Titanic: Into the Heart of the Wreck

  • il y a 2 mois
"Titanic : Au cœur de l'épave" est un documentaire sorti en 2020 qui offre un nouvel examen des expéditions explorant les restes du Titanic. Voici quelques points clés sur ce documentaire :

Sortie : Le documentaire est sorti en 2020 et a été diffusé sur Channel 4 en 2021.
Sujet : Il examine certaines des plus grandes expéditions qui ont exploré l'épave du Titanic depuis sa découverte.
Nouvelles images : Le documentaire présente de nouvelles séquences de l'épave du Titanic, offrant des visuels actualisés de l'état du navire.
Aperçu des explorations : Il donne probablement un aperçu des défis et des technologies impliqués dans l'exploration en eaux profondes du site du Titanic.
Contexte historique : Tout en se concentrant sur les expéditions modernes, le documentaire fournit probablement aussi un contexte historique sur le naufrage du Titanic en 1912.
Valeur scientifique : Le film aborde vraisemblablement la valeur scientifique de l'étude de l'épave du Titanic, y compris des informations sur la détérioration du navire au fil du temps.

Ce documentaire offre une perspective plus récente sur l'exploration de l'épave par rapport aux productions antérieures, fournissant potentiellement des informations mises à jour sur l'état du navire et les nouvelles découvertes faites lors des expéditions récentes.

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00:00Dans la nuit du 14 au 15 avril 1912, le Titanic sombre dans les profondeurs de l'Atlantique.
00:13Dès son naufrage, l'épave du paquebot devient le graal de tous les explorateurs.
00:21Découverte en 1985, la carcasse du transatlantique continue d'exercer une fascination immuable sur les scientifiques et les amoureux des récits d'aventure.
00:36Je me souviens avoir levé les yeux et pensé, oh mon Dieu, l'épave est énorme.
00:41La première fois, j'étais comme un astronaute sur la Lune.
00:46A chaque plongée, mon cœur, vous savez, il sursaute.
00:53Dans une obscurité totale, à plus de 3700 mètres de fond, le paquebot est rongé par d'implacables bactéries qui, chaque jour, dévorent des centaines de kilos de fer.
01:06Elles ont une seule cellule. Elles sont microscopiques et sont la cause de la détérioration de cette épave.
01:14Aujourd'hui, plus de cent ans après son naufrage, la plus célèbre épave du monde est en danger.
01:20Le Titanic risque de disparaître à jamais.
01:24La dégradation du Titanic ne s'arrêtera probablement jamais.
01:30À travers le monde, géologues, biologistes, archéologues et ingénieurs cherchent à comprendre et à sauvegarder les dernières traces de ces vestiges mythiques.
01:43Il n'y a jamais eu d'épaves sur lesquelles il y a eu tant de plongées de fer.
01:47Eh bien, ça fait quand même une masse de données importante qui intéresse les scientifiques.
01:56Depuis plus d'un siècle, cette histoire a captivé les hommes. Et ça va continuer.
02:03Grâce au travail des scientifiques, et pour la première fois, une modélisation présente les phases de la décomposition de l'épave.
02:12De l'instant où le Titanic a touché le plancher océanique, jusqu'à sa complète disparition.
02:19Chacun à leur manière, au terme d'aventures humaines, scientifiques et technologiques exceptionnelles, six explorateurs ont réussi à faire parler les ruines du Titanic.
02:31Comment ces pionniers, complices et parfois rivaux, sont-ils parvenus à leur fin ?
02:38Comment, dans leur quête miraculeuse, ont-ils révolutionné les techniques d'exploration sous-marine ?
02:46Leurs travaux sur ces bactéries à l'appétit gargantuesque nous permettront-ils de connaître l'espérance de vie de l'épave ?
02:55Dans combien de temps le Titanic va-t-il disparaître ? 10 ans ? 20 ans ? 100 ans ?
03:01Il est temps de plonger dans les abysses, pour une extraordinaire odyssée sous-marine au cœur de la plus célèbre des épaves.
03:14Celle du plus légendaire des paquebots.
03:18Le Titanic.
03:31Le Titanic.
03:34Le Titanic.
03:37Le Titanic.
03:40Le Titanic.
03:43Le Titanic.
03:46Le Titanic.
03:49Le Titanic.
03:52Le Titanic.
03:55Le Titanic.
03:58Le Titanic.
04:11Avril 1912.
04:14Le Titanic quitte Southampton, au sud de l'Angleterre.
04:19Le plus gros, le plus puissant, le plus fastueux paquebot construit par l'homme,
04:25Un chef d'oeuvre de démesure et de technologie, avec à son bord 1316 passagers et 885 membres d'équipage, pour une traversée inaugurale vers New York.
04:41Mais on connaît la suite. Le colosse des mers ne verra jamais les quais de Manhattan.
04:56Son épave gît depuis plus d'un siècle au large du Canada, au fond de l'Atlantique Nord. Et elle est en danger.
05:07Alors, en préambule, je dirais juste. Acier dans de l'eau de mer rouille. OK ? Scoop mondial, le Titanic est en train de disparaître.
05:25En 1997, avec la super production du même nom, James Cameron a propulsé le Titanic dans la légende du cinéma.
05:38De son Odyssée, il a réalisé l'un des films les plus populaires de tous les temps.
05:46Au fil de ses exploits et de ses découvertes, James Cameron, le réalisateur, est devenu un aventurier des abysses.
