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Rester des heures en l’air, parcourir des centaines de kilomètres à plus de 200kmh sans un seul litre d’essence … C’est le défi permanent des pilotes de vol en planeur. Du 7 au 21 août 2022, les meilleurs d’entre eux se sont donnés rendez-vous à l’aérodrome de Montluçon-Guéret à l’occasion des 36ème Championnats du monde. Une compétition que les équipes de Sport en France ont pu vivre au plus près des membres de l’équipe de France.

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00:00Rester des heures en l'air, parcourir des centaines de kilomètres à plus de 200 km
00:09heure sans un seul litre d'essence, c'est le défi permanent des pilotes de vol en planeur.
00:14Du 7 au 21 août dernier, les meilleurs d'entre eux se sont donnés rendez-vous à l'aérodrome
00:18de Montluçon-Gueret, dans le département de la Creuse, à l'occasion des 36e championnat
00:23du monde.
00:24Un événement organisé par l'association aéronautique creusoise, le club de planeurs
00:28de Montluçon et la fédération française de vol en planeur, au cours duquel l'équipe
00:32de France espérait bien retrouver, comme en 2016, un statut de numéro 1 mondial.
00:37Tous les pilotes, toute l'organisation, la fédération, on a très envie que ce soit
00:42une belle réussite.
00:43On n'a pas fait de championnat du monde depuis 2018, ils ont été annulés précédemment
00:47en 2020.
00:48On ne sait plus qui est dans le coup, qui est très bon, qui a progressé.
00:51C'est dur déjà parce que c'est très long, c'est deux semaines de championnat,
00:55donc jusqu'à je crois 13 épreuves possibles, donc c'est comme un marathon.
01:00Mon objectif c'est d'être champion du monde, je me suis préparé, je l'estime
01:05très correctement physiquement et mentalement pour aborder sereinement ce championnat et
01:09j'espère le gagner.
01:10Le but c'est de faire moins d'erreurs que les autres, donc ça sera le dernier
01:15jour qu'il le dira.
01:16Plongé au cœur d'une compétition, un rebondissement dans laquelle 23 nations et
01:2194 pilotes se sont disputés le titre mondial dans trois catégories de planeurs.
01:26Il y a du bon et du mauvais et puis c'est un peu décevant, manque de rythme, manque
01:30de réussite.
01:31On a souffert parce qu'on avait une mauvaise représentation de la météo, on pensait
01:38que c'était un peu meilleur et les pilotes ils ont un peu pioché, ils se sont autorisés
01:42à descendre et ils n'ont pas trouvé les bonnes ascendances.
01:44Partez à la découverte d'une discipline exigeante faite de sensations fortes et de
01:49prise de décision permanente.
01:51La course elle est constituée de points tournants, il y a une ligne à passer, il faut aller
01:55virer sur une ville ou un pont qui est enregistré dans le GPS, il y a beaucoup d'expérience
02:00à avoir sur cette lecture du ciel, sur ce qu'on ressent.
02:02Un sport qui doit sans cesse jongler avec les éléments à travers des courses spectaculaires
02:08dans lesquelles de nombreux pilotes sont contraints d'atterrir dans des champs de dégagement.
02:12Un championnat du monde que nous avons pu vivre au plus près des membres de l'équipe
02:19de France.
02:34Je voudrais remercier les autorités locales et nationales pour l'excellent travail qui
02:39a été fait en commun pour que ce championnat soit possible.
02:4324 délégations, 94 pilotes, Montluçon accueillait les 36ème championnats du monde devant l'emplaneur.
02:51Une compétition qui a débuté par une cérémonie d'ouverture en présence du président de
02:56la commission planeur de la Fédération Aéronautique Internationale.
02:59Durant 14 jours, trois catégories de planeurs, la classe 15 m, la classe club et la classe
03:05standard se sont affrontées avec, pour chaque pays, deux pilotes engagés.
03:13La classe club, c'est des planeurs standard de 15 m d'envergure qui sont un peu démodés.
03:20Dans cette catégorie de classe club, on a deux pilotes, Kylian Valbroux et Eric Bernard.
