• il y a 2 ans
Le gouvernement a massivement recours à l’éternelle stratégie du “diviser pour régner”, il sème la zizanie. Il faut se débrouiller pour que le plus revendicatif soit réputé finalement illégitime à parler ou à décider.
La macronie oppose des catégories de Français entre elles, la représentation politique à l’opinion publique, la représentation politique au mouvement social, mais aussi le Sénat à l’Assemblée nationale !
Au fond, c’est bien l’onction suprême de l’élection présidentielle qui est opposée à toute autre source de légitimité. Qu’importe le débat parlementaire, qu’importe le débat public en général, Emmanuel Macron pense sa propre position comme absolument surplombante. Dans la rue ou dans les sondages vous pourriez être le triple, le forcené de l’Elysée s’en moque : “j’ai été élu, je fais ce que je veux”.
Cette stratégie de la zizanie généralisée - facilitée par la Constitution de la Ve République - est franchement dangereuse, puisque petit à petit elle délégitime toutes les instances, sociales, politiques, et même institutionnelles, qui concourent à la vie démocratique, au profit des milieux économiques qui, eux, souhaitent cet allongement de la vie dans l’emploi.

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Transcription
00:00 Mais n'ayez aucune illusion, dès le 7 mars, ils opposeront les gentils français ordinaires
00:06 aux méchants syndicats qui bloquent.
00:08 Avec des traits d'union.
00:09 C'est ce que je disais il y a trois semaines, et évidemment.
00:12 Moi je respecte le droit de grève, le droit syndical qui est constitutionnel.
00:16 Ça, ça veut dire qu'il va dire le contraire juste après.
00:19 Quand j'entends des responsables expliquer qu'ils veulent bloquer la France,
00:23 en réalité c'est les français qui vont bloquer.
00:24 Et surtout c'est toujours ceux qui sont les plus en difficulté.
00:29 Ceux qui trinquent en général, c'est ceux qui triment.
00:31 Le gouvernement ne se contente plus d'opposer la gauche politique aux syndicats,
00:36 il s'en prend à la grève et aux syndicats.
00:38 Car comme chacun sait, les grévistes ne font pas partie des travailleurs qui triment,
00:42 et ils prennent un plaisir fou à faire grève.
00:44 Vous n'êtes pas légitime à contester.
00:46 Et puis derrière ça, on supprime les régimes spéciaux, ce qui est un élément de justice.
00:50 Pardon, mais quand vous parlez à un éleveur qui ne sait pas ce que c'est qu'un jour férié,
00:54 qui ne sait pas ce que c'est qu'un samedi ou un dimanche où il peut se reposer,
00:57 il trouve ça juste.
00:58 Vous n'êtes pas légitime à vous plaindre.
01:00 Bref, il faut se débrouiller pour que le plus revendicatif soit réputé finalement illégitime
01:05 à parler ou à décider.
01:07 C'est l'éternelle stratégie du diviser pour régner.
01:10 Quel est l'ensemble qui s'oppose à moi ?
01:12 Enfonçons un coin dans cet ensemble pour qu'il s'oppose entre eux.
01:16 Et si un des sous-ensembles reste trop puissant, réitérons le procédé.
01:21 Vous savez, c'est le scénario dans la Zizanie.
01:23 Jules César n'arrive pas à venir à bout de l'unité du village d'Astérix,
01:27 alors il envoie Tullius Détritus,
01:29 parce que lui, il est capable de semer la discorde, la Zizanie, partout où il passe.
01:33 Mais attendez, parce que Détritus Macronus, lui, pousse très loin le procédé.
01:38 C'est ce qu'on va voir.
01:39 Opposition entre des catégories de français, on vient de le voir,
01:52 mais aussi opposition, représentation politique versus opinion publique.
01:57 Éric Woerth, député Renaissance, a par exemple déclaré
02:00 "Lorsqu'on est aux responsabilités, on doit savoir parfois s'extraire de l'opinion publique".
