Jimmy Chérizier.

  • il y a 2 mois

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00:00Faites-le moi.
00:14Je vous le dis, j'aime ça.
00:17J'aime ça.
00:19Pour faire haïti tous nos paradis pour tous honnêtes.
00:24On vient de Haïti avec tout ce qu'on a fait, pour tous honnêtes.
00:31Pour Brut, j'ai pu rencontrer Jimmy Chérisier, alias Barbecue,
00:35un des principaux chefs de gang qui contrôle aujourd'hui une partie de Port-au-Prince, la capitale d'Haïti.
00:39C'est aussi un ancien policier qui avait des liens avec Jovenel Moïse,
00:42le président haïtien assassiné en 2021.
00:45Jimmy Chérisier a réussi à créer une coalition de groupes armés qu'il a appelée Vivre Ensemble,
00:49mais qui sème en réalité le chaos dans la capitale.
00:51C'est pour m'expliquer ça.
00:53Mais il m'a parlé de ce qu'il y a là-bas.
00:55Deuxième bagaille, on m'a expliqué qu'il était un petit casse-rêtis
00:58pour me parler de ce qu'il avait à voir avec les gens médias français.
01:04C'est grave.
01:05Même s'il n'est pas le seul homme recherché par les autorités haïtiennes,
01:08il est aujourd'hui le visage le plus médiatique de ce qui se passe sur place
01:11parce qu'on le voit dans beaucoup de vidéos sur les réseaux sociaux
01:13et qu'il accepte parfois des interviews avec des médias étrangers.
01:16Mais je ne vous cache pas que ça n'a pas été facile de le convaincre.
01:18Vous avez dit que vous avez hésité à faire cette interview
01:21parce que je travaille pour un média français.
01:22Est-ce que vous pouvez m'expliquer pourquoi ?
01:26La raison pour laquelle j'ai hésité à me parler avec vous,
01:31avec mon média français, c'est que, suite à mon reportage,
01:36et volontairement j'ai toujours accepté de faire ça avec les médias français,
01:39ils m'ont dit des choses qui étaient vraiment drôles.
01:43L'étiquette GAN, ils n'ont pas utilisé les deux moyens pour me déranger.
01:47Et si c'est parce qu'ils m'ont demandé de l'eau potable,
01:49si c'est parce qu'ils m'ont demandé l'école première gratuite,
01:54si c'est parce qu'ils m'ont demandé,
01:56ils n'ont plus les bonnes conditions de vie pour préparer ici,
01:58parce qu'ils m'ont demandé la sécurité,
01:59si c'est parce qu'ils m'ont demandé de traiter mon chef GAN,
02:01et comme les gens qui mettent K.O.,
02:03le journal français au traitement,
02:05écrivent qu'il y a des gens qui mettent tout K.O.
02:08qui viennent dans le pays.
02:10Donc, si c'est parce qu'ils m'ont demandé ce qu'ils faisaient,
02:14et qu'on s'arrête au traitement,
02:15eh bien OK, je suis prêt pour mourir chef GAN,
02:18je suis prêt pour mourir chef Banzi.
02:20J'ai croisé beaucoup d'haïtiens qui avaient du mal
02:22avec ma présence en tant que média français,
02:24des déplacéens, qui disaient qu'ils en avaient marre des médias,
02:27qu'ils en avaient marre des associations, des politiques,
02:29et donc ils ne voulaient pas que je filme leur situation.
02:32Est-ce que vous pouvez l'expliquer,
02:33pourquoi il y a cette colère ici à Haïti ?
02:36Haïti, c'est une ancienne colonie française.
02:43Nous subissons l'injustice de la part de la France.
02:46Et après, indépendamment de nous,
02:50indépendamment de nous, nous subissons l'injustice.
02:55Aujourd'hui, on est à l'ère du verso, l'ère de la vérité.