03:25Ce sont des pilotes qui ont déjà été titrés en 2012 et en 2017 sur des championnats du
03:29monde en classe club et en classe 18 m, des gens qui se connaissent très bien, très
03:33complémentaires.
03:34C'est un petit peu un retour en arrière parce que j'étais déjà en 2014 en classe
03:38club avec le même coéquipier que j'ai aujourd'hui, Eric Bernard.
03:41Ça fait trois ans que je n'ai pas pratiqué le planeur puisque j'habitais à l'autre
03:46bout de la Terre.
03:47J'ai pu m'entraîner correctement avant de venir ici courant juillet.
03:52La catégorie club, d'abord c'est une catégorie qui m'a réussi puisque l'essentiel des médailles
03:59internationales que j'ai obtenues, c'est en classe club.
04:01On part confiant sans partir surconfiant.
04:06Sans partir surconfiant non plus avec beaucoup de compétiteurs qui arrivent qu'on ne connaît
04:12pas.
04:13Je suis un petit nouveau dans l'équipe ici de Montluçon puisqu'il y a eu malheureusement
04:17une défection pour raison personnelle d'un pilote que j'ai remplacé au pied levé.
04:22La classe standard, c'est un petit planeur moderne qui fait 15 m d'envergure, qui pèse
04:28200-270 kg, qui a une très bonne finesse.
04:31La paire qui utilise ce support, c'est Benjamin Néglet, que je connais depuis 20 ans, et
04:38puis Meric Morel qui sort du pôle espoir.
04:41Benjamin est très intelligent, il a une logique pratique développée.
04:46Et puis Meric, c'est quelqu'un qui a des doutes, mais qui va poser les bonnes questions,
04:54qui va prendre du temps.
04:55Je ne sais pas trop où je suis classé même si j'ai déjà fait des concours internationaux.
05:00Le but, c'est de faire moins d'erreurs que les autres.
05:03On fait forcément partie des favoris parce que les étrangers pensent aussi qu'on a plus
05:06de connaissances locales.
05:07Et c'est vrai que la connaissance locale, comme en voile, elle va jouer.
05:11La dernière catégorie qu'il y a ici, c'est les planeurs 15 m.
05:1415 m, c'est des planeurs de 15 m d'envergure avec des volets de courbure qui permettent
05:18de modifier le profil des ailes, aussi bien pour monter, pour ralentir un petit peu la
05:23vitesse en montée et le rayon de virage dans les ascendances, mais aussi de pouvoir aller
05:27plus vite, d'avoir des meilleures performances à haute vitesse.
05:30Ça, c'est le haut de gamme des planeurs en ce moment.
05:34C'est constitué avec deux pilotes talentueux, Aboulain Laurent, qui est trois fois champion
05:41du monde, et puis une valeur montante, un potentiel très fort qui s'appelle Maximilien Seyss.
05:46Je suis arrivé dans ce sport un petit peu par hasard.
05:49L'aviation, ça a toujours été une passion et puis j'avais la chance d'habiter pas
05:54loin d'un aérodrome où il y avait du vol à voile.
05:56Quand on est jeune, c'est la façon la plus simple, la moins chère, etc., d'accéder
06:02à l'aviation.
06:03C'est, je pense aujourd'hui, la plus belle façon de voler.
06:06Il faut constamment s'appliquer pour ne serait-ce que rester en l'air parfois quand
06:10les journées sont difficiles.
06:11La classe 15 m, si on peut comparer ça, c'est un peu une Formule 1.
06:15C'est un planeur qui vole très vite, il faut être très réactif.
06:20Je suis prêt à me battre, mais aussi très heureux de pouvoir revoler dans cette région
06:27que j'affectionne particulièrement et surtout que ça fait très longtemps que je n'ai pas volé ici.
06:44La tête dans le ciel a scruté le moindre nuage, la moindre ascendance, ce flux d'air
06:49aspiré par le soleil qui permettra à ces planeurs de spiraler durant 14 jours
06:54de Mont Luçon à Isoudun.
