SMART BOURSE - Le grand tableau de bord des marchés

  • il y a 2 mois
Vendredi 28 juin 2024, SMART BOURSE reçoit Laurent Albie (Responsable, Next Momentum) , Jean-François Bay (Directeur général, Quantalys) et Bertrand Lamielle (Directeur, Portzamparc Gestion)

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00:00C'est le dernier vendredi du mois dans Smart Bourses. Nous dressons le grand tableau de bord des marchés avec nos trois invités, trois experts pour trois dimensions d'analyse de marché.
00:21Jean-François Bette, directeur général de Cantalice. Bonsoir Jean-François.
00:25Oui, bonjour Pauline.
00:26Bertrand Lamiel, directeur de Ports en Parts Gestion. Bonsoir Bertrand.
00:29Bonjour Pauline.
00:30Et Laurent Albi qui nous accompagne également, responsable de Next Momentum. Bonsoir Laurent.
00:34Bonsoir Pauline.
00:35Merci à vous trois d'être là, donc on va évidemment parler de ce qui se passe sur les marchés.
00:40On va faire une rétrospective du mois de juin, un mois de juin qui n'a pas été de tout repos d'ailleurs.
00:46Le contexte politique français est plus que jamais présent dans les esprits des investisseurs puisque nous sommes à deux jours du premier tour des élections législatives.
00:55Jean-François, pour commencer, quand on regarde les flux, ce qui saute aux yeux, c'est que les investisseurs européens deviennent négatifs.
01:03Oui, effectivement. Oui, Pauline, effectivement, je ne sais pas si on a les graphiques qui vont s'afficher,
01:10mais si on fait un focus d'ores et déjà sur le mois de juin, on voit que c'est un peu la fuite des capitaux.
01:17C'est une sortie rouge vif sur les actions France, euro, Europe. Ce n'était déjà pas terrible sur l'année 2024.
01:26Les classes d'actifs risquées, actions diversifiées n'étaient pas au mieux. On voit le graphique là sur la très longue période.
01:34Donc on va remonter en 2010, mais on voit déjà que 2021, c'était très bonne année à la fois en marché et en collecte.
01:422022, c'était la catastrophe. On se souvient des actions des banques centrales, donc très mauvaise année sur les marchés, très mauvaise année sur la collecte.
01:502023, les investisseurs reviennent post-dislocation sur les marchés, mais plutôt sur une approche obligataire.
01:57On voit du noir et du bleu en positif et plutôt du négatif sur la partie diversifiée, fonds diversifiés, actions.
02:06Donc le rebond de 2023 n'a pas profité aux investisseurs. En tout cas, ils ne se sont pas engouffrés sur ces thématiques.
02:13Et 2024, ça se poursuit. Donc on a les six premiers mois, le premier semestre de 2024 qui reste un petit peu en demi-teinte, on va dire,
02:20ou pas terrible pour l'industrie de la gestion, avec des investisseurs qui restent très averses aux risques.
02:25Le mois de mai était plutôt positif. On a vu un retour des investisseurs, notamment sur des small caps.
02:31Il y avait une sorte de dispersion, ça ruisselait sur l'ensemble des classes d'actifs. Patatras, la dissolution arrive.
02:38Le mois de juin repart vers le sud. Les investisseurs ressortent des marchés et retrouvent un peu les vieux réflexes de 2023 et début 2024.
02:48Donc on sort des actions France, euro, Europe et on re-rentre, on arbitre en faveur des actions américaines.
02:55C'est plutôt sur des grandes valeurs, on verra tout à l'heure dans le détail. Et l'autre élément, l'enseignement sur le mois de juin,
03:03s'il fallait donner une synthèse tout de suite rapide, c'est une collecte sur des fonds monétaires.
03:07Donc c'est « fly to visibility » et « fly to quality », « to liquidity ». Donc on revient sur des fonds monétaires,
03:13alors que la plupart du temps, c'était plutôt sur de l'obligataire. Ou obligataire court terme, genre Goovis US, qui aussi profite d'investissements.
03:22En tout cas, il y a un stress sur les marchés, des investisseurs qui en profitent pour sortir.
03:26Ce qui est assez aussi amusant, on verra tout à l'heure dans le détail, c'est que les investisseurs retail sont concernés.
03:32La plupart du temps, ils étaient relativement zen par rapport à l'environnement de marché.
03:37On avait des flux de collecte réguliers de la part des distributeurs. Là, on a des très très fortes décollectes sur des fonds assez symptomatiques,
03:43genre affaires, actions euro, les grands fonds, en fait retail, des grands assureurs, des grands réseaux d'épargne en français, qui se sont mis à vendre.
03:52Donc il y a un peu un phénomène de fuite des capitaux en ce moment, toutes choses étant égales par ailleurs, mais qui se matérialisent sur les actions françaises.
03:59Donc ça concerne aussi bien les institutionnels que les particuliers, c'est ça ?
04:03Oui, alors je pense que chez les institutionnels, il va y avoir un peu des arbitrages, ou des couvertures, ou des désensibilisations,
04:12mais avec des paquebots, puisque quand vous êtes assureur, vous avez 4-5% d'actions, vous n'allez pas faire de mouvements massifs à trois jours d'une élection.
04:20En revanche, et on voit un peu la tendance qui s'était matérialisée ces derniers mois sur, je fais attention à l'Europe qui est un peu le maillon faible,
04:31depuis la guerre en Ukraine, j'allais dire, début 2022, ce n'est pas un engouement fort pour les actions européennes, au contraire,
04:37et plutôt toujours sur des actions américaines qui profitent un peu de cette visibilité, de cette relance industrielle,
04:44politique monétaire, politique budgétaire surtout cette fois-ci.
04:48En revanche, les particuliers, eux, ont une réaction un peu épidermique, liée à la dissolution,
04:55et donc c'est une phase d'abandon en disant, je sors des actions françaises, des actions européennes,
05:01et c'est un petit peu nouveau, et pour faire le lien avec l'autre élément, c'est en faveur du monétaire,
05:10et pour des particuliers, c'est plutôt en faveur du fonds en euros ou du livret A.
05:14Donc on n'utilise pas les mêmes leviers, mais les réflexes sont un peu là.
05:17C'est ce que j'allais dire sur l'épargne de précaution.
