Au cours de cette journée entièrement dédiée aux élections législatives, votre grand rendez-vous d'actualité quotidien, « Ça vous regarde », présenté par Myriam Encaoua, revient également sur les grands enjeux de ce 1er tour et sur les stratégies politiques mises en place, dans une version grand format d'1h15.
« Le récap » par Bruno Donnet
GRAND DÉBAT / Le RN peut-il atteindre une majorité absolue à l'Assemblée ?
- Aleksandar Nikolic, eurodéputé RN
- Stéphane Zumsteeg, directeur du département Opinion à l'institut de sondage Ipsos
- Elsa Mondin-Gava, journaliste LCP
- Raphaël Kempf, candidat « Nouveau Front Populaire » dans la 1ère circonscription de Paris
- Martin Garagnon, porte-parole Renaissance pour les élections législatives
- Marc Eynaud, journaliste politique à Valeurs Actuelles
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GRAND DÉBAT / Le RN peut-il atteindre une majorité absolue à l'Assemblée ?
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NewsTranscription
00:00:00Générique
00:00:05Bonsoir, bonsoir et bienvenue.
00:00:09Nouvelle émission spéciale ce soir dans Savourgarde.
00:00:12Au lendemain, des législatives anticiper les tractations ont commencé.
00:00:17Les grandes manœuvres hostiles, ERN, courtisent les électeurs de droite.
00:00:21Le Nouveau Front Populaire s'érige en rempart contre Jordan Bardella.
00:00:25La Macronie encaisse la possible disparition.
00:00:28169 désistements déjà de candidats macronistes ou de gauche.
00:00:32C'est le chiffre de la soirée.
00:00:34Report, alliance, à quoi peut-on s'attendre pour le second tour ?
00:00:38Grand débat, grand décryptage tout de suite avec mes invités.
00:00:41Générique
00:00:53Voici l'image du jour à l'Assemblée.
00:00:55Bonsoir à tous, ce sont les élus du premier tour qui sont arrivés cet après-midi au Palais-Bourbon.
00:01:00Vous reconnaissez Clémentine Autain, photo de famille des Insoumis, devant les portes du Palais-Bourbon.
00:01:07Pour l'essentiel, députés sortants, rassemblement national, insoumis ou de gauche qui retrouvent leur siège.
00:01:13La participation massive d'hier leur a permis de franchir la barre des 50% des voix représentant au moins un quart des inscrits.
00:01:20Vous les découvrez à l'image.
00:01:22On les retrouvera dans un reportage ambiance tout à l'heure.
00:01:25Ils sont 76, dès le premier tour élus, deux macronistes seulement et un seul LR pour tous les autres.
00:01:32La bataille, elle va être âpre, elle est loin d'être terminée et les prochaines 24 heures seront cruciales.
00:01:38Les candidats qualifiés pour le second tour ont jusqu'à demain soir pour déposer leur candidature en préfecture.
00:01:43Beaucoup d'entre eux ont décidé de se sacrifier pour faire barrage au RN, quitte à faire, eh bien, sacrifice à Raquiri.
00:01:53C'est ce qu'on peut dire. Ce soir, ils sont 169, macronistes ou de gauche.
00:01:57C'est un chiffre très important.
00:01:59Ça veut dire, ce soir, que plus de la moitié des triangulaires possibles, eh bien, vont disparaître.
00:02:05Bonsoir, Alexandre Nicolic.
00:02:07Bonsoir à vous, E.T. Spectaculaire.
00:02:09Bienvenue à vous. Vous êtes eurodéputé RN.
00:02:11Vous êtes fraîchement élu depuis le 9 juin au Parlement européen de Bruxelles.
00:02:16Bonsoir, Martin Garagnon.
00:02:18Bonsoir.
00:02:19Bienvenue à vous, porte-parole Renaissance pour ses législatives.
00:02:22Bonsoir, Raphaël Kempf.
00:02:23Bonsoir.
00:02:24Candidat Nouveau Front Populaire LFI dans la première circonscription de Paris.
00:02:29Vous êtes en ballotage favorable face aux députés sortant Renaissance, Sylvain Maillard.
00:02:34Enfin, bonsoir, Stéphane Zumsteg.
00:02:36Bonsoir.
00:02:37Bienvenue à vous du département Opinion Ipsos Talent,
00:02:40l'institut partenaire de l'LCP dans ses législatives anticipées.
00:02:43Bonsoir, Elsa.
00:02:44Bonsoir.
00:02:45Elsa Mondingava, qui m'accompagne ce soir, journaliste politique à l'LCP,
00:02:49qui suit le camp présidentiel depuis ces folles journées de campagne et depuis des années maintenant.
00:02:56Alors, la vague erraine attendue, elle a déferlé.
00:02:59Elle est forte, elle est haute, mais pas forcément de taille à accrocher la majorité absolue dimanche prochain.
00:03:04Comment ? Pourquoi ? On va commencer par le récap de Bruno Donnet, tout de suite.
00:03:18Bonsoir, mon cher Bruno.
00:03:19Bonsoir, Myriam, bonsoir à tous.
00:03:20Dans votre récap ce soir, un rassemblement national au plus haut et des incertitudes de second tour.
00:03:25Oui, comme de nombreux journaux l'ont titré ce matin, jamais le rassemblement national n'a été aussi proche du pouvoir.
00:03:32Voilà pourquoi, hier soir, Jordan Bardella a semblé un peu en avance sur le calendrier.
00:03:38J'entends être le Premier ministre de tous les Français, à l'écoute de chacune et de chacun,
00:03:44respectueux des oppositions, ouverts au dialogue et soucieux à chaque instant de l'unité de la nation.
00:03:51Alors, en pourcentage, d'abord, les scores de ce premier tour sont impressionnants,
00:03:55mais en valeur absolue, c'est encore plus spectaculaire,
00:03:59puisque, flanqué de ses alliés, le rassemblement national a recueilli plus de 10.600.000 voix.
00:04:05A titre de comparaison, c'est deux fois et demi ce qu'il avait enregistré il y a seulement deux ans,
00:04:10aux législatives de 2022, et deux millions et demi de plus que le score de Marine Le Pen au premier tour de la dernière présidentielle.
00:04:19Les résultats sont donc inédits, historiques pour la formation d'extrême droite,
00:04:23ce qui explique peut-être qu'hier soir, France 2 est déployée pour suivre Jordan Bardella, un dispositif exceptionnel.
00:04:30Nous sommes en ce moment même sur le périphérique, direction le pavillon Vagram, où Jordan Bardella doit prendre la parole à 20h30.
00:04:37Voilà des motos carrément pour accompagner le peut-être prochain Premier ministre,
00:04:43des images qui, dans notre inconscient collectif de supporters, de fans de la politique en France, renvoient immanquablement à celle-ci.
00:04:52Je ne sais pas si vous voyez actuellement des images de la voiture de Jacques Chirac,
00:04:58mais lui-même demande qu'on s'écarte un peu de sa voiture, de façon à pouvoir mieux négocier les passages difficiles.
00:05:06Alors en termes de symboles médiatiques, le triomphe est donc romain ou au moins chiracien.
00:05:12Et en termes de sièges, il est aussi tout à fait impressionnant,
00:05:15puisque 39 députés RN ont déjà été élus dès le premier tour.
00:05:20A titre de comparaison, du côté de la majorité, 24 ministres sont candidats.
00:05:24Seulement voilà, tous sont en bas l'otage, à l'image de Gérald Darmanin, pas franchement serein.
00:05:30J'appelle évidemment tous les électeurs à se rapprocher de Vincent Ledoux et de moi,
00:05:35pour faire barrage au Rassemblement national, qui ne pourra apporter que de la difficulté à la France.
00:05:41Bref, vous l'avez compris Myriam, le Rassemblement national est aujourd'hui sur toutes les lèvres,
00:05:47et il a totalement écrasé le premier tour de ses législatives.
00:05:50Et pourtant, rien n'est acquis pour le parti de Marine Le Pen.
00:05:53Absolument rien Myriam, car tout va dépendre de l'ampleur du fameux barrage républicain,
00:05:59mais aussi du nombre de triangulaires.
00:06:02Moins il y en aura, moins les résultats seront favorables au Rassemblement national.
00:06:06D'après les calculs de l'analyste François Hublet, il pourrait y avoir jusqu'à 319 triangulaires,
00:06:13mais attention, si les candidats de gauche se désistent, il n'y en aura plus que 159,
00:06:18et si tous les candidats acceptaient de se désister, il n'y en aurait que 6, ce qui explique, peut-être,
00:06:25cette petite mise en garde de Marine Le Pen et la désignation d'un ennemi.
00:06:29Pour autant, rien n'est gagné, et le second tour sera déterminant.
00:06:34Déterminant pour éviter au pays de tomber entre les mains de la coalition Nupes 2.
00:06:40Eh oui, Jean-Luc Mélenchon est plus que jamais l'épouvantail qu'agit le Rassemblement national.
00:06:46Jordan Bardella lui a tendu un piège d'ailleurs, écoutez bien, c'était ce matin.
00:06:50Et moi je propose à Jean-Luc Mélenchon un débat projet contre projet
00:06:54entre ceux qui ont vocation à être, dans quelques jours, Premier ministre de cohabitation.
00:06:59Un débat, la ficelle était tout de même un peu voyante,
00:07:03et Jean-Luc Mélenchon a donc décliné l'invitation.
00:07:06Mais cette stratégie raconte une chose, Myriam.
00:07:08Le Rassemblement national souhaite bel et bien gouverner,
00:07:11et il va donc tout faire pour obtenir la majorité absolue.
00:07:14Merci beaucoup, merci Bruno.
00:07:16Alexandre Nicolique, le RN est en tête, on l'a tous bien compris, même largement.
00:07:22Et en même temps, ce n'est pas exactement le scénario dont vous rêviez.
00:07:27Il y avait des instituts qui donnaient à 36, 35 même.
00:07:31Ça veut dire quand même qu'aujourd'hui, la majorité absolue n'est pas totalement à portée de main.
00:07:38Ça, vous le reconnaissez ?
00:07:40Non, mais écoutez, l'élection, c'est en six jours.
00:07:43On avait vu la dernière fois, en 2022, qu'après le premier tour,
00:07:47les sondeurs nous donnaient entre 20 et 30 députés.
00:07:52On en a eu 89.
00:07:53C'est, je pense, très compliqué d'évaluer aujourd'hui les reports de voix sur les seconds tours.
00:07:59On a vu notamment dans des duels, la dernière fois, face à des candidats de la majorité présidentielle
00:08:05et surtout face à des candidats de gauche, où parfois on est passé de 19-20% à 50%.
00:08:10On a toute prudence avec les projections anciennes.
00:08:13Je suis persuadé que la crainte, aujourd'hui, que peut susciter à juste titre cette gauche radicale
00:08:19qu'a comme leader Jean-Luc Mélenchon, peut inciter beaucoup d'électeurs et beaucoup de Français
00:08:24du centre, de droite classique, et même beaucoup de gauche, qui se sentent responsables,
00:08:29à se porter aujourd'hui sur les candidats du RN.
00:08:32169 désistements ce soir.
00:08:34On attend le chiffre de demain, 18h.
00:08:38Vous ne reconnaissez pas qu'il est un peu plus difficile que prévu, ce second tour,
00:08:42par rapport à ce que vous aviez anticipé ?
00:08:44Il n'y avait presque aucune triangulaire.
00:08:46Huit seulement.
00:08:48Du fait de la participation qui était très faible.
00:08:51C'est dans ce contexte-là qu'on avait créé la surprise, je vous le disais,
00:08:54en progressant parfois de 30% sur des seconds tours.
00:08:58Je suis convaincu qu'au regard du contexte et du danger que peut représenter cette gauche radicale,
00:09:04je suis convaincu que beaucoup d'électeurs vont se mobiliser au second tour
00:09:07pour élire des candidats du RN, pour qu'on ait cette majorité absolue
00:09:11et pour qu'enfin leurs idées soient appliquées.
00:09:13Stéphane Zumsteg, notre partenaire Ipsos, nous a bien dit hier,
00:09:17projection prudence, mais avec une fourchette haute à 280.
00:09:21Vous diriez-vous que cette majorité est atteignable,
00:09:25au vu de ce qui est en train de se passer ?
00:09:27On va rentrer dans le détail de ces tractations, de ces retraits, de ces désistements.
00:09:32169 désistements déjà, dès ce soir.
00:09:34C'est ce que nous avions dit hier, dès 20h.
00:09:36Il faut bien s'en souvenir.
00:09:38Cette projection qui montait jusqu'à 280 sièges,
00:09:41avec un rassemblement national qui frôlait la majorité absolue,
00:09:44était calculée sur la base de 300 triangulaires.
00:09:47Ces 300 triangulaires ont déjà, pour 60% d'entre elles, disparu.
00:09:51A la fin, on le verra demain soir, il y aura quelques dizaines,
00:09:54en tout cas probablement moins d'une centaine de triangulaires.
00:09:56Mais c'est vrai que, quelque part, c'est une assez mauvaise nouvelle
00:09:59pour le RN, dans le sens où, les 40 dernières années le montrent bien,
00:10:03c'est dans les triangulaires que le RN tire le plus son épingle du jeu
00:10:07dans un scrutin à deux tours, même s'il est aussi capable de gagner...
00:10:10On l'a vu en 2022 ?
00:10:11Oui, sur 89 circonscriptions.
00:10:12Oui, mais c'est l'élection la plus récente.
00:10:14Ce que je veux dire par là, c'est que, évidemment, c'est un parti,
00:10:17parce que, certes, qui progresse, qui bénéficie d'une dynamique électorale,
00:10:20mais qui continue aussi à faire peur une partie des Français,
00:10:23a quand même plus de mal que les autres, plus de mal que le centre,
00:10:26plus de mal que le centre et la gauche, d'obtenir 50%.
00:10:29Le fait que ces duels vont se multiplier n'est pas une bonne nouvelle en soi.
00:10:33Je ne suis pas en train de vous donner les résultats de dimanche prochain.
00:10:36La situation aurait été plus simple.
00:10:38Et on a bien montré qu'en nombre de voix, vous avez progressé de façon considérable.
00:10:42Pour bien comprendre, quel est l'état d'esprit du RN ?