06:56En volant planeur, plus que dans n'importe quel autre sport, c'est la météo qui dicte sa loi.
07:01C'est elle que ces 94 pilotes venus du monde entier vont tenter de dompter.
07:06En planeur, on n'a pas de moteur.
07:08Notre autonomie, c'est l'altitude, donc on cherche en permanence à monter dans le ciel.
07:12Pour monter, on utilise en pleine les courants ascendants d'air chaud qui partent du sol
07:17et qui s'élèvent parfois assez haut.
07:19Il faut du soleil, il faut de l'énergie au sol et il faut un petit peu de chaleur
07:23pour que ça aide l'air à monter.
07:27Pour un pilote de planeur, le ciel idéal pour voler, c'est un ciel généralement dégagé,
07:33mais avec pas mal de petits cumulus, ces petits nuages en forme de chou-fleurs
07:37qui bourgeonnent dans le ciel les jours d'été, de beau temps.
07:47Il y a encore des gens entre 1000 et 14 vers Isoudun.
07:52C'est beaucoup de sensations en fait, le planeur, c'est ce qu'on appelle le pilotage aux fesses.
07:56Les instruments, ils ont toujours un temps de retard.
07:58On les prend en compte, mais à posteriori.
08:01D'abord, c'est la sensation, donc on va avoir la sensation vraiment de monter.
08:04En fonction de ce qu'on sent, le ciel, les nuages, les oiseaux, il y a le vent,
08:07il y a les arbres qui bougent, il y a les autres concurrents, il y a plein de choses.
08:10Et on prend des décisions en permanence.
08:12Il y a un ancien docteur allemand qui a fait une étude et qui disait qu'en planeur,
08:17on prenait une décision décisive toutes les 5 secondes.
08:22Chaque journée se ressemble, on va dire ça, au niveau du sol.
08:26Au sol, on engage une routine journalière où les planeurs sont préparés par des équipiers.
08:33Donc ces planeurs sont chouchoutés, ils sont amenés par nos équipiers.
08:39Nous, on ne les gère pas. Nous, on ne gère que la partie vol en tant que pilote.
08:46Toi, tu peux baisser un tout petit peu.
08:49Et un peu attaque.
08:51Mais continue de pousser vers le planeur parce qu'à chaque fois, tu ressors un peu.
08:54Moi, personnellement, je lui fais 100% confiance.
08:57C'est d'ailleurs pour ça qu'on essaie de choisir des personnes avec qui on a confiance
09:02et qu'on sait que le job sera fait.
09:05Donc moi, j'y vais les yeux fermés.
09:07Et en fait, souvent, je n'y vais même pas.
09:10Ou alors, je vais juste lui dire bonjour, voir si tout va bien.
09:13Mais je sais que tout sera prêt, tout sera OK pour le décollage.
09:18Donc souvent, je n'y vais même pas.
09:19Je reste concentré et focus sur le briefing avec le coach,
09:22le briefing du championnat et préparer l'épreuve du jour.
09:28C'est presque l'heure d'y aller.
09:30Non, ils ont dit 13h45.
09:31Oui, mais c'est presque la nuit.
09:32Oui, mais bon, moi, à mon avis, ça ne va pas décoller à la compte hors ordre.
09:36D'accord.
09:37Le stratus ne se lève pas et le soleil ne vient pas, en fait, pour le moment.
09:42Donc ça risque de partir, mais sans doute un peu plus tard.
09:46Regarde, on voit la pluie qui est en train d'arriver.
09:49Dès le premier jour de compétition, la pluie vient gâcher la fête.
09:53Les planeurs sont trempés.
09:54Du coup, on rentre à la maison et puis on jouera demain.
09:58On jouera demain avec les machines en espérant qu'il fasse plus beau demain.
10:03Et puis voilà.
10:08Première course annulée.
10:09Il faudra à nouveau ranger son frein pour ces pilotes privés de compétition depuis déjà trop longtemps.
10:14À l'image de Kylian Valbroux, qui a hâte d'en découdre après trois ans sans course internationale.