05:57Pour un rendez-vous exceptionnel, le Canadien ouvre les portes de son studio à Manhattan Beach, au sud de Los Angeles.
06:07J'étais bien sûr fasciné, comme aimanté, curieux d'aller découvrir ce qu'il y avait là-bas, au fond, ce grand mystère qui repose dans le noir des abysses.
06:20Ce n'est pas exagéré de dire que j'ai réalisé le film parce que je voulais plonger sur l'épave du Titanic.
06:27Et ensuite, j'ai dû faire ce film. Bon, d'accord, je le fais. Et puis, ça a pas mal marché, et j'ai eu les moyens d'y retourner.
06:36Explorateur émérite, James Cameron est devenu l'un des plus populaires de tous les temps.
06:45Et peut, à ce titre, témoigner des mûs de l'épave.
06:54À l'instant où elle a touché le fond et que les micro-organismes sont entrés en action, l'épave a commencé sa décomposition.
07:02Ils l'ont lentement digéré et transformé en une sorte de réacteur.
07:07Il y a donc beaucoup de vie autour du Titanic. La vie revient, c'est l'ordre naturel des choses.
07:13Ces organismes au fond de la mer adorent l'acier, le fer, ils raffolent de tous les objets de la civilisation humaine, et doucement, ils les désagrègent.
07:23Quelque part au large de Terre-Neuve, 14 avril 1912, 23h40.
07:31Quatre jours après son départ, le Titanic s'éloigne de la mer.
07:36Il n'y a plus rien.
07:39Quelque part au large de Terre-Neuve, 14 avril 1912, 23h40.
07:48Quatre jours après son départ, le Titanic heurte un iceberg sur Tribor.
07:57Alerté par son équipage, le commandant Edward Smith ordonne de stopper les machines.
08:04Une heure plus tard, la proue du bateau s'est déjà enfoncée d'une dizaine de mètres sous la mer.
08:14Seul dans le PC radio, l'opérateur Marconi adresse un dernier message.
08:20Position 41°46'N, 50°14'W, naufrage, SOS.
08:31Le paquebot poursuit sa dérive.
08:36Le 15 avril 1912, à 2h20, les lumières du Titanic clignotent une dernière fois.
08:44Puis ils coulent dans l'océan glacé.
08:48Bilan, 1 509 morts et 705 survivants.
08:53Depuis sa découverte, l'épave du Titanic est un repère chronologique pour les scientifiques.
09:00Lorsqu'il a percuté l'iceberg, le transatlantique était flambe en neuf.
09:06Que s'est-il exactement passé pendant ce siècle au fond de l'océan ?
09:12Pour la première fois, grâce aux données scientifiques collectées au fil des expéditions,
09:18cette modélisation présente étape par étape la décomposition du paquebot depuis 1912 jusqu'à sa probable disparition.
09:29Pour mieux comprendre comment, la nature s'est invitée sur la plus célèbre des épaves.
09:36Rares sont les scientifiques, comme Laurie Johnstone, qui ont pu mener des expériences in situ sur l'épave du Titanic.
09:44Cela fait d'elle, depuis plus de 20 ans, le témoin privilégié des outrages de la nature et du temps sur la reine des épaves.
09:53Le Titanic sera toujours la plus célèbre des expériences in situ sur l'épave du Titanic.
10:01Le Titanic sera toujours un lieu de mémoire et de recueillement.
10:08Il sera donc éternellement considéré comme un site sacré.
10:13Malgré ça, ce que j'observe avant tout, c'est la vie qui est en train de se créer.
10:18Aujourd'hui, il y a plus de vie sur le Titanic que lorsqu'il était à la surface.
10:23Naturellement, il ne s'agit pas de vie humaine mais bien de vie biologique et organique.
10:31A l'origine, la zone du naufrage était composée de sable, de sédiments et de roches.
10:38Au début du XXe siècle, aucun scientifique n'imaginait que la moindre forme de vie fut possible au fond de l'océan.
10:46Mais, en sombrant, le Titanic a déversé des milliers, des millions de bactéries venues de la surface.
10:55Comme si la vie avait brutalement surgit sur un sol lunaire.
11:05Pendant le naufrage, les systèmes de refroidissement ont implosé.
11:10L'impact initial a tordu et plié le métal et d'autres parties.
11:15Ces déformations ont ouvert des brèches dans l'acier qui l'ont rendu bien plus accessible à la biodétérioration.
11:24Ça a permis aux bactéries présentes dans l'environnement d'attaquer et de commencer le recyclage de l'épave.
11:30Quatre jours après le naufrage, une des pêches venues d'Halifax tombe.
11:35Selon un expert du gouvernement canadien, l'épave gît entre la Nouvelle-Écosse et Terre-Neuve.
11:42La zone est gigantesque.
11:45Et l'article précise de surcroît qu'elle reposerait à 3 700 mètres de profondeur.
11:52Au début, dans les premiers mois après le naufrage, les gens voulaient plonger sur l'épave.
11:58Mais ils ont découvert qu'elle n'était pas tombée dans la zone des grands bancs, à quelques dizaines de mètres de profondeur.
12:03Elle reposait à plus de 3 700 mètres.
12:06A l'époque, impossible d'atteindre cette profondeur.
12:09Alors, elle est devenue cette épave mystérieuse et énigmatique.
