LEGISLATIVES 2024
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00:00C'est le dernier de nos débats de l'entre-deux-tours des législatives ce matin.
00:07Nicolas Crosel, gros plan sur la dixième circonscription de Loire-Atlantique avec trois candidats.
00:13C'est effectivement la députée sortante, membre du groupe Renaissance à l'Assemblée qui est avec nous, Sophie Errante.
00:20Bonjour. Vous êtes arrivée en tête dimanche dernier avec 30,5% des voix.
00:25Face à vous, deux challengers, on va dire ça comme ça.
00:28Maxime Viancin, candidat du Front populaire, arrivé deuxième. Bonjour.
00:32Bonjour.
00:33Vous avez recueilli 27,8% des suffrages.
00:36Et juste derrière, en troisième position, Stéphanie Cottrel, candidate pour le Rassemblement national avec 26% des suffrages.
00:43Vous vous tenez tous les quatre dans un écart de 4 000 voix.
00:46Bonjour Madame Cottrel.
00:47Bonjour.
00:48On est donc très serré sur cette circonscription qui a beaucoup voté.
00:5274% de participation, 26% d'abstention seulement.
00:58Ma première question, elle est donc pour vous, Monsieur Viancin, directement.
01:01Vous vous en doutez si vous êtes arrivée deuxième.
01:06La possibilité de victoire du RN n'est pas écartée et vous avez malgré tout choisi de vous maintenir.
01:13Pourquoi ?
01:14Alors déjà, pour commencer, la consigne nationale passée par les organisations du nouveau Front populaire était très claire.
01:21En cas de deuxième tour où nous arrivions troisième, derrière le RN, nous nous retirerions.
01:29Et d'après mes chiffres, les cas où ça s'est présenté, nous nous sommes retirés dans 100% de ces cas.
01:36Cette consigne ne s'appliquait pas en cas de deuxième tour où nous arrivions premier, évidemment, ou second.
01:42C'est donc en conscience que nous avons décidé de continuer cette campagne pour une raison qui est simple.
01:48C'est que nous sommes, nous, le nouveau Front populaire, la troisième voie entre l'extrême droite et la Macronie.
01:55Nous proposons aux électeurs de sortir par le haut de cette période.
01:59Nous proposons aux électeurs et aux électrices d'essayer cette troisième voie, celle du progrès social et de la justice.
02:07Les grandes lignes de vos programmes respectifs, même si tout est un peu chamboulé depuis le premier tour,
02:13malgré tout, il y a eu beaucoup de désistement.
02:16Et en vous maintenant, est-ce que vous prenez le risque de faire gagner Mme Cottrell ?
02:20Je ne pense pas qu'il y ait un quelconque risque.
02:25Je pense que c'est une élection que nous devons aller au combat.
02:28Nous, nous allons faire campagne sur le terrain.
02:31Nous allons faire railler pied à pied dans les endroits où Mme Cottrell est arrivée en tête.
02:36Puisque ce qui alimente le vote du Rassemblement national, au-delà de certaines considérations,
02:42c'est avant tout le sentiment d'abandon.
02:44Et vous, Sophie Hérante, comment vous avez accueilli ce maintien ? Bonne ou mauvaise chose ?
02:49Ce n'est pas à moi de le juger.
02:51Moi, aujourd'hui, je sais qu'il y a un risque que l'extrême droite remporte cette circonscription, ce qui serait dramatique.
02:59Moi, ce que je dis et ce que je peux porter aujourd'hui, c'est tous les soutiens qui se sont portés depuis dimanche,
03:07depuis ma victoire au premier tour, le fait que j'ai été choisie au premier tour.
03:13Et les soutiens vont du Parti Socialiste jusqu'au Républicain.
03:18Le sénateur Philippe Grovalet notamment, le maire de Saint-Nazaire.
03:21Oui, mais M. Christophe Clergeau aussi, et effectivement jusqu'à Laurent Dejoie.
03:25Vos anciens amis du PS en somme ?
03:28Mme Cottrell, de votre côté, quand vous voyez cette configuration, cette triangulaire,
03:33est-ce que vous pensez qu'elle peut faire un peu vos affaires, finalement ?
03:36Vous êtes troisième, et je veux le dire, il y a 2000 voix d'écart avec M. Viancin, 2000 encore au-dessus pour rejoindre Mme Hérante.
03:42On voit donc que c'est très serré. Ça fait vos affaires, cette histoire ?
03:45Écoutez, déjà pour commencer, j'ai juste une question à poser plus exactement.
03:50On est dans une période d'élection, on est en train de parler d'une élection donc avec un programme.
03:55Les Français attendent que l'on parle d'un programme.
03:58Et aujourd'hui, on est en train de parler des risques que cette élection pourrait avoir si le RN arriverait premier.
04:04Je suis assez stupéfaite, j'ai fait beaucoup d'élections,
04:07et je ne comprends pas aujourd'hui que le principal sujet depuis le premier tour, ce soit uniquement ça.
04:13Peut-être parce que le programme du RN fait peur à une moitié de la France ?
04:17Alors écoutez, j'ai envie de dire aujourd'hui, on ne peut pas remettre en question les personnes qui ont voté pour nous.
04:22Enfin, c'est plus d'une moitié des Français à qui ça fait peur.
04:25Et chez nous, en tout cas, c'est que 26% des électeurs qui se sont portés sur vous,
04:30sur une élection qui est quand même aujourd'hui sur un projet.
04:34Et vous parlerez de votre projet.
04:36Moi, ce qui m'inquiète, c'est que c'est civilisationnel.
04:39Là, on remet, c'est un chamboulement mais particulièrement dramatique.