10:20Un empressement qui va le faire déjouer.
10:22Les trois prochains jours de course seront en effet compliqués pour le Français,
10:25trop confiant face à la météo et pas assez sur la défensive.
10:29Le champion du monde 2017 en classe 18 m, il ne rejoint pas l'aérodrome trois fois de suite,
10:34éliminant quasiment toutes ses chances d'atteindre le podium.
10:39Un début de championnat qui va déteindre sur l'ensemble de ses coéquipiers.
10:43Lors de l'avant-dernier jour de compétition, aucun pilote français ne peut prétendre à la victoire finale.
10:49C'est parti, jeudi 19, avant dernière épreuve.
10:54Une fois que vous êtes là-bas, il faut revenir pour rester au-dessus.
11:02Eric Napoléon tente de manier l'humour, mais le message est clair.
11:05À 48 heures de la clôture de ces championnats du monde en France, ces pilotes ont raté leur compétition.
11:12Je ne sais pas si vous vous rappelez de mon briefing.
11:14Moi, je me rappelle bien.
11:15Le briefing que j'ai fait pendant la semaine d'entraînement.
11:17Je ne sais pas comment j'aurais pu m'exprimer mieux,
11:20en changeant de terme, de précision, pour se mettre en mode débutant.
11:24J'ai dit au club qu'il y avait un gros cœur qui se sentait invincible.
11:28Non, c'est mettre en mode débutant.
11:30Un débutant, il spirale tout le temps.
11:32L'optimisation s'est déjà rentrée.
11:35Vu les étalements, il y en aura qui vont tomber.
11:38C'est évident, tous les jours, il y en a qui tombent.
11:43Dans toutes les classes, les pilotes ont perdu beaucoup de temps avec des météos assez médiocres.
11:48Il leur a fallu se mettre plus souvent et plus longtemps en mode défensif.
11:53Ils ont été optimistes, ils se sentent forts.
11:56Ce n'était pas très bon.
11:58On était partis au tout début de la compétition sur l'envie de gagner.
12:01C'était très clair.
12:02Cela fait deux ans qu'on n'a pas eu de championnat international.
12:04On était déjà très contents de pouvoir venir, de voler.
12:07Bien sûr qu'on aurait aimé faire mieux.
12:09La compétition n'est pas finie, mais on sait que ça va être un peu difficile.
12:12On n'a pas eu beaucoup d'entraînement à cause des confinements et du Covid
12:16qui empêchaient parfois de passer les frontières pour faire des petits championnats internationaux.
12:20On voyait que la préparation était un peu raccourcie.
12:28Se contenter des basiques et rentrer tout simplement à l'aérodrome de Montluçon,
12:32quitte à prendre des pénalités,
12:34voilà désormais la stratégie pour des Français toujours mobilisés, mais toujours inquiets.
12:38Maximilien Seyss et Laurent Aboulain, les pilotes alignés en classe 15 m,
12:42partiront aujourd'hui en dernière ligne, dans des conditions météo médiocres.
12:46Pour eux et tous les concurrents de la classe 15 m, le retour à l'aérodrome sera forcément compliqué.
12:54C'est encore des conditions assez faibles, assez molles.
12:58Il faut leur être très prudents.
13:00Il me tarde d'être en haut parce que c'est très long cette attente.
13:03Devoir partir tous les copains, c'est un peu difficile.
13:06Je pense qu'on risque de partir trop tard et d'avoir des difficultés à revenir sur l'aérodrome.
13:12L'objectif évidemment c'est de gagner des points.
13:15Donc de faire au mieux la meilleure moyenne pour essayer de gagner cette épreuve.
13:22Puisqu'on a quand même quelques points de retard.
13:25Donc maintenant il faut prendre des risques, pas trop de risques, mais suffisamment pour performer.
13:37Ça va Kylian, t'es sur le plan ?
13:39Il en manque un peu.
13:41Ok. Et vous Max ?
13:44Un peu au nord de mon lit.
13:48Pour les clubs, je pense qu'ils ont fait une belle épreuve.
