Pourquoi le CAC 40 est reparti à la hausse après le premier tour des législatives?

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Lundi 1er juillet, au lendemain du premier tour des élections législatives, le CAC 40 était en hausse de 1,09% à la fin de la journée. Les investisseurs semblent préférer un potentiel blocage politique à la mise en place d'un des programmes perçus comme négatifs pour l'économie. À la suite de la dissolution de l'Assemblée nationale par Emmanuel Macron, le 9 juin, le CAC 40 avait perdu 6,5% dans les trois semaines qui ont suivi, en cumulé.

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00:00Nicolas Dose, le CAC 40 a fini en hausse de plus de 1% hier après un bond de 2,6% à l'ouverture hier matin.
00:07Pourquoi est-ce que la bourse vit si bien le résultat du premier tour de ces législatives ?
00:12Alors, trois éléments de réponse. La principale explication, c'est qu'à 20h dimanche, c'était ouf, on n'aura pas le NFP à Matignon avec son programme économique délirant.
00:19Nouveau front populaire, le bloc de gauche avec un programme totalement anti-business.
00:23La deuxième raison, c'est que dans cette réaction de marché, il y a aussi une forme de présomption que finalement, il n'y aura pas de majorité absolue.
00:29Et donc, on va vers un blocage politique. On préfère un blocage politique à des mesures économiques ouvertement négatives.
00:36Une Assemblée nationale inactive, c'est au moins l'assurance que c'est une Assemblée nationale qui ne votera pas n'importe quoi.
00:42Et dernier élément, il y a aussi un phénomène de rebond. En fait, le gros des tensions de marché est intervenu avant l'élection.
00:47Alors, il y a eu un petit distress qui s'est produit hier, mais on n'a quand même pas effacé tout le terrain qui a été perdu par la bourse de Paris au mois de juin,
00:55notamment depuis la dissolution. En fait, c'est le vieil adage, avant, on vend la rumeur et puis après, on achète la nouvelle.
01:02Maintenant, tout doux, tout doux, tout doux, une réaction de marché sur 24 heures, il faut prendre ça pour ce que c'est, une simple réaction de marché sur 24 heures.
01:09Ce n'est pas la pluie et le beau temps non plus.
01:11Bon, donc on reste toujours dans les hypothèses. Que peut-il se passer si le Rassemblement national obtient dimanche la majorité absolue sur les marchés ?
01:19Sur les marchés. Ce ne sera pas le phénomène d'euphorie d'hier, évidemment, mais je pense que le moment clé, ce n'est pas le lundi 8 juillet.
01:26Le moment clé, ce sera à la rentrée de septembre. C'est-à-dire qu'il y a un sujet et un seul qui fait vraiment peur à l'ensemble du reste du monde.
01:34La France va-t-elle renier sa parole, renier ses engagements européens ? C'est ça, le sujet.
01:40Et le moment clé pour savoir si la France respecte sa parole, qu'elle a ratifiée ou décide de tourner le dos à ses engagements, ce sera à la rentrée de septembre,
01:48quand on va commencer à voir ce qu'il y a dans le budget 2025. Le moment clé d'une nation, c'est son budget et rien d'autre.
01:54Donc c'est là où on pourrait avoir, pour le coup, s'il y avait effectivement un reniement de la parole française, des réactions qui seraient plus vives.
02:01Alors justement, projetons-nous donc un peu plus loin. En septembre, il se passe quoi si la France rompt explicitement avec ses promesses européennes ?
02:08Alors si on rompt explicitement avec nos promesses européennes, il peut y avoir un effet domino pas très cool.
02:13C'est quoi les promesses ?
02:14Les promesses européennes, c'est de respecter les engagements budgétaires qui nous sont dans le pacte de stabilité.
02:19Donc par exemple, dans le programme du Rassemblement national, il y a le fait de diminuer ce que la France donne à l'Europe tous les ans ?
02:26Par exemple. Et puis il y a aussi le fait de... Si on touche à la TVA sans faveur européenne, c'est une rupture avec nos engagements européens.
02:33Il y a plein de petites choses comme ça. Donc qu'est-ce qui peut se passer à ce moment-là ? Si c'est vraiment explicite, on risque vraiment d'essorer totalement
02:40ce qui reste de confiance des pays frugaux, notamment les Pays-Bas et l'Allemagne. On pourrait se retrouver devant un refus de la BCE.
02:45Un refus de la BCE de venir jouer son rôle de prêteur en dernier ressort car nous sommes en contradiction avec nos engagements européens.
02:51Donc là, à ce moment-là, on pourrait avoir un dérapage incontrôlé des taux souverains et effectivement à l'évidence de nouvelles dégradations
02:57de la note souveraine de la France par les agences à l'automne. Ce scénario, c'est le pire scénario pour une économie car c'est le scénario d'un incident de crédit.
03:05Alors à ce stade, au moment où je parle, ça n'est absolument pas la situation. Au contraire. Hier, le taux à 10 ans auquel la France emprunte a très légèrement baissé
03:13et l'écart de taux entre notre taux français et le taux allemand est enfin repassé sous les 80 points de Boise où il s'était largement installé depuis la dissolution.
03:21Mais clairement, avant la contre-réforme des retraites, avant les bidouillages de TVA, avant le retour à une forme d'ISF, ce qui compte, c'est de savoir si la parole
03:29de la France est tenue au niveau européen parce que derrière, c'est la confiance dans l'euro qui est en jeu.
03:34– Merci Nicolas.

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