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00:00Législative, le réveil qui est douloureux pour plusieurs députés sortant ce matin.
00:04Ensemble, le groupe macroniste n'arrive qu'en troisième position en Gironde, derrière le Nouveau Front Populaire et l'ERN.
00:09Certains sont surtout en grande difficulté.
00:12Avec nous ce matin, Pascal Laverne, député sortant dans l'Entre-deux-Mers et seulement troisième dans sa circonscription.
00:18La douzième, celle de l'Entre-deux-Mers donc.
00:21Bonjour.
00:22Bonjour.
00:22L'ERN largement en tête, donc 38,4% des voix pour Rémi Bertonneau.
00:26Mathilde Feld du Nouveau Front Populaire fait 28,8%.
00:29Et vous, 27,6%.
00:31Ma question, elle est très simple.
00:33Vous vous retirez au second tour, vous l'avez annoncé hier soir.
00:36Pourquoi ?
00:37Alors, vous avez précisé qu'il y avait un pourcentage 27-28.
00:42C'est moins de 800 voix qui me séparent de Mathilde Feld.
00:46En revanche, il y a 6000 voix qui me séparent, ainsi que Mathilde Feld, de Rémi Bertonneau, l'ERN.
00:54Je n'ai aucune réserve de voix, si ce n'est une partie, sans doute, des voix du divers droite, M. Landel,
01:02qui d'ailleurs doit peut-être réfléchir, en tout cas s'il n'y a pas pensé.
01:06Il faut qu'il se rende compte quand même que c'est sa candidature,
01:09qui finalement est une candidature de témoignage, qui n'a pas apporté grand-chose à ce débat,
01:15puisque lui-même avait dit qu'il partageait 90% des amendements que j'avais votés ou des textes que j'avais défendus.
01:23À quoi ça sert, quand on est dans une situation aussi grave,
01:27sur un territoire qui a tellement besoin d'un élu qui connaisse bien son territoire ?
01:33Qu'est-ce qu'il avait besoin de se présenter ?
01:34– Vous regrettez sa candidature. Pourquoi vous retirez ?
01:37– Alors, je me retire tout simplement parce que c'est une logique arithmétique, je vous l'ai dit.
01:41Il y a 6000 voix d'écart entre moi et Rémi Bertonneau.
01:48Est-ce que vous imaginez que je vais faire 7000 voix de plus,
01:52alors qu'il y a déjà un taux de participation ?
01:54Non mais ce n'est pas une question de barrage.
01:56Je n'ai pas de chance de gagner, aucun intérêt d'y aller, aucun intérêt d'y aller.
02:03– Pendant la campagne, vous n'avez pas été tendre avec Mathilde Feld,
02:06la candidate de la France insoumise, on peut imaginer que votre désistement va lui profiter.
02:10– Alors, ce n'est pas un désistement, c'est un retrait.
02:12Je tiens absolument à ça, parce que les mots ont un sens.
02:16Je ne me désiste pas pour quelqu'un, je me retire parce que je considère
02:22que l'arithmétique n'est pas en ma faveur,
02:24et d'ailleurs l'arithmétique n'est pas non plus en la faveur de Mathilde Feld.
02:28Parce que mes voix ne m'appartiennent pas.
02:30Vous savez, on avait cette particularité que certains qualifiaient du « en même temps ».
02:35Effectivement, c'est de fixer des gens de gauche, de fixer des gens du centre,
02:40de fixer des gens de droite.
02:42Effectivement, j'ai un électorat qui est très divers.
02:45Et à partir de là, moi je ne sais pas ce que les gens vont faire.
02:48Je les laisse libres pour décider.
02:51La différence entre se désister et se retirer, c'est que vous n'appelez pas à voter pour Mathilde Feld.
02:55Très clairement, vous n'appelez pas à voter pour elle. Pourquoi ?
02:57Mais tout simplement parce que...
02:58On va aller jusqu'au bout de la démarche, non ?
03:00Le bout de la démarche, attendez, Mathilde Feld, elle est LFI et son suppléant est LFI.
03:05Aucun socialiste de la circonscription ne s'est affiché avec Mathilde Feld pendant la campagne.
03:12On ne va quand même pas venir me reprocher de ne pas lui donner de consignes aujourd'hui
03:16pour voter pour Mathilde Feld.
03:19Alors que les socialistes connaissaient le danger, je les ai avertis
03:23et n'ont pas fait ce qu'ils auraient pu faire pour éviter cette configuration.
03:27C'est-à-dire que le RN soit en situation de gagner.
03:31Vous êtes député sortant, vous vous retirez avant le second tour.
03:34Qu'est-ce que vous payez, selon vous ?
03:36Je paye effectivement le deuxième mandat d'Emmanuel Macron
03:41et puis le fait que le président, voilà, il n'est plus en vue, évidemment.
03:50C'est sa faute à lui, la dissolution ?
03:52La dissolution, ce n'est pas une question de faute ou pas.
03:55La dissolution, c'est que c'est une arme qui est à la disposition du président.
03:59L'arme, elle s'est retournée contre lui, semble-t-il.
04:02Effectivement, c'est le cas.
04:04Mais à un moment donné, à l'automne, on aurait eu des motions de censure
04:09et là, ce n'est pas le président qui aurait dégainé le premier,
04:12ce sont les oppositions.
04:14Et on peut en vouloir, globalement, aux oppositions.
04:17Nous, on a notre part de responsabilité, majorité,
04:20parce qu'on a géré le pays pendant sept ans,
04:22mais les oppositions type partis de gouvernement,
04:26partis socialistes, républicains modérés,
04:28ont une grande part de responsabilité
04:31parce que les mains tendues qui ne l'ont pas saisie
04:33nous amènent effectivement à cette situation.
04:36Dernière question, que craignez-vous le plus dimanche prochain ?
04:39Une majorité absolue du Rassemblement National
04:41ou bien une France quasiment ingouvernable ?
04:45Je pense que de toute manière, elle sera ingouvernable
04:47qu'il y ait une majorité absolue ou qu'il y ait une majorité relative.
04:52Sincèrement, je souhaiterais que le Rassemblement National
04:57ait une majorité très relative.
04:59Parce qu'ils verront ce que c'est que l'exercice d'un mandat
05:04dans ces conditions et dans les conditions
05:06dans lesquelles nous avons vécu pendant deux ans.
05:08Merci d'avoir eu le courage de venir ce matin, Pascal Lavagne,
05:12alors que vous perdez votre fauteuil de député
05:14et que vous n'êtes plus dans la course à votre réélection.
05:16Je perds, mais je pense de façon honorable.
05:18Je fais sept points de plus que mon propre camp au niveau national.
05:23Donc à un moment donné, je perds,
05:25mais je crois que je perds la tête haute
05:27parce que j'estime que j'ai fait mon travail.
05:29Merci et belle journée à vous.