Tous les jours de la semaine, invités et chroniqueurs sont autour du micro de Pierre de Vilno pour débattre des actualités du jour.
Retrouvez "Les débats d'Europe 1 Soir" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-invite-actu
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00:00J'accueille les débatteurs du soir de cette première heure.
00:07Bonsoir Jean-Claude Dassier, bonsoir Joseph Massé-Scarron, le RN en tête dans plus de
00:12la moitié des circonscriptions, une carte violette qui a été publiée par nos confrères
00:17du Figaro ce matin, et Edwige Diaz, comme vous l'avez entendu, qui est sûre d'elle,
00:26sûre de la force du RN, et surtout, Joseph Massé-Scarron, sûre de la majorité absolue.
00:31Oui c'est normal, elle est en campagne, elle a déroulé un certain nombre d'éléments
00:36de langage, et elle est dans son rôle, donc très franchement...
00:41Est-ce qu'on peut expliquer aux auditeurs, Joseph, ce que sont des éléments de langage,
00:46parce que nous on sait...
00:47Les éléments de langage, c'est quand vous donnez à des personnes des clés, des phrases
00:53clés, qui vont vous permettre, en tout cas, de répondre automatiquement aux questions
00:57qui vous sont posées.
00:58Voilà.
00:59Donc là, évidemment, on a bien compris plusieurs fois, parce qu'elle fait très bien son job.
01:04D'ailleurs, c'est pour ça qu'elle a été élue tout de suite dès le premier tour,
01:08comme beaucoup.
01:0939 députés, c'est énorme, c'est vraiment extrêmement significatif, c'est extrêmement
01:17significatif.
01:18Mais voilà, donc je ne vais pas repartir sur les éléments de langage, moi ce qui
01:22m'intéresse là en ce moment, pardonnez-moi, ce qui me passionne, littéralement, c'est
01:26la carte électorale française.
01:28Vous y faisiez allusion avec cette page du Figaro, qui est extrêmement symbolique, c'est-à-dire
01:35de voir le nombre de circonscriptions dans lesquelles le RN est arrivé en tête, c'est
01:40absolument énorme.
01:41On dirait que pratiquement toute la France, sauf une partie de l'Ouest et du Centre, est
01:45violette, la couleur qui a été appropriée pour cette infographie.
01:51Quand vous regardez quand même avec soin, c'est extrêmement intéressant, même en
01:56Corse d'ailleurs, il y aura un élu Corse-RN, je ne sais pas, pardonnez-moi, mais il y a
02:00deux ou trois ans, on vous aurait dit qu'il y aurait un élu Corse-RN, personne ne vous
02:04aurait cru.
02:05C'est extrêmement significatif, vous regardez cette page et vous voyez d'ailleurs que,
02:10en fait, le RN, dans un grand nombre de régions dans le Sud, en tout cas maintenant pratiquement,
02:16est en train de remplacer la droite, la droite classique, la droite parlementaire telle qu'on
02:22la connaissait autrefois.
02:23C'est exactement le même phénomène qui s'est produit en Italie, j'insiste, quand le parti
02:28de Giorgia Meloni a fini par totalement manger la França Italia.
02:33On est vraiment dans un cas de figure extrêmement semblable.
02:35Et Giorgia Meloni qui, d'ailleurs, disait tout à l'heure, qui a salué la performance
02:40en effet du RN.
02:41Qui a dit que la diabolisation des extrémistes, ça ne marchait plus.
02:44Non, ça ne marchait plus, on est passé vraiment à autre chose.
02:47Jean-Claude Dessier.
02:48Quel a été le déclic, alors, Joseph ? Qu'est-ce qui a fait que, jusqu'à présent, le RN
02:54obtenait des résultats convenables ? Il s'est passé quelque chose au moment des Européennes,
03:00la carte est plus spectaculaire encore, au moment des Européennes, ils sont en tête
03:03dans quasiment toutes les circonscriptions, on est bien d'accord.
03:06Qu'est-ce qui fait qu'en effet, alors que tout le monde expliquait doctement qu'il
03:11n'y avait rien à voir entre une élection européenne et puis une élection législative,
03:17ces confirmations, c'est une très lourde et très belle victoire que le RN a remportée
03:23hier.
03:24Et la question qui se pose maintenant, au fond, la seule, c'est de savoir si les autres
03:29vont réussir à empêcher le RN à avoir une majorité absolue et donc à gouverner,
03:36ou pas.
03:37C'est à peu près la seule question que nous attendons, on y verra plus clair demain
03:40soir, lorsque les circonscriptions seront toutes connues, c'est le délai pour déposer
03:46les listes.
03:47Et puis ensuite on verra ce que les Français décideront pour dimanche.
03:48Il y a une très grosse bagarre, le Président de la République en tête d'ailleurs, on
03:52peut s'interroger d'ailleurs sur son rôle pendant cette période, mais c'est la seule
03:57incertitude qui subsiste, elle n'est pas neutre.
