• il y a 5 mois
À l'occasion du premier tour de ces élections législatives, un quart des électeurs âgés de 18 à 24 ans ont voté en faveur du Rassemblement National et de ses alliés. À la tête de cet électorat se forme une nouvelle génération de cadres en devenir. Ils sont engagés au sein du mouvement de jeunesse du Rassemblement National, du mouvement Génération Zemmour ou encore du syndicat la Cocarde Étudiante. Qui est cette nouvelle garde de l'extrême droite, aujourd'hui aux portes du pouvoir ? Quelles sont les motivations des nombreux jeunes qui soutiennent les partis d'extrême droite ?
Pour en débattre, Jean-Pierre Gratien reçoit les journalistes Marylou Magal (L'Express) et Hadrien Mathoux (Marianne) ainsi que le politologue Erwan Lecoeur.

LCP fait la part belle à l'écriture documentaire en prime time. Ce rendez-vous offre une approche différenciée des réalités politiques, économiques, sociales ou mondiales....autant de thématiques qui invitent à prolonger le documentaire à l'occasion d'un débat animé par Jean-Pierre Gratien, en présence de parlementaires, acteurs de notre société et experts.

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Transcription
00:00:00Générique
00:00:02...
00:00:16Bienvenue à tous.
00:00:17A l'occasion du 1er tour de ces élections législatives,
00:00:21un quart des électeurs âgés de 18 à 24 ans
00:00:24a voté en faveur du Rassemblement national
00:00:27et de ses alliés.
00:00:28C'est à cette jeunesse que nous allons nous intéresser
00:00:31dans ce débat, avec tout d'abord le documentaire exclusif
00:00:35qui va suivre, Extrême-droite, la Nouvelle Garde,
00:00:38réalisé par René Bertigny et Arthur Didier de Rennes.
00:00:42Tourné durant la campagne des dernières élections européennes,
00:00:46il va vous faire découvrir trois jeunes
00:00:48qui militent en faveur de Jordan Bardella,
00:00:50de la formation Reconquête,
00:00:52et au sein de la cocarde étudiante,
00:00:54syndicat étudiant proche du Rassemblement national.
00:00:57Je vous laisse découvrir ce film
00:00:59et je vous retrouverai juste après sur ce plateau,
00:01:02en compagnie du politologue Erwann Lequeur
00:01:04et des journalistes Marilou Magal et Adrien Matou.
00:01:08Avec eux, nous nous interrogerons sur ces jeunes
00:01:11qui soutiennent et s'engagent en faveur
00:01:13de l'extrême-droite française. Bonne nuit.
00:01:17...
00:01:30Ce soir, c'est notre 1re soirée,
00:01:32événement important de la campagne,
00:01:34où on réunit un nombre important de jeunes.
00:01:36Je vais vous donner comme mission ce soir...
00:01:39Vous êtes libres de votre soirée,
00:01:41mais c'est d'aller discuter avec les gens
00:01:43qui sont en dehors du RNJ, en dehors du RN,
00:01:45des gens qui ne connaissent personne dans la soirée.
00:01:48Faut pas qu'ils viennent juste écouter Jordan et qu'ils s'en aillent.
00:01:51C'est à vous d'aller vers eux,
00:01:53de les faire se sentir bien dans la soirée,
00:01:55qu'ils restent longtemps après, jusqu'à 2h, 3h, 4h, peu importe.
00:01:59...
00:02:04Bonsoir à tous.
00:02:05Pour nos adversaires,
00:02:07pour ceux qui nous caricaturent à longueur de journée,
00:02:09les jeunes, ça doit emmerder le Front national.
00:02:12Acclamations
00:02:15Les choses ont bien changé.
00:02:17Elles vont dans notre sens, pas dans le leur.
00:02:20Derrière Jordan Bardella,
00:02:22vous êtes le nouveau monde qui goscule l'ancien
00:02:24et qui va les remplacer.
00:02:26Vous assumez vos idées publiquement.
00:02:28Vous en parlez autour de vous.
00:02:30Vous le dites sur vos réseaux, en vidéo.
00:02:33Vous défendez la France et les Français la tête haute
00:02:35et le sourire aux lèvres.
00:02:37À partir de maintenant,
00:02:39vous faites partie des jeunes avec Bardella.
00:02:41Chacun d'entre vous.
00:02:43Acclamations
00:02:48Jordan ! Jordan ! Jordan !
00:02:50Jordan ! Jordan ! Jordan !
00:02:53Jordan ! Jordan ! Jordan !
00:02:55Acclamations
00:02:58Acclamations
00:03:01Acclamations
00:03:04Acclamations
00:03:07Acclamations
00:03:11Acclamations
00:03:14Acclamations
00:03:17Acclamations
00:03:20Musique sombre
00:03:23Le 9 juin 2024,
00:03:25jour des élections européennes,
00:03:27plus d'un demi-million de jeunes de 18 à 24 ans
00:03:30ont voté pour la liste menée par Jordan Bardella.
00:03:33Musique sombre
00:03:37D'autres, moins nombreux mais plus radicaux,
00:03:40ont préféré celle de Marion Maréchal.
00:03:42Musique sombre
00:03:44À la tête de cet électorat
00:03:45se forme une nouvelle génération de cadres en devenir.
00:03:48Musique sombre
00:03:52Arborant un visage pluriel et séduisant,
00:03:55cette jeune élite rafraîchit un logiciel idéologique
00:03:57qui n'a rien de nouveau.
00:03:59Musique sombre
00:04:00Pendant la campagne des élections européennes,
00:04:02nous avons suivi trois responsables
00:04:04au cœur des organisations de jeunesse
00:04:05de l'extrême droite française.
00:04:07Musique sombre
00:04:08Stanislas, 24 ans,
00:04:10est le fondateur de GZ pour Génération Zemmour.
00:04:13Musique sombre
00:04:14Pierre Romain, 29 ans,
00:04:16est le président du RNJ,
00:04:18le mouvement de jeunesse du Rassemblement National.
00:04:20Musique sombre
00:04:22Kaina, 19 ans,
00:04:24est militante à la cocarde étudiante,
00:04:26un syndicat étudiant d'extrême droite.
00:04:28Musique sombre
00:04:30Leur trajectoire s'inscrit dans la capitale,
00:04:32où ils pourraient rapidement gravir les échelons.
00:04:35Ils représentent aujourd'hui
00:04:37la nouvelle garde de l'extrême droite.
00:04:39Musique sombre
00:04:48...
00:04:57Bien, bonjour à tous.
00:04:58Merci au Parlement des étudiants et à vous tous
00:05:00pour permettre ce temps d'échange, de débat et de rencontres.
00:05:04Ni le Rhin, ni les Pays-Bas, ni les Alpes,
00:05:06ni les Pyrénées, ni la Manche, ni la Méditerranée,
00:05:09pour lesquelles ils se sont battus si longuement et si terriblement.
00:05:12Derrière cet air réservé et ce verbe un peu hésitant,
00:05:15se cache l'un des proches conseillers de Jordan Bardella.
00:05:18...
00:05:22Depuis qu'il a été nommé président du RNJ,
00:05:24le mouvement de jeunesse du Rassemblement national,
00:05:27Pierre Romain arpente les assemblées étudiantes
00:05:29pour y défendre les idées du parti.
00:05:32Passionné d'histoire,
00:05:34il a un penchant assumé pour les citations du général de Gaulle.
00:05:37Je ne viens pas de lire un extrait des mémoires de Jacques Delors,
00:05:40de Jean Monnet ou de Robert Schumann,
00:05:41mais un passage de l'allocution du 31 mai 1960 du général de Gaulle.
00:05:45Alors, je vois que le RN comprend les valeurs du paulisme.
00:05:49Je suis très choqué d'entendre ça.
00:05:52Je voudrais vraiment savoir concrètement
00:05:53qu'est-ce que vous avez fait pour l'Europe ?
00:05:54Et sortez un petit peu de la démagogie, merci.
00:05:57Rires
00:05:59Sur de Gaulle, c'est quand même pas nouveau
00:06:01qu'il y a des gens au RN qui parlent du général de Gaulle.
00:06:04Je pense qu'on est en 2024.
00:06:06La fin de la guerre d'Algérie, c'est 62.
00:06:09On peut peut-être passer à autre chose.
00:06:11Au fil des débats étudiants, Pierre-Romain a appris l'art de répliquer
00:06:15à ceux qui refusent la normalisation de ses idées.
00:06:21Il a quitté son jura natal pour étudier l'histoire à la Sorbonne,
00:06:25où sa vie a pris un nouveau tournant
00:06:26lorsqu'il a été recruté par la cocarde étudiante.
00:06:31Il y a un jour, je suis dans un amphithéâtre,
00:06:33dans un cours de relations internationales,
00:06:35et un ami à moi, qui est devenu ami maintenant,
00:06:37mais on ne se connaissait pas du tout, s'appelait Gabriel,
00:06:40il regarde mon fond d'écran.
00:06:42J'avais le général de Gaulle sur une fresque, quelque chose comme ça.
00:06:47Il m'a interpellé au sujet de mon fond d'écran en me disant
00:06:50« Est-ce que tu es de droite ? »
00:06:52Ça m'a un peu surpris qu'on me demande ça
00:06:54en plein cours de relations internationales.
00:06:57Je lui ai dit « Oui, je suis plutôt de droite,
00:06:59mais je n'ai pas pu répondre au simple. »
00:07:02Il m'a dit « Si tu veux, on fait un apéro demain ou après-demain
00:07:06avec des gens d'un syndicat étudiant. »
00:07:08C'est comme ça que j'ai été recruté en train d'y aller.
00:07:11C'est à une soirée de la cocarde étudiante
00:07:14que Pierre-Romain a rencontré Jordane Bardella.
00:07:16Si la cocarde ne se revendique d'aucun parti,
00:07:19elle entretient des liens étroits avec le RN,
00:07:22auquel elle fournit régulièrement de nouvelles recrues.
00:07:26Créé sur les bandes Assas en 2015,
00:07:28le syndicat étudiant s'est entre-temps implanté
00:07:31dans 22 universités françaises.
00:07:33Il défend une ligne antilibérale,
00:07:35fermement opposée à l'immigration,
00:07:37et entend briser ce qu'il considère
00:07:39comme une emprise de l'extrême-gauche sur le milieu étudiant.
00:07:42Bonjour.
00:07:44Bonjour, c'est la cocarde étudiante.
00:07:47Bonjour.
00:07:49Bonjour. Merci.
00:07:51Kaina est en 2e année de licence en droit à la Sorbonne.
00:07:55Née d'une mère française et d'un père marocain,
00:07:58elle a grandi dans le 94, en banlieue parisienne.
00:08:01Bonjour, c'est la cocarde étudiante.
00:08:03Bonne journée.
00:08:05Tu sens qu'on vient de lui détruire sa journée.
00:08:088h du matin, la clope, elle a déjà la voix roque,
00:08:10et là, elle voit cocarde étudiante.
00:08:12Et dans deux minutes, elle tweet sur nous.
00:08:15Bonne journée.
00:08:18En arrivant à la fac,
00:08:19Kaina découvre la cocarde sur les réseaux sociaux.
00:08:22Pourquoi nous fuir ?
00:08:24Bonjour.
00:08:25Bonne journée.
00:08:26Elle admire les actions du syndicat,
00:08:28mais hésite longtemps avant de le rejoindre.
00:08:30Bonjour.
00:08:31Bonne journée.
00:08:32Bonjour.
00:08:34Wouh ! Fini.
00:08:36Attends.
00:08:37Voilà.
00:08:39Acte de militantisme du jour.
00:08:41Yeah !
00:08:42Devant les fachos.
00:08:44Sambole Jul à deux, camarades.
00:08:46Euh...
00:08:47Adrien ?
00:08:48Tu peux nous prendre un photo, s'il te plaît ?
00:08:50On est là !
00:08:52On est là, on est là.
00:08:54Même si Macron ne le veut pas, nous, on est là.
00:08:57...
00:09:01Quand j'ai rejoint la cocarde, je me suis demandé
00:09:03si j'étais pas un extraterrestre,
00:09:06parce que j'aime la japonimation,
00:09:09les mangas, etc.
00:09:11Les premières actions, j'étais toute timide.
00:09:13C'était un monde totalement différent.
00:09:15Je connaissais pas le militantisme.
00:09:17Et bon, maintenant que ça fait six mois
00:09:20que je suis dans le mouvement,
00:09:21très rapidement, je me suis fait beaucoup d'amis à la cocarde.
00:09:24Et maintenant, je suis totalement naturelle.
00:09:27Et c'est vrai qu'au naturel, je suis...
00:09:29Je fais un peu de bruit.
00:09:31Ça fait cinq jours qu'il vit avec de la k-pop !
00:09:34Tu vois bien !
00:09:35Très vite, j'ai compris que j'allais vraiment apprécier ce mouvement.
00:09:38On peut être jeune, étudiante,
00:09:41et avoir ce genre d'idées, et les assumer,
00:09:44et ne pas se cacher, se tairer,
00:09:46parce que nos idées ne sont pas acceptées.
00:09:48Non, au contraire, c'est en se montrant
00:09:50que nos idées vont commencer à être acceptées.
00:09:54Rires
00:09:55Ici, on est très ouvert d'esprit, non ?
00:09:57T'as un protestant...
00:09:59C'est déjà beaucoup.
00:10:00Rires
00:10:01C'est déjà bien, franchement.
00:10:03Pourquoi vous vous êtes retrouvée à la cocarde ?
00:10:06Je pense que le socle commun, c'est déjà le patriotisme.
00:10:10C'est vraiment ce qui nous réunit tous.
00:10:13Enfin, c'est vraiment ça.
00:10:15Ensuite, il y a...
00:10:18Il y a l'identité, la méritocratie, un petit peu, quand même.
00:10:26Il y a aussi également le volet social et écologique.
00:10:28Au-delà de l'aspect militant,
00:10:30c'est aussi l'aspect social qui est vachement important.
00:10:32Les gens qui ont les mêmes valeurs que toi,
00:10:35on débarque dans une grande ville, en quelque sorte.
00:10:38Moi, je n'étais pas de Paris de base, je débarque là.