05:20On a vu donc un retour en force des fonds en euros et un succès pour le livret A, Jean-François.
05:26Oui, donc c'est lié à la fois au niveau de taux d'intérêt.
05:29Quand vous avez un livret A qui vous rapporte du 3%, l'inflation est à 2,2%,
05:33et c'est validé jusqu'en février 2025, donc il serait bête de ne pas en profiter.
05:38Donc vous avez un 3 milliards par mois toujours sur le livret A, et donc on bat des records dans le cours.
05:45Et la deuxième chose, c'est le fonds en euros.
05:47On est toujours un peu sur ces niveaux de taux d'intérêt, taux obligataires,
05:50donc c'est un gros proxy pour faire du marché obligataire quand vous êtes particulier.
05:54Il y a des fonds euros boostés.
05:56Pour la première fois, donc ce n'est pas moi qui le dis, c'est France Assureur, l'association professionnelle.
06:00Depuis 2021, c'est la première fois qu'on retrouve une collecte nette positive sur des fonds en euros,
06:05alors qu'on se posait beaucoup la question de la mort des fonds en euros
06:09et la fin de ce rendement, notamment lié au taux négatif.
06:13Là, on retrouve du grain à moudre.
06:15Et alors l'autre mouvement, c'est plutôt au détriment des unités de compte.
06:18On est passé de 41% en moyenne de cotisation sur des unités de compte à 35%.
06:24Les investissements sur les unités de compte sont en baisse, sont en négatif et en baisse de 8%,
06:29alors que c'est en forte hausse sur les fonds en euros.
06:31Donc on retrouve cette aversion au risque auprès des investisseurs
06:35qui veulent de l'épargne de précaution, de liquide et qui en plus rémunèrent bien.
06:43Je vous propose de passer sur le monétaire et les obligations.
06:47Donc ça collecte, par contre les actions et les diversifier, pas vraiment.
06:53Oui, alors donc on retrouve un peu cette tendance sur plusieurs mois.
06:57On voit que là, on a fait un focus sur 4 ans et on voit les derniers mois,
07:01on a eu une annonce de Banque centrale, de Pivot, de baisse des taux.
07:04Donc les investisseurs ont suivi ce mouvement sur les obligataires.
07:07Les classes d'actifs obligataires sont celles qui ont plus collecté sur 2024.
07:11Vous vous souvenez des célèbres fonds obligataires à échéance.
07:14Enfin voilà, donc on a repris du risque de taux, les taux rémunèrent.
07:18Et en plus, le signal envoyé par les banques centrales, c'est je vais baisser les taux.
07:23Donc j'essaye de cristalliser un taux qui est affiché pour pouvoir le porter pendant 4-5 ans.
07:29Donc ça, c'est ce qui a bien marché.
07:31Sur période récente, on voit une inflexion en noir sur les fonds monétaires.
07:35Ce que je disais, le mois de juin était très positif sur les 11 milliards d'euros de collecte
07:40sur le monétaire. Alors le mois de juin n'est pas encore terminé.
07:43On sait encore de l'estimer, mais ça serait bien le diable que ce ne soit pas dans ces ordres-là.
07:49Et inversement, les actions, c'est négatif, mais j'allais dire pas tellement négatif jusqu'au mois de juin.
07:57Là, le mois de juin, ça souffre un peu.
07:59Mais j'allais dire que les investisseurs sont restés relativement zen.
08:02Avec cette bascule, je sors de l'Europe, je continue à investir sur les US.
08:06Et donc, au final, vous vous dites, globalement, sur les actions, que ce soit Europe ou US, ça n'a pas trop bougé.
08:12Le bain de sang vient des fonds diversifiés, moins 70 milliards.
08:15Et dans ces moins 70 milliards, les fonds flexibles sont à moins 50 milliards depuis le début de l'année.
08:22Vous avez tous les fonds patrimoniaux en tête, le Carmignac patrimoine, etc.,
08:27ou les fonds diversifiés profilés, qui souffrent de l'environnement actuel.
08:31On voit sur le graphique qui suit la descente aux enfers de ces approches un peu flexibles.
08:36Un, parce que c'est difficile de diversifier dans la période avec l'obligataire.
08:43Et les investisseurs ont bien compris que c'était piloté par les banques centrales.
08:47Donc, finalement, autant faire des produits purs.
08:49Je fais des actions pures ou des obligations pures.
08:52On l'a vu, le succès des fonds obligataires.
08:54Je sais où j'investis, je sais combien ça me rapporte,
08:57versus des fonds flexibles qui sont un peu gérés, justement, parfois en boîte noire.
09:03Donc, l'investisseur n'a pas forcément confiance.
09:05Et en plus, je le disais, par rapport aux réseaux de distribution,
09:08les réseaux ont mis le paquet sur fonds en euros, livrets A, produits bancaires,
09:12produits structurés et autres produits un peu en mode commando.
09:16Et donc, sont allés chercher les capitaux là où ils étaient, c'est-à-dire sur des fonds diversifiés.
09:21Et si on fait le focus sur un mois, donc fin mai, fin juin, même si le mois...
09:26Voilà, c'est un peu le graphique spécial dissolution.
09:29Et on voit un peu ce qui s'est passé.
09:32Donc, déjà, premier élément à gauche, on voit que c'est rouge vis sur les actions européennes.
09:37Les investisseurs sont sortis trois fois plus, sur le moins,
09:40sur ces classes d'actifs actions Europe que sur les mois précédents.
09:44Vous allez me dire, c'était déjà pas terrible, c'était déjà un peu négatif.
09:47Mais là, c'est encore plus pire.
09:49Et le deuxième enseignement, c'est qu'on voit que ça bascule.
09:52Donc, ces sorties sont quand même arbitrées sur des actions US, tech, grandes valeurs, les 7 magnifiques.
10:00Donc, on joue, j'allais dire bêtement, les grands indices américains qui, eux, en profitent, visiblement.
10:05En tout cas, en provenance de l'Europe, clairement.
10:08Action monde, action US, mais on sait qu'action monde, c'est à 70 % US.
10:11Donc, ça reste très US, tout ça.
10:14Et l'autre élément à l'extrême droite, j'allais dire, sans jeu de mots, c'est gros investissements sur des fonds monétaires.
10:22Vous voyez, 11 milliards de collecte sur le mois sur des fonds monétaires.
