Tous les jours de la semaine, invités et chroniqueurs sont autour du micro de Pierre de Vilno pour débattre des actualités du jour.
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00:00Heureux Pinsoir, 19h21, Pierre de Villeneuve.
00:04Toujours avec Raphaël Stainville, le directeur adjoint de la rédaction du JDD,
00:09et avec Sarah Salmane, l'avocate et chroniqueuse politique.
00:13Est-ce que la réponse n'est pas à droite ?
00:15Je prends pour témoin Gérald Darmanin,
00:18qui sera donc demain l'invité de Laurence Ferrari à 8h10,
00:21et on écoutera attentivement ce que va dire le ministre de l'Intérieur
00:26et député réélu ensemble, qui tend la main vers la droite,
00:30qui dit que la France est de droite,
00:32il prononce ces mots qui sont bien sûr pas dits au hasard.
00:36Écoutez ce qu'en pense Jean-Pierre Raffarin,
00:39qui était ce matin l'invité de BFMTV.
00:42Je pense que la clé est chez les Républicains,
00:46car le Président choisira la coalition la plus importante.
00:51Nous avons un bloc de gauche qui est une première coalition,
00:54nous avons les Ciotis et le RN qui est une seconde coalition,
00:59et puis il y a un bloc central, qui s'ils se rassemblent,
01:02fait 222 députés à peu près, 220,
01:05et auquel cas c'est le premier groupe,
01:07auquel cas aujourd'hui les Républicains
01:10peuvent imposer ce qu'ils souhaitent à un gouvernement, à Emmanuel Macron.
01:15Est-ce qu'il a raison Jean-Pierre Raffarin de miser sur la droite Raphaël Stainville ?
01:21C'est une possibilité, c'est peut-être l'une des plus vraisemblables et les plus sérieuses.
01:26Pour autant, et c'est là où les difficultés commencent,
01:30si c'est pour avoir un Premier ministre issu de Renaissance,
01:36vous avez cité tout à l'heure Gérald Darmanin,
01:40ce sera un non catégorique de la part des Républicains.
01:43Les Républicains sont très conscients qu'ils peuvent peser,
01:46ils sont aujourd'hui très jaloux de leur indépendance,
01:49mais s'ils veulent pouvoir réaliser cette coalition,
01:53ce sera à leur façon, avec un Premier ministre issu de leur rang,
01:59ayant eu l'aval des Républicains,
02:03et c'est à cette unique condition,
02:06ainsi que le dit au FIARO Olivier Marlex ce soir,
02:11qu'ils accepteront de pouvoir imaginer cette coalition.
02:15On voit qu'aujourd'hui, ça relève davantage de la fable, du fantasme,
02:20que d'une réalité très sérieuse,
02:22parce que les forces d'opposition, notamment au sein de Renaissance,
02:25sont extrêmement nombreuses.
02:27On sait déjà que Sacha Houllier menace d'embarquer une partie des députés Renaissance
02:32et de créer son propre groupe,
02:34si cette possibilité devait aboutir,
02:37que Gabriel Attal ne serait pas non plus très heureux
02:40de voir le futur gouvernement Tanguay trop à droite,
02:44et donc je pense que ça soit quelque chose de très incertain.
02:47Il faut que chacun prenne ses responsabilités,
02:49dit Edouard Philippe en ce moment sur TF1 et le CI,
02:52le Président va devoir nommer un Premier ministre
02:54sur un accord qui permet d'avancer,
02:56un accord centre-droite,
02:58qui limite les problèmes.
03:00Voilà ce que dit Edouard Philippe.
03:02Dire que la France est plutôt à droite, comme le dit M. Darmanin,
03:04je pense que c'est assez vrai, on regarde les résultats des Européennes,
03:07c'est compliqué de dire autre chose,
03:08on regarde les sondages, les préoccupations des Français,
03:10c'est l'insécurité et l'immigration avant le pouvoir d'achat.
03:13Donc effectivement, la France est plutôt à droite.
03:16Après, dans les Républicains, il y a aussi des divergences.
03:19Regardez, tout à l'heure, on a M. Pradié,
03:21je disais ça dans le Figaro,
03:22qui veut prendre ses distances avec les Républicains.
03:25Non mais attends, Aurélien Pradié...
03:27Non mais ils ne sont pas très nombreux.
03:29Sarah, sérieusement, vous me prenez cet exemple-là ?
03:32Oui, je vous prends cet exemple.
03:33Aurélien Pradié, le type qui a 100 doublures de veste dans sa veste ?
03:39Je vous prends cet exemple pour vous montrer
03:41qu'ils ne sont déjà pas très nombreux sur le papier,
03:42si en plus, il y en a qui prennent leurs distances.
03:45Oui, j'ai pris cet exemple.
03:46D'accord.
03:47C'est une tarte à la crème, ton exemple.
03:49Bon, OK.