00:10:40Je n'ai aucune connaissance, aucune base, quoi.
00:10:43Quand on arrive dans le secteur universitaire,
00:10:44on est vraiment plongé dans un monde
00:10:46purement que la gauche s'approprie, en fait, directement.
00:10:50Et c'est vrai qu'on va certainement se retrouver assez isolés.
00:10:53Moi, ça a été le cas.
00:10:55Au départ, j'ai fréquenté beaucoup de gens de gauche,
00:10:56mais on se retrouve en conflit, généralement, avec.
00:10:59Alors qu'aussi, on sait qu'on peut retrouver d'autres étudiants
00:11:02qui ont même pensé que nous, avec quelqu'un, on peut s'entendre
00:11:05sur l'avenir de la faculté,
00:11:07sur les dispositions à mettre en place ou autres.
00:11:09Ça va énormément aider, et c'est pour ça, je pense qu'aussi,
00:11:11on est beaucoup à avoir rejoint la cocarde, ici.
00:11:15Les militants de la cocarde se présentent
00:11:17comme les exclus d'une sociétéé gauchisée
00:11:19dont les valeurs seraient en danger.
00:11:27Ce sentiment d'être méprisé par des élites bien-pensantes
00:11:30a été exploité par Éric Zemmour, le président du Parti Reconquête.
00:11:35Alors, en préambule, comme vous le savez,
00:11:38la France a gagné son match d'ouverture face à la Nouvelle-Zélande.
00:11:41Ce qui explique ma petite voix
00:11:43et le fait que ce micro m'est particulièrement utile,
00:11:46puisque quand on écrase le all-black
00:11:48dès le premier match de la Coupe du Monde,
00:11:49forcément, la voix ne suit pas nécessairement à la fin du match.
00:11:52Si nous croyons réellement que le pays est en danger,
00:11:54nous devons être actifs, actifs et actifs.
00:11:58Stanislas a fondé GZ,
00:12:00pour rassembler les jeunes qui souhaitaient voir
00:12:01l'ancien polémiste s'engager en politique.
00:12:03Le sujet qui préoccupe particulièrement les Français,
00:12:06c'est l'identité nationale, c'est la lutte contre l'immigration de masse.
00:12:09Et comme vous le voyez, partout en Europe, un vent se lève.
00:12:13Depuis, son mouvement est devenu la branche jeunesse officielle du parti.
00:12:17Ce vent, c'est celui des identitaires, c'est le vent des anti-woke.
00:12:22Ancien scout unitaire de France,
00:12:23féru de rugby et catholique pratiquant,
00:12:26Stanislas affirme qu'il a toujours été de droite.
00:12:28Vive Éric Zemmour, vive Marion Maréchal,
00:12:30et surtout, surtout, vive la France !
00:12:37Je l'adore.
00:12:39Bravo, bravo.
00:12:40Merci, c'est gentil.
00:12:41Pas Steve Valdor, pas Steve Valdor, pas Steve Valdor.
00:12:44J'ai trop heurlé pendant le match, c'est pour ça.
00:12:47On ne peut pas sauter en l'air le samedi soir.
00:12:50Bonjour.
00:12:51Sportif, élégant.
00:12:52C'est dur.
00:12:53Oui, et la bière, ça n'aide pas, en plus.
00:12:56Il faut que vous fassiez de la propagande pour l'immigration,
00:12:59mais pas que.
00:13:01C'est pour ça que j'ai parlé avec ton étoile de tiroc,
00:13:03Attaché à la liberté économique.
00:13:05L'école.
00:13:06Merci pour la France.
00:13:08On pourrait commencer avec nos amis par faire un point de situation.
00:13:11Quel est le point de départ de cette campagne européenne
00:13:14que nous lançons ?
00:13:16C'est l'avancement du succès.
00:13:17Bien sûr, ça me dérange pas, c'est un plaisir.
00:13:20C'est pour mon petit-fils qui est de gauche.
00:13:22On l'embrasse.
00:13:23Merci.
00:13:25Merci, Yann.
00:13:26Je vais essayer de le convaincre. J'espère qu'un jour, il va changer.
00:13:30Vous savez ce qu'on dit, vous connaissez la phrase.
00:13:32Si on n'est pas de gauche à 20 ans, on n'a pas de coeur.
00:13:35Si on n'est pas de droite à 40 ans, on n'a pas de cerveau.
00:13:38Bravo. Je lui dirai.
00:13:40Je lui dirai.
00:13:41Bonjour à tous, chers amis.
00:13:43Je vous fais cette vidéo en direct de l'UDT.
00:13:45Je suis avec Michel,
00:13:46votre responsable de la 9e circonscription du Nord.
00:13:49Cette vidéo, c'est pour vous dire que les Européennes arrivent
00:13:52et que nous aurons besoin de tout le monde.
00:13:55Si nous voulons arriver au pouvoir,
00:13:57il faut vous mobiliser partout.
00:13:59Cette année, avec, en plus, l'élection,
00:14:01notre stratégie de campagne permanente,
00:14:03je ne vois pas comment on peut s'ennuyer
00:14:05et être inaudibles.
00:14:07Merci.
00:14:08Merci.
00:14:09Bon, ça te va ?
00:14:10Tout se passe bien ?
00:14:11T'as besoin de rien ?
00:14:12Tout se passe super bien, les gens sont super contents.
00:14:15Vous assurez.
00:14:17Stanislas est la coqueluche de la nouvelle presse d'extrême droite,
00:14:21dont Livre Noir est le fer de lance.
00:14:22Le live tweet, c'est bien, vous avez été efficace.
00:14:25Fondé par des proches de Marion Maréchal en 2021,
00:14:28ce média donne la parole à ceux qui partagent la même obsession.
00:14:31Ça cartonne en ce moment, ça reprend bien.
00:14:33C'est un bon lancement, on essaie d'être tous les pôles.
00:14:36J'ai fait un truc ?
00:14:38Ouais, super.
00:14:39Quand t'es interviewé par la meilleure journaliste de Livre Noir...
00:14:42T'as un corset.
00:14:44Ça va être de bon l'heure ? Ça bosse ?
00:14:46Le mec, il a sa bière à la main.
00:14:48Ça bosse, c'est un petit malin.
00:14:50C'est du management, t'es en santé.
00:14:53Cumulant près de 700 000 abonnés sur ses réseaux sociaux,
00:14:56Livre Noir est pour Stanislas une solide caisse de résonance.
00:15:06Cette sphère médiatique n'était pas aussi développée
00:15:09lorsque Stanislas étudiait le droit à l'Institut catholique de Vendée.
00:15:16J'ai créé un journal à l'époque, L'Étude en libre,
00:15:19avec des copains,
00:15:21qui part d'un constat très simple,
00:15:23mais d'ailleurs, c'est que médiatiquement,
00:15:26il y a plus de médias de gauche que de droite,
00:15:29qu'il y avait beaucoup plus de médias de gauche pour les jeunes,
00:15:32qu'il y en avait très peu à droite.
00:15:34On s'est dit qu'il manque ce truc-là.
00:15:36Et surtout, on voulait faire du papier,
00:15:38donc on a lancé un journal papier, un mensuel,
00:15:40et on a fait un journal de l'État,
00:15:43et surtout, on voulait faire du papier,
00:15:45donc on a lancé un journal papier, un mensuel,
00:15:47que j'ai tenu pendant près de 2-3 ans.
00:15:49Et à quel moment, ces idées-là, tu te les ais...
00:15:52Moi, j'ai toujours été de droite,
00:15:54mais très tôt, j'ai très tôt été politisé, pour le coup.
00:15:57Mes premiers souvenirs politiques, c'est 2005, les émeutes,
00:16:00pour le coup, parce que non pas que je les ai vus,
00:16:02non pas qu'il y avait des chaînes d'infos en continu qui les mettaient,
00:16:06simplement à la radio, on entend qu'il y a des voitures qui ont cramé
00:16:09dans la voiture à l'école, et on entend que ça crame,
00:16:12donc j'avais pas le savoir que c'était Nicolas Sarkozy, le chiemniste...
00:16:15C'est évidemment très lointain.
00:16:17Et puis après, je me suis toujours considéré de droite,
00:16:20par bon sens.
00:16:21Mais...
00:16:22Bon, alors, t'as cité 2005, t'avais 6 ans, si je calcule bien.
00:16:25Souvenirs, ouais.
00:16:272005, j'ai 6 ans, et c'est là où je me rends compte
00:16:29qu'il y a de l'actualité, en gros.
00:16:31C'est mon premier souvenir d'actualité.
00:16:33Il y a de la violence, les policiers, un état d'urgence qui est mis en place.
00:16:36Les parents en parlent, en plus.
00:16:38Ils disent que c'est dangereux.
00:16:40Et donc, tu dis que t'es très vite défini de droite,
00:16:42t'es toujours défini de droite.
00:16:44Tu t'es jamais défini d'extrême droite ?
00:16:46Moi, je trouve pas, parce que, encore une fois,
00:16:49ce que je viens de décrire à l'instant,
00:16:51être inquiet par la violence du monde,
00:16:53les attentats, l'islamisation du pays,
00:16:55j'ai pas l'impression d'être extrême.
00:16:57Musique sombre
00:16:59...
00:17:03L'extrême droite n'aurait donc plus rien d'extrême.
00:17:06Brouhaha
00:17:08...
00:17:11Selon Stanislas, elle relèverait du bon sens.
00:17:14Pour Kaina, elle allierait le patriotisme à l'écologie
00:17:18et la solidarité sociale.
00:17:21Un programme bien éclectique, où chacun pourrait trouver son compte.
00:17:25Ca va, la forme ? Ca va ?
00:17:27Ca va, la forme ? Tu vas bien ?
00:17:29Ah, il y a du monde, putain !
00:17:31...
00:17:35J'en ai marre, aujourd'hui, que dire qu'on est fier d'être d'un pays
00:17:39se soit vu comme du racisme ou d'extrême droite.
00:17:42Pour moi, la normalité, c'est de pouvoir être fier de ses origines,
00:17:45de l'histoire de son pays.
00:17:47Eric Zemmour avait parlé d'inscrire les racines chrétiennes
00:17:50dans la Constitution.
00:17:51Je suis désolé, je suis juif, je trouve ça normal.
00:17:54Quand il y a Charlie Hebdo, il a tué les attentats de 2015,
00:17:57je suis en 6e, donc, en fait, on a grandi.
00:18:00J'ai 12 ans, j'ai grandi dans une France
00:18:02où, tous les 4 matins, il y a 200 personnes qui se font rouler dessus.
00:18:06Et j'ai grandi dans une France où tes parents te disent,
00:18:10quand t'es dans le métro, range ton téléphone,
00:18:12fais attention, évite certaines rues.
00:18:14Et puis, voilà, on est cette génération qui évite des quartiers,
00:18:20qui évite des rues, qui, éventuellement, change de trottoir
00:18:24quand on sait pas ce qui se passe en face.
00:18:26Vous craignez une guerre de civilisation ?
00:18:30Une guerre de civilisation, je sais pas.
00:18:32En tout cas, le grand remplacement, je pense qu'on ne peut que le craindre
00:18:35puisqu'on voit qu'il est déjà en place.
00:18:37Donc, tout simplement, de voir notre civilisation disparaître,
00:18:42c'est autre chose.
00:18:43Par exemple, autour de chez moi, il n'y a pas de boucherie non halal,
00:18:45il n'y en a pas.
00:18:46Il n'y a pas de fromager, il n'y a pas tout ça.
00:18:49Et je suis dans Paris, je suis dans le 19e.
00:18:51Donc, il y a une islamisation, il y a un grand emplacement de population,
00:18:55beaucoup de kebabs, beaucoup de...
00:18:57Enfin, beaucoup de populations, vraiment,
00:19:00qui ne s'assimilent en rien, qui continuent à parler l'arabe,
00:19:03qui s'habillent comme aux bleds, qui mettent des tongs l'hiver, enfin...
00:19:08Moi, je viens d'Ibrie-sur-Seine.
00:19:10Il faut savoir, c'est une ville à 80% remplacée.
00:19:13Dans ta famille, ils ont les mêmes idées politiques que toi ?
00:19:17Mes grands-parents pensent comme moi, oui.
00:19:19Parce qu'il faut savoir que mes grands-parents
00:19:21sont des pieds noirs de Tunisie.
00:19:24Et donc, ils ont connu toutes les discriminations
00:19:28qui ont été faites aux Français qui étaient présents à cette époque-là.
00:19:31Ils connaissent très bien la communauté musulmane,
00:19:35ils connaissent très bien les bienfaits et les méfaits.
00:19:40Mais aujourd'hui, on est en France,
00:19:42et ce qui compte en France, c'est les Français.
00:19:44Et c'est pour ça que je me suis engagé au Parti Reconquête,
00:19:47c'est pour défendre la France, les Français, contre l'islamisation.
00:19:50La ville d'Ibrie-sur-Seine, que ce militant considère à 80% remplacée,
00:19:54comptait 25% d'étrangers en 2020, selon les derniers chiffres de l'INSEE.
00:20:00Les militants GZ semblent craindre un ennemi ouvertement désigné,
00:20:04les musulmans, qui, pour rappel,
00:20:06ne représentent qu'environ 10% de la population française,
00:20:10selon le même institut.
00:20:11En France, c'est nous !
00:20:13En France, c'est nous !
00:20:15En France, c'est nous !
00:20:17En France, c'est nous !
00:20:19Éric Zemmour ! Éric Zemmour ! Éric Zemmour !
00:20:30Zemmour ! Zemmour ! Zemmour !
00:20:34Zemmour ! Zemmour ! Zemmour !
00:20:37Président ! Zemmour ! Président !
00:20:39Il y a seulement quelques mois,
00:20:41les propos d'Éric Zemmour lui valaient une condamnation
00:20:43pour provocation à la haine raciale.
00:20:46Aujourd'hui, ces jeunes militants reprennent sa rhétorique incisive,
00:20:49à visage découvert, jouant un rôle de premier plan
00:20:52dans la normalisation de l'extrême droite.
00:20:55Pour diffuser leurs discours,
00:20:57Stanislas peut compter sur la réactivité de ses réseaux.