10:25Donc, là encore, on bat des records sur cette classe d'actifs.
10:29Comment expliquer la tendance sur les fonds flexibles, Jean-François ?
10:34Alors, sur les fonds flexibles, on en a déjà un petit peu parlé tout à l'heure.
10:39Donc, on a vu le graphique.
10:40Peut-être qu'on peut faire deux focus sur les ETF et l'ESG pour terminer un peu la tendance.
10:46Voilà, ça permettra de donner un éclairage parce que c'est des thématiques qu'on suit beaucoup sur Bsmart.
10:52Oui.
10:53La première bascule, c'est, je le disais tout à l'heure, des investisseurs qui sont sortis de l'Europe,
10:57qui s'engouffrent sur des ETF, sur des actions américaines via des ETF.
11:02Sur deux ans, donc ce n'est pas juste le mois de juin, sur deux ans, c'est 200 milliards d'euros en faveur des ETF actions,
11:09moins de 100 milliards en défaveur des fonds actifs.
11:12Donc, les investisseurs jouent un peu cet effet large cap monomaniaque autour des grandes valeurs,
11:19des méga caps américaines.
11:21Alors, je ne sais pas combien de temps ça peut durer, mais pour l'instant, ça a l'air de marcher.
11:24Les Nvidia et autres sont toujours plutôt bien orientés.
11:28Et le deuxième enseignement, c'est l'ESG parce que c'est une approche qu'on aime bien regarder chez Cantalis.
11:34Et on voit que pendant longtemps, ça a plutôt bien résisté.
11:38En 2023, les investisseurs restaient relativement zen sur ces approches.
11:42Et on voit que depuis quelque temps, c'est plutôt en sortie sur des approches ESG.
11:47Donc, on a des fonds ESG, des thématiques ESG qui souffrent, énergie renouvelable, etc.
11:55Et on a, au contraire, cette bascule en faveur des non-ESG.
11:59Alors, le non-ESG, c'est des thématiques tech, on en a parlé, les tech US.
12:04C'est des thématiques industrie, quand vous faites de l'industrie, de réarmement,
12:08enfin, réindustrialisation, ensuring aux États-Unis.
12:12Donc, la réindustrialisation de nos territoires, c'est un thème qui a été beaucoup abordé.
12:19Et aussi, la partie défense, typiquement, qui est jouée.
12:22Et donc, là, on n'est pas du tout sur l'ESG.
12:25Et donc, c'est ce que vont rechercher en ce moment des investisseurs.
12:29Donc, on retrouve, là encore, l'effet investissement en actions un peu flat, pas terrible,
12:34pas vraiment de gros mouvements si on regarde à grosse loupe les actions.
12:38Mais dans le détail, on voit des vraies dispersions d'approches.
12:43On a parlé Europe-US, on a parlé ESG, on a parlé ETF ou actifs.
12:47Enfin, voilà, il y a des vrais choix et un changement de paradigme
12:50qui est très fort de la part des investisseurs européens.
12:54Merci beaucoup, Jean-François, pour ces précisions.
12:57Bertrand, je me tourne vers vous.
12:59Alors, on va commenter le contexte de marché au terme de ce mois de juin
13:03et surtout au terme de trois semaines chahutées.
13:07Et puis, on va reprendre, évidemment, la question qui est posée par les flux
13:11qu'évoquait Jean-François sur la collecte des obligations et le monétaire.
13:17Mais d'abord, Bertrand, d'un point de vue plutôt des investisseurs,
13:20quelles sont les questions que vous posent les clients ?
13:24à propos de leur portefeuille et de la situation politique ?
13:27Oui, forcément, on sent bien qu'il y a l'inquiétude qui monte.
13:31Et donc, face à ça, l'inquiétude devient un phénomène ambiant.
13:39Nous, dans notre approche, on va essayer de raisonner au maximum
13:43sur cette inquiétude et d'aller regarder factuellement
13:47les facteurs de stress du marché.
13:50Donc, il y en a un qui est immédiat, qui est quand bien même
13:53on fait plutôt des actions chez Porzempas, c'est d'aller regarder
13:56ce que nous disent les obligataires sur les taux longs.
13:59Et là, on le voit autant en Allemagne qu'aux Etats-Unis.
14:03On voit les groupes Allemagne au-dessus, France au mieux.
14:06Jusqu'à présent, ça a bougé à peu près à l'unisson,
14:09avec plus ou moins d'ampleur, mais globalement à l'unisson.
14:11Et on voit dans les ellipses que là, pour le coup,
14:14Allemagne et Etats-Unis ont amorcé une baisse des taux longs
14:18et que ce n'est pas du tout le cas en France.
14:21Donc, en fait, il y a une prime de risque qui s'est installée
14:24depuis la dissolution sur la dette française,
14:26qui fait qu'elle reste sur des niveaux élevés.
14:29J'ai dû le faire il y a deux ou trois jours,
14:31donc il est remontant encore un petit peu.
14:33Et le taux allemand est baissant encore un petit peu.
14:35Donc, on voit bien que du côté de ceux qui vont prêter aux Etats,
14:41il y a une prime de risque qui s'est agrandie sur l'Etat français
14:44et ce n'est pas le cas du tout sur les deux autres grands pôles
14:47où on a trouvé des bons niveaux de notation.
14:50Donc, ça, c'est le premier niveau.
14:52Sur la remontée du risque, les indicateurs à surveiller, peut-être ?
14:56On a les indicateurs de volatilité,
15:00donc, en fait, le stress qui est présent sur le marché actions.
15:04Donc, on va regarder aux Etats-Unis et en Europe.
15:06Et là, on voit effectivement qu'on a à peu près le même schéma.
15:09C'est-à-dire aux Etats-Unis, ça reste très bas.
15:11On a un indice de volatilité qui reste sur des points bas.
15:15On était même avant la dissolution sur des points bas historiques à 11
15:18qu'on n'avait pas vu depuis très longtemps, je parle en dizaines d'années.
15:22Immédiatement, ça a choqué un peu sur l'Europe
15:25et donc, on voit que la volatilité est remontée.
15:27Maintenant, il faut raison garder.
15:29On le voit sur les graphes, la volatilité est remontée.
15:31Mais voilà, j'ai pris à dessein un graphe qui remonte à 2020.
15:35Quand on est en situation de stress panique,
15:38sur le VIX en bleu, on était monté à 80.