12:14Elle a basculé dans un autre monde, inatteignable.
12:22Dès 1912, cette quête évoquée par James Cameron s'est transformée en défi absolu.
12:29Atteindre l'inatteignable.
12:32Un mantra récité par tous les inventeurs et fabricants de sous-marins.
12:38À l'instar de Patrick Leigh, qui a réalisé son rêve en 2019.
12:44À ce jour, il est le dernier homme à avoir vu le Titanic.
12:48Nous avons fait cinq plongées sur le Titanic.
12:51J'ai eu le privilège de participer à trois d'entre elles.
12:55Je l'ai vue de mes propres yeux.
12:58Ressentir cela en temps réel, c'est émouvant, c'est fort et inoubliable.
13:18En août 2019, lors de la dernière expédition Titanic,
13:22financée par Victor Vescovo, un riche investisseur et explorateur américain,
13:27Patrick Leigh a plongé pour répondre aux deux questions que tout le monde se pose.
13:32À quoi ressemble l'épave aujourd'hui ?
13:35Et sa décomposition s'est-elle accélérée ?
13:40Seuls ceux qui font partie du cercle restreint des explorateurs du Titanic
13:44peuvent y répondre.
13:47Patrick Leigh rejoint cette caste de privilégié
13:50où figure en bonne place l'océanographe français Paul-Henri Narjolet,
13:55avec sept expéditions à son palmarès.
14:03Aux côtés de Patrick Leigh, il a participé à cette dernière aventure.
14:07Chaque fois que je retourne sur le Titanic, je me réjouis de voir quelque chose de nouveau,
14:12de découvrir quelque chose que je n'ai pas vu auparavant.
14:25Une bonne partie des prises de vue de 2019 nous permettent d'observer la dégradation.
14:30Pour les scientifiques, il est intéressant de voir à quelle vitesse elle s'est dégradée
14:34durant ces 35 dernières années.
14:37Nous avons remarqué de nombreuses différences entre sa découverte et maintenant.
14:50C'est avec un sous-marin de son bateau qu'il s'agit d'une expédition.
14:55C'est avec un sous-marin de son invention, le Limiting Factor,
15:00que Patrick Leigh et ses équipes ont pu réussir leur mission,
15:04atteindre le Titanic.
15:08Nous avons tourné autour de l'épave.
15:11Vous savez, nous nous sommes approchés très près.
15:14On a tourné autour, devant, derrière l'épave, le champ de débris et tout le reste.
15:25La magie est au rendez-vous.
15:28Les dernières images du géant des mers offrent un spectacle d'une précision exceptionnelle.
15:35Peut-être les dernières à jamais.
15:38Et si cette campagne de 2019 était l'une des toutes dernières expéditions,
15:44incarnant pour toujours l'apogée d'un siècle de techniques d'exploration ?
15:49Mais avant de pouvoir filmer l'épave du Titanic, il faut d'abord parvenir à la localiser,
15:55puis s'en approcher.
15:58Une aventure technologique qui se raconte ici, à Cherbourg,
16:03dans la grande galerie de la Cité de la Mer,
16:06où s'expose toute la panoplie des engins sous-marins.
16:10C'est la première expédition du Titanic.
16:12La science ne connaît alors presque rien sur les zones profondes des océans.
16:17Mais leurs insondables mystères ne cessent d'aimanter l'averve créatrice des inventeurs.
16:24La raison pour laquelle une sphère est utilisée
16:28est qu'elle permet une répartition homogène des forces.
16:32Un sphère n'est pas un objet, c'est un objet.
16:35La raison pour laquelle une sphère est utilisée
16:38est qu'elle permet une répartition homogène des forces.
16:42Ainsi, la partie habitable du Limiting Factor
16:45mesure 1,50 m de diamètre intérieur et 9 cm d'épaisseur.
16:50C'est une sphère parfaite. Il n'y a aucune soudure.
16:54Les hémisphères sont assemblés et boulonnés.
16:57Elles ne présentent aucune disparité dans les caractéristiques du matériau qui la compose.
17:02L'homogénéité de la sphère est fondamentale
17:05pour garantir que les forces qui s'y exercent en chaque point
17:09soient aussi égales que possible.
17:15Au milieu des années 60, l'acier utilisé par William Beebe et Otis Barton
17:20pour la fabrication de leur sphère est remplacé par le titane.
17:24Aussi résistant, mais bien plus léger et plus souple.
17:28La sphère en titane est l'habitacle du sous-marin.
17:34Elle protège le pilote et son copilote de la pression que l'eau exerce.
17:40A la profondeur du titanique, soit 3 800 m,
17:44la pression équivaut à 300 kg par cm2.
17:53Et pour assurer la flottabilité de l'engin,
17:55à la même époque, un autre matériel révolutionnaire apparaît.
18:00La mousse syntactique.
18:03La mousse syntactique est constituée de petites sphères en verre
18:07qui sont noyées dans un genre d'époxy.
18:12Et suivant l'immersion à laquelle on veut aller,
18:15les sphères sont plus ou moins grosses.
18:17Évidemment, on a des densités différentes.
18:20Mais pour aller très profond, il faut des toutes petites billes
18:23pour qu'elles résistent à la pression.
18:25Et ça, ça a été un pas énorme dans l'intervention profonde
18:30parce que ça a permis de diminuer la taille des engins considérablement.
18:34Et c'est ce qui a ouvert la porte du monde sous-marin.
