Avec Julien Cornillet, maire de Montélimar.
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00:00Sud Radio, les Jeux dans tous leurs états, Thierry Guerrier, Joseph Ruiz.
00:07Sud Radio, la radio de rugby, Sud Radio, la radio du Sud, bien sûr, mais la radio des JO, la radio aussi des Jeux Olympiques dans tous leurs états avec Joseph Ruiz.
00:16Alors, vous nous écoutez à Marseille, à Montélimar, à Lyon, dans le sud-ouest, et vous pourriez râler un peu parce qu'on parle beaucoup de Paris.
00:24Pardon, mais les JO se déroulent d'abord beaucoup en Ile-de-France, dans la capitale, donc en effet, on peut comprendre que ça vous irrite, mais en même temps, c'est l'actualité.
00:33Alors, précisément, on va s'intéresser à une situation paradoxale, Joseph, c'est que la sécurité des Jeux Olympiques, et notamment en Ile-de-France, a capté les policiers nationaux et a ponctionné dans les effectifs locaux.
00:48Et c'est un effet paradoxal, c'est qu'il y a un risque pour la sécurité dans les villes en province ?
00:52Eh bien, potentiel, oui, on va en parler avec le maire de Montélimar, dans la Drôme, avec Julien Cornillet, bonjour.
00:58Bonjour à vous et à l'ensemble de vos auditeurs.
01:01Bonjour monsieur le maire.
01:02Et du coup, on se pose la question, voilà, vous êtes maire de Montélimar, et ce que vous nous dites, en gros, c'est que les JO placent les communes dans une situation exceptionnelle, c'est-à-dire ?
01:13Très clairement, et on peut comprendre que l'effort de sécurité sur la capitale avec les JO nécessitait plus de pouvoirs de police.
01:19Donc, il a été pris et ponctionné sur l'ensemble du territoire français, des forces de l'ordre dans nos provinces, pour monter à la capitale.
01:26Et ce que j'avais proposé, il y a maintenant à peu près 4 mois, c'était de permettre à notre police municipale d'avoir des pouvoirs exceptionnels sur cette période,
01:33là où on sait qu'on aura moins de police nationale, moins de gendarmerie, de pouvoir demander des documents, des accès, par exemple, assez faciles.
01:41Et vous avez eu ces pouvoirs, monsieur le maire ?
01:43Et non, malheureusement, on est arrivé au moment où il y avait le Beauvau de la police municipale, et ça a été reporté au 1er octobre, chose que je trouvais désolante,
01:51parce que les JO seront finies, et au contraire, c'était la bonne période d'expérimentation de pouvoir tester cela auprès de notre police municipale.
01:59Donc, cela nous a demandé également de travailler en coordination, et ça, je remercie le travail qui a été fait avec le préfet, la direction départementale de la police nationale,
02:06mais de mettre notre police municipale décalée également, pour avoir le maximum d'effectifs, et ça, il faut remercier encore une fois la police municipale.
02:14Mais il est urgent de faire ce Beauvau de la police municipale, parce qu'il faut qu'on détermine vraiment nos pouvoirs, et on ne peut pas se retrouver dans une situation de tension,
02:22éventuellement, chose toute simple, vos auditeurs s'en rappellent, mais les émeutes que nous avons eues l'année dernière.
02:27Personne n'espère avoir de nouvelles émeutes.
02:30Je l'espère non plus, mais vous savez, quand vous êtes un élu, vous devez être dans l'anticipation.
02:34Et ça vous a marqué ?
02:36Forcément.
02:37Je pense que ça a marqué l'élu que je suis, mais ça a marqué surtout que dans ma ville, j'ai eu la chance de ne pas avoir de dégâts, de violences urbaines sur Montélimar,
02:44et bien heureusement, mais je suis un maire parmi 36 autres mille maires, et qu'on a vu les dégâts que certains ont eus,
02:50on dit qu'il faut savoir anticiper, d'avoir les moyens suffisants, et donner les pouvoirs qu'il faut aux polices municipales.
02:55Et concrètement, les effectifs, vous, dans votre ville de Montélimar, comment est-ce qu'ils ont évolué ?
03:02Combien d'effectifs, par exemple, sont partis vers la capitale pour les Jeux Olympiques, et combien il vous en reste aujourd'hui ?
03:07De la police nationale, évidemment.
03:09De la police nationale, ils sont à peu près 90, 40%, 45% de leurs effectifs ont été réquisitionnés pour pouvoir partir sur Paris.