15:41Là, on est juste remonté à 20.
15:43Et tant qu'on ne sera pas du côté des 30-35,
15:45on ne sera pas en stress panique.
15:47Mais on voit bien qu'au niveau des investisseurs,
15:49ça se matérialise, les gens sont prêts à agir.
15:53Il y a eu des volumes qui ont augmenté, pareil sur les marchés.
15:57On voit qu'il y a un environnement où tout le monde a bien compris
16:00que ce qui sortirait des urnes ce dimanche et 15 jours après,
16:04forcément aurait un impact sur, un, l'économie française,
16:08deux, les actions qui ont une partie, les sociétés,
16:11qui ont une partie de leur activité sur le territoire français.
16:15Pour autant, certes, le risque remonte,
16:18la sensation du risque remonte, il faut quand même raison garder
16:21parce que si on va sur le prochain graphe,
16:23sur le vrai stress, on revient sur les écarts
16:27entre l'emprunt allemand et l'emprunt français, le spread.
16:32On le voit dans l'encadré, on voit bien que ça remonte pour tout le monde.
16:35Ce n'est pas une situation franco-française.
16:38Sur le spread portugais, espagnol, grec et italien,
16:41ça remonte pour tout le monde.
16:42Plus vite, il faut être complètement transparent,
16:45plus vite sur le taux français, mais sur tous les autres.
16:48Donc en fait, c'est plus la dette allemande qui devient une valeur refuge
16:52au détriment de quasiment toutes les autres de la zone euro
16:55avec un bémol évidemment sur la situation française.
16:58Et pareil, quand on dézoome et qu'on va regarder
17:01le vrai stress sur la dette, c'est en 2011,
17:04au moment où on a pensé que la zone euro pouvait éclater.
17:08Donc vous voyez un peu où on en était en termes de stress.
17:11En noir, c'est le spread grec qui s'est pu exploser à ce niveau-là.
17:15Je n'ai pas de termes.
17:17Donc oui, en ce moment, le stress remonte,
17:20mais on n'est pas non plus sur des niveaux énormes.
17:24Et après, quand on va regarder du côté des valeurs,
17:27on voit effectivement que certaines ont été identifiées
17:30à tort ou à raison comme étant franco-françaises,
17:33comme ayant une partie de leur activité qui pouvait être touchée
17:36par la mise en application du programme de l'extrême droite
17:39ou de l'extrême gauche, et qui ont immédiatement perdu 10-15%.
17:43Mais ce n'est pas le cas partout.
17:46Le CAC, certes, a reculé, mais l'eurostox beaucoup moins.
17:49Et puis surtout pendant ce temps-là, aux Etats-Unis, ça se passe très bien.
17:52Les Etats-Unis continuent à être tirés notamment par les grandes capitalisations.
17:57Et vous avez le SPI et le NASA qui continuent à enchaîner des séances de hausse.
18:01Donc pour un investisseur qui a la possibilité de se diversifier,
18:04il y a des choses à faire.
18:06Et donc, nous, notre message vis-à-vis des clients, c'est de dire
18:09qu'il faut se préparer à agir.
18:11Il faut regarder raisonnablement ce qui est en train de se passer sur le marché.
18:14Si on pense que sur certains titres, il y a des attaques qui sont trop fortes,
18:17donc là, on a nos indicateurs qui nous aident là-dessus.
18:20Se dire, OK, là, il se passe quelque chose,
18:23et il vaut mieux se tenir à l'écart pour le moment.
18:25Mais sur le reste, si les titres sont bien et ne sont pas attaqués,
18:29surtout conservez-les.
18:30Parce que quelque part, un titre qui n'est pas attaqué
18:32dans la période de stress qu'on connaît,
18:34c'est bien la traduction du fait que les investisseurs,
18:36un, ne les vendent pas,
18:38deux, s'ils ont de la monnaie, vont plutôt aller là-dessus que sur le reste.
18:41Donc globalement, on reste en confiance.
18:43Donc c'est ce message-là, et il faut éviter les situations
18:47où on va sur-réagir parce que c'est rarement bon.
18:51Et si on regarde...
18:53Oui, les types de réactions post-élection ?
18:55Un rappel à l'humilité.
18:57J'ai repris des élections où, à chaque fois,
19:00il y avait une tension assez forte.
19:02C'est-à-dire que si on prend Donald Trump,
19:04Donald Trump, première élection,
19:06tout le monde disait, bon, d'abord,
19:08la Maison-Blanche, c'est pas pour Donald Trump,
19:10c'est pas possible, accessoirement, son programme économique,
19:13ça va mettre Wall Street par terre,
19:14les Américains vont jamais y aller.
19:16Bon, ils y sont allés,
19:18et là, immédiatement, on le voit dans Le Livre Seul Vert,
19:20le marché a démarré. Et en trombe.
19:23Donc, une des réactions possibles, c'est
19:26ça n'arrivera pas, et quand ça arrive, finalement,
19:28c'est tout l'inverse de ce qu'on avait pu prévoir.
19:30Sur le Brexit,
19:32tout le monde disait, était unanime,
19:34les Anglais ne feront jamais cette folie,
19:36ils n'iront jamais au Brexit,
19:38tout le monde était d'accord pour dire que c'était une catastrophe économique
19:40et que ça ne se ferait pas.
19:42Bon, la réalité, c'est que ça s'est fait,
19:44donc tout le monde était battu à plate couture sur les pronostics.
19:46Derrière, on a vécu 15 jours, 3 semaines de marché,
19:48franchement, affreux,
19:50et au bout d'un moment,
19:52les investisseurs ont repris raison,
19:54ont remis les chiffres dans les cases,
19:56et en 3 mois, 6 mois,
19:58on a reconstruit une tendance haussière
20:00sur les marchés.
20:02Sur l'élection de Macron,
20:04c'est la même chose.
20:06Tout le monde était là, en train de dire,
20:08le deuxième tour, ce sera un Mélenchon-Le Pen.
20:10Et donc, évacuer
20:12complètement la possibilité à Macron d'y être,
20:14alors que ce n'était pas ce que disaient les sondages.
20:16Globalement, s'il s'est passé quoi ?
