• il y a 3 mois
Aujourd’hui, nous plongeons au cœur de la crise politique actuelle en France. Une semaine après le 2ème tour des législatives, le gouvernement est en suspens et assure une forme de continuité bancale. L’Assemblée nationale, sans majorité, peine à prendre un nouveau visage.
Nos institutions ont-elles fait leur temps ? La Constitution de la Vème République est-elle compatible avec la présidence d’Emmanuel Macron ? Sommes-nous condamnés à une année d’immobilisme ?

Pour en discuter, nous avons avec nous maître Philippe Prigent, avocat au barreau de Paris, spécialiste des recours au Conseil d’Etat et défenseur des libertés individuelles, et également avocat d’Eric Ciotti, le président des Républicains.

Au programme :

Quelle organisation politique pour gouverner ? ️
La Constitution de la Vème République face au cas Macron
Les conséquences de la dissolution de l’Assemblée nationale et des élections législatives anticipées ️
Légitimité et défis du parti Les Républicains
Le rôle et l’influence des médias dans cette crise politique

Philippe Prigent nous offrira son regard de juriste sur ces questions brûlantes.

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Transcription
00:00:00Ces dernières semaines ont donné lieu à un véritable cirque médiatique.
00:00:04La presse du système a fait une démonstration de manipulation
00:00:07pour faire taire la voix des Français et maintenir cette caste au pouvoir.
00:00:11Depuis dix ans, TVL vous accompagne avec un seul objectif,
00:00:16vous donner les clés pour décider.
00:00:18Sur la crise du Covid-19, je ne retirerai pas une seule ligne.
00:00:22Sur la guerre en Ukraine, pas une seule virgule.
00:00:25Et aujourd'hui encore, pour s'élever contre les chiens de guerre,
00:00:28pour respecter vos libertés, TVL est à vos côtés.
00:00:32Mais il nous faut encore amplifier votre voix,
00:00:35car l'année qui s'annonce est un point de bascule.
00:00:38C'est maintenant qu'il faut peser pour qu'ils doivent plier.
00:00:41Alors aidez TV Liberté et participez activement à cette mission.
00:00:46Je compte sur vous.
00:00:58Bonjour à tous.
00:01:23Bienvenue dans ce nouveau numéro du samedi politique.
00:01:27Alors nous sommes une semaine après le second tour
00:01:29des élections législatives et la gouvernance de la France étant suspense.
00:01:33Sans majorité à l'Assemblée nationale,
00:01:36aucune force politique ne semble pouvoir s'imposer.
00:01:39Immobilisme ou chaos ?
00:01:41À quoi sommes-nous condamnés ?
00:01:43Nos institutions sont-elles encore adaptées à la situation ?
00:01:46C'est ce que nous allons voir.
00:01:47Mais avant toute chose, comme chaque semaine,
00:01:49je compte sur vous pour le succès de cette émission.
00:01:51Aussi pensez bien sûr à la relayer, comment dire en bon français.
00:01:55Pensez aussi à cliquer sur le fameux pouce en l'air.
00:01:58Ça vous prend une seconde et c'est extrêmement important.
00:02:01Et puis si ce n'est pas déjà fait,
00:02:02vérifiez que vous êtes toujours abonné à la chaîne officielle de TVL
00:02:05en cliquant sur la petite cloche et les notifications.
00:02:08C'est parti, à tout de suite.
00:02:20Et à mes côtés pour cette émission, Philippe Prigent.
00:02:22Bonjour monsieur.
00:02:23Bonjour.
00:02:24Merci beaucoup d'être avec nous.
00:02:25Vous êtes avocat au barreau de Paris, normalien, diplômé de l'IEP de Paris.
00:02:30Vous êtes également spécialiste des recours au Conseil d'État.
00:02:33Et vous êtes également l'avocat du Président des Républicains, Éric Ciotti.
00:02:38Vous nous direz si on peut toujours l'appeler comme ça,
00:02:40le Président des Républicains.
00:02:42On vous a beaucoup entendu également,
00:02:44et c'est important de le rappeler, lors de la crise du Covid-19,
00:02:46la crise sanitaire où vous étiez à compter
00:02:48parmi les grands défenseurs des libertés individuelles.
00:02:51Alors pour commencer, Philippe Prigent,
00:02:53aujourd'hui est-ce que vous considérez que la situation politique de la France
00:02:59est compatible ou incompatible avec un mode de gouvernement efficace ?
00:03:03Alors, compatible avec un mode de gouvernement efficace,
00:03:07oui, mais ça dépend pour qui on vote.
00:03:09C'est-à-dire que fondamentalement, il y a eu un choix fait par les Françaises,
00:03:15assez relativement net, disant qu'ils souhaitent collectivement,
00:03:19parce qu'il y a eu une alliance de second tour,
00:03:21avoir une alliance allant du Nouveau Parti Anticapitaliste,
00:03:29des milices d'extrême-gauche,
00:03:31enfin les gens qui trouvent que Jean-Luc Mélenchon est gravement de droite,
00:03:35jusqu'à Laurent Wauquiez, Xavier Bertrand,
00:03:37passant par Sandrine Rousseau, Emmanuel Macron,
00:03:42Édouard Philippe, André Glucksmann, enfin le PS.
00:03:46Les Français, collectivement, ont eu un choix à faire
00:03:50et on peut présenter les choses d'une mille et une manière,
00:03:52mais lorsqu'on dit voter pour machin afin de faire barrage à l'autre,
00:03:57c'est une alliance de second tour.
00:03:59On a d'ailleurs connu ça dans l'histoire de France à nombreuses reprises,
00:04:02on a connu ça sous la cinquième publique,
00:04:04Raymond Barre battu dit il faut appeler, appel à voter Chirac,
00:04:07Chirac battu en 1981, appel à voter Giscard,
00:04:10Balladur battu en 1995, appel à voter Chirac,
00:04:14Philippe de Villiers battu, appel à voter Sarkozy, enfin on a eu…
00:04:18– Enfin là, ça restait plutôt en deux gammes.
00:04:21– Mais c'est en deux gammes, c'est-à-dire que si on part du principe
00:04:25que les gens, on les même vote ensemble,
00:04:28enfin si on dit aux gens vous votez ensemble,
00:04:30vous faites alliance ensemble pour battre un adversaire,
00:04:33c'est que vous l'assumez ou vous ne l'assumez pas,
00:04:35mais c'est qu'en fait vous êtes d'accord sur l'essentiel.
00:04:37Il ne faut pas se moquer des gens, on ne peut pas dire
00:04:39je suis allié de cette personne et je suis en désaccord avec elle,
00:04:43c'est que le désaccord est une plaisanterie.
00:04:45Vous ne pouvez pas dire cette personne doit absolument être élue
00:04:48et je vais même aller voter pour elle, mais ce n'est pas une alliance.
00:04:53– Alors je vais grossir le trait, mais par exemple,
00:04:55c'est un spectacle que de voir des dissensions
00:04:57entre Édouard Philippe et Jean-Luc Mélenchon aujourd'hui ?
00:05:00– Dans une large mesure, c'est un spectacle, regardons les faits.
00:05:03Je ne parle pas des déclarations, si on écoute les déclarations des politiques,
00:05:06dans beaucoup de cas, ça n'a pas de sens.
00:05:08J'ai un emploi, une notion que j'aime beaucoup,
00:05:10qui existe en matière économique,
00:05:11qui est ce qu'on appelle les préférences révélées.
00:05:13On vous dit, on voit comment vous comportez.
00:05:16Il y a la façon dont vous parlez, vos discours, mais il y a ce que vous faites.
00:05:20Je vais prendre un exemple caricatural.
00:05:22Si vous dites que vous êtes végane et que vous parlez beaucoup de véganisme,
00:05:25mais que au moins deux fois par jour, vous mangez de la viande
00:05:29et que vous parlez de véganisme, c'est que vous n'êtes pas végane.
00:05:31Ce n'est pas grave d'ailleurs, vous tenez des discours véganes,
00:05:34mais ça veut dire que vous n'êtes pas végane.
00:05:35Ce n'est pas grave, moi je mange fréquemment de la viande,
00:05:37ce n'est pas du tout une critique.
00:05:38Donc si vous dites, moi je suis largement en désaccord avec le parti communiste,
00:05:43mais j'appelle à voter pour le parti communiste
00:05:45afin de faire élire le parti communiste
00:05:47et que le parti communiste appartienne au groupe Ensemble,
00:05:50qui va devenir la première force politique du Parlement,
00:05:52c'est que vous n'êtes visiblement pas vraiment des accords profonds
00:05:55avec le parti communiste.
00:05:57Il faut arrêter de se moquer du monde.
00:05:58On a eu ça d'ailleurs à nombreuses reprises,
00:06:00on avait ça sous la quatrième publique, c'était extrêmement fréquent.
00:06:03Cette histoire de front républicain qu'on a vu, ce n'est pas une nouveauté.
00:06:06Le front républicain a existé en 1951 de l'essentiel des forces
00:06:11pour faire barrage au général de Gaulle,
00:06:13parce que de Gaulle c'est le fascisme, tout ça.
00:06:15On a eu ça en 1965.
00:06:16En 1965, il y a eu une alliance de second tour,
00:06:20et dans une bonne partie de premier tour,
00:06:21allant des communistes aux gens qui disaient centristes libéraux, Jean Le Canuet.
00:06:26Bon, d'un côté de cette alliance qui a fait campagne contre le général de Gaulle
00:06:31pour faire barrage à la xénophobie, au fascisme, tout ça,
00:06:35vous aviez le parti communiste avec des gens qui étaient des staliniens,
00:06:38revendiqués, admirateurs de Staline, pourquoi pas d'ailleurs,
00:06:41des trotskistes, qui trouvaient que Staline était un peu mou dans la révolution mondiale,
00:06:45donc trotskistes c'était quand même mieux.
00:06:47François Mitterrand, René Bousquet, ainsi de suite.
00:06:51Et à l'autre bout de l'alliance, Jean Le Canuet,
00:06:54qui a appelé à voter contre le général de Gaulle.
00:06:57Jean Le Canuet, qui était une sorte d'Edouard Philippe de l'époque,
00:07:01dans les idées générales.
00:07:02Donc, ces gens-là, en 1965, étaient alliés contre le général de Gaulle.
00:07:07Ces gens-là, en 1951, ils ont créé cette chose qui s'appelait la troisième force,
00:07:11avec cet aphorisme extraordinaire du premier président du conseil,
00:07:16Président Keuil, qui disait,
00:07:18la politique ne consiste pas à résoudre les problèmes,
00:07:20mais à faire taire ceux qui les posent.
00:07:22C'était d'ailleurs assez applicable à notre époque.
00:07:24– Oui, on peut le conserver.
00:07:25– Exactement, mais fondamentalement,
00:07:28ces gens-là ne sont pas vraiment très largement en désaccord.
00:07:31On va prendre des idées concrètes,
00:07:33et je trouve que c'est très bien que ces gens aient voté ensemble.
00:07:35Là-dessus, le président Macron avait dit qu'il voulait une clarification.
00:07:38Beaucoup lui ont reproché un manque de clarification là-dessus,
00:07:42et je ne suis pas un fan du président Macron,
00:07:43mais il a effectivement clarifié les choses,
00:07:45en montrant que, pour l'essentiel,
00:07:47après il y a des distinctions à droite à gauche,
00:07:48mais pour l'essentiel, il y a une unité de vue
00:07:50qui va de Jean-Luc Mélenchon à Édouard Philippe,
00:07:53pour faire quoi ?
00:07:54Plus d'endettements.
00:07:55On a eu plus de…
00:07:56Emmanuel Macron, c'est 1 000 milliards de dettes en 7 ans.
00:07:59On n'a jamais vu une augmentation aussi rapide de la dette en période de paix.
00:08:04Première guerre mondiale, ça avait augmenté vite.
00:08:05– Il répond qu'il a eu des crises à affronter inédites.
00:08:08Le Covid, la guerre…
00:08:10– Je n'en doute pas, mais ça a commencé avant,
00:08:14ça a continué après,
00:08:16et le Covid, ça aurait peut-être pu être géré autrement.
00:08:19Donc, à un moment, il y a une unité profonde de vue
00:08:23qui est l'augmentation profonde de la dette.
00:08:26Sous des degrés divers, vous avez cette idée,
00:08:29cette croyance que c'est une bonne solution,
00:08:31qui va de Jean-Luc Mélenchon à Édouard Philippe.