03:17Et du coup...
03:18Presque 1 sur 2.
03:19Presque 1 sur 2, et du coup, pour faire autrement, vous, comment est-ce que vous avez travaillé pour avoir les effectifs nécessaires ?
03:27C'est un travail qui a été mis de longue haleine, je suis élu depuis 2020 avec mon équipe, et on nous avait augmenté 36% les effectifs de police municipale sur Montélimar,
03:34donc on a su se donner les moyens humains, on a su décaler les congés avec des débuts de congés au mois de mai,
03:39et de ne pas avoir de congés sur la période la plus dense, qui est celle dans laquelle nous allons être maintenant,
03:44c'est-à-dire à partir de la première semaine de juillet jusqu'à fin août, et on décalera les congés de nos effectifs au mois de septembre et octobre.
03:52Ça veut dire que les jeux ont un impact direct sur Montélimar, ils peuvent aussi en avoir indirectement jusqu'à octobre ?
04:00Eh bien oui, bien évidemment, parce que tout le personnel qu'on mettra en congé à partir du mois de septembre et octobre,
04:05tout comme ce sera le même cas pour notre police nationale, nos gendarmes et nos sapeurs-pompiers qui vont être réquisitionnés au niveau des Jeux Olympiques.
04:12Il faut bien que l'ensemble de vos éditeurs le sachent, c'est un effort qui est national, et vous le disiez tout à l'heure,
04:16pour moi je trouve que les Jeux de Paris sont peut-être le mauvais terme, ce sont les Jeux de la France qui se déroulent sur Paris.
04:22Oui, parce que tout le monde contribue, c'est ce que vous nous dites finalement, en envoyant ses forces, en partie protéger l'île de France.
04:28Oui, tout à fait, même sur les investissements, mais tant mieux si ça permet de faire le rayonnement de la France, j'en suis très fier,
04:34mais c'est vrai qu'on aurait pu aussi imaginer des épreuves un peu plus réparties sur notre territoire.
04:40Alors monsieur le maire, Julien Cornier, maire de Montélimar, vous avez utilisé une formule, il faudrait faire le Beauvau de la police municipale.
04:47Alors je ne savais pas, je n'imaginais pas, mais vous voyez, tout est lié, vous venez de nous le dire,
04:51je n'imaginais pas que les JO, avec notre émission sur les coulisses des Jeux Olympiques, allaient nous ramener à un débat de politique nationale.
04:57Je m'explique, vous savez que la France Insoumise et le nouveau Front Populaire, dans son programme, se dit que peut-être la solution,
05:05ce serait de faire, pour la sécurité, parce qu'ils y ont pensé aussi, ce serait de faire une police de proximité,
05:11revenir à une police de proximité et donc de nationaliser les polices municipales.
05:15Vous pensez quoi de ce projet ?
05:18Je pense que c'est beaucoup plus complexe que ça, on ne peut pas se limiter à une formule magique,
05:23parce que vous n'avez pas toutes les mêmes communes qui sont au même niveau.
05:26Je vous donne l'exemple à Montélimar, nous avons monté nos effectifs de 36%, peut-être qu'avec un autre maire on ne serait pas au même niveau.
05:33Il y a certaines polices qui sont armées comme à Montélimar, d'autres maires qui ne veulent pas que leurs polices soient armées.
05:38Je pense que non, le maire...
05:40Il faut laisser l'autonomie locale, quoi.
05:42Voilà, un vrai pouvoir de police, il faut nous laisser gérer au niveau local, avec nos particularités.
05:48On n'est pas là. Qui est une vraie distinction dans l'émission de la police nationale et de la police municipale ? Oui.
05:54Mais voilà, ce que je veux dire, c'est nos impôts locaux qui payent notre police municipale.
05:58Donc c'est à nous de la maîtriser, ou bien évidemment c'est à l'État de remettre les moyens supplémentaires pour remettre notre police de proximité.
06:05Moi je n'ai aucun souci à remettre ma police municipale sur des missions qui seraient moins d'intervention,
06:10par exemple le soir, fréquemment j'ai deux patrouilles de police municipale.
06:14Mais combien ça coûte aujourd'hui pour vous de revenir au JO ?
06:18Si on revient au JO, la question de Joseph Ruiz, c'est combien ça vous a coûté finalement le surplus lié au JO, avec les heures supplémentaires ?
06:26Il n'y aura pas de surplus du fait du JO, il y aura simplement un allègement du nombre de police municipale sur le reste du temps.