20:18Les marchés ont baissé, on a eu des ventes
20:20relativement fortes de la part de pas mal
20:22d'investisseurs, et au moment où Macron
20:24était sur l'orchestre, c'est le premier
20:26tour ou le deuxième tour, on a un gap
20:28de 8,5% sur
20:30le marché,
20:32qu'on n'a pu combler que 6 ou 8 mois
20:34plus tard. Donc celui qui est sorti du marché
20:36à ce moment-là, quand il voit une hausse pareille
20:38et qu'il continue dans les semaines qui suivent,
20:40la proba qu'il attende
20:426 mois, pour finalement
20:44ne retrouver que son prix de vente,
20:46est assez faible. Donc là,
20:48c'est des investisseurs qui ont probablement
20:50remis de la monnaie plus chère que ce qu'ils
20:52avaient vendu, et donc ça n'a pas marché.
20:54Et sur Mélanie,
20:56c'est pas évident parce que
20:58on se trouve là,
21:00le 30 septembre 22, c'est le point de redémarrage des marchés.
21:02Donc,
21:04le MIB italien redémarre,
21:06mais comme tous les autres marchés. Donc le fait qu'elle arrive
21:08au pouvoir, on ne peut pas lui imputer la hausse du marché,
21:10parce que globalement, c'est emporté,
21:12l'Europe, à ce moment-là, est emportée par la hausse.
21:14Un minimum, on peut dire, c'est qu'à priori,
21:16ça n'a pas empêché le MIB de monter.
21:18Un peu moins vite au départ que les autres indices,
21:20mais globalement, voilà. Donc, juste pour dire
21:22que sur les élections, et objectivement,
21:24quand on regarde ce qui s'est passé sur 4
21:26élections dernières,
21:28on peut avoir tous les types de réactions
21:30de la part du marché, donc il faut être
21:32extrêmement humble par rapport à ça,
21:34et je pense qu'il faut s'en tenir aux actions
21:36qu'on a en portefeuille, et si
21:38elles ont toujours un bon comportement,
21:40elles sont en tendance sociale,
21:42elles se comportent mieux que le marché,
21:44et qu'on voit dans les séances qu'on a eues, que globalement,
21:46elles sont moins attaquées quand ça baisse,
21:48elles repartent mieux quand ça hausse,
21:50c'est qu'on a les bonnes actions. Pour les autres,
21:52qui ont fait exactement l'inverse, bah là, si vous en avez
21:54trop en portefeuille, il faut commencer à réfléchir,
21:56à se dire, il faut que je trouve autre chose.
21:58Et sur les marchés tirés,
22:00donc, qui sont toujours tirés par les
22:02grosses capitalisations sur indices ?
22:04Et bah ça, ça change pas, et ça fait
22:06je sais pas combien de temps qu'on le dit,
22:08mais effectivement, aux Etats-Unis,
22:10c'est très compliqué de se faire une place sur le podium
22:12si on n'est pas une super
22:14méga cap, donc en gros, mis à part
22:16Tesla, on va dire les si magnifiques,
22:18continuent à très très bien se comporter,
22:20et à tirer les indices à la hausse.
22:22C'est un peu moins le cas, donc on le
22:24voit, là, donc la courbe bleue claire
22:26qui monte, ça veut dire que le S&P
22:28fait beaucoup mieux que le S&P
22:30équipondéré, où chaque valeur aurait
22:32un cinq centième de la...
22:34de l'indice.
22:36Sur la France, quand on prend le CAC
22:38versus CAC équipondéré, on voit que
22:40c'est toujours une tendance haussière,
22:42mais, voilà, on va regarder,
22:44Total doit être à zéro depuis le début
22:46de l'année, LVMH
22:48autour de zéro,
22:50donc, et on voit inversement
22:52des publicistes, des Renault, qui sont des tout petites capitalisations
22:54dans le CAC 40, qui font
22:56des performances de l'ordre de 20-30%, donc
22:58c'est moins net, il y a un peu plus
23:00de place en France et en Europe
23:02sur le stock picking,
23:04quand on regarde les secteurs qui se comportent bien
23:06aux Etats-Unis, c'est simple,
23:08il y en a deux, c'est la tech
23:10et les communications, sachant que dans les communications
23:12vous avez Netflix et Meta, donc
23:14on va dire que c'est de la tech,
23:16et donc là, vous avez ce secteur-là qui doit faire
23:18à peu près 37
23:20ou 38% de la cote
23:22qui tire. Pour tous les autres secteurs,
23:24ils font moins bien,
23:26ils peuvent monter, mais ils font moins bien que le S&P 500.
23:28Donc aux Etats-Unis,
23:30et c'est d'ailleurs probablement pour ça que
23:32il y a des... enfin, pas que pour ça,
23:34mais que les ETF marchent bien,
23:36c'est pas la peine de s'embêter vers du stock picking,
23:38vous prenez un ETF S&P, un ETF Nasdaq,
23:40accessoirement il y en a qui sont éligibles PEA,
23:42et vous laissez porter sur
23:44la tendance. En Europe, on a la chance
23:46d'avoir plus de secteurs qui marchent.
23:48Il y a la tech évidemment, mais on a
23:50aussi l'industrie, on a des petits secteurs comme
23:52les médias, comme la distribution,
23:54les financières, alors
23:56même si elles ont été un peu secouées sur les
23:58dernières semaines, globalement, elles se comportent
24:00bien, donc il y a un peu plus de
24:02champs en Europe pour faire son marché.
24:04La santé, pas mal aussi.
24:06La santé est en train de revenir, mais alors pareil, la santé
24:08s'est disloquée. C'est pas forcément les grands labos,
24:10mis à part Novo Nordisk,
24:12mais on commence à revoir un peu
24:14des noms qui
24:16reviennent sur le devant de la scène.
24:18Et dernière
24:20chose, sur la situation qu'on a
24:22connue dernièrement,
24:24on voit les indicateurs de stress qui montent,
24:26par contre, il n'y a pas
24:28de départ d'une rotation sectorielle.
24:30C'est-à-dire que
24:32on aurait pu voir revenir
24:34les services de collectivité,
24:36on aurait pu voir revenir les télécoms,
24:38qui sont, par essence, en général
24:40vus comme défensifs,
24:42et inversement, ça aurait
24:44tiré à boulet rouge sur
24:46l'industrie et autres.