00:08:33Est-ce qu'on a vu à un seul moment,
00:08:34Édouard Philippe voter contre le budget ?
00:08:36Non.
00:08:37Est-ce que vous n'avez jamais vu à aucun moment Jean-Luc Mélenchon dire
00:08:40la dette est trop élevée, il faudrait faire attention à ne pas trop s'endetter ?
00:08:42Non.
00:08:43– Sur lui, il dit qu'il ne faut pas la rembourser.
00:08:44– Exactement, sur l'endettement.
00:08:46Mais les autres aussi, ils disent qu'il ne faut pas la rembourser,
00:08:47les autres disent qu'il faut imprimer de l'argent magique,
00:08:49augmenter les impôts, mais ça revient au même.
00:08:52Donc, augmentation de la dette, augmentation des impôts,
00:08:55les impôts sont plus élevés aujourd'hui
00:08:57que quand il y avait des ministres bolchéviques au gouvernement.
00:08:59C'est intéressant, on peut trouver ça bien,
00:09:01mais on part du PIB,
00:09:04la pression fiscale est plus élevée avec Bruno Le Maire,
00:09:06Gérald Darmanin et compagnie au gouvernement
00:09:09que quand vous avez un communiste stalinien
00:09:12revendiqué au gouvernement en 1983.
00:09:15On peut trouver ça bien ou mal, mais visiblement,
00:09:16il y a une unité de vue vers l'augmentation de la fiscalité,
00:09:19il y a une unité de vue dans la, on va dire, mensuétude,
00:09:23je ne vais pas employer des termes polémiques
00:09:24parce que ça n'aide pas à examiner les choses,
00:09:26mais il y a une unité de vue dans la mensuétude envers la délinquance.
00:09:30Aujourd'hui, par exemple, un viol est requalifié en agression sexuelle
00:09:33et vous ne faites pas vraiment de prise en ferme.
00:09:35Bon, ça, là-dessus, il y a un consensus qui va de Gérald Darmanin
00:09:40à Sandrine Ruisseau, à Ulrich Pomoretti, et ainsi de suite.
00:09:44Les gens vont peut-être vous faire des discours et ainsi de suite,
00:09:45mais il n'y a jamais de loi pour changer les choses
00:09:47et surtout il n'y a pas d'instruction au procureur de faire autrement
00:09:50et nous validons le fonctionnement actuel de la magistrature.
00:09:53Les gens qui ont été élus sont d'accord sur ça,
00:09:56ils vont vous faire des grands discours,
00:09:57mais en pratique, quand est-ce que vous avez entendu Sandrine Ruisseau
00:10:02expliquer qu'il faudrait mettre les gens 10 ans ou 20 ans en prison ?
00:10:05Jamais !
00:10:06Et ça vaut pour le trafic de drogue, pour le proxénétisme, pour le viol.
00:10:11Aujourd'hui, même lorsque la personne ne meurt pas,
00:10:15les meurtres sont correctionnalisés.
00:10:16J'ai appris récemment, j'ai appris grâce à des magistrats qui disent
00:10:19qu'on a des meurtres qui ne sont pas vraiment correctionnalisés.
00:10:22On sait qu'il y a quelqu'un, dans une histoire comme ça,
00:10:23on l'avait tiré à la tête, quelqu'un vous tire à la tête,
00:10:25vous dites quand même qu'il est allé chercher une arme.
00:10:27Il a tiré à la tête de l'autre, l'autre a fait près d'un an dans un hôpital.
00:10:31La question de l'homicide se pose.
00:10:32A mon avis, d'ailleurs, la question est vite répondue.
00:10:34Sauf que, réponse judiciaire, on va traiter ça comme des coups et blessures.
00:10:41Et avec un gouvernement Macron, où il y a Gérald Darmanin, par exemple,
00:10:45et cette analyse de Gérald Darmanin qui, fondamentalement, valide ce genre de choses,
00:10:49se retrouve aussi à la Jeune Garde, c'est ce fichier S
00:10:53qui explique qu'il faut mettre une balle dans la tête de ses opposants.
00:10:55D'ailleurs, il s'appelle…
00:10:56– Raphaël Arnault, le candidat les plus élus.
00:10:58– Raphaël Arnault, il considère probablement que ce n'est pas un appel au meurtre
00:10:59puisque, d'ailleurs, les procureurs considèrent que ce n'est pas vraiment un meurtre
00:11:02de mettre une balle dans la tête de quelqu'un, donc il y a une cohérence.
00:11:05Je ne parlerais même pas de l'immigration,
00:11:07où les géants sont à peu près d'accord sur l'essentiel.
00:11:09Je ne parlerais même pas de l'importance de ce qu'on appelle l'État de droit,
00:11:13c'est-à-dire, en fait, le gouvernement des juges,
00:11:14le fait que nous vivons dans un système mixte démocratique
00:11:18pour les détails, oligarchique pour l'essentiel, pour les questions importantes.
00:11:22Est-ce que vous voyez Jean-Luc Mélenchon remettre en cause
00:11:26le pouvoir de faire et défaire les lois des hauts de juridiction ?
00:11:32À aucun moment.
00:11:34Est-ce que vous voyez les communistes remettre en cause
00:11:37le pouvoir oligarchique des hauts magistrats de faire et défaire les lois ou les règlements ?
00:11:43Non, ils sont d'accord là-dessus.
00:11:44Évidemment, il y a des divergences à l'intérieur,
00:11:47mais de toute façon, si on cherche, on trouvera toujours des divergences.
00:11:49Si vous alliez chercher au Rassemblement national,
00:11:51vous trouveriez des divergences entre celui-ci qui pense ça,
00:11:54celui-ci qui pense autre chose.
00:11:55On trouve toujours des divergences à l'intérieur d'une alliance.
00:11:58La question est de savoir si les gens sont d'accord sur l'essentiel.
00:12:01Et la question de savoir s'ils sont d'accord sur l'essentiel,
00:12:03c'est s'ils votent les uns pour les autres.
00:12:05On l'a vu, par exemple, il y a eu cette alliance
00:12:07entre les Républicains loyaux, Président Ciotti au statut,
00:12:11et de l'autre, le Rassemblement national.
00:12:13Il y avait des divergences de vues sur tel et tel point.
00:12:15Et on pourrait trouver, tenez, sur tel et tel point de fiscalité,
00:12:19tel et tel point d'aide sociale,
00:12:21il y a une divergence entre un tel au Rassemblement national
00:12:25qui a énoncé Boubon et le Président Ciotti.
00:12:27Sauf que, si on vous disait qu'ils ne sont pas alliés,
00:12:31ben si, ils sont alliés, visiblement, ils se présentent aux élections ensemble.
00:12:33Donc, ils sont alliés.
00:12:34Et là-dessus, notre système politique a abouti à un système.
00:12:39Alors, ce n'est pas qu'il est inefficace,
00:12:41parce qu'en fait, ils peuvent continuer à gouverner ensemble.
00:12:45Je vais caricaturer un tout petit peu, mais désolé, c'est la réalité.
00:12:48En 7 ans, ou même en 17 ans,
00:12:52est-ce que vous avez vu des vrais changements importants sur l'immigration ?
00:12:56Non.
00:12:57Sécurité ? Non.
00:12:59État de droit, c'est-à-dire, en fait, gouvernement des juges ? Non.
00:13:02Endettement ? Non.
00:13:03Impôts ? Non.
00:13:05Rien ne change, à peu près.
00:13:07– Donc là, pas plus que…
00:13:09– Pas plus que davantage.
00:13:10On a eu un débat, c'est quand même très intéressant.
00:13:13Je ne dis pas que ce n'était pas intéressant, c'était révélateur,
00:13:15ça posait des questions,
00:13:16le seul débat politique qu'on ait eu, c'est un peu la loi travail,
00:13:21c'est-à-dire le barème Macron, c'est ça qui a changé.
00:13:23On n'a quasiment rien changé à toute cette histoire de,
00:13:25on va faire un code du travail par entreprise, ainsi de suite,
00:13:27ça n'a rien donné du tout,
00:13:29déjà parce que c'est beaucoup trop compliqué à négocier, il ne se passe rien.
00:13:31Ce qui s'est passé, c'est qu'on a eu un barème Macron
00:13:33qui permet maintenant, dans une assez large mesure,
00:13:36il y a des exceptions, dans une assez large mesure,
00:13:38de virer les gens en sachant à peu près combien ça va vous coûter
00:13:41et ils ne peuvent pas demander plus, ça c'est un changement.
00:13:43Ce n'est pas non plus une révolution exceptionnelle dans le droit du travail,
00:13:47enfin c'est ça, en 17 ans, je n'ai pas eu l'impression que ça a été un changement immense
00:13:52et on pourrait monter au-delà de 17 ans.
00:13:55Donc on a eu ce changement-là, bon, pas grand-chose,
00:13:58et on a eu cette réforme des retraites disant
00:14:00vous allez partir en retraite un petit peu plus tard.
00:14:03Un peu plus tard, ça a eu un effet, ça change deux ans sur la retraite,
00:14:05mais on en est dans un…
00:14:08ça veut dire qu'en réalité, quand les changements c'est ça,
00:14:11c'est qu'il n'y a pas de véritable changement,
00:14:13ce ne sont pas des évolutions à l'intérieur d'un même cadre,
00:14:18de gens qui sont à peu près d'accord sur l'essentiel.
00:14:21Quand votre seul point d'accord avec quelqu'un est
00:14:24partir en retraite deux ans plus tôt ou deux ans plus tard
00:14:27et barrer Macron ou pas barrer Macron,
00:14:29je suis désolé, ça veut dire que vous êtes d'accord sur les 95-99% du reste,
00:14:33pourquoi pas d'ailleurs, mais que vous appartenez à un groupe qui est relativement cohérent.
00:14:38Et d'ailleurs, notre système est tellement maintenant piloté en réalité
00:14:43par les hauts de juridiction, j'en dis de l'Europe,
00:14:47pas tellement l'Union Européenne qui prend les décisions,
00:14:48ce sont les juges qui prennent les décisions,
00:14:50le cours de justice de l'Union Européenne,
00:14:52le cours européen des droits de l'homme,
00:14:53conseil constitutionnel, c'est-à-dire qu'il y a une annexe du conseil d'État
00:14:55qui décide ce qu'on a à se faire, conseil d'État et cours de cassation,
00:14:57ce sont eux qui prennent l'essentiel des décisions juridiques dans ce pays.
00:15:00Bon, quel que soit le gouvernement,
00:15:02la politique judiciaire et juridictionnelle sera la même.
00:15:06Les grandes décisions, les grands choix sont de toute façon effectués
00:15:09par ces cinq juridictions-là qui continueront à gouverner
00:15:12comme elles le font depuis un bon moment.
00:15:14Dans les détails, ça ne changera pas grand-chose.
00:15:16Que vous mettiez Marine Tondelier, Gérald Darmanin,
00:15:24Fabien Roussel du Parti communiste ou Édouard Philippe au gouvernement,
00:15:29ça ne changera pas grand-chose en réalité.
00:15:32En vrai, on sait très bien que ça ne va pas changer énormément.
00:15:34Il y aura un peu plus ou moins de, est-ce qu'on vous taxe tout de suite,
00:15:38qui est la méthode, on va dire, plus la tendance France insoumise.
00:15:43Paradoxalement, lui a l'air plus de vouloir rembourser la dette
00:15:46puisqu'il veut moins l'augmenter.
00:15:47Parce qu'on vous taxe beaucoup, on vous endette un peu moins.
00:15:49Mais l'idée, c'est qu'on va vous taxer tout de suite, beaucoup,
00:15:51puis on va continuer un peu à s'endetter.
00:15:53Et la méthode Macron, Édouard Philippe, Xavier Bertrand, Laurent Wauquiez,
00:15:58non, on va plutôt vous taxer un petit peu plus, mais pas tant que ça,
00:16:01et on va surtout augmenter la dette,
00:16:02c'est-à-dire les impôts que vous allez payer demain.
00:16:04Mais en fait, ce n'est pas une différence de dépense publique.
00:16:08C'est une différence de, est-ce qu'on va plutôt vous prendre l'argent
00:16:13plus maintenant et plus tard, mais de façon un peu égalisée, avec des impôts,
00:16:17ou est-ce qu'on va plutôt vous prendre un peu peu d'argent maintenant,
00:16:20mais beaucoup plus plus tard ?