18:38La mousse syntactique, située tout autour de la sphère,
18:42assure la flottabilité pour remonter à la surface.
18:46Lorsqu'un sous-marin souhaite remonter,
18:49le pilote largue du lest pour s'alléger.
18:53L'association entre la mousse syntactique et la sphère en titane
18:58révolutionne l'exploration sous-marine.
19:01Fini les bâtiscapes lourdes et difficiles à mettre en œuvre.
19:05Place à des sous-marins de poche mobiles, maniables,
19:09capables d'explorer les abysses et les vaisseaux naufragés légendaires.
19:14Et à tout seigneur, tout honneur, le Titanic.
19:18Mais à la fin des années 1970,
19:20on n'en est pas encore là.
19:23Son épave reste tapie au fond de l'Atlantique Nord
19:27et elle poursuit sa lente décomposition.
19:32Depuis 1912, l'épave du Titanic fait sa mue, petit à petit.
19:38Au fil du temps, les peintures flambant neuves
19:42se sont recouvertes de multiples couches de sédiments.
19:46Sur le flanc tribord, le courant polie la coque.
19:51La peinture disparaît peu à peu
19:54et l'acier s'expose à la corrosion.
19:57À la surface, personne ne sait à quoi pourrait ressembler
20:02l'épave du géant des mers, car elle reste introuvable.
20:16À l'orée des années 1980, la France et les Américains
20:20disposent des technologies sous-marines les plus avancées.
20:24Régulièrement, les deux pays travaillent ensemble.
20:28Ils lancent alors une expédition baptisée l'Etoile blanche,
20:33en référence à la White Star Line.
20:36Objectif, retrouver le Titanic.
20:41Cette première campagne internationale
20:43est codirigée par l'Américain Robert Ballard
20:47et le Français Jean-Louis Michel.
20:52À l'époque, l'océanographe développe le SAR,
20:56un sonar acoustique de dernière génération.
21:02Nous estimions qu'il fallait 30 à 40 jours pour trouver le Titanic.
21:07Mettre des moyens comme ça, c'est énorme.
21:09Personne n'avait décidé d'investir dans des recherches aussi massives,
21:14poussées et longues, pour trouver le Titanic.
21:27Le SAR est destiné à l'étude des fonds marins.
21:31Jean-Louis Michel décide de le tester pour détecter des masses métalliques.
21:36Tracté par le bateau,
21:39ce robot permet d'explorer les fonds sous-marins jusqu'à 6000 m.
21:44Il émet une onde sonore.
21:47Lorsqu'elle percute le plancher océanique, elle revient.
21:51Et le SAR mesure alors son intensité.
21:57Si le son qui revient émane d'un fond sédimentaire,
22:00la signature est différente que si le son émane d'un bateau, d'un navire.
22:07Parce que le son métallique est plus fort et différent du son du sédiment.
22:13Donc on arrive à savoir si le fond est composé par des rochers, par du sédiment,
22:20si les sédiments sont ondulés, quelle est leur ondulation.
22:23On connaît bien les fonds, une fois qu'on est passé avec cet engin.
22:27A chaque passage, le SAR couvre une largeur d'un kilomètre.
22:35De leur côté, les Américains font appel à l'argot.
22:39La technologie est différente.
22:42Elles n'utilisent pas les ondes sonores, mais l'optique.
22:46Constituée d'une armature en tube d'acier,
22:49l'argot est lui aussi relié par un câble au navire de surface.
22:53Ce submersible inhabité est équipé d'un système d'éclairage et de caméras vidéo sophistiquées.
23:02Le système argot et ses caméras furent révolutionnaires pour des études océanographiques.
23:08C'était unique au monde.
23:10Les scientifiques devenaient capables de voir des images en direct du plancher océanique.
23:16Grâce à ces deux modules, le SAR et l'argot,
23:19Français et Américains espèrent découvrir les débris du Titanic en couvrant la surface la plus importante possible.
23:28Mais avant de lancer les bateaux à la mer, il faut définir une zone de recherche.
23:34Trois ans durant, tel des détectives, Jean-Louis Michel et son équipe recueillent les témoignages des survivants,
23:41dépouillent les milliers de pages des commissions d'enquête,
23:44consultent les journaux de bord des navires à proximité.
23:47Erreurs de position, études des courants, ils mènent une véritable enquête scientifique.
23:53Avec une série d'hypothèses sur le cap, sur la vitesse, sur la dérive,
23:58et en jouant sur ces curseurs, on arrive à cet espace.
24:02Ça fait 400 kilomètres carrés, 20 kilomètres par 20 kilomètres.
24:06Donc ça, c'est l'espace sur lequel nous avons décidé de faire nos recherches.
24:11À bord du navire Le Surroi, les Français de l'Ifremer sont les premiers à partir.
24:1732 jours durant, les équipes se releillent 24 heures sur 24 pour sonder le fond marin.
24:23Les données sonores renvoyées par le SAR sont sans appel.
24:27Pas d'épave à l'horizon.
24:31Le 7 août, Le Surroi et son poisson ne sont plus à l'horizon.
24:36Le 7 août, Le Surroi et son poisson remorqué ont ratissé plus de 80% de la zone déterminée.
24:45Soit 320 kilomètres carrés sur 400 kilomètres.
24:51Les Américains de l'Institut Océanographique de Woods Hole arrivent sur zone le 25 août.