24:48Non, pour l'instant rien, et même à l'intérieur
24:50des secteurs, il n'y a pas vraiment,
24:52les leaders ne sont pas forcément attaqués, donc
24:54la situation reste intacte, donc c'est pour ça,
24:56c'est ce qui nous fait dire que
24:58à ce stade, oui le stress
25:00est monté, mais
25:02les investisseurs, au moment où
25:04on se parle, ne se sont pas mis en tête
25:06de faire une rotation rapide
25:08de leurs actifs.
25:10Merci beaucoup Bertrand.
25:12Laurent, si vous nous éclairez
25:14avec vos outils d'analyse
25:16techniques, que se passe-t-il
25:18sur le CAC 40 ? Est-ce que c'est grave ?
25:20Et je rappelle aussi que nous sommes donc
25:22à 48 heures du premier tour des élections
25:24législatives. Laurent,
25:26est-ce qu'on peut dire qu'on est dans
25:28le flou total ?
25:30Non,
25:32pas encore. Est-ce que c'est grave docteur ?
25:34Alors ça,
25:36est-ce que c'est grave ? On le saura lundi.
25:38Bon, alors,
25:40je ne vais pas reprendre les arguments
25:42présentés par Jean-François et Bertrand
25:44qui ont assez brillamment exposé
25:46le tableau général.
25:48Donc,
25:50je suis d'accord, le stress
25:52est présent.
25:54Il n'est pas du tout
25:56exacerbé. Après, il y a eu
25:58trois temps. Il y a eu le résultat des
26:00européennes, une semaine horrible,
26:026% de perte sur le CAC, personne ne
26:04savait ce qui se passait. Ensuite, il y a eu
26:06un retour à la calmie, une espèce de retour
26:08au calme. On ne savait pas
26:10exactement ce que signifiait ce retour au calme
26:12et puis là, depuis aujourd'hui, en fait,
26:14ça se retend.
26:16On sent que,
26:18voilà, ça chauffe un petit peu parce que c'est dans 48 heures
26:20et que tout d'un coup, on a l'impression que ça se concrétise.
26:22Ça se tend parce que ça arrive, en fait.
26:24Alors, peut-être aussi parce qu'il y a des résultats de sondage,
26:26je ne sais pas, mais en tout cas, il y a effectivement
26:28une petite tension qui est
26:30perceptible.
26:32Sur le CAC, toute chose égale,
26:34par ailleurs, on est sur un point d'achat.
26:36Techniquement parlant, si on fait
26:38totalement abstraction de la
26:40situation éminemment
26:42opaque, et je rejoins
26:44Bertrand sur le
26:46sentiment, donc, des investisseurs
26:48qui voient bien que
26:50la situation peut être dangereuse, mais pour le moment, on a l'impression
26:52que ça ne bouge pas trop,
26:54on est sur un point d'achat. Pourquoi ? Parce qu'on est dans une tendance
26:56haussière de moyen terme sur le CAC 40.
26:58On est sur un ancien sommet,
27:00donc sur une résistance. Il y a un principe
27:02d'analyse technique assez connu, assez simple,
27:04qui est le principe de changement de polarité.
27:06Un ancien prix élevé,
27:08quand il a été dépassé, ça devient une opportunité.
27:10D'autant plus que, techniquement, il y a des arguments
27:12qui me font penser que ces 7500
27:14points sont à un niveau
27:16important. Maintenant, compte tenu
27:18de ce qui va se passer dimanche, personne ne sait
27:20comment va se réveiller lundi
27:22sur le CAC 40.
27:24Donc, peut-être que ce niveau va être
27:26enfoncé. Donc, le stress,
27:28il apparaît sous 7500 points.
27:30Voilà. Concrètement, on est à 7500.
27:32Je crois qu'on est un petit peu en dessous maintenant,
27:34à quelques minutes de la clôture.
27:36Ça va beaucoup bouger lundi.
27:38Il y a un gros niveau à 7500 points.
27:40Peut-être qu'on va l'enfoncer lundi, mardi, mercredi.
27:42Peut-être que ça va revenir après.
27:44Si ça ne revient pas au-dessus,
27:46on part dans une zone de risque.
27:48De tension, vraiment de tension.
27:50C'est-à-dire que, pour le moment, on est un petit peu
27:52dans le brouillard, avec
27:54une possibilité de lecture,
27:56de reprise de la tendance.
27:58Ce n'est pas ce que je recommanderais à quelqu'un,
28:00de payer la tendance ce soir.
28:02Mais on est quand même sur un niveau qui est important.
28:04Si on casse les 7500 points,
28:06on peut aller à 7340,
28:08on peut même aller à 7100 points.
28:10Donc, il faut que le CAC
28:12soit soutenu par les investisseurs
28:14sur cette zone à 7500, parce que
28:16on est sur un point pivot.
28:18Et si ce point lâche,
28:20ça veut dire que la correction,
28:22qui est déjà de 10% depuis
28:24le point haut précédent,
28:26en fait, on ouvre la boîte de Pandore.
28:28C'est-à-dire qu'après, on ne sait plus où est-ce qu'on peut aller.
28:30On peut même retourner sur
28:32les 6800 points,
28:34bien que ce ne soit pas du tout mon scénario central.
28:36Donc, première conclusion,
28:38le CAC,
28:40toujours sur un point d'achat,
28:42fragile à 48h d'une échéance
28:44importante.
28:46Si ce point est enfoncé,
28:48alors, effectivement, ça sera
28:50clairement une situation de stress
28:52qui, pour le moment,
28:54même si on sent qu'elle est en train de pointer,
28:56elle n'est pas encore manifeste.
28:58Ça, on le verra peut-être lundi
29:00et encore après le deuxième tour.
29:02La semaine prochaine va être importante
29:04parce qu'il peut y avoir pas mal de frayeurs
29:06lundi. Ce qui va être important, c'est
29:08qu'est-ce qui se passe dans une semaine vendredi prochain ?
29:10Où est-ce qu'on est ?
29:12Parce qu'il peut y avoir encore une fois un petit peu de volatilité.
29:14On fait le point vendredi prochain.
29:16On revient sur Bismarck.
29:18Exactement, parce que ça sera un petit peu...
29:20La poussière sera retombée.