06:34Nous allons rester, nous sommes sur 1 607 heures sur nos fonctionnaires, avec des pics bien sûr, avec un moment d'heure supple,
06:40mais nous allons essayer d'étaler cela. Donc c'est bien un effort qu'il fait néanmoins,
06:44parce que ça veut dire qu'à un moment, vous aurez moins de police par rapport à ce que vous auriez pu avoir.
06:47Et avec un risque en cas de débordement, effectivement, que vous soyez peut-être en tension réelle.
06:52Vous aviez trois propositions à donner justement pour passer cette période estivale.
06:57Vous nous avez parlé de la première, avec des capacités élargies pour la police municipale.
07:02Quelles étaient un peu les autres propositions, et est-ce qu'elles ont été acceptées ?
07:06Non, elles n'ont pas pu être encore acceptées, parce que, je vous dis, il avait été répondu très clairement par Beauvau.
07:12Nous faisons le Beauvau de la police municipale, j'en étais invité, j'en étais ravi,
07:16mais vous avez bien vu la scène politique nationale qui a remis tout ça à plat.
07:20Mais j'ose croire qu'à la rentrée, on se rendrait compte qu'il faut aller dans ce sens-là.
07:24Imaginez, vous avez 300 000 véhicules qui sont sans assurance, on peut contrôler les voitures,
07:29on ne peut pas accéder au fichier des assurances. C'est quand même un comble.
07:33On ne peut pas savoir si une personne est recherchée ou pas, si le véhicule est recherché ou pas.
07:38Ça vous change quoi ?
07:39Ça, c'est pas dans les prérogatives des polices municipales, et vous demandiez que vous puissiez y avoir accès,
07:44au moins en expérience, de façon expérimentale, pendant les JO.
07:48Pourquoi ? Parce que moins de police nationale, c'est-à-dire moins de disponibilité de cette police municipale,
07:53qui nous répond de façon assez rapide.
07:55Mais quand vous avez moins de personnes disponibles, donnez-moi l'accès à ce fichier-là.
08:00On n'était pas en train de vouloir avoir un fichier S ou quelque chose de très secret
08:04qui nous remettrait en question de pouvoir judiciaire la police nationale.
08:08Nous sommes sur de l'accès à des fichiers administratifs.
08:13Dernière question, vous nous avez évoqué la possibilité d'appeler ça les jeux de la France.
08:17Vous avez peur de ce fossé qui se crée entre Paris et finalement les villes de province,
08:22comme Montélimar, dont vous êtes maire ?
08:24Non, je n'ai pas peur de ce fossé-là.
08:27Tout le monde porte les jeux.
08:31Mais vous allez voir, il y a une vraie différence qui a été faite,
08:34et c'est le président de notre région, Auvergne-Brenable, Laurent Wauquiez,
08:37qui l'a bien pensé avec le président Muselier de la région Sud.
08:40Les jeux ont été mutualisés avec nos deux régions, c'est dans l'ensemble du territoire,
08:44et c'est une candidature commune portée par les deux régions.
08:47Et vous, vous allez surveiller quoi de vous, vous, perso ?
08:50Julien Cornillet, maire de Montélimar, vous allez surveiller quoi en particulier ?
08:53C'est quoi le sport qui vous fait rêver ?
08:56Je dois avouer que j'ai une vraie passion pour le rugby,
08:58j'étais en Pôle Esports Rugby à Béziers,
09:00donc je dois vous avouer que le rugby A7 va particulièrement m'intéresser.
09:03Tous les Français, on le rappelle, ont une double chance de médaille d'or.
09:06C'est l'objectif affiché.
09:07En tout cas, le podium pour les filles et la médaille d'or claire et nette pour les garçons.
09:11On ne peut espérer moins !
09:14En vous remerciant, monsieur le maire de Montélimar, Julien Cornillet,
09:18pour être venu nous parler un peu de la façon dont vous gérez les flux de policiers,
09:23notamment, et de sécurité.
09:25Merci.
09:26Il me reste à remercier Joseph Ruiz, Amélie Béguin, Thibaut Stadler et Djamel Abdelhak
09:32pour cette matinale 10h-13h, ce débat de l'été,
09:39et puis cette actualité et notre émission spécifique sur les Jeux Olympiques.
09:44On se retrouve demain à partir de 10h.
09:47Merci à vous toutes et à vous tous qui nous écoutez,
09:50et pas seulement en Ile-de-France, on l'a bien vu,
09:52et on se retrouve sur Sud Radio.