00:10:45Parce qu'on a entendu Jordan Mardela nous expliquer que c'était 289 ou rien,
00:10:49c'est-à-dire Matignon ou rien,
00:10:52refus d'aller à Matignon en dessous de la majorité absolue.
00:10:55On entend aujourd'hui à 270, 75, c'est Marine Le Pen qui l'a dit.
00:11:00Alors là, il sera facile de trouver une sorte de député d'appoint,
00:11:04de majorité d'appoint dans l'hémicycle.
00:11:06Et là, on entend dire qu'on ne va pas refuser d'aller gouverner.
00:11:09Qu'est-ce qu'il faut penser ce soir au vu des résultats du premier tour ?
00:11:13À partir du moment où on sera en capacité d'appliquer nos idées
00:11:16en matière de pouvoir d'achat sur la TVA 5.5, sur les produits énergétiques,
00:11:20sur la sécurité pour une justice beaucoup moins laxiste,
00:11:24avec des peines planchées, revenir sur les peines automatiques,
00:11:27en matière d'immigration,
00:11:29évidemment qu'on acceptera de gouverner pour pouvoir appliquer ces idées
00:11:33qui sont aujourd'hui majoritaires dans l'opinion publique,
00:11:36et à juste titre, parce que ça améliorera concrètement la vie des Français.
00:11:40Et aujourd'hui, on sait qu'on peut avoir des alliés,
00:11:43parfois des Républicains,
00:11:45qui pourraient voter pour les propositions de loi.
00:11:50Pour ça, il faut quand même des réserves de voix.
00:11:52Oui, bien sûr.
00:11:53Vous tendez la main à la droite, c'est ça, ce soir ?
00:11:55Non, mais le message, il est clair.
00:11:57Si on ne veut pas se poser ces questions-là,
00:11:59il faut qu'on ait cette majorité absolue, parce que le risque,
00:12:01et on le voit bien à travers certains aujourd'hui de la majorité présidentielle
00:12:04qui s'exprime en apportant plus de soutien envers les candidats de la France insoumise,
00:12:09le risque qu'il peut y avoir, si demain on n'est pas très haut
00:12:13et en position d'avoir cette majorité absolue,
00:12:15c'est qu'Emmanuel Macron nous mette un Premier ministre aujourd'hui de gauche
00:12:19qui menace, je le dis vraiment, les institutions de notre pays,
00:12:22la sécurité des Français...
00:12:24Il faudrait que la gauche gagne ses élections législatives pour ça.
00:12:26L'économie de la France, comme on l'a pu le voir,
00:12:28où ce type de programme avait été essayé...
00:12:30Je vais faire circuler la parole, mais je voulais quand même essayer
00:12:32d'éclaircir les choses côté de la force politique qui arrive en tête.
00:12:36Jordan Bardella qui tend la main aux Républicains ce soir.
00:12:39Je ne crains aucun désistement, je crois que le Rassemblement national
00:12:42peut remporter cette élection dimanche avec une majorité absolue,
00:12:46évidemment avec ses alliés, notamment les Républicains à droite d'Éric Ciotti,
00:12:50donc je tend la main à tous les électeurs de droite, du centre,
00:12:54mais aussi de la gauche raisonnable, qui ne veulent pas voir Jean-Luc Mélenchon
00:12:57devenir le Premier ministre de la France,
00:12:59parce que ça signifierait pour notre pays l'insurrection,
00:13:01le chaos et le désordre économique.
00:13:03Alexandre Darnicoli, qui tend la main concrètement,
00:13:05est-ce que vous pourriez vous retirer par endroits
00:13:07dans certaines circonscriptions où LR est en force,
00:13:11très ancré localement ?
00:13:13C'est une stratégie possible avant le deuxième tour
00:13:15pour être assez clair dans le signal aux électeurs de droite ?
00:13:19Ça sera au bureau, il suffit de le déterminer, mais en fait...
00:13:21C'est pas à vous de le dire ?
00:13:22Bien sûr que non, mais en l'occurrence,
00:13:25il y a déjà aujourd'hui des candidats, les Républicains,
00:13:28qui nous ont rejoints, avec Eric Ciotti,
00:13:31et surtout, ce qui est intéressant, c'est les électeurs, en fait,
00:13:34et les Français, parce qu'au-delà des questions
00:13:37de partis et d'appareils, aujourd'hui, je le disais,
00:13:40il y a une majorité de Français qui est d'accord avec nous
00:13:42sur les idées que l'on peut proposer,
00:13:44ils ont une chance en or aujourd'hui qu'elles puissent être appliquées,
00:13:48et franchement, la Macronie, je suis désolé,
00:13:51mais n'est plus en position d'avoir une majorité,
00:13:54n'est plus en position de peser sur les débats,
00:13:57et il y a un vrai duel entre le mouvement que monsieur incarne
00:14:02avec la France insoumise, et donc le Front populaire,
00:14:05qui est aujourd'hui, qui a comme leader Jean-Luc Mélenchon,
00:14:07avec tout ce que ça peut entraîner, comme dérive,
00:14:10et nous, en fait, et donc si on veut vraiment avoir un rempart
00:14:13pour protéger la France et les Français,
00:14:15il faut que les Français se rendent compte
00:14:16qu'ils doivent se mobiliser pour éviter ce qui serait une catastrophe,
00:14:19je le disais, comme quand ça a pu être essayé dans d'autres pays.
00:14:21Martin Garagnon, les macronistes n'existent plus
00:14:23en tant que force politique au lendemain de ce premier tour,
00:14:26il n'y a plus que deux blocs, ce soir ?
00:14:28C'est un échec, évidemment, il faut le reconnaître,
00:14:31comme ça a été un échec le jour des élections européennes,
00:14:33ça a été reconnu d'ailleurs de manière immédiate
00:14:35par le président de la République.
00:14:37De là à balayer d'un revers de main,
00:14:39avec beaucoup de mépris et d'arrogance,
00:14:41le mouvement qui est incarné par un ensemble de forces
00:14:44républicaines, démocratiques et centrales,
00:14:47je trouve qu'on a un pas qui est assez vite franchi.
00:14:49En l'occurrence, ce qui se joue,
00:14:51et ce qui se joue d'ailleurs depuis le début de cette campagne,
00:14:53c'est un match de ping-pong à deux.
00:14:55C'est un épouvantail qui est face à son miroir.
00:14:57C'est Jean-Luc Mélenchon qui est agité dans tous les sens
00:14:59par l'extrême droite et qui s'agit aussi lui-même.
00:15:02On l'a vu d'ailleurs hier avec cette image catastrophique
00:15:04qui a marqué l'opinion et qui a beaucoup agacé la gauche,
00:15:08cette image de Jean-Luc Mélenchon,
00:15:10flanqué de Manuel Bompard,
00:15:12qui pourtant était le débatteur choisi lors d'un des deux débats
00:15:15et qui était totalement muet sur cette séquence,
00:15:17et de Rima Hassan, habillé avec son keffier palestinien,
00:15:21histoire de rappeler aussi que si on peut encore
00:15:24un peu accentuer les fractures qui traversent la société,
00:15:27ne nous privons pas de le faire,
00:15:28qui n'est candidat à rien dans cette élection
00:15:30et qui n'a pas de rôle officiel dans l'organisation de la campagne,
00:15:33mais qui est là.
00:15:34Donc c'est ça l'image,
00:15:35et Jean-Luc Mélenchon a guéri la politesse à tous ses partenaires du Front Populaire
00:15:38en s'affichant ostensiblement pour avoir le mot.
00:15:41Donc c'est un match qui se joue à deux,
00:15:43qui est en fait simplement un subterfuge
00:15:46pour détourner les Français des véritables enjeux de cette élection.
00:15:49Le RN a besoin de Jean-Luc Mélenchon,
00:15:51et Jean-Luc Mélenchon a besoin du RN.
00:15:53C'est un joueur qui s'agite l'une face de l'autre,
00:15:55et quand M. Nicolique nous explique que finalement,
00:15:57le choix qui s'offre aux Français,
00:15:59c'est de donner une majorité absolue à Bardella,
00:16:01sinon on va avoir Jean-Luc Mélenchon,
00:16:03ce n'est pas exact.
00:16:04Jean-Luc Mélenchon est disqualifié,
00:16:06il est disqualifié par ses amis,
00:16:08on a vu les purges au sein de LFI,
00:16:10il est disqualifié par ses alliés du Front Populaire,
00:16:12qui en tous étaient très clairs,
00:16:13et il est disqualifié par les urnes,
00:16:15puisqu'il n'a pas réussi à imposer son Front Populaire lors de cette élection.
00:16:19En fait, c'est vraiment moins bien que la totalité des...
00:16:22La totalité des forces politiques aux Européennes.
00:16:24Alors...
00:16:25Certains de vos candidats se retirent pourtant
00:16:27pour des candidats de la France insoumise.
00:16:29Attendez, on va y venir au désistement dans un instant,
00:16:31et à tout ce qui concerne les triangulaires.
00:16:33Mais là, la question, elle vous est adressée directement à vous,
00:16:36Raphaël Kempf, on la voit cette image,
00:16:38c'est vrai que tout le monde a été assez surpris
00:16:40que pour le Bloc de Gauche, ce soit Jean-Luc Mélenchon
00:16:42qui parle en premier, certes pour une consigne assez claire,
00:16:46on va y venir dans le détail,
00:16:48désistement républicain quand les Insoumis
00:16:50ou le Bloc de Gauche arrivent troisième,
00:16:52mais avec une personnalité qui a clivé pendant toute la campagne,
00:16:56Rima Hassan, militante palestinienne avec ce kéfié.
00:17:00Est-ce que Jean-Luc Mélenchon est l'idiot utile de Marine Le Pen ?
00:17:04Beaucoup de choses ont été dites depuis le début de cette émission
00:17:07et j'aurais besoin de pouvoir répondre aussi.
00:17:09Vous l'avez dit, Jean-Luc Mélenchon a dit très clairement
00:17:13qu'il appelait un désistement républicain en cas triangulaire
00:17:16où un candidat du nouveau Front Populaire
00:17:18serait arrivé en troisième position.
00:17:20Je pense que c'est important de le rappeler
00:17:22parce qu'à l'instant, à ma droite, je n'ai pas entendu cela
00:17:26et dans le cadre de la campagne que je mène
00:17:29dans la première circonscription de Paris...
00:17:31Alors attention, ne me parlez pas de campagne précise,
00:17:34de circonscription pour des raisons de temps de parole.
00:17:36Je suis désolé si je dois en parler, excusez-moi.
00:17:38Pas de terrain, parce que vous ouvrez à l'ARCOM
00:17:40un compte de campagne pour une circonscription.
00:17:43Si vous pouvez rester au niveau national,
00:17:45bloc contre bloc, ça nous arrangerait grandement.
00:17:48Merci.
00:17:49Je vais être très clair.
00:17:50Sylvain Maillard, mon opposant pour Ensemble...
00:17:52Ah, c'est raté.
00:17:53...dans la première circonscription de Paris,
00:17:55est invité sur tous les plateaux de télévision.
00:17:57Là, vous vous habitez ce soir.
00:17:59Justement, j'ai la chance de pouvoir en parler,
00:18:01donc je prends le temps de pouvoir dire cela.
00:18:03Mais en tout état de cause, je peux en parler aussi
00:18:05parce que c'est aussi du national.
00:18:07Sylvain Maillard, sa qualité non seulement de mon opposant
00:18:10sur le terrain, mais également sa qualité
00:18:12de responsable national...
00:18:14...et président du groupe Renaissance à l'Assemblée.
00:18:16Mais là, je vous ai posé une question, monsieur Kempf,
00:18:18sur Jean-Luc Mélenchon.
00:18:20On va venir sur les consignes de vote,
00:18:22et elles sont très claires par force politique.
00:18:24Pourquoi fait-il ça ?
00:18:26Pourquoi essaie-t-il, finalement,
00:18:28de réactiver les urticants à gauche
00:18:31et parmi vos électeurs ?
00:18:33Un moment donné, il a dit très clairement
00:18:35ce qu'il fallait faire.
00:18:37Moi, je dis que du côté de la majorité présidentielle,
00:18:40cela n'est pas dit.
00:18:42Et c'est grave.
00:18:44Et c'est grave.
00:18:46Pourquoi les blocs de gauche
00:18:48n'arrivent pas à parler du Mélenchon ?
00:18:50C'est extrêmement grave de constater
00:18:52que du côté de la majorité présidentielle,
00:18:54Sylvain Maillard, par exemple, mais certains autres,
00:18:56comme Maude Bréjon,
00:18:58continuent dans ce nini qui est irresponsable,
00:19:00alors même que c'est, excusez-moi,
00:19:02la majorité présidentielle qui a
00:19:04mis le flot au cou en permettant
00:19:06au Rassemblement national d'arriver
00:19:08à cette situation dans la société française.
00:19:10Vous ne m'avez pas répondu sur Jean-Luc Mélenchon,
00:19:12mais puisque vous me parlez...
00:19:14J'ai répondu très clairement,
00:19:16mais j'aimerais répondre à ce qui a pu être dit
00:19:18du côté du RN il y a un instant,
00:19:20parce qu'on vous a parlé de la justice laxiste.
00:19:22C'est des mots qui ont été prononcés.
00:19:24Avez-vous, monsieur, été dans un tribunal ?
00:19:26Savez-vous, monsieur, que les prisons sont pleines
00:19:28et que les juges n'arrêtent pas
00:19:30d'envoyer en prison des personnes
00:19:32et que la justice n'a jamais été
00:19:34aussi peu laxiste qu'aujourd'hui ?
00:19:36Il faut aussi, parce que vous l'avez dit
00:19:38d'un revers de la main,
00:19:40il faut aussi constater que cette politique
00:19:42qui est répressive, qui est menée
00:19:44par la majorité présidentielle avec des
00:19:46constructions de places de prison, avec des juges
00:19:48de moins en moins laxistes, des lois de plus en plus...
00:19:50Vous avez des programmes opposés
00:19:52sur les questions de justice.
00:19:54C'est une évidence. On ne va pas faire un débat sur la justice.
00:19:56C'est sur les milieux carcéraux.
00:19:58Ici, on est sur les consignes de vote.
00:20:00Répondez, mais rapidement, s'il vous plaît.
00:20:02Dans leur programme, il y a la régulation carcérale.