03:50Mais je vous dis quand même qu'ils ne sont pas très nombreux
03:52et qu'au sein du pas très nombreux,
03:53ils n'obéissent pas tous de la même façon.
03:55Non, ça c'est sûr.
03:56Donc la coalition avec des gens qui ne pensent pas pareil...
03:58On devrait avoir un buzzer.
04:00Mais ils ne sont pas nombreux,
04:02mais ils sont plus nombreux qu'Horizon
04:06et qu'Édouard Philippe, qui est absent de l'Assemblée,
04:09mais qui voudrait pouvoir constituer un pôle
04:12au sein de l'ex-majorité présidentielle
04:15regroupant davantage les Républicains.
04:18Mais quel intérêt serait pour les Républicains
04:21nouvellement élus que de rejoindre Horizon ?
04:24Ils ont sauvé leur pot quand même.
04:25C'est comme monter sur un Titanic qui est déjà en train de couler.
04:27Aux Européennes, on leur prédisait parfois moins de 5%, c'est bon.
04:30Et là, ils ont sauvé des postes,
04:32ils ont même fait rentrer de nouvelles personnes.
04:34J'entends Olivier Marlex,
04:35qui d'ailleurs humainement n'est pas toujours très sympathique,
04:38qui veut un Premier ministre LR.
04:41Mais est-ce que ce n'est pas aller un peu trop vite ?
04:44Est-ce que la droite n'a pas besoin de se reconstituer petit à petit ?
04:47J'entends aussi Laurent Wauquiez,
04:49qui a été réélu quand même à 60%.
04:51C'est un bon score également du côté du Puy-de-Dôme.
04:54Est-ce qu'il n'y a pas une coalition à faire ?
04:57Pour l'instant, en allant peut-être vers une coalition de centre-droite,
05:01comme le propose le patron d'Horizon, Édouard Philippe,
05:04qui on le sait est plus à droite qu'à gauche.
05:06Est-ce qu'on peut également prendre un petit peu son temps ?
05:12Justement, on va écouter Édouard Philippe,
05:14qui vient de s'exprimer sur ce sujet.
05:16Je suis un homme de droite,
05:17mais je pense qu'on peut réunir, de LR à Renaissance,
05:20un bloc qui permet d'être majoritaire,
05:22ou plus exactement d'avoir une majorité relative.
05:24Faible, mais relative.
05:25Je pense que si nous réussissons à créer ce bloc,
05:28que j'appelle de mes voeux,
05:29dont hier les Républicains ne voulaient pas,
05:31mais dont aujourd'hui j'entends M. Marlex dire
05:35qu'il pourrait exister à condition que le Premier ministre soit de droite.
05:38C'est ce qu'il dit.
05:39Bon, ça veut dire qu'on commence à discuter.
05:41C'est bien.
05:42C'est bien, parce que je pense qu'il faut que chacun prenne ses responsabilités.
05:45Ne pas vouloir rentrer dans cet accord pour les Républicains,
05:47ce serait devoir expliquer à leurs électeurs, demain,
05:50qu'ils ont préféré un gouvernement du Nouveau Front Populaire avec la LFI,
05:55plutôt qu'un accord au centre et à droite
05:57qui prévaut dans toutes les collectivités territoriales que nous gérons.
06:00Il pèse le pour et le contre, Édouard Philippe, quand même,
06:02par rapport à M. Marlex, qui va droit dans le mur,
06:06mais en tout cas, qui dit, voilà, moi je veux ça, et puis c'est tout.
06:09C'est comme ça.
06:10Oui, mais vous aurez noté qu'il n'y avait pas un entraîneur de natation
06:12qui disait, et puis c'est tout ?
06:14Peut-être.
06:15Voilà, entraîneur de leur manedou.
06:17Lucas.
06:18Philippe Lucas.
06:19Philippe Lucas.
06:20Non, mais vous aurez noté que la seule perspective
06:22qui puisse permettre à la droite et au centre,
06:26au bloc central et à la droite,
06:28de s'entendre pour un éventuel gouvernement,
06:31c'est la perspective d'une arrivée au pouvoir,
06:34s'ils n'arrivent pas à s'entendre, de LFI.
06:36Sauf qu'aujourd'hui, je vous mets mon billet,
06:40que ni Jean-Luc Mélenchon, ni Clémence Guettet,
06:44ni personne au sein de LFI n'est en mesure
06:47de constituer un gouvernement.
06:49Qu'ils continuent à nourrir cette fable, je l'entends,
06:53c'est la force, d'ailleurs, de leur parti,
06:58mais pour autant, ils ne sont pas en capacité de le faire.
07:01Aujourd'hui, la question qui est centrale pour la droite,
07:05mais qui dure depuis 2017,
07:07c'est la question de la refondation de la droite.
07:09Le problème, c'est qu'aujourd'hui,
07:10notamment pendant ces élections,
07:11ils ont participé à faire élire des députés LFI.