29:22On comprendra beaucoup plus
29:24et beaucoup mieux vers
29:26quoi on se dirige pour le deuxième tour,
29:28quel type de gouvernement on risque d'avoir
29:30et donc là, les arbitrages vont se faire un petit peu avec
29:32de la matière. Là, on n'a pas beaucoup de biscuits
29:34pour comprendre...
29:36Plus stratégique.
29:38Pour le moment, on est dans le noir
29:40et vendredi prochain, on en saura
29:42beaucoup plus.
29:44Sur l'OAT, Laurent,
29:46qu'est-ce qu'on peut dire de cette courbe ?
29:50Elle est calme,
29:52cette courbe.
29:54C'est vrai qu'on repart à la hausse,
29:56mais on est dans un range entre
29:582,50 et 3,50.
30:00Et encore une fois, ce qui est intéressant
30:02de dire, c'est à partir
30:04de quel moment ça va commencer à piquer
30:06et qu'il y aura effectivement
30:08du stress sur la prime de risque.
30:10C'est au-dessus de 3,50.
30:12Quand on est sous 3,50 sur l'OAT,
30:14on a eu de toutes les manières une dégradation
30:16de la dette française
30:18par S&P.
30:20Il y a quand même des éléments
30:22qui font monter le rendement
30:24de l'OAT, mais on n'a rien franchi.
30:26Si on dépasse les 3,50,
30:28alors effectivement, là encore,
30:30on est dans le stress et ça peut aller
30:32jusqu'à 3,80 et même à 4.
30:34Ça, ça serait vraiment
30:36une très mauvaise nouvelle.
30:38Qu'est-ce qui se passerait si ça arrivait ?
30:40Ça voudrait dire que les actions,
30:42elles seront très vraisemblablement
30:44elles aussi parties vraiment
30:46à la baisse et qu'il y aura
30:48une vraie défiance par rapport
30:50à la capacité du gouvernement français.
30:52Aujourd'hui, pour donner un exemple,
30:54on est au-dessus du 10 ans portugais.
30:56Donc ça donne un point de repère.
30:58Et si on allait sur ces niveaux-là,
31:00on est au-dessus de la Grèce.
31:02Donc c'est pas bon.
31:04J'aime beaucoup les Grecs,
31:06mais c'est pas une référence
31:08forcément positive pour les 10 ans.
31:10Il y a encore un petit peu de marge
31:12avant d'atteindre ces niveaux, Laurent.
31:14Et si on reste sous 3,50,
31:16c'est la bonne nouvelle.
31:18Ça veut dire qu'effectivement,
31:20on trouve une manière
31:22de gérer la situation
31:24et il y a surtout des investisseurs
31:26internationaux qui ne vont pas vendre
31:28la dette française de manière importante,
31:30ce qui expliquerait la remontée des taux.
31:32Il y a donc l'OAT
31:34et il y a le spread,
31:36donc l'écart entre l'OAT
31:38et le Bund allemand.
31:40Sur l'autre graphe
31:42que vous avez apporté, Laurent,
31:44qu'est-ce qu'on peut dire de ce spread ?
31:46On est un petit peu dans la zone limite
31:48à 80 points de base.
31:50Parce que vous le voyez, ces 80 points de base,
31:52ils avaient été déjà d'actualité
31:54en 2017 et en 2012,
31:56comme vous le disiez tout à l'heure.
31:58Donc on a un spread qui revient sur des niveaux
32:00d'il y a environ 12-13 ans.
32:02Et on est en train de les franchir
32:04puisque la résistance est à 80 points de base
32:06et on est maintenant à 83.
32:08Et que là aussi, si ce spread s'écarte,
32:10ça sera à la fois
32:12parce que le Bund sera considéré
32:14comme une valeur refuge
32:16et parce qu'encore une fois, on peut avoir
32:18un rendement de l'OAT qui va continuer de monter.
32:20Donc on est dans la zone
32:22de tension,
32:24mais on n'a pas franchi
32:26ce niveau avant le premier tour.
32:28Et encore une fois,
32:30on va voir ce qui va se passer
32:32à partir de la semaine prochaine.
32:34On peut facilement aller sur les 100 points de base
32:36si le résultat est mal interprété
32:38par les investisseurs.
32:40On pourrait même aller sur les 130 points de base.
32:42Là, pour le coup,
32:44ça ne serait pas bon.
32:46Ça changerait vraisemblablement
32:48quelque chose au niveau de la BCE
32:50parce que malgré tout, la baisse d'OTO,
32:52si on voit qu'on a un spread
32:54qui décolle comme ça,
32:56ça ne serait pas bon.
32:58Donc on est borderline et on va voir
33:00comment les choses vont se passer
33:02la semaine prochaine.
33:04Laurent, est-ce que vous pensez que la BCE
33:06pourrait intervenir dans un tel cas ?
33:08Non, je ne sais pas. Mais si on a un spread
33:10qui commence à partir à 130, 140, 150 points,
33:12à mon avis,
33:14il va se passer quelque chose.
33:16La Banque centrale n'a pas intérêt
33:18à voir laisser les taux monter
33:20ni à voir les États non plus avoir
33:22des taux trop importants.
33:24Elle est porteuse de dettes souveraines
33:26donc elle n'a pas envie non plus
33:28de subir un petit peu ça.
33:30On parlait de valeurs-refuges.
33:32J'ai oublié de dire tout à l'heure
33:34dans le tiercé gagnant TechUS monétaire
33:36mais j'ai oublié l'or.
33:38Beaucoup de collectes sur les fonds or
33:40qui servent un petit peu de valeurs-refuges
33:42en absence de taux d'intérêt,
33:44de taux souverains un peu plus zen
33:46puisqu'on voit que ça secoue pas mal
33:48et qu'on utilise aussi l'or en ce moment
33:50pour protéger leurs allocations.
33:52On n'en a pas parlé
33:54mais je referme la parenthèse.
33:56Je peux en ouvrir une autre très rapidement
33:58parce qu'il y a aussi une autre thématique
34:00qui me plaît en ce moment, c'est l'investment grade
34:02aussi bien aux États-Unis comme en Europe.
34:04Je pense qu'il y a effectivement
34:06aussi une poche sur laquelle
34:08on peut réfléchir.
34:10Et on va passer
34:12à l'euro-dollar.
34:14Donc là,
34:16ça a baissé ces dernières semaines.
34:18On est à 1 euro
34:20sous 1,07$ en moyenne.
34:22C'est ça, Laurent ?