00:20:04La régulation carcérale, ça voudrait dire
00:20:06que dans les semaines qui suivraient
00:20:08leurs possibilités qui dirigent le pays,
00:20:10il y aurait 20 % des détenus
00:20:12qui seraient libérés parce qu'ils ne veulent pas
00:20:14qu'il y ait trop de prisonniers
00:20:16par rapport à certains quotas.
00:20:18Ça veut dire, monsieur, que la prison ne fonctionne pas
00:20:20pour lutter contre l'insécurité.
00:20:22Vous devez l'entendre.
00:20:24Il y a déjà 4 condamnés sur 10
00:20:26à de la prison ferme qui ne vont pas en prison.
00:20:28C'est insupportable pour toutes les victimes
00:20:30qui voient parfois ceux qui les ont agressés,
00:20:32violés...
00:20:34On ne va pas ouvrir un débat sur la justice.
00:20:36Ce soir, on est au lendemain du premier tour.
00:20:38Les Français qui nous regardent
00:20:40ont besoin de comprendre ce qu'il se passe.
00:20:42Est-ce que les consignes, il faut les suivre ?
00:20:44Pourquoi ? Comment ?
00:20:46C'est très compliqué, ce mode de scrutin.
00:20:48Donc, on va parler des consignes de vote
00:20:50et on va commencer avec le bloc central,
00:20:52ratatiné.
00:20:54Eh bien, on va voir, justement.
00:20:56Elsa Mondingava, elle a suivi ça
00:20:58vraiment minute par minute.
00:21:00On va voir, justement, où sont les divisions
00:21:02ou même les ambiguïtés.
00:21:04Le camp présidentiel n'arrive en tête
00:21:06que dans 67 circonscriptions
00:21:08sur 577. A titre de comparaison,
00:21:10c'était 437
00:21:12au soir des législatives de 2017.
00:21:14L'heure est donc aux consignes de vote.
00:21:16Le seul problème, c'est qu'il y a comme
00:21:1850 nuances de barrage républicain.
00:21:20Katia Guilda.
00:21:26Dans le camp présidentiel,
00:21:28c'est la cacophonie.
00:21:30Dans une déclaration écrite, Emmanuel Macron
00:21:32appelle à un rassemblement clairement
00:21:34démocrate et républicain contre le RN.
00:21:36Même tonalité du côté
00:21:38de Gabriel Attal.
00:21:54Les consignes de l'exécutif
00:21:56s'appliquent-elles à LFI ?
00:21:58Aucune voix ne doit se porter
00:22:00sur les candidats du Rassemblement national
00:22:02ni sur ceux de la France insoumise
00:22:04avec lesquels nous divergeons
00:22:06non pas seulement sur des programmes
00:22:08mais sur des valeurs fondamentales.
00:22:10Ni RN, ni LFI, c'est aussi
00:22:12la position de Bruno Le Maire,
00:22:14fustigé par l'écologiste
00:22:16Marine Tondelier au bord des lignes.
00:22:18C'est la position de Bruno Le Maire
00:22:20qui est le premier ministre
00:22:22de la France insoumise.
00:22:24C'est la position de Bruno Le Maire
00:22:26qui est le premier ministre
00:22:28de la France insoumise.
00:22:30J'appelle également tous nos électeurs
00:22:32lorsque nos candidats
00:22:34ne sont pas au second tour
00:22:36à voter pour un candidat
00:22:38du camp social-démocrate.
00:22:40Ils font s'approcher un peu plus
00:22:42l'extrême droite de Matignon.
00:22:44C'est juste ça que je dis.
00:22:46Et c'est la réalité des faits.
00:22:48Un moment, il faut regarder
00:22:50les trucs en face.
00:22:52On n'a que ça à faire
00:22:54On parle désormais
00:22:56de conciles au cas par cas
00:22:58en fonction des étiquettes des candidats.
00:23:00En aucun cas, je pourrais appeler
00:23:02à titre personnel ou à titre politique
00:23:04pour voter pour un certain nombre
00:23:06de candidats de la NUPES
00:23:08qui ne partagent pas les valeurs républicaines.
00:23:10On regarde au cas par cas,
00:23:12circonscription par circonscription,
00:23:14quelle est la force républicaine
00:23:16qui peut gagner. Il y a des cas
00:23:18où ce seront des candidats NR,
00:23:20des candidats socialistes, des candidats écologistes.
00:23:22Dans ce grand flou, rien ne dit
00:23:24si les électeurs suivront ou non les consignes de vote
00:23:26et s'y retrouveront
00:23:28dans ces 50 nuances d'opinion.
00:23:30Elsa Mondingava,
00:23:32vous qui avez suivi de près
00:23:34ces questions de consignes de vote,
00:23:36déjà, comment peuvent-ils être aussi divisés
00:23:38sur un sujet aussi stratégique
00:23:40et est-ce qu'il y a vraiment
00:23:42un avant et un après premier tour
00:23:44au sein de la Macronie sur ce sujet ?
00:23:46Oui, on voit bien que le camp présidentiel,
00:23:48chacun gagne de plus en plus en autonomie
00:23:50et maintenant, tout le monde n'hésite pas à donner son avis,
00:23:52c'est l'après Macron qui s'écrit
00:23:54et donc chacun y va de sa consigne,
00:23:56de son interprétation de la consigne.
00:23:58Ce qu'on a bien vu, c'est que pendant la campagne,
00:24:00il y avait un signe égal qui était quasiment mis
00:24:02entre l'ERN et la France insoumise
00:24:04et au dernier jour,
00:24:06avant la campagne, il y a eu une petite inflexion
00:24:08de la part du chef de l'Etat qui a dit
00:24:10attention, je ne fais pas de confusion générale.
00:24:12On voit qu'au sein du parti,
00:24:14certains ont beaucoup poussé justement pour dire
00:24:16attention, il ne faut pas mettre de signe égal
00:24:18entre l'ERN et entre les insoumis.
00:24:20Pourquoi ? Déjà parce que c'est l'ERN
00:24:22qui peut avoir la majorité absolue,
00:24:24ce qui n'est pas le cas du Nouveau Front Populaire.
00:24:26Et ça, Gabriel Attal l'a dit le soir du premier tour.
00:24:28L'ERN peut avoir
00:24:30la majorité absolue, c'est donc contre
00:24:32l'ERN que doit se faire ce front républicain
00:24:34et on a vu que maintenant,
00:24:36ce n'est plus ni ERN ni LFI,
00:24:38on accepte de se désister au profit
00:24:40d'un candidat du Nouveau Front Populaire.
00:24:42Pour ce qui est le cas des insoumis, on étudie
00:24:44au cas par cas, est-ce que c'est un candidat
00:24:46insoumis qui est compatible,
00:24:48qui partage des valeurs, alors avec tout ce qu'on peut mettre
00:24:50dans le mot valeur,
00:24:52est-ce que c'est un candidat insoumis et il en existe
00:24:54pour qu'il sera impossible pour la majorité de se désister ?
00:24:56Il y a une liste noire des insoumis ?
00:24:58Il y a une liste noire, il y a des noms
00:25:00qui sont cités. David Viro,
00:25:02par exemple, Yael Brune-Pivet, a dit
00:25:04sur lui, ce n'est pas possible, sur le candidat
00:25:06qui est Fichiers, certains ont dit
00:25:08pour lui, ce n'est pas possible, mais on regarde au cas par cas,
00:25:10il y a eu déjà des candidats qui se sont
00:25:12désistés pour faire élire,
00:25:14pourquoi pas des insoumis, et je rappelle
00:25:16que les insoumis font pareil, je donne
00:25:18un exemple dans la circonscription d'Elisabeth
00:25:20Borne, c'est bien le retrait d'un candidat
00:25:22insoumis du Nouveau Front Populaire
00:25:24qui peut faire élire l'ancienne
00:25:26première ministre, donc il y a aussi une pression
00:25:28de la réciproque qui a joué peut-être sur
00:25:30le camp présidentiel. Martin Garagnon,
00:25:32ces divisions dans votre camp, elles sont ravageuses.
00:25:34On se dit que sur un moment
00:25:36aussi grave, et d'ailleurs d'autres
00:25:38le disent, Marine Tondelier parle de lâcheté
00:25:40et de déshonneur,
00:25:42qu'est-ce que vous lui répondez ? Pourquoi vous n'arrivez
00:25:44pas à parler d'une seule voix claire et forte
00:25:46sur la question du barrage républicain ?
00:25:48Il n'y a pas de division au sein de la
00:25:50majorité, il y a une expression d'un certain nombre
00:25:52de consciences individuelles qui ont pu,
00:25:54et c'est le cas de Mme Brune-Pivet,
00:25:56être exposées de manière extrêmement
00:25:58personnelle à des attaques
00:26:00inqualifiables. Antisémites ? Oui, oui,
00:26:02elle a été victime de propos qui sont
00:26:04absolument inqualifiables, donc je comprends sa
00:26:06position parce que ça l'a touchée de manière
00:26:08très très intime, donc elle a le droit
00:26:10de s'exprimer de cette façon-là. En revanche, la consigne
00:26:12est très claire, et nous, on n'a pas attendu
00:26:14l'élection pour se positionner. Lorsqu'on
00:26:16a fait le choix de ne pas présenter de
00:26:18candidats dans 60 circonscriptions parce qu'il y avait
00:26:20un risque pour le RN d'accéder
00:26:22à l'élection, on l'a fait, sans
00:26:24demander la moindre
00:26:26réciprocité. On l'a fait avant
00:26:28le premier tour. Là, que nous
00:26:30dit-on à Matignon ou à l'Elysée, les consignes sont très
00:26:32claires, pas une voix pour le RN.
00:26:34Pas une voix pour le RN. Ça veut dire très
00:26:36clairement ce que ça veut dire.
00:26:38Il y a néanmoins...
00:26:40Pas une voix pour le RN, ça laisse la porte
00:26:42ouverte aux voix de blanc ou à l'abstention.
00:26:44Et ça, ça a des conséquences
00:26:46sur le vote final.
00:26:48Jean-Luc Mélenchon n'a pas dit autre chose. Pas une voix
00:26:50pour le RN. Et le candidat dont vous
00:26:52parliez à l'instant, qui s'oppose à Mme Borne,
00:26:54je l'ai entendu tout à l'heure
00:26:56Il s'est désisté.
00:26:58Mais il a refusé
00:27:00d'appeler à voter Mme Borne. Il a dit
00:27:02mon désistement se suffit à lui-même.
00:27:04Il n'a pas dit j'appelle à voter Mme Borne,
00:27:06je ne veux pas. Il s'est désisté
00:27:08considérant que ça suffisait à lui-même.
00:27:10Donc on peut difficilement de la part de la France
00:27:12Insoumise nous demander ce que
00:27:14eux-mêmes se refusent à faire.
00:27:16Il y a des ambiguïtés dans les deux camps, c'est ce que vous nous dites.
00:27:18Il y a effectivement quelques cas particuliers.
00:27:20Et ambiguïtés aussi parfois
00:27:22à gauche. Ce que je vous propose,
00:27:24c'est que vous allez répondre sur les consignes de vote.
00:27:26Est-ce qu'elles sont les mêmes pour un Raphaël Glucksmann,
00:27:28une Marine Tondelier et un Jean-Luc Mélenchon ?
00:27:30Mais on va accueillir Clément Perreault qui va nous faire un point
00:27:32très précis sur ces fameuses triangulaires.
00:27:34Bonsoir mon cher Clément.
00:27:36Bonsoir Myriam.
00:27:38Alors, triangulaire, il y en avait quoi je crois ?
00:27:40Un peu plus de 300 ou en est-on ce soir ?
00:27:42Triangulaire, vous avez dit le mot
00:27:44Myriam, c'est clairement le mot du jour.
00:27:46On en entend parler à longueur de temps depuis hier soir
00:27:48et c'est bien normal parce qu'il y a
00:27:50306 triangulaires
00:27:52potentiels au lendemain
00:27:54de ce premier tour.
00:27:56Les triangulaires c'est quand trois candidats sont
00:27:58en mesure de se maintenir au
00:28:00second tour. A titre de comparaison
00:28:022022, il n'y en avait
00:28:04que sept. Ce chiffre s'explique surtout
00:28:06par la forte participation. Maintenant,
00:28:08regardons dans le détail ces
00:28:10triangulaires. Dans la grande majorité des cas,
00:28:12elles opposent un candidat du Nouveau
00:28:14Front Populaire, un candidat Ensemble
00:28:16et un candidat Rassemblement National.
00:28:18Il y a quand même 46 cas et ce n'est pas négligeable
00:28:20qui opposent un candidat
00:28:22NFP, un candidat
00:28:24Les Républicains et un candidat
00:28:26Rassemblement National. Mais beaucoup
00:28:28de ces triangulaires, et vous en parliez
00:28:30à l'instant sur ce plateau, vont se
00:28:32transformer en duel.
00:28:34Les candidats qualifiés ont jusqu'à
00:28:36demain, 18h, pour maintenir leur
00:28:38présence au second tour ou alors
00:28:40pour se désister. Ces fameux
00:28:42désistements, pour le moment, on
00:28:44en est à environ 170.
00:28:46C'est plus que la moitié
00:28:48des triangulaires potentiels.
00:28:50Parmi ceux qui se désistent, justement,
00:28:52il y a Marie Guévenoux. C'est la
00:28:54ministre des Outre-mer. Elle est arrivée
00:28:56troisième dans sa circonscription
00:28:58de Deloise. Elle se désiste au profit
00:29:00d'une candidate écologiste
00:29:02qui est arrivée en tête. Ensuite, regardez,
00:29:04une autre ministre, là, c'est Sabrina Agresti-Roubach
00:29:06à Marseille. Elle se désiste
00:29:08dans sa circonscription au profit de Pascaline
00:29:10Lécorché, la secrétaire nationale
00:29:12de place publique. C'est le parti
00:29:14de Raphaël Luxmann.
00:29:16Pas sûr que ce désistement suffise à Marseille
00:29:18parce que le candidat RN est au-dessus
00:29:20de 45 %. Une autre ministre
00:29:22qui se désiste, Fadila
00:29:24Katabi, la ministre déléguée en charge
00:29:26des personnes âgées et handicapées
00:29:28en Côte d'Or. Elle se désiste pour un socialiste
00:29:30qui a fait 30 %. Le RN est à 36.
