La journaliste, Charlotte d'Ornellas, revient sur les désistements aux élections législatives : «On voit certains médias qui appellent clairement à accompagner le barrage».
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00:00On cherche depuis quelques mois le déséquilibre dans la manière d'informer, le manque de mesures.
00:05Alors là, on devrait être servi parce que l'extrême droitisation médiatique
00:11avec laquelle certains de nos confrères essayent de se faire peur tout le reste de l'année
00:15est assez relatif ces derniers jours.
00:17Par ailleurs, je reprends vos exemples de François Mitterrand et Jean Marchais,
00:21je ne sais pas où ils ont trouvé l'idée de parler de ça parce qu'à l'époque, il n'y avait pas ces news.
00:24Donc je ne sais vraiment pas où ils ont trouvé cette idée-là
00:26parce qu'apparemment, c'est ça qui explique l'intérêt pour cette question.
00:31Alors, on voit en effet nombre de médias qui appellent clairement à accompagner le barrage
00:37contre un parti politique qui est non seulement autorisé
00:40mais que la majorité des Français qui se sont exprimés ont décidé de mettre en tête.
00:45Donc, il y a un engagement qui ne traduit pas des choix différents de sujet,
00:49un ton différent dans le commentaire,
00:51une hiérarchie différente de l'actualité en raison des enjeux électoraux.
00:55Non, il y a un parti pris, partisan, qui domine aujourd'hui dans l'espace médiatique.
01:01Notons donc que le refus de l'engagement politique et donc partisan
01:06est très largement hémiplégique dans le monde médiatique
01:09sans que ça ne gêne aucune instance ni aucun de nos confrères
01:14qui, par ailleurs, sont gênés le reste du temps.
01:16On reproche par exemple à des sujets, à des choix de sujets et à une hiérarchie de l'information
01:21de faire le jeu du Rassemblement national
01:24et donc de faire de la politique.
01:26On parle de choix de sujets.
01:28Mais on considère qu'il n'y a pas du tout d'engagement partisan trop fort
01:33ou déséquilibré ou dans le manque de mesures
01:35quand il y a directement un choix partisan, en l'occurrence, contre le Rassemblement national.
01:41Donc là, le métier journalistique d'explication des sujets,
01:45explication des programmes, voire même contestation de certaines mesures
01:49ou l'explication de ce qu'il s'est passé dans les urnes,
01:53non, on préfère condamner.
01:55Ça doit être plus objectif, j'imagine, sur le terrain médiatique.
01:59Le tout contre entre 30 et 33% des Français qui ont confirmé leur vote à trois semaines d'intervalle.
02:06Ça devrait quand même être le cœur du sujet, évidemment médiatique,
02:10ne serait-ce que pour dégager les sujets qui amènent à ce vote,
02:13quitte à expliquer ensuite que le Rassemblement national n'a pas les mêmes réponses.
02:18Évidemment, chacun le commente exactement comme il veut.
02:21Ensuite arrive la question, dans cet espace-là, du service public, qui, lui, est tenu.
02:26Là, je fais un commentaire sur le comportement d'habitude et le comportement ces jours-ci.
02:31Le service public, lui, est tenu à un équilibre idéologique, si possible,
02:35en tout cas un équilibre partisan.
02:37Et on a vu des revues de presse, hier et aujourd'hui, faites par la même personne,
02:43c'est important de le préciser, qui font la part belle au titre qui, en effet, s'engage contre le RN.
02:48Vous allez me dire qu'ils n'ont pas trop le choix, il n'y a à peu près que ça.
02:51Ils attaquent Emmanuel Macron au passage, alors c'est très marrant,
02:54la manière d'attaquer Emmanuel Macron, c'est qu'il a osé donner la parole aux Français.
02:58C'est finalement ça, le reproche qu'on lui fait ces derniers jours.
03:00Et il nous a vraiment mis dans l'embarras avec les résultats, parce que,
03:04alors je les cite, ils ont dit, comment imaginer que les Français pourraient renier
03:09ce qu'ils ont déjà confirmé une fois, et en plus, on s'indigne de la participation
03:13qui, en plus, donne de la légitimité plus forte que dans d'autres élections à ses futurs députés.
03:19On cite les journaux qui pensent encore, je les cite, qu'il est possible de ne pas donner une majorité au RN,
03:24c'est évidemment un engagement dans la manière de le faire,
03:27et il y a deux incises, on va dire, dans cette revue de presse,
03:31c'est un, Le Figaro, que l'on cite pour expliquer qu'il dit qu'il y a beaucoup de choses à reprocher au RN,
03:37mais il critique également le Front de Gauche, en citant, par exemple, l'antisémitisme du Front de Gauche,
03:44et on trouve quand même dans le commentaire qu'il en rajoute un peu beaucoup.
03:47Et on cite également Télérama, qui a été se préoccuper des électeurs du RN,
03:52qui, en résumé, donc ils ont écouté, c'est France Bleu Provence, je crois,
03:56ils ont écouté le, comment ça s'appelle, le Standard,
03:59et donc les électeurs RN sont résumés en deux sortes d'électeurs,
04:03il y a les pauvres, financièrement un peu perdus,
04:06alors on précise qu'on ne les juge pas, dans notre immense bonté, on ne les juge pas,
04:10et ensuite il y a des excités-énervés qui sont donc, je cite, peu constructifs,
04:15voilà les électeurs du RN au milieu de cette condamnation,
04:19ce qui n'est évidemment pas le cas des rappeurs dont vous parliez tout à l'heure,
04:22et dont Mathieu va nous parler, qui eux s'engagent contre le RN,
04:24eux sont apparemment constructifs, j'imagine, en opposition,
04:28dont on est ravis d'annoncer le clip lundi, et sur lequel on ne revient pas mardi.
04:32C'est pour ça, je vous précise, c'est la même personne, on ne revient pas dessus le lendemain.