00:21:01Les gars, envoyez des vidéos à Garen, il va les poster avec Livre Noir.
00:21:04Envoyez des belles vidéos.
00:21:06Attends, on va en envoyer plein.
00:21:08Livre Noir prend parfois les atours d'une agence de communication
00:21:11plus que d'un média d'information.
00:21:13Éric Zemmour, son succès, c'est un succès idéologique.
00:21:16Et il n'est pas le seul.
00:21:17Je crois que l'Union Européenne a besoin d'une bonne droite.
00:21:20Occidentis, Boulevard Voltaire, Radio Courtoisie.
00:21:24Vous pourrez me retrouver dans quelques secondes
00:21:26sur la matinale de Radio Courtoisie.
00:21:27Les réseaux sociaux offrent à ces médias
00:21:29un terrain de jeu privilégié
00:21:30pour diffuser des idées simples et tranchantes,
00:21:32mais aussi des idées de la réaction.
00:21:34C'est quoi, ne pas être assez musulman, finalement ?
00:21:36Finalement, ça vient nous poser la question.
00:21:38Il y a vraiment une différence entre musulmans et islamistes.
00:21:40On est d'accord sur ce constat qu'aujourd'hui,
00:21:42on n'arrive pas à appliquer les EQTF.
00:21:43Il n'est pas question que des jeunes comme Thomas, à Crépole,
00:21:46soient massacrés par des hors de Maghrebains.
00:21:48Ces propos sont également devenus le fonds de commerce
00:21:51d'une nouvelle génération d'influenceurs et actionnaires.
00:21:54Bien sûr que je considère que l'immigration de masse
00:21:56est une menace pour l'État.
00:21:57La promotion d'un agenda politique d'extrême droite
00:21:59est reliée à un débat sur l'immigration.
00:22:02La promotion d'un agenda politique d'extrême droite
00:22:04est relayée par les féministes identitaires.
00:22:06Nous sommes la génération de Claire,
00:22:08violée par un centre africain sous EQTF.
00:22:10Nous sommes la génération de Luna, petite Suédoise de 10 ans,
00:22:14supplicée par un migrant dans un square et laissée pour morte.
00:22:17Aux féministes identitaires s'ajoutent les antiféministes
00:22:20qui souhaitent rétablir un ordre patriarcal.
00:22:22Je ne suis pas féministe.
00:22:23Bien sûr que les hommes et les femmes ne sont pas égaux,
00:22:27ne le seront jamais,
00:22:28et qu'il n'est pas souhaitable qu'ils le soient.
00:22:31Et les influenceurs virilistes
00:22:32qui voient leur masculinité menacée par la modernité.
00:22:35La société occidentale produit des hommes individualistes,
00:22:38coupés de leur famille,
00:22:39et des femmes masculinisées, dégoûtées de la maternité.
00:22:41Je ne suis pas féministe.
00:22:42Au sein de cette sphère,
00:22:44tout le monde se connaît et se soutient réciproquement.
00:22:46Moi, j'ai toujours été à fond derrière Zemmour et maintenant Marion.
00:22:51Tous partagent un objectif commun,
00:22:53l'arrêt total de l'immigration
00:22:55et la restauration d'une société conservatrice.
00:22:58Kéïna aimerait elle aussi jouer un rôle.
00:23:06Elle souhaite monter en grade au sein de la cocarde
00:23:09et prend l'initiative d'organiser une conférence à Assas.
00:23:12Zemmour, tout dit antifascistique !
00:23:16Zemmour, tout dit antifascistique !
00:23:21Zemmour, tout dit antifascistique !
00:23:23Zemmour, tout dit antifascistique !
00:23:27L'événement provoque une manifestation dont Kéïna semble s'amuser.
00:23:33La colère qu'elle suscite ne fait que renforcer ses convictions
00:23:36et lui fournit l'occasion de fustiger l'extrême gauche,
00:23:39qui, selon elle, piétine la liberté d'expression.
00:23:42En fait, ils n'acceptent pas
00:23:43le fait qu'on puisse avoir une opinion différente de la leur.
00:23:46Comme elle le dit, c'est en assumant haut et fort ces idées
00:23:49que celles-ci pourront être acceptées.
00:23:52Alors Kéïna s'affiche de plus en plus
00:23:54sur les vidéos de la cocarde étudiante.
00:23:56Tout comme toi, nous constatons
00:23:57que la situation étudiante actuelle est inquiétante.
00:24:00De nombreux étudiants sont en situation de précarité,
00:24:03ont du mal à se loger et n'ont pas forcément les moyens de se nourrir,
00:24:06tandis que les étudiants étrangers sont favorisés.
00:24:08Nous devons mettre un terme à cette situation,
00:24:10car la jeunesse afro-africaine se réveille
00:24:13et ne compte pas s'aider aux injonctions des gauchistes,
00:24:15des immigrationnistes et des pseudo-progressistes.
00:24:22...
00:24:27J'ai perdu beaucoup d'amis avec cette simple vidéo.
00:24:32Je suis blacklistée littéralement de mon lycée,
00:24:36de mon ancien lycée,
00:24:38dans lequel ce professeur qui m'appréciait auparavant,
00:24:42bah, maintenant, il veut plus du tout entendre parler de moi.
00:24:46Qu'est-ce qu'il t'a dit ?
00:24:48Qu'est-ce qu'il m'a dit ?
00:24:49Il m'a envoyé tout d'abord un message
00:24:52m'expliquant qu'il était tombé sur la vidéo
00:24:54et qu'il était extrêmement déçu,
00:24:57que son enseignement n'avait donc servi à rien
00:25:00et qu'il fallait que je me reprenne en main
00:25:04et que c'est pas normal de s'engager dans un syndicat
00:25:08avec de telles idées
00:25:10et qu'en vidéo, défendre notamment l'octroi...
00:25:17Enfin, la priorité nationale dans l'attribution des logements courts,
00:25:21bah, c'est inacceptable. Voilà.
00:25:24En plus de ça, il m'a expliqué que j'étais utilisée,
00:25:28que je n'étais qu'un pion
00:25:30et qu'il déteste viscéralement ce que je suis.
00:25:33Pourquoi, à ton avis, il a dit que t'étais qu'un pion ?
00:25:36Pourquoi j'étais ?
00:25:38Il a dit que t'étais qu'un pion.
00:25:40Euh...
00:25:43En fait...
00:25:45Malheureusement, il a cette idée que beaucoup de personnes à gauche,
00:25:50que lorsque l'on se dit de droite,
00:25:52euh...
00:25:54il y a cette idée de...
00:25:56On est de droite, donc on est raciste.
00:25:59Ce qui est évidemment faux.
00:26:01Pour lui, j'étais un peu, entre guillemets, leur caution.
00:26:04Regardez, on a quand même une fille qu'on met sur la vidéo
00:26:08et qui a des origines.
00:26:10Enfin, c'est lamentable de penser comme ça, sincèrement.
00:26:14La préférence nationale que Keïna défend dans sa vidéo
00:26:17est l'un des principes historiques de l'extrême droite.
00:26:21Cette mesure, qui entend exclure les étrangers des aides sociales,
00:26:24a été popularisée dans les années 80 par Jean-Marie Le Pen.
00:26:29Elle a longtemps marqué la division entre le Front national
00:26:31et la droite républicaine,
00:26:33respectueuse de l'universalité des droits garantis par la Constitution.
00:26:45Depuis, Marine Le Pen l'a habilement rebaptisée.
00:26:49La préférence est devenue la priorité,
00:26:51un terme plus facile à défendre dans le débat public.
00:26:54Musique de tension
00:26:56...
00:26:59C'est ton premier meeting, non ?
00:27:00...
00:27:03Musique de tension
00:27:05...
00:27:07...
00:27:09...
00:27:11...
00:27:13...
00:27:15Banalisée, ce concept de priorité nationale
00:27:18a trouvé un écho auprès de nombreux jeunes comme Keïna.
00:27:22En s'appropriant ce nouveau lexique,
00:27:24ces jeunes entretiennent et accélèrent sa diffusion.
00:27:27...
00:27:29...
00:27:31...
00:27:33...
00:27:36...
00:27:38...
00:27:40...
00:27:42...
00:27:44...
00:27:47Musique d'introuvale
00:27:49...
00:27:52...
00:27:54...
00:27:57...
00:27:59...
00:28:01...
00:28:04...
00:28:07...
00:28:09...
00:28:11...
00:28:15Derrière les discours militants,
00:28:17quelle conviction intime pousse cette jeunesse
00:28:20dans les rangs de l'extrême droite ?
00:28:22Pierre Romain vient d'une région privilégiée
00:28:24et sans insécurité, comme il aime à le rappeler.
00:28:27Il s'est politisé dans ses livres d'histoire
00:28:29en rêvant d'une gloire passée qu'il n'a jamais retrouvée
00:28:33dans la France d'aujourd'hui.
00:28:34...
00:28:36C'est bon ?
00:28:37Oui.
00:28:39Nickel.
00:28:40Pourquoi tu penses que c'est vraiment
00:28:42l'histoire militaire,
00:28:44la conquête, etc.,
00:28:45des civilisations qui t'ont le plus attiré ?
00:28:47Oui. Alors, il y a peut-être des raisons purement...
00:28:52liées aux sentiments, aux sensations,
00:28:54un peu le côté épique.
00:28:56Là, c'est pas tellement réfléchi,
00:28:58c'est un peu instinctif.
00:29:00Moi, ça me...
00:29:02pouvoir des scènes épiques ou lire des choses,
00:29:05des récits de batailles, etc.,
00:29:07ça me procure des émotions
00:29:09et c'est quelque chose qui m'attire.
00:29:11Ensuite, à postériori,
00:29:14on se pose pas ces questions-là quand on est plus jeune,
00:29:17mais pour moi, c'est là où se concentrent
00:29:20les décisions dans l'histoire.
00:29:22C'est par la guerre,
00:29:24par les affrontements entre armées,
00:29:27entre puissances, que se font les décisions
00:29:29des peuples, des civilisations.
00:29:31Que certaines disparaissent, que certaines vont renaître,
00:29:34que certaines vont décliner.
00:29:36Pour moi, c'est dans l'affrontement,
00:29:38dans l'histoire militaire, qu'on a la clé
00:29:40de compréhension du monde, d'être son évolution.
00:29:43Pierre-Romain a un temps envisagé une carrière militaire,
00:29:46mais a préféré le champ des idées pour mener son combat.
00:29:49On rappelle aussi les chiffres.
00:29:52Stanislas aurait, lui aussi,
00:29:53pu finir dans l'armée plutôt qu'en politique.
00:29:56C'est quoi, le hashtag ?
00:29:58A 15 ans, il entre à l'internat
00:30:00du lycée national militaire de La Flèche,
00:30:02en Pays de l'Oie, sur les traces de son père.
00:30:06Peux-tu nous parler de ton père ?
00:30:08Si vous voulez.
00:30:09Mon père est militaire, mais je n'ai pas de...
00:30:13Je n'ai pas...
00:30:14Je ne suis pas encore,
00:30:15comment dire, sur le divan de Marc-Olivier Faugillel.
00:30:18Mais je m'entends très bien avec lui,
00:30:20je suis fier de ce qu'il fait,
00:30:22je suis heureux d'avoir un père militaire.
00:30:24Quand son père part en mission,
00:30:26on comprend ce que ça veut dire d'envoyer des gens au front.
00:30:30Même si on est jeune, même si on est plus petit,
00:30:32on sait ce que c'est d'avoir un père
00:30:34à X endroits.
00:30:35Forcément, ça joue, mais après,
00:30:37je pense que beaucoup de parents non militaires
00:30:40sont aussi patriotes et ont des valeurs similaires
00:30:43à celles d'un père militaire.
00:30:45C'est évident.
00:30:46Quelle valeur tu dirais que t'as inculqué ?
00:30:48Le patriotisme, essentiellement.
00:30:51Bien sûr, le travail et le sens de l'Etat et de son service.
00:30:55C'est important de dire qu'on voue sa vie,
00:30:58en tout cas, sa profession, à une cause précise.
00:31:00En l'occurrence, c'est la défense des intérêts français,
00:31:04ici en France et en métropole et partout ailleurs dans le monde.
00:31:08Je pense que c'est important
00:31:10d'avoir cette envie de défendre son pays.
00:31:13Je pense que c'est une belle valeur.
00:31:16Je pense que toute une partie de ma génération
00:31:19a été marquée par 2015.
00:31:20Il y a deux événements marquants.
00:31:22Il y a Charlie Hebdo et le Bataclan.
00:31:24Charlie Hebdo, je suis en troisième.
00:31:27Et...
00:31:29Le Bataclan, je suis folicier à la flèche.
00:31:31Je pense que, honnêtement, pour notre génération,
00:31:34c'est en septembre, où chacun se souvient de l'endroit où il était.
00:31:38Ce qui m'a frappé, c'est le manque de réaction.
00:31:41Tout le monde est effaré,
00:31:43tout le monde fait des marches blanches, pose des bougies.
00:31:46Et quoi d'autre ?
00:31:47Rien n'a changé, ça sent pire.
00:31:49Je me suis dit qu'il fallait se battre pour que ça change.
00:31:52Si Stanislas s'est construit
00:31:54dans un milieu où l'extrême droite est surreprésentée,
00:31:57Kayna a grandi dans le 94,
00:31:59un département historiquement à gauche.
00:32:10Sa mère gère une association sportive
00:32:12et son père est ingénieur en informatique.
00:32:22Ça colle pas.
00:32:23Ils n'ont jamais parlé politique à table.
00:32:25Alors Kayna dit s'être politisée seule,
00:32:28en regardant à la télé les débats des présidentielles de 2017.
00:32:34Je peux te demander de faire plein de photos ?
00:32:36Oui, carrément.
00:32:53Les origines de son engagement remontent à ses années de collège.
00:32:59Juste, je regarde...
00:33:01Renie, tu veux que j'en parle ?
00:33:03Donc, je venais de Maison-Alfort.
00:33:06J'ai fait toute ma scolarité jusqu'en 6e à Maison-Alfort.
00:33:09Et donc, c'était dans un quartier pavillonnaire,
00:33:12très tranquille, voilà.