00:16:23Ce n'est pas véritablement différent.
00:16:24Et là-dessus, est-ce que c'est un gouvernement efficace ?
00:16:27En réalité, ça peut tout à fait fonctionner
00:16:29parce que les juridictions peuvent prendre leurs décisions.
00:16:31Le Trésor peut continuer, le Trésor public peut continuer à émettre des obligations.
00:16:35On a une procédure de déficit excessif lancée par l'Union européenne,
00:16:40mais en clair, la Banque centrale européenne continue à dire
00:16:44OK, on peut acheter les obligations françaises, au moins pour l'instant.
00:16:46En fait, on continue à imprimer de l'argent magique pour payer les dépenses.
00:16:51Ça ne change pas énormément.
00:16:52– Tout à l'heure, vous m'avez dit qu'Emmanuel Macron avait dit
00:16:54qu'il fallait faire une clarification, que cette clarification avait lieu.
00:16:58Finalement, c'est une clarification de façade.
00:17:00– Je ne pense pas. Je pense que c'est très bon.
00:17:03Et là-dessus, je suis très reconnaissant.
00:17:05Un peu comme les élections.
00:17:06Mais il y a eu deux crises.
00:17:08D'ailleurs, le fonds républicain, ce n'est pas une nouveauté.
00:17:10Le fonds républicain, qui est maintenant employé contre l'Assemblée nationale,
00:17:13a été créé contre l'égaliste.
00:17:16Donc, ça a été créé à la base sous la quatrième publique
00:17:19et tenté au début de la cinquième publique
00:17:21comme un moyen d'éloigner le parti qui était considéré le plus patriote,
00:17:26qui est d'ailleurs régulièrement décrit comme nationaliste, fasciste,
00:17:29et ainsi de suite.
00:17:30Et on peut se dire, oui, c'est ridicule.
00:17:32Mais bon, il y a des gens qui ont expliqué que De Gaulle, c'est le fascisme aussi.
00:17:34La campagne présidentielle de 1965, ça a été,
00:17:37il faut voter pour le candidat qui a reçu la francisque
00:17:39des mains du général Maréchal Pétain
00:17:41pour lutter contre le nazisme du général De Gaulle.
00:17:43Ça a été ça, 1965.
00:17:44Et les électeurs de centre droit, vraiment entre guillemets,
00:17:49parce que je ne sais pas trop ce que ça veut dire,
00:17:50mais de Jean Le Canuet, qui disait qu'ils étaient des libéraux progressistes européens,
00:17:53ont voté pour le bonhomme qui avait reçu la francisque
00:17:55contre le général De Gaulle en s'alliant aux staliniens.
00:17:58Donc, ce n'est pas quelque chose de nouveau.
00:17:59Si vous regardez les représentations même de l'époque,
00:18:02la couleur qui est attribuée au règne, c'est une sorte de bleu marine très foncé,
00:18:04grosso modo.
00:18:05Le segment, c'était la couleur qui était attribuée au RPF ou à l'UDR,
00:18:10l'Union de Défense de la République ou l'UD 5e,
00:18:12pour décrire le parti qui est le plus patriote, nationaliste,
00:18:17en pont d'emploi, le terme qu'on veut.
00:18:19Mais là-dessus, il y a eu une vraie clarification.
00:18:22Mais c'est bien parce qu'il y a beaucoup de gens qui pensaient,
00:18:25parmi les électeurs, qu'il y avait quand même une différence importante.
00:18:30Il y avait une incompatibilité entre le macronisme
00:18:34et leur Nupes 2.0, nouveau point populaire.
00:18:37On a vu que non.
00:18:38On a vu beaucoup de désistements,
00:18:40y compris pour faire élire des candidats de la France insoumise.
00:18:43On a eu, c'est très révélateur et je ne lui reproche pas d'ailleurs,
00:18:46Édouard Philippe qui nous a dit, en son âme et conscience,
00:18:48et je trouve que c'est très bien qu'il l'ait dit,
00:18:50qu'effectivement, lui-même, en tant qu'homme de droite centriste libéral,
00:18:55préférait voter pour les bolcheviques.
00:18:58C'est bien.
00:18:59Au moins, il est sincère et honnête sur ce qu'il pense.
00:19:02Pendant longtemps, il y a des gens qui sans doute ne le savaient pas.
00:19:04On va voir ce que ça donnait dans les années qui viennent.
00:19:07Et là-dessus, c'est pour ça que le président Macron avait dit
00:19:09que c'était une clarification.
00:19:10Je pense que c'est une vraie clarification.
00:19:11Ça envoie de la lumière et la lumière va rester pendant plusieurs années.
00:19:14J'espère qu'elle restera longtemps d'ailleurs.
00:19:15C'est qu'on a vu, et c'est très bien d'ailleurs,
00:19:18quand quelqu'un dit en France, il y a des exceptions bien sûr individuelles,
00:19:21mais quand quelqu'un dit en France qu'il est un centriste libéral européen
00:19:24favorable à l'État de droit, ça veut dire qu'il préfère élire
00:19:28des fichiers S et des bolcheviques,
00:19:30et qu'au fond, c'est avec eux qu'il a des valeurs communes.
00:19:33Et c'est bien.
00:19:34Il faut que les électeurs le sachent.
00:19:35Parce qu'il y a des électeurs, je pense, qui n'étaient pas forcément au courant.
00:19:38J'ai croisé des gens qui étaient surpris.
00:19:40Il y a des gens qui m'ont dit, tiens quand même,
00:19:42Gérald Darmanin est réélu par la France insoumise.
00:19:46Tout le monde voit bien qu'il y a une alliance.
00:19:48– Elisabeth Borne aussi, notamment.
00:19:50– Exactement.
00:19:51Je pense que c'est une clarification qui est bénéfique pour tout le monde.
00:19:55– C'est la clarification de quoi ?
00:19:57Du système ?
00:19:58De ce qui est finalement difficile à définir en fait ?
00:20:01Pour ceux qui se partagent le pouvoir ?
00:20:03– C'est une clarification autour des véritables points de désaccord,
00:20:07des vrais points où on sent que ça casse,
00:20:09c'est pour ou contre le patriotisme.
00:20:11– Pour ou contre la France alors ?
00:20:14– Je ne dirais pas la France, je dirais le patriotisme.
00:20:16La France, ce serait mon sentiment personnel,
00:20:18mais ce serait déjà un peu un jugement, si je puis me permettre.
00:20:21Je trouve que c'est très bien parce que c'est la même clarification qu'en 1965,
00:20:25la même chose en 1965, la même clarification qu'en 1951
00:20:29qui était la crise de la 4ème République.
00:20:32Au fond, c'est ça le critère,
00:20:35c'est est-ce qu'on croit que la France est encore un pays
00:20:40qui compte pour quelque chose,
00:20:42qui peut avoir une sorte de fierté d'elle-même,
00:20:45peut-être d'ailleurs excessive par moments, j'en suis parfaitement conscient.
00:20:48Ça peut aller avec une forme d'arrogance, de trop grande confiance en soi.
00:20:51Mais fondamentalement, ce pays dure depuis 1500 ans
00:20:55et on peut être fier de nous-mêmes,
00:20:56on n'a pas de raison de demander pardon et s'excuser.
00:20:59Il faudrait éviter de se retrouver complètement dominé par,
00:21:04on dit les marchés financiers,
00:21:06parce que les gens disent les marchés financiers,
00:21:07ce n'est pas les marchés financiers, c'est la BCE.
00:21:09Il faudrait éviter d'être contrôlé par des institutions extérieures.
00:21:12Quand on parle d'État de droit, en simplifiant à outrance,
00:21:17l'opinion générale qui doit prévaloir dans le Rassemblement national et ses alliés
00:21:21est la formule du général de Gaulle.
00:21:23En France, la cour suprême c'est le peuple.
00:21:24C'est-à-dire qu'au bout d'un moment,
00:21:26le peuple français est le souverain dans ce pays.
00:21:30Donc, quand il veut quelque chose, on le fait.
00:21:33Et donc, quand il vote pour une certaine politique,
00:21:36on applique les lois que le peuple souhaite.
00:21:39Et à l'inverse, un camp qui va du Nouveau Parti anticapitaliste
00:21:45jusqu'à Laurent Wauquiez, qui considère qu'il faut garder
00:21:48des verrous oligarchiques, parce qu'on ne va quand même pas
00:21:51laisser les gens voter pour faire des choses,
00:21:53ce n'est pas possible, ils sont trop cons, trop fachos.
00:21:58Mais c'est la même façon de dire, le peuple ne doit pas être le souverain.
00:22:02Et là-dessus, vous avez une vraie…
00:22:04Et ça va avec les questions de sécurité et d'immigration.
00:22:08Parce qu'effectivement, les questions d'immigration
00:22:11consistent à changer le peuple, massivement.
00:22:13Si on considère que le peuple ne sera plus le même s'il a changé,
00:22:17quand on est quelque part entre Bruno Rotailleau,
00:22:20général Archer et les fichiers S de la Jeune Garde,
00:22:23on considère que ce n'est pas un problème.
00:22:25C'est un changement matif de population et que la France devient
00:22:28par endroits une république un peu particulière.
00:22:31Enfin, il y a des endroits dans des grandes villes,
00:22:32autour de Paris, où on ne sent pas forcément en France…
00:22:36C'est une autre France, c'est la même France au sens juridique,
00:22:39mais pas au sens culturel.
00:22:40Et à l'inverse, en simplifiant un tout petit peu,
00:22:43si vous prenez de Éric Ciotti jusqu'à Reconquête,
00:22:46évidemment, l'énorme morceau au milieu qui est le Rassemblement national,
00:22:49les gens considèrent en substance, je ne vais pas rentrer
00:22:51dans le détail des programmes, mais en substance,
00:22:53que la France devrait quand même plutôt rester la France
00:22:56et que même ceux qui viennent devraient se comporter à la française.
00:22:58– Bien sûr.
00:22:59– Là-dessus, il y a un vrai désaccord.
00:23:00Et les Français, cette fois-ci, ont tranché en faveur d'une alliance
00:23:04allant du NPA à Laurent Wauquiez.
00:23:06– Vous avez parlé à plusieurs reprises du général De Gaulle,
00:23:08évidemment, c'est de lui qu'on hérite la constitution
00:23:11de la Vème République.
00:23:12Il y a quelques semaines, je recevais à votre place Henri Guaino.
00:23:15Je l'ai interrogé justement sur ses institutions
00:23:18et cette difficulté de rentrer dans les institutions
00:23:23sans pervertir quelque part les outils qui sont
00:23:26en la possession du Président de la République.
00:23:29– Les grands pouvoirs que confère la constitution au chef de l'État
00:23:33doivent être utilisés avec discernement,
00:23:36ce que peu ou prou ont fait ses prédécesseurs.
00:23:39Il pouvait y avoir de mauvaises politiques,
00:23:41mais personne ne s'est dit, je vais faire tout ce que j'ai le droit de faire,
00:23:47sans limite et sans me préoccuper de savoir
00:23:50si j'ai le consentement des gens ou pas.
00:23:53– Et ça, ce n'est plus le cas avec Emmanuel Macron aujourd'hui ?
00:23:55– Non, ce n'est plus le cas.
00:23:56– Alors, pour Henri Guaino, le discernement d'Emmanuel Macron
00:24:05dans l'exercice de ses fonctions, bon, ça se discute.
00:24:09– Alors, là-dessus, et ça ne me fait pas plaisir
00:24:12parce que, à titre personnel, j'aime beaucoup Henri Guaino
00:24:15et je n'aime pas être en désaccord avec lui,
00:24:17mais je trouve qu'il est trop sévère et injuste vis-à-vis d'Emmanuel Macron.
00:24:21Emmanuel Macron est un révélateur de clarté,
00:24:26et Emmanuel Macron, il va dire un peu de ma génération,
00:24:30il y en a six ans d'écart, et il montre des choses
00:24:34que des gens peut-être de génération plus ancienne ont du mal à voir,
00:24:37qui est cette unité au fond de vue entre des gens
00:24:43qui font semblant d'être en désaccord, mais qui sont d'accord.
00:24:46Il n'est pas irresponsable, il met les politiques
00:24:50et donc indirectement les Français face à leurs responsabilités.