34:24Le niveau de stress sur l'euro-dollar
34:26pour nous, c'est sous les 1,05$.
34:28On voit qu'on évolue à l'intérieur
34:30d'un range entre 1,05$ et 1,11$.
34:32Si on casse le niveau
34:34à 1,05$, c'est pas bon
34:36parce qu'encore une fois, ça ouvre
34:38un potentiel de baisse dont on maîtrise mal
34:40les retombées.
34:42On pourrait aller à 1,02$.
34:44Si on casse 1,05$, peut-être qu'on ira à la parité.
34:46Je ne sais pas, en fait.
34:48Mais on est sur un range qui est bien délimité,
34:50bien borné entre 1,05$ et 1,11$.
34:52Tant qu'on reste dans ce range,
34:54ça va.
34:56Si on casse les 1,05$,
34:58c'est un facteur de stress.
35:00Dans un environnement où la BCE a commencé
35:02à baisser ses taux de directeur
35:04avant même la Fed, ce qui est
35:06historiquement incroyable.
35:08C'est une première.
35:10Ce qui n'aide pas non plus
35:12de l'euro versus dollars.
35:14Après, il faut voir le verre à moitié plein.
35:16C'est que ça, pour l'investisseur
35:18européen qui achète des actions
35:20américaines, il bénéficie du change.
35:22On a le vent dans le dos sur le change.
35:24Et inversement, importer
35:26du pétrole,
35:28ça a un impact sur le pouvoir
35:30d'achat.
35:32Si l'euro continue à baisser,
35:34on importe de l'inflation.
35:36Ce qu'on a fait d'un côté pour protéger
35:38le pouvoir d'achat sera sans doute
35:40recarré par la baisse de l'euro
35:42et la hausse du dollar. On importera
35:44de l'inflation, notamment quand on importe du pétrole
35:46ou des matières premières.
35:48D'accord.
35:50Je pense qu'on a résumé
35:52ce mois de juin à merveille.
35:54J'avais juste une dernière question
35:56à vous poser très rapidement
35:58et à tous les trois. Jean-François,
36:00pour commencer, quels sont, selon vous,
36:02les enjeux pour le
36:04semestre à venir ?
36:06Les enjeux, vous voulez dire pour
36:08l'investisseur français ?
36:10Pour l'investisseur, oui.
36:12Je pense que les enjeux, c'est déjà
36:14de protéger l'allocation, puisque
36:16c'est difficile de faire des choix
36:18tactiques dans l'environnement actuel
36:20et Bertrand l'a bien expliqué.
36:22On a tendance à vouloir paniquer un peu,
36:24revenir sur les fondamentaux,
36:26ses objectifs, sa tolérance aux risques, etc.
36:28Et essayer de retrouver
36:30de la diversification, là où les classes d'actifs
36:32se recorrèlent un petit peu
36:34et la volatilité augmente. On parlait de l'or,
36:36on parlait des goûts visuels, on parlait des actions
36:38américaines, actions internationales.
36:40Donc, tout ne va pas mal.
36:42Il y a des thématiques
36:44qui se portent plutôt bien. Et donc, voilà,
36:46ne pas paniquer et être englué
36:48par l'actualité
36:50et sortir pour
36:52essayer de regagner de la diversification
36:54dans son portefeuille.
36:56Bertrand Lamiel.
36:58Sur les
37:00semaines où
37:02les indices ont été attaqués,
37:04nous, typiquement,
37:06on a vu que, justement, le fait d'avoir un portefeuille
37:08avec de la diversification sur
37:10notamment les valeurs américaines, les valeurs
37:12européennes, en fait, on a quasiment
37:14pas lâché de
37:16performance. Donc, oui, on a vu
37:18le CAC revenir très fortement.
37:20Mais à partir du moment où ça faisait un moment,
37:22par exemple, que le luxe était moins bien orienté,
37:24donc qu'on l'avait sensiblement baissé dans nos allocations,
37:26on a à peu près bien traversé
37:28cette période de stress. Donc, je pense
37:30qu'il faut, voilà,
37:32les indices, ça bouge, mais il faut rester
37:34au niveau des valeurs.
37:36Et donc, encore une fois, tant qu'elles sont bien orientées,
37:38qu'elles ont plutôt bien traversé
37:40cette période de stress, restez dessus
37:42et puis on verra pour la suite.
37:44Laurent Elby, est-ce que vous êtes d'accord avec tout ça ?
37:46Oui, je suis d'accord. J'irai plus
37:48loin. Moi, je pense qu'il faut
37:50passer défensif. Je pense
37:52que l'histoire de la big tech aux Etats-Unis,
37:54c'est une histoire qui est là pour
37:56durer. Maintenant, quand on voit la performance
37:58du Nasdaq 100 et l'importance
38:00de la tech aux Etats-Unis,
38:02ça commence à devenir cher. Je pense que
38:04ça vaut le coup de commencer à chercher
38:06ailleurs. Et en Europe,
38:08compte tenu de tout ce qui se passe, je pense aussi
38:10que c'est le moment de passer défensif. Donc, je pense
38:12qu'il faut faire une rotation dans son portefeuille
38:14et être plus défensif. Pour moi, c'est ça
38:16l'enjeu. Je pense que cette deuxième partie d'année
38:18va être beaucoup moins intéressante
38:20que la première parce qu'elle a quand même été assez
38:22spectaculaire aux Etats-Unis. Je pense qu'on a fait
38:24déjà beaucoup de perfs et je pense que cette deuxième
38:26partie d'année, elle va être un petit peu plus compliquée
38:28et je pense que ça serait bon d'avoir
38:30un petit peu moins de bêta et d'être un peu plus
38:32sur la réserve. Et puis, les produits de taux
38:34délivrent du rendement. Oui. On oublie que
38:36les obligations sont sur des niveaux
38:38qui délivrent du rendement et un rendement intéressant
38:40n'est d'inflation. Moi, je suis très obligé.
38:42Il est en faveur du défensif. Oui, oui, absolument.
38:44Merci beaucoup à tous les trois.
38:46Merci Laurent Albi, vous êtes responsable
38:48de Next Momentum.
38:50Merci Jean-François Bay, directeur général
38:52de Cantalice. Et merci
38:54Bertrand Lamiel, directeur de Ports en part
38:56d'ingéstion. Merci.

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