• il y a 5 mois
Reportage dans la Sarthe

Category

🗞
News
Transcription
00:00Je m'appelle Mathieu Langeolier, vous êtes au Gaïque Langeolier.
00:03Je suis en Gaïque avec mes parents, on est trois.
00:07On a une surface de 210 hectares.
00:10On est sur la commune de Mont-San-Saunois, on est dans le Nord-Sarthe,
00:13entre Mamers et Marolles-les-Brons.
00:15On élève 150 vaches limousines, en système naisseur-engraisseur.
00:19Et depuis peu, on fait aussi deux bâtiments de louer en chair.
00:25Mathieu, ça va faire cinq ans que vous vous êtes installé
00:27et vous avez eu un parcours un petit peu chaotique depuis 2016.
00:30Vous pouvez m'expliquer un petit peu ?
00:32Comme tout jeune aujourd'hui qui veut s'installer en vache à l'étante,
00:36déjà la première difficulté, c'est d'obtenir des prêts bancaires
00:40pour s'installer dans le système,
00:43parce qu'avec une rotation très courte,
00:46c'est des revenus très lents à arriver,
00:48c'est compliqué de trouver des fonds.
00:50Après, je me suis installé en 2016,
00:54sur une année déjà avec des prêts de céréales et des rendements très bas.
00:58Un cours de la viande, je ne pouvais pas tout plus m'allonger.
01:02Donc ça a été très compliqué.
01:05On a commencé la première année à faire des gros troupons à trésorerie.
01:08Vous avez décidé de changer de stratégie,
01:10vous pouvez expliquer un petit peu, comparer l'avant et l'après ?
01:13Oui, on a décidé de changer notre système un petit peu.
01:18C'est-à-dire qu'on était parti sur 130 vaches
01:20avec l'achat d'animaux pour engraisser,
01:23plus de surfaces en céréales.
01:26Du coup, on a réimplanté en prairie des surfaces,
01:30environ 20 hectares.
01:32On s'est basé plus sur l'autonomie pour engraisser.
01:36On a augmenté le troupeau de 20 vaches
01:38pour pareil être en autonomie sur l'approvisionnement d'animaux.
01:42C'est un pari un peu risqué, ça ne va pas financièrement
01:44et on a agrandi le troupeau ?
01:46Oui, c'est vrai que ça a été un pari un peu risqué.
01:49On a eu du mal à obtenir les prêts bancaires pour financer ça.
01:52Moi-même, des fois, je me demandais si j'étais pas un peu fou
01:55d'investir encore plus alors que ça allait mal.
01:58À l'ennemi, on était souvent courte.
02:01Mais deux ans après ces choix-là,
02:05on a sorti la tête de l'eau
02:07et on a vu les premiers effets se faire ressentir.
02:11Financièrement, ça va beaucoup mieux
02:13et notre système est beaucoup plus fiable,
02:15beaucoup plus béreng qu'avant.
02:17Vous avez limité au maximum les achats, c'est ça ?
02:20Oui, le but, c'est ça,
02:22c'est d'oublier un peu les systèmes qu'on avait il y a 25 ans
02:26avec la production, production, production,
02:28en achetant et en produisant à fond.
02:31C'est-à-dire qu'on s'est dit quitte à produire un peu moins,
02:34mais par contre, on va produire ce qu'on a.
02:36Et si on n'a pas, on ne va pas le faire.
02:38Ce système-là, pour nous, a fait ses preuves.
02:41Vous avez par exemple arrêté d'acheter des animaux à l'extérieur
02:44pour les engraisser ?
02:45Oui, c'est ça, on a arrêté d'acheter des animaux à l'extérieur
02:47parce qu'on achetait des animaux,
02:49on achetait des animaux pour les engraisser.
02:51Et en fait, on dématérialisait carrément,
02:54quasiment la production de viande du sol.
02:57Et je pense que c'était un mauvais système,
03:00on était parti dans quelque chose de trop industrialisé
03:04pour que ça marche autant.
03:06Vous avez aussi revu vos rations ?
03:08Vous pouvez me citer un peu vos aliments aujourd'hui ?
03:10Oui, on a revu nos rations.
03:12On va dire qu'aujourd'hui,
03:14nos rations tournent autour de l'herbe,
03:16beaucoup à l'herbe.
03:18Dans notre port, bien sûr, on fait du maïs.
03:20Maïs en silage ou maïs épi broyé pour l'engraissement
03:22et maïs en silage pour les vaches à l'étante, l'hiver.
03:25On travaille beaucoup avec le rebanage,
03:28que ce soit pour l'encombrement et l'équilibre de rations
03:31pour les rebanages les plus riches.
03:33Aplatis de blé, ça on a toujours fait de chez nous.
03:36Et on ne travaille plus qu'avec une seule matière première,
03:38le tourteau de colza.
03:40Sur une exploitation comme la nôtre,
03:42avec 150 vaches, naisseurs et engraisseurs complets,
03:45on consomme à peu près deux camions de 30 tonnes
03:48de tourteau de colza à l'année.
03:50Donc on a réduit quasiment de moitié nos achats.
03:56Vos parents faisaient déjà de la vente directe
03:58et c'est un projet qui vous tient à cœur
04:00puisque c'est quelque chose que vous développez aujourd'hui ?
04:02Oui, ça m'a toujours tenu à cœur.
04:04Depuis que j'ai commencé les études agricoles,
04:06ça a toujours été mon truc.
04:08J'en ai fait un stage, je suis allé voir plusieurs systèmes.
04:11Et aujourd'hui, mes parents le faisaient
04:13avant que je m'installe un petit peu.
04:15On tournait autour de 4-5 vaches l'année.
04:17On est aujourd'hui entre 12 et 13,
04:19un peu plus d'une par mois, plus les veaux.
04:21Et le but demain, à partir de l'année prochaine,
04:24c'est de transformer nous-mêmes,
04:26d'avoir notre laboratoire et notre boutique.
04:28Donc c'est un projet qu'on va concrétiser
04:30pour le printemps prochain.
04:32Écoutez Mathieu, on se revoit l'année prochaine
04:34pour visiter votre labo.
04:35Avec grand plaisir.
04:36Merci.

Recommandations