00:24:55Quand des gens qui sont à la France Insoumise, par exemple,
00:24:59qui vous disent que machin, les questions sociales,
00:25:01tout ça c'est très important, votent pour Elisabeth Borne
00:25:04ou Gérald Darmanin, ce qui, si on les écoutait, n'aura aucun sens.
00:25:09Vu tout ce qu'ils nous ont sorti pendant des années,
00:25:12ça n'a pas de sens, en théorie.
00:25:14Ou à l'inverse que des Laurent Wauquiez, Xavier Bertrand,
00:25:20Édouard Philippe et ainsi de suite, Gérald Darmanin,
00:25:23appellent à voter dans une grande coalition pour des insoumis
00:25:27ou des communistes, ça veut dire qu'en prétendant
00:25:32être en désaccord, ces gens nous mentent, ce n'est pas vrai.
00:25:37Et en plus, et je vais aller un cran plus loin,
00:25:39à ce stade pour le moment, peut-être que ça changera,
00:25:41mais à ce stade, leurs électeurs sont quand même plutôt d'accord
00:25:44parce que personne n'a forcé les électeurs.
00:25:46Je ne comprends pas ce qui se passe dans la tête d'un électeur
00:25:50qui dit qu'il est de centre droit, qui va voter pour un communiste.
00:25:52Je n'arrive pas à comprendre son raisonnement.
00:25:54Ou à l'inverse pour quelqu'un qui dit que la réforme des retraites
00:25:57et Barrett-Macron c'est horrible et qui va voter pour les gens
00:25:59qui ont mis en place ces règles.
00:26:00Je n'arrive pas à comprendre ce qui se passe précisément
00:26:02le cheminement intellectuel dans son cerveau, pas forcément.
00:26:04En revanche, visiblement, ce cheminement intellectuel est effectué
00:26:07puisque les gens votent dans ce sens-là.
00:26:09– Oui, et massif.
00:26:10– Et massivement, on l'a vu au second tour.
00:26:12Visiblement, il y a une vraie convergence de vues.
00:26:14Et là-dessus, la lettre qu'a envoyée Emmanuel Macron
00:26:17il y a deux jours ou trois jours, quelque chose comme ça,
00:26:19disant que maintenant que les gens ont voté pour ça,
00:26:22il appartient aux forces politiques qui ont élu un pont républicain
00:26:25de s'entendre pour gouverner ensemble.
00:26:28Je trouve ça normal et je trouve ça souhaitable.
00:26:31Ces gens-là ont été élus ensemble et ils osent quand même nous sortir
00:26:35juste après avoir été élus dans une coalition face à un adversaire clair
00:26:39qui en plus est arrivé en tête au premier tour,
00:26:42qui représente la première force politique cohérente du pays.
00:26:45Il y a un geste de côté, les quelques divers à droite à gauche
00:26:49qu'on n'arrive pas à glacer, mais grosso modo, le RN et ses alliés,
00:26:51c'est à peu près 38% au second tour.
00:26:54Et l'alliance du NPA à Laurent Wauquiez, c'est presque 60%.
00:27:00Bon, donc les gens ont voté pour ça.
00:27:02Ces forces politiques se sont désistées les unes des autres pour se faire élire
00:27:05en appelant en plus à voter en faveur de l'autre.
00:27:08C'est-à-dire que par exemple, on aurait pu imaginer des désistements
00:27:10sans consignes de vote.
00:27:11Mais enfin là, entre le premier et le second tour,
00:27:13les consignes de vote étaient immanquables.
00:27:15Tout le monde a compris que Gabriel Attal a dit
00:27:18qu'il faut faire barrage au RN, de la même manière que Jean Lecannu
00:27:22avait dit qu'il fallait faire barrage au général de Gaulle.
00:27:24Tout ça a été extrêmement clair.
00:27:26– Si je peux me permettre de vous interrompre, entre Gabriel Attal,
00:27:28les politiques qui ont invité à voter massivement pour ce front républicain,
00:27:32il y a aussi les médias qui se sont totalement investis
00:27:35dans cette bataille contre le RN.
00:27:37Vous rappeliez tout à l'heure à raison le passé sulfureux
00:27:42du désormais député Raphaël Arnault et ses fiches S.
00:27:46On n'en a pas énormément parlé dans les médias,
00:27:49tandis que les prétendues brebis galeuses du RN,
00:27:53on en a profité allègrement.
00:27:55C'est un problème peut-être ?
00:27:58– C'est un problème pour être tout à fait complet.
00:28:02Ce qui est un problème, c'est l'hypocrisie.
00:28:05Et là-dessus, ça a été jugé par l'ACEDH.
00:28:07Très souvent, ils racontent n'importe quoi
00:28:09et puis de temps en temps, ils disent des choses sans cesse.
00:28:11Comme disent les Britanniques, même une horloge cassée
00:28:13a raison deux fois par jour.
00:28:15Ce qui serait souhaitable, c'est d'avoir soit un système
00:28:20où tous les médias sont restreints, tous les médias régulés,
00:28:23évidemment ATVL n'est pas concerné par exemple,
00:28:26ou le média à l'inverse, à gauche, n'est pas concerné,
00:28:29parce que vous n'utilisez pas une fréquence d'émissions publiques.
00:28:32Dès lors qu'il s'agit d'une fréquence
00:28:34avec un droit d'émission garanti par l'État,
00:28:36si moi demain, je commence à parasiter VFM TV
00:28:39en émettant sur leur fréquence,
00:28:41je vais recevoir un courrier d'avocat très rapidement
00:28:43et je vais être convoqué par le procureur, à juste titre, c'est la loi.
00:28:46Mais on pourrait imaginer un système
00:28:49où tous les médias sont impartiaux.
00:28:51Et pourquoi pas ?
00:28:53Non mais pourquoi pas ?
00:28:54Je veux dire, c'est un concept…
00:28:55– Avec de l'IA alors ?
00:28:57– Non, avec ce qu'avait dit par exemple le Conseil d'État,
00:28:59il y a un arrêt que ça avait rendu,
00:29:01en l'occurrence c'était au sujet de CNews,
00:29:03mais ils n'ont pas dit spécifiquement CNews étant faute.
00:29:05On pourrait imaginer un système en disant,
00:29:08on prend tous les médias,
00:29:10et on donne à chaque tendance courant politique au sens large,
00:29:15un poids dans les médias, y compris parmi les journalistes,
00:29:18les présentateurs, les invités, les chroniqueurs,
00:29:20un poids égal à son poids dans l'électorat.
00:29:23Donc là par exemple, il faudrait qu'il y ait environ…
00:29:25– Ce n'est pas impartial, dans ce cas-là c'est représentatif.
00:29:27– Exactement, on peut avoir complètement impartial,
00:29:29ça va être difficile, on peut avoir représentatif.
00:29:31Donc là par exemple, il faudrait qu'il y ait 38% de gens
00:29:33qui aillent de Éric Ciotti à Éric Zemmour,
00:29:35en passant par le Rassemblement National sur France Inter et BFMTV.
00:29:38Donc vous commencez par un plan social, c'est pas clair.
00:29:41Non mais pourquoi pas ?
00:29:42On pourrait imaginer des médias qui soient largement…
00:29:50soit complètement impartiaux,
00:29:51sans jamais prendre la parole en faveur d'un ou d'un autre,
00:29:54visiblement nos médias en sont incapables,
00:29:56on peut imaginer ça, ce n'est pas le cas.
00:29:57Il suffit d'écouter, vous écoutez Benjamin Duhamel sur BFMTV,
00:30:00personne n'a d'idées, de doutes sur ce que vote
00:30:02Benjamin Duhamel ou Nathalie Saint-Cricq.
00:30:04Ce n'est pas grave d'ailleurs,
00:30:05mais ils sont à peu près aussi transparents que si moi je vous disais
00:30:07je n'ai pas de conviction politique, ça fait rigoler tout le monde.
00:30:09Donc on pourrait avoir quelque chose de complètement impartial,
00:30:12ce n'est pas le cas.
00:30:13On pourrait avoir quelque chose où les camps politiques
00:30:15sont représentés à hauteur de leur poids dans la population,
00:30:19en disant c'est comme pour tout le reste,
00:30:21nous sommes en démocratie,
00:30:22donc on répartit un homme une voix, on est tous égaux devant la loi.
00:30:25Donc on répartit le temps de parole sur chaque fréquence publique
00:30:30à hauteur des camps,
00:30:31ou bien on pourrait imaginer des véritables chaînes d'opinion,
00:30:35pourquoi pas,
00:30:36mais à ce moment-là il y a un énorme problème de répartition
00:30:39parce que les chaînes d'opinion en réalité en France,
00:30:44tout le service public est extrêmement marqué politiquement,
00:30:48BFMTV est très marqué politiquement,
00:30:50TF1 est très marqué politiquement,
00:30:52toutes ces chaînes en réalité font effectivement, vous le dites très bien,
00:30:56de la propagande massive,
00:30:58et là où ça devient choquant c'est qu'ils font de la propagande massive
00:31:00en ayant les principaux canaux,
00:31:02en face dans les deux, la radio et la chaîne de télévision
00:31:06qui respectent de très loin le plus le pluralisme,
00:31:08ça se voit dans les invitations,
00:31:09c'est Europe 1 et CNews,
00:31:10c'est les seuls qui ont un souci du pluralisme.
00:31:11– C'est ceux qui sont le plus ciblés.
00:31:13– Mais oui, mais ils sont ciblés,
00:31:14mais avec des déclarations,
00:31:16notamment une qui avait été de Julia Cagé,
00:31:19ça m'embête de lui taper dessus parce que c'est une camarade d'école,
00:31:21mais qui avait expliqué, vous vous rendez compte, c'est scandaleux,
00:31:24les gens qui sont à droite des LR
00:31:27ont 30-35% du temps de parole sur Europe 1 et CNews,
00:31:33c'est-à-dire que c'est leur score électoral en fait,
00:31:35donc c'est un peu normal,
00:31:36vous voyez, moi je suis avocat généralement d'entreprise,
00:31:39personne n'a jamais été surpris parce que,
00:31:41tiens j'ai 35% des actions, j'ai 35% des droits de vote,
00:31:44ça paraît normal, tu vois,
00:31:45tu n'as rien inventé de particulièrement original,
00:31:47là-dessus, ce qui est très frappant dans le paysage médiatique
00:31:52est que ces gens ont tellement l'impression
00:31:55que grosso modo l'appareil d'État et les moyens publics
00:31:59leur appartiennent pour faire campagne,
00:32:01que l'idée même de donner à leurs adversaires
00:32:04un temps de parole proportionnel à leur poids dans la population,
00:32:08ce qui n'est pas être partisan, c'est juste normal,
00:32:11enfin c'est juste normal, leur paraît extraordinairement choquant,
00:32:15c'est vraiment, on est dans la situation
00:32:17ce qui concerne les temps de parole
00:32:19et la couleur politique des journalistes,
00:32:22des médias réguliers, donc médias de la TNT essentiellement,
00:32:26on est dans une situation où quelqu'un vous dirait
00:32:28c'est scandaleux ce type a acheté 35% des actions
00:32:30et maintenant il va avoir 35% des droits de vote,
00:32:32c'est dingue, qu'est-ce qui se passe ?
00:32:33Vous faites ça dans n'importe quelle entreprise,
00:32:34les gens rigolent, ou dans une association,
00:32:36les gens rigolent, bah oui,
00:32:37s'il y a 35% des membres de l'association
00:32:38qui soutiennent ta politique,
00:32:40quand on fait un congrès, tu as 35% de soutien.
00:32:43– Bien sûr, quand on a parlé de l'investissement journalistique,
00:32:47j'allais dire, dans la cause du Front Républicain,
00:32:51quand il s'est agi également de traiter la question
00:32:54d'Éric Ciotti à la présidence DLR,
00:32:56on a vu aussi un certain parti pris,
00:32:59j'aimerais tout de suite revenir au 13 juin,
00:33:01c'est le moment où Éric Ciotti décide de retourner à son bureau
00:33:04alors que certains cadres du parti veulent lui retirer la présidence,
00:33:07on regarde ça.
00:33:09– Racontez-nous, l'idée là c'est d'y aller avec la force ?
00:33:11– Il n'y a pas de force, j'ai bien mon boulot,
00:33:14je suis président du parti,
00:33:16le coup de force c'est ceux qui ne respectent pas les statuts.
00:33:20– Mais vous avez été exclu hier ?
