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00:00Je vous le disais également au titre, 50 ans déjà depuis l'invasion de l'île de Chypre par la Turquie, des commémorations ont lieu aujourd'hui à Nikosi,
00:07dernière capitale divisée au monde. Il n'y a pas d'autre option que la réunification du pays,
00:12a déclaré tout à l'heure le président chypriote Nikos Christodoulides.
00:16De son côté le président turc Recep Tayyip Erdogan, en visite d'ailleurs dans la partie nord occupée de l'île,
00:22refuse de reprendre les négociations sous l'égide des Nations Unies. On va rejoindre à Athènes notre correspondante Alexia Kefalas.
00:29Bonjour Alexia, aujourd'hui 50 ans déjà que Chypre est divisé en deux.
00:33Le premier ministre grec est d'un côté de l'île, le président turc de l'autre, et évidemment aucune rencontre n'est prévue.
00:41Oui parce qu'en fait, bien Recep Tayyip Erdogan, le président turc, est d'un côté de Nikosi, donc de la partie occupée Nikosi,
00:49dernière capitale divisée au monde, et puis le premier ministre grec est à Nikosi aussi, mais donc de l'autre côté.
00:54Et donc chacun, en fait, ils sont séparés par un mur, un long mur de barbelés d'1,5 km, hors de question qu'ils se croisent,
01:02d'abord parce qu'il y a la canicule, elle est très présente comme en Grèce, et puis aussi parce qu'il y a ce fameux mur.
01:07Alors depuis quand existe ce fameux mur ? Depuis 50 ans, vous l'avez dit, c'était le 20 juillet 1974.
01:12À l'époque, eh bien, les troupes de l'armée turque ont envahi le Carneau en réponse à un coup d'État
01:18qui avait été organisé par les colonels qui étaient au pouvoir en Grèce et qui voulaient rattacher l'île de Chypre à la Grèce.
01:24Un coup d'État manqué, ce qui a donné en fait une fenêtre de tir aux Turcs pour pouvoir envahir le nord de l'île.
01:31Et c'est ça que viennent célébrer les Turcs, cette invasion, cet anniversaire, grande fiesta avec démonstration très martiale du côté chypriote turc.
01:40Et de l'autre, eh bien, le premier ministre grec vient soutenir, commémorer ce triste anniversaire.
01:46Rappelons que ce jour-là, il y a eu près de 3 000 morts, il y a eu 150 000 déportés du nord au sud des chypriotes grecs,
01:53donc qui ont dû être transférés, et puis des disparus, des centaines de disparus qui encore aujourd'hui n'ont pas été retrouvés.
02:00Et c'est la raison pour laquelle ce conflit est encore en cours et que cette plaie est encore très vivante, on peut la sentir.
02:06Et puis évidemment, même pour les jeunes générations, se réveiller tous les matins dans une capitale séparée par un mur,
02:12ce n'est pas évident pour eux, leurs rêves ont été coupés.
02:14Rappelons qu'aujourd'hui, en 2004, il y a toujours 30 000 soldats turcs qui résident dans le Carneau de l'île, forcément c'est menaçant.
02:23Et puis évidemment, ce feu d'artifice qu'ont fait les chypriotes turcs pour véritablement dessiner dans le ciel chypriote le croissant de lune du drapeau chypriote turc.
02:35Une manière de montrer les dents, tout simplement, de montrer peut-être que cette partie leur appartient,
02:41parce que ce que veulent les chypriotes turcs, c'est une reconnaissance, une reconnaissance internationale, ce dont ils ne disposent pas à l'heure actuelle.
02:47Et depuis 50 ans, Alexia, les négociations de paix n'ont jamais avancé. Reste-t-il un espoir aujourd'hui ?
02:56Alors c'est assez paradoxal parce que, malgré les déclarations assez difficiles du président turc Erdogan aujourd'hui,
03:04qui explique qu'une réunification n'est pas possible, on voit quand même que ça pourrait avancer et là, c'est place à la diplomatie.
03:11Pourquoi ? Parce que certes, ça a été gelé depuis plusieurs années, mais on sent que le discours a changé.
03:17Pour se mettre à l'étape de négociation, les chypriotes turcs ne demandent pas une reconnaissance automatique,
03:21ils veulent d'abord ce qu'on appelle les trois D, c'est-à-dire des vols directs, des contacts directs avec la communauté internationale,
03:28et puis le troisième D qui est évidemment le commerce direct. Donc on va dire une reconnaissance par étapes,
03:32qui pourrait éventuellement mener à des négociations et peut-être à une fin. En tout cas, c'est ce que veulent croire du côté chypriote,
03:39les chypriotes grecs, donc les négociateurs. Et pourquoi est-ce qu'il y a cet espoir aussi ?
03:44Parce que pour la première fois, c'est un fait très rare, l'envoyé spécial des Nations Unies, Marie-Angéla Oygine,
03:50qui devait être à Chypre pendant trois mois pour faire des approches au niveau des contacts,
03:55il restait plus de six mois avec la tolérance des chypriotes turcs. Donc diplomatiquement, ça commence à avancer.
04:01Alors évidemment, pour la communauté internationale, rien n'avance, conflit est gelé, mais on sent que diplomatiquement,
04:06ça avance, qu'il y a une certaine tolérance, en tout cas du côté chypriote turc, mais chacun a des opinions différentes.
04:11Les chypriotes veulent une réunification avec une île entière, les chypriotes turcs, pour le moment, n'en veulent pas,
04:17ils préfèrent deux États, en tout cas, c'est ce que veut surtout la Turquie, dont dépend ce territoire.
04:21Donc évidemment, ça va être difficile, mais il pourrait y avoir une lueur d'espoir en septembre,
04:25en marge de la réunion de l'Assemblée Générale des Nations Unies,
04:29où peut-être les dirigeants chypriotes et chypriotes turcs pourraient se rencontrer.
04:34Merci beaucoup, Alexia, pour toutes vos explications et pour ce rappel historique.