24:58Dirigés par Robert Ballard, ils prennent le relais pour explorer les 20% restants.
25:03Soit 80 kilomètres carrés.
25:06À bord du navire Knorr, outre les ingénieurs et techniciens américains,
25:10Jean-Louis Michel et deux ingénieurs français sont présents.
25:14Arrivés sur le bateau américain, nous disposions d'un engin optique
25:18et la stratégie était bien sûr différente de celle que nous avions menée avec l'acoustique, avec notre fameux sonar.
25:26À l'époque, dans le poste de contrôle, c'est l'ingénieur américain Bill Lange
25:29qui scrute les images envoyées par l'argot.
25:34Robert Ballard pensait qu'on n'avait pas besoin de chercher la coque,
25:39qu'un navire aussi grand que le Titanic était forcément associé à un champ de débris au fond de l'océan.
25:45Ces débris additionnés à la coque du paquebot constituaient une bien plus grande cible.
25:51Le Titanic fait environ 270 mètres.
25:54La traînée de débris pouvait s'étendre sur plus de 1600 mètres.
26:00On avait donc une cible bien plus large avec les débris.
26:06Voilà pourquoi nous avons utilisé l'argot.
26:11Et pendant des jours et des jours, on n'a eu que de la boue.
26:16À minuit le 1er septembre, j'étais de quart, de minuit à 4 heures du matin.
26:22Environ 45 minutes après le début du quart, nous avons distingué des objets sur le fond.
26:28Et Jean-Louis Michel a crié une chaudière.
26:50La chaudière, alors là il y en a qu'une.
26:53La chaudière avec des rivets façon tour Eiffel.
26:56Et les foyers.
26:59En l'espace de quelques minutes, on est passé de la morne pleine à l'identification, on est sur le Titanic.
27:09L'épave du Titanic se trouve bel et bien dans la zone de recherche.
27:14Les Français ont frôlé l'exploit, les Américains exultent.
27:20Après 73 ans de mystère, le Titanic est retrouvé.
27:25La découverte de l'épave confirme les propos de certains survivants.
27:30Le navire s'est brisé en deux gros morceaux.
27:37La poupe et la proue sont éloignées de 600 mètres.
27:43Une zone bien trop vaste pour permettre aux Américains d'explorer l'ensemble du site.
27:49Seulement neuf mois après la découverte de l'épave, l'océanographe Robert Ballard retourne sur le site.
27:57A bord du sous-marin américain Alvin, il plonge et fait face aux ruines du paquebot.
28:05Robert Ballard a jamais le premier.
28:09Les plongées de la mission « Back to RMS Titanic » permettent de tester le robot Jason Junior.
28:17Reliés à l'Alvin, l'engin explore et filme en couleurs.
28:23Le robot Jason Junior est l'un des premiers à faire face au paquebot.
28:29Il est le premier robot à faire face au paquebot.
28:33Reliés à l'Alvin, l'engin explore et filme en couleurs.
28:39Les images collectées sont saisissantes.
28:43Au cours de la première plongée avec l'Alvin, le sous-marin s'est retrouvé face à un mur d'acier.
28:49Robert Ballard décrit cette sombre paroi d'acier qui n'en finissait pas.
28:55Plus tard, nous avons découvert les vidéos de l'Alvin, avec le sous-marin,
29:00et le sous-marin s'est retrouvé face à un mur d'acier.
29:04Le sous-marin s'est retrouvé face à un mur d'acier.
29:08Plus tard, nous avons découvert les vidéos de l'Alvin, avec les rusticles qui pendaient partout.
29:16On n'avait aucune idée de ce que c'était. Personne n'avait vraiment vu ça auparavant.
29:21Personne n'avait vraiment vu ça auparavant.
29:34Ces concrétions qui s'accrochent à la coque, Robert Ballard les baptise rusticles.
29:42De l'anglais rust, qui signifie rouille, et icicle, qui veut dire stalactite de glace.
29:51On dirait que le navire est englué, comme si de la cire marron lui avait été versé dessus.
29:59Ces rusticles sont des colonies de bactéries. Elles ont leur territoire, elles créent un véritable réseau.
30:05Elles font descendre les éléments nutritifs de là où elles désagrègent le navire, jusqu'au reste de la colonie.
30:12Et les rusticles s'étirent vers le bas, pour atteindre parfois deux mètres de long.
30:16Normalement, ils font à peu près un mètre.
30:22Normalement, à cette profondeur, à cause de la faible concentration en oxygène et de l'importante quantité de sel,
30:30cette forme de rouille ne devrait pas se développer aussi massivement.
30:36La communauté scientifique s'empare du mystère des étranges rusticles.
30:44Vous voyez que la couleur est fantastique.
30:46Ces oranges, rouges, verts, bleus, violets.
30:50C'est difficile de capter ça avec l'éclairage artificiel.
30:54Il n'y a aucune lumière là-bas, au fond, pour capter toutes ces nuances.
30:58Pourtant, elles sont absolument présentes dans les rusticles.
31:10Le rusticle est de nature biologique.
31:12Il est fabriqué par les bactéries qui parviennent à extraire de l'épave du fer, des sulfures et du manganèse.
31:22De là, elles forment ces concrétions.
31:27Et l'épave du Titanic, parce qu'elle est en acier, offre une belle opportunité à ces bactéries naturelles qui peuvent s'y accrocher,
31:36croître et utiliser l'acier comme ressource alimentaire au fond de l'océan.