07:14J'en veux juste un exemple,
07:16c'est Nicolas Dupont-Aignan qui a perdu,
07:19qui était député depuis 20 ou 25 ans,
07:21parce que la droite s'est maintenue et préférant,
07:24dans cette triangulaire, favoriser le candidat LFI.
07:28Il y a quand même un certain nombre de choses
07:30qui sont paradoxales, absurdes.
07:32Avant de faire des grandes leçons à la droite,
07:36et inversement de la droite à horizon,
07:40les deux auraient à faire un examen de conscience,
07:42parce qu'ils ont participé en faisant barrage,
07:45notamment au RN,
07:47à l'accession et au succès, aujourd'hui,
07:49de ce nouveau Front Populaire.
07:51On a vu plein d'alliances de pacotilles,
07:53juste pour faire barrage au RN.
07:55Quand on voit des gens de chez Renaissance
07:57retirer une candidature pour faire passer LFI,
07:59pardonnez-moi, c'est parfaitement inacceptable.
08:01Donc oui, faire des leçons les uns aux autres...
08:03C'est le cas de Patrick Vignal dans L'Héros,
08:05qui a souffert de ça,
08:07et qui a dû laisser sa place à une candidate LFI.
08:09Et puis finalement, ça n'a pas marché.
08:11Première circonscription de la Somme,
08:13où la candidate Renaissance a laissé sa place à M. Ruffin.
08:16Même s'il s'était retiré de LFI.
08:18Et Ruffin a gagné.
08:20Mais il était en balotage au début,
08:23effectivement, il a gagné contre le RN.
08:25Mais tout ça pour dire qu'on a vu beaucoup d'alliances,
08:27et maintenant on se retrouve aussi avec
08:29quelle figure d'incarnation ?
08:31Moi j'entends Mme Tondelier,
08:33qui d'ailleurs en ce moment parle chez nos confrères de BFM TV,
08:35qui dit que Macron n'est pas clair.
08:37Elle nous parle de son caddie.
08:39Tout à l'heure on a entendu le sonore.
08:41Le fameux caddie de course, etc.
08:43qui coûtait 100 et qui maintenant coûte 125
08:45à cause de l'inflation, à cause de pas mal de choses.
08:47Je veux bien qu'elle nous parle du caddie.
08:51Est-ce qu'elle n'a pas raison,
08:53dans un sens, en disant
08:55que les électeurs ont voté
08:57et qu'ils voudraient bien remplir leur caddie
08:59et qu'il coûte à nouveau 100 plutôt que 125 ?
09:01Parce que c'est possible, ça c'est pas sûr.
09:03Mais en même temps,
09:05est-ce qu'elle n'a pas tort
09:07en faisant partie de ce gloubi-boulga
09:09de coalition,
09:11de négociation,
09:13de tractation, de name-doping, etc.
09:15qui fait qu'à la fin, l'électeur a voté,
09:17ça fait déjà deux jours,
09:19et puis il ne se passe rien
09:21à part sur toutes les
09:23chaînes d'information,
09:25qui va être Premier ministre,
09:27qui veut aller au perchoir,
09:29est-ce que ces gens-là ne sont pas finalement
09:31de quelques parties qui soient
09:33totalement déconnectées ?
09:35Vous avez raison de le dire,
09:37mais c'est aussi le problème de notre système politique
09:39qui s'est accéléré
09:41ces dernières années,
09:43où au premier tour,
09:45on a voté contre Emmanuel Macron,
09:47au second, on a voté
09:49contre Marine Le Pen et Jordan Bardella,
09:51et au final, presque jamais
09:53pour un programme, des idées,
09:55des préoccupations qui fassent consensus.
09:57Et donc, on se retrouve
09:59face à des situations impossibles,
10:01où effectivement,
10:03arithmétiquement, le nouveau
10:05Front Populaire arrive en tête,
10:07mais avec un programme
10:09qui est en décalage presque complet
10:11avec les aspirations prioritaires des Français.
10:13Mais les Français se disent peut-être aussi,
10:15on verra quand le nouveau
10:17gouvernement sera formé, le problème, c'est qu'Emmanuel Macron
10:19n'a pas de contrainte de calendrier,
10:21donc ça peut mettre du temps. Mais les Français,
10:23ils voient bien que leur quotidien ne change pas du jour au lendemain.
10:25Ils le voient, ils ne sont pas idiots.
10:27Il n'a pas de contrainte de calendrier, mais il en a une,
10:29j'allais dire morale,
10:31parce que d'abord, exactement, il y a le budget
10:33qui arrive en septembre, et pour le budget, de toute façon,
10:35il faut un gouvernement, et ce ne sera pas celui-là.
10:37Bien sûr, mais ce que je veux dire, c'est qu'il n'a pas à le faire demain.
10:39Oui, mais qui a dit
10:41qu'on le ferait demain, à part Jean-Luc Mélenchon ?
10:43A part Jean-Luc Mélenchon, personne,
10:45mais ce que je veux dire par là, c'est que les électeurs souvent attendent un petit peu
10:47de célérité.