13:51Ils ont volé haut, on va voir après.
13:53Parce que ça dépend des endroits où les autres ont volé.
13:55Mais c'est pas mal je crois.
14:00Tout semble aller pour le mieux en cette avant-dernière journée de compétition.
14:03Les conditions météo sont au rendez-vous.
14:05Les deux pilotes français engagés en classe club, Kylian Balboux et Eric Bernard, sont les premiers à atterrir.
14:15Je suis content.
14:17Je suis content. On est rentré à temps.
14:20On est rentré avec une bonne rue.
14:22J'ai été très conservateur, mais je l'avais dit avant, sur l'arrivée.
14:26Ça fait perdre deux minutes, mais au moins on assure.
14:29Je suis content du vol. On ne gagne pas aujourd'hui.
14:32Mais bon, on ne doit pas être dans les derniers.
14:35Mais soudain, la mauvaise nouvelle tombe.
14:38On a nos deux planeurs de 15 mètres, de la classe 15 mètres, qui sont allés au H.
14:42Donc les remords qu'elles vont partir pour les chercher.
14:45C'est des choses qui arrivent.
14:47Mais j'espère qu'ils ont au moins passé le cercle pour les points. On verra bien.
14:50Comme pressentis au moment du décollage, Maximilien et Laurent ont été contraints d'atterrir dans un champ.
14:56On est parti ensemble, je les vois, ils étaient devant.
14:58Il y a une grue de nuages en forme de banane. Elle était axée là.
15:01Et il fallait mettre un pion dedans à rentrer.
15:04Elle était moins bonne au nord, la rue, mais elle portait léger.
15:08La déception est immense.
15:10C'est comme ça le sport.
15:13De toute façon, c'est dur.
15:15C'est dur.
15:16Champion du monde, c'est dur.
15:19Là, attends, 14, Montluçon, tu mets un pion, tu rentres.
15:22Il y a vent arrière là.
15:28On était avec eux, ils sont montés jusqu'au plafond.
15:31Ils sont partis vers le nord pour aller virer leur dernier point de virage.
15:37Ils ont été un peu loin dans le cercle pour virer.
15:41Du coup, ils n'ont pas eu assez d'altitude pour revenir dans les bonnes conditions.
15:44Ils sont posés dans des champs.
15:47Alors que la plupart sont rentrés.
15:49Ce n'est pas très bon pour le placement.
16:07On n'a pas fait ça tous les jours, mais pas loin.
16:10Parce que les conditions météorologiques sont très, très hétérogènes.
16:14Et il suffit, en fin de soirée, à 6h, 6h18, 18h30,
16:20de ne pas trouver la bonne ascendance qui permet de terminer le circuit.
16:26Et les pilotes sont contraints à se poser dans un champ
16:30qu'ils choisissent, bien sûr, un petit peu en avance
16:32pour ne pas prendre n'importe quelle zone d'atterrissage.
17:02On va prendre la deuxième sortie sur les 917.
17:28Lolo et Puce, par là-bas.
17:30A tout à l'heure.
17:37Les raids font la gueule.
17:39Parce qu'ils sont déçus, souvent.
17:41Ils se sont loupés.
17:45La déception se lit sur leur visage et ils n'ont pas trop envie de discuter.
17:51Bon, on a l'habitude.
17:53On est à 500 mètres, moi.
17:58Tu montes derrière ?
17:59Ouais.
18:01Attends.
18:06Ça va ?
18:07Ça va.
18:09On a croisé Max, en bas, là.
18:12Ah oui.
18:13Donc l'herbe, elle est très haute, mais bon, je n'ai pas vu de trou.
18:17Autrefois, les planins étaient peu performants
18:19et quand les pilotes, dans les années 50-60, partaient se balader en cross-country,
18:25eh bien, ils faisaient comme font les parapentes et les deltaplanes.
18:28Quand il n'y a plus de thermique ou il n'y a plus de vent, ils se posent dans des champs.
18:31Donc, dans les champs, il y a beaucoup de vaches.