02:59Côté Haïtiens, nous, en soi,
03:01et c'est ça qui se passe en Afrique, là,
03:03nous, en soi,
03:05nous commençons à prendre conscience de l'État, de l'humanité.
03:09Aujourd'hui, nous commençons à comprendre
03:13qu'il n'y a pas de vérité,
03:15qu'il n'y a pas de vérité dans notre histoire.
03:18Le peuple est fatigué, il n'a pas de goût,
03:20il n'a pas de misère, il n'a pas envie de vivre.
03:23Moi-même, je suis fatigué.
03:25J'ai l'honneur d'être entre deux pays,
03:28un pays qui est indépendant depuis 1804.
03:30Nous-mêmes, nous sommes en colère, nous sommes en haine
03:32envers le monde blanc qui mène le pays à côté de lui.
03:35Nous ne sommes pas en colère pour les pauvres.
03:38Nous sommes en colère, nous sommes en haine,
03:40en haine du peuple, nous sommes fatigués.
03:42Je veux dire que j'ai une femme, j'ai un garçon
03:44qui a besoin de lever pour aller au travail.
03:46Je veux dire que j'ai une femme, j'ai un garçon
03:48qui a besoin de manger pour aller manger.
03:50Je veux dire que j'ai une femme, j'ai un garçon
03:52qui a besoin de vivre dans la commune.
03:54Je pense que j'ai commencé à me caler.
03:57J'ai eu un réveil brutal qui a été fait
03:59de la part du peuple noyau,
04:01non seulement en Haïti, mais dans le monde.
04:03Et le réveil, nous sommes aussi agressifs
04:05contre nous-mêmes.
04:07Et c'est ça qui est passé.
04:09Pour les gens qui vont regarder cette vidéo,
04:11c'est forcément la situation à Haïti.
04:13Pourquoi est-ce que vous, avec les gants,
04:15vous avez déclenché ce déchaînement de violence
04:17dans la capitale?
04:19Et nous n'avons pas...
04:21nous n'avons pas mis de violence dans la capitale.
04:23Je veux dire, le monde entier,
04:25et Jimmy Chérizé Barbecue,
04:27il n'y a pas eu n'importe un jeune leader
04:29dans la communauté
04:31qui a appelé les bandits,
04:33qui a appelé les chefs de guerre.
04:35Il n'y a pas eu, avec nos amis,
04:37qui ont dit que c'était eux qui avaient mis de la haine
04:39contre nous-mêmes.
04:41Mais qu'est-ce qu'il y a pour l'enseignement pour cela?
04:43Qu'est-ce qu'il y a pour acheter
04:45le matériel pour cela?
04:47Qu'est-ce qu'il y a
04:49pour faire l'hôpital dans le pays?
04:51Qu'est-ce qu'il y a pour faire la route?
04:53Qu'est-ce qu'il y a
04:55pour faire l'école première gratuite?
04:57Je veux dire,
04:59il y a six groupes,
05:01et il n'y a pas plus que 5%
05:03qui sont oligarques.
05:05Qui mettent leur tête
05:07qui mettent leur tête
05:09avec des politiciens traditionnels,
05:11des politiciens qu'on peut voler.
05:13C'est ces six groupes qui viennent
05:15les États-Unis, le Canada,
05:17la France d'ailleurs.
05:19C'est trois principales pays
05:21qui sont responsables de tout ce qu'on a privé en Haïti.
05:23Nous-mêmes, dans le quartier défavorisé
05:25que nous vivons là,
05:27nous dépouvons de tout ça.
05:29Nous n'avons pas de services de base.
05:31Nous n'avons pas de globes pour nous.
05:33Nous n'avons pas de cailles pour nous aider.
05:35Nous n'avons pas d'hôpital pour nous aller.
05:37Maintenant, ils utilisent seulement
05:39les obéges nous, les élections,
05:41pour nous aller voter.
05:43Les obéges déstabilisent au gouvernement.
