Le 07 Novembre 2021, le skipper français Antoine Carpentier débute la 15ème édition de la Transat Jacques Vabre aux côtés de Pablo Santurde Del Arco avec lequel il formera un binôme jusqu'à l'arrivée à Fort-de-France en Martinique
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00:003, 2, 1, top, départ de la transat Générale.
00:23Bon courage et bon vent à tous, et rendez-vous en Martinique à Port-de-France.
00:30La transat Jacques Vabre, c'est une des transats les plus anciennes, on va dire,
00:37qui a lieu tous les deux ans, c'est une course en double.
00:39Bonjour à tous, bienvenue sur Redman.
00:40Il y a deux personnes par bateau.
00:42Il y a plusieurs catégories, donc cette année il y avait quatre catégories.
00:45J'ai couru en classe 40, ce sont des monocoques de 40 pieds.
00:49On était 45 bateaux.
00:51Au départ, on a un sentiment un peu de fierté et en même temps d'impatience,
01:01parce que tout ce qu'on a mis en œuvre jusqu'à ce jour, c'est pour la course.
01:05Et la course, elle commence quand on s'en va du ponton,
01:08donc on est quand même assez impatients d'aller en découpe sur l'eau.
01:13C'est pour ça qu'on fait ce métier.
01:16C'est le premier jour de la course, donc forcément, on sait que le chemin va être long.
01:21On n'a pas envie de prendre non plus trop de risques tout de suite
01:23pour ne pas casser le bateau le premier jour ou ne pas déchirer une voile le premier jour.
01:27La nuit a été dure pour nous, on se retrouve relégué un peu loin des leaders.
01:32C'est un peu pour ça qu'on s'est fait un peu distancer dès la première nuit,
01:36parce qu'on n'a pas voulu prendre de risques et d'aller dans les cailloux comme nos autres concurrents.
01:40Et c'est pour ça qu'on a perdu beaucoup de place la première nuit,
01:43parce que ça passait dans les cailloux et il fallait y aller.
01:47Et puis après, il a fallu cravacher pour revenir rattraper les gens qui nous avaient distancés.
01:52Donc on a eu tout le golfe de Gascogne pour faire ça.
01:56On a commencé à remonter des places.
01:58Le vent est revenu.
02:01On a le spi bleu.
02:03On l'a fait.
02:04Le long du Portugal, c'est là où on est vraiment revenu sur le bateau.
02:08Le long du Portugal, c'est là où on est vraiment revenu sur le paquet de têtes.
02:11Et on a même pris le lead le lendemain où on était revenu sur les leaders.
02:16Bonjour à tous, bienvenue sur Venman, sur la Transat Jacques Vabre.
02:20On est samedi, donc sixième jour de course.
02:23Pablo à la barre.
02:26On a vécu 48 heures de folie, mais ça nous a permis de reprendre la tête de la course.
02:30On est bien contents.
02:31Et après, on a eu le passage des Canaries, qui était un passage un peu clé aussi,
02:35parce qu'il y a des zones de dévents, des îles,
02:37et notre route directe nous a passé au milieu des Canaries,
02:39donc il fallait bien choisir à quel endroit on passait.
02:42Donc ça, il y a eu trois passages, grosso modo, dans la flotte de la classe 40.
02:45On a pris le passage du milieu, qui je pense était le meilleur passage,
02:48parce que c'est celui qui nous a fait le moins de détours
02:50et qui nous a passé dans le moins de dévents d'île.
02:52Salut à tous, bienvenue à bord de Venman.
02:55Les lumières derrière, c'est Ténérife.
02:57C'est bon ça ?
02:58On est bientôt les lignes du port, Pablo, il va falloir empanner.
03:01Je suis pas sûr de ça.
03:02Tu veux pas t'arrêter ?
03:04On est un petit peu pressés cette fois.
03:06Après les Canaries, on a eu le Cap Vert,
03:08donc ça c'est aussi un passage un peu clé,
03:10parce que c'est pareil, il y a du dévent.
03:13Dix jours de course sur la Transat Jacques Vabre.
03:16On approche des îles du Cap Vert.
03:19Voilà, toujours suspis, ça glisse, tranquille.
03:22Quand t'es devant comme ça, on avait 15 milles d'avance,
03:25à peu près, après le Cap Vert.
03:27Longue houle.
03:30Tout ce qu'il nous faut pour notre plan manoir.
03:33Quand on est en tête et qu'on a 15 milles d'avance,
03:35il n'y a rien qui est fait,
03:37parce qu'il reste encore 2000 milles de course, un peu plus.
03:43Il faut continuer à bien naviguer,
03:45et en même temps, il faut essayer de ne pas prendre de risques
03:48au niveau stratégique par rapport à nos concurrents.
03:50On est pas mal en observation de ce que font les concurrents.
03:53Après nous, on a une idée sur notre trajectoire
03:55qu'on aurait faite s'il n'y avait personne d'autre que nous en course.
04:00Et puis, il y a ce que font les autres.
04:02Donc, on a fait un peu un choix entre les deux.
04:04Ça a été un peu constant,
04:05parce qu'on avait nos routages qui nous disaient d'aller dans le sud,
04:07et la flotte restait un peu au nord.
04:11Donc, on était là.
04:12Donc, on s'était placé un peu en pointe dessous la flotte,
04:15au sud de la flotte un peu, et en pointe dans l'ouest.
04:19Donc, c'était une position de contrôle et de marquage.
04:24Alors, Pablo, ça sent bon, ce que tu fais, là ?
04:26J'ai des lunettes.
04:28Des lunettes ?
04:29Avec poivre et bien sûr, tabasco.
04:33Ah oui, ça va sentir bon, ça.
04:36Et un petit peu de pain.