00:33:22– Mais il n'y a pas eu de bureau politique hier,
00:33:25c'est une réunion de personnes qui se sont réunies elles-mêmes,
00:33:29hors de tout cadre et d'ailleurs,
00:33:33le tribunal judiciaire de Paris, en ce moment même,
00:33:36est saisi par référés pour contester la validité de cette décision
00:33:41qui n'a aucun sens.
00:33:42– Ça veut dire quoi Monsieur Ciotti ?
00:33:43Juridiquement aujourd'hui vous êtes toujours président
00:33:45et vous allez à votre bureau comme si de rien n'était ?
00:33:47– Bien sûr.
00:33:48– Alors aujourd'hui il est toujours président Éric Ciotti ?
00:33:56– Alors oui, d'ailleurs ça a été avoué, jugé et rejugé.
00:34:00Vous vous citez très bien le 13 juin,
00:34:03il y a eu une audience le lendemain à 11 heures,
00:34:07et le lendemain, donc le 14 juin,
00:34:09et là l'avocat de François-Xavier Bellamy et Annie Gennevard,
00:34:13qui est la tête de file du Poupouche,
00:34:16sont venus expliquer qu'effectivement il n'avait pas été exclu le 12 juin
00:34:19mais qu'il avait été exclu le 14 juin à 8h15.
00:34:22– Juste avant alors ?
00:34:23– Juste avant, exactement.
00:34:24Alors en plus avec une vision un peu particulière de
00:34:26non, non, on lui a permis de faire valoir ses observations,
00:34:28il y a une règle en droit français,
00:34:29et c'est aussi prévu par les statuts des Républicains,
00:34:32de, avant de sanctionner quelqu'un,
00:34:33vous devez lui permettre de faire valoir ses observations,
00:34:36c'est un peu l'idée d'on va réfléchir avant et tirer ensuite.
00:34:39Bon, et là en clé de grandir, il a pu faire valoir ses observations
00:34:42puisqu'il lui a envoyé un mail à 22h17 alors qu'il était dans l'avion
00:34:45pour le lendemain à 8h15,
00:34:46sachant que son avocat avait fait une nuit blanche la veille
00:34:48pour préparer le référé.
00:34:49Effectivement c'était une farce,
00:34:51et d'ailleurs le tribunal l'a jugé en substance.
00:34:55Ce qui était très intéressant c'est de se dire,
00:34:58on a eu cette séquence,
00:34:59et après, les avocats de Mme Genevard et M. Bellamy
00:35:05ont avoué en justice, il y avait en plus la presse derrière,
00:35:09qu'effectivement ils avaient menti,
00:35:10ils ne l'avaient pas exclu le 12 juin,
00:35:11ils n'avaient jamais été exclus le 12 juin.
00:35:12Donc ça veut dire qu'on a eu 48h de bataille médiatique
00:35:15d'un mensonge avoué, et qui vient, qui avoue.
00:35:18Je veux bien parfois qu'on ait un débat,
00:35:20on dit il faut qu'on regarde les pièces.
00:35:21Enfin bon, quand le bonhomme vient et qu'il avoue,
00:35:23à un moment c'est comme en pénal, vous arrivez,
00:35:25vous dites oui c'est vrai je suis trafiquant de drogue,
00:35:27après vous êtes condamné pour trafic de drogue,
00:35:29à un moment, quoi que vous disiez,
00:35:30étant donné que vous avez avoué, c'est plié.
00:35:32Donc ils ont avoué et revendiqué qu'ils ne l'avaient pas exclu le 12 juin.
00:35:35Bon, d'accord, quand même, on a eu 48h de mensonges,
00:35:38avec effectivement des menaces, même physiques,
00:35:40à son égard qui sont inacceptables.
00:35:42Enfin je veux dire, en politique,
00:35:43on peut avoir même parfois la langue bien pendue,
00:35:45je reconnais que moi parfois j'ai des propos un peu ironiques,
00:35:47mais j'ai jamais eu l'idée de lever la main sur un opposant politique.
00:35:51Là il y avait eu des menaces physiques contre lui,
00:35:53notamment la veille, qui est absolument inacceptable.
00:35:55Dans un pays normal, les policiers qui étaient juste à côté seraient intervenus,
00:35:58parce que le ministre de l'Intérieur leur aurait dit
00:36:00on ne va pas menacer un élu de la République juste à côté,
00:36:02en plus du Parlement.
00:36:03Enfin on va menacer personne,
00:36:04et puis un élu de la République encore moins,
00:36:05et puis juste à côté du Parlement, c'est inacceptable.
00:36:07Mais bon, comme on est une république bananière,
00:36:09il ne faut pas s'attendre à autre chose.
00:36:11Ce qui est très intéressant, donc ça a été rejugé le 14 juin,
00:36:13c'est qu'effectivement, vous ne l'avez pas exclu, du tout,
00:36:16c'est complètement irrégulier pour plein de raisons.
00:36:19Le tribunal en a retenu plusieurs,
00:36:21et puis au bout d'un moment,
00:36:22on s'est dit 1, 2, 3, ok bon allez hop, on a exclusion suspendue.
00:36:25Ils ont retenté de l'exclure,
00:36:28avec en plus, on vous en rappelle,
00:36:31une des meilleures cabinets d'affaires de Paris,
00:36:35en tout cas l'un des plus chers.
00:36:36Je me demande qui a payé les honoraires.
00:36:38C'est un cabinet très marqué, près d'Emmanuel Macron,
00:36:41extraordinairement compétent, très très bon.
00:36:44– Pas tant que ça, visiblement.
00:36:45– Ils étaient une douzaine au total à l'audience.
00:36:48Non, non, si, si, ils sont vraiment très très bons,
00:36:50ils ont perdu, c'est juste qu'au bout d'un moment,
00:36:51vous êtes excellent, mais le dossier est pourri,
00:36:53qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ?
00:36:54Au bout d'un moment, si vous défendez Émile Louis,
00:36:56vous avez le goût d'être une star,
00:36:57à la base, c'est mettre, regarder le dossier aussi.
00:37:00C'est pour ça qu'il ne faut pas être trop sévère, forcément, face aux avocats,
00:37:02parce qu'au bout d'un moment, il y a aussi le contenu du dossier.
00:37:04Donc là, le contenu du dossier…
00:37:06– Éric Dupond-Moretti, valides, surtout.
00:37:08– Exactement.
00:37:09Mais non, mais c'est vrai, au bout d'un moment,
00:37:10qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ?
00:37:13Ils ont tenté de le ré-exclure une troisième fois,
00:37:16et le tribunal a dit, non mais, hors de question, allez-vous-en.
00:37:20Ça a été jugé le 27 juin.
00:37:23Avec, et alors, à chaque fois, des manœuvres de plus en plus choquantes,
00:37:29c'est-à-dire qu'il y a eu des menaces de violences.
00:37:32Et ensuite, ça a été jugé d'ailleurs par le tribunal, les deux fois,
00:37:36surtout la deuxième, des faux constat du siège.
00:37:39C'est-à-dire que pour dire, nous avons un quorum,
00:37:41la règle c'est qu'il faut un quorum.
00:37:42C'est un peu comme pour les motions de censure.
00:37:44Pour censurer le gouvernement, il faut avoir plus de la moitié des députés.
00:37:47Si vous n'avez pas plus de la moitié des députés,
00:37:48il n'y a pas de motion de censure.
00:37:49Et vous pouvez sortir ce que vous voulez sur,
00:37:51je n'aime pas le gouvernement, il est méchant, il aurait dû ceci, cela.
00:37:55Désolé, c'est des maths et du droit,
00:37:57donc on est aux degrés zéro de la sensibilité,
00:37:59mais on est là pour faire un métier sérieux et un peu austère,
00:38:01même très austère.
00:38:02Pour convoquer le président,
00:38:04pour convoquer un bureau politique aux Républicains…
00:38:07– Pour potentiellement exclure le président.
00:38:08– Pour potentiellement exclure le président,
00:38:09qui d'ailleurs ne relève même pas des pouvoirs du bureau politique,
00:38:11parce que ça non plus, ça ne tenait pas la route,
00:38:13mais enfin bon, c'était de l'amateurisme jusqu'au bout.
00:38:16Il faut avoir au minimum un quart des conseillers nationaux qui font la demande.
00:38:20C'est un peu comme pour les députés,
00:38:21si vous voulez censurer le gouvernement, il ne faut plus de la moitié.
00:38:23Et vous ne pouvez pas dire, oui mais bon, en même temps,
00:38:25en esprit c'est intéressant, tu comprends,
00:38:27dans une perspective dynamique de je ne sais pas quoi,
00:38:30vous avez le compte ou vous n'avez pas le compte.
00:38:32Les deux fois, et encore plus la deuxième,
00:38:35vous avez un faux constat d'huissier, mensonger,
00:38:39un constat d'huissier c'est un mensonge,
00:38:41dit il y a des demandes, il y a le bon compte de demandes…
00:38:43– Mais ça c'est une infraction ça de faire du faux ?
00:38:45– Ah c'est même plus qu'une infraction, vous avez raison, c'est une infraction.
00:38:48Un faux en écriture publique par un officier ministériel, c'est un crime.
00:38:51C'est 15 ans de réclusion criminelle, minimum un an.
00:38:54Et le fait de le produire en justice, c'est une escroquerie.
00:38:57Une escroquerie en bande organisée, ils sont tellement désorganisés
00:39:00que ce n'est peut-être pas une bande organisée,
00:39:01tellement ils sont baltringues.
00:39:02Donc ils arriveront peut-être à faire tomber la circonstance aggravante,
00:39:04mais il y a une escroquerie en bande organisée quelque part,
00:39:07et en plus le fait d'obtenir, à supposer que ce soit
00:39:09même simplement un témoignage de l'huissier,
00:39:11il y a subordination de témoins et complicité de faux témoignages.
00:39:14Là encore, et je peux comprendre que la passion politique mène à des excès,
00:39:21mais il y a quelqu'un qui a demandé la rédaction de ce constat d'huissier,
00:39:25c'est pas rédigé tout seul, il y a quelqu'un qui a dit à l'huissier
00:39:28il faut écrire ça et ça, parce que visiblement l'huissier a recopié
00:39:30ce qu'on lui a demandé de mettre.
00:39:32Donc ça veut dire qu'il y a quelqu'un, moi je pense,
00:39:36semblablement que ce sont les demandeurs qui l'ont fait,
00:39:41Annie Gennevard au moins, qui a demandé la commission d'un crime
00:39:47et d'un grave délit pour pouvoir essayer de gagner un procès
00:39:51face à un adversaire politique.
00:39:53Ces gens-là font des choses extrêmement graves.
00:39:55Il y a une raison pour laquelle le faux en écriture publique
00:39:57c'est 15 ans de réclusion criminelle.
00:39:59On n'a pas tenu cette règle de façon absurde
00:40:01et il y a une bonne raison pour laquelle elle est en vigueur
00:40:03depuis des siècles d'une façon ou d'une autre.
00:40:05À une époque c'était la peine de mort, aujourd'hui on n'est plus baba-coude,
00:40:07mais enfin 15 ans c'est quand même sérieux.
00:40:09Les pratiques qui ont été mises en œuvre sont gravissimes
00:40:13et là-dessus, on ne va pas me faire croire que c'est l'avocat qui a fait ça,
00:40:17je n'y crois pas une seconde, c'est le client qui a fait ça.
00:40:21Et les clients, on a leur nom parce qu'ils sont sur la liste,
00:40:23il y a Annie Gennevard, Laurent Wauquiez, Bruno Retailleau, Gérard Larcher,
00:40:27Daniel Fasquel et encore un autre dont j'ai oublié le nom.
00:40:31Ces gens-là ont demandé la production d'un constat d'huissier mensonger
00:40:37en connaissance de cause pour gagner un procès.
00:40:39Dans un pays normal, ils auraient été mis en examen.
00:40:42C'est ce qui aurait dû se passer.
00:40:44Dans un pays normal, ils ont intérêt à payer beaucoup d'honoraires
00:40:47à un cabinet très bon pour échapper à la prison.
00:40:50Mais ce qu'ils ont fait est gravissime.
00:40:51On ne peut pas aller dans un procès avec un faux constat d'huissier.
00:40:56Je fais des procès toute ma vie, depuis longtemps.
00:40:58– Mais quelqu'un a reconnu que ce constat d'huissier était faux ?
00:41:00– Le juge.