31:45Depuis des décennies, peu à peu, les rusticles se sont greffés sur la coque et les parties métalliques.
31:52Entre 1912 et 1986, rien que sur la partie avant de l'épave,
31:58ce sont quelques centaines de tonnes qui se seraient ainsi formées.
32:01Les rusticles regorgent de bactéries qui rongent le métal pour leur métabolisme.
32:06Elles ont de quoi se régaler.
32:10Personne ne le sait encore, mais l'épave est déjà en danger.
32:16Des centaines de milliers d'objets s'étalent sur plus de six kilomètres carrés entre la proue et la poupe.
32:23Les effets personnels des passagers mêlés aux gigantesques morceaux de machines témoignent de la violence du naufrage.
32:35Une partie du champ de débris est même surnommée la cuisine de l'enfer.
32:41Tant les ustensiles et appareils d'hélicoptères,
32:44des segments de la coque sont éparpillés aux quatre coins du site.
32:51En dépit d'une intense campagne de Robert Ballard contre la remontée des artefacts,
32:56une équipe franco-américaine,
32:59l'équipe américaine,
33:02l'équipe française,
33:05et l'équipe britannique,
33:07en dépit d'une intense campagne de Robert Ballard contre la remontée des artefacts,
33:13une équipe franco-américaine appareille deux ans après la découverte,
33:17pour deux mois d'expédition,
33:20avec pour objectif de récupérer des objets dans le champ de débris
33:24et les présenter au monde entier.
33:32En 1987, pour cette fouille archéologique des grands fonds,
33:37le nautil français a été préféré à Alvin, l'américain.
33:42Aujourd'hui, le célèbre sous-marin jaune est toujours en activité
33:47et reste à la pointe de la technologie.
34:00Le nautil a effectué au total plus de 117 plongées sur l'épave du Titanic.
34:05Un record.
34:08À ses commandes, à neuf reprises, le pilote Jean-Paul Justignano.
34:16Quand le pilote est en position de travail, il est positionné sur le ventre
34:21et il peut à pleine main récupérer sa poignée de bras
34:25et pouvoir faire tous les mouvements indispensables pour la maîtrise des bras extérieurs.
34:30Pour remonter à la surface les vestiges du transatlantique,
34:33le sous-marin dispose de bras manipulateurs et de différents outils.
34:41Véritable couteau suisse des profondeurs, le nautil est capable d'opérer à 6000 mètres de fond.
34:50Le treuil libère quelques mètres de câble et le nautil s'enfonce dans le grand bleu.
35:03Deux autres plongeurs contrôlent la manœuvre et rendent compte au pilote.
35:07Tout est ok.
35:33Dans la sphère, dernière vérification, tout est paré.
35:51Engoncés dans les quatre mètres cubes de la sphère,
35:55les trois membres d'équipage effectuent la descente dans le noir complet afin d'économiser les batteries.
36:04Avant d'atteindre le plancher océanique, le sous-marin ralentit et allume ses puissants projecteurs.
36:23Au cours des 32 plongées, plus de 1800 objets seront remontés dans le panier du nautil
36:30ou au moyen d'ascenseurs capables de soulever de lourdes charges.
36:38Après 1987, la chasse au trésor est interrompue.
36:44Puis elle reprend lors d'une série de quatre missions.
36:50Au total, l'Ifremer aura remonté plus de 6000 objets pour le compte de la société américaine RMS Titanic Inc.
36:59La seule entreprise autorisée à collecter les artefacts du paquebot.
37:09Les restaurateurs d'art entrent alors en scène.
37:12Ils vont redonner lustre et éclat à ces objets précieux après huit décennies sous l'océan.
37:20Imaginez une restauration d'objets qui venait d'une épave de 4000 mètres, ça ne s'était jamais produit.
37:25On n'avait jamais eu à traiter ce genre d'objets sur des fouilles archéologiques.
37:29Tout ce qui était céramique, vaisselle de bord, ça c'était en bon état apparent.
37:35C'est-à-dire qu'on pouvait les toucher, on pouvait les manipuler, etc.
37:38En revanche, tout ce qui était organique, il y a eu des papiers, des billets de banque,
37:43des trucs qui étaient dans des sacs, qui étaient super fragiles,
37:46parce que 80 ans dans l'eau, le papier c'est de la pulpe.
37:55A l'air ambiant, les objets se détériorent très rapidement.
37:59Un processus qu'il faut arrêter au plus vite.
38:03Tout doit être mis en œuvre pour assurer leur conservation à long terme.
38:09Pendant des années, les guérisseurs, à la fois orphèvres et ingénieurs,
38:13vont s'employer à traiter tous les objets, quelle qu'en soit la taille et la nature.
38:19Les reliques sont plongées dans des bains de produits chimiques adaptés aux matériaux.
38:24Pour les pièces métalliques, on fait appel à la fée électricité.
38:30Elles sont placées dans une cuve, traversée par un courant électrique continu.
38:35De petites bulles d'hydrogène se forment alors.
38:39Elles décollent les soudures.
38:43Quand la technique se met au service de l'art, pour un travail d'une extrême précision.
38:52Au cours d'une plongée en survolant le champ de débris,
38:55Paul-Henri Narjolet découvre un imposant morceau de la coque du Titanic.