04:44C'est la France des années 50 quand même.
04:47Votre projet, il remet fondamentalement, mais si, mais si, mais complètement,
04:51y compris par rapport aux femmes, y compris par rapport à la pluralité de la pensée,
04:56mais sur le service public, y compris économiquement, mais sur la fermeture des frontières.
05:00Je vous invite, madame Sophie Hérante, à reprendre votre programme.
05:02Vous ne l'avez absolument pas parcouru comme il l'aurait fallu.
05:04Mais si, mais j'ai siégé avec vous pendant deux ans, donc je vous connais très très bien.
05:08Vous avez siégé, alors éclairez les auditeurs.
05:10Siégé.
05:11Pendant deux ans ?
05:12Pendant l'Assemblée Nationale, ce dernier mandat.
05:15Non, pendant deux ans, à l'Assemblée Nationale, à la Commission des Finances,
05:19avec M. Tanguay en face de moi.
05:21Ce matin, il y a plus de 200 élus locaux qui signent une tribune par l'ONG Oxfam
05:25qui disent que, madame Cottrell, il faut faire barrage au Rassemblement National
05:29qui menacerait le travail de fonds mené dans les communes et les départements.
05:32Cette crainte de vous voir arriver au pouvoir, elle est partagée largement.
05:36C'est à vous de convaincre qu'il se trompe peut-être, si vous estimez que c'est le cas.
05:40Mais, après on l'entendra M. Viance.
05:42Mais aujourd'hui, j'ai envie de dire aujourd'hui, est-ce que les concitoyens sont respectés dans leur choix ?
05:46Aujourd'hui, notre programme, en tout cas, répond aux besoins et à l'urgence des Français et de la France.
05:52Des Français, aujourd'hui, se sont reconnus dans notre programme.
05:55Pourquoi en avoir peur ? Pourquoi le stigmatiser ?
05:58Remontez aux années 50, madame Sophie Errante, je suis désolé, on est en 2024.
06:02Il me semble que M. Jordan Bardella, quand il prend la parole et quand il exprime son programme,
06:07il est entendu, il est cohérent et il est là pour relever la France.
06:10Moi, j'en suis intimement convaincue.
06:12Et quand vous avez ces candidats dont on voit fleurir quelques dérapages sur les réseaux sociaux,
06:16des formules parfois, typiquement, même racistes.
06:20On a vu des histoires de race par rapport à Najat Vallaud-Belkacem.
06:24On a vu un candidat dire que c'était pas antisémite les propos de Jean-Marie Le Pen sur les chambres gaz, le détail de l'histoire.
06:31Oui, tout ça, ça ressort.
06:32Vous ne vous dites pas que vous vous trouvez dans un parti politique avec un casting un peu bizarre, baroque ?
06:37Absolument pas, parce que je vais vous répondre, c'est pas une question d'assumer ou pas d'assumer.
06:41J'ai envie de vous dire une chose aujourd'hui.
06:43Au second tour, celui qui a quand même fiché S, il va passer au second tour.
06:49En tout cas, il est un candidat de la France insoumise.
06:51Voilà, exactement.
06:52Et ça, ça ne choque pas.
06:53Le côté antisémite ne choque pas.
06:54On va pointer exactement, je dirais, l'extrême droite à l'époque, comme vous le disiez très justement.
06:59Et je trouve ça vraiment aberrant.
07:01Regardez, on parle depuis quelques minutes et on n'a pas encore abordé chacun nos programmes.
07:06On va y revenir juste après la pause.
07:07Maxime, j'en sens un mot quand même sur ces accusations d'antisémitisme qui vous collent à la peau,
07:10pas à vous personnellement, mais à la France insoumise depuis des semaines et des semaines de campagne.
07:15Elles sont montées de toutes pièces.
07:16Il n'y a absolument aucune ambiguïté de notre part.
07:20Nous sommes un mouvement, une organisation politique fondamentalement antiraciste.
07:26Donc, l'antisémitisme est un racisme parmi les autres.
07:31Et il faut le combattre pied à pied.
07:33Évidemment, nous ne laisserons jamais passer quoi que ce soit.
07:36Vous êtes à l'aise avec tous les candidats qui étaient en liste dans cette élection ?
07:39Il ne vous aura peut-être pas échappé qu'un de nos candidats a été épinglé pour des propos antisémites
07:45qu'il avait pu tenir il y a plusieurs années.
07:48Il a été instantanément désinvesti.
07:51Ce qui n'est pas le cas de tous les candidats du Rassemblement national qui multiplient les dérapages.
07:55Par ailleurs, Mme Cottrel, c'est intéressant ce que vous avez dit,
07:58puisque vous parliez du fait que vous aviez beaucoup d'expérience dans différentes élections.
08:02Je me permets quand même juste de rappeler que vous êtes passée de l'UMP au PS,
08:06puis vous avez été collaboratrice d'une députée En Marche,
08:09puis maintenant vous êtes au Rassemblement national, d'après ce que j'ai compris,
08:12depuis assez récemment, même depuis la dissolution.
08:14Comment est-ce que vous pouvez dire aux électrices et aux électeurs
08:17que vous êtes sincère dans votre démarche,
08:19là où concrètement on voit que les valeurs n'ont pas été dans la continuité ?
08:24Maxime Viancin, je vous propose de laisser Mme Cottrel répondre
08:27juste après une petite pause dans ce débat que vous écoutez sur France Bleu, Loire-Océan.
08:30On est sur la dixième circonscription de Loire-Atlantique, débat sur le vignoble,
08:35avec trois candidats dans ce studio. On se retrouve dans un instant.