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Dans son édito du 04/07/2024, Élodie Huchard revient sur la déclaration d'Emmanuel Macron de ne pas faire d'alliance avec La France insoumise pour le second tour des élections législatives. 

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Transcription
00:006h52, la politique hier en Conseil des ministres, le président de la République a été clair, il n'y aura pas de gouvernement élargi aux insoumis.
00:06La consigne est claire, mais le chef de l'État, Élodie Huchard, semble oublier qu'avant de penser à la suite, il faut penser aux résultats des élections de dimanche prochain.
00:16Et son gouvernement, en attendant, se déchire.
00:18Oui, Emmanuel Macron qui semble survoler l'élection, il pense déjà à la suite alors qu'il ne sait pas ce que voudront les Français ce dimanche soir.
00:25En tout cas, il a été plus clair hier sur ses ambitions.
00:28La fameuse majorité plurielle comprendra des communistes, des écologistes, le Parti socialiste, la majorité présidentielle et les Républicains, mais surtout pas la France insoumise.
00:37Alors, c'est une clarification qui est plutôt bienvenue.
00:39Ça peut permettre de récupérer certaines personnalités qui sont rebutées par la France insoumise, mais dans le même temps, ça peut aussi vexer la gauche.
00:46Mais c'est aussi une clarification qui étonne parce que pourquoi ne pas les vouloir dans le gouvernement ?
00:50Sans doute parce qu'ils sont jugés infréquentables et à raison.
00:53Mais dans le même temps, quand finalement, ils peuvent aider à faire élire des candidats macronistes, eh bien là, on se bouche le nez et ils deviennent de précieux alliés.
01:01Mais en tout cas, ce qu'on a vu aussi, c'est que depuis dimanche, la majorité se déchire sur la stratégie à adopter.
01:06Il y a ceux qui disent ni LFI ni RN et ceux qui se disent tout sauf le RN.
01:10Donc, on accepte les voix de la France insoumise.
01:12Et nouveau symbole de cette discorde, hier matin, le Premier ministre explique que puisque LFI et la gauche plus globalement n'auront jamais de majorité absolue, il faut voter pour eux.
01:21Alors que le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, dans une vidéo, il s'exprime.
01:25Il se présente comme, je le cite, un député qui combat tous les extrêmes et surtout pour être sûr d'être bien clair et bien compris.
01:30Son entourage en a rajouté une couche, expliquant qu'il ne voterait jamais ni pour le RN ni pour LFI.
01:36Alors, on voit qu'il y a des opinions divergentes au sein du gouvernement.
01:40Est-ce qu'il faut y voir une signification plus profonde que cela ?
01:43Oui, parce que ce à quoi on assiste, c'est certes des dissensions au sein de la majorité du gouvernement.
01:48C'est la tambouille politicienne, mais pas uniquement.
01:50Alors certes, on peut se désoler du spectacle auquel on assiste, loin de l'enjeu politique, loin du programme, loin de la volonté des Français.
01:56Mais c'est surtout le symbole que le macronisme est complètement mort.
01:59D'abord électoralement, on l'a vu dans les résultats, mais surtout, on rappelle qu'Emmanuel Macron, quand il est arrivé en 2017,
02:05quand il a fait campagne les mois précédents, il a prôné le dépassement politique, ce fameux « et en même temps ».
02:10C'est-à-dire qu'on peut être « et de droite » ou « de gauche » ou « ni de droite, ni de gauche », ça dépend comment on voit les choses.
02:15Mais dans les faits, on voit bien que même si pendant un temps, ces ministres ont notamment gommé leur histoire personnelle,
02:19finalement, il existe toujours le désaccord entre Gérald Darmanin et Gabriel Attal.
02:23Et très simple, on a d'un côté un ministre de l'Intérieur qui vient de la droite, qui a adhéré à un parti qui s'est fondé aussi pour lutter contre le Rassemblement national,
02:30mais en homme de droite, en vrai, jamais il ne pourrait voter pour la France insoumise.
02:34Inversement, Gabriel Attal, il vient de la gauche et donc, comme tous les socialistes finalement qui sont pris dans l'alliance,
02:39certes, ils trouvent que la France insoumise est un peu gênante, mais quand même, il faut la soutenir.