39:03Photographié, filmé et mesuré, la pièce monumentale est baptisée la Big Piece.
39:18Sa remontée à la surface est un véritable défi technologique.
39:24Une pièce assez énorme de 18 tonnes et à remonter de 4000 m, techniquement, on ne l'avait jamais fait.
39:31Donc on descendait des bagues, des grosses baudruches énormes remplies du gasoil du bateau.
39:36Donc ça, ça flotte.
39:37Donc on descend ça au fond avec des lestes.
39:39Et au fond, on en a installé plusieurs.
39:41Nous, avec le nautil, au fond, on les attrapait.
39:43On les rapprochait de notre grosse pièce, la Big Piece.
39:46Et comme un gamin qui se balade avec ses ballons, on tenait ça avec le sous-marin, avec le bras.
39:52On avait des systèmes de gréements pour venir attacher ça sur la pièce métallique.
39:57Et à la fin, les ballons ont été largués un par un acoustiquement.
40:00Ça a commencé à se mettre en tension au-dessus de la pièce.
40:03Et la pièce a été arrachée du fond et remontée à la surface.
40:09Cet incroyable vestige d'environ 8 mètres sur 7 provient de la partie à tribord du Titanic.
40:17Aujourd'hui, cette pièce maîtresse du musée de Las Vegas attire tous les regards.
40:27En 1991, 6 ans après les Américains, 5 ans après les Français, c'est au tour des Russes d'y aller.
40:38Anatoly Sagalevich embarque avec lui des compatriotes biologistes
40:42afin d'étudier la biodiversité présente sur le site de l'épave.
40:52Quand James Cameron les découvre, il est subjugué par la beauté des images filmées.
41:00Et pendant que je regarde le film, je me dis, s'ils arrivent à faire ça avec un budget IMAX,
41:05c'est-à-dire à 1 ou 2 millions de dollars,
41:08je peux le faire avec le budget d'un film de cinéma, qui pourrait être 10 ou 20 fois plus important.
41:14Alors je me suis dit, ok, je vais sur le Titanic.
41:20Il décide de faire appel à Anatoly Sagalevich et ses sous-marins Mir.
41:26Mir 1 faisait les prises de vue, Mir 2 assurait l'éclairage,
41:32on faisait un peu de spectacle, comme un acteur.
41:38Il aura fallu 12 plongées à James Cameron et Anatoly Sagalevich
41:42pour réaliser les repérages, puis les prises de vue qui seront intégrées au long-métrage.
41:50Et grâce au cinéma, le monde entier connaît le Titanic.
41:55Même si le Titanic n'est pas le plus grand,
41:58le monde entier connaît le Titanic.
42:02Mais le réalisateur canadien ne veut pas en rester là.
42:05Son triomphe au cinéma ne signifie pas la fin de son épopée titanique.
42:11Il veut y retourner, avec un défi à sa taille.
42:16Entrer à l'intérieur de l'épave et révéler au monde entier des pièces jusqu'alors inexplorées.
42:23En 2005, c'est grâce à de petits véhicules télécommandés équipés de caméras
42:28qu'il effectue une étude archéologique de l'intérieur de l'épave.
42:33À bord du Mir, joystick à la main, c'est James Cameron qui les pilote.
42:39Nous avons utilisé une méthode différente, une fibre optique qui se déroule.
42:43L'engin n'a plus à revenir par la même trajectoire.
42:46Je ne sais pas si c'est clair pour tout le monde.
42:48En fait, on pouvait se glisser partout à l'intérieur du bateau, en haut, en bas,
42:52au fond de colonnes d'ascenseurs, à travers les pièces.
42:55Ensuite, le véhicule rentrait au sous-marin.
42:58On coupait la fibre optique, on récupérait l'engin, puis on rembobinait.
43:03La fibre se déroule donc à travers le bateau comme une sorte de ficelle,
43:07puis elle nous revient et nous la remontons.
43:11En 2010, en examinant les échantillons de Rustickel rapportés par les Russes,
43:16une équipe internationale de chercheurs découvre une bactérie jusque-là inconnue.
43:22Elle est baptisée Alomonas titanicae.
43:26Titanicae en hommage au paquebot,
43:29et Alomonas car c'est une branche de cette famille de bactéries résistantes à la bactérie.
43:35Cette bactérie mangeuse de fer mâche littéralement l'acier
43:39et rejette des cristaux qui génèrent les fameux Rustickels.
43:46Dans la presse, Alomonas titanicae est pointée du doigt.
43:50Elle serait la responsable de la décomposition de l'épave.
43:56La bactérie titanicae n'est pas seulement une bactérie,
44:00elle serait la responsable de la décomposition de l'épave.
44:07Le destin de chaque épave est de disparaître.
44:10Mais la dégradation du Titanic est anormalement rapide.
44:17Au total, la communauté scientifique y a découvert 27 souches différentes de bactéries
44:23et elles grignoteraient entre 200 et 300 kilos de fer par jour.
44:28Le Titanic est en passe de se dissoudre à jamais.
44:34Et sa disparition est annoncée pour 2030.
44:40Il devient urgent de documenter tout ce qui peut encore l'être
44:44et d'évaluer l'état de détérioration de l'épave.
44:49En 2010, une nouvelle expédition est organisée.
44:53Cette fois, il s'agit de cartographier le site.
44:58Tels des archéologues, les explorateurs vont dresser un inventaire,
45:02le plus complet possible.