00:33:14Et ensuite, j'ai déménagé en 5e à Choisy-le-Roi.
00:33:18Et ça m'a vraiment fait sortir de cette petite bulle
00:33:21où je pensais que tous les enfants sont comme moi
00:33:24et ont la même vie que moi.
00:33:25J'avais pas vraiment pris conscience que juste à côté,
00:33:28il y avait une cité.
00:33:29Dès le premier jour, je me souviens, j'ai senti que c'était différent.
00:33:34En fait, il n'y avait aucun élève blanc de peau.
00:33:37Il n'y avait que des personnes issues de l'immigration
00:33:41et plutôt venant d'Afrique ou du Maghreb.
00:33:46Et je sais pas pourquoi, je me suis dit...
00:33:49C'est bizarre, c'est la première fois que je vois ça,
00:33:53et c'est bizarre, je suis pas habituée à avoir une classe comme ça,
00:33:56et j'ai l'impression, justement, moi,
00:33:59de pas être à ma place.
00:34:03Lorsque j'étais nouvelle, les premiers jours,
00:34:05il y avait énormément de personnes qui venaient vers moi.
00:34:07Mais en fait, la première question de ces personnes-là,
00:34:10à chaque fois, c'était, tu es de quelle origine ?
00:34:14Et ça m'avait vraiment marquée,
00:34:17parce que je me suis dit, mais qu'importe.
00:34:20Enfin, c'est pas important de savoir mes origines.
00:34:24La première question devrait être, comment tu t'appelles ?
00:34:26Tu es en quelle classe ?
00:34:27Mais non, là, c'était, tu es de quelle origine ?
00:34:30Et en fait, lorsque je disais mes origines,
00:34:33eh ben, il y avait des, entre guillemets, des sortes de tribus.
00:34:36Si la personne en face de moi était d'origine marocaine également,
00:34:40eh ben, c'était, oh, mais ma sœur, tu fais partie de la communauté,
00:34:45eh ben, viens avec nous, traîne avec nous,
00:34:47hésite pas à venir nous parler.
00:34:49Mais si, à l'inverse, c'était une personne
00:34:51qui était plutôt d'origine algérienne,
00:34:53vu qu'il y avait vraiment cette rivalité
00:34:56entre ces deux tribus, entre guillemets,
00:34:59eh ben, là, c'était, ah, bon, OK, ben...
00:35:05Voilà. Et la personne partait,
00:35:08et n'allait plus jamais s'intéresser, en fait, à moi.
00:35:14Et si je peux rajouter un dernier truc...
00:35:17En fait, on m'a fait une réflexion qui m'a beaucoup marquée,
00:35:21aussi, encore.
00:35:23C'était une année un peu compliquée, on va dire.
00:35:25Mais en fait, on m'a reproché d'être trop blanche.
00:35:31Et ça, pareil, c'était quelque chose que j'avais jamais entendu.
00:35:35Je me suis dit, bon, il y a des gens qui ont une haine envers la France,
00:35:40il y a des gens qui ont une haine envers la culture française,
00:35:44la langue française, et également les Français et les Blancs.
00:35:48Et quand on se rend compte de ça,
00:35:51ben, c'est un peu...
00:35:54C'est un peu déroutant.
00:35:56Et effectivement, une conscience politique se fait naturellement.
00:36:15Face aux difficultés que Kayna a traversées cette année-là,
00:36:18les discours fermes de Marine Le Pen lui apportaient une solution toute faite.
00:36:24J'ai choisi de rejoindre la cocarde et pas une autre association,
00:36:28car le combat dans les universités est primordial
00:36:31et c'est l'association qui représenterait mieux mes valeurs.
00:36:34C'est bien pour la version horizontale,
00:36:36mais pas pour la version verticale.
00:36:38Rejetée par les tribus de son collège,
00:36:40elle semble avoir trouvé en la cocarde
00:36:42sa propre tribu.
00:36:48Dévouée et investie,
00:36:49elle est rapidement nommée responsable de la communication.
00:37:02Tu es prête ?
00:37:03Oui.
00:37:053, 2, 1...
00:37:09Bonjour, je m'appelle Kayna, j'ai 17 ans.
00:37:11Je m'appelle Kayna, j'ai 19 ans
00:37:13et j'étudie le droit à l'université parisien Panthéon-Sorbonne.
00:37:16J'ai rejoint la cocarde en fin septembre 2023.
00:37:193, 2, 1...
00:37:22Au sein de la cocarde, je suis responsable communication nationale,
00:37:26je souhaite m'engager encore plus dans le mouvement
00:37:28et travailler plus tard en politique.
00:37:30Quoi ?
00:37:34Pour faire carrière en politique,
00:37:36l'extrême-droite est un secteur prometteur.
00:37:38Tous savent qu'en faisant bonne figure,
00:37:40ils pourraient briguer des postes clés
00:37:42si leur camp parvenait un jour au pouvoir.
00:37:45Oui, messieurs.
00:37:46En recherche de profils compétents,
00:37:48leurs partis respectifs offrent aux jeunes les plus qualifiés
00:37:51l'opportunité d'une ascension fulgurante.
00:37:53À 28 ans, Jordan Bardella en est l'incarnation.
00:37:57Pierre Romain et Stanislas pourraient suivre sa voie.
00:38:03Tous deux sont candidats aux élections européennes,
00:38:06avec de grandes chances d'être élus député.
00:38:09Si vous me faites un peu plus mat,
00:38:11je vais leur poser un revenu de vacances.
00:38:13On est en campagne européenne, il est bon de le rappeler.
00:38:17On va parler de votre campagne avant les autres.
00:38:19Le slogan, si j'ai bien vu, c'est la France fière.
00:38:22Exactement.
00:38:23Pour gagner des voix, Stanislas et Pierre Romain
00:38:26jouent un rôle clé, celui de former leur base militante.
00:38:29Vous avez tous le devoir d'aller chercher 10, 15 électeurs.
00:38:33Ce qui serait bien, c'est que ceux qui viennent profiter
00:38:37viennent au tractage vendredi matin.
00:38:38C'est notre boulot d'aller convaincre et de rassembler.
00:38:42Il faut dire aux gens, si vous considérez,
00:38:44au moment du 9 juin, que l'islam est incompatible avec la République,
00:38:47qu'il y a un sujet woke, si vous pensez tout ça,
00:38:49le seul parti qui propose ça, c'est Reconquête.
00:38:52Les éléments de langage préparés dans les QG parisiens
00:38:56sont répétés sur le terrain par les jeunes militants.
00:38:59Bonsoir, monsieur. Bardella pour les Bordemais.
00:39:01Bardella, bonjour.
00:39:03Bordemais pour les Européennes.
00:39:05C'est la journée.
00:39:07Bordemais pour les Bordemais.
00:39:08Bonjour, monsieur. M. Maréchal pour les Européennes.
00:39:11Le RNJ et GZ disposent de délégations départementales
00:39:15dans toutes les régions de France.
00:39:17Merci pour les Européennes.
00:39:18Bonne journée.
00:39:19Bonne journée.
00:39:20Je t'aime, monsieur.
00:39:22Merci. Bonne journée.
00:39:23Chaque responsable est chargé de quadriller le territoire.
00:39:27Bonjour, monsieur. Pour les élections européennes,
00:39:29il y a Bardella. Bonne journée.
00:39:31La bataille électorale se joue aussi sur les réseaux sociaux.
00:39:34Il faut envoyer, envoyer, envoyer.
00:39:36Je veux qu'il y ait beaucoup de reels,
00:39:38de vidéos sympas, justement, qui tournent,
00:39:40où il y a une très bonne ambiance chez le GZ, etc.
00:39:43Il n'y a pas besoin de boucles forcées. On fait ça à l'iPhone.
00:39:45Très simplement, de la story, de la story.
00:39:47TikTok, on a encore un peu d'ébrelle.
00:39:50Toutes les vidéos, là, classiques, sans montage,
00:39:52ça fait des vues comme pas possible sur TikTok.
00:39:56Et je vois tout le temps ça avec Bardella et compagnie.
00:39:57Ils font des millions de vues sur des conneries.
00:39:59Il se prend en vidéo avec Marine Le Pen.
00:40:01Je n'y joue pas.
00:40:03Et ça fait des stats.
00:40:05Je pense qu'il faut qu'on balance tout ça.
00:40:06Ils font même pas de montage, en plus.
00:40:08Oui, on balance et...
00:40:09Et surtout, contrairement à ce qu'on pourrait croire,
00:40:11TikTok, il y a une élection favorable.
00:40:13Il faut que ça y ait plusieurs de suivre.
00:40:14TikTok, vous bombardez tant que vous voulez.
00:40:16Vraiment, vous mettez ce que vous voulez sur TikTok.
00:40:19Dans la limite du légal.
00:40:22Mais sinon, il n'y a pas de sujet.
00:40:23Mais voilà, on ne perd pas de temps, quoi.
00:40:29...
00:40:37...
00:40:43On a déjà laissé entrer, là, pendant qu'on...
00:40:44Oui, c'est commencé.
00:40:46Ça commence à devenir rentré, là.
00:40:48Ça va être 3 000 de rentre.
00:40:493 000 de rentre, 2 000 de rentre.
00:40:51C'est là, maintenant, il y a 5 minutes.
00:40:53La salle est déjà pleine.
00:40:55Laissez ça.
00:40:56...
00:40:59J'aimerais être très bronzé et...
00:41:01Ce qu'on croit, je rentre du ski.
00:41:03Stanislas est également porte-parole de Reconquête
00:41:06et bénéficie à chaque meeting d'un temps de parole.
00:41:09C'est pour lui l'occasion de mettre en scène un message fort
00:41:12qui sera relayé à grande échelle sur les réseaux sociaux.
00:41:15Combien de jours, exactement, il reste ?
00:41:1780 jours, aujourd'hui.
00:41:20Un peu moins de 100 jours,
00:41:21puisque personne ne pense à eux.
00:41:24Je tenais, avant de commencer ce grand rassemblement politique,
00:41:26d'observer une minute de silence
00:41:29pour les victimes de l'immigration des franco-scythes,
00:41:32de notre culture chrétienne attaquée.
00:41:34J'aimerais que vous le liez.
00:41:36Tous ensemble, nous observons ce temps de silence
00:41:38qui n'est jamais pris pour les victimes de tout cela.
00:41:42Bam, tribu des silences, j'improvise dessus.
00:41:45Ah oui, il faut que je dise tomateau.
00:41:46Après, merci, merci.
00:41:49C'est pour ces personnes-là que nous le combattons.
00:41:51La première partie, merci.
00:41:52Deuxième partie, annoncez la minute de silence.
00:41:54Troisième partie, pourquoi on se bat ?
00:41:55Quatrième partie, vous êtes responsables.
00:41:58Et après, cinquième fois, on finit. Merci beaucoup. Vive la France.
00:42:01Pareil, si je dépasse et qu'on est à 2 minutes 15,
00:42:03à partir de 2 minutes, tu lèves la main.
00:42:05De toute façon, c'est très court.
00:42:06Je pense que t'as Olivier qui va te faire des grosses...
00:42:08Oui, oui, oui, mais...
00:42:09Non, mais justement, avant que l'Olivier me casse les couilles,
00:42:13enfin, me casse les couilles, il fasse son truc, là,
00:42:14dos en l'air, et voilà.
00:42:23Merci.
00:42:25Merci à tous, chers amis.
00:42:26Merci à tous d'être aussi nombreux aujourd'hui au Palais des Sports.
00:42:29Pardon de redescendre un petit peu l'atmosphère,
00:42:33mais pour commencer ce grand lancement de campagne des Européennes,
00:42:36je voulais avec vous partager un instant de silence,
00:42:40rendre hommage à toutes les victimes de l'immigration de masse,
00:42:43rendre hommage à toutes les victimes de francocide,
00:42:45rendre hommage à tous les actes anti-chrétiens.
00:42:48Et c'est pour ça qu'aujourd'hui, avec vous, au Palais des Sports,
00:42:50je voudrais que l'on prenne un moment de silence,
00:42:53tous ensemble, debout, pour penser à toutes ces victimes
00:42:56trop souvent oubliées par l'invindique médiatique
00:42:58et par le pouvoir en place. Merci beaucoup.
00:43:09Merci à tous.
00:43:12Le terme francocide a été inventé par Éric Zemmour
00:43:15pour désigner le meurtre d'un Français commis par un immigré.
00:43:19En oubliant de préciser que plus d'un tiers des immigrés
00:43:22ont la nationalité française.
00:43:23Le 9 juin prochain, avec Éric Zemmour...
00:43:26L'ancien polémiste voudrait propager l'idée
00:43:28qu'il existe une violence systématique
00:43:30commise par les étrangers contre les Blancs et les Chrétiens.
00:43:32Et surtout, surtout...
00:43:34Libération !
00:43:37À reconquête, la guerre culturelle passe par une bataille linguistique.
00:43:41Il s'agit d'imposer un nouveau vocabulaire dans l'opinion publique.
00:43:48...
00:43:54...
00:44:03...
00:44:15...
00:44:24...
00:44:31Merci.
00:44:32Ca va ?
00:44:33Ca va ?
00:44:34L'engagement de Kayna lui a ouvert des portes.
00:44:37...
00:44:41Elle a décidé de rejoindre le RNJ sur les traces de Pierre-Romain.
00:44:45Une aubaine pour un mouvement cherchant à camoufler ses liens
00:44:48avec les profils les plus violents et radicaux.
00:44:51Salut.
00:44:52Salut.
00:44:53Ca va ?
00:44:54J'avais peur que vous soyez coincés en bas.
00:44:56On a été coincés pendant 10 minutes en bas.
00:44:59Salut.
00:45:00Qui vous a délivré ?
00:45:01Clara.
00:45:02Bravo.
00:45:04En recrutant des visages lisses,
00:45:06Pierre-Romain construit un nouveau personnel politique,
00:45:09légitime et présentable,
00:45:11qu'il ne lui reste plus qu'à former.
00:45:13S'il vous plaît, toute petite consigne.
00:45:15Vous avez les hashtags qui sont là.