00:29:32Là, c'est un désistement qui pourrait
00:29:34empêcher l'élection d'un député
00:29:36RN. Maintenant, je vous propose de voir des députés
00:29:38qui, eux, ont bénéficié
00:29:40de retrait. Regardez, François Ruffin,
00:29:42dans La Somme, il a bénéficié
00:29:44du retrait de la candidate Renaissance.
00:29:46Ça lui donne peut-être une chance de battre
00:29:48le Rassemblement national. Vous en avez parlé tout à l'heure
00:29:50sur le plateau. Il y a aussi Elisabeth Borne
00:29:52qui est dans ce cas-là, effectivement, dans le Calvados.
00:29:54Là, c'est un député insoumis
00:29:56qui s'est désisté. Enfin,
00:29:58il y a le dernier cas de figure,
00:30:00c'est ces candidats qui, eux,
00:30:02pour le moment, en tout cas, refusent
00:30:04de se désister. Parmi eux, il y a Dominique
00:30:06Fort qui est ministre. Elle est ministre
00:30:08déléguée chargée des collectivités locales
00:30:10et elle refuse de
00:30:12céder sa place, en plus, à un candidat
00:30:14socialiste. A noter aussi la députée
00:30:16sortante, ensemble,
00:30:18Aude Luquet. Elle est du Modem
00:30:20et elle aussi refuse de se désister.
00:30:22Alors, tout ça peut encore bouger. Comme je vous l'ai dit,
00:30:24les candidats ont jusqu'à demain,
00:30:2618h. – Merci beaucoup, merci Clément Perreault.
00:30:28Raphaël Kempf, la question,
00:30:30je la reprends. C'est vrai que
00:30:32Jean-Luc Mélenchon a dit très clairement
00:30:34au désistement républicain quand le bloc de gauche
00:30:36arrive troisième, mais quand c'est
00:30:38le camp macroniste qui est premier.
00:30:40Là, on a l'impression que c'est impossible pour lui
00:30:42d'appeler à voter pour
00:30:44le camp Renaissance quand le RN
00:30:46menace. Pourquoi ?
00:30:48– Je pense que ça a été dit très clairement
00:30:50qu'il y avait un appel à un désistement.
00:30:52Est-ce qu'il y a un exemple qui réponde
00:30:54à la situation dont vous parlez ? Moi, ce que je constate,
00:30:56c'est qu'on vient de donner deux exemples
00:30:58de situations où des candidats
00:31:00de la majorité présidentielle refusaient de se
00:31:02désister. Mais moi, ce qui m'intéresse, parce qu'on parle
00:31:04de barrages républicains,
00:31:06c'est de savoir comment on en est arrivé là.
00:31:08Je pense que les citoyens de ce pays
00:31:10peuvent quand même s'interroger. On a vécu
00:31:12une situation politique dans la semaine qui a
00:31:14précédé les élections, qui a, je pense,
00:31:16permis de démontrer sans l'ombre
00:31:18d'un doute la nature profondément
00:31:20xénophobe d'un grand nombre de candidats
00:31:22et candidates du RN
00:31:24où nous avons passé une semaine
00:31:26à conspuer, ceux et celles de nos
00:31:28concitoyens qui ont une autre nationalité
00:31:30que la nationalité française, c'est-à-dire que
00:31:32dans l'esprit du RN,
00:31:34il y a manifestement des Français
00:31:36qui sont Français et d'autres qui méritent
00:31:38un peu moins de l'être. Donc,
00:31:40il faut bien voir ce qu'on entend par
00:31:42République… – Est-ce que vous pouvez être plus précis ?
00:31:44– Pardon ? – Je n'ai pas bien compris de quoi vous parlez.
00:31:46Mais vous savez très bien ce qui s'est passé la semaine dernière, monsieur.
00:31:48– Allez-y. – Vous avez,
00:31:50dans le cadre d'une proposition de loi constitutionnelle
00:31:52déposée par Marine Le Pen en janvier
00:31:54dernier, proposé
00:31:56de réserver des emplois publics
00:31:58aux personnes, d'interdire
00:32:00des emplois publics à des personnes binationales.
00:32:02C'est quelque chose… Si, monsieur, vous l'avez…
00:32:04– Il y a une proposition de loi constitutionnelle qui a été déposée
00:32:06ici même à l'Assemblée il y a cinq mois.
00:32:08– Vous l'avez écrite et Jordan Bardella
00:32:10a réitéré pour certains emplois publics
00:32:12cette proposition et cela est
00:32:14gravissime parce que cela est
00:32:16xénophobe. – Vous savez que c'est déjà le cas.
00:32:18– Cela est xénophobe, monsieur. – Vous savez que c'est déjà le cas, monsieur.
00:32:20– Cela, de ce point de vue-là, vous triez
00:32:22entre les Français. – Ce n'est pas xénophobe, les mots ont un sens.
00:32:24– Vous triez entre les Français. Vous avez des
00:32:26candidats et notamment un candidat
00:32:28la semaine dernière, monsieur Chouteau, qui a dit
00:32:30que certains ministres, comme monsieur
00:32:32Manuel Valls ou madame… Ancien ministre, pardon,
00:32:34monsieur Manuel Valls ou madame Najat Vallaud-Belkacem
00:32:36ne méritaient pas d'être ministre en raison
00:32:38de leur binationalité. – Il a dit que c'était une position individuelle.
00:32:40– Est-ce qu'il pourrait, d'ailleurs, Roger Chouteau,
00:32:42être écarté d'un gouvernement après
00:32:44ces propos ou pas, si vous arrivez aux affaires ?
00:32:46– Marine Le Pen a dit elle-même qu'elle était en désaccord
00:32:48total, il s'est exprimé en disant
00:32:50que c'était une proposition individuelle.
00:32:52Vous savez, je suis
00:32:54binational, monsieur. Vraiment.
00:32:56Et je ne me sens pas menacé par le rassemblement
00:32:58national, même si je n'ai pas le droit d'être président
00:33:00de la DGSE. En revanche,
00:33:02je me sens menacé aujourd'hui par la sécurité,
00:33:04l'insécurité que
00:33:06beaucoup de gens subissent et que
00:33:08tout à l'heure, quand vous avez exprimé plus
00:33:10un soutien pour les délinquants, d'ailleurs, que les victimes,
00:33:12en disant que la justice... – C'est ce que vous racontez.
00:33:14– Alors on va romprir le débat justice, s'il vous plaît.
00:33:16– En matière de pouvoir d'achat...
00:33:18– Vous êtes binational, monsieur Alexandre Nicolique ?
00:33:20Ça veut dire que la proposition de loi constitutionnelle,
00:33:22vous la soutenez, de celle de Marine Le Pen,
00:33:24il y a cinq mois ? – De janvier.
00:33:26– De janvier dernier. – Effectivement.
00:33:28– Est-ce que vous considérez qu'un citoyen
00:33:30comme vous puisse être écarté
00:33:32de l'administration, de la fonction publique ?
00:33:34Dans la proposition de loi constitutionnelle,
00:33:36c'est bien plus large que les postes sensibles.
00:33:38– Ce qui a été dit, répété,
00:33:40moi je veux bien qu'on diffame ce qu'on annonce
00:33:42pendant la campagne. – Je vous cite la proposition
00:33:44de loi constitutionnelle.
00:33:46– Ce qui a été dit, c'est que pour certains
00:33:48postes, mais ça concerne 20, 30 postes...
00:33:50– Ça, c'est les propositions ultérieures.
00:33:52– Et c'est déjà le cas. En revanche,
00:33:54plutôt que d'essayer de nous servir d'une...
00:33:56– C'est faux. À un moment donné,
00:33:58vous devez assumer, reconnaître...
00:34:00– Alors on ne va pas faire le débat
00:34:02d'avant le premier tour,
00:34:04parce qu'il a eu lieu ce débat
00:34:06et les électeurs ont tranché d'une certaine façon
00:34:08au vu des résultats. – Bien sûr, mais je constate ça
00:34:10et je constate avec tristesse
00:34:12l'état dans lequel se trouve mon pays
00:34:14et moi, je suis engagé en politique depuis 15 jours.
00:34:16Avant, j'étais avocat,
00:34:18j'ai fermé la porte de mon cabinet d'avocat
00:34:20pour m'engager pleinement dans cette campagne
00:34:22pour faire barrage à l'extrême droite
00:34:24et avec mes petits moyens
00:34:26et depuis 15 jours, je constate,
00:34:28on se fait insulter, on est traité
00:34:30sur le terrain d'extrême, etc.
00:34:32C'est absolument insupportable.
00:34:34– Vous avez des candidats antisémites,
00:34:36vous avez des candidats homophobes,
00:34:38vous parlez d'autres candidats, c'est le cas.
00:34:40– Vous savez, j'ai écrit un livre...
00:34:42– Par contre, ce qui est plus grave,
00:34:44c'est les propos de Jean-Luc Mélenchon.
00:34:46– Ça me semble important, je vais vous dire quelque chose.
00:34:48– Tout à l'heure, on a évoqué
00:34:50certains candidats
00:34:52et on s'est désolidarisé
00:34:54de ce qui a été évoqué à titre personnel d'un candidat.
00:34:56En revanche, c'est plus inquiétant
00:34:58quand c'est le leader de votre formation politique
00:35:00qui juge que l'antisémitisme est résiduel,
00:35:02qui dit que Mme Brown-Pivet,
00:35:04monsieur, vous en parliez tout à l'heure,
00:35:06campe à Tel Aviv, en gros, pour prendre ses ordres.
00:35:08On sait pourquoi.
00:35:10– Je vais vous dire quelque chose, monsieur Nicolic.
00:35:12– Vous répondez sur les tweets de Jean-Luc Mélenchon
00:35:14et puis ensuite on avance parce qu'on parlait des consignes de vote.
00:35:16– Bien sûr, bien sûr.
00:35:18– C'est le problème des deux blocs qui arrivent en tête.
00:35:20– L'antisémitisme, laissez-moi dire quelque chose.
00:35:22– C'est LFI, c'est pas arrivé pour rien, monsieur.
00:35:24– Monsieur Nicolic,
00:35:26j'ai jamais eu de patron dans ma vie,
00:35:28je ne commence pas en politique en acceptant un patron.
00:35:30Je n'ai pas de patron,
00:35:32moi je sais qu'il y a de l'antisémitisme dans ce pays,
00:35:34que c'est quelque chose de grave
00:35:36et que, qu'on le veuille ou non,
00:35:38le programme du Nouveau Front Populaire
00:35:40propose quelque chose de sérieux dans le cadre
00:35:42de la lutte contre l'antisémitisme.
00:35:44Je me suis engagé en politique
00:35:46et avec le Front Populaire,
00:35:48sous la bannière notamment d'une figure
00:35:50qui pour moi était capitale,
00:35:52parce que j'ai notamment écrit un livre sur lui,
00:35:54c'est Léon Blum, et Léon Blum a été pour moi
00:35:56dans ma formation comme avocat
00:35:58et également comme politique.
00:36:00– Jean-Luc Mélenchon n'a pas l'air de l'apprécier tant que ça.
00:36:02– Arrêtez de me parler de Jean-Luc Mélenchon,
00:36:04excusez-moi, arrêtez de parler de Jean-Luc Mélenchon.
00:36:06– Léon Blum était pour la préférence nationale,
00:36:08est-ce que vous êtes pour la préférence nationale ?
00:36:10– La préférence nationale,
00:36:12vous l'avez votée avec vous.
00:36:14– Oui, et Léon Blum, le vrai Front Populaire,
00:36:16autant les employés, les ouvriers.
00:36:18– Messieurs, s'il vous plaît.
00:36:20– Qui est anti-républicaine.
00:36:22– Ah, c'est anti-républicain ?
00:36:24– Non mais c'est intéressant,
00:36:26ils ont pris comme nom le Front Populaire,
00:36:28en hommage au Front Populaire de 1936
00:36:30qui avait mis en vigueur la préférence nationale.
00:36:32Léon Blum était pour la préférence nationale.
00:36:34Vous le citez en exemple,
00:36:36et maintenant vous dites que c'est anti-républicain.
00:36:38– Je cite l'exemple de Léon Blum.
00:36:40– Les années du Front Populaire en 1936,
00:36:42je vous laisserai débattre,
00:36:44on pourra peut-être vous réinviter
00:36:46sur les questions d'immigration,
00:36:48par rapport à la main d'œuvre ouvrier,
00:36:50à gauche, il y a quelques décennies,
00:36:52à droite, au Rassemblement National.
00:36:54Je voudrais qu'on reste un instant sur les consignes de vote.
00:36:56Stéphane Zumsteg,
00:36:58vous les sondez, les Français,
00:37:00ce Front Républicain.
00:37:02Il est complètement mort,
00:37:04ou au contraire,
00:37:06il y a encore un peuple de gauche
00:37:08au garde-à-vous pour le défendre.
00:37:10– Il n'est pas mort, il n'est pas encore mort,
00:37:12on tente de le réactiver, les partis de gauche
00:37:14et le Bloc présidentiel tentent de le réactiver.
00:37:16Ce qui est manifest,
00:37:18c'est qu'il y a deux ans,
00:37:20il s'est réactivé très, très imparfaitement,
00:37:22vous l'avez souligné tout à l'heure,
00:37:24ça avait été une surprise de voir 89 députés
00:37:26au Rassemblement National élus,
00:37:28parce qu'à l'issue du premier tour,
00:37:30rien ne laissait le supposer,
00:37:32quand on utilise les comportements
00:37:34traditionnels de l'électorat,
00:37:36donc les choses se sont profondément dégradées.
00:37:38Cette année, c'est un petit peu différent,
00:37:40le contexte est différent, fondamentalement différent,
00:37:42il ne s'agit pas d'envoyer quelques dizaines
00:37:44de députés RN à l'Assemblée Nationale,
00:37:46il s'agit d'envoyer, ou de ne pas envoyer
00:37:48dans le temps, s'il sera efficace ou pas.
00:37:50Quand le président de la République dit,
00:37:52dans une réunion à huis clos,
00:37:54« Réveillez-vous, c'est le Rassemblement National
00:37:56qui peut gouverner, et personne d'autre »,
00:37:58vous confirmez,
00:38:00le sondeur confirme,
00:38:02la formation de Jean-Luc Mélenchon,
00:38:04du Nouveau Pompulaire, n'a aucune chance
00:38:06d'atteindre les 289 députés ? Aucune ?
