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00:00Je me présente pour être le président de toute l'Amérique et non de la moitié de
00:08l'Amérique.
00:09Parce qu'il n'y a pas de victoire à gagner pour la moitié de l'Amérique.
00:13C'est pourquoi ce soir, avec foi et dévouement, j'accepte fièrement votre nomination à
00:20la présidence des Etats-Unis.
00:22Merci à tous.
00:23Ensemble, nous lancerons une nouvelle ère de sécurité, de prospérité et de liberté
00:34pour tous les citoyens, de toutes les couleurs, toutes les religions ou croyances.
00:38Les discordes et les divisions de notre société doivent être apaisées rapidement.
00:43En tant qu'Américains, nous sommes reliés par notre foi et notre destinée commune.
00:49Nous nous élevons ensemble ou nous nous effondrons.
00:52Et on va parler de ce discours de clôture de Donald Trump que vous avez pu suivre sur
01:00France 24 avec vous, Mathieu Mabin, vous êtes toujours sur place à Milwaukee, vous
01:06avez suivi cette convention républicaine.
01:09Alors on vient d'entendre Donald Trump, il s'est posé par moment en rassembleur, il
01:15a même parlé d'apaisement.
01:16Oui, absolument, le terme d'apaisement est tout à fait approprié, nous étions d'ailleurs
01:23largement avertis par l'équipe de campagne du candidat à l'élection présidentielle,
01:28le candidat républicain, désormais très officiellement, puisque Donald Trump, sans
01:33aucune forme de surprise, a accepté le vote des délégués républicains ici à Milwaukee
01:40et est donc officiellement le candidat républicain à l'élection du 5 novembre prochain.
01:46Effectivement un discours apaisé, ce qui est tout à fait inhabituel pour Donald Trump,
01:51l'ancien président et candidat à la Maison-Blanche pour le scrutin du 5 novembre prochain, Donald
01:58Trump a commencé son discours en rappelant effectivement, comme on vient de l'entendre,
02:03qu'il serait le président de tous les Américains, en précisant quelles que soient leurs couleurs
02:08de peau, leurs religions ou leurs croyances.
02:11C'est une nouvelle tonalité pour Donald Trump, mais il n'y a pas que dans les mots que le
02:16discours de l'ancien président a évolué, c'est une personnalité largement assagie
02:23qui s'est adressée à la foule de ses supporters aujourd'hui, comme si évidemment, et c'est
02:30toute la stratégie de communication menée par l'équipe de Donald Trump, comme si cet
02:36épisode de Pennsylvanie, l'attentat dont il a été la cible, l'avait assagie.
02:42Maintenant, ne nous y trompons pas, le fond du discours de Donald Trump n'a pas changé
02:48d'une virgule, je dirais pas même depuis 2016, il est extrêmement proche également
02:53du discours de 2020, c'est-à-dire que dans ses déclarations, Donald Trump reste tout
02:58à fait approximatif, il n'est pas question de convaincre la foule avec des chiffres,
03:04des tableaux.
03:05Évidemment, il évoque le cancer de l'inflation, comme il l'a répété à maintes reprises
03:12cette nuit, il en attribue la responsabilité évidemment à Joe Biden, le président en
03:18exercice, il n'évoque pas les chiffres du chômage, ce qui se trouve être particulièrement
03:23bon en ce moment, avec un taux d'emploi quasiment total ici aux Etats-Unis.
03:31Évidemment, le sujet de l'immigration était central, mais encore une fois, sur une tonalité
03:35tout à fait différente, il n'a presque insulté personne, à l'exception peut-être
03:39de Nancy Pelosi, l'une de ses cibles favorites, qu'il a qualifiée de « crazy Nancy ».
03:45Nancy, la folle, c'est une habitude pour Donald Trump, mais encore une fois, pas d'écart
03:51de langage majeur comparé à ce dont il est capable d'habitude.
03:56Clairement, il peut s'agir d'une stratégie de communication, mais dans la description
04:02qu'il a faite de l'attaque dont il a été l'objet, la tentative d'assassinat dont
04:06il a réellement été l'objet, et à laquelle il a survécu miraculeusement selon ses termes,
04:12puisque Donald Trump aime utiliser le lexique de la religion pour conquérir, s'il devait
04:19encore y avoir des chrétiens évangéliques à conquérir dans cette région, Donald Trump
04:26a rappelé effectivement les détails de l'attaque dont il a été la cible, longuement.
04:31Il a rendu également un long hommage à l'unique victime de cette attaque, un de ses supporters
04:37qui se trouvait dans la foule, un ancien chef des pompiers, dont l'uniforme était théâtralement
04:44disposé sur la scène, un uniforme et un casque de pompier qu'il est allé embrasser
04:50dans les toutes premières minutes de sa prise de parole.
04:53Mathieu, vous avez suivi cette grande messe républicaine, quel bilan peut-on faire de
05:00cette convention ? Donald Trump sort renforcé par son statut de martyre, mais aussi par
05:06ce parti que l'on a vu et qui apparaît uni derrière lui.
05:10Je dirais que s'il n'y avait qu'un seul constat à faire, c'est que le parti républicain
05:18d'aujourd'hui est le parti de Donald Trump.
05:21Et s'il reste effectivement des nostalgiques du parti républicain d'autrefois, sans remonter
05:27nécessairement à Ronald Reagan, mais plus proche de nous, évidemment, la dynastie des
05:31Bush et encore plus proche, feu John McCain, qui rejetait littéralement les propos et
05:38la personnalité de Donald Trump jusqu'à écrire sur son testament qu'il ne souhaitait
05:43pas le voir à son enterrement.
05:45On rappelle que John McCain est l'un des derniers candidats à l'élection présidentielle
05:50dans le camp républicain et qu'il est décédé en 2018.
05:53Eh bien, les fidèles de cet esprit républicain, de Reagan à McCain, n'apparaît absolument
06:00plus ici.
06:01C'est vraiment devenu le parti de Donald Trump.
06:04Et même si effectivement quelques nostalgiques de cette époque ont pu tenter de maintenir
06:10vivace cet esprit, eh bien, ils n'ont pas la parole ici, tout simplement.
06:14Évidemment que sur les quelques 50.000 supporters qui se sont rassemblés à Milwaukee pour
06:19ces quatre jours de convention, il y a d'anciens militants de ces anciens présidents ou de
06:25ces anciens candidats.
06:26Mais encore une fois, ici, on épouse la rhétorique Donald Trump ou on est réduit au silence.
06:33Merci beaucoup pour toute cette analyse.
06:36Mathieu Mabin en direct depuis Milwaukee et dans le Wisconsin.