05:45Ils bannent nos armes.
05:47Ils utilisent le quartier populaire.
05:49Aujourd'hui, c'est ces armes-là
05:51qui virent contre nous.
05:53J'ai l'impression, quand je vous entends parler,
05:55que vous considérez que vous n'avez aucune responsabilité
05:57dans la violence qu'il y a pu y avoir dans la capitale.
05:59Nous-mêmes,
06:01nous ne sommes pas des saints.
06:03Nous ne sommes pas des innocents.
06:07Mais c'est la violence
06:09qui engendre la violence.
06:11C'est la mauvaise gouvernance
06:13qui est à nos côtés aujourd'hui.
06:15Je n'ai jamais dit que je n'avais pas de responsabilité
06:17dans la capitale.
06:19Je l'ai dit.
06:21Ce n'est pas l'État.
06:23Ce n'est pas l'État qui prend la responsabilité.
06:25Ce n'est pas l'État qui s'occupe
06:27du peuple.
06:29Ce n'est pas les bourgeois et les haïtiens
06:31qui ont préconisé le travail pour leur pays.
06:33Ce n'est pas les bourgeois et les haïtiens
06:35qui ont préconisé une école professionnelle
06:37pour les jeunes.
06:39Ce n'est pas les bourgeois et les bourgeoisies
06:41qui ont préconisé une école d'étudiant pour les enfants.
06:43Ce n'est pas celle des bourgeois et des bourgeois haïtiens
06:45qui ont désigné l'agriculture.
06:47Elles ont investi
06:49dans leur pays.
06:51Ce n'est pas elle qui a investi
06:53en tourisme
06:55pour faire de l'ouvre-forêt,
06:57Allah.
06:59Aujourd'hui, on va avoir toutes les groupes armés et toutes les violences qui viennent dans le pays.
07:06Est-ce que cette violence n'était pas évitable ? Est-ce que par exemple vous n'auriez pas pu vous présenter à des élections ?
07:11C'est un système qui est bien ordé.
07:14Ils ont construit le pays eux-mêmes.
07:17Et pour ça, à travers la violence, c'est que pour l'État, c'est un devoir qu'on doit prendre.
07:21Je vais vous donner un exemple.
07:24Nous ne devons pas manifester pour avoir de l'eau potable, pour avoir de la nourriture, pour avoir de l'école première gratuite.
07:31L'État n'a pas à nous occuper.
07:33Au contraire, vous utilisez la police pour faire répression sur les gens que vous manifestez pacifiquement.
07:41Les gens que vous sociale-manifestez, ce sont des balles, des balles réelles.
07:45Les gens que vous sociale-manifestez, vous cassez la tête, vous les battez, vous les bastonnez.
07:50Je veux dire, Dieu blesse nous-mêmes.
07:52J'ai un garçon, j'ai une femme qui est négative populaire.
07:55Et nous, que vous, à peu près, je veux dire.
07:57Vous, on vous accuse personnellement d'avoir participé à un massacre, celui de Salim,
08:01qui est une répression de la police sur des manifestants.
08:04Eh, eh, eh, ça n'est pas de la même vérité.
08:06Ce n'est pas de la même question.
08:08Au-delà de la situation actuelle en Haïti,
08:10Jimmy Chérizier avait été viré des forces de l'ordre en 2018
08:13parce qu'il est accusé d'avoir participé à l'époque à une répression d'une manifestation populaire
08:17contre le gouvernement de Jovenel Moïse,
08:19qui s'est fini en bain de sang et en massacre dans le quartier de La Saline à Port-au-Prince.
08:23C'est un des événements les plus sombres de l'histoire récente du pays.
08:26Et malgré les nombreux témoignages de victimes,
08:28Barbecue a toujours nié à être sur place.
08:30Vous allez le voir tenter de se justifier devant ma caméra.