00:38:08Sur la base, il est toujours compliqué
00:38:10d'être péremptoire quand on parle de résultats électoraux
00:38:12à venir, évidemment, mais sur la base,
00:38:14des résultats d'hier soir, d'une part,
00:38:16et en dépit du fait que toutes ces triangulaires
00:38:18sont petit à petit en train de devenir des duels,
00:38:20ce que, je le répète, n'est pas une bonne nouvelle
00:38:22pour le Rassemblement National,
00:38:24probablement que le Bloc Rassemblement National
00:38:26obtiendra, très probablement même, plus de députés
00:38:28que la gauche, qui elle-même obtiendra plus de députés
00:38:30que ce qui reste du Bloc présidentiel.
00:38:32Ça, c'est une quasi-certitude.
00:38:34Après, le véritable enjeu est
00:38:36où se situera le Rassemblement National,
00:38:38quel sera l'écart entre le RN et la gauche.
00:38:40Mais pour revenir aux consignes de vote,
00:38:42c'est vrai que là, on parle beaucoup des appareils,
00:38:44le personnel politique, notamment de gauche,
00:38:46tente de le réactiver.
00:38:48Maintenant, il faut voir quelle est l'attitude des électeurs.
00:38:50On va justement voir un reportage,
00:38:52mais vous donnez la parole,
00:38:54Martin Gagnon, je sais que vous devez partir
00:38:56bientôt.
00:38:58C'est un vrai duel, déjà, cette campagne.
00:39:00Comment vous allez faire pour vous faire entendre
00:39:02que vous avez suspendu l'assurance-chômage ?
00:39:04Ça a été une décision de Gabriel Attal,
00:39:06le décret devait être promulgué aujourd'hui.
00:39:08C'est un quoi ?
00:39:10C'est un signal envoyé à la gauche
00:39:12pour éventuellement,
00:39:14sans majorité absolue, peut-être nouer
00:39:16des majorités de projets
00:39:18dans cette future Assemblée ?
00:39:20Déjà, vous voyez que la difficulté,
00:39:22quand on respecte les règles d'un débat,
00:39:24c'est que ses adversaires ne les respectent pas.
00:39:26C'est un débat qui se fait à trois
00:39:28et qui se résume en un duel.
00:39:30Une fois de plus, ça illustre tout à fait le propos
00:39:32que j'avais initié tout à l'heure,
00:39:34à savoir que c'est en ce sens que cette élection
00:39:36est volée aux Français,
00:39:38parce qu'on veut leur faire croire
00:39:40nonobstant, finalement, l'existence
00:39:42d'une autre voie qui est celle de la raison,
00:39:44de la responsabilité et d'un bilan qui,
00:39:46quoi qu'on en dise, est loin d'être insatisfaisant.
00:39:48Mais je voudrais répondre à monsieur Kempf
00:39:50qui nous refait un peu l'histoire, nous expliquant
00:39:52pourquoi est-ce que le RN est aussi haut.
00:39:54Mais on peut avoir dix mille explications
00:39:56et je suis persuadé que vous en aurez une autre que la mienne.
00:39:58Moi, ce que je constate, c'est que l'explosion
00:40:00des intentions de vote du RN,
00:40:02elle se manifeste surtout entre 2022 et 2024.
00:40:04Avant, on a eu
00:40:06une avancée qui est plutôt régulière.
00:40:08C'est-à-dire qu'il y a eu une explosion.
00:40:10Ça correspond exactement au discours de la NUPES
00:40:12et notamment au sein de la NUPES de LFI
00:40:14qui, depuis deux ans, explique aux Français
00:40:16matin, midi et soir,
00:40:18et d'ailleurs vous avez commencé à le faire tout à l'heure,
00:40:20en parlant de régime autoritaire, en expliquant que la France
00:40:22finalement est une dictature, est un régime autoritaire,
00:40:24est un régime policier,
00:40:26on construit des places de prison, on emprisonne les Français,
00:40:28etc., à expliquer que
00:40:30tout ce qui se trouve à droite de Jean-Luc Mélenchon
00:40:32finalement est fasciste, le PS est fasciste,
00:40:34Jérôme Gagé est fasciste,
00:40:36Macron est fasciste, tout le monde est fasciste.
00:40:38Donc quand tout le monde est fasciste, plus personne n'est fasciste.
00:40:40C'est ça qui banalise le RN.
00:40:42Donc c'est votre responsabilité morale et politique
00:40:44et que, évidemment, vous n'allez pas assumer
00:40:46puisque ça vous sert, ça sert vos intérêts,
00:40:48puisque ça vous permet de faire ce jeu de ping-pong.
00:40:50Mais les Français doivent
00:40:52avoir conscience de cet élément-là.
00:40:54Je trouve que c'est une manière de trouver un bouc émissaire
00:40:56et de ne pas assumer votre...
00:40:58Ça, c'est votre tempo.
00:41:00Victimisation permanente.
00:41:02Moi, ce que je vois, c'est que sur le marché,
00:41:04il y a des gens qui se font agresser
00:41:06et ce ne sont pas les vôtres.
00:41:08Je veux bien que vous soyez sur le registre de la victimisation.
00:41:10Je suis agressé, je veux dire, depuis 15 jours.
00:41:12Mais sûrement pas par nous et notre camp central.
00:41:14Allez, on reste courtois.
00:41:16Vous répondez, M. Keyes.
00:41:18Les affiches de campagne
00:41:20avec mon nom de famille ont été taguées
00:41:22en écrivant « Mein Kampf ».
00:41:24Je ne dis pas que c'est vous.
00:41:26Je dis que nous sommes victimes d'attaques
00:41:28et ces attaques-là, me visant, sont absolument insupportables.
00:41:30Avec ces termes-là.
00:41:32Maintenant,
00:41:34les lois dont vous parlez,
00:41:36ce sont des lois qu'à titre personnel, comme avocat,
00:41:38j'ai examinées dans le détail, que j'ai pratiquées,
00:41:40que j'ai utilisées devant les tribunaux.
00:41:42Et j'ai constaté qu'effectivement,
00:41:44ces lois donnaient plus de pouvoir
00:41:46au juge, à la police
00:41:48et à certaines institutions pour limiter
00:41:50la liberté de manifester, la liberté d'expression,
00:41:52qui sont des libertés démocratiques.
00:41:54Laissez-moi finir, s'il vous plaît.
00:41:56Mais je ne parle pas de dictature.
00:41:58Terminé, parce que je voudrais vous remonter
00:42:00un portage juste après sur les Français.
00:42:02À un moment donné, on peut parler des lois.
00:42:04On peut parler des lois qui ont été adoptées
00:42:06par la majorité macroniste
00:42:08et on peut critiquer ces lois.
00:42:10Je pense que c'est le rôle
00:42:12de la démocratie. Léon Blum,
00:42:14en 1895, il critiquait des lois adoptées
00:42:16par la majorité d'alors qu'il qualifiait de lois scélérates.
00:42:18Je fais un peu la même chose
00:42:20avec certaines des lois, de façon précise
00:42:22et détaillée. Par exemple,
00:42:24certaines dispositions de la loi séparatisme
00:42:26qui portent atteinte à la liberté
00:42:28de la presse de 1880 et qui
00:42:30limitent donc la liberté d'expression.
00:42:32Elles n'ont pas été censurées par le Conseil constitutionnel.
00:42:34Oui, certes, mais c'est technique et c'est intéressant.
00:42:36On peut avoir un désaccord politique sur ce point.
00:42:38On peut en parler, je suis tout à fait prêt
00:42:40à débattre dans le détail de certaines lois.
00:42:42Mais de stigmatiser en permanence
00:42:44ou de dénoncer une dictature en France,
00:42:46c'est ce qu'on fait.
00:42:48On me demande.
00:42:50Je vous dis qu'en gros, Jean-Luc Mélenchon
00:42:52nourrit le RN.
00:42:54Maintenant, vous lui répondez, loi scélérate,
00:42:56vous pensez que c'est ça qui nourrit le RN ?
00:42:58Je pense que ce qui nourrit le RN,
00:43:00c'est le mépris de cette majorité
00:43:02pour, je veux dire, les classes les plus
00:43:04pauvres, les plus précarisées
00:43:06de ce pays qui se sont appauvris.
00:43:08Il y a une colère qui est phénoménale.
00:43:10Moi, j'ai défendu un grand nombre de gens,
00:43:12des gilets jaunes aux manifestants, aux militants écolos,
00:43:14depuis sept ans et que la Macronie est au pouvoir.
00:43:16Et j'ai vu cette colère.
00:43:18Et je vois que du côté de la majorité présidentielle,
00:43:20on n'a rien fait, absolument, pour pouvoir
00:43:22apaiser cette colère et répondre
00:43:24à ce que le peuple avait à dire.
00:43:26Donc oui, je suis obligé de constater...
00:43:28Allez, responsabilité partagée.
00:43:30On va se mettre d'accord là-dessus.
00:43:32De toute façon, cette vague du RN
00:43:34interpelle le pays tout entier.
00:43:36On va parler des consignes de vote.
00:43:38Sont-elles suivies ou pas par les électeurs ?
00:43:40Vous nous direz, Stéphane Zumsteig,
00:43:42mais on est parti dans la septième
00:43:44circonscription de Seine-et-Marne.
00:43:46Dario Borgogno et Marion Duvauchel
00:43:48se sont rendus sur place.
00:43:50La candidate Rassemblement national est arrivée
00:43:52en tête. Derrière, Ercilia Soudet,
00:43:54députée sortante LFI.
00:43:56La candidate Ensemble Horizon
00:43:58n'a pas été qualifiée.
00:44:00Et vous allez le voir, ni LFI, ni RN,
00:44:02c'est la consigne de l'ancien Premier ministre
00:44:04Edouard Philippe. Vont-ils suivre
00:44:06cette consigne les électeurs de cette circonscription ?
00:44:08Reportage.
00:44:10Musique
00:44:12Musique
00:44:14Musique
00:44:16Duel RN-LFI
00:44:18au second tour de cette commune de
00:44:20Seine-et-Marne. En face de la
00:44:22candidate de Jordan Bardet, là, en tête,
00:44:24une figure insoumise, Ercilia
00:44:26Soudet, connue pour ses provocations
00:44:28à l'Assemblée. Pour les électeurs
00:44:30Horizon, c'est un déchirement.
00:44:32C'est désastreux.
00:44:34Je suis très, très peinée
00:44:36par ce résultat. Les RN,
00:44:38ces propositions, ça ne tient pas debout,
00:44:40ils ne vont pas pouvoir tenir.
00:44:42Et puis la France insoumise,
00:44:44c'est pareil, ils n'ont pas un plan bien
00:44:46structuré. J'irais voter,
00:44:48mais là où l'autre ne m'emballe
00:44:50pas beaucoup. Elle suivra à la lettre
00:44:52les consignes d'Edouard Philippe,
00:44:54voter ni LFI, ni le RN.
00:44:56Baudouin, électeur de gauche depuis
00:44:58toujours, s'en agace.
00:45:00C'est un truc de lâche.
00:45:02Ils n'ont pas de courage,
00:45:04ils n'ont pas de vision,
00:45:06de ne pas arriver à faire la différence entre
00:45:08le RN et la gauche.
00:45:10D'ailleurs, ça en dit long
00:45:12sur ce qui est en train de devenir
00:45:14et ça évolue tout doucement quand on regarde
00:45:16la conception du RN
00:45:18dans l'esprit des Français.
00:45:20Ça devient un parti,
00:45:22alors que c'était un danger,
00:45:24mais ça l'est toujours.
00:45:26Raymond, retraité depuis 10 ans, vote à chaque élection
00:45:28pour la majorité présidentielle,
00:45:30mais il ne suivra pas la consigne de l'ancien Premier ministre.
00:45:32J'aurais plus tendance à voter
00:45:34pour le RN
00:45:36qu'autre chose. Le RN, c'est la droite,
00:45:38ça n'a rien à voir avec le Front National
00:45:40tel qu'il était
00:45:42à l'origine, avec Jean-Marie Le Pen.
00:45:44Maintenant, ce n'est plus du tout la même chose.
00:45:46LFI, ce n'est absolument pas possible.
00:45:48La façon dont on traite
00:45:50les gens de droite depuis pas mal de temps,
00:45:52en particulier LFI,
00:45:54je trouve ça scandaleux.
00:45:56Nous dire que
00:45:58les gens de droite sont fachos,
00:46:00non, je ne peux pas l'admettre.
00:46:02Nadine est une fière électrice de Marine Le Pen
00:46:04depuis de nombreuses années.
00:46:06Sa crainte ? Le respect des consignes de vote
00:46:08du maire du Havre.
00:46:10Je pense que beaucoup vont s'abstenir
00:46:12de porter son vote sur le RN.
00:46:14Et conséquent, j'ai peur
00:46:16que le Front Populaire passe
00:46:18dans cette circonscription.
00:46:20Si Déborah, professeure de danse,
00:46:22va s'abstenir, ce n'est pas pour suivre
00:46:24les demandes des politiques.
00:46:26Que ce soit la France insoumise
00:46:28ou le RN,
00:46:30ça restera
00:46:32le même merdier, c'est des hommes politiques.
00:46:34Le taux de participation à Clefsouis
00:46:36était tout de même au premier tour
00:46:38de plus de 70%.
00:46:40Que vous inspire ce reportage, Stéphane Zunsteig ?
00:46:42Ça en dit long, je trouve, sur le fait
00:46:44qu'il y a toute une série d'électeurs,
00:46:46qu'ils soient de gauche ou du centre,
00:46:48sont totalement perdus.
00:46:50Qu'est-ce qui s'est passé ces deux dernières années ?
