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00:00Avec nous Flore Simon en plateau. Flore, bonjour. Plus de 200 désistements, 208 d'après le décompte du journal Le Monde.
00:07Est-ce qu'on peut parler d'abord de front républicain contre le Rassemblement national ?
00:11Oui, on peut le dire. 200 désistements, c'est quand même une vraie vague, en tout cas un vrai mouvement pour se mobiliser,
00:20pour tenter de faire un front républicain, même si au sein de la majorité, finalement, on voit qu'il y a une certaine cacophonie.
00:27C'est-à-dire qu'il y a des ministres... C'est comme si le clivage gauche-droite était réapparu.
00:31On voit par exemple d'un côté des ministres de droite, comme par exemple Bruno Le Maire, qui, lui, appelle au désistement,
00:37sauf face aux RN et sauf face aux insoumis, bien sûr, aux RN, bien sûr, et aux insoumis.
00:42Et puis du côté de la gauche, par exemple, Roland Lescure, qui, lui, vient de la gauche, ministre de l'Industrie,
00:47lui, estime que le désistement doit être systématique. Donc là, on voit qu'il y a une espèce de cacophonie au sein du gouvernement
00:54et que, finalement, chacun y va un peu de son point de vue.
00:57Et puis il y a aussi une troisième voie, qui est, par exemple, celle de Yael Brown-Pivet, l'ancienne présidente de l'Assemblée nationale,
01:02qui dit, elle, ce sera du cas par cas, on verra en fonction de qui est en face,
01:08parce que quand ils disent ni LFI ni RN, en fait, c'est en fonction de quel insoumis on a en face.
01:14C'est-à-dire que si c'est un insoumis qu'ils estiment, que le candidat estime un peu radical, ligne Mélenchon,
01:21là, le candidat reste. Par exemple, c'est le cas de Loïc Signor, dans le Val-de-Marne.
01:26Lui, il se maintient face au candidat Louis Boyard, qui est donc le candidat des insoumis,
01:30parce qu'il estime qu'en fait, il y a des électeurs de gauche modérés qui ne voudront pas voter insoumis.
01:35Et donc, il pourrait être cette voie, cette voie du milieu, parce que ces électeurs ne voteront pas à l'Assemblée nationale,
01:41mais ne voudront pas non plus voter insoumis.
01:43Et on le voit dans les sondages d'opinion que les insoumis peuvent faire peur à certains électeurs de gauche.
01:47Donc, on en est là. Macron, surtout, ce qu'il a fait aujourd'hui, quand on regarde, c'est de dissoudre, finalement,
01:52la majorité qui a, finalement, des positions différentes et que le mot d'ordre n'est pas à l'unisson.
01:59C'est ce qu'avait dit Édouard Philippe. Il avait tué la majorité présidentielle.
02:04En tout cas, Gabriel Attal, lui, est toujours sur le terrain. Il mène une campagne.
02:08Le Premier ministre semble déterminé. Il appelle même à une coalition après le second tour des législatives.
02:14Oui, il appelle à une assemblée plurielle pour faire face au rassemblement national.
02:19En fait, en effet, le but de Gabriel Attal, c'est de créer, avec des élus de droite et de gauche, une coalition à l'Assemblée nationale.
02:27Et même, on voit qu'il tend, d'ailleurs, une main à la gauche quand il renonce, quand il suspend la réforme de l'assurance-chômage.
02:33C'est clairement une main tendue à la gauche. Mais c'est aussi, il veut montrer quelque chose aux Français,
02:37parce qu'après cette dissolution, il avait dit qu'il fallait gouverner différemment.
02:42Donc, on a vu un nombre de 49.3, notamment sous Elisabeth Borne, plus d'une vingtaine des passages en force sur certains textes.
02:48Donc là, c'est vrai que le message envoyé avec cette suspension de l'assurance-chômage, c'est celui-ci.
02:52C'est que finalement, il veut peut-être arrondir les angles, y aller plus en douceur.
02:56Et c'est également, évidemment, une main tendue à la gauche.
02:59Et puis, de toute façon, Gabriel Attal, lui, il est pour un retrait systématique quand le rassemblement national est en tête,
03:05puisqu'il estime que le Nouveau Front populaire n'aura de toute façon pas la majorité absolue.
03:10Donc, dans ce cas-là, l'enjeu, c'est le barrage contre le rassemblement national.
03:14Et puis, la gauche y croit aussi, bien sûr. Le problème du Nouveau Front populaire, Flore, c'est quoi ? C'est l'incarnation, en fait ?
03:20C'est l'incarnation, parce que, déjà, ce qu'on voit, c'est que c'est vrai qu'en 2022, les Insoumis étaient clairement le plus gros groupe.
03:28Ensuite, il y a eu les Européennes, où le PS est arrivé en tête et a donc repris des couleurs.
03:32Donc, aujourd'hui, ce qu'on voit est là. C'est vrai que les Insoumis ont un plus grand nombre de circonscriptions.
03:38Mais le PS pourrait avoir beaucoup plus de députés qu'en 2022. Donc là, il y a une bataille autour du leadership à gauche.
03:45Mais qu'est-ce qu'on voit ? C'est que Jean-Luc Mélenchon, à qui on a beaucoup demandé, en tout cas dans son camp, de se mettre en retrait dimanche soir,
03:53il est apparu sur la scène, premier à parler à gauche.
03:57Oui, quelques minutes après les résultats.
04:00Avec Rima Hassan, cette eurodéputée controversée, avec un keffier sur les épaules.
04:08En fait, Jean-Luc Mélenchon, il veut montrer quoi, par là ? Qu'il est toujours le chef, que c'est toujours lui qui décide.
04:13Et puis aussi, il veut montrer que, finalement, cette radicalité qu'il incarne dans le mouvement des Insoumis, il y tient.
04:20En tout cas, il veut la maintenir.
04:23Et d'ailleurs, quand on regarde les résultats pour les Insoumis, ses proches, qui ont été élus à Paris,
04:29ils ont été élus dès le premier tour pour la plupart.
04:31Sophia Chikirou, Manuel Bompard, Mathilde Panot.
04:34Donc finalement, Jean-Luc Mélenchon, lui aussi, il sait qu'il n'aura pas la majorité,
04:38que le Nouveau Front Populaire n'aura pas la majorité absolue à l'Assemblée Nationale.
04:40Donc il veut rester une opposition un peu radicale, à gauche, dans cette Assemblée Nationale,
04:46qui se dessine où, a priori, le Nouveau Front Populaire n'aura pas de majorité absolue.
04:50Merci beaucoup, Flore.

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