et d'une France assez ingouvernable.
58:06Depuis le 9 juin, on a sauté d'une falaise,
58:09on n'est toujours pas arrivés en bas,
58:11on ne sait pas ce qui va se passer,
58:13c'est l'inconnu, on est en train d'apprendre en marchant
58:16une nouvelle culture politique,
58:18et ça ne se fait pas du jour au lendemain.
58:20Merci, Adrien Braché, Elsa Mondingava,
58:22merci, Benjamin Morel, d'avoir été avec nous
58:25pour cette émission, j'espère que vous y voyez plus clair
58:28sur les postes-clés de l'Assemblée et la situation politique.
58:31On a essayé, en tout cas, tous, à LCP,
58:33d'agréer sur cet événement qu'on a vécu ici.
58:36Merci à Stéphanie Despierre,
58:37qui m'a accompagnée aussi tout au long de cette émission.
58:41Merci à vous tous et rendez-vous à la rentrée.
58:43SOUS-TITRAGE ST' 501