02:05 Ça peut vouloir dire "la décision concerne le long terme,
02:08 donc ne doit pas se régler sur l'immédiateté des sondages".
02:11 Mais moi j'entends aussi "l'avis de la majorité des français".
02:14 Ensuite, opposition, représentation politique versus mouvement social.
02:21 Lorsque la société est trop remuante,
02:23 la Macronie renvoie sans cesse à la légitimité censée être supérieure
02:28 de la représentation nationale, du Parlement, sur la rue.
02:31 On est typiquement dans le cas d'une confrontation de deux types de légitimité.
02:35 Il y a la légitimité politique et il y a aussi cette légitimité sociale
02:40 à travers la vie syndicale et à travers ces mobilisations.
02:43 Il faut que ce soit la légitimité politique qui prévale.
02:46 Mais ce qui ne veut pas dire qu'on ne peut pas faire comme si rien ne s'était passé,
02:49 comme si rien ne se passe.
02:50 En fait, depuis le début, le gouvernement a préféré négocier avec les républicains
02:55 plutôt qu'avec les syndicats, y compris la CFDT.
02:57 Il fait le calcul qu'une courte majorité dans le champ politique
03:01 suffira à tordre le bras de la société.
03:04 Ce n'est pas un échec de la démocratie sociale,
03:06 c'est une volonté du pouvoir de s'en passer
03:09 et de compter sur un deal politique avec les républicains
03:12 pour forcer la main des syndicats.
03:14 Nous ne pouvons pas et nous ne devons pas opposer la légitimité de la rue
03:18 à celle de nos institutions.
03:20 La zizanie a même été semée au sein du Parlement,
03:23 entre les deux chambres,
03:24 par une opposition Assemblée nationale versus Sénat.
03:27 Gabriel Attal était ainsi à deux doigts
03:30 de faire sortir l'Assemblée nationale du champ républicain
03:33 pour louer la légitimité du Sénat.
03:35 Je sais qu'ici, il n'y a pas de ZAD, il n'y a que la République.
03:39 Tout simplement pour brosser la droite sénatoriale dans le sens du poil.
03:42 Certains se permettent même de cultiver une opposition
03:44 gouvernement versus assemblée.
03:47 Interrogé sur la communication mensongère du gouvernement
03:50 à propos des pensions à 1 200 euros,
03:52 Olivier Dussopt s'est carrément permis un geste anticonstitutionnel.
03:56 Je travaille avec mon cabinet, je travaille avec une multitude de services.
03:59 Je n'ai pas à rendre compte ni sur les canaux,
04:01 ni sur la manière dont je fais les prévisions.
04:03 Merci Madame la Présidente.
04:04 Sur le fondement de l'article 24 de la Constitution
04:07 et sur le fait que le Parlement contrôle l'action du gouvernement,
04:10 Monsieur le ministre vient de dire qu'il n'avait pas à rendre compte
04:13 de quelle administration lui avait donné les informations et les chiffres
04:17 et à quelle date. Il méprise la Constitution.
04:20 Le gouvernement est politiquement responsable devant l'Assemblée nationale.
04:23 Mais Monsieur le ministre s'estime tellement proche de sa majesté le président
04:28 qu'il peut se passer de ses formes.
04:30 Ça finit même en opposition volonté de l'Elysée
04:34 versus sa propre majorité parlementaire.
04:36 Ont en effet été formulées des discrètes menaces
04:39 contre les députés Renaissance qui ne seraient pas loyaux.
04:42 Et feraient autre chose que voter pour le texte de la réforme des retraites.
04:47 C'est des situations qui peuvent conduire à des exclusions de groupes majoritaires.
04:50 En appeler à une discipline de groupe parlementaire n'est pas un fait extraordinaire en soi.
04:55 Mais pourquoi le faire si cette réforme est à ce point évidente, nécessaire et juste ?