00:45:18C'est celui de BFM Le Débat,
00:45:19le nôtre habituel depuis le début de la campagne.
00:45:22Vous avez la boucle WhatsApp que vous avez pu flasher en QR code,
00:45:25qui est là ou sur le mur ici.
00:45:27Vous aurez un tas de tweets qui vont passer tout au long de la soirée.
00:45:29Vous n'êtes pas obligés de reprendre l'intégralité,
00:45:32mais essayez d'en prendre les meilleurs,
00:45:33récupérer les visuels, faire vos propres tweets
00:45:35avec vos comptes personnels ou avec les comptes de vos sections RNJ.
00:45:39Gardez aussi vos portables de temps en temps
00:45:40pour qu'on fasse monter les hashtags et les meilleurs moments du débat.
00:45:43Moi, je crois.
00:45:48En mettant un pied au Rassemblement national,
00:45:50Kayna s'ouvre des perspectives pour l'avenir.
00:45:53Elle souhaiterait dégoter un stage auprès d'un député
00:45:56ou d'un sénateur du parti.
00:45:58Bien placé sur la liste,
00:46:00Pierre-Romain est quasiment assuré d'être élu
00:46:02et disposera alors d'une enveloppe budgétaire
00:46:04pour recruter ses assistants.
00:46:10...
00:46:16Rien ne semble pouvoir freiner le phénomène Bardella.
00:46:19...
00:46:24Le jeune président du RN est devenu une icône
00:46:26pour une partie de la jeunesse.
00:46:30Des jeunes comme Kayna,
00:46:32qui, depuis 2017, n'ont jamais connu une élection présidentielle
00:46:35où l'extrême droite n'est pas arrivée au second tour.
00:46:37...
00:46:45C'est absolument bon. Merci.
00:46:47Mademoiselle. Merci, monsieur.
00:46:49Merci beaucoup.
00:46:51...
00:46:53A voté.
00:46:55...
00:47:00Le 9 juin 2024,
00:47:02le RN privatise un grand pavillon dans le bois de Vincennes
00:47:04pour sa soirée électorale.
00:47:06...
00:47:11Il faut se dire bonjour.
00:47:13Ca va, Pierre ? Ca va.
00:47:14Salut.
00:47:15Salut.
00:47:16Mmh.
00:47:18Pierre-Romain,
00:47:19qui, jusqu'ici, travaillait dans l'ombre de son patron,
00:47:21commence à prendre la lumière.
00:47:23Bonsoir. Bonsoir.
00:47:25Marion, je suis votre ombre.
00:47:26Votre ombre ?
00:47:27Je vais vous suivre.
00:47:29Ah, d'accord. Ah oui, vous êtes avec François.
00:47:31D'accord, d'accord.
00:47:325, 4, 3, 2, 1.
00:47:36Il est 20h. Vous les découvrez maintenant.
00:47:39...
00:47:42Le RN obtient plus de 31 % des voix.
00:47:45Un score historique.
00:47:46Avec 30 députés, c'est le parti
00:47:49qui envoie la plus importante délégation
00:47:51au Parlement européen.
00:47:53Comme prévu, Pierre-Romain fait partie des élus.
00:47:57C'est la réussite du parti.
00:47:58Mais évidemment, il y a de la satisfaction personnelle.
00:48:02Le plus important, ce soir,
00:48:03c'est le score inédit qu'on fait au niveau national
00:48:06et la nouvelle dimension qu'en prend le RN
00:48:09en France et en Europe.
00:48:10On va féliciter Azimou.
00:48:12Merci. Rebonjour.
00:48:13Applaudissements
00:48:15Bravo.
00:48:16Applaudissements
00:48:19Romain ! Romain ! Romain !
00:48:22Les chers compatriotes.
00:48:23...
00:48:26À Vincennes,
00:48:27la soirée électorale prend déjà l'air d'une investiture.
00:48:30...
00:48:33Chant de la foule
00:48:36Quelques instants plus tard,
00:48:37Emmanuel Macron s'adresse aux Français.
00:48:40J'ai décidé de vous redonner le choix
00:48:42de notre avenir parlementaire,
00:48:45par le vote.
00:48:47Je dissous donc, ce soir, l'Assemblée nationale.
00:48:51...
00:48:52Des élections législatives auront lieu dès la fin du mois.
00:48:57Au siège de Reconquête, l'ambiance est nuancée.
00:49:00...
00:49:05Avec près de 5,5 % des voix,
00:49:07le parti réalise un score en dessous de ses attentes,
00:49:11mais remporte tout de même 5 sièges au Parlement.
00:49:13...
00:49:15C'est la première fois qu'il obtient des élus depuis sa fondation.
00:49:19...
00:49:22Ca va, ça va, ça va ?
00:49:24...
00:49:27Bonjour.
00:49:28Ca va ?
00:49:29Stanislas, 6e sur la liste,
00:49:32rate de peu sa chance de devenir député.
00:49:34...
00:49:37Mais il n'a pas le temps d'être déçu.
00:49:39Il faut déjà préparer une nouvelle campagne.
00:49:41...
00:49:45Les élections législatives pourraient lui offrir
00:49:47d'autres possibilités.
00:49:49...
00:49:52Le temps où Pierre Romain débloquait les universités
00:49:55avec ses camarades de la cocarde semble bien lointain.
00:49:58Aujourd'hui, il devient cadre de son parti.
00:50:01C'est bon ?
00:50:02...
00:50:06Derrière lui,
00:50:07une nouvelle élite se tient prête à investir des postes clés.
00:50:10...
00:50:12Une jeunesse dont la parole libérée et éloquente
00:50:15pourrait presque faire oublier les racines du projet qu'elle défend.
00:50:19Un projet résolument d'extrême droite.
00:50:22...
00:50:25...
00:50:34Extrême droite, la nouvelle garde,
00:50:36réalisée par René Bertini et Arthur Didier Deraine,
00:50:39tournée durant la campagne des dernières élections européennes.
00:50:43Il vient donc de vous faire découvrir
00:50:46trois jeunes, Pierre Romain, Kaina et Stanislas,
00:50:49militants en faveur de Jordane Bardella,
00:50:52de la formation Reconquête
00:50:53et au sein de la cocarde étudiante,
00:50:56syndicat étudiant proche du Rassemblement national.
00:50:59De quoi s'interroger, plus au-delà,
00:51:01sur ce plateau de débats d'octobre,
00:51:03sur les motivations des nombreux jeunes
00:51:06qui soutiennent l'extrême droite française.
00:51:08Nous allons commencer avec vous, Erwann Lequeur.
00:51:11Bienvenue. Vous êtes sociologue,
00:51:13politologue, spécialiste de l'extrême droite
00:51:16et enseignant chercheur à l'université Grenoble-Alpes.
00:51:19Également avec nous, Marie-Lou Magal.
00:51:22Vous êtes journaliste politique au sein de l'hebdomadaire L'Express,
00:51:25auteur de L'Extrême droite, Nouvelle génération,
00:51:28enquête au coeur de la jeunesse identitaire,
00:51:31publiée aux éditions de Noël et coécrite
00:51:33avec le journaliste du quotidien Libération, Nicolas Massol.
00:51:37Et enfin, avec nous, Adrien Matou.
00:51:39Bienvenue à vous, Adrien Matou.
00:51:41Vous êtes journaliste et rédacteur en chef
00:51:43du service politique de l'hebdomadaire Marianne.
00:51:46Après ce documentaire signé par deux jeunes réalisateurs,
00:51:49qui ont renforcé leur premier film,
00:51:52René Bertigny et Arthur Didier de Rennes,
00:51:54Erwann Lequeur,
00:51:56qu'est-ce qui ressort immédiatement
00:51:58après avoir vu ce film, selon vous,
00:52:00concernant cette nouvelle garde,
00:52:02ces nouveaux cadres en marche du côté de l'extrême droite française ?
00:52:06La première chose qui me marque et qui me frappe,
00:52:09puisque je travaille depuis assez longtemps
00:52:11sur la question de l'extrême droite,
00:52:13c'est l'assurance qu'ils ont d'arriver au pouvoir.
00:52:16Il y a quelque chose de l'ordre d'une ambition
00:52:19et désormais, l'extrême droite,
00:52:21ça a été bien dit dans le documentaire,
00:52:23est le meilleur, le plus rapide, le plus court et le plus simple moyen
00:52:27d'arriver à ses fins quand on est un jeune ambitieux en politique,
00:52:30même si, éventuellement, on n'était pas d'accord
00:52:33avec les idées que porte cette famille politique.
00:52:36Il y a des extrêmes droites,
00:52:37on le voit un peu dans le documentaire,
00:52:39mais très peu, finalement,
00:52:41parce qu'on a affaire à des gens qui se ressemblent un peu beaucoup,
00:52:45mais il y a plein d'autres obédiences
00:52:47à l'extrême droite, mais ce qu'on voit pour les trois,
00:52:50ils le disent chacun à leur manière, c'est leur ambition,
00:52:53qui me frappe, par rapport aux gens que je voyais
00:52:55dans les années 90 ou 2000.
00:52:57Qu'ils pensaient peut-être devoir rester dans l'opposition
00:53:00pendant très longtemps, contrairement à ceux-ci...
00:53:03Comme Jean-Marie Le Pen, il n'avait pas le pouvoir en vue.
00:53:06Il n'a jamais voulu prendre le pouvoir,
00:53:08il n'a jamais pensé que c'était même possible.
00:53:11Sa fille, elle, a mis en oeuvre la stratégie
00:53:13édictée plutôt par Bruno Maigret, à l'époque,
00:53:16qui était le dissident de Jean-Marie Le Pen.
00:53:18En 1998, il y a la fameuse scission qui a fait repartir
00:53:21la moitié des cadres, la plupart de l'argent,
00:53:24ce qui a fait dire à beaucoup d'observateurs
00:53:26que c'était Maigret qui allait gagner la bataille.
00:53:29J'étais l'un des seuls à dire non, c'est Le Pen,
00:53:32parce qu'entre le prophète et le bureaucrate,
00:53:34Max Weber nous explique que c'est le prophète qui gagne.
00:53:37Mais autour de Jean-Marie Le Pen, je prends un exemple simple.
00:53:41Samuel Maréchal, le père de Marion Maréchal,
00:53:43qui était donc quelqu'un d'important dans le dispositif.
00:53:47Il était à la fois le gendre,
00:53:48parce qu'il était marié avec Yann Maréchal,
00:53:52Yann Le Pen,
00:53:53et donc le père adoptif de Marion.
00:53:57Samuel Maréchal était un cadre important du FNJ,
00:54:01l'équivalent de celui que l'on voit dans...
00:54:03Et il ne pensait pas forcément...
00:54:05D'ailleurs, il a arrêté la politique à un moment donné.
00:54:08Il ne pensait pas forcément arriver au pouvoir.
00:54:11Il vivait pour ses idées, qui étaient plutôt des idées solidaristes,
00:54:14moins identitaires que celles des jeunes qu'on voit.
00:54:17Je remarque, un, l'ambition,
00:54:19l'espèce de volonté d'arriver au pouvoir,
00:54:21et trois, il y a quand même quelque chose
00:54:24qui a beaucoup changé dans notre pays,
00:54:26ils sont identitaires.
00:54:27Ca, on va y revenir,
00:54:28parce que c'est ce qui a rassemblé ces jeunes à un moment donné,
00:54:32et c'est ce que vous racontez en partie, d'ailleurs,
00:54:35dans votre livre.
00:54:36Ce qui a peut-être frappé ceux qui ont vu ce film,
00:54:39c'est que ces jeunes ne se revendiquent pas d'extrême droite,
00:54:43mais ils se disent tout simplement de droite.
00:54:45Ca, c'est la bataille sémantique qui a été gagnée
00:54:48par cette nouvelle droite des années 70 et 80,
00:54:50dont Maigret a été un des instruments
00:54:52avec le Club de l'Horloge et le Grèce de l'autre côté.
00:54:55Le Maigret, dont vous parlez, que nous connaissons,
00:54:58ces jeunes ne le connaissaient peut-être pas beaucoup.
00:55:01Ils font absolument pas référence à un communement.
00:55:04Mais ils font ce que Maigret leur avait proposé de faire
00:55:07dans les années 90,
00:55:08appliquer les consignes de la nouvelle droite.
00:55:11Ne dites plus les Arabes à la mer,
00:55:12mais ces populations ont vocation à retourner chez elles.
00:55:15Ne dites plus, mais dites plus tôt.
00:55:17Il y avait des fascicules qui étaient édités
00:55:20et qui étaient distribués aux militants.
00:55:22On voit bien qu'ils sont formés, ils ont un mode langagier
00:55:25qui est spécifique, celui d'aujourd'hui.
00:55:28Et en effet, pour eux, la bataille est gagnée,
00:55:30ils s'appellent la droite.
00:55:32Comme Éric Zemmour, comme beaucoup d'autres,
00:55:34ils s'appellent la droite, parce qu'ils pensent avoir gagné.
00:55:37Ils veulent faire exploser LR, grâce à Éric Ciotti.
00:55:40C'était le rêve de Bruno Maigret,
00:55:42faire exploser la droite dont il était issu, ex-RPR,
00:55:45pour faire gagner le FN.
00:55:46Les trois jeunes que nous voyons dans ce documentaire,
00:55:49il y a Pierre-Romain Thionnet,
00:55:53Stanislas Rigaud et Kaina,
00:55:55la plus jeune, 19 ans,
00:55:57qui gère la communication de la cocarde étudiante.
00:55:59Vous les connaissez bien, au moins pour deux d'entre eux.
00:56:02C'est pas tout à fait n'importe qui, en réalité,
00:56:05ces jeunes que nous voyons.
00:56:07Vous pouvez peut-être nous en dire un peu plus.
00:56:09Les deux jeunes dont on parle, c'est Pierre-Romain Thionnet,
00:56:12qui est aujourd'hui le directeur des jeunes
00:56:15du Rassemblement national,
00:56:16qui vient d'être élu eurodéputé
00:56:18et qui est un des très proches de Jordan Bardella.
00:56:21Le plus proche de Jordan Bardella.
00:56:23C'est parti du premier cercle.