04:00J'ajoute un petit truc amusant quand même, c'est que la bourse, la bourse, cher Joseph,
04:05n'a pas l'air de s'inquiéter outrageusement de la victoire du Rassemblement.
04:09Alors oui, il faut être prudent et attendre un peu, à moins que, au fond, les investisseurs,
04:16les gens qui jouent en bourse, souhaitent au fond qu'aucun des grands partis, ni le
04:23Rassemblement national, ni une majorité, ne gouverne.
04:28Je n'ai pas la bourse, mais tout à l'heure je citais le Frankfurt Allgemeine, je cite
04:33un autre quotidien suisse cette fois-ci, il y a beaucoup de banques en Suisse, c'est
04:38qui est le journal azurique,
04:53titre ce journal suisse.
04:54Oui, mais vous savez, je ne sais pas si c'est une personne qui écrit de Suisse ou si c'est
04:59un correspondant, parce que les correspondants, pardonnez-moi, beaucoup de correspondants
05:03étrangers, on connaît tous de correspondants étrangers, et il y a un micro-ondes,
05:07un micro-cosme de correspondants étrangers, et ils s'auto-alimentent, pardonnez-moi,
05:11je n'ai rien à vous expliquer.
05:12Vous n'avez absolument pas à vous excuser, c'est totalement vrai, et ici à Europe 1,
05:16je ne cesse de le dire, on dit la vérité, elle est parfois difficile à entendre, mais
05:21la voilà.
05:22Et alors, pour répondre, parce qu'à un moment donné, Jean-Claude Asselineau a posé
05:25une question, mais il ne s'attendait pas à avoir une réponse, mais quel est le premier
05:28élément qui a montré en effet cette acceptation, en tout cas cette dédiabolisation du du Rennes,
05:36pour moi ce qui était extrêmement révélateur, c'était d'ailleurs Mme Diaz qui a fait
05:39référence, c'est les résultats des municipales, parce que moi j'ai connu, en tant que journaliste
05:43politique, les résultats des municipales, des premières municipalités, et enfin ça
05:48a été une catastrophe, globalement, c'est une catastrophe de gestion, or là, elle a
05:53raison de, pardonnez-moi, de souligner ce point, parce qu'avec les dernières municipales,
05:58on a vu un grand nombre de maires être réélus, et parfois passer au premier tour.
06:02Et je peux dire un mot ? Non ? Oui ? Il y a un point sur lequel, me semble-t-il, Emmanuel
06:08Macron a complètement raté sa trajectoire, qu'il n'a pas vu ce qui était en train de
06:15se passer dans le pays.
06:16Un point que je trouve vraiment très modéré là.
06:18Bon, j'en cite un, qui est à mon avis au-dessus de tous les autres, c'est un, l'immigration,
06:24avec son cortège, évidemment, de conséquences plus désastreuses les unes que les autres.
06:29Je pense qu'il l'a vu, mais que ce n'est pas sa vision.
06:32Et il est clair qu'à mesure que les élections passaient, que les jours passaient, le ras-le-bol,
06:41la faiblesse, évidemment, de certains confrontés à ces problèmes multiples, fait que c'est
06:46devenu une situation qui est devenue insupportable, et ensuite, assez rapidement, politiquement
06:52insupportable.
06:53Je pense que Macron a complètement raté, il est probablement pour un monde et une société
06:59plus ouverte, plus inclusive, multiculturelle sans doute, à l'américaine ou à l'anglaise.
07:04Mais à mon avis, quelle erreur n'a-t-il pas vue ou voulu voir ce qui était en train
07:10de se passer dans ce pays ?
07:11Mais je vous trouve super optimiste, Jean-Claude Asselineau, je vous trouve super optimiste
07:16de trouver une sorte de commencer à révéler, au sens chimique du terme, une sorte de ligne
07:22idéologique ou stratégique d'Emmanuel Macron, parce que moi je ne la vois pas.
07:25Je ne la vois pas.
07:26Je ne la vois pas.
07:27C'est quoi, c'est sauf qu'il peut ?
07:29Non, mais c'est pas ça.
07:30Je souligne mon rapport, pardonne-moi, je vois vraiment un chef d'État changer d'avis
07:38aussi vite.
07:39C'est vraiment le caméléon.
07:40Il nous avait déjà habitués, mais pas aussi vite.
07:41C'est vraiment un caméléon.
07:42Vous le mettez sur une couverture écossaise, à mon avis, il devient fou.
07:44Non, mais c'est vraiment...
07:45Je suis d'accord, mais là je souligne son absence de vision, ce n'est pas un compliment
07:50que je lui ai fait, loin s'en faut, c'est au contraire une absence de vision qui aveuglait
07:55tout le monde.
07:56Il a même reproché aux télés, aux radios, d'en rajouter dans ces domaines-là, en multipliant
08:00les faits divers, en multipliant les incidents de toutes sortes, en les présentant comme
08:04des faits de société.
08:05Il n'a pas vu et il n'a pas senti ce qui est en train de se passer dans ce pays.