18:32On appelait ça aller aux vaches.
18:39Tu mèles.
18:40Tu mèles.
18:41Tu mèles.
18:42Tu mèles.
18:43Tu mèles.
18:44Tu mèles.
18:45Il faut que tu mettes bien les roues à droite.
18:48À droite, là ?
18:49Ah oui.
18:52J'ai pas aimé ce vol.
18:54Oui, je m'en doute.
18:57Dès le départ, je ne sais pas.
18:58Un des paramètres de réussite de notre discipline, c'est de tous les jours rentrer.
19:03On score les pilotes qui sont rentrés, mais des fois, les pilotes trop lents,
19:07pour plein de raisons, ne vont pas rentrer.
19:09Et ça, c'est assez dramatique pour le score final.
19:13Parce que quand on va se poser dans un champ, on va perdre la moitié des points
19:16des autres concurrents qui vont rentrer.
19:19Donc, c'est vraiment pas bon.
19:21Et donc, quand on dit réussir les épreuves en plein air, c'est déjà de rentrer.
19:25Après, si on peut aller vite, tant mieux.
19:27Plus ou moins vite par rapport aux autres concurrents.
19:29Mais rentrer, ce n'est pas obligatoire parce qu'on n'y arrive pas.
19:31Mais c'est ce qu'il faudrait faire.
19:33Quand on se vache, on fait un très mauvais score pour le résultat final.
19:38Je ne peux pas vraiment l'expliquer tout de suite.
19:41Est-ce que c'est un mauvais choix stratégique ? Je n'en sais rien.
19:44Tout ce que je sais, c'est que je n'ai pas réussi à bien monter dans la dernière ascendance.
19:49On est allé virer dans le dernier cercle, juste à la limite.
19:53On ne pouvait pas aller plus loin.
19:55Il y avait une petite formation, un petit nuage
19:58qui pouvait nous donner un signe d'une ascendance.
20:02Et en fait, il n'y avait rien.
20:04Du coup, on a fait marche arrière.
20:06On a tourné et on a fait marche arrière sous un beau cumulus.
20:10Mais qui, malheureusement, était un peu bas.
20:12Moi, j'étais un peu bas.
20:14Et ce n'est pas monté. C'était trop tard.
20:16Trop tard.
20:18Alors, on ne se pose pas en catastrophe.
20:20Mais c'est quelque chose qui est pensé.
20:22Et c'est subi souvent.
20:24C'est que la météo se dégrade.
20:26Soit on est parti trop tard et on n'a pas assez de temps pour rentrer à l'aérodrome.
20:30Il va manquer 15 km, 20 km, 50 km.
20:32Par rapport à l'endroit de destination.
20:34Ou alors, vraiment, le créneau de départ a été mal choisi.
20:38On va laisser celle-là.
20:40On sort celle-là.
20:42Il n'y en a plus celle-là.
20:44C'est toujours très stressant.
20:46Parce que vu dans l'air,
20:48on ne voit pas exactement à quoi peut ressembler un champ.
20:52Surtout celui-ci en particulier.
20:54J'avais vu que l'herbe avait été coupée.
20:57Mais elle est coupée.
20:59Ça faisait une forme en arc-le-deux-cercles comme ça.
21:03Qui me faisait penser qu'il y avait peut-être du relief dans le champ.
21:07Heureusement, non.
21:09Mais ça aurait pu être une très mauvaise surprise comme ça.
21:13Mais ça s'est bien passé.
21:30Dernier jour de compétition.
21:32Dernier briefing pour l'équipe de France.
21:35L'occasion de revenir sur les épreuves de la veille.
21:38Et de fermer définitivement ce championnat du monde
21:41qui n'aura pas été à la hauteur des attentes en termes de résultats.
21:45Lolo, la goupille.
21:47Comment ça, la goupille ?
21:53Hier, météo difficile.
21:57Mais ça partait bien.
21:59Il y avait des pilotes très heureux.
22:02Parce que c'était la meilleure journée.
22:04Il y avait des cumulus.
22:06Pendant deux heures, c'était bon.