00:56:25C'est lui qui lui fait des fiches de lecture,
00:56:27qui l'aide à écrire ses discours, etc.
00:56:29C'est un élément essentiel de la matrice idéologique de Bardella.
00:56:33Stanislas Rigaud.
00:56:34D'histoire, d'histoire militaire, très éduqué.
00:56:37Très éduqué, un des membres importants de la cocarde,
00:56:40dont on parle beaucoup.
00:56:41Et justement, si j'ai une petite critique
00:56:44à émettre sur ce documentaire, c'est qu'il manque pour moi
00:56:47un aspect qui est absolument essentiel
00:56:49et dont parlait Erwann Lecoeur,
00:56:51c'est-à-dire la matrice idéologique de cette jeunesse
00:56:54qui ne se revendique pas d'extrême-droite.
00:56:56Personne ne s'est jamais revendiqué d'extrême-droite.
00:56:59Ca a toujours été, depuis la création du Front national,
00:57:02l'extrême-droite était considérée comme un terme infamant
00:57:05par les membres du Front national,
00:57:07qui ne voulaient pas se revendiquer de cette étiquette.
00:57:10Mais tout l'objet de notre livre avec Nicolas Massol,
00:57:13c'est de montrer que cette nouvelle génération
00:57:16est moins marginale.
00:57:17Vous l'avez dit, elle veut vraiment prendre le pouvoir.
00:57:20Elle est moins marginale, elle apparaît dans les médias,
00:57:23on la traite plus que la génération précédente.
00:57:26En revanche, elle est tout aussi radicale
00:57:28et la matrice idéologique de cette jeunesse,
00:57:30c'est une idéologie qui est très radicale,
00:57:33qui est née pour Pierre-Romain Thionnet,
00:57:35très inspirée de la Nouvelle-Droite,
00:57:38qui remet au goût du jour l'extrême-droite raciste
00:57:41dans des habits plus présentables, plus neufs,
00:57:43avec des auteurs que Pierre-Romain Thionnet a tous lus,
00:57:46qui sont Dominique Wehner, Guillaume Fay,
00:57:48et qui défendent l'ethnodifférentialisme
00:57:51au nom du droit aux civilisations à rester elles-mêmes.
00:57:54C'est une jeunesse qui reste fondamentalement radicale
00:57:57et d'extrême-droite.
00:57:58Dans votre livre, on découvre qu'il y a un marqueur
00:58:01sur cette génération, et vous le situez à la Manif pour tous,
00:58:04qui était évidemment contre le mariage pour tous.
00:58:07Nous sommes en 2013, 2014,
00:58:09et c'est là que les ligues ont sauté,
00:58:11nous dites-vous, dans votre livre,
00:58:13entre ces jeunes d'extrême-droite, ces jeunes de droite,
00:58:16anti-mariage pour tous. C'est ça, le marqueur ?
00:58:19Plus que le marqueur, avec Nicolas Massal,
00:58:21on identifie la Manif pour tous comme le premier moment
00:58:24où la jeunesse et les parties de droite et d'extrême-droite
00:58:27militent ensemble, sont dans un événement commun.
00:58:30Les appareils sont très étanches, politiquement.
00:58:33La fréquentation de l'extrême-droite
00:58:35reste un tabou ultime. Pour la première fois,
00:58:38des cadres de LR vont défiler dans des cortèges
00:58:40avec des cadres du FN, avec même des groupuscules
00:58:43très radicaux, comme Génération Identitaire.
00:58:46Tout le monde se retrouve dans cet événement
00:58:48et se rend compte qu'il y a des éléments qui les rassemblent,
00:58:51qu'ils pensent la même chose sur certains sujets.
00:58:54C'est à partir de cet événement que des ponts
00:58:57sont sous-terraines, en dehors, loin des médias,
00:58:59loin des regards des caméras,
00:59:01pour créer du lien entre les parties de droite
00:59:04et les militants de droite et d'extrême-droite.
00:59:06Pour reprendre ce qui a été dit par Erwin Locker tout à l'heure,
00:59:10vous dites que tous ces jeunes, finalement,
00:59:12se retrouvent autour de la question d'identité.
00:59:15C'est ça qui rassemble cette génération.
00:59:17Absolument. Et eux le disent eux-mêmes,
00:59:20ils l'assument, ils disent qu'aujourd'hui,
00:59:22qu'on soit un jeune de droite, d'extrême-droite,
00:59:25de reconquête des Républicains,
00:59:27on est tous d'accord sur une chose, c'est-à-dire l'identité.
00:59:30Qu'entendent-ils par l'identité ?
00:59:32C'est une conception de la nation française,
00:59:34c'est-à-dire une nation qui ne peut pas subir de métissage,
00:59:38qu'il soit culturel voire ethnique,
00:59:40et l'idée qu'aujourd'hui, tous ces militants
00:59:42sont rassemblés autour d'un ennemi commun,
00:59:45cet ennemi commun qui est devenu l'islam.
00:59:47On va écouter et voir un premier extrait du film,
00:59:50si vous le voulez bien.
00:59:51Ensuite, j'irai vers vous, Adrien Matou.
00:59:53Il s'agit des motivations des jeunes qui militent
00:59:56au sein de Reconquête.
00:59:57J'en ai marre, aujourd'hui,
00:59:59que dire qu'on est fier d'être d'un pays
01:00:01se soit vu comme du racisme ou d'extrême-droite.
01:00:04Pour moi, la normalité, c'est pouvoir être fier de ses origines,
01:00:07de l'histoire de son pays.
01:00:09Eric Zemmour avait parlé d'inscrire les racines chrétiennes
01:00:12dans la Constitution.
01:00:14Je suis désolé, je suis juif, je trouve ça normal.
01:00:16Quand il y a Charlie Hebdo, il a tué les attentats de 2015,
01:00:20je suis en 6e, donc, en fait, on a grandi.
01:00:22J'ai 12 ans, j'ai grandi dans une France
01:00:24où, tous les quatre matins,
01:00:26il y a 200 personnes qui se font rouler dessus.
01:00:28Et j'ai grandi dans une France où tes parents te disent,
01:00:32quand t'es dans le métro, range ton téléphone,
01:00:34fais attention, évite certaines rues.
01:00:36Et puis, voilà, on est cette génération
01:00:40qui évite des quartiers,
01:00:42qui évite des rues,
01:00:44qui, éventuellement, change de trottoir
01:00:46quand on sait pas ce qui se passe en face.
01:00:48Evidemment, ce souci identitaire
01:00:50ressort dans ces motivations exprimées par ces jeunes.
01:00:55Puis, il y a un autre marqueur qui ressort très nettement,
01:00:58du côté des militants, du côté de Chereux-Conquête,
01:01:01c'est la fameuse année 2015.
01:01:03C'est Charlie, c'est le Bataclan.
01:01:05Et ça, pour eux, semble-t-il, c'est...
01:01:07Là aussi, c'est un marqueur très fort qui les rassemble.
01:01:10Expliquez-nous.
01:01:11Bien sûr, Marie-Lou parlait de la manif pour tous,
01:01:14c'est vrai, mais la manif pour tous,
01:01:16c'était plutôt une mobilisation d'une maillot conservateur.
01:01:20Or, tous ces gens qu'on voit dans nos documentaires
01:01:22ne sont pas tous des conservateurs.
01:01:24Pierre-Romain Thionnet, je crois pas qu'il était très impliqué
01:01:28dans la manif pour tous et que ce soit des sujets qu'il passionne.
01:01:31En réalité, le point qui les relie tous,
01:01:33c'est une espèce d'inquiétude identitaire
01:01:36et qui est née avec ces attentats.
01:01:38C'est vraiment la génération attentat.
01:01:40Vous avez 2015, ils en ont parlé,
01:01:42mais il y a aussi les assassinats de Samuel Paty
01:01:45et les émeutes.
01:01:47Je crois que Jordan Bardella...
01:01:50Là, vous parlez des émeutes de 2005.
01:01:53De 2005, qu'il a vécues étant jeune.
01:01:55On pourrait aussi parler des émeutes plus récentes
01:01:57de l'an dernier avec la mort du jeune Nahel.
01:02:00Ce qu'il faut comprendre, c'est que l'idéologie de ces jeunes,
01:02:03c'est pas quelque chose qui flottait dans l'air
01:02:06et qu'ils sont allés chercher.
01:02:07Elle s'ancre dans ce qu'ils appellent le réel.
01:02:10Le réel, c'est un terme qui est revendiqué
01:02:12par tous ces jeunes de droite identitaire.
01:02:15C'est-à-dire qu'eux se disent...
01:02:17Je fais un constat qu'il y a trop d'immigration en France,
01:02:20que cette immigration est la cause de l'insécurité
01:02:23que je ressens au quotidien.
01:02:25Et ils se revendiquent...
01:02:26Pour eux, c'est une idéologie
01:02:28qui est tout simplement tirée de l'observation de la société.
01:02:33C'est pour ça qu'on peut avoir des débats passionnants,
01:02:36par ailleurs, sur le terme extrême droite,
01:02:38mais c'est très important pour comprendre
01:02:40la montée de ce phénomène et le fait qu'il y ait
01:02:4340 % de Français qui votent pour le rassemblement national,
01:02:46que ces gens ne se perçoivent pas comme d'extrême droite.
01:02:49Ils ne se perçoivent pas du tout comme ça.
01:02:52Ils se disent qu'il y a de l'immigration,
01:02:54de l'insécurité, qu'ils veulent mettre fin à ça.
01:02:57D'ailleurs, un jeune le dit.
01:02:59C'est pas d'être d'extrême droite.
01:03:01Ils ne se voient pas comme les héritiers des nazis,
01:03:04des fascistes, de Vichy ou des partisans de l'Algérie française.
01:03:07On peut faire des liens,
01:03:09car il y en a qui sont évidents,
01:03:11notamment dans les références idéologiques,
01:03:13avec le nationalisme ou la pensée identitaire.
01:03:16Mais il faut quand même, pour comprendre ce phénomène-là,
01:03:19bien se dire que...
01:03:20Ils ne se pensent pas d'extrême droite.
01:03:23Ils revendiquent l'héritage du général de Gaulle, par exemple.
01:03:26Au Rassemblement national, vous avez beaucoup de gens.
01:03:29Les ennemis du général de Gaulle,
01:03:31qui étaient ceux qui ont fondé le FN dans les années 70,
01:03:34sont aujourd'hui très vieux et un peu effacés.
01:03:37Le général de Gaulle est une référence mainstream au RN,
01:03:40ce qui peut-être ferait bondir Jean-Marie Le Pen.
01:03:43Le Pen, qui était un adversaire résolu du général de Gaulle,
01:03:46notamment parce que lui était pour l'Algérie française
01:03:49et qu'il a considéré que de Gaulle était un traître absolu,
01:03:53issu de l'extrême droite, tout comme Mitterrand.
01:03:55Je rappelle que de Gaulle était maurassien.
01:03:58Mitterrand était proche de la Cagoule et de la Francisque.
01:04:01Il y a une histoire de France qui n'est pas résolue.
01:04:04De l'entre-deux-guerres à l'après-guerre.
01:04:06Ces deux personnalités passent à l'après-guerre
01:04:09et on les retrouve à l'après-guerre.
01:04:11C'est plus qu'elles ont été avant-guerre
01:04:14et il faut renouveler la manière de lire la politique.
01:04:17J'irai plus loin que ce qui a été dit.
01:04:19Je suis d'accord que l'événement de la manif pour tous
01:04:22est emblématique de quelque chose,
01:04:24mais je dirais beaucoup plus loin.
01:04:26En 2013, la gauche fait une erreur absolument énorme,
01:04:29c'est qu'elle donne des mois et des mois à l'extrême droite,
01:04:32non pas pour se recomposer, mais pour se rencontrer.
01:04:35Les familles dont je parlais,
01:04:37les catho-traditionalistes d'un côté,
01:04:39qui sont des conservateurs,
01:04:40de droite dure,
01:04:42mais catho-traditionalistes,
01:04:43c'est une maman, un papa, et tout va bien.
01:04:46C'est plutôt bourgeois, d'origine bourgeoise.
01:04:48C'est l'électorat Zemmour, pour le dire rapidement.
01:04:51Reconquête, aujourd'hui.
01:04:53C'est le premier électorat de Jean-Marie Le Pen
01:04:55dans les années 80.
01:04:57Et cet électorat-là, ces gens-là, rencontrent,
01:04:59parce qu'ils en ont besoin pour faire leur manifestation massive,
01:05:03d'un service d'ordre, et ce seront les identitaires
01:05:06qui, eux, sont bien équipés pour maintenir l'ordre dans la rue.
01:05:10Et ces gens-là vont se rencontrer, je dirais, par opportunisme,
01:05:13car les identitaires ne sont pas très intéressés
01:05:16par ces histoires de genre.
01:05:17Je vais rebondir là-dessus en disant
01:05:20que l'identité est en déclin, en danger,
01:05:22et qu'il faut sauvegarder au prix de bataille,
01:05:25parce que les trois personnages que nous voyons...
01:05:27Ils le disent, ils sont dans un combat.
01:05:30Deux ont failli faire une carrière militaire,
01:05:32et la troisième, on se demande si elle n'est pas en train
01:05:35de combattre, comme les Harkis, à une époque,
01:05:38pour faire reconnaître qu'elle est plus française que les Français.
01:05:41Elle a des origines, en partie, marocaines.
01:05:44Elle le dit clairement, elle dit qu'elle ne supporte plus
01:05:47cette façon de s'attribuer, qu'elle veut être française.
01:05:50Et on trouve, dans l'électorat,
01:05:52mais aussi au sein du FN et RN,
01:05:54on trouve tout un tas de gens qui se sont achetés
01:05:57une francité supplémentaire grâce à leur adhésion
01:06:00ou à leur vote pour le RN.
01:06:01Ce qui n'est pas négligeable, dans les banlieues,
01:06:04beaucoup de gens votent pour le RN pour dire
01:06:06qu'ils ne sont pas comme les petits jeunes qui cassent.
01:06:09C'est un nouveau phénomène.
01:06:11Première chose, cette identité, elle est multiple.
01:06:14C'est une identité de genre qu'ils veulent conserver.
