ÉDITO - Choix du Premier ministre: "On assiste à une bataille de leadership à gauche"

  • il y a 3 mois
Le Nouveau Front Populaire représente le plus grand groupe politique à l'Assemblée nationale et estime que le président de la République devra choisir le nouveau locataire de Matignon dans ses rangs. Mais entre les députés PS, LFI et écologistes, les discussions pour déterminer le futur Premier ministre sont toujours en cours. 

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Transcription
00:00La politique Mathieu Croissando, bon le nouveau front populaire se cherche toujours un premier ministre.
00:04J'ai l'impression qu'on a dit la même chose tous les jours de la semaine mais ça va venir ou pas d'ailleurs.
00:09Alors nos confrères du Monde le révèlent ce matin, les Insoumis ont proposé quatre noms à leurs partenaires
00:15et surprise ou pas, on y trouve le nom de Jean-Luc Mélenchon.
00:20Je ne m'élimine pas, vous vous souvenez, je ne m'élimine pas, je ne m'impose pas avait dit jusqu'à présent le leader des Insoumis
00:26pour entretenir un faux suspense mais au final c'est bien lui qui revendique le poste.
00:30Les trois autres noms d'ailleurs proposés par le leader des Insoumis reviennent au même puisque Manuel Bompard,
00:34Mathilde Panot ou Clémence Guetté ne sont que des marionnettes qui exécutent tout ce que leur dit le patron.
00:40Mais ça fait des semaines que tous les autres membres du nouveau front populaire nous disent que ce ne sera pas Jean-Luc Mélenchon.
00:45Oui parce qu'ils ne supportent plus ces outrances ni ces oucases, ils savent par ailleurs que le leader des Insoumis
00:50est devenu un véritable repoussoir dans l'opinion.
00:53Jean-Luc Mélenchon sait tout ça aussi très bien, il avance sa candidature en fait juste pour bloquer celle du premier secrétaire du PS Olivier Faure
01:01qui revendique lui aussi Matignon.
01:04En fait ce à quoi on assiste c'est à une bataille de leadership à gauche.
01:09Jean-Luc Mélenchon il considère qu'il est le patron naturel de son propre camp, que c'est lui qui a dominé à la gauche la présidentielle,
01:15que c'est les Insoumis qui sont les plus nombreux à l'Assemblée Nationale.
01:19En fait il n'a pas envie de gouverner, il vise 2027 et il ne veut voir émerger aucune concurrence et surtout pas celle de la social-démocratie et du Parti Socialiste qu'il déteste.
01:30De l'autre côté les socialistes eux expliquent qu'ils pèsent à l'Assemblée Nationale mais aussi au Sénat, ce qui n'est pas le cas des Insoumis qui n'ont pas de sénateur.
01:36Ils disent qu'ils gèrent des villes, des départements, des régions, ce qui n'est pas le cas des Insoumis, bref ils disent qu'ils sont les seuls à avoir une culture de gouvernement.
01:44Bon ils ne sont toujours pas d'accord sur un nom, est-ce qu'au moins ils sont d'accord sur la méthode pour y parvenir ?
01:48Je ne suis même pas sûr qu'ils l'aient tous compris. Écoutez par exemple ce qu'en disait hier sur notre antenne Sandrine Rousseau, la députée écologiste de Paris.
01:55C'est la règle du groupe le plus fort et en fonction des équilibres à l'intérieur du nouveau Front Populaire, c'est-à-dire qu'il y a un système de points, etc.
02:06Le mode de désignation ce sera celui qui a le nombre de parlementaires le plus important, si j'en crois tous ceux, non ?
02:13Non parce que c'est une répartition du gouvernement, non mais voilà c'est ça qui complique.
02:18En fait là on est en train de donner aux partis et aux chefs de parti les clés de la répartition alors qu'en fait l'élan qu'il y a derrière est au-delà d'une répartition des partis.
02:30Vous avez compris comment ça marche ?
02:31Toujours pas.
02:32Pas étonnant que ça tourne en rond depuis le début de la semaine.
02:35Tout ce petit monde se réunit dans des hôtels de la capitale pour négocier à l'abri des regards.
02:41L'autre soir ils en ont même quitté un précipitamment parce que des journalistes les avaient localisés.
02:45L'hôtel s'appelait l'échiquier.
02:47Oui voilà, à ce rythme-là ils vont bientôt pouvoir faire un guide Michelin des meilleurs hôtels pour discuter.
02:52Tout ça pour être comique en gros, si ce n'était pas tragique pour la gauche qui est bien partie pour conserver son titre de gauche la plus bête du monde.
02:59Cinq jours après le second tour, le Nouveau Front populaire se retrouve pris au piège de son amateurisme et de son sectarisme au grand désespoir de ses électeurs.
03:06Ça en dit long pour la suite parce que s'il leur faut plus d'une semaine pour se mettre d'accord à chaque fois, on les imagine mal gouverner ensemble.
03:13Et puis surtout pendant ce temps-là, Emmanuel Macron, lui, il continue tranquillement d'avancer ses pions pour contourner la gauche.
03:20Et si même par miracle il acceptait le président de la République un gouvernement Nouveau Front populaire, celui-ci risquerait de chuter aussitôt.
03:27Hier, on a pris sur notre antenne par la bouche du président du Sénat Gérard Larcher que la droite déposerait illico une motion de censure.
03:35Marine Le Pen a dit qu'elle la voterait bien évidemment.
03:38Bref, la gauche aurait mis, si elle est retrouvée au pouvoir, plus de temps à se mettre d'accord sur un nom qu'à occuper le poste.
03:45C'est dire l'absurdité de cette situation.

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