04:38Ah, il a coupé du pain.
04:41C'est le début de la soupe à la grimace, comme on dit.
04:45On avait tablé 17-18 jours de régate, de course.
04:48Donc, forcément, on a pris la nourriture pour 17-18 jours,
04:51sauf qu'on en a mis 21.
04:53Soit on se fait un rationnement qu'à la fin,
04:57et dans ce cas-là, c'est un rationnement drastique.
04:59Soit on se fait un petit rationnement qui est sur 15 jours,
05:02et c'est ce qu'on a fait.
05:03Nous, on a pris l'option de faire que deux repas par jour
05:06pendant les 15 derniers jours.
05:10Les routages nous font arriver dans 12 jours.
05:13Il va manquer de la nourriture.
05:15Du coup, on se fait un petit rationnement.
05:18Voilà notre déjeuner avec Pablo.
05:22Une boîte de cacahuètes.
05:23Il y a un moment où je me suis fait une bière.
05:25On s'était rationné.
05:26On avait un saucisson qui devait faire deux déjeuners, par exemple.
05:32Et je lui dis, imagine que c'est une pizza.
05:34Je lui parle de nourriture.
05:35Et il me fait, non, Antoine, t'arrêtes de parler de nourriture.
05:37Ça m'énerve.
05:38Ah, OK.
05:39Rebonjour à tous.
05:40Bienvenue à bord de Redman.
05:43Alors, journée compliquée pour nous.
05:45On est vendredi.
05:47Ça doit faire 18 jours de course bientôt.
05:51Et voilà.
05:52Donc là, on est dans la molle.
05:53On a 7-8 nœuds de vent.
05:55Pendant que nos copains marchent à 12 nœuds derrière,
05:57on est à 8-9 nœuds.
05:59C'est dur pour les nerfs,
06:00mais on essaye d'exploiter au maximum ce qu'on a.
06:04Comme on a eu du refus, on a changé de ski.
06:06On a mis le ski bleu.
06:07Je me souviens d'une journée
06:09où le vent est tombé beaucoup plus que les fichiers.
06:12Par contre, nos concurrents, ils avaient encore de l'air.
06:14Donc ça a été bien stressant une après-midi.
06:16Là, on a perdu 20 000 en une après-midi, quasiment.
06:19Ce qui est beaucoup, quoi.
06:21On avait mis 3 jours à gagner cette petite distance sur nos concurrents.
06:24Et en 6 heures, elle est partie en fumée.
06:28Donc ça nous a rappelé que c'est jamais fini
06:30jusqu'à ce qu'on coupe la ligne.
06:33Pour perdre le moins de distance possible
06:34par rapport à nos concurrents.
06:36On est un peu déçus
06:37parce qu'on avait réussi à les relayer à 50 000 derrière.
06:40Et là, ils sont déjà revenus à 40 000.
06:41Ils ont déjà repris 10 000 dans l'après-midi.
06:45L'avance fond comme neige au soleil.
06:48Bonjour !
06:49Le célèbre Pablito Demey.
06:52On voulait partager avec vous ce lever de jour magnifique.
06:59Celui-là, il est beau.
07:02Lui, dans la douleur avec les sargasses.
07:06Pablo, on a pêché combien de kilos de sargasses ?
07:09Je ne sais pas, mais on a un peu grand.
07:11C'est sûr.
07:13Très bien.
07:14Les concurrents sont un peu revenus.
07:16Mais ça a l'air de se stabiliser depuis quelques pointages.
07:20On est plutôt contents.
07:24Il reste deux jours de mer.
07:27On va tout casser.
07:29On ne lâche rien.
07:31J'espère vous voir très vite en Martinique.
07:34Ciao, ciao !
07:47On a deviné les halots des villes de la Martinique,
07:50on va dire trois ou quatre heures avant de passer le rocher.
07:56Le rocher du Diamant, c'est vraiment un rocher qui fait 200 mètres de haut,
08:00qui est à 300 mètres de la côte de la Martinique.
08:06C'est un rocher qui est dans le sud-ouest de l'île.
08:10Il n'est pas très loin de l'arrivée.
08:11Il est à 10 000 de l'arrivée.
08:13C'est à une heure et demie de l'arrivée.
08:16C'est fort de France.
08:18On commence à se dire que ça sent bon.
08:21Mais on reste quand même concentrés pour ne pas casser,
08:23ne pas déchirer une voile au dernier moment,
08:27ne pas prendre un casier dans la quille.
08:30Du coup, on est quand même bien libérés,
08:33mais on est encore un peu concentrés jusqu'au bout.
08:41On sait qu'on va arriver, qu'on va couper la ligne en tête,
08:43je ne sais pas, peut-être 5 minutes avant ou 10 minutes avant.
08:46On commence vraiment à se libérer et à penser à d'autres choses.
08:58Il y a un jaugeur qui doit monter à bord pour vérifier qu'on n'est pas trichés.
09:05Une fois que le jaugeur est passé, on est officiellement vainqueurs de la Transat Jacques Vabre.
09:14Ce jour-là, c'est sûr que l'arrivée d'une course comme ça,
09:19c'est plein d'émotions,
09:23parce que c'est une année de travail et d'acharnement
09:27sur les courses d'entraînement, sur la préparation du bateau,
09:30sur la gestion du projet, sur plein de sujets.
09:34Et en fait, c'est un peu la consécration de l'année.
09:38Nous, on savait en plus qu'on n'avait pas le temps,
09:41nous, on savait en plus qu'on jouait aussi le championnat de classe 40.
09:46Et donc, si on gagnait la Jacques Vabre, on gagnait aussi le championnat.
09:49C'était une double victoire, on va dire, cette Jacques Vabre.
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