01:06:17Papa, maman, chez nous, il n'y a pas d'homo.
01:06:19Ce qui est faux. Au FN, il y a beaucoup d'homosexuels.
01:06:22Tout autour de Marine Le Pen, notamment.
01:06:25Deuxièmement, l'identité, c'est la nation organique.
01:06:28La nation organique, c'est une famille,
01:06:30vous n'avez pas le droit d'y entrer, vous devez être invité,
01:06:33vous devez rentrer dans la famille,
01:06:35les gens se méritent.
01:06:36Kaina le mérite, les autres l'héritent.
01:06:39C'est le FN.
01:06:40Et enfin, l'identité, ça a été bien dit,
01:06:42la force de Marine Le Pen et que Eric Zemmour a renforcée,
01:06:45c'est qu'en réalité, il y a un ennemi.
01:06:47Il y a désormais un vrai ennemi, c'est l'islam.
01:06:50L'islam est l'ennemi qui cimente derrière le discours
01:06:53de tous ces jeunes.
01:06:54Comprennent un Zemmour, un Bardella,
01:06:56comprennent Kaina.
01:06:58Ils viennent d'où, ces gens-là ? Ils viennent d'un pays islam.
01:07:01Et comment se fait-il que le vieux concept de la haine de soi,
01:07:04qu'on a inventé en 1860 aux Etats-Unis,
01:07:07revienne sur le devant de la scène
01:07:09pour Zemmour, Bardella, Kaina et tant d'autres ?
01:07:11Il y a quelque chose de l'ordre d'une construction identitaire
01:07:15grâce à du nationalisme patriotique,
01:07:17un peu revanchard sur les bords,
01:07:19qui cimente, je dirais, ces différents groupes
01:07:22depuis 2013, en 2015, et ensuite, en effet,
01:07:24à chaque fois qu'il y a un fait divers.
01:07:26Je le disais en présentation de cette émission,
01:07:29à l'occasion du premier tour de ces élections législatives,
01:07:32un quart des électeurs de 18 à 24 ans
01:07:37a voté en faveur du Rassemblement national
01:07:39et de ses alliés.
01:07:40D'ailleurs, cette proportion,
01:07:42on la retrouve aussi entre les 24 et 35 ans,
01:07:47à peu de choses près.
01:07:49Là, ce que je voudrais comprendre,
01:07:51c'est qui, parmi ces jeunes,
01:07:53a voté Front National
01:07:55ou pour les alliés du Front National
01:07:57à l'occasion de ces élections ?
01:07:59Comme ça a été le cas pour les Européennes.
01:08:02Je pense qu'on l'a vu,
01:08:03et ce que révèle le documentaire,
01:08:05c'est qu'il y a eu une mue qui s'est faite
01:08:07au sein de la jeunesse.
01:08:09Les profils qui sont attirés par le RN ont varié.
01:08:13C'est des profils qui sont issus d'une sociologie différente,
01:08:16qui viennent de milieux différents, etc.
01:08:19C'est pas l'extrême droite traditionnelle
01:08:21marginalisée des années précédentes.
01:08:24J'ai regardé ce qu'en disait Anne Muxel,
01:08:26qui travaille beaucoup sur la politique et les jeunes.
01:08:30Ceux qui votent aujourd'hui pour l'extrême droite,
01:08:33c'est la jeunesse la plus démunie, la moins diplômée,
01:08:36la moins dotée économiquement, culturellement et socialement,
01:08:40même si ça touche aujourd'hui d'autres segments.
01:08:42Voilà, ce sont ceux-là, mais c'est des segments
01:08:45qui se superposent.
01:08:47Anne Muxel, c'est exactement la sociologie
01:08:51de l'électeur jeune d'extrême droite
01:08:53qui arrive avec Marine Le Pen à partir de 2010, 2011, 2012.
01:08:56C'est cette sociologie-là.
01:08:58Si vous rajoutez les jeunes qui arrivent avec Zemmour,
01:09:01eux sont plus diplômés, beaucoup plus riches,
01:09:03dans les quartiers ouest des villes,
01:09:05où il y a les vents dominants soufflant de l'ouest vers l'est,
01:09:08les fumées d'usines ne viennent pas chez les bourgeois.
01:09:11Vous regardez le 16e arrondissement, vous regardez Cannes,
01:09:14vous avez une jeunesse un peu dorée
01:09:16qui ne veut pas perdre ses prérogatives,
01:09:18voire ses privilèges.
01:09:20Il y a deux jeunesses qui cohabitent.
01:09:22Une qui se sent exclue,
01:09:23qui est plutôt à la périphérie des grandes villes,
01:09:26qui se sent exclue.
01:09:27Et d'ailleurs, vous remarquerez, les trois là ne sont pas parisiens.
01:09:30Ils viennent tous de province et ils montent à Paris.
01:09:32Il y a un petit côté bel ami dans les trois parcours.
01:09:35Vous les avez coutoyés dans les meetings,
01:09:36les rassemblements, ces formations politiques.
01:09:40Qu'est-ce que vous pouvez nous en dire ?
01:09:41Ces deux jeunesses, c'est incontestable.
01:09:44J'ajouterais que pour la première de ces jeunesses-là,
01:09:46qui vit beaucoup dans les zones rurales,
01:09:48il n'y a pas du tout que le facteur identitaire.
01:09:50C'est-à-dire que c'est une jeunesse qui va se mobiliser
01:09:52sur des problématiques de pouvoir d'achat,
01:09:54qui, en plus de ça, a un sentiment de déclassement
01:09:58et qui ressent le mépris des élites et des gens des villes.
01:10:01Et ça, c'est très fort chez eux.
01:10:03Après, il faut aussi comprendre,
01:10:04notamment pour comprendre la deuxième strate,
01:10:05la strate plus bourgeoise, plus...
01:10:08C'est la strate la moins bourgeoise qui m'intéresse.
01:10:11Cette strate moins bourgeoise,
01:10:12elle a tout un rapport à la mondialisation
01:10:16et aux phénomènes qui font que l'économie évolue,
01:10:21qui est négatif, qui est de relégation,
01:10:23qui est de sentiments de rage, d'être en bas
01:10:26et en plus d'être méprisé par ceux d'en haut.
01:10:28Après, je parle quand même un petit peu des nouveaux,
01:10:30parce qu'on ne peut pas être à 40 % en n'ayant que ces gens-là.
01:10:35Il faut aussi comprendre que la jeunesse d'aujourd'hui
01:10:37se politise avant tout sur le facteur identitaire.
01:10:41Les enjeux économiques sont moins importants qu'avant.
01:10:44Aujourd'hui, vous regardez des jeunes de 25 ans,
01:10:46il y a quand même deux côtés de la barricade.
01:10:48Et vous avez, eux, ils en parlent tout le temps,
01:10:50vous avez les woke, le wokeisme.
01:10:52Eux, ils considèrent qu'il y a une alliance en phase 2
01:10:56entre les jeunes d'origine immigrée,
01:10:59qui revendiquent leurs origines, qui revendiquent l'islam, etc.,
01:11:02et leurs alliés, que sont les jeunes de gauche progressiste
01:11:05qui prônent le multiculturalisme.
01:11:06Et eux se définissent beaucoup contre ça.
01:11:09Ils disent, nous, on est contre le wokeisme.
01:11:11Stanislas Rigaud le dit dans le document.
01:11:14Théorisé par des philosophes français,
01:11:15ensuite exportés aux États-Unis,
01:11:18qui n'y sont pas revenus depuis en France.
01:11:20Et puis le rôle de Zemmour aussi là-dedans,
01:11:22qui est central.
01:11:24Je laisse Marie-Hélène en parler.
01:11:26Je veux juste rebondir sur ce que disait Adrien,
01:11:28sur les motivations économiques
01:11:30qui sont effectivement présentes,
01:11:32qui font partie des moteurs de vote.
01:11:35En revanche, on a eu tendance ces dernières années,
01:11:38de plus en plus, à dépolitiser,
01:11:40à enlever un moteur de vote raciste
01:11:44de la part des électeurs du Rassemblement national.
01:11:47Plusieurs travaux, notamment le très bon livre
01:11:49de Félicien Fauré, à ce sujet,
01:11:52ont montré qu'on ne pouvait jamais
01:11:54détacher des motivations liées au pouvoir d'achat
01:11:57de motivations xénophobes, voire racistes,
01:11:59venant des lecteurs RN.
01:12:01Donc, il y a des motivations liées au pouvoir d'achat,
01:12:04au déclassement, évidemment, chez les jeunes.
01:12:06A la mobilité aussi, du côté des électeurs ruraux.
01:12:09C'est le cas, mais il ne faut jamais occulter
01:12:12l'autre moteur, qui est un moteur souvent raciste.
01:12:15Alors, moi, je n'utilise jamais le terme de racisme.
01:12:19D'abord, parce que les races n'existent pas,
01:12:21que j'essaie d'être sociologue, et donc, le racisme,
01:12:24comme le dit Félicien Fauré, est une construction sociale.
01:12:27On parlerait plutôt d'ethnicité.
01:12:29Le problème de notre société, et il n'est pas qu'à l'extrême droite,
01:12:33c'est l'ethnicisation des rapports sociaux.
01:12:35Ce qui s'est produit, c'est que le fameux clivage gauche-droite,
01:12:39qui était un clivage plutôt social,
01:12:41possédant contre ceux qui travaillent,
01:12:43travailleurs contre bourgeois, pour le dire rapidement,
01:12:46de la fin du XXe siècle, et qu'un autre clivage
01:12:49est venu le remplacer, notamment avec la nouvelle droite,
01:12:52mais aussi une partie de la gauche,
01:12:54c'est un clivage beaucoup plus ethnique.
01:12:57Ethnique, c'est-à-dire que le peuple,
01:12:59c'était plus les possédés ou ceux qui ne possèdent rien,
01:13:02le peuple démocratique,
01:13:04les petits contre les gros, Jean-Marie Le Pen, 2002.
01:13:07Vous, les petits, les sans-grades,
01:13:09n'ayez pas peur, rentrez dans l'espérance,
01:13:12Jean-Paul II. Voilà, j'avais, à l'époque,
01:13:14rappelé que tout ça était une construction sociale,
01:13:17religieuse d'un peuple imaginaire,
01:13:19qui serait le peuple ethnique des bons Français.
01:13:22Et là, ce qu'on retrouve dans l'identitarisme
01:13:25de ces jeunes, comme des autres,
01:13:27ceux qui sont dans les... ce que j'appelle, moi,
01:13:30les périphéries, ça peut être le rural,
01:13:32mais ça peut être les petites villes,
01:13:34les toutes petites villes, les bourgs,
01:13:37les endroits où la télé vient jamais.
01:13:39Ces jeunes-là, quand je les interrogeais
01:13:41dans les années 2004-2005,
01:13:43ce qu'ils disaient, des jeunes de banlieue,
01:13:45ils passaient sans arrêt à la télé,
01:13:47ils cassent, ils dégradent tout,
01:13:49ils s'en foutent de la France,
01:13:51ils sont pour l'islam, etc.
01:13:52On les voit sans arrêt à la télé,
01:13:54ils font du rap, ils gagnent plein d'argent.
01:13:57Et nous, nous sommes invisibles.
01:13:59La visibilité nouvelle de ces jeunes
01:14:01passe notamment par cette mobilisation
01:14:03que le FN ou Zemmour, en effet, médiatiquement,
01:14:06leur a redonné ce que j'appelle
01:14:08la reconstruction d'un honneur ethnique.
01:14:10On n'est peut-être pas très malins,
01:14:12on n'a pas beaucoup de diplômes,
01:14:14on n'est pas riches, on n'est pas bien visibles à la télé,
01:14:17mais on est d'ici.
01:14:18Regardez leur slogan, c'est chez nous.
01:14:20En revanche, ces militants-là se retrouvent peu chez Zemmour,
01:14:24ils sont plutôt du côté communiste.
01:14:26On va voir un deuxième extrait.
01:14:28Cette visibilité, cette jeunesse,
01:14:30elle la doit aussi aux réseaux sociaux.
01:14:32Regardez.
01:14:34-"Livre noir",
01:14:35prend parfois les atours d'une agence de communication
01:14:38plus que d'un média d'information.
01:14:40Zemmour, son succès, c'est un succès idéologique.
01:14:43Il n'est pas le seul.
01:14:44L'Union européenne a besoin d'une bonne droite.
01:14:46Occidentis, boulevard Voltaire,
01:14:48Radio Courtoisie.
01:14:49Vous pourrez me retrouver dans quelques secondes.
01:14:52Les réseaux sociaux offrent à ces médias
01:14:54un terrain de jeu privilégié pour diffuser des idées simples
01:14:58et tranchantes, légitimant toutes les discriminations.
01:15:01C'est quoi, ne pas être assez musulman ?
01:15:03Il y a vraiment une différence entre musulman et islamiste.
01:15:06On n'arrive pas à appliquer les EQTF.
01:15:08Il n'est pas question que des jeunes comme Thomas Acrépole
01:15:11soient massacrés par des hors de Maghreb.
01:15:14-"Livre noir", il en a été beaucoup de questions.
01:15:16C'est du côté de Reconquête, Occidentis,
01:15:18Boulevard Voltaire, Radio Courtoisie.
01:15:21On pourrait citer aussi Figaro Vox.
01:15:23Évidemment, tous les réseaux sociaux
01:15:25qui peuvent être montés assez rapidement,
01:15:27diffusés rapidement.
01:15:28On peut aussi rajouter quelques chaînes d'information
01:15:31et canals d'information qui existent aujourd'hui
01:15:34dans le panorama médiatique.
01:15:38Avec quand même une star autour de tout ça,
01:15:41celui qui galvanise beaucoup de jeunes.
01:15:43Pour cause, il a 28 ans et s'appelle Jordan Bardella.
01:15:46Il explique sans doute pour beaucoup le vote des jeunes
01:15:49à travers ses réseaux sociaux.
01:15:51C'est ça, la clé, aussi, peut-être,
01:15:53d'une partie du vote extrême droite chez les jeunes aujourd'hui,
01:15:57cette capacité d'un leader qui s'appelle Jordan Bardella,
01:16:00qui a 28 ans, à gréger autour de lui.