22:09Il y a eu une fin très bizarre pour les 15 m.
22:14C'était une journée qui partait bien.
22:17Et à la fin, il y a du bon et du mauvais.
22:20Et c'est un peu décevant.
22:22Manque de rythme, manque de réussite.
22:27C'est la fin.
22:31C'est les 2-3 premières épreuves qui ont été fatales.
22:34On n'a pas été soi-défensive.
22:36J'ai fini dans un champ, alors que beaucoup d'autres sont entrés.
22:40J'ai perdu énormément de points.
22:42Le championnat n'a pas fini.
22:44Il y a des gros rebondissements.
22:46Quand on parle de points de retard,
22:48on préfère partir avec des points d'avance.
22:51C'est le sport, c'est compliqué.
22:53Une fois en haut, une fois en bas.
22:55Ce championnat, on était plutôt au milieu bas.
22:58Le bilan personnel que je fais de ce championnat
23:01reste un peu mitigé.
23:03On reste un peu sur notre fin.
23:06C'est dommage que la météo n'ait pas été au rendez-vous.
23:10On n'a pas pu vraiment nous exprimer.
23:13Maintenant, ce qu'il va falloir faire,
23:16c'est oublier ce championnat.
23:18Et passer à la suite.
23:20On s'exprimera en dehors de notre pays, malheureusement.
23:26Pour être franc, on n'était pas habitués.
23:29L'équipe de France en Australie,
23:31l'équipe de France féminine de l'an passé,
23:34avait ramené plusieurs titres et médailles.
23:37Cette année, ça a été difficile pour les Français.
23:40Pour des questions de préparation,
23:42d'entraînement qui a été perturbé par le Covid.
23:45Il faut être sportif.
23:47Les autres ont été meilleurs que nous.
23:49Les Polonais, avec une machine particulièrement adaptée,
23:52ont réussi à s'imposer dans une classe.
23:54Il va falloir travailler dur.
23:57Reprendre un certain nombre de fondamentaux
24:00pour pouvoir performer l'année prochaine.
24:06Ainsi s'achève ce 36e championnat du monde de vol en planeur.
24:10Une discipline qui compte en France 160 clubs
24:13pour 12 000 licenciés.
24:15Un chiffre qui ne cesse d'augmenter,
24:17particulièrement chez les jeunes.
24:19Un sport technique dans lequel l'expérience
24:21est un gage de performance.
24:23Un sport idéal pour les jeunes
24:25qui veulent également s'orienter
24:27vers les métiers de l'aéronautique.
24:29C'est un sport à maturité tardive.
24:31Entre le moment où on fait
24:33sa première compétition internationale
24:35et qu'on réussit à être champion du monde,
24:38il faut entre 10 et 15 ans.
24:40C'est une école pour les jeunes filles
24:42et pour les jeunes gens
24:44qui veulent s'orienter vers les métiers
24:46de l'aéronautique au sens large.
24:48Pas uniquement piloter,
24:50mais devenir ingénieur, technicien
24:52dans l'aéronautique.
24:54Vous savez que l'aéronautique,
24:56c'est 15 000 emplois par an
24:58qui sont offerts à nos jeunes.
25:00Le planeur permet de s'exercer
25:02à ces différents métiers.
25:04Dans un club de planeurs,
25:06on fait de la maintenance pour l'hiver
25:08pour maintenir les planeurs en état de vol.
25:10On fait de la météorologie,
25:12on fait du pilotage,
25:14on participe à une vie de groupe.
25:16Ce sont des qualités intéressantes
25:18pour des futurs employeurs.
25:20Le brevet d'initiation aéronautique
25:22est passé par 18 000 jeunes.
25:24Beaucoup de ces jeunes nous rejoignent
25:26pour pratiquer.
25:28Pour certains d'entre eux,
25:30ce sera un débouché professionnel.
25:32Tant mieux pour eux,
25:34ça fait partie de l'histoire de notre fédération
25:36de les former à ces métiers.
25:50Sous-titrage Société Radio-Canada
26:20© SETTE inc.

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