Résultats législatives 2024: la prise de parole de François Hollande en intégralité

  • il y a 2 mois
François Hollande s'exprime à l'annonce des résultats du second tour des élections législatives. Selon les estimations d’Elabe pour BFMTV, le Nouveau Front populaire obtient entre 178 et 205 députés, le camp présidentiel entre 157 et 174 sièges et le Rassemblement national et ses alliés entre 113 et 148

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00:00Applaudissements
00:08Je considérais que mon devoir, malgré les fonctions que j'avais occupées,
00:14qui auraient pu me retenir, était de tout faire pour empêcher l'extrême droite d'accéder au pouvoir.
00:22Mais aussi de permettre, par l'union qui s'était réalisée à gauche, d'ouvrir un chemin d'espoir.
00:29Car il n'y a pas de démocratie simplement dans l'empêchement.
00:33La démocratie, c'est de pouvoir offrir un choix, d'ouvrir une perspective à ceux qui doutent encore de la question même de leur vote.
00:44Et pourtant, là, dans cette circonscription, et d'ailleurs au-delà, la victoire a été au rendez-vous,
00:53puisque plus de 43% des électrices et des électeurs, et je les en remercie, ont voté pour me permettre d'être député de la Corrèze.
01:03Applaudissements
01:13Malgré une triangulaire qui n'aurait pas dû être, mais au-delà de ce qu'est simplement ce résultat, il tient beaucoup à la mobilisation.
01:24Et je veux ici les en remercier de tous les partis de la gauche, qui ont compris quel était le sens de cette démarche.
01:31Applaudissements
01:32Ça tient aussi, pour ce second tour, à des femmes et à des hommes qui ne sont pas de gauche,
01:38mais qui ont voulu, par leur vote, faire en sorte que le résultat soit clair, limpide, incontestable.
01:45Mais ici, nous sommes une partie de la France.
01:50Nous avons aujourd'hui un résultat qui nous donne à la fois une satisfaction, mais aussi une responsabilité.
02:00La satisfaction, c'est d'avoir justement permis d'écarter l'extrême droite, et de faire en sorte que, grâce à des désistements, à un barrage,
02:12et aussi à une mobilisation exceptionnelle des Français, avec un taux de participation historique, nous puissions mettre l'extrême droite,
02:22non pas de côté, mais la mettre très minoritaire dans l'Assemblée nationale.
02:27Le second résultat, et je ne voudrais pas qu'il soit occulté, c'est la défaite de la majorité sortante,
02:34qui perdra sans doute des dizaines de sièges, malgré les désistements que la gauche lui a offerts pour permettre justement d'écarter l'extrême droite.
02:47Et puis enfin, il y a la poussée, la force que représente le nouveau Front populaire, la gauche rassemblée,
02:55et qui aujourd'hui aura sans doute le groupe, ou les groupes, les plus importants de l'Assemblée nationale.
03:03Mais ce serait trop simple de s'arrêter là. Je viens de faire une campagne, et beaucoup l'ont accompagnée,
03:10et partout en France, où j'ai vu les difficultés des Françaises et des Français. J'ai vu des pouvoirs d'achat entamés depuis des mois et des mois.
03:20J'ai vu des femmes retraitées qui n'en pouvaient plus. J'ai vu de nombreuses familles qui ne pouvaient plus accéder aux soins.
03:28J'ai vu aussi des personnes qui souffrent de leur vie quotidienne, de conditions de transport, d'habitat, qui sont rendues de plus en plus difficiles.
03:39Si nous oublions ce message, alors nous ne sommes pas au rendez-vous.
03:44Parce que ce serait trop facile simplement d'en se tenir aux chiffres, même s'ils peuvent ici nous donner une satisfaction.
03:52Il y a une responsabilité. Et c'est pourquoi le nouveau Front populaire doit prendre conscience de ce qu'il a à faire aujourd'hui.
