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Aujourd'hui dans "Punchline", Laurence Ferrari et ses invités reviennent sur la prise de parole du père d'Emmanuel Macron.
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Transcription
00:00Alors, j'aimerais qu'on parle de l'interview du père d'Emmanuel Macron.
00:03Son père, qui s'appelle Jean-Michel Macron, a accordé une interview à l'Est Républicain.
00:07Il y affirme que son fils l'avait informé il y a plusieurs mois,
00:10il y a deux mois, de sa volonté de dissoudre l'Assemblée Nationale,
00:13et donc qu'il ne s'agirait pas d'une réaction aux résultats des européennes.
00:16Explication de Juliette Sadat et je vous passe la parole ensuite.
00:20Dans cette interview, le père du président l'assure,
00:24la dissolution n'est pas une réaction aux résultats des élections européennes
00:28et à la déroute du parti présidentiel.
00:30Sa décision de dissoudre n'est pas venue du résultat des élections européennes.
00:34Il m'en avait déjà parlé deux mois plus tôt.
00:36Il estimait en effet que l'Assemblée Nationale était devenue ingouvernable.
00:40Dans les colonnes de l'Est Républicain,
00:42Jean-Michel Macron envisage une victoire du RN au second tour des législatives,
00:46et Jordan Bardet l'a à Matignon.
00:48J'ai peur que le Rassemblement National arrive au pouvoir.
00:51Maintenant, si les Français le veulent,
00:53ils en feront l'expérience, ils verront le résultat.
00:56Il vaut mieux que la France s'en fasse l'expérience pendant deux ans
00:59plutôt que pendant cinq ans.
01:01S'il salue le bilan de son fils à l'Elysée,
01:03Jean-Michel Macron lui reconnaît quelques maladresses.
01:06Mon fils a fait des choses originales, mais il n'est pas suivi.
01:09Je suis déçu par certains ministres, comme Bruno Le Maire qui retourne sa veste.
01:13Je ne pense pas qu'il ait commis de grosses erreurs,
01:15peut-être des maladresses dans ses annonces.
01:17Le père du président vit à Amiens, dans la Somme,
01:20où a grandi Emmanuel Macron.
01:22Il évoque le député du département, François Ruffin,
01:24comme éventuel Premier ministre,
01:26avant de qualifier l'insoumis Jean-Luc Mélenchon de fou
01:29et les mélenchonistes de grossier.
01:32Voilà pour le père d'Emmanuel Macron.
01:34Oui, quoi, il a le droit de s'exprimer ?
01:36Oui, il a le droit de s'exprimer.
01:38Est-ce qu'il est un citoyen ?
01:40Non, mais attendez, franchement,
01:42j'essaie de trouver les mots, donc j'y réfléchis en même temps.
01:45Pardonnez-moi, mais demandez l'avis du père...
01:48C'est les journalistes qui lui ont posé les questions, arrêtez !
01:51Mais vous avez déjà vu...
01:53Très bien, mais en fait, le fait qu'il y réponde,
01:56ça vous choque pas ?
01:58Ça vous interpelle pas ?
02:00C'est pas tant qu'il réponde, c'est qu'il dise
02:02qu'il était au courant avant le Premier ministre
02:05et que l'article de la Constitution prévoit quand même
02:07que le Premier ministre et les présidents de l'Assemblée
02:09soient consultés et Emmanuel Macron...
02:11Battez-vous pour piquer la parole à Monsieur Ferjour !
02:15J'allais dire, j'allais évoquer ce premier point,
02:17et puis le deuxième point, pardonnez-moi,
02:19quand vous êtes devant un fiasco,
02:21vous essayez de rhabiller avec tout le respect
02:23que je dois à Jean-Michel Macron,
02:25mais attendez, vous vous rendez compte ?
02:27C'est-à-dire que là, c'est le papa
02:29qui vient au secours du fiston.
02:31C'est le papa qui vient au secours du fiston.
02:33Et souvent, quand des psys essaient de décrypter
02:36un peu ce qui s'est passé autour d'Emmanuel Macron,
02:38on dit que c'est un enfant qui a cassé son jouet.
02:41Il a cassé son jouet aux élections européennes.
02:44Eh bien là, on a le papa de l'enfant qui a cassé son jouet.
02:47On fait de la psychologie à deux balles, là, non ?
02:49Non, non, la femme me dirait, puis psychologie à quatre sous.
02:51Mais non, mais attendez, ça continue de creuser ce sillon.
02:56C'est-à-dire qu'il a besoin que son papa monte au créneau pour dire...
02:59Non, il n'a pas besoin, il ne lui a pas demandé de faire une interview.
03:02Mais attendez, vous ne répondez pas quand c'est comme ça.
03:05Vous ne répondez pas...
03:06Pour le coup, et je vais me faire peut-être l'avocat du diable.
03:09Qui est le gars qui a dit un mot à son fils.
03:12Sans qualifier d'ailleurs ni le père,
03:15ni le fils de diable.
03:17C'est juste pour utiliser l'expression.
03:19Emmanuel Macron, il faut le savoir,
03:23a de très mauvaises relations avec son père.
03:26Il ne se parle pas, quasiment pas.
03:28Et d'ailleurs, lui-même l'avait dit il y a 3-4 ans dans un entretien.
03:32Donc peut-être que je me trompe,
03:34mais je ne pense pas que ce soit orchestré de la part de l'Élysée.
03:36Ça, c'est le premier point.
03:38Le deuxième point, c'est qu'il n'a pas parlé de la dissolution
03:41en expliquant à son père, je vais dissoudre l'Assemblée nationale,
03:44tu vas voir la grenade des goupillets que je vais leur balancer à la gueule.