00:41:02C'est écrit dans le jugement.
00:41:03– Et il n'y a pas de conséquence après ?
00:41:05– Alors, je ne serais pas étonné, il n'a pas à m'en infirmer,
00:41:09mais je ne serais pas étonné que le tribunal, les trois magistrats,
00:41:13aient signalé l'affaire au procureur de la République.
00:41:16Simplement, ils n'ont pas à m'en informer, c'est la règle, le code les oblige à informer.
00:41:20Très semblablement, ils l'ont fait.
00:41:22Ils n'ont pas à me le dire, ça c'est encore tout à fait normal.
00:41:24– Oui, parce que ce ne serait pas Éric Ciotti le demandeur finalement,
00:41:27ce serait l'État.
00:41:28– Ah non, c'est clairement la victime.
00:41:29Et en l'occurrence, il est la victime.
00:41:31En plus, vous avez tout à fait raison, lorsqu'on produit un faux constat d'huissier
00:41:34et qu'on tente une escroquerie au jugement et une subordination de témoin,
00:41:37évidemment qu'on porte atteinte à l'autorité de l'État.
00:41:40Parce que la justice, c'est un démembrement, mais la justice fait partie de l'État.
00:41:44J'ai fait beaucoup de procès, y compris avec des enjeux financiers très importants.
00:41:49J'étais encore jamais tombé sur quelqu'un qui soit dingue
00:41:53au point de fournir des faux en écriture publique.
00:41:56Les escroqueries au jugement, ça arrive de temps en temps, c'est quand même très rare.
00:41:59Et même quand il y a beaucoup d'argent en jeu,
00:42:01je ne dis pas que tous les chefs d'entreprise sont forcément des petits seins et tout,
00:42:04mais par l'ensemble, quand vous dites au bonhomme, c'est un faux,
00:42:07l'immense majorité des gens disent, non mais même s'il y a 100 millions d'euros à gagner,
00:42:10je ne vais pas produire des faux en justice.
00:42:12Les gens normaux se disent, tant pis, je perdrais peut-être,
00:42:15mais je ne vais pas faire ça.
00:42:17Non seulement les tentatives d'exclusion étaient complètement infondées,
00:42:21elles ont été rejetées à juste titre par la justice,
00:42:23mais ce que je trouve encore beaucoup plus grave
00:42:25et très révélateur sur les mœurs des putschistes,
00:42:28c'est de se dire, on ne va pas s'arrêter avant le faux et avant l'escroquerie.
00:42:33On savait qu'au sens politique et moral, c'était déjà des escrocs,
00:42:37mais maintenant, on se pose vraiment la question au sens pénal.
00:42:40J'aimerais à présent quand même qu'on arrive à comprendre,
00:42:43parce que finalement, des députés ont suivi Éric Ciotti,
00:42:46ils ont été élus, d'autres n'ont pas suivi Éric Ciotti,
00:42:49ils ont pour certains aussi été élus.
00:42:51C'est le cas de Laurent Wauquiez que vous avez cité tout à l'heure.
00:42:54Il a été élu cette fois président du groupe LR de l'Assemblée nationale
00:42:57qui ne s'appelle plus LR mais qui s'appelle désormais la droite républicaine.
00:43:01On va l'écouter tout de suite et vous allez nous dire ce qu'il faut en penser.
00:43:05Aujourd'hui, nous sommes tous très lucides.
00:43:07La droite républicaine n'est pas encore en mesure d'incarner cette offre.
00:43:12Et pour cela, nous devons tout rebâtir et tout reconstruire.
00:43:16Et c'est ce à quoi nous allons nous employer
00:43:18pour mettre en œuvre une nouvelle offre politique d'une droite indépendante.
00:43:24Ce travail de reconstruction commence aujourd'hui
00:43:27en posant la première fondation avec la création d'un nouveau groupe politique
00:43:32qui s'appellera la droite républicaine.
00:43:40Ce besoin de changer de nom, évidemment,
00:43:43c'est vrai que les LR n'avaient pas le vent en poupe,
00:43:45qu'il était peut-être nécessaire sur le plan politique de changer de nom,
00:43:48mais peut-être aussi que c'était sur le plan juridique
00:43:50qu'il était nécessaire de changer de nom ?
00:43:52Sur le plan juridique, il y a un vrai problème à dire.
00:43:55Nous sommes les Républicains,
00:43:57alors qu'aucune de ces personnes n'était investie régulièrement.
00:44:01Ils disent qu'ils ont été élus ou investis par les Républicains,
00:44:03c'est un mensonge.
00:44:05C'est-à-dire qu'aujourd'hui, les personnes qui figuraient derrière
00:44:08Laurent Wauquiez au palais Bourbon,
00:44:10qui ont été élus députés récemment,
00:44:13l'ont probablement été avec une étiquette, j'imaginais, LR sur l'affiche.
00:44:17Wauquiez n'avait pas le droit.
00:44:18Ce qui pose la question de savoir, est-ce que c'est de la contrefaçon,
00:44:21parce que c'est une marque déposée, protégée ?
00:44:23Vraisemblablement, c'est de la contrefaçon.
00:44:25Est-ce que c'est une manœuvre frauduleuse pour se faire élire ?
00:44:28Parce qu'évidemment, le logo compte, tout à fait normal,
00:44:30y compris moi, je vote en fonction des logos, ce n'est pas une critique.
00:44:32Oui, c'est un problème, parce que vous utilisez un logo,
00:44:35un parti qui ne vous a pas investi régulièrement,
00:44:37vous n'avez pas le droit d'utiliser le logo,
00:44:39c'est une manœuvre frauduleuse.
00:44:40Et comme à chaque fois que vous obtenez de l'argent,
00:44:43enfin, vous obtenez des suffrages, vous obtenez de l'argent,
00:44:45c'est tout à fait normal, c'est la loi pour éviter la corruption, effectivement.
00:44:48Il y a un financement public des partis politiques,
00:44:50qui est une très bonne chose.
00:44:51Mais ce financement public fait que,
00:44:53lorsque vous vous présentez avec une fausse qualité,
00:44:56ou une manœuvre frauduleuse, pour obtenir des suffrages,
00:44:59ou d'être élu ou de ne pas être élu,
00:45:01mais en tout cas d'obtenir suffisamment de suffrages,
00:45:02vous obtenez de l'argent.
00:45:03Et ça veut dire que cet argent qui est obtenu et payé par l'État,
00:45:06a été obtenu par des gens qui ont usé d'une fausse qualité,
00:45:09ou d'une manœuvre frauduleuse,
00:45:11en prétendant qu'ils étaient régulièrement investis,
00:45:13ce qui n'était pas le cas.
00:45:14Obtenir de l'argent plus,
00:45:17ou tenter d'obtenir de l'argent plus,
00:45:19manœuvre frauduleuse ou fausse qualité,
00:45:20c'est la définition d'une illicite escroquerie.
00:45:22Là encore, on se posera la question d'abord d'organiser,
00:45:24vu la bande de clowns que c'est.
00:45:25Sauf que, effectivement, ça pose un vrai problème de savoir…
00:45:29Enfin, moi, vraiment, je n'arrive pas à comprendre
00:45:31pourquoi tous ces gens-là ne sont pas en garde à vue.
00:45:33Je veux dire, dans un pays normal, ils seraient en garde à vue.
00:45:35C'est une farce, et c'est ridicule pour notre pays.
00:45:37– Vous parlez des instigateurs, j'allais dire,
00:45:39parce que les députés qui ont été élus,
00:45:41je crois qu'ils n'ont pas vraiment eu le choix.
00:45:43Ils ont fait comme on leur disait de faire.
00:45:45– Alors, il y a mon opinion personnelle,
00:45:48c'est qu'on ne peut pas prétendre devenir député
00:45:53et dire je ne m'intéresse pas aux questions légales.
00:45:55Je suis désolé, le Parlement, c'est le pouvoir législatif,
00:45:58tout le monde le sait dans ce pays,
00:45:59au niveau de trois petits pouvoirs à droite à gauche,
00:46:01de nature casier, exécutif ou judiciaire,
00:46:03mais grosso modo, c'est le pouvoir législatif.
00:46:06Vous ne pouvez pas dire, je veux voter la loi,
00:46:08voire dans certains cas, je vote la loi depuis des années
00:46:11ou des décennies, et je n'ai aucune notion juridique.
00:46:15Surtout qu'en fait, ils savent forcément ce qu'ils font,
00:46:19parce qu'ils peuvent faire appel à des avocats,
00:46:22je suis désolé, ce n'est pas compliqué d'en trouver,
00:46:24vous ouvrez l'annuaire, il y a deux, trois bons hommes,
00:46:26on est quand même 70 000 dans ce pays, donc vous pouvez en trouver.
00:46:28Et en plus, ils ont pu faire appel deux fois à des avocats,
00:46:30la deuxième fois, ils ont fait appel à un des meilleurs
00:46:32cabinets d'avocats de France,
00:46:33je pense que c'est probablement le deuxième ou le troisième,
00:46:35je mettrais celui où j'ai été formé en premier,
00:46:37par loyauté, pour souvenir, mais fondamentalement,
00:46:40ils avaient des gens extrêmement compétents pour les conseiller,
00:46:42donc ils savent très bien ce qu'ils sont en train de faire.
00:46:44Il faut arrêter de se moquer du monde, dire,
00:46:45j'ai absolument aucune idée, non, et en plus,
00:46:47en droit pénal, et ça, ça a été jugé depuis des siècles,
00:46:49l'ignorance de la loi n'est pas une raison
00:46:52pour se soustraire à la loi.
00:46:54Il y a une vieille règle qui est,
00:46:55nul n'est censé ignorer la loi, c'est ça.
00:46:57Nul n'est censé ignorer la loi, ça ne veut pas dire,
00:46:59en fait, tout le monde la connaît, mais c'est,
00:47:01vous ne pouvez pas dire, je ne savais pas,
00:47:03pour échapper à votre responsabilité, exactement.
00:47:05Ah non, je ne savais pas que le proxénétisme aggravé
00:47:07était interdit, je ne m'étais pas renseigné,
00:47:09ben écoute, mon lapin, ça t'apprendra,
00:47:10si tu es trop stupide, tu iras faire un tour en prison,
00:47:12tu pourras lire le code pénal.
00:47:13– Pardon, mais les conséquences de ce qu'on vient de voir,
00:47:15c'est que ces élections pourraient être annulées ?
00:47:18– Alors, il y a deux aspects, il y a l'aspect,
00:47:20certaines élections pourraient être annulées,
00:47:22mais la jurisprudence fait que ça dépend de l'écart de voix,
00:47:26donc ça dépendra du cas par cas,
00:47:29si les candidats battus font un recours,
00:47:31parfois vous avez des gens, et je les comprends tout à fait,
00:47:33qui sont découragés, et le délai de recours est très bref,
00:47:36il se terminera lundi,
00:47:38donc il faut faire valoir le bon moyen dans ce délai,
00:47:40donc j'ignore ce que feront les candidats battus,
00:47:42et il se trouve que je ne connais pas tous,
00:47:44et il faut qu'ils pensent au moyen,
00:47:46il faut qu'ils aient envie de le faire,
00:47:48c'est vraiment démoralisant, je pense,
00:47:50je connais des gens qui ont été battus à des élections,
00:47:52cette fois-ci, les fois précédentes,
00:47:53pour le moral, ça peut être vraiment pénible,
00:47:55mais le plus grave n'est pas ça,
00:47:57enfin, oui, il pourrait y avoir des élections annulées,
00:47:59mais le plus grave, c'est qu'il y a des gens
00:48:01qui ont prétendu qu'ils étaient investis,
00:48:03alors qu'ils ne l'étaient pas.
00:48:06– Et puis surtout, ceux qu'on a prétendu ne plus être investis,
00:48:09ou ne plus être à la régulière,
00:48:10c'est ceux qui semblent, au regard du droit, l'être ?
