Ancrage local
Législatives 2024 - 3ème circonscription d'Indre et Loire
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00:00Moi, si vous voulez, ça fait trois générations qu'on est ici. J'ai grandi à Isers-sur-Creuse, mon grand-père a été maire d'Ivers-Gauche d'Isers-sur-Creuse,
00:06parce que oui, même si je représente l'alliance des droites, comme dans beaucoup de familles, j'ai une grande partie de ma famille qui est de gauche.
00:13Et je suis très, très, très, j'ai été très, très, très,
00:17on va dire, j'ai connu beaucoup de campagnes, ça fait douze ans que je suis en politique, j'ai connu beaucoup de campagnes et
00:22j'ai jamais vu une campagne aussi délétère, vous voyez, parce qu'on m'a accusé de parachutage.
00:27Des équipes de M. Alfandari, ici présents, m'ont accusé de parachutage, et M. Alfandari et ses amis le disent dans leurs réunions publiques,
00:34sachant que M. Alfandari lui-même, moi, ce que je trouve incroyable, c'est que M. Alfandari lui-même ne vit plus sur la circonscription,
00:39il vivait dans un château qu'il a vendu, et aujourd'hui, les gens me disent sur les marchés,
00:43M. Alfandari, il a plus ses enfants ici avec lui, sa famille est partie, il vit à Paris.
00:47Moi, je ne me suis jamais permis de le colporter, mais au bout d'un moment, si on est à la fin de la campagne,
00:51ça suffit, ça fait trois semaines que je suis ici en train de me battre, et on m'attaque toujours sur ce genre de sujet.
00:57Alors, ce n'était pas une attaque, c'était une question, est-ce qu'on peut représenter des habitants en n'habitant pas la circonscription ?
01:02On l'a vu dans d'autres formations politiques, on l'a vu avec Jean-Luc Mélenchon à Marseille, on l'a vu avec d'autres candidats, la question se pose.
01:09Mais c'est une circonscription dans laquelle j'habite aujourd'hui, dans laquelle j'ai grandi, et c'est une circonscription,
01:14effectivement, je n'ai pas pu travailler à Paris en étant ici, c'est évident, on n'a pas tous les moyens d'avoir des résidences secondaires à profusion,
01:21mais évidemment, aujourd'hui, je pense qu'en fait, cette circonscription, ce n'est pas une circonscription au hasard que j'ai choisie dans un état-major parisien
01:31pour pouvoir la gagner, ce n'était pas une circonscription facile, c'est une circonscription historiquement qui a été de droite et de gauche,
01:37c'est une circonscription avec un député qui est très ancré, même s'il ne vit plus ici, et donc, si vous voulez, moi j'ai préféré avoir cet ancrage dans cette circonscription
01:45parce que je la connais, et parce que j'aime les gens qui y vivent, et j'aime ce territoire.
01:49– Alors, voilà pour votre réponse, Jules Robin, la question s'adressait à vous deux, Henri Elfandari et à Jules Robin, je la repose,
01:55est-ce qu'on peut représenter des habitants, des citoyens, sans habiter au milieu d'eux, sans vivre sur le territoire, Henri Elfandari ?
02:00– Je pense que non, et puis après, je vois que M. Robin manipule et calomnie,
02:07– Je ne calomnie pas du tout, M. Elfandari.
02:08– Mes enfants sont scolarisés dans l'un des RPI du Sud Lochoir, comme ils n'ont rien à faire en politique, je les protégerai, je ne dirai pas…
02:17– Mais je comprends, je comprends tout à fait.
02:18– Non, mais M. Elfandari, c'est vos attaques, je vous pose simplement des questions, les gens me disent des choses,
02:24et moi, pour l'instant, j'ai toujours été très correct à votre égard.
02:26– M. Robin, vous avez eu l'occasion de répondre à cette première question, on va laisser Henri Elfandari, on va l'écouter.
02:30– Alors, l'avantage d'habiter sur le territoire, c'est que ça permet de ne pas vivre les ondits,
02:36et donc j'habite sur le territoire, bien entendu le travail de parlementaire est extrêmement lourd,
02:42encore plus quand il a été dans le cadre d'une majorité relative,
02:45puisque ça oblige à un temps de présence supplémentaire,
02:48mais je peux vous dire qu'en deux ans, je pense qu'hormis les quelques vacances scolaires
02:53que j'ai pu passer avec mes enfants, il n'y a pas un jour où je n'étais pas soit à l'Assemblée Nationale,
02:58soit sur le territoire, avec des entreprises, des citoyens, des associations, sur des cérémonies,
03:03et aussi à travailler les projets du territoire, parce qu'il y a deux manières de représenter,
03:08il y a prendre la réalité de terrain et l'inscrire dans les lois pour l'intérêt du pays,
03:13et il y a aussi faire bouger des territoires sur des projets, des projets précis.
03:17J'ai posé cette question à vous deux, les candidats que vous êtes, Jules Robin et Henri Alfondari,
03:21parce que vous, Henri Alfondari, vous avez fait cette campagne avec un axe, l'ancrage,
03:24je suis le candidat de l'ancrage territorial, mais si vous me permettez,
03:28la jeunesse, le manque d'expérience, voire l'amateurisme en politique,
03:31on l'a vu sur bien des élections, ça n'effraie plus les électeurs.
03:34Ce qui compte, et c'était le cas lors de la vague Macron en 2017,
03:37c'est l'étiquette, pour faire un bon score, ça suffit, et on l'a vu en 2024,
03:40l'étiquette suffit, donc à quoi bon faire campagne sur l'ancrage territorial, c'est ça qui compte ?
03:45Je vais vous dire, c'est tout simple, aujourd'hui, vous avez une vague Rassemblement National
03:49qui emporte tout sous son pachas dans le pays, et si je suis aujourd'hui l'un des tout rares
03:54à être premier au premier tour, c'est justement une reconnaissance du travail et de cet ancrage.
03:59Si je ne l'avais pas eu, j'aurais été balayé.
04:01D'ailleurs, c'est une des raisons pour lesquelles j'ai porté un projet de loi,
04:04non pas pour revenir au cumul des mandats entiers, mais pour pouvoir aménager le cumul,
04:09pour pouvoir avoir une fonction exécutive locale, de sorte que ceux qui sont élus
04:13soient confrontés aux réalités de terrain et à l'application de la loi.
04:16Parce que ce que nous reprochent les Français, ce que reprochent les Français à la case politique,
04:19c'est que les lois sont trop nombreuses et relativement inapplicables et assez inefficaces.
04:23Donc, quand on est confronté à l'action publique au plus proche,
04:26on a des bonnes idées pour faire la loi, et surtout, on se rend compte de ce qui marche et ce qui ne marche pas et on corrige.