05:00 Au fond, dans toute cette affaire, c'est bien l'onction supérieure de l'élection présidentielle
05:06 qui est opposée à toute autre source de légitimité.
05:09 Qu'importe le débat parlementaire, qu'importe le débat public en général,
05:13 Macron pense sa propre position comme absolument surplombante.
05:17 C'était le sens de ses déclarations depuis l'Espagne
05:20 lors de la première journée de mobilisation le 19 janvier.
05:23 Donc on ne peut pas non plus faire comme s'il n'y avait pas eu d'élection il y a quelques mois.
05:26 C'est juste ça ce que je dis avec beaucoup de calme
05:28 parce que cette réforme fait partie de ce qui avait été aussi présenté.
05:32 Dans la rue ou dans les sondages, vous pourriez être le triple.
05:35 Le forcené de l'Elysée s'en moque.
05:37 J'ai été élu, je fais ce que je veux.
05:39 Admettons même que c'est son programme qui a été validé au premier tour.
05:44 Ça fait 9,7 millions de Français.
05:47 On peut donc dire que via les outils que la Constitution de la Ve République donne au président,
05:52 9,7 millions de Français peuvent imposer leur volonté à 50 ou 60 millions d'autres Français.
05:59 Alors évidemment, tout cela est toujours accompagné de grandes déclarations d'ouverture au dialogue.
06:06 Il y a un gouvernement qui est profondément à l'écoute dans le dialogue social.
06:11 C'est son rôle.
06:12 Mais alors est-ce qu'il faut les recevoir ?
06:13 Ils mentent sur le fond, ils distordent le sens des mots,
06:17 ils disent le contraire de ce qu'ils font.
06:19 Le gouvernement est toujours prêt et ouvert au dialogue comme il l'a montré ces derniers mois.
06:24 Mais ils ne cessent d'en appeler à la discussion.
06:26 Mais un dialogue, une discussion, suppose d'être un minimum à l'écoute
06:30 et que l'autre ait quelque chance raisonnable de convaincre ou au moins de faire douter.
06:35 C'est à nouveau ce que l'intersyndicale a expérimenté en demandant à être reçu par le président.
06:40 Bref, quand la Macronie ne dit pas purement et simplement "ferme ta gueule",
06:44 elle s'en sort avec un "cause toujours".
06:46 Nous sommes un gouvernement, je crois, qui est vraiment dans le dialogue social.
06:50 En somme, cette stratégie de la zizanie généralisée,
06:54 qui est facilitée par la Constitution de la Ve République, est franchement dangereuse.
06:58 Puisque petit à petit, elle délégitime toutes les instances sociales, politiques et même institutionnelles
07:04 qui concourent à la vie démocratique, au profit des milieux économiques
07:10 qui eux souhaitent cet allongement de la vie dans l'emploi.
07:13 Si vous avez un président de la République et un gouvernement
07:16 qui décident contre la vie ultra-majoritaire du peuple, c'est quoi la suite ?
07:21 Comment ça peut fonctionner après ?
07:24 Vous voyez bien que vous abimez la démocratie.
07:26 Vous voyez bien que là, il y a une rupture de confiance entre ceux qui gouvernent,
07:32 le système institutionnel et la majorité des Français.
07:35 Dans la bande dessinée, Astérix ruse et renverse le piège de la zizanie
07:39 en faisant croire aux Romains que Tullius Détritus complote avec les Gaulois contre les Romains.
07:46 On ne fera pas croire aux classes supérieures et aux milieux d'affaires qui soutiennent Macron
07:51 qu'ils roulent pour le peuple.
07:53 Mais s'ils se mettent à penser que Détritus Macronus ne défend pas efficacement leurs intérêts,
07:58 ils pourraient lui faire savoir que l'ordre et la stabilité sont finalement plus précieux
08:04 que l'entêtement à faire passer cette réforme des retraites.
08:08 À la semaine prochaine.
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