00:48:12– Alors, pour être tout à fait complet,
00:48:15et là-dessus, les LR loyalistes autour du président Ciotti
00:48:19ont été très prudents, je pense qu'ils ont eu raison,
00:48:22les investitures chez Républicain sont décidées
00:48:25par le conseil national,
00:48:27le bureau politique propose, c'est en trois étapes,
00:48:31le bureau politique propose une commission nationale d'investiture
00:48:33qui est validée par le conseil national,
00:48:35ensuite, la commission nationale des investitures
00:48:37propose des investitures,
00:48:39et ces investitures sont validées par le conseil national,
00:48:41ici, à aucun moment, le conseil national n'est intervenu,
00:48:45et en plus, le bureau politique s'était réuni de façon irrégulière,
00:48:47avec leur putsch,
00:48:48donc tout ça a été fait complètement au mépris des statuts,
00:48:50vous faites ça dans une entreprise, par exemple,
00:48:52vous dites, non mais j'ai réussi, j'ai fait des investissements
00:48:54et ainsi de suite, le conseil d'administration a validé ceci, cela,
00:48:57le conseil d'administration déjà, c'est pas lui de le faire,
00:48:59en plus, il n'a rien validé,
00:49:00l'Assemblée Générale des Actionnaires n'a rien validé,
00:49:02vous allez devant n'importe quelle entreprise, société commerciale,
00:49:06l'équivalent de ça est annulé sans hésitation,
00:49:09et c'est d'ailleurs vrai, y compris pour une association
00:49:12de joueurs de pétanque ou de passionnés de planche à voile,
00:49:16c'est la même chose,
00:49:17attendez, vous avez absolument violé les statuts,
00:49:19ça n'a aucune valeur,
00:49:20là où ça pose un énorme problème,
00:49:22donc c'est ceux qui ont prétendu être investis régulièrement
00:49:25par le parti des Républicains,
00:49:26ce qui n'a pas été le cas du Président Ciotti et de ses autres candidats,
00:49:29justement parce qu'il y avait ce problème
00:49:30contre lequel nous avons essayé de lutter en disant,
00:49:32attendez, il y a un problème…
00:49:33– Ils ont fait le principe d'obligation.
00:49:34– Exactement, mais ils ont eu raison,
00:49:35parce que la loi s'applique à tout le monde,
00:49:38ils pouvaient dire qu'ils étaient adhérents aux Républicains,
00:49:40ça c'est vrai, d'ailleurs ils l'étaient quasiment tous,
00:49:43mais là ce n'était pas le sujet,
00:49:45c'est-à-dire que la question de savoir si les investisseurs ont été réguliers,
00:49:48les investisseurs sont irréguliers
00:49:50et ça donne lieu à des vraies questions pénales sérieuses
00:49:54contre des gens qui ont prétendu qu'ils étaient investis
00:49:56alors qu'ils ne l'étaient pas,
00:49:57alors vous mentionniez tout à l'heure
00:49:59qu'il faut peut-être distinguer les insidicateurs des autres,
00:50:03alors moi je suis désolé, la loi c'est la même pour tout le monde,
00:50:05je ne savais pas donc je ne suis pas condamné,
00:50:07désolé mais ça ne va pas être possible,
00:50:09en revanche il y en a pour lesquels cette défense n'est pas seulement fausse,
00:50:12mais ridicule, qui sont par exemple Laurent Wauquiez,
00:50:15alors Laurent Wauquiez est conseiller d'État,
00:50:18je veux dire, alors le niveau du conseil d'État
00:50:20laisse parfois désirer du point de vue juridique récemment,
00:50:22c'est d'ailleurs un des problèmes auxquels il faudrait s'attaquer,
00:50:24mais vous ne pouvez pas dire je suis conseiller d'État
00:50:26et je n'ai absolument aucune notion de droit,
00:50:29c'est-à-dire qu'à un moment il faut arrêter de se moquer du monde,
00:50:31c'est-à-dire que vous arrivez, vous dites que,
00:50:33enfin c'est comme si Olivier Véran disait qu'il n'avait aucune notion de médecine,
00:50:36il n'en a peut-être aucune d'ailleurs, c'est un autre sujet,
00:50:38mais vous voyez ce que je veux dire,
00:50:39si il dit non mais en vrai il a quand même des notions,
00:50:41Olivier Véran, je pense que c'était une catastrophe pour ce pays et c'est un nul,
00:50:44néanmoins il sait reconnaître, distinguer la rate du foie,
00:50:48parce qu'il est médecin,
00:50:49et donc s'il vous dit j'avais absolument aucune idée,
00:50:52j'ai eu la rate, le foie, les pièges,
00:50:55voilà j'ai un peu confondu, j'avais pas de notion,
00:50:57on lui dirait écoute Olivier, pas à nous et pas toi,
00:51:00et là c'est la même chose,
00:51:01il y a beaucoup de gens parmi les élus républicains
00:51:03qui étaient anciens magistrats,
00:51:05même magistrats administratifs ou avocats,
00:51:07et quand ils vous disent,
00:51:09si jamais ils sortaient j'avais aucune notion,
00:51:11je ne me rendais pas compte,
00:51:12je n'ai pas pu ouvrir les statuts,
00:51:13enfin les statuts et le règlement intérieur des républicains,
00:51:16c'est 20 pages et c'est écrit en gros et très espacé,
00:51:20donc si vous n'êtes pas capable de lire 20 pages
00:51:22du statut et du règlement intérieur du parti
00:51:25auquel vous appartenez depuis 20 ans…
00:51:27– Surtout au moment de faire un putsch ?
00:51:28– Surtout au moment de faire un putsch,
00:51:30c'est que vous vous moquez du monde,
00:51:31ou alors soit vous vous moquez du monde,
00:51:32soit, ce que m'avait dit mon premier patron,
00:51:34de façon peut-être un peu sévère,
00:51:35il y a un moment où les gens sont tellement abrutis
00:51:37qu'ils méritent d'aller en prison.
00:51:40– Alors j'aimerais confirmer cette parenthèse sur les républicains,
00:51:43sur Éric Ciotti et votre camarade Laurent Wauquiez,
00:51:46qu'on revienne à la situation du pays,
00:51:48on l'a dit tout à l'heure,
00:51:50un bloc qui a réussi à se réunir pour finalement gagner les élections,
00:51:54toujours est-il qu'on est presque une semaine après ces élections
00:51:57et qu'il n'y a toujours pas de nouveau gouvernement
00:52:00à la tête de ce pays,
00:52:01est-ce qu'il y a des obligations pour le Président de la République
00:52:05de choisir tel ou tel Premier ministre ?
00:52:08Parce qu'on a vu une partie de la gauche,
00:52:10et juste avant que vous puissiez me répondre,
00:52:12on va écouter tout de suite un ancien député, Rachel Keke,
00:52:15on a vu une partie de la gauche expliquer
00:52:17qu'il revenait, ce poste de Premier ministre,
00:52:19à la France Insoumise, on l'écoute.
00:52:22– Moi je pense qu'il y a eu un accord
00:52:24quand ils ont voulu créer le nouveau Front populaire,
00:52:27et que celui qui avait la majorité des députés,
00:52:30le Premier ministre,
00:52:31pouvait venir de ce groupe-là, parlementaire.
00:52:34Donc je pense qu'il est temps que Mania Macron
00:52:37appelle le nouveau Front populaire
00:52:39pour pouvoir lui dire de présenter un Premier ministre.
00:52:43Donc pour moi ça doit venir du nouveau Front populaire.
00:52:46– Bon alors Rachel Keke semble formelle,
00:52:54il faut un Premier ministre du Front de la France Insoumise.
00:52:59– Alors j'ai offert la même réponse que m'avait donnée
00:53:01un de mes patrons auquel je dois beaucoup,
00:53:03quand on disait à chaque fois que tu fais un raisonnement juridique,
00:53:05est-ce que je peux voir le texte ?
00:53:07Parce que tu sors ce que tu veux,
00:53:08mais je veux bien voir le texte qui expose la règle de droit
00:53:11dont tu te prévaux.
00:53:12Donc tu m'as beaucoup appris,
00:53:13parce qu'à chaque fois il fallait mettre le texte,
00:53:15et même aujourd'hui lorsque le texte est évident, je mets le texte.
00:53:17Là, elle sort un raisonnement qui est très intéressant,
00:53:19mais où est le texte ?
00:53:22Pourquoi pas, mais où est le texte ?
00:53:24Ou même où sont les précédents qui auraient été jugés en ce sens-là ?
00:53:29Aucun, c'est-à-dire que c'est très intéressant,
00:53:31mais c'est du niveau source « trust me bro »,
00:53:34ça repose sur absolument rien.
00:53:35– Alors, à quelle exigence doit répondre la nomination du Premier ministre ?
00:53:38– Alors, il y a une seule exigence implicite,
00:53:41– Implicite ?
00:53:43– Implicite, mais vous allez tout de suite comprendre de quoi il s'agit,
00:53:46c'est de ne pas nommer Premier ministre
00:53:49un bonhomme qui va immédiatement être censuré par l'Assemblée.
00:53:52C'est-à-dire que ce n'est pas écrit dans la Constitution,
00:53:54il n'y a aucune obligation sur la nomination du Premier ministre.
00:53:56Par contre, de bon sens, et ça n'a d'ailleurs jamais été contesté,
00:53:59y compris par Emmanuel Macron, ça n'a jamais été contesté par qui que ce soit,
00:54:02c'est de se dire,
00:54:04imaginons que le Président nomme quelqu'un Premier ministre,
00:54:07et que deux jours plus tard, le bonhomme soit censuré.
00:54:11On est d'accord que ça fait ridicule.
00:54:13Enfin, je pense qu'on est d'accord que ça fait ridicule.
00:54:15– D'accord, faut-il trouver cette personnalité suffisamment consensuelle ?
00:54:19– Personne n'a jamais dit que c'était facile.
00:54:22Mais la règle est, le Président doit nommer quelqu'un,
00:54:26c'était le cas sous la troisième ou la quatrième publique
00:54:28qui était moins présidentielle que la nôtre.
00:54:30La règle est, le Président,
00:54:32et c'est le cas notamment dans les monarchies parlementaires,
00:54:37où le souverain a une sorte de figure de proue
00:54:41qui n'a pas véritablement de pouvoir.
00:54:43La règle est, il doit nommer quelqu'un
00:54:45qui ne va pas être immédiatement censuré par la Chambre,
00:54:50puisque dans tous les régimes parlementaires,
00:54:51chaque fois qu'il y a un Parlement qui ressemble à quelque chose,
00:54:53le Parlement peut censurer le gouvernement,
00:54:56ce qui est d'ailleurs normal.
00:54:57Donc, ce que doit faire le Président de la République,
00:54:59mais que doit faire la Reine d'Angleterre,
00:55:01le Président allemand, le Roi d'Espagne,
00:55:04rien de très original de ce point de vue-là,
00:55:05c'est de nommer quelqu'un et de se dire après,
00:55:08enfin, nommer quelqu'un qui ne va pas juste après
00:55:10être censuré par la Chambre,
00:55:12parce qu'évidemment ce serait ridicule d'imaginer
00:55:14qu'il nomme quelqu'un le lundi, le mercredi il est censuré par la Chambre,
00:55:17il nomme quelqu'un le jeudi, le samedi il est censuré par la Chambre,
00:55:19on ne va pas continuer le cirque comme ça pendant des semaines.
00:55:21Donc, ce qu'il doit faire, c'est nommer quelqu'un
00:55:23qui ne sera pas censuré.
00:55:26Par contre, l'idée que le groupe ou l'alliance arrivée en tête,
00:55:31mais qui n'a pas la majorité absolue,
00:55:33c'est-à-dire qui n'a pas suffisamment de députés pour empêcher la censure,
00:55:36devrait absolument avoir le poste de Premier ministre,
00:55:40ça repose sur à peu près rien.
00:55:42Et d'ailleurs, il y a même des précédents en sens inverse.
00:55:44Quatrième et Troisième République,
00:55:46très souvent, le Président ne nommait pas Président du Conseil,
00:55:50c'est l'équivalent de Premier ministre,
00:55:52quelqu'un qui appartenait au groupe majoritaire.
00:55:56Très souvent, il y avait un groupe majoritaire,
00:55:58ça pouvait être deux droites,
00:56:01mais il y a eu parfois le cas avec un groupe important très à gauche,
00:56:05c'est le cas notamment avec le Parti communiste après les élections de 1946.
00:56:10En 1946, on n'a pas nommé un Président du Conseil
00:56:15issu du Parti communiste, alors qu'il avait eu un très gros score.
00:56:18En 1951, le premier parti en nombre de voix était le RPF,
00:56:21face à un front républicain.
00:56:23Il avait le plus grand nombre de députés en tant que groupe.