00:46:52On a deux forces principales, la gauche,
00:46:54je ne parle pas que de la France insoumise,
00:46:56mais la gauche et le Bloc présidentiel
00:46:58qui ont dépensé plus d'énergie
00:47:00à développer un climat délétère entre elles
00:47:02et à se critiquer. Ils ont passé le temps
00:47:04et ont dépensé d'énergie à critiquer
00:47:06le RN. Mettez-vous à la place
00:47:08d'un électeur quand on lui explique
00:47:10un dimanche soir entre 20h et 21h
00:47:12que tout ça s'est oublié et qu'il faut se rallier
00:47:14à des consignes de vote. Là encore, l'objectif,
00:47:16je le répète, je l'ai dit tout à l'heure,
00:47:18n'est pas dans cette tentative de réactivation
00:47:20d'un front tout-sauf-Bardella
00:47:22de dissuader ces électeurs de voter
00:47:24pour le RN, mais de les dissuader
00:47:26d'aller s'abstenir. C'est évidemment plus facile
00:47:28pour ces électeurs-là de s'abstenir,
00:47:30ou ne voter pas RN, que d'aller voter RN.
00:47:32Et ce front républicain,
00:47:34il va fonctionner, mais il va fonctionner
00:47:36essentiellement. Et l'issue du scrutin dimanche soir
00:47:38prochain ne dépend que d'une chose,
00:47:40c'est de l'ampleur de ce front républicain
00:47:42qui fonctionnera bien ou qui fonctionnera
00:47:44insuffisamment.
00:47:46Il y a le front républicain qui concerne les électeurs,
00:47:48et puis il y a les désistements qui concernent
00:47:50les candidats eux-mêmes. Bonsoir,
00:47:52Marc Hainaut. Bienvenue sur ce plateau.
00:47:54Vous êtes journaliste politique à Valeurs Actuelles.
00:47:56Je vais vous montrer trois hémicycles
00:47:58différents, trois hypothèses
00:48:00qui ont été élaborées à partir
00:48:02de l'analyse François Hublé,
00:48:04qui est aujourd'hui dans le Grand
00:48:06Conquistinant, et c'est très intéressant
00:48:08parce qu'on se rend compte, et c'est très sérieux,
00:48:10qu'il y a quand même des effets de ces désistements.
00:48:12Sans aucun désistement,
00:48:14ce chercheur
00:48:16montre que la majorité
00:48:18absolue serait atteinte avec même
00:48:20au-delà 303 députés
00:48:22pour le Rassemblement national.
00:48:24Avec un désistement,
00:48:26maintenant on va voir un nouveau graphique,
00:48:28uniquement de la gauche,
00:48:30le RN frôlerait la majorité absolue
00:48:32avec 275 députés.
00:48:34Et si ce barrage
00:48:36était généralisé, autrement
00:48:38dit, s'il n'y avait plus aucune triangulaire,
00:48:40eh bien, là,
00:48:42ce seraient les 261
00:48:44députés. Et là, on est
00:48:46très loin de la majorité absolue.
00:48:48Quelle est votre réaction ?
00:48:50Quel est votre commentaire ?
00:48:52Ca veut dire que, malgré tout,
00:48:54quand on se retire, il y a des conséquences réelles
00:48:56sur la future Assemblée.
00:48:58Oui, il y a des conséquences, certainement.
00:49:00La seule différence, c'est que là,
00:49:02on parle du RN, et que, en réalité,
00:49:04comme on est en majorité,
00:49:06comme on est avec une force, avec
00:49:08trois partis différents, la majorité,
00:49:10en réalité, se joue sur très peu de sièges.
00:49:12Il n'y a pas tant de différentiel que ça,
00:49:14en réalité, selon les trois scénarii.
00:49:16Et ça, c'est quelque chose qu'il faut noter.
00:49:18Ca veut dire qu'il n'y aura pas d'hésitement total, pour vous,
00:49:20Elsa Mondagava, et donc on se rend compte
00:49:22qu'à 10, 15 sièges,
00:49:24c'est le résultat
00:49:26d'un barrage total.
00:49:28Et c'est pour ça que l'exécutif,
00:49:30je pense, le sait, que ça peut se jouer
00:49:32la majorité absolue à 5, 10 sièges, etc.
00:49:34Et là où, au début, on se disait
00:49:36qu'on ne se désiste pas forcément,
00:49:38là, il y a une volonté vraiment claire
00:49:40de faire barrage au RN, puisque ça peut se jouer
00:49:42à 10 circonscriptions près.
00:49:44Et je pense que l'inquiétude de l'exécutif,
00:49:46c'est d'avoir la liste de ces 10 circonscriptions
00:49:48où ils se sont maintenus
00:49:50et fait élire un député du RN.
00:49:52Comment ils le vivent, les macronistes,
00:49:54qui se désistent, qui se sacrifient ?
00:49:56Je sais qu'il y a eu une réunion à l'Elysée
00:49:58aujourd'hui des cadres du parti,
00:50:00des ténors de la majorité sortante
00:50:02autour d'Emmanuel Macron.
00:50:04Oui, il y a eu une réunion de ministres aussi.
00:50:06Et un autre argument qui a plaidé aussi
00:50:08peut-être à Emmanuel Macron, c'est que certains ministres
00:50:10ont clairement dit, attention, il y a
00:50:12une libération de la parole raciste.
00:50:14Il y a eu différents témoignages,
00:50:16de journalistes, un chauffeur agressé,
00:50:18un incendie dans le Vaucluse avec des tags racistes.
00:50:20Il y a des ministres qui ont dit
00:50:22clairement à Emmanuel Macron, attention,
00:50:24depuis ce bon score du RN,
00:50:26on en est le témoin, on en est parfois
00:50:28les victimes. Peut-être que ça a eu
00:50:30aussi un écho dans l'oreille du chef de l'Etat.
00:50:32Alexandère Nicolic,
00:50:34vous l'avez constaté, vous, cette libération
00:50:36de la parole ? Il y a eu beaucoup de
00:50:38faits qui ont été rapportés.
00:50:40On a une équipe de France 2
00:50:42qui a filmé
00:50:44le va-à-la-niche
00:50:46de cette femme qui a été
00:50:48insultée.
00:50:50C'est vrai qu'on parlait tout à l'heure de laxisme judiciaire,
00:50:52mais aussi des injures racistes
00:50:54dans la rue. C'est un an d'emprisonnement
00:50:56et 45 000 euros d'amende.
00:50:58Qu'est-ce que vous ferez pour contenir cette parole ?
00:51:00Ça fait un moment.
00:51:02Et notamment, je le dis réellement,
00:51:04par une gauche qui a
00:51:06changé l'identité française,
00:51:08qui véhicule une volonté
00:51:10de passer à une identité beaucoup plus
00:51:12multiculturaliste à l'américaine,
00:51:14qui entraîne un repli sur soi communautaire racialiste.
00:51:16Je pense qu'aux Etats-Unis, on est un Italo-américain,
00:51:18un Afro-américain à vie.
00:51:20L'identité est basée sur la génétique.
00:51:22Le modèle français est unique au monde.
00:51:24Il se base sur une identité spirituelle
00:51:26d'adoption de tout ce qui fait la France,
00:51:28j'en suis moi-même issu, de son histoire,
00:51:30de ses références de valeur,
00:51:32et c'est ce qui permet d'unifier le peuple français
00:51:34depuis très longtemps.
00:51:36Joséphine Baker, quand elle vient dans les années 30,
00:51:38elle dit, c'est la première fois, quand elle est venue en France,
00:51:40qu'on ne regardait pas ma couleur de peau.
00:51:42Je pense que le peuple français, avec son modèle,
00:51:44est le plus antiraciste qu'il soit.
00:51:46Vous savez qu'il y a beaucoup de Français d'origine étrangère
00:51:48qui sont inquiets.
00:51:50Vous le savez, ça.
00:51:52Vous les rencontrez, j'imagine, sur le terrain.
00:51:54Mais justement, il y en a beaucoup aussi qui votent pour nous,
00:51:56pour des questions sociales.
00:51:58Mais qu'est-ce que vous leur dites à tous ces Français ?
00:52:00Vous en êtes, d'origine étrangère,
00:52:02qui se disent, j'ai peur, j'ai peur,
00:52:04je ne différencie pas.
00:52:06Il y en a, il y a des Français qui ont des origines,
00:52:08et ils sont très très nombreux.
00:52:10Le modèle français, c'est justement de faire en sorte
00:52:12que ce soit des Français à part entière.
00:52:14Mais ils sont à part entière, ça fait aucun doute.
00:52:16Moi, justement, vous posez la question par rapport à ceux
00:52:18qui sont d'origine étrangère. Je ne sais pas.
00:52:20Certains se manifestent.
00:52:22D'accord, mais certains, justement...
00:52:24En disant, j'ai peur. Ça existe en France.
00:52:26C'est le problème qu'on va avoir aujourd'hui,
00:52:28d'une revendication de ces origines étrangères
00:52:30en les plaçant avant l'identité française.
00:52:32C'est un des problèmes qui divise la société française
00:52:34et entraîne le repli sur soi communautaire.
00:52:36Là, ce ne sont pas des gens qui se revendiquent d'origine étrangère,
00:52:38ce sont des gens qui sont victimes de racisme
00:52:40parce qu'ils sont d'une couleur différente.
00:52:42Bien sûr, et c'est condamnable, je l'ai précisé tout à l'heure.
00:52:44C'est comme quand on défend les femmes
00:52:46mais qu'on n'est pas un laxisme judiciaire total.
00:52:48On ne voudrait pas condamner ceux
00:52:50qui commettent des agressions sexuelles,
00:52:52les plus de 200 viols par jour,
00:52:54ceux qui les menacent au quotidien dans leur domicile conjugal.
00:52:56C'est tout ça que le laxisme judiciaire entraîne, par exemple.
00:52:58À un moment, il faut être cohérent.
00:53:00Et aujourd'hui, si, par exemple,
00:53:02on parle des femmes, si 32 % des femmes
00:53:04ont voté, et largement,
00:53:06en premier pour le Rassemblement national aux Européennes,
00:53:08c'est parce qu'elles savent très bien
00:53:10qu'ils les protègent aujourd'hui et qu'ils protègent leurs intérêts.
00:53:12Mais on peut le faire sur beaucoup de catégories.
00:53:14Et on a aujourd'hui une gauche
00:53:16qui a abandonné
00:53:18à la fois les classes populaires,
00:53:20à la fois ceux victimes de l'insécurité,
00:53:22qui doivent baisser les yeux devant des dealers dans des quartiers,
00:53:24qui doivent avoir la peur pour que leurs gamins
00:53:26se fassent tuer par un règlement de compte
00:53:28ou se mangent une balle perdue.
00:53:30C'est aussi la responsabilité d'une gauche judiciaire.
00:53:32Je constate que le Rassemblement national
00:53:34prétend résoudre et répondre
00:53:36à des problèmes sociaux qui sont graves
00:53:38par la répression et la prison.
00:53:40Ce sont des choses qui, je pense,
00:53:42ont été démontrées par des scientifiques, des sociologues,
00:53:44mais peut-être ne les lisez-vous pas,
00:53:46qui ne fonctionnent pas.
00:53:48Par exemple, vous avez parlé des peines planchers.
00:53:50Vous souhaitez réinstaurer les peines planchers.
00:53:52Ça a déjà été fait sous Sarkozy.
00:53:54Et des scientifiques qui ont examiné
00:53:56la question ont démontré que la période
00:53:58pendant laquelle les peines planchers ont fonctionné
00:54:00ont été utilisées, et bien cette période
00:54:02n'a pas permis de réduire la récidive.
00:54:04Ce que je veux dire par là,
00:54:06c'est que ce que vous proposez
00:54:08réponse aux problèmes sociaux, c'est la prison.
00:54:10Avez-vous pensé un seul instant,
00:54:12s'il vous plaît,
00:54:14que la réponse
00:54:16aux actes graves de racisme et d'antisémitisme
00:54:18qui explosent dans notre pays
00:54:20puisse trouver une réponse à travers
00:54:22la prison et la répression ?
00:54:24On a eu un rapport la semaine dernière
00:54:26de la Commission consultative nationale
00:54:28des droits de l'homme, qui fait état justement
00:54:30de l'explosion du racisme et de l'antisémitisme,
00:54:32et je constate, monsieur Niccoli, que sur ce plateau
00:54:34en réponse à la question de madame,
00:54:36vous n'êtes incapable de dire
00:54:38et d'affirmer qu'effectivement, il y a une libération
00:54:40de la parole raciste, alors même que
00:54:42dans le cadre
00:54:44de votre propre parti politique,
00:54:46la presse Libération, par exemple,
00:54:48a démontré qu'un grand nombre
00:54:50de vos candidats aux législatives
00:54:52avaient pu tenir des propos
00:54:54racistes.
00:54:56Les propositions pour lutter contre le racisme ?
00:54:58Moi, les propositions, parce que nous, on en a,
00:55:00contre le racisme et l'antisémitisme.
00:55:02Vous, du côté du RN,
00:55:04et aussi du côté de la majorité présidentielle,
00:55:06on pense que la prison va tout résoudre.
00:55:08Moi, je l'affirme, la prison
00:55:10n'est pas une manière de
00:55:12faire front face aux idées racistes.
00:55:14Ce n'est pas parce que vous envoyez un raciste
00:55:16ou un antisémite en prison
00:55:20que celui-ci cessera de l'être.
00:55:22Pour avoir assisté à des procès
00:55:24qui prenaient du temps
00:55:26où les gens étaient accompagnés, suivis pendant des mois,
00:55:28on ne les envoyait pas en prison parce qu'ils avaient tenu
00:55:30des propos qui étaient graves, négationnistes
00:55:32ou racistes ou antisémites.
00:55:34J'ai vu une justice qui pouvait fonctionner si on lui en donnait
00:55:36les moyens, c'est-à-dire sans passer,
00:55:38comme vous le proposez.
00:55:40Vous revenez sur la question de la justice,
00:55:42vous êtes avocat, vous connaissez le sujet.
00:55:44C'est important de réfléchir.
00:55:46Il y a un problème de fond.
00:55:48Il faut arrêter avec le repli sur soi communautaire,
00:55:50le repli sur soi racialiste.
00:55:52On a vu que vous alimentez ça avec les drapeaux
00:55:54qui sont mis en avant, qui ramènent systématiquement à l'origine.
00:55:56Vous êtes responsable de l'explosion
00:55:58d'une parole raciste dans ce pays.
00:56:00Ce que vous avez dit, c'est que vous dites
00:56:02que vous ramenez des problèmes sociaux.