08:33Mais pour bien comprendre cette discussion, je vous recommande fortement avant
08:36d'aller voir les deux premières vidéos de ma série sur la situation en Haïti,
08:39notamment tous les témoignages des victimes de gangs.
08:42Vous n'aimez pas qu'on parle de ça ?
08:44Non, bien sûr, on a parlé des trucs de bagailles.
08:47On n'a qu'à parler d'eux.
09:01Donc vous niez ces accusations ?
09:15On n'a qu'à aller chier, manger, dormir.
09:28Est-ce que vous, vous étiez sur place au moment où ça s'est déroulé ?
09:33Parce qu'il y a des témoins oculaires dans les rapports.
09:44Et à l'époque, quand on m'a appelé pour aller à la saline,
09:46je n'avais pas d'accès parce que l'autre groupe m'avait quitté.
09:49Et ils m'ont amené dans l'autre groupe.
09:59Du coup, si vous êtes innocent, est-ce que par exemple dans le futur,
10:02s'il y a plus de stabilité dans le pays, vous serez prêt à répondre
10:05devant un tribunal pour vous défendre ?
10:15Depuis qu'il n'y a pas de justice politicienne,
10:18depuis qu'il n'y a pas de justice oligarque,
10:21je suis prêt à répondre devant n'importe quel tribunal.
10:24Et je m'étais posé un défi pour dire une seule fois
10:27que c'est moi-même qui ai mis en danger la saline.
10:30C'était un organisme indépendant qui venait me faire enquêter sur la saline
10:33pour savoir si c'était moi-même qui avais mis en danger la saline.
10:36Et que j'étais dans le massacre de la saline.
10:38Il n'y a pas de problème de massacre de la saline.
10:40Il n'y a pas de problème.
10:43Je reviens un petit peu sur la situation actuelle.
10:46Comment vous, vous avez réussi à rallier tous les gangs sous votre bannière ?
11:13Les batailles, c'est facile.
11:16Comme si c'était pour nous.
11:19Mais grâce à l'exercice que nous avons,
11:22grâce à notre leadership,
11:25j'ai réussi et j'ai accompli le compromis que j'avais fait.
11:28Et c'est entraînant pour chaque monsieur.
11:31Parce que ce n'est pas qu'il y a des tempéraments différents.
11:34On est obligé, parfois, et même si j'ai raison,
11:37je vais peut-être me passer pour toi.
11:40J'essaie de voir, de parler avec eux.
11:43J'essaie de comprendre ce qu'ils subissent.
11:46D'ailleurs, plus qu'ils subissent, ils subissent la même discrimination que moi.
11:49J'ai subi la même discrimination avec eux.
11:52Sauf qu'à l'époque, j'étais dans la police.
11:55J'ai servi le système.
11:58J'étais toujours de l'autre côté.
12:01Je pensais qu'au début, ce n'était pas facile.
12:04Mais avec le temps, nous avons tellement parlé.
12:07C'est clair que la vision, c'est ce que j'ai voulu pour moi.
12:10C'est la meilleure condition de ma vie.
12:13Tout le monde m'a accepté parce que la vision,
12:16ce n'est pas l'argent, ce n'est pas une belle machine.
12:19C'est la vision.
12:22C'est plus global pour tout le monde.
12:25Même Jean-Thomas Sankara l'a dit.
12:28C'est plus global pour tout le monde parce qu'il n'y a pas d'autres groupes.
12:31Aujourd'hui, j'ai suivi Wout,
12:34c'est un grand leader, Thomas Sankara.
12:37J'ai suivi Wout, c'est un grand leader,
12:40papa national, Jean-Jacques Dessalines.
12:43Nous voulons qu'Haïti soit un paradis pour tout le monde.
12:46Sinon, nous n'avons pas les mêmes groupes.
12:49Nous devons faire l'enfer pour tout le monde.