00:56:25Ensuite, il y avait des groupes parlementaires séparés,
00:56:27y compris qui étaient, pour certains, alliés entre eux,
00:56:30mais le RPF n'a pas eu la présidence du Conseil,
00:56:32le Président général de l'Union n'est pas devenu Président du Conseil en 1951.
00:56:36En 1978, par exemple, deux premiers groupes parlementaires
00:56:42étaient le Parti socialiste et le RPR.
00:56:46Le Président a nommé Premier ministre
00:56:49quelqu'un qui était d'un groupe plus petit,
00:56:51qui était ce qu'allait devenir l'UDF.
00:56:53En 1976, il a nommé quelqu'un qui était lié au Républicain indépendant,
00:57:01qui était son parti, le Parti président,
00:57:03mais ce n'était pas du tout le parti majoritaire à l'Assemblée.
00:57:05Et c'était le troisième ou quatrième groupe
00:57:08qui a obtenu le poste de Premier ministre.
00:57:10Il n'y a absolument aucune obligation
00:57:12de nommer quelqu'un qui soit issu du principal groupe.
00:57:18Sinon, on nous dit, attendez, Raymond Barr n'a pas été Premier ministre.
00:57:22Ben si, Raymond Barr, visiblement, a été Premier ministre.
00:57:24– Donc concrètement, tout est permis, sauf la censure du Premier ministre.
00:57:28– Oui, ce qui d'ailleurs est compréhensible,
00:57:31parce que vous pouvez tout à fait avoir un groupe qui est très important,
00:57:34vous pouvez avoir 40% des députés,
00:57:37mais être dans une situation telle que,
00:57:40si le Premier ministre revient de chez vous, il sera battu.
00:57:44Tandis que si vous alliez avec un groupe qui a par exemple 15% des députés,
00:57:48donc à vous deux, vous faites 55% des députés,
00:57:50là, ce candidat sera accepté.
00:57:54– Comment voyez-vous la suite ?
00:57:57Alors, sans faire de grandes prévisions et de politiques fictions,
00:58:02même si c'est un peu ça,
00:58:04comment, pour vous, il sera issu d'où, le Premier ministre ?
00:58:08De quel groupe, de quelle tendance faudrait-il qu'il soit issu ?
00:58:12– Alors, je vais vous répondre, mais avant tout, je vais vous dire,
00:58:15peu importe où on choisit la plante verte, ça ne changera rien.
00:58:19C'est-à-dire que, que ce soit quelqu'un des écologistes, des socialistes,
00:58:25d'Ensemble ou des LR, qu'est-ce que ça va changer ?
00:58:29Non, je veux dire, du point de vue concret,
00:58:31je ne parle pas des déclarations à la télévision,
00:58:33il y a une différence de style entre Sandine Rousseau et Xavier Bertrand,
00:58:37mais, je veux dire, fondamentalement,
00:58:39ça va être pour faire à peu près la même politique,
00:58:42et d'ailleurs, c'est à peu près la même politique depuis plus de 20 ans.
00:58:44Donc, une plante verte ou une autre, peu importe.
00:58:47De toute façon, le Premier ministre n'a plus beaucoup de pouvoir aujourd'hui
00:58:50puisque les décisions importantes sont prises par les juridictions,
00:58:55pour l'essentiel.
00:58:57Et ensuite, il y a un tel poids de l'administration qui fait ce qu'elle veut,
00:59:00que de toute façon, vous nommez à peu près qui vous voulez,
00:59:02tant que vous n'avez pas comme politique de vouloir vous faire obéir des hauts fonctionnaires,
00:59:06ça ne change pas grand-chose.
00:59:07Ils continuent à gérer dans leur coin en considérant qu'ils sont bien plus intelligents que vous,
00:59:10étant donné qu'ils ont mis le pays en faillite, puis qu'ils ont fait l'ENA,
00:59:12donc bon, ils n'ont pas fait l'ENA, alors fermez-la.
00:59:14Donc, de toute façon, ces gens-là n'auront pas beaucoup d'influence,
00:59:20ça ne va rien changer de vraiment concret.
00:59:23– Après, ma théorie personnelle est que le plus vraisemblable
00:59:27serait quelqu'un qui soit est au PS actuellement,
00:59:31soit vient du PS à la Gabrielle Attal ou Elisabeth Borne
00:59:36ou Olivier Faure qui est encore actuellement,
00:59:38parce que le parti socialiste a l'avantage d'être un parti extrêmement malléable
00:59:42et qui peut dire… enfin, je pense que c'est le parti qui,
00:59:46dans la politique française, est le plus à l'aise avec dire une chose et son contraire.
00:59:51Il y a d'autres partis qui font de leur mieux,
00:59:53comme les LR ou la France Insoumise qui fait élire Elisabeth Borne,
00:59:57mais ils n'ont pas encore ce degré de plasticité exceptionnelle
01:00:00qui permet, par exemple pour Rémi Rousseau,
01:00:02qui a été élu député du Nouveau Fonds Populaire sous étiquette socialiste,
01:00:06contre la réforme des retraites, après avoir rédigé la réforme des retraites
01:00:10comme bras droit d'Elisabeth Borne.
01:00:12Vous voyez, cette forme de plasticité exceptionnelle,
01:00:15on la trouve particulièrement au PS et dans les anciens du PS,
01:00:18donc je pense que c'est là…
01:00:19– C'est un bel fémisme, plasticité, pour ne pas dire ronniement,
01:00:22absence de conviction…
01:00:24– Oui, c'est vrai, mais c'est ce qu'ils sont.
01:00:28Ils sont des gens extrêmement plastiques, ils peuvent vous dire
01:00:31on va s'allier avec le NPA, les nervis d'extrême gauche,
01:00:35et puis on va aussi, en responsabilité, en République et en 2024,
01:00:39voter avec des LR.
01:00:41Vous voyez, ce sont des gens qui sont très très plastiques
01:00:44et donc pour faire tenir une coalition avec quelqu'un qui n'engage pas trop,
01:00:49– C'est pratique.
01:00:50– Oui, c'est très pratique.
01:00:52Il y a des gens dont on peut encore croire qu'ils ont un peu des idées
01:00:55puis qu'ils vont être un peu gênés.
01:00:56Le PS est à la fois au centre de gravité de cette grande alliance
01:00:59qui va du NPA jusqu'à Laurent Wauquiez.
01:01:07Donc ils sont plutôt au centre de gravité et ils sont vraiment très plastiques
01:01:11et assez capables de nous présenter différents visages
01:01:15pour plaire à leurs interlocuteurs.
01:01:17– Ce qui est bien avec vous Philippe Prigent,
01:01:19c'est si on croyait encore un peu en la politique,
01:01:21vous avez un peu douché de nos espoirs.
01:01:23Juste avant de se quitter, je voudrais simplement vous faire voir quelques images,
01:01:27c'est le petit bonus de cette émission, on va sortir un petit peu de la politique.
01:01:30Vous savez que les Jeux Olympiques arrivent
01:01:32et il y a des renforts pour la police nationale qui va être mise à l'épreuve,
01:01:36c'est la police du Qatar.
01:01:37On regarde tout de suite quelques images de Paris.
01:01:40– Sous-titrage ST' 501
01:02:11– Bon alors, on l'a vu, visiblement ce sont des splendides K4 Qataris
01:02:17qui doivent à mon avis rouler en thermique, soit dit en passant pour la précision.
01:02:22Alors une note Twitter, vous l'avez peut-être vue,
01:02:24cher téléspectateur, expliquait que c'était une pratique courante
01:02:27que de convoquer la police nationale d'un autre pays
01:02:31pour venir en renfort lors d'un événement international comme les Jeux Olympiques.
01:02:36C'est aussi votre point de vue Philippe Prigent ?
01:02:38– C'est-à-dire que je ne me souviens pas qu'il y ait eu des renforts
01:02:41de police étrangers au Qatar justement pour la Coupe du Monde,
01:02:45ou en Russie pour la Coupe du Monde ou pour les Jeux Olympiques d'hiver,
01:02:50ou en Chine pour les Jeux Olympiques d'hiver et d'été,
01:02:55ou au Japon pour là encore les Jeux Olympiques,
01:02:59ou au Royaume-Uni il y a 12 ans,
01:03:01ou en France pour les JO d'Alberville d'hiver qui datent d'il y a 32 ans je crois.
01:03:07Donc non pas particulièrement, en revanche, ce n'est pas particulièrement une habitude,
01:03:13en revanche pour des États comme la France
01:03:15qui sont déficients et mal organisés en matière de sécurité,
01:03:19il est normal de faire appel à des professionnels.
01:03:21C'est-à-dire que nous par exemple nous avons besoin d'un pass JO
01:03:24avec un QR code et une interdiction d'accès à une partie de Paris,
01:03:28ce qui n'a jamais été fait par personne, ni par les Russes,
01:03:31ni par les Chinois, ni par les Japonais, ni par les Britanniques il y a 12 ans.
01:03:34Tous ces gens-là arrivent à tenir leur capital et à assurer la sécurité
01:03:39sans avoir des besoins de mesures coercitives
01:03:41qui par certains aspects sont encore plus brutales que le confinement
01:03:44que nous mettons en place en France.
01:03:46Mais étant donné que nous sommes un État déficient
01:03:50et incapable d'arriver au niveau d'efficacité des Britanniques,
01:03:53des Japonais, des Américains, des Chinois, des Russes,
01:03:57ou des Allemands par exemple en ce moment avec l'euro,
01:04:00il me paraît normal que nous fassions appel à des professionnels étrangers.
01:04:03Alors pour la fierté nationale c'est un peu pénible,
01:04:06mais visiblement par exemple les Qataris ont été capables
01:04:08d'organiser une coupe du monde alors qu'on peut penser que
01:04:11dans leur population au départ, et de façon plus générale dans leur région,
01:04:14il y a potentiellement plus d'islamistes qu'en France.
01:04:17En tout cas j'espère qu'en proportion il y en a plus chez eux que chez nous,
01:04:20plutôt moins chez nous que chez eux.
01:04:22Néanmoins visiblement ils ont accès à des compétences,
01:04:24une capacité d'organisation de beaucoup supérieure à la nôtre.
01:04:29Je rappelle que Gérald Darmanin n'est pas capable de gérer des supporters anglais déjà.
01:04:32Donc visiblement il est normal de faire appel à des professionnels.
01:04:35– Des fameux supporters anglais.
01:04:36– Exactement, visiblement nous ne sommes, ça fait mal à l'orgueil national,
01:04:39mais nous sommes incapables d'arriver au niveau d'efficacité du Qatar,
01:04:44du Japon, de la Russie, du Royaume-Uni.
01:04:46Donc malheureusement oui, nous en sommes réduits
01:04:48à faire appel à des vrais professionnels.
01:04:50– Et alors quand un Français va être arrêté par un policier qatari,
01:04:55ça ne pose pas de problème ?
01:04:58– Visiblement, il y aura sans doute une habilitation légale
01:05:02qui va être faite à un moment ou à un autre.
01:05:05Vu le niveau d'amateurisme de notre gouvernement,
01:05:07je ne serais pas étonné que l'habilitation n'ait même pas été adoptée
01:05:11de façon régulière.
01:05:12Enfin, vous voyez, c'est à peu près les mêmes bonshommes
01:05:14qui font un push contre le Président Siotir
01:05:16qui maintenant font les habilitations.
01:05:19Donc il y aura probablement, peut-être un capharnaüm juridique
01:05:22à un moment ou à un autre,
01:05:24potentiellement des nullités en cascade.
01:05:27Mais bon, au point où on en est,
01:05:29visiblement les Qataris ont une compétence de maintien de l'ordre
01:05:33qu'en France, Gérald Darmanin n'a pas.
01:05:35Donc quand on n'a pas le niveau, il faut faire appel à un ami.
01:05:37– Merci beaucoup Philippe Prigent pour cette émission
01:05:41et vos lumières sur toute cette situation.
01:05:43Merci à tous de nous avoir suivis.
01:05:45Si vous ne l'avez pas déjà fait, n'oubliez pas de relayer cette vidéo
01:05:48et puis bien sûr de l'agrémenter de ce fameux petit pouce en l'air
01:05:51qui change tout pour le référencement.
01:05:53N'oubliez pas non plus de vérifier que vous êtes abonné à notre chaîne.
01:05:56Je vous donne rendez-vous la semaine prochaine pour une nouvelle émission.
01:05:59En attendant, portez-vous bien, à bientôt.
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