04:01Il est le plus fort à l'Assemblée nationale. Il ne dispose pas d'une majorité absolue. Il a, ce que l'on peut dire au moment où je parle, une majorité relative.
04:13Que doit-il faire de plus ? Essayer de chercher des appoints, il n'en trouvera, à mon avis, guère, même si rien n'est impossible.
04:23Ce qu'il a à faire, c'est de remplir son rôle, c'est-à-dire de peser sur les décisions qui devront être prises, et de jouer, de ce point de vue, toute la pression nécessaire.
04:34Qu'est-ce que j'ai entendu, qu'est-ce que j'ai défendu au cours de ces derniers jours ?
04:41Le fait qu'il devait y avoir un blocage des prix, et notamment le prix du gaz qui a augmenté de 11% il y a encore quelques heures.
04:49Qu'il devait y avoir une indexation des salaires sur les prix, qu'il devait y avoir une augmentation du SMIC, qu'il devait y avoir une réforme de la régulation des soins,
04:59qu'il devait y avoir une remise en cause de la réforme des retraites, c'est de tout cela qu'il faut aujourd'hui faire que l'Assemblée s'empare.
05:07Applaudissements.
05:15Il reviendra sans doute, et c'est le rôle des institutions au Président de la République, de prendre des initiatives.
05:23Mais c'est l'Assemblée nationale, telle qu'elle sera composée, qui décidera en dernier ressort.
05:30Nous sommes dans une évolution que nos institutions permettent, c'est-à-dire dans une démocratie parlementaire.
05:37Il faudra aller jusqu'au bout de cette démocratie parlementaire.
05:41Applaudissements.
05:45Et la démocratie parlementaire, ça veut dire de rechercher, chaque fois qu'il est possible, des majorités pour faire voter des textes.
05:52Et il y a de nombreux textes qui attendent, et je viens d'en citer quelques-uns.
05:58Je sais aussi que pour beaucoup qui attendaient notamment que la loi sur la fin de vie puisse être adoptée, il n'y a pas de temps à perdre, ça peut être possible dès les prochains jours.
06:08Et puis il y aura des décisions fiscales à prendre, puisque le budget sera forcément présenté par un gouvernement ou par un autre.
06:15Et nous savons ce que nous voulons mettre dans ce budget.
06:18Le rétablissement de l'impôt sur la fortune, les revenus du capital taxés comme les revenus du travail.
06:24Applaudissements.
06:25Un impôt sur les profits des grandes entreprises.
06:29Voilà ce que l'on attend du nouveau Front populaire et de la gauche.
06:35La vie socialiste, ça n'a échappé à personne. Je l'ai été tout le temps de ma vie.
06:40Applaudissements.
06:41La gauche s'est rééquilibrée, tant mieux.
06:44Parce que la gauche, elle ne peut être porteuse d'espoir que quand elle est précisément unie et équilibrée dans sa diversité.
06:52Eh bien c'est de tout cela, nous sommes maintenant aujourd'hui comptables.
06:55Et nous devons considérer qu'il y a trois mots qui doivent nous inspirer.
07:00Le premier, c'est le travail au service des Français.
07:03Nous n'avons pas de temps à perdre. Combien durera cette assemblée ? Je n'en sais rien.
07:07Un an, deux ans et demi jusqu'à la présidentielle.
07:10Nul ne peut aujourd'hui fixer le terme.
07:14Donc travailler, travailler pour être utile aux Françaises et aux Français.
07:18Deuxièmement, l'apaisement. L'apaisement, il est souhaité, il est souhaité par beaucoup.
07:23Ça a été violent, cette campagne électorale.
07:25Et ici, certains militants s'en souviennent.
07:28Ça a été dur, ça a été âpre.
07:30Et donc nous devons absolument, nous, la gauche, porter l'apaisement.
07:35Et enfin, nous devons être les artisans, les ardents défenseurs de la démocratie dans la justice sociale.
07:42Et de ce point de vue, plus que jamais, la gauche, elle doit être au service de la République.
07:49Merci.

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