12:52Si vous cherchez la stabilité, notamment dans la capitale,
12:55pourquoi avoir attaqué les prisons et libéré des milliers de gens
12:58qui ont été condamnés pour des crimes ?
13:04Pourquoi avoir attaqué les prisons et libéré des milliers de gens
13:07qui ont été condamnés pour des crimes ?
13:15Au début du mois de mars, après avoir attaqué plusieurs commissariats,
13:18des gangs ont pris d'assaut les deux prisons principales d'Haïti
13:21et ont libéré la majorité des prisonniers.
13:24C'est dans la foulée de ces attaques que le premier ministre d'Haïti,
13:27Ariel Henry, a démissionné et que la plupart des ambassades
13:30ont conseillé à leurs ressortissants de quitter le pays.
13:35Il y avait beaucoup de criminels.
13:38Est-ce que vous ne pensez pas que ça risque de créer beaucoup plus d'instabilité
13:41que même vous aurez du mal à rétablir ?
14:04Est-ce qu'on est en Haïti pour mettre tout le monde en prison
14:07parce qu'ils veulent un régime banal ?
14:10Ils font 7 ans de prison.
14:13Tandis qu'il y en a qui veulent 20 ou 30 millions de dollars en liberté.
14:16Est-ce qu'on est pour couler pauvre
14:19parce qu'il n'y a pas arrêt en Haïti ?
14:22Tandis que même parce qu'ils sont noirs, il n'y a pas besoin d'arrêter.
14:25Est-ce qu'on est tous ces journalistes ?
14:28Si la police nous joue dans la rue, elle peut vite tuer un monsieur
14:31parce qu'il est noir, parce qu'il a une drogue.
14:34La protéger parce qu'ils sont blancs.
14:37La majorité des gens qui sont en prison sont innocents.
14:40Je dis à nous de prendre une décision nous-mêmes.
14:43Peut-être que ce n'est pas facile, mais nous sommes obligés de le faire
14:46parce que l'État sait que c'est nous qui sommes dans le quartier populaire
14:49qui nous avons peuplés en prison.
14:52C'est nous qui sommes dans le quartier populaire parce qu'il n'y a pas d'avocat,
14:55parce qu'il n'y a pas de juge, parce qu'il n'y a pas de courant
14:59Parfois, on commette un acte, pour un acte qu'on met en prison,
15:02la loi dit qu'on ne peut pas faire un acte.
15:05L'État a supposé faire trois mois en prison. L'État a supposé faire six mois en prison.
15:08Il a fait dix ans en prison. Est-ce qu'on est tous ces journalistes ?
15:11Je dis à nous d'être obligés de prendre une décision.
15:14Une décision qui n'est pas facile pour nous de prendre, mais quand même,
15:17nous sommes obligés de la prendre.
15:20Je pense qu'à l'avenir, les gens vont faire ce qu'il faut.
15:23Nous-mêmes, nous allons participer, non seulement dans la reconstitution de la prison,
15:27mais tout le monde qui méritait être en prison,
15:30va retourner en prison.
15:33Mais ce n'est pas les innocents qui vont être en prison.
15:36Vous avez dit que vous étiez prêt à vous allier avec le diable
15:39pour aller au bout de vos ambitions dans un pays croyant comme Haïti.
15:42Est-ce que ce n'est pas une phrase qui va faire peur aux Haïtiens ?
15:48C'est fort comme phrase de dire que je suis prêt à m'allier avec le diable.
15:52Il y a ce qu'on appelle le pavé mosaïque.
15:55Le noir et le blanc.
15:58Le bien et le mal.
16:01Je n'aime pas les gens qui sont 100% méchants.
16:04Peut-être que M. Kigizame a fait un paquet de choses qui sont mauvaises dans la société.
16:07Peut-être que M. Kigizame a fait un paquet de choses
16:10que la société a reproché.
16:13Mais je ne suis pas aussi démon que les gens qui font croire.