45:06Repérer, identifier et mesurer tous les éléments.
45:10Il s'agit de la plus grande mission consacrée à la préservation de l'épave.
45:16Trois submersibles robotisés, équipés d'une pléiade de sonar et de caméras, sont mis en œuvre.
45:23Cadrillant méthodiquement toute la zone comme un scanner géant.
45:30Pour la première fois, le site apparaît dans son ensemble.
45:35À gauche, la poupe, complètement détruite.
45:38À droite, la proue.
45:41Et entre les deux, le vaste champ de débris.
45:45Et cette photo acoustique révèle comment la proue du Titanic s'est abîmée sur le fond de l'océan.
45:53Les scientifiques cherchent comment l'infiniment petit triomphe du colosse d'acier.
46:01Comme rien n'est stérile, les bactéries parviennent à décomposer l'épave et à l'utiliser à leur propre avantage.
46:07Il s'agit donc de comprendre la nature de ces bactéries.
46:10Ce sont d'étonnantes créatures.
46:12Elles ont une seule cellule, elles sont microscopiques,
46:15et pourtant on peut les prélever au fond de l'espace.
46:18À 4 kilomètres de profondeur, et les remonter jusqu'à la surface,
46:21et malgré tout, elles survivent de la même manière.
46:30Mais comment les bactéries qui peuplent et s'attaquent à l'épave du Titanic
46:34parviennent-elles à survivre à ces conditions extrêmes ?
46:42Au sein de l'Institut pour l'Environnement,
46:45au sein de l'Institut Laue-Langevin de Grenoble,
46:48le chercheur Joseph Zakaï et ses équipes sont parvenus à percer le secret
46:53de ces bactéries qui rongent le Titanic.
46:56Les fameuses halomonas.
47:00Les organismes qui vivent dans le Titanic doivent s'adapter à la pression.
47:05Ils doivent s'adapter à une température qui est très basse,
47:08à peine au-dessus de zéro degré.
47:11Et ils doivent s'adapter à la variation de la salinité.
47:17Alors que dans ces conditions, les organismes inadaptés devraient mourir,
47:22ceux-ci résistent.
47:24Et pire, ils sont même capables d'en retirer une énergie
47:28pour leur croissance et leur développement.
47:33Joseph Zakaï et son équipe ont démontré que c'est une molécule
47:37qui permet à ces bactéries de survivre aux fluctuations de la salinité de l'eau
47:42et aux attaques que provoque le sel.
47:46Sur le Titanic, halomonas compense la différence de concentration
47:50entre le taux de sel à l'extérieur et à l'intérieur de la cellule.
47:54Halomonas fabrique pour cela une molécule appelée hectoïne.
48:00Au cours de l'expédition de 2019, Patrick Lay,
48:04Laurie Johnstone et Paul-Henri Narjolet
48:08vont constater l'ampleur des dégâts sur le gigantesque navire.
48:18Voilà neuf ans que le site n'avait pas été filmé.
48:23Les rusticles et leur communauté de bactéries ont-ils gagné du terrain ?
48:35Les images de 2019 permettent de constater que la partie avant de la proue
48:40a très peu évolué depuis la dernière expédition en 2010.
48:46Les témoins des plongées rapportent que la quantité de rusticles n'a pas augmenté.
48:53La détérioration se poursuit, mais elle ne s'est pas accélérée.
48:57Les experts sont unanimes.
48:59L'épave ne disparaîtra pas dans la décennie à venir.
49:05Aujourd'hui, la zone de décomposition la plus impressionnante
49:09se situe à l'arrière de la proue.
49:12L'avenir de l'épave se joue ici.
49:16Cette modélisation laisse entrevoir le futur de l'épave.
49:28Un avenir où les deux parties de la coque s'ouvrent comme un livre.
49:35Où les ponts s'empilent.
49:38Et où le tout s'effondre comme un vulgaire château de cartes.
49:43Mais combien de temps faudra-t-il avant que l'épave du Titanic
49:47ne s'efface à jamais dans les sédiments ?
49:52À mon avis, on en a encore pour quelques siècles
49:54parce que même si les bactéries détruisent à peu près
49:57entre 350 et 550 kilos de métal par jour,
50:02on dit c'est beaucoup, 550 kilos,
50:04mais le bateau faisait 50 000 tonnes,
50:06donc il y en a encore pour un moment avant qu'elles aient tout mangé.
50:11Plus de 100 ans après son naufrage,
50:14la proue du Titanic se dresse majestueusement
50:17comme si le temps avait peu d'emprise sur elle.
50:21Nous devrions respecter ce site tel qu'il est
50:25et admettre que c'est un processus naturel.
50:28Voilà comment la nature recycle.
50:36Depuis 1912, l'infiniment petit grignote centimètre après centimètre
50:41le présumé insubmersible.
50:45L'épave du Titanic reste un théâtre
50:48qui embrase les passions des explorateurs
50:51et des scientifiques.
50:55Un décor de fer et de rouille
50:57où se joue une course contre le temps
51:00avant que les ruines du plus célèbre des navires
51:03ne s'évanouissent peut-être à jamais,
51:06ne laissant alors à la postérité
51:09que le souvenir de son naufrage.
51:18Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org
51:49Une vidéo sans sous-titrage n'est pas une vidéo
51:53Sans sous-titrage, la communauté d'Amara.org n'est pas une vidéo

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