02:43Bref, chasser le naturel.
02:44Il revient au galop, finalement, on assiste simplement au retour du clivage gauche-droite qu'Emmanuel Macron avait voulu balayer.
02:50Le clivage évolu, il faut le reconnaître, on n'est plus sur un clivage PSLR, chacun a été dépassé par ses extrêmes.
02:56Ce sont deux blocs, Nouveau Front Populaire et Rassemblement national.
02:59Et on voit surtout que alors que le navire Macron y coule, hors de question pour les futurs ex proches du président de couler avec.
03:05On voit qu'Emmanuel Macron fonce dans le mur, mais ses fidèles, eux, veulent tourner avant.
03:09C'est étonnant, cette situation ?
03:10Non, pas vraiment, parce qu'en fait, ce à quoi on assiste, c'est la logique des sept dernières années,
03:15c'est-à-dire que le « et en même temps », en fait, n'a jamais fonctionné ou plutôt pas quand c'était nécessaire.
03:20Alors oui, en 2017, quand on avait la droite empêtrée dans des affaires, la gauche dans les choux,
03:23il a été facile de surfer sur la bague et d'aller vers celui qui allait être élu.
03:28Il a été facile de s'entendre sur des textes bien pensant.
03:30Est-ce qu'il faut plus de pouvoir d'achat pour les Français ?
03:32Oui, la réponse est oui.
03:33Est-ce qu'il faut plus de sécurité ?
03:35Oui, mais ce qu'on a observé en temps de crise, c'est que le « et en même temps » n'a jamais fonctionné.
03:39Et pour cause, parce que finalement, Emmanuel Macron, il a un peu une équipe de foot totalement incohérente.
03:42C'est-à-dire que chacun s'est entraîné de son côté, dans son coin.
03:46Et puis finalement, quand on a vu des matchs importants, les joueurs ont laissé passer la balle.
03:49Et forcément, parce qu'il n'y avait pas de vision commune à un certain nombre de lois,
03:53comme par exemple la loi immigration, les lois vraiment politiques ont été le théâtre d'affrontement,
03:57de règlement de compte entre l'aile droite et l'aile gauche.
03:59Et donc aujourd'hui, Emmanuel Macron l'assure, on est un tournant de notre histoire,
04:03on est à deux doigts de la guerre civile.
04:05Et qu'est-ce qui se passe finalement à deux doigts de la guerre civile ?
04:07Eh bien, on voit les soldats macronistes se rappeler d'où ils viennent
04:09et se dire pour beaucoup d'ailleurs qu'ils sont plus solides seuls qu'en équipe.
04:13C'est dire un petit peu l'état d'esprit qui règne en Macronie.
04:15Bref, ces arrangements politiciens révèlent tout simplement que le grand dépassement n'a jamais eu lieu,
04:20que l'ancien monde existe bien toujours.
04:22Le « et » en même temps n'a été qu'un moyen d'exister pour certains, se renouveler,
04:25et surtout un moyen de se répartir des postes en 2017 quand tout allait bien.
04:29Merci beaucoup Élodie.
04:30Ce n'est pas l'ancien monde, c'est la droite et la gauche.
04:32Moi, je me souviens de l'époque effectivement du début du macronisme.
04:35On expliquait qu'il n'y a plus de droite, il n'y a plus de gauche.
04:37Évidemment que si, il y a une droite, il y a une gauche.
04:39Et à un moment, il y a une façon, alors on appelle ça comme on veut,
04:41mais il y a une façon soit de droite, soit de gauche de régler un problème.
04:44Le chômage ne se règle pas de la même manière qu'on soit de droite ou de gauche.
04:48L'insécurité ne se règle pas de la même manière qu'on soit de droite ou de gauche.
04:50Donc, c'était complètement ringard de dire tiens, la droite et la gauche existent encore.
04:54Et ça ne pouvait pas fonctionner.
04:55Mais voilà, mais évidemment qu'elle existe.
04:57Évidemment qu'il y a encore une droite et une gauche.
05:00Merci beaucoup Élodie Huchard.
05:05Merci à vous d'avoir regardé cette vidéo.

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