00:56:04Quand j'évoque des viols, des dealers qui tiennent des quartiers,
00:56:06vous dites que vous ramenez des problèmes sociaux
00:56:08à un problème de répression juicienne.
00:56:10Il y a des millions de gens aujourd'hui en France
00:56:12qui sont pauvres, vous savez,
00:56:14et ils ne commettent pas d'actes de délinquance.
00:56:16Dire que quand on a des problèmes sociaux,
00:56:18on va commettre des agressions graves,
00:56:20c'est une insulte pour tous ceux
00:56:22qui ont des difficultés sociales dans notre pays.
00:56:24On va revenir, si vous le voulez bien,
00:56:26sur un sujet à l'Assemblée nationale.
00:56:28Alors que Gabriel Attal
00:56:30est en train de s'exprimer sur TF1,
00:56:32on y reviendra aussi,
00:56:34il explique, le Premier ministre,
00:56:36que la majorité absolue
00:56:38pour le Rassemblement national
00:56:40serait, je cite,
00:56:42une catastrophe pour les Français.
00:56:44Jordan Bardella, sur TF1,
00:56:46se pose en Premier ministre,
00:56:48qui rétablira la sécurité et l'ordre,
00:56:50et garantira, justement, on en parlait,
00:56:52les droits à tous les Français.
00:56:54On va revenir à l'Assemblée nationale.
00:56:56Je pense qu'on en a parlé.
00:56:58Il y a beaucoup d'élus, dès le premier tour,
00:57:00et notamment des élus
00:57:02sortants du Rassemblement national,
00:57:04d'autres de la famille de gauche,
00:57:06à commencer par les Insoumis.
00:57:08Vous allez voir, ils n'ont pas souhaité
00:57:10faire photo commune,
00:57:12ou plutôt, les autres députés sortants,
00:57:14réélus de gauche, n'ont pas souhaité
00:57:16se mélanger à la famille de Jean-Luc Mélenchon.
00:57:18Pourquoi ? Les images, leur arrivée.
00:57:20Reportage Maëté Frémont.
00:57:22Devant les caméras,
00:57:24la seule photo aura été celle-ci.
00:57:30Séquence auto-congratulation
00:57:32chez les Insoumis.
00:57:34Ils sont déjà 15 députés
00:57:36à retrouver leur siège à l'Assemblée,
00:57:38tous réélus au premier tour,
00:57:40avec un seul objectif désormais,
00:57:42retourner sur le terrain.
00:57:44Chacune des députés nouvellement réélus ici,
00:57:46et je souhaite les féliciter
00:57:48toutes et tous,
00:57:50a du travail à faire
00:57:52pour aller dans chacune des circonscriptions,
00:57:54pour aider les circonscriptions à basculer
00:57:56et à empêcher justement
00:57:58que le pays bascule à l'extrême droite.
00:58:00Il est 14h et les portes s'ouvrent à nouveau
00:58:02pour les accueillir, 21 jours
00:58:04après la dissolution.
00:58:06Pour capturer ce moment, photos de famille.
00:58:08Mais tout le monde n'y est pas présent.
00:58:10Manque notamment Clémentine Autain.
00:58:12La députée insoumise
00:58:14a préféré arriver un peu plus tôt
00:58:16aux côtés des socialistes,
00:58:18communistes et écologistes.
00:58:20Bien sûr que nous sommes en train de cette gravité
00:58:22et le besoin d'aller aider immédiatement
00:58:24toutes celles et ceux qui, au nom du nouveau front populaire,
00:58:26portent des couleurs du progrès social et écologique
00:58:28et qui font face à l'extrême droite.
00:58:30Il faut qu'ils et elles gagnent dimanche
00:58:32et il faut qu'on empêche
00:58:34l'extrême droite d'arriver au pouvoir.
00:58:36Pour le protocole, Sandrine Rousseau
00:58:38d'un côté retrouvant sa mallette de députée.
00:58:40Donc après la dissolution,
00:58:42on recommence une législature
00:58:44et donc c'est l'ensemble des documents
00:58:46qui auraient été donnés.
00:58:48À l'intérieur, il y a une écharpe bleu-blanc-rouge,
00:58:50la fameuse.
00:58:52Alors qu'au même moment, les socialistes
00:58:54entament, eux, la séance photo dans l'hémicycle
00:58:56et que les Insoumis
00:58:58embrayent le pas dans les quatre colonnes.
00:59:00L'union de façade du nouveau front populaire
00:59:02se lézarde-t-elle déjà ?
00:59:04Dans tous les cas,
00:59:06pour ce premier jour à l'Assemblée,
00:59:08ils n'auront pas été capables
00:59:10d'arriver groupés.
00:59:12Elisabeth Mondingava, à peine formée,
00:59:14est-ce que la rupture est déjà consommée
00:59:16entre les Insoumis et les autres parties de gauche ?
00:59:18Alors, pour être très claire,
00:59:20c'est vrai qu'on nous avait annoncé une arrivée groupée
00:59:22du nouveau front populaire.
00:59:24C'était notamment les Insoumis qui nous l'avaient dit.
00:59:26Et puis quand on a questionné les autres groupes,
00:59:28il n'en était pas forcément question,
00:59:30il devait arriver un peu plus tôt.
00:59:32Ce qu'on voit clairement, alors c'est difficile de dire
00:59:34est-ce que les socialistes et les écologistes
00:59:36ont vraiment voulu marquer leur différence ?
00:59:38Oui, quand même, en tout cas,
00:59:40ils ne se sont pas mêlés aux Insoumis.
00:59:42La Journée a fait une conférence de presse
00:59:44avec Daniel Simonnet, Raquel Garrido, Alexis Corbière,
00:59:46les frondeurs Insoumis,
00:59:48ceux qui sont partis en dissidence.
00:59:50Effectivement, si tous ceux-là sont réélus,
00:59:52on se doute que ce sera très difficile
00:59:54de cohabiter au sein d'un groupe Insoumis.
00:59:56Il y a des réflexions déjà au sein du nouveau front populaire
00:59:58pour savoir combien de groupes il y aura.
01:00:00François Ruffin aussi a marqué sa différence
01:00:02assez clairement avec Jean-Luc Mélenchon.
01:00:04Il y aura peut-être un groupe à part.
01:00:06Je vous rappelle, à l'Assemblée, il faut être 15 pour fonder un groupe.
01:00:08Ce n'est pas négligeable.
01:00:10Vous pariez sur un temps de vie,
01:00:12un bail de courte durée
01:00:14pour cette alliance électorale ?
01:00:16Assez court, puisqu'en réalité,
01:00:18Jean-Luc Mélenchon a été assez symptomatique
01:00:20pendant toute cette campagne.
01:00:22Son entourage, son cercle restreint
01:00:24a passé l'intégralité de sa campagne
01:00:26non pas à essayer de conquérir de nouveaux électorats,
01:00:28non pas à aller soutenir ses camarades
01:00:30du nouveau front populaire ex-NUPES,
01:00:32mais bien à bétonner ses propres circonscriptions
01:00:34dans des circonscriptions déjà totalement gagnables
01:00:36ou à faire la chasse aux dissidents de l'intérieur.
01:00:38En réalité, Jean-Luc Mélenchon se prépare
01:00:40on a l'impression à une espèce de guerre de guérilla.
01:00:42Ce n'est pas pour rien qu'il a voulu investir
01:00:44des candidats issus du Nouveau Parti Anti-Capitaliste,
01:00:46des candidats même fichés S, comme Raphaël Arnault,
01:00:48parce que Jean-Luc Mélenchon
01:00:50veut une minorité agissante de combat.
01:00:52Je pense qu'il a compris que le Nouveau Front Populaire,
01:00:54en réalité, n'arrivera pas
01:00:56à avoir de majorité. Il a parfaitement compris
01:00:58que le Parti Socialiste était plus ou moins
01:01:00en train de lorgner du côté de la majorité.
01:01:02Du côté de la majorité elle-même,
01:01:04on attendait de voir ce qui allait sortir des urnes
01:01:06et de voir s'il n'y avait pas par hasard une coalition de centre-gauche
01:01:08à former. Cette alliance du Nouveau Front Populaire,
01:01:10ça a été un instinct de survie,
01:01:12parce que Mélenchon et les autres ont compris que le rouleau
01:01:14compresseur du Rassemblement National serait extrêmement fort.
01:01:16Ça a été un instinct de survie avant,
01:01:18si je puis dire, la clarification. En réalité,
01:01:20la droite, les Républicains,
01:01:22Éric Ciotti, le RN reconquête,
01:01:24ont fait ça avant et le Nouveau Front Populaire
01:01:26en réalité va faire ça après. Il y a une différence
01:01:28de temporalité évidente entre les deux côtés de l'hémicycle.
01:01:30– Stéphane Zumsteig, vous pensez que
01:01:32c'est une alliance contre
01:01:34le RN, essentiellement, plutôt que
01:01:36vraiment un projet progressiste ?
01:01:38– C'est un cartel électoral, comme la NUPES était un cartel électoral
01:01:40il y a deux ans. Il ne faut pas critiquer
01:01:42ces parties politiques qui ne durera pas.
01:01:44Et tout ça pose une autre question
01:01:46bien plus grave, c'est sur la possibilité
01:01:48dans le cadre où le Rassemblement National
01:01:50n'obtiendrait pas la majorité absolue
01:01:52du caractère totalement ingouvernable de l'Assemblée nationale
01:01:54et du pays derrière. – Alors expliquez-nous ça,
01:01:56parce qu'il y a cette possibilité.
01:01:58Ce soir, je crois qu'on l'a bien démontré, même si
01:02:00effectivement la dynamique est de votre côté.
01:02:02Qu'est-ce qui peut se passer sans majorité absolue ?
01:02:04– Sans majorité absolue,
01:02:06pour le RN,
01:02:08si le RN n'obtient pas
01:02:10la majorité absolue, ce n'est pas
01:02:12une autre force politique qui l'obtiendra.
01:02:14Si vous additionnez les autres forces politiques,
01:02:16toutes, sauf celles du RN,
01:02:18que peut-on envisager ? Une majorité alternative ?
01:02:20DLFI jusqu'à Gérald Darmanin ?
01:02:22Évidemment, impossible, ça ferait sourire.
01:02:24Quand on voit que même au sein de la gauche,
01:02:26aujourd'hui c'est 150 députés,
01:02:28ce sera peut-être 200, ce sera peut-être plus,
01:02:30240, personne ne le sait.
01:02:32La gauche elle-même ne sait pas s'entendre,
01:02:34mais comment fait-on pour créer cet arc républicain ?
01:02:36Parce que personne n'est capable d'en donner clairement
01:02:38les définitions. Où est-ce qu'elle commence à gauche ?
01:02:40Où est-ce qu'elle s'arrête à droite ?
01:02:42Le président de la République, en appuyant sur le bouton
01:02:44de la dissolution, il a ajouté de la confusion
01:02:46à la confusion. C'était un exercice
01:02:48de clarification. Il a certes été incompris
01:02:50par les Français, il en a payé le prix électoralement
01:02:52hier, mais comment gouverner
01:02:54derrière ? On en revient à une sorte
01:02:56d'instabilité parlementaire qui rappellera un peu
01:02:58la République. Ce sont des suppositions, des hypothèses.
01:03:00Là dont je parle, évidemment, je ne suis pas
01:03:02en train de dire que ça va se passer comme ça.
01:03:04Avec des gouvernements qui tombent de censure en censure.
01:03:06Qui tombent à coup de 49-3
01:03:08qui, évidemment, là, pour le coup, les gouvernements
01:03:10tomberont systématiquement dans des embuscades.
01:03:12Donc, je ne vois, pour l'instant,
01:03:14comme il n'y a pas de majorité alternative,
01:03:16même de majorité relative
01:03:18alternative, on est dans le flou
01:03:20absolu. C'est la proximité aussi avec les élections
01:03:22présidentielles qui empêchent toutes formes
01:03:24de coalitions. Ce soir, Gabriel Attal
01:03:26a dit que ni LFI
01:03:28ni une alliance de gauche ne permettront
01:03:30d'obtenir
01:03:32cette majorité
01:03:34absolue. Il parle d'une
01:03:36troisième voie possible.
01:03:38Le mot de coalition n'a pas été prononcé
01:03:40mais on voit bien que c'est
01:03:42le scénario du trou de souris, si j'ose dire.
01:03:44Essayer avec des modérés de droite,
01:03:46des modérés de gauche
01:03:48de construire une sorte
01:03:50d'union nationale ou de coalition
01:03:52de programme, de projet.
01:03:54Oui, après, c'est un peu
01:03:56ce que le gouvernement avait essayé de faire.
01:03:58Un coup en adoptant des textes avec les voix
01:04:00de la droite, un autre coup avec les voix des
01:04:02socialistes ou des écologistes. Je pense
01:04:04qu'on voit bien dans l'hémicycle, c'est sûr
01:04:06que la majorité n'a pas, le camp
01:04:08présidentiel, pardon, n'a pas du tout le même rapport
01:04:10avec certains socialistes
01:04:12qu'avec les insoumis. Il y a certains socialistes
01:04:14où il peut y avoir des discussions. Pareil pour
01:04:16les Républicains. Donc, on arrive très bien à voir
01:04:18quelle personnalité, quelles individualités.
01:04:20Mais il y a aussi
01:04:22à droite et à gauche,
01:04:24une détestation de la
01:04:26manière d'exercer
01:04:28d'Emmanuel Macron, le sentiment qu'à chaque fois
01:04:30on parle de conconstruction mais que ça ne se concrétise
01:04:32jamais, que le gouvernement
01:04:34n'est jamais prêt à retenir vraiment
01:04:36des propositions des uns et des autres puisque
01:04:38comme il faut un coup à droite, un coup à gauche,
01:04:40c'est très compliqué de contenter tout le monde.
01:04:42Donc, il y a des gens
01:04:44qu'on pourrait penser philosophiquement
01:04:46dans l'objectif
01:04:48d'avoir un gouvernement d'union nationale,
01:04:50franchir le Rubicon pour ces gens-là
01:04:52et aller dans un camp présidentiel,
01:04:54qui plus est, est en très mauvaise situation
01:04:56aujourd'hui, ça paraît
01:04:58très compliqué.
01:05:00Une assemblée nationale plurielle,
01:05:02c'est l'expression de Gabriel Attal.