03:48Non, c'est qu'il en parle depuis des mois
03:51de la dissolution au sein du camp présidentiel.
03:53On en parle depuis des mois.
03:55Du fait que cette Assemblée nationale est ingérable,
03:59que la moindre réforme pour pouvoir passer,
04:02elle passe au forceps avec des manifestations dans la rue,
04:06des 49.3 qui sont utilisées pour pouvoir les faire passer.
04:10Je cite bien évidemment la réforme des retraites
04:12ou encore la loi immigration qui est passée dans la douleur.
04:14Donc oui, il en a peut-être parlé à son père,
04:16mais il n'a pas consulté son père.
04:18Heureusement, j'ai envie de le dire.
04:20Ce qui est incompréhensible, c'est que tout le monde en parle
04:22de la dissolution en disant...
04:24Mais tout le monde disait, on ne peut pas dissoudre
04:28parce que s'il y a dissolution, il y aura encore moins de majorité après.
04:31Donc ça sera encore pire.
04:33C'est évident que le résultat ne peut pas être meilleur.
04:36Eh bien, ça va être encore pire,
04:38parce que moi, je veux bien tout ce qu'on veut,
04:40c'est qu'il y aura une coalition, on ne sait pas comment,
04:42de où à où, mais là, ce n'est pas des 49.3 qu'il va y avoir,
04:45mais c'est tous les jours qu'il y aura un 49.3.
04:47Sauf qu'un jour, il y aura une motion de censure.
04:49Et des motions de défiance.
04:51Et des motions de défiance.
04:52Donc ça va être encore plus qu'ingérable.
04:54Et donc, c'est quoi la suite ?
04:56Si à un moment, il y a eu une élection majorité relative,
05:00une dissolution, une majorité qu'on ne s'est même pas qualifiée,
05:03il faut que le président s'en aille.
05:05La suite logique, c'est de dire, il reste quoi ?
05:08Il reste quoi ?
05:09Surtout qu'il ne peut plus y avoir de dissolution,
05:10il va falloir un débat, un an, un pas.
05:11Un an.
05:12Oui, mais pendant un an, on ne peut plus dissoudre.
05:14Donc la seule solution, c'est de redonner définitivement
05:16le pouvoir au peuple, de dire, on vote.
05:19De nouveau.
05:20Mais exactement, et c'est la 5ème République.
05:22Aucun président dans le monde, pas le président des États-Unis,
05:25aucun président n'a autant de pouvoir que le président français
05:28dans la constitution de la 5ème République.
05:30Et dans l'esprit du général de Gaulle, comme de Michel Debré,
05:32le corollaire était très clair, face à autant de pouvoir,
05:35il y a une responsabilité personnelle.
05:37Le chef de l'État face aux Français.
05:39Quand un président perd une élection qu'il a lui-même convoquée,
05:42là on n'est pas dans le cadre de la fin d'un mandat
05:46d'une législature de l'Assemblée nationale.
05:48Quand il perd une élection qu'il a lui-même convoquée,
05:51un référendum ou une élection, il s'en va.
05:53C'est ce que le général de Gaulle a fait en 1969.
05:55Mais ce n'est pas de Gaulle qui veut, monsieur Ferdouz,
05:58vous le savez bien.
05:59Mais c'est pour ça que je disais tout à l'heure
06:01que Macron ne respecte pas de toute façon la constitution.
06:04Chirac ne l'avait pas fait non plus.
06:06Personne ne l'a fait avec de Gaulle.
06:08Juste pour faire sourire de la fin de cette séquence.
06:11Le père et le fils ne se parlent plus.
06:13Il n'y avait pas la même critique.
06:15C'est une dissolution.
06:16Alexandre voulait rajouter un petit mot.
06:18Mais Alexandre, juste sur Jacques Chirac,
06:20il y avait une majorité en face.
06:21Il y avait une majorité alternatrice.
06:23Je suis d'accord sur le fond avec vous.
06:25Je pense que l'esprit de la Constitution a été dévoyé.
06:29Évidemment, le général de Gaulle serait parti
06:31en cas de dissolution perdue.
06:34Et je suis d'accord aussi avec toi, Jean-Sébastien.
06:37Je ne vois pas d'autres solutions.
06:39Il faut le dire.
06:41On va nous traiter, on va croire qu'on le souhaite.
06:43C'est juste qu'il y a une espèce de fuite en avant,
06:46incompréhensible du pouvoir.
06:49Est-ce que c'est un problème, même pas idéologique ?
06:51À la limite, ce que disait Jean-Sébastien,
06:53il pourrait être totalement cynique,
06:55faire un gouvernement François Hollande,
06:58je ne sais quelle personnalité de droite,
07:00et puis Ruffin et des écolos, pourquoi pas ?
07:03Le cynisme, ils en ont tellement qu'ils en seraient capable.
07:06Mais de manière mathématique,
07:08ils n'ont pas de majorité,
07:10et encore moins de majorité absolue alternative.
07:12Donc le gouvernement va être renversé.
07:14La crise politique n'est pas finie,
07:16sauf si le Rassemblement national a une majorité absolue,
07:19ou une majorité relative forte,
07:21ce qui n'est pas encore totalement exclu,
07:23à l'heure où nous parlons, à mon avis.
07:25Et quand la crise politique ne se purge pas par la politique,
07:27ça finit dans la rue.
07:28C'est pour ça qu'Emmanuel Macron serait bien inspiré d'y changer.
07:30Allez, dans un instant, le rappel des titres de l'actualité,
07:33même tout de suite avec Simon Guillin sur Ruffin et ses news.

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