01:16:03Ce qui est sûr, c'est qu'il a adopté
01:16:05les codes de communication de la jeunesse
01:16:07qu'il a réussi à capter.
01:16:09Sur TikTok, ses vidéos font des millions de vues.
01:16:11Ce sont des vidéos qui sont souvent très vides de sens politique.
01:16:15Il y a des extraits de débats de plateaux télé, etc.,
01:16:17mais il y a aussi des vidéos où on le voit simplement,
01:16:20sur une foire, boire un verre de vin.
01:16:22C'est vraiment le côté un peu chiraquien 2.0
01:16:26qu'il a voulu récupérer pour lui
01:16:30et qu'il réussit à trouver son public
01:16:33auprès de la jeune génération.
01:16:35Jordan Bardella a 1,5 million d'abonnés sur TikTok.
01:16:39Les chiffres ne sont peut-être pas à jour.
01:16:41Il date des élections européennes. 634 000 abonnés sur Instagram.
01:16:45Voilà les deux réseaux sociaux qui parlent essentiellement
01:16:48aux jeunes aujourd'hui.
01:16:49C'est une des clés de réussite auprès des jeunes ?
01:16:52Bien sûr, pour deux raisons.
01:16:53D'abord, parce que les jeunes, c'est malheureux,
01:16:56consomment très peu les médias traditionnels.
01:16:59Vous ne pouvez les toucher qu'en allant sur ces réseaux
01:17:01et de manière, Marie-Loule le disait, très dépolitisée.
01:17:04Bardella ne fait pas de discours très idéologisé
01:17:07sur TikTok ou sur Instagram.
01:17:09C'est plus, et là j'en viens à mon deuxième point,
01:17:12le cool était associé à la gauche.
01:17:15C'est-à-dire que les médias de jeunes, la culture jeune,
01:17:18le fait d'être en vogue, c'était un truc de gauche.
01:17:21Aujourd'hui, le cool, pour reprendre votre question,
01:17:24il est plutôt associé à...
01:17:25Je ne dirais pas qu'il est de droite,
01:17:27je dirais juste qu'il y a maintenant une offre concurrente.
01:17:29Ces jeunes, et encore une fois, j'insiste beaucoup là-dessus,
01:17:32mais les jeunes qui sont abonnés à Jordan Bardella,
01:17:35non seulement ne sont pas tous d'extrême droite,
01:17:37mais ne se perçoivent pas vraiment d'extrême droite.
01:17:40Il y a quelqu'un du RN qui m'avait dit que Jordan Bardella,
01:17:42c'est le grand frère ou le pote que tout le monde aimerait avoir.
01:17:45Et peut-être le copain que beaucoup aimeraient avoir.
01:17:48Oui, parce que l'extrême droite, c'est la culture du chef.
01:17:51Forcément, quand le chef a 28 ans...
01:17:53Oui, mais j'insiste sur ce côté cool, décontracté, une esthétique.
01:17:58Voilà, on est sympa, on est normaux,
01:18:00on n'est pas des espèces de gudards avec des croix gammées.
01:18:03Et c'est ça, voilà, c'est quand même quelque chose de capital.
01:18:07On ne peut pas convaincre 30 à 40 % des Français,
01:18:11en tout cas en paraissant d'extrême droite.
01:18:13Et ça, le RN l'a bien compris.
01:18:15Vous avez une grande partie de votre livre
01:18:19qui est consacrée au groupe identitaire
01:18:22et au groupuscule d'extrême droite,
01:18:25qu'on ne voit pas dans ce documentaire,
01:18:26qui est une façade moins présentable, évidemment.
01:18:29Pourtant, vous dites qu'elle a une importance
01:18:32vraiment très importante, idéologiquement,
01:18:35auprès de ces jeunes,
01:18:37justement à travers ces réseaux sociaux,
01:18:40et créée pour, peut-être, une forme d'écosystème
01:18:44dans cette sphère d'extrême droite,
01:18:47aujourd'hui, auprès des jeunes.
01:18:49Nous, notre propos, c'est de dire que tout est lié.
01:18:51Il y a les partis, la vitrine des partis,
01:18:53cette nouvelle jeunesse portée par Jordan Bardella,
01:18:57qui n'a pas l'apanage de l'extrême-droite traditionnelle,
01:19:00crâne rasée, etc.
01:19:02Et qui n'a pas appartenu à de groupes identitaires.
01:19:06On y vient, mais, en fait, ces jeunes,
01:19:09tout est lié, tout est poreux dans cet écosystème
01:19:12qui regroupe les partis.
01:19:14Ce qu'on essaie de montrer,
01:19:15c'est l'avènement du RN
01:19:18à travers la montée d'un écosystème
01:19:20qui est à la fois médiatique,
01:19:21parce qu'aujourd'hui, tous ces jeunes ont à disposition
01:19:24des médias sur lesquels ils peuvent s'exprimer,
01:19:27des médias horaires de grande écoute.
01:19:29S'ils ont envie de faire un 20h,
01:19:31de faire quelque chose avec une forte audience,
01:19:34ils peuvent aller sur CNews, dans les colonnes du JDD.
01:19:37C'est des choses auxquelles ils ont accès désormais.
01:19:40Mais la place des groupuscules n'a jamais été mise de côté.
01:19:44Les groupuscules ont toujours été présents.
01:19:47Aujourd'hui, encore récemment,
01:19:49il y avait un représentant du GUD,
01:19:50le groupe Union Défense, un groupuscule violent,
01:19:53dans les locaux de jeunesse du RN.
01:19:56Jordan Bardella lui-même est lié à la...
01:19:58Tous les assistants parlementaires de Jordan Bardella
01:20:02sont issus de la COCARDE,
01:20:03qui est un groupuscule qui a parfois été condamné.
01:20:06Deux de ses représentants avaient repeint en blanc
01:20:08une statue de Victor Hugo en disant qu'il fallait lui redonner
01:20:12une couleur bien blanche et bien byzantine.
01:20:14Ces groupuscules-là sont toujours présents,
01:20:16à la marge, mais à la fois liés aux représentants de ces parties.
01:20:20Il ne peut pas y avoir de différenciation faite
01:20:22entre les parties, les groupuscules,
01:20:24qui restent liées aujourd'hui intrinsèquement.
01:20:27Je voudrais qu'on n'oublie pas
01:20:29que l'extrême-droite a toujours été en pointe
01:20:31sur les nouvelles technologies
01:20:33et que la fachosphère n'est pas une invention de chercheurs.
01:20:36C'est une réalité. Ce sont des centaines de sites web.
01:20:39C'est Alain Soral, le premier bloc politique de France.
01:20:42C'est aujourd'hui Jordan Bardella,
01:20:44qui est le premier homme politique sur TikTok,
01:20:46parce qu'ils y ont consacré énormément de moyens.
01:20:49Je rappelle que la fachosphère est financée.
01:20:51Elle est financée en France, financée de l'étranger,
01:20:54par des milliardaires américains, français, européens ou autres,
01:20:59que le Rassemblement national se fait financer
01:21:01par tout un tas de biais.
01:21:03Dans les années 80, c'était les banques arabes
01:21:05qui finançaient le Front de Jean-Marie Le Pen.
01:21:08Aujourd'hui, d'autres pays viennent apporter leur écho.
01:21:11La fachosphère, ce sont des centaines de personnes
01:21:14qui travaillent avec désormais des chatbots,
01:21:16des robots et de l'intelligence artificielle
01:21:18pour faire monter des fake news, tout un tas de choses.
01:21:21On l'a vu notamment, énormément,
01:21:23bien sûr au moment de la manif pour toutes,
01:21:26c'était les premiers moments où, sur la fachosphère,
01:21:28les cathotradis et les identitaires, les néopaillants,
01:21:31que j'avais étudiés dans ma thèse, se rencontraient dans la rue,
01:21:35mais aussi sur les réseaux sociaux pour montrer leur détestation
01:21:38de quoi ? De la République, de la Ve République,
01:21:41mais de la République en général, de la France décadente,
01:21:44des woke et de tout ce dont on vient de parler.
01:21:47C'est le 1er point. Le 2e point,
01:21:48il ne faut pas penser que Jordan Bardella a 1 million et quelques
01:21:52de personnes sur TikTok. C'est aussi une façon...
01:21:55Je travaille dans le domaine de la communication.
01:21:57Les nouvelles technologies permettent d'avoir
01:22:00une visibilité absolument énorme sur les réseaux sociaux,
01:22:03qui ne sont pas de la réalité, mais qui font comme de la réalité.
01:22:07C'est une mousse qui est un peu vide,
01:22:09mais qui semble, un peu comme Jordan Bardella,
01:22:12qui est très vide, mais qui semble être quelque chose
01:22:15de concret, de réel. C'est le grand frère qu'on aimerait avoir.
01:22:18Il a des épaules larges, un joli sourire, etc.
01:22:21On oublie complètement comment il est arrivé là,
01:22:23notamment en étant le compagnon de deux jeunes femmes,
01:22:26l'une, la fille de l'ancien dirigeant du GUD,
01:22:29Frédéric Chatillon, et l'autre, la fille de Marie-Caroline Le Pen.
01:22:33On oublie tout ça. Le dernier point que je voudrais aborder,
01:22:36Jordan Bardella, aujourd'hui, s'il est la personnalité préférée
01:22:39des 16-30 ans à 48 %, ce qui est absolument incroyable,
01:22:42c'est pas tant parce que, vous l'avez très bien dit,
01:22:45ils sont d'accord avec lui, ils ne savent pas de quoi ils parlent.
01:22:49C'est parce qu'ils ne voient que lui.
01:22:51Je voudrais qu'on insiste là-dessus. Nous sommes dans un monde
01:22:54politique entièrement médiatique, où des télés privées,
01:22:57l'Empire bolloré a pris une place tellement énorme dans ce pays,
01:23:01comme autrefois Berlusconi en Italie,
01:23:03comme autrefois Murdoch en Angleterre.
01:23:05Nous sommes dans une société qui s'est médiatiquement
01:23:09complètement perdue dans, je dirais,
01:23:11l'inspirationnisme permanent, les réseaux sociaux,
01:23:14au moment du Covid, etc., mais donc les télés privées
01:23:16et les réseaux sociaux numériques ont beaucoup contribué
01:23:20à l'apparition massive de l'extrême droite,
01:23:22des extrêmes droites auprès des plus jeunes
01:23:25et au vote que l'on a vu récemment.
01:23:27Et puis, Jordan Bardella, qui, rappelons-le, a eu le bac,
01:23:30n'a pas fait d'études supérieures et...
01:23:33C'est peut-être en cela, d'ailleurs,
01:23:35que s'incarne un certain nombre de jeunes délaissés
01:23:38qui se sentent abandonnés
01:23:39et démunis et qui votent pour lui aujourd'hui.
01:23:42Dernière question, ça sera pour vous deux, bien sûr.
01:23:45Pierre-Romain Thionnet vient d'être élu député européen.
01:23:48On l'a vu, bien sûr, dans ce film.
01:23:50Stanislas Rigaud rate la marche des élections européennes,
01:23:53mais c'est peut-être pour le coup d'après.
01:23:56Parmi les nouveaux députés qu'on va voir arriver
01:23:59à l'Assemblée nationale, probablement à l'issue
01:24:01du second tour de ces élections, est-ce qu'on va voir
01:24:05arriver cette jeune garde dans l'hémicycle
01:24:07de l'Assemblée nationale, selon vous ?
01:24:09On l'a déjà vu, en réalité.
01:24:11Il y a plusieurs personnes qui ont été élues au premier tour
01:24:14dans les rangs du Rassemblement national dimanche dernier
01:24:18qui sont issues de cette jeunesse.
01:24:20Je pense à Alexandre Loubet,
01:24:21qui est le directeur de campagne, député de Moselle,
01:24:24qui a frayé aussi un peu avec la cocarde,
01:24:27qui est proche de Jordane Bardella,
01:24:29qui vient de chez Dupont-Aignan,
01:24:31et qui fait partie de cette jeunesse
01:24:33qui a rejoint le RN en se disant que la planche de salut,
01:24:36c'est grâce à ce parti qu'il pourrait avoir des postes.
01:24:39Cette jeune garde, qu'on a vue dans ce film,
01:24:41commence à prendre le pouvoir au sein du RN ?
01:24:44On pourrait ajouter Pierre Gentillet,
01:24:46qui est un avocat très présent sur CNews
01:24:49et qui va probablement être élu député.
01:24:51Après, il faut bien comprendre qu'il n'y a pas que cette jeunesse-là.
01:24:55Il y a aussi d'autres générations, notamment les vieux routiers du RN.
01:24:59C'est intéressant de voir comment s'entrechoquent
01:25:02ces différentes générations s'ils prennent le pouvoir,
01:25:05mais voilà.
01:25:06Après, j'insiste sur un dernier point,
01:25:08qui est qu'il y a des générations identitaires
01:25:11qui ne pensent pas tous pareil.
01:25:12Pierre-Romain Thionnet, par exemple,
01:25:14partage une préoccupation identitaire avec Céline Estes-Rigaud,
01:25:18mais ils n'ont pas la même ligne politique.
01:25:20Ce sera le mot de la fin.
01:25:22Malheureusement, on aurait voulu passer plus de temps avec vous
01:25:25pour parler de cette jeunesse.
01:25:27Un grand merci à tous les trois.
01:25:29Un merci aussi tout particulier à René Bertigny,
01:25:32Arthur Didier de Rennes.
01:25:33C'était leur premier film, leur premier documentaire
01:25:36qu'ils présentaient dans cette émission Débats d'octobre
01:25:39consacrée à cette nouvelle garde de l'extrême droite.
01:25:42Vos réactions, ce sera sur hashtag Débats d'octobre.
01:25:45Merci aussi à Félicité Gavalda et Macombe,
01:25:47qui m'ont, comme à l'accoutumée, aidé à préparer cette émission.
01:25:51Je vous donne rendez-vous pour un prochain Débats d'octobre,
01:25:54avec son documentaire et son débat. A très bientôt.
01:25:57SOUS-TITRAGE ST' 501
01:26:03Générique
01:26:05...

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