Législatives: la main tendue de Jordan Bardella aux Républicains

  • le mois dernier
Le président du Rassemblement national "appelle Les Républicains au courage et à l'intérêt national" dans les colonnes du Figaro. Une "main tendue" dans le cas où le RN n'obtient pas la majorité absolue au second tour des législatives. 

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00:00Mathieu Croissando, Jordan Bardella dans la main ce matin aux Républicains, c'est dans les colonnes du Figaro, longue interview, ça peut marcher à priori lorsqu'on entend Daniel Fasquell, on se dit que ça ne peut pas marcher.
00:11Exactement, alors que dit Jordan Bardella exactement ? J'appelle les Républicains au courage, à l'intérêt national, je ne veux pas croire qu'un représentant des LR puisse légitimement se satisfaire de voir la coalition Macron et Lenchon paralyser le pays.
00:22Moi je suis prêt à la main tendue, il insiste, s'il faut élargir la majorité, je le ferai, c'est difficile d'être plus clair. Alors on n'aura pas la réponse aujourd'hui, mais dès dimanche la question va se poser aux LR, parce que si le RN n'a pas la majorité absolue mais qu'il est contraint pour gouverner de trouver quelques députés supplémentaires, la question va se poser.
00:40Alors Jordan Bardella il appuie sur un point sensible, c'est le revirement du cap présidentiel, vous savez il ne disait ni LFI ni RN la semaine dernière, et puis là on a vu que le camp présidentiel s'est désisté pour le nouveau Front Populaire, ce qui donne évidemment des boutons à la droite.
00:54Mais pas de quoi ébranler Daniel Fasquell, on en parlait, maire du Touquet, membre du bureau des Républicains, c'est le trésorier du parti, il était sur notre antenne tout à l'heure, écoutez sa réponse à la main tendue de Jordan Bardella.
01:04Nous avons toujours combattu dans notre histoire l'extrême droite, nous n'avons pas les mêmes valeurs, pas le même programme, pas la même vision du pays, notamment sur les sujets économiques, donc il n'est pas question bien évidemment de nous dissoudre dans le RN, parce qu'on sait très bien qu'on n'est pas associé du RN, on est inféodé au RN, il n'en est évidemment pas question.
01:24Mais Mathieu, est-ce qu'on est bien sûr qu'ils sont tous sur la même ligne que Daniel Fasquell ?
01:28En fait, il y a trois noms différents. Il y a le nom de principe, le nom NON, ceux qui ne disent jamais au nom des racines gaullistes, du principe chiracien, et qui n'oublient pas, c'est vrai que leur parti a toujours combattu l'extrême droite depuis toujours, c'est ce que dit Daniel Fasquell.
01:43Ensuite, il y a un nom tactique, ceux qui ne disent jamais au nom de l'indépendance et de l'autonomie des LR, en fait, ils ont les yeux rivés sur 2027, je pense à Laurent Wauquiez par exemple.
01:52Et puis il y a un nom beaucoup plus mou, un nom pragmatique qui ressemble quand même à un p'tit bain-couille, pas forcément pour rentrer au gouvernement, mais en tout cas pour soutenir des textes à l'occasion, c'est ce qu'a dit Julien Aubert, vice-président des Républicains sur notre antenne la semaine dernière, à partir du moment où le RN présente un programme de droite, la droite devrait assumer, c'est ce que dit Daniel Fasquell.
02:13Et de fait, quand on regarde, il y a des domaines entiers de la politique où il n'y a pas une feuille de papier à cigarette entre les deux formations.
02:19Vous prenez l'immigration, vous prenez la sécurité, vous allez me dire bien sûr, mais vous prenez aussi l'éducation, vous prenez la justice, vous prenez des réformes sociétales, je pense à la fin de vie par exemple, ils disent et ils pensent pareil.
02:30Qu'est-ce qui pourrait les faire changer d'avis ?
02:32Le choc de dimanche, parce que c'est toujours quelque chose de dire avant, et puis quand on voit les résultats le soir, on se dit bon, qu'est-ce que je vais faire ?
02:38Daniel Fasquell, il nous a jurés tout à l'heure.
02:40Certains le jurent, mais Daniel Fasquell n'est pas tout seul, même s'ils ne sont plus très nombreux aux Républicains, il n'y a quand même pas que Daniel Fasquell.
02:45Ensuite, il peut y avoir chez certains une réflexion personnelle, la droite n'a pas exercé le pouvoir depuis 12 ans quand même, ils n'ont jamais été ministre, la plupart d'entre eux.
02:53Est-ce qu'encore une bonne cure d'opposition, ils ne sauront même plus ce que c'est qu'un parti de gouvernement au final.
02:57Donc certains peuvent se dire, est-ce que je peux être ministre ? Et alors ceux qui ensuite pourraient soutenir des textes, c'est une autre affaire.
03:02Mais en gros, c'est un choix stratégique.
03:04Après des gamelles monumentales à la présidentielle, aux législatives, aux européennes et peut-être encore aux législatives,
03:11est-ce que LR décide de rester un parti croupion qui peut faire la pointe, comme ça, de temps en temps, un peu comme le Parti radical il y a quelques décennies ?
03:19Ou est-ce que les LR se disent bon, est-ce qu'on essaie de monter dans l'avion le pénis, dans une grande coalition, pour essayer de le détourner ou en tout cas de peser de l'intérieur ?
03:29D'ailleurs, ils l'ont refusé il y a deux ans avec les macronistes, ils auraient pu faire la même chose.
03:33Donc on va voir, c'est l'indépendance au risque de la réduction ou l'association au risque de la compromission.

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