16:16Je n'aime pas les gens qui ont plus de crédit que les politiciens.
16:20Je pense que même s'ils ont tiré les politiciens,
16:23je pense qu'il n'y aura pas de problème
16:26si les groupes ont accédé au pouvoir.
16:29Je pense qu'ils doivent faire des meilleurs dirigeants
16:32que ceux qui sont là.
16:35Je vous le répète, je m'occupe.
16:38Pour créer ce système, un système où il y a 95% de richesses payantes,
16:41c'est pour m'allier avec le diable.
16:44C'est pour dormir avec le diable. C'est pour manger avec le diable.
16:47Jusqu'à ce qu'il y ait un bout de système.
17:05Dès qu'il fait nuit, on ne peut pas aller.
17:08Dès qu'il fait nuit.
17:18Qui est-ce qui est responsable pour qu'on laisse les gens se déplacer ?
17:21Qu'est-ce qui est responsable pour qu'on laisse les gens en sécurité ?
17:24La sécurité du peuple, c'est contre qui ?
17:27C'est contre l'État.
17:30Si l'État ne répond pas à cette responsabilité,
17:33on ne peut pas porter plainte contre l'État.
17:36Est-ce que l'État aujourd'hui a les moyens de répondre à cette violence ?
17:39J'ai pu discuter avec des policiers, ils n'ont pas assez d'équipement.
17:42Vous êtes mieux équipés qu'eux.
17:45Si vous n'avez pas assez d'équipement, vous avez assez de munitions
17:48pour tirer avec les groupes armés.
17:51Les groupes armés vont essayer d'attaquer les policiers.
17:54Ils n'ont pas assez d'équipement.
17:57Ça, c'est le prétexte.
18:00Tout ça pour dire que vous êtes très bien équipé.
18:03Comment vous récupérez ces armes ?
18:06Ce sont des fusils d'assaut qui coûtent cher.
18:09Chaque groupe armé a un mal fonctionnement.
18:13Chaque groupe armé a un mal fonctionnement.
18:16Jimmy Cherissé BBQ a un mal fonctionnement
18:19qui permet d'acheter ces armes.
18:22Maintenant, si vous vous demandez
18:25qui les a financées, non, vous n'allez pas répondre à ça.
18:28Pour raison stratégique, vous n'allez pas répondre à ça.
18:31Mais vous avez un mal fonctionnement.
18:34Faites un exemple.
18:37Vous avez un mal fonctionnement.
18:53Je vais voyager.
18:57Je vais voyager.
19:01Je vais aller à l'international.
19:04Elle vient d'où cette arme ?
19:07Elle est sortie.
19:10Comment elle est sortie ?
19:13Tout le monde sait que le groupe armé a des armes.
19:16Mais personne ne sait que l'on a 20 armes.
19:19José Haïa a demandé
19:22d'arrêter les gens qui ont des armes.
19:25Mais ils n'ont pas répondu.
19:28Ils ont dit que c'est pour arrêter les gens qui ont un arme ou 20.
19:31Parce que la majorité des gens qui ont un passeport français,
19:33la majorité des gens qui ont un passeport canadien,
19:35la majorité des gens qui ont un passeport américain,
19:37la majorité des gens qui ont un passeport éolien,
19:41et la majorité des politiciens qui ont un passeport américain,
19:46un passeport canadien, un passeport français et tout,
19:49maintenant, il y a seulement nous-mêmes qui sommes en classe défavorisée.
19:52Et pour être sage, je vous le dis, j'aime ça.
19:56J'aime ça.
19:58Je veux que tous nos paradis soient faits pour que tout le monde soit honnête.
20:01Ou bien que tous nos lains soient faits pour que tout le monde soit honnête.
20:11Qu'est-ce qu'il y a ?
20:13Qu'est-ce qu'il y a ?
20:15Il y a très peu de gens armés, en fait, dans les rues de votre quartier ?
20:18Non.