01:05:04Est-elle possible ?
01:05:06Vous avez raison, vous avez mis un peu le doigt sur le problème.
01:05:08Ça en dit beaucoup aussi sur Emmanuel Macron.
01:05:10Quel intérêt aurait cette alliance
01:05:12de gens modérés à aller rejoindre un président
01:05:14qui a démontré depuis 2017 qu'en réalité,
01:05:16il n'avait que des étiquettes ?
01:05:18Au fond, LREM, Renaissance, LR,
01:05:20UDI, PS, on a vraiment l'impression
01:05:22que pour lui, c'est la même chose.
01:05:24On a quand même toute une majorité qui a été lâchée en race campagne
01:05:26après cette battue, comme des chiens
01:05:28pendant deux ans, justement, en état de majorité relative
01:05:30et du jour au lendemain, on les renvoie, on leur dit
01:05:32finalement, vous ne me servez à rien,
01:05:34repartez en campagne, on voit les candidats
01:05:36de la majorité repartir en campagne.
01:05:38Ils ont été mis dans cette situation par Emmanuel Macron,
01:05:40ils sont même incapables de mettre le portrait du président de la République
01:05:42sur leurs affiches parce qu'ils savent
01:05:44que ça va les lâcher.
01:05:46Il faut aussi renforcer le RN quelque part
01:05:48puisque quand vous avez Éric Ciotti
01:05:50qui tente une alliance avec le RN
01:05:52qui l'est lâchée par l'intégralité égale de ce parti
01:05:54et que le militant de droite apprend
01:05:56que ses cadres du parti seraient en réalité prêts à faire une coalition
01:05:58avec le parti socialiste et avec
01:06:00une partie de la majorité, en tout cas des Républicains modérés,
01:06:02eh bien en réalité, je pense que ce genre d'information
01:06:04ça ne fait que renforcer le RN.
01:06:06Et je terminerai juste, si vous me le permettez,
01:06:08il faut vraiment faire attention aux projections
01:06:10et aux reports de voix puisqu'en 2022,
01:06:12on annonçait entre les deux tours entre
01:06:1440 députés pour le RN
01:06:16et en réalité, ils ont été 88 ou 89.
01:06:18Ce qui veut dire que non seulement
01:06:20les désistements ne fonctionnent pas
01:06:22beaucoup et en plus,
01:06:24les consignes de vote sont de moins en moins suivies.
01:06:26Je pense que là, il y a une espèce de conjuration
01:06:28d'apprentis sorciers face à un RN
01:06:30qui, qu'on le diabolise
01:06:32ou qu'on le républicanise,
01:06:34de toute façon, on se retrouve face à un parti
01:06:36de plus en plus puissant et contre lequel tout semble inopérant
01:06:38jusqu'à aujourd'hui.
01:06:40Pour confirmer ce que vous disiez,
01:06:42il y en a eu plein, je le disais en 2022.
01:06:44Anne-Sophie Frigou sur une circo,
01:06:46la circonscription de Reims qui était jugée ingagnable
01:06:48par nous, elle fait 21, la gauche est devant.
01:06:50La candidate
01:06:52de la majorité présidentielle
01:06:54est éliminée. Ils appellent tous
01:06:56à voter contre le RN.
01:06:58Elle passe de 21 à 54.
01:07:00Je veux dire, il y a
01:07:02un nombre de circonscriptions très
01:07:04importants où justement
01:07:06une très large majorité des électeurs macronistes,
01:07:08contrairement aux consignes de vote,
01:07:10se sont reportés sur les candidats du RN
01:07:12par peur, justement,
01:07:14du programme de la NUPES à l'époque
01:07:16et honnêtement, au regard
01:07:18des dérapages qu'a pu avoir, de leur attitude
01:07:20à l'Assemblée nationale...
01:07:22Ils sont partis, ils ne sont plus là
01:07:24pour se défendre. Vous l'avez bien dit.
01:07:26C'est important parce que, si je peux me permettre,
01:07:28vous parliez de l'image d'Emmanuel Macron.
01:07:30Ici, il y a un rejet aussi.
01:07:32C'est les résultats, c'est le bilan.
01:07:34Emmanuel Macron, quand il arrive en 2017,
01:07:36il incarne un espoir après un échec
01:07:38de François Hollande entre 2012 et 2017
01:07:40qui le conduit à ne même pas pouvoir se représenter.
01:07:42Et il passe pour un cas d'or, par exemple, en économie.
01:07:44Il dit qu'il va rassembler.
01:07:46Il n'a pas réussi à l'époque. Ce n'est pas maintenant
01:07:48où il est désavoué qu'il va le faire, mais même
01:07:50sur l'économie. Regardez le bilan sur le déficit
01:07:52public, sur la dette...
01:07:54Il a quand même réussi à faire baisser le chômage.
01:07:56Vous le reconnaissez.
01:07:58C'était le problème premier des Français.
01:08:00Le déficit commercial le plus important de 1949.
01:08:02C'est un autre sujet, mais l'emploi, ça compte quand même.
01:08:04Le déficit public, ils ne sont même pas capables d'évaluer
01:08:06ce qui était avant et qui est dans la dynamique
01:08:08la plus négative d'Europe.
01:08:10Vous lui donnez un point, tout de même,
01:08:12à ce président, sur la question de l'emploi ?
01:08:14Vous le reconnaissez ?
01:08:16C'est intéressant de savoir ce que vous pouvez reconnaître
01:08:18puisque vous avez changé aussi votre programme.
01:08:20Il a écouté les Français, au moins.
01:08:22Vous changez aussi le programme,
01:08:24donc vous pouvez changer d'avis et reconnaître
01:08:26que sur certains sujets, il a réussi.
01:08:28Je considère que c'est un échec
01:08:30sur la désindustrialisation, sur l'emploi, par exemple.
01:08:32Il y a eu un peu plus d'apprentis, c'est vrai,
01:08:34mais c'est quelque chose, aujourd'hui,
01:08:36qui est un vrai manque.
01:08:38On a beaucoup d'entreprises qui n'arrivent pas
01:08:40à trouver des gens formés.
01:08:42Il devait tout transformer en sept ans.
01:08:44Ça n'a pas été fait.
01:08:46C'est un manque en termes de richesse pour le pays,
01:08:48en termes de croissance, et c'est ce qui pénalise
01:08:50notre économie et ce qui fait qu'on en est là.
01:08:52Donc, il faut un autre programme.
01:08:54On est prêts à gérer le pays
01:08:56et on peut être très inquiet
01:08:58quand on voit le programme.
01:09:00Vous avez l'expérience ?
01:09:02Une trentaine d'années,
01:09:04Alexandre Nikolic.
01:09:06C'est vrai que c'est au port du pouvoir.
01:09:08Vous pourriez, vous, rentrer dans un gouvernement.
01:09:10Je suis convaincu que tout ce qu'on a évoqué...
01:09:12Et d'ailleurs, Emmanuel Macron était contre le nucléaire,
01:09:14par exemple, en 2017. Il est revenu.
01:09:16Il a compris que, d'un point de vue énergétique,
01:09:18c'était nécessaire pour qu'on ait des testés moins chers.
01:09:20Aujourd'hui, il commence à hésiter.
01:09:22Vous, regardez-vous. Vous savez bien qu'aujourd'hui,
01:09:24il est très seul. Il est lâché, même,
01:09:26par son propre camp.
01:09:28On parle d'effacement de la Macronie.
01:09:30Aujourd'hui, sur ce qu'on proposait,
01:09:32le mieux, c'est qu'on applique enfin
01:09:34ce qu'on propose aussi dans le futur,
01:09:36parce que ça améliorera vraiment la situation
01:09:38et ce n'est pas le programme du Front populaire
01:09:40qui nous mènerait à une faillite collective
01:09:42et qui entraînerait des fermetures de milliers d'entreprises
01:09:44qui pourraient être salvateurs pour les Français.
01:09:46Il y a une petite différence avec Emmanuel Macron.
01:09:48C'est vrai que cette envie de coalition de grands blocs centrales,
01:09:50ça a déjà existé, ça n'a pas marché.
01:09:52Là, la différence, c'est que pour beaucoup,
01:09:54la page d'Emmanuel Macron est tournée.
01:09:56Il ne sera plus dans le jeu politique.
01:09:58On a l'impression que pour beaucoup de ses partenaires,
01:10:00ça y est, on a tourné la page.
01:10:02Peut-être que ça, ça peut faire
01:10:04reconsidérer certaines personnes en disant
01:10:06que là, ce n'est pas au tour d'Emmanuel Macron.
01:10:08La page est tournée.
01:10:10C'est peut-être en vue de 2027 de s'organiser.
01:10:12Est-ce que ça va essayer de convaincre un peu à droite,
01:10:14un peu à gauche ? La donne, elle est peut-être
01:10:16un petit peu différente quand même sur la personne d'Emmanuel Macron.
01:10:18Oui, Raphaël Glucksmann
01:10:20qui dit ce soir chez nos confrères
01:10:22de TF1
01:10:24qu'il n'y a pas de majorité de gauche
01:10:26dans l'Assemblée, vous nous l'expliquez, Stéphane Zumsteig,
01:10:28et qu'il n'y a pas de choix
01:10:30qui soit...
01:10:32qui rassemble l'ensemble
01:10:34des citoyens qui ne souhaitent pas
01:10:36le rassemblement national.
01:10:38Il invite donc à faire barrage
01:10:40ce soir, quels que soient les scénarios
01:10:42de triangulaire ou de
01:10:44désistement. Vous avez
01:10:46le mot de la fin, Stéphane Zumsteig.
01:10:48Qu'est-ce qui peut se passer
01:10:50très concrètement dans les jours
01:10:52qui viennent, qui vont être cruciaux d'ici dimanche ?
01:10:54D'ici dimanche ou après dimanche ?
01:10:56Après dimanche, je crois qu'on a pas mal parlé de cette semaine.
01:10:58C'est un vrai saut dans l'inconnu.
01:11:00Le pari d'Emmanuel Macron a totalement
01:11:02échoué au-delà de son propre intérêt
01:11:04et des dividendes électorales
01:11:06possibles ou pas pour son camp.
01:11:10Il a rajouté la confusion à la confusion,
01:11:12je l'ai déjà dit. Vous parliez d'absence de majorité,
01:11:14peut-être du RN, d'absence de majorité de gauche,
01:11:16mais il y aura une absence de majorité alternative
01:11:18quelle qu'elle soit. Vous pouvez imaginer
01:11:20toutes les combinaisons pour l'instant.
01:11:22Oui, mais un gouvernement technique...
01:11:24C'est ce qu'on peut entendre.
01:11:26Est-ce que la France est prête à un gouvernement technique ?
01:11:28Encore faut-il trouver des techniciens.
01:11:30Quand on parle de techniciens, on parle souvent d'économistes.
01:11:32Ne serait-ce que sur les questions économiques,
01:11:34comment voulez-vous constituer aujourd'hui
01:11:36quand vous voyez l'éclatement
01:11:38du paysage politique à l'Assemblée nationale
01:11:40et tel qu'il sera dimanche soir prochain,
01:11:42comment voulez-vous rassembler
01:11:44une majorité et éviter des 49-3
01:11:46sur un gouvernement technique,
01:11:48imaginons, mené par des économistes
01:11:50alors que personne n'a
01:11:52les mêmes propositions ?
01:11:54Je suis très pessimiste sur l'évolution
01:11:56des trois années qui viennent. On parlait de ces trois années
01:11:58difficiles qui seraient dures pour Emmanuel Macron.
01:12:00Vous venez de le dire, c'est terminé, Emmanuel Macron.
01:12:02Mais pour la vie politique française,
01:12:04pour la vie parlementaire française, pour l'instant,
01:12:06tout reste à inventer et quand on voit
01:12:08les attitudes d'un certain nombre de partis
01:12:10ou de responsables politiques, ce qui manque en France
01:12:12c'est cette culture de la coalition, on l'a déjà dit,
01:12:14c'est pas l'Allemagne, c'est pas l'Espagne,
01:12:16mais la Ve République,
01:12:18la classe politique ne change pas, elle est à bout de souffle.
01:12:20C'est pour ça que certains disent qu'après dimanche soir
01:12:22il peut y avoir en fait un troisième tour,
01:12:24puisque ce deuxième tour ne peut finalement
01:12:26avoir une situation pas du tout figée,
01:12:28qui peut encore évoluer,
01:12:30complètement incertaine, donc un troisième tour
01:12:32qui prendrait des nuances possibles,
01:12:34peut-être des contre-propositions.
01:12:36Avec l'absence de majorité absolue,
01:12:38sinon c'est très rapide et on sait ce qui va se passer.
01:12:40Dernière question, Marc Hainaut.
01:12:42Très rapidement, est-ce qu'on assiste
01:12:44à la disparition du macronisme et peut-être
01:12:46à une réactivation du clivage gauche-droite
01:12:48dans deux grands blocs
01:12:50de l'union des droites
01:12:52face à un très grand bloc de gauche,
01:12:54de la social-démocratie
01:12:56à la gauche de la gauche ?
01:12:58En fait, Emmanuel Macron reste un Emmanuel politique fascinant.
01:13:00En 2017, il avait parfaitement compris
01:13:02comment finir avec le clivage gauche-droite.
01:13:04Il a créé une majorité absolue en tuant la classe politique
01:13:06quelque part. Cinq ans plus tard,
01:13:08il a ressuscité le trépartisme et deux ans plus tard,
01:13:10il ressuscite le clivage gauche-droite
01:13:12en se dissolvant lui-même.
01:13:14Il y a quelque chose de fascinant dans ce cercle.
01:13:16Et à mon avis, les journalistes politiques
01:13:18ont de beaux livres à écrire
01:13:20en perspective sur le personnage.
01:13:22Merci. On va s'arrêter là.
01:13:24LCP qui vous fait vivre
01:13:26cet entre-deux-tours des législatives,
01:13:28vous le savez, en direct
01:13:30avec de nombreuses émissions.
01:13:32Celle-ci, vous pouvez la voir ou la revoir sur notre chaîne YouTube.
01:13:34A demain, même lieu, même heure.
01:13:36Merci à vous, Elsa Mondingava.
01:13:38Très belle soirée sur LCP.
01:13:44Sous-titrage Société Radio-Canada