Gauche en tête: quelles sont les craintes des chefs d'entreprise après ce second tour des législatives?

  • il y a 3 mois
Certains secteurs souffrent du manque de stabilité politique et ce second tour des législatives n'a pas arrangé cette situation. Après les résultats, des nombreux patrons de TPE-PME sont inquiets pour leur entreprise.

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Transcription
00:00Au lendemain du second tour des législatives, comment réagissent les patrons, Nicolas ?
00:04Un peu comme avant le second tour.
00:06Et c'était la tendance avec Saint-Provence lors des rencontres économiques qui viennent de s'achever le week-end dernier.
00:10On attend.
00:11Évidemment, on est inquiet.
00:12Bien sûr qu'on est inquiet.
00:13La crainte numéro un des chefs d'entreprise, c'est un coup d'arrêt à la politique de l'offre.
00:16Un coup d'arrêt à 10 années qui viennent, enfin 10 années là, de stabilité absolue.
00:21Où on s'est rendu compte qu'on avait mis fin au déclin de l'industrie.
00:24Où on s'est rendu compte qu'on avait mis fin au chômage de masse.
00:27On a créé plus de 2 millions d'emplois depuis 2017.
00:29Où on s'est rendu compte que oui, on avait installé une taxation du capital qui, enfin,
00:33ressemblait à ce qui se pratique dans les autres pays qui sont en concurrence avec nous.
00:36Et où on a réussi à placer la France en tête, plusieurs années de suite, des pays les plus attractifs pour les investisseurs étrangers.
00:43Il y a une phrase hier du vice-président de la CPME qui résume exactement la situation.
00:48On est passé d'une sidération à l'autre.
00:51Voilà la position aujourd'hui des chefs d'entreprise.
00:53La réalité basique, c'est que depuis le 9 juin, 21h, énormément de projets sont sur pause.
00:58Le premier secteur qui a vécu la pause dès le petit réveil matin, le lundi 10 juin, c'était le secteur de l'immobilier.
01:04Mais Nicolas, ça veut dire quoi un coup d'arrêt dans la politique de l'offre ?
01:07Ça veut dire qu'on bascule dans des choix politiques qui ne jurent que par la consommation.
01:10Qui ne jurent que par la demande intérieure.
01:12Des choix qui pensent que l'on peut taxer plus dans un pays qui a pourtant le record des prélèvements obligatoires.
01:17Ça veut dire promettre du pouvoir d'achat, mais du pouvoir d'achat sans production supplémentaire en face.
01:22Je promets du pouvoir d'achat, mais sans la production en face.
01:25Voici les éléments de l'équation.
01:27Quelque chose que je subventionne et quelque chose que je multiplie.
01:30Quelque chose que je taxe et quelque chose que je raréfie.
01:34Si je taxe davantage les revenus du travail, je vais désinciter à travailler.
01:40Si je taxe davantage les revenus du capital, je vais désinciter à épargner et à investir.
01:47Après 1798, quand on taxait les fenêtres, car on taxait les fenêtres, plus t'avais de fenêtres, plus t'étais riche.
01:55Qu'est-ce que les gens faisaient ? Ils mûraient les fenêtres pour payer moins.
01:59C'est juste de l'évidence.
02:01On a deux facteurs qui permettent de produire.
02:03Deux facteurs qui permettent d'avoir des gains de productivité, d'avoir de la production, d'avoir du pouvoir d'achat et d'avoir des revenus.
02:11Ces deux facteurs, ce sont le capital et le travail.
02:14La question de fond, c'est est-ce qu'il faut moins de capital, moins de travail, contre les inégalités ?
02:22Est-ce qu'on peut redistribuer plus sans produire plus ?
02:25Est-ce possible, vraiment ?
02:26Est-ce qu'on peut faire de la redistribution de richesse, quoi qu'il en coûte, à crédit ?
02:30Voilà la question qui nous est posée.
02:32Derrière, les chefs d'entreprise se disent est-ce qu'on peut aller dans un monde qui veut consommer plus et produire moins ?
02:40C'est ça, la politique de l'offre versus la politique de la demande.
02:44En attendant, ça n'a pas l'air d'inquiéter trop les marchés pour le moment.
02:47Il ne s'est rien passé hier comme prévu.
02:49Je vais très vite, seulement on sait bien que la clé, ce sera le moment où on dévoile son jeu.
02:53Quand est-ce qu'une nation dévoile son jeu ?
02:55Quand elle annonce son projet de budget pour l'année qui suit.

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