20:19Ils sont là ?
20:20Ils se cachent ?
20:21Non.
20:23Pourquoi il est coupé ?
20:25Je pense qu'il faut que je mette des piles sur les yeux pour que les gens ne me voient pas.
20:30Je ne veux pas que les gens ne me voient mal.
20:33Baga !
20:35Baga, hein ?
20:37Baga !
20:40Menti !
20:45Regarde-moi.
20:46Regarde-moi, je suis en défavorisation.
20:50Moi aussi, je suis en défavorisation.
20:53Aujourd'hui, on est en défavorisation.
20:56Moi et moi, on est en défavorisation.
20:57On est en défavorisation.
20:59Vive le Brésil !
21:01Et le peuple !
21:03Régime au peuple !
21:05On est en défavorisation.
21:07Vive le Brésil !
21:09Je ne veux pas que les gens me voient mal.
21:12Je ne veux pas que les gens me voient mal.
21:22Pas avec ce système-là.
21:25Tout le monde est dans le même système.
21:27On ne peut rien faire avec ça.
21:29C'est ce système-là que vous avez changé.
21:31Pour nous changer ce système-là, c'est avec nous qu'il faut le changer.
21:34C'est ce qui fait que nous sommes violents.
21:36C'est ça, le système qui s'assoie avec nous, c'est le système violent.
21:40C'est le système raciste.
21:43Il n'y a plus d'argent pour payer nos crédits.
21:47Il n'y a plus de privilèges.
21:49Juste parce qu'on est blanc.
21:51Même si on est en défavorisation, on n'a pas d'avantage.
21:54Je suis un jeune homme.
21:58C'est une couleur pour moi.
22:00C'est un handicap pour moi.
22:06En fait, vous ne cachez pas tant que ça, on pourrait avoir l'impression que vous êtes
22:11une cible et que vous auriez besoin de vous cacher, mais en fait vous ne cachez pas, vous
22:16êtes dans votre quartier, dans votre maison.
22:18Qui est-il qui va me cacher ?
22:23Vous parlez de sécurité, est-ce que vous ne pensez pas qu'il faudra aussi désarmer
22:27les gangs une fois qu'il y aura une response au pouvoir ? Ces armes en fait, c'est aussi
22:32un problème pour la sécurité ?
22:34Les armes, c'est pour continuer à chercher notre bien-être.
22:37Là, nous nous sentons en confiance.
22:39Là où l'État est fort, là où il y a un système public, là où il y a du travail,
22:42là où il y a de la sécurité, c'est là que nous devons nous remettre les armes.
22:53Depuis que je suis rentré d'Haïti, la situation n'a pas évolué dans la capitale.
22:57Depuis mi-avril 2024, un conseil présidentiel de transition a été créé avec les principales
23:02forces politiques du pays et le secteur privé.
23:04Ils ont pour objectif de rétablir l'ordre dans le pays et d'organiser des élections
23:08présidentielles qui devraient avoir lieu début 2026.
23:11Mais en réalité, c'est très difficile de savoir pour le moment si ce conseil présidentiel
23:15arrivera à aller au bout de ses ambitions au vu de la situation sécuritaire actuelle.
23:19Malgré l'arrivée de nouveaux équipements, la police manque toujours de moyens humains
23:23et matériels pour faire face efficacement aux groupes armés.
23:26Et surtout, vous l'avez entendu dans cette interview, Jimmy Chérisier a été très clair,
23:31les gangs ne sont pas prêts de déposer les armes.
23:33Voilà, c'est la fin de cette série de reportages sur le terrain à Port-au-Prince.
23:36Si la situation évolue, j'y retournerai peut-être pour continuer à vous raconter
23:40ce qui se passe là-bas.
23:41Merci d'avoir suivi ces vidéos.
23:42N'oubliez pas de vous abonner à la chaîne YouTube de Brut.
23:44A très vite.