• il y a 5 mois
Alors que le Nouveau Front populaire est arrivé en tête des législatives, mais sans majorité absolue, les tractations sont en cours pour proposer un nom de Premier ministre à Emmanuel Macron. 

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00:00Mathieu Croissanteau, Matignon, donc la gauche depuis 48 heures, Neurone, pour essayer de trouver, de présenter un candidat,
00:07proposer un candidat au président de l'ARAC-PIC. Olivier Faure disait que ça devrait intervenir à la fin de la semaine ou au début de la semaine prochaine.
00:14Ça peut être Jean-Luc Mélenchon ?
00:15C'est la question serpent de mer, évidemment. Il n'est absolument pas disqualifié, a dit hier Mathilde Panot,
00:22qui était la présidente du groupe parlementaire LFI dans la précédente législature.
00:26Je fais partie de la solution, pas du problème, s'en est tiré par une pirouette de désormais un classique.
00:31Jean-Luc Mélenchon, hier soir, en fait, ça fait trois semaines que ça dure, ça finit un peu par être lassant.
00:36Le seul intérêt pour les Insoumis, d'une certaine façon, en reparlant de Jean-Luc Mélenchon,
00:41c'est de faire monter les enchères avant la négociation avec leurs partenaires.
00:45Puis c'est un moyen aussi d'exister alors que monte une certaine concurrence à gauche pour occuper le poste à Matignon.
00:50Mais vous diriez qu'il n'est plus en position de force, Jean-Luc Mélenchon ?
00:53Alors, Jean-Luc Mélenchon, il est en train de perdre sa centralité à gauche.
00:56En fait, la gauche est en train de se recomposer, les rapports de force se rééquilibrent, on l'a vu.
01:00Les socialistes sont désormais un peu plus nombreux dans le nouveau front populaire.
01:03Et il n'a plus pour lui, en fait, Jean-Luc Mélenchon, que son score de 2022.
01:07Vous savez, vous entendez ses partisans dire, oui, mais il a fait 22%.
01:10Ils oublient de dire, oui, mais il a perdu trois fois la présidentielle.
01:13Mais il n'a plus que ça pour lui. Il sait que ça ne peut pas être lui à Matignon.
01:16Pourquoi ? Parce que ses partenaires n'en veulent pas et parce qu'Emmanuel Macron ne le nommera jamais.
01:20Mais il sait aussi que si un autre réussit à sa place, si par miracle la gauche réussissait sans lui, il serait effacé.
01:27Du coup, il a deux options. Soit faire nommer quelqu'un qui fera tout ce qu'il dit, le doigt sur la couture du pantalon,
01:32un peu comme Marine Le Pen l'avait fait avec Jordan Bardella.
01:35Soit faire en sorte que le nouveau front populaire ne puisse pas gouverner, mais sans vraiment l'assumer.
01:40Mais vous dites qu'il ne souhaite pas le succès du nouveau front populaire ?
01:43Alors, il ne le dira jamais comme ça, Jean-Luc Mélenchon.
01:46Mais comment faire ? Il dit des trucs qui sont inapplicables ou intenables.
01:51D'abord, en interdisant toute possibilité de coalition.
01:54« Tous ceux qui le feront porteront le chasuble de la traîtrise à vie », avait prévenu Jean-Luc Mélenchon dans l'entre-deux-tours.
02:01Rien que ça, quand même.
02:03Ensuite, il défend l'application intégrale du programme. Vous l'avez entendu dimanche soir.
02:06Le programme, rien que le programme, tout le programme.
02:09Tous ceux qui en déviraient d'un pouce seraient des parjures en puissance.
02:13Vous conviendrez que quand on dispose de 190 députés à l'Assemblée,
02:16que vous ne pouvez pas faire de coalition et que vous devez appliquer absolument tout le programme,
02:19ça laisse quand même peu de marge de manœuvre.
02:21Mais Jean-Luc Mélenchon s'en fiche, parce que si ça foire, comme il l'espère,
02:25il dira que ce n'est pas de sa faute, qu'on aurait dû l'écouter,
02:27que lui incarne la gauche pure, sans compromission, la seule à même de l'emporter pour 2027, évidemment.
02:35Mais du coup, ses partenaires au sein du nouveau front populaire sont coincés ?
02:38Oui, prenez les socialistes, par exemple, qui ont l'expérience du pouvoir.
02:41Ils trouvent ça absurde. Ils savent que ce n'est pas comme ça que ça marche.
02:44Mais ils ne peuvent pas le dire trop fort, sous peine de passer une fois de plus pour des traîtres à leur parole.
02:48Vous savez, le fameux Chazub le revoilà.
02:50Mais ils savent, eux, que si la gauche veut réussir à réformer,
02:53elle ne peut pas se contenter de décréter, mais qu'elle devra convaincre
02:56et qu'il faudra au minimum monter des coalitions,
02:58que ce soit texte par texte, à défaut d'une coalition dans la durée.
03:01En fait, ce qui se joue, c'est vraiment les deux gauches qu'on disait irréconciliables,
03:05celle de la réforme contre celle de la révolution,
03:07celle qui gouverne et transforme dans la pratique et le compromis
03:10contre celle qui rêve et s'oppose dans la théorie et les discours.
03:13Au premier, les mains sales, évidemment.
03:15Au second, les idées pures. On verra ce que ça va donner.

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