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00:00Direction l'Iran, les bureaux de vote sont ouverts.
00:02Plus de 60 millions d'électeurs appelaient aux urnes pour choisir leur président.
00:06Le successeur d'Ebrahim Raisi mort au mois de mai dans un accident d'hélicoptère.
00:10Quatre candidats s'opposent dont le président du Parlement Mohamed Ralibaft,
00:14l'ultra conservateur Zahid Jalili et le réformateur Massoud Bezeshkian.
00:19Il y a deux ans, le vaste mouvement de contestation « Femmes, Vies, Libertés »
00:22était durement réprimé après la mort de la jeune femme Marsa Amini.
00:25On retrouve notre envoyée spéciale Karim Yahyaoui dans un bureau de vote à Téhéran.
00:29Quel est l'enjeu de cette élection ? Le principal enjeu n'est-il pas celui de la participation ?
00:37C'est vrai que la participation sera très scrutée.
00:39Un peu plus tôt dans la matinée, on était dans un bureau de vote
00:42où on a assisté à la mise en scène du vote du guide suprême,
00:47l'ayatollah Ali Khamenei.
00:49Et encore une fois, il a appelé les électeurs à se rendre nombreux pour aller voter.
00:54Il avait déjà souligné qu'une participation importante
00:58serait la fierté du pays, tandis qu'elle déboussolerait les ennemis de l'Iran.
01:04En tout cas, cette participation sera scrutée de très près.
01:08Les dernières législatives n'ont pas attiré énormément de monde.
01:11Et la présidentielle de 2021, moins d'un électeur sur deux s'était déplacé.
01:17On est allé à la rencontre d'un certain nombre d'Iraniens,
01:21notamment la jeunesse, les étudiants, qui n'ont pas franchement prévu d'aller voter
01:26parce qu'ils considèrent que cette élection n'est pas de nature à changer la donne,
01:31aussi bien sur les questions économiques.
01:32Le pays est étranglé par les sanctions internationales que sur les libertés individuelles.
01:38En tout cas, on sent bien que la présence d'un réformateur,
01:43mais également d'un conservateur, on va dire pragmatique,
01:46Ralibaf avait sans doute pour objectif d'attirer un peu plus d'électeurs.
01:52Il y a quatre candidats, dont un réformateur. S'agit-il d'un vrai choix ?
01:59Alors, c'est vrai que certains ont été étonnés de voir Massoud Pézeskian, le réformateur,
02:05être autorisé à être candidat à la présidentielle.
02:10C'est vrai que sa tonalité a été un peu différente lors des débats
02:14qui ont eu lieu dans un laps de temps très court, pendant un mois.
02:19Il a notamment évoqué la nécessité de dialoguer, notamment avec les Etats-Unis.
02:24Il a aussi expliqué qu'on ne pouvait pas imposer une pensée par la force en faisant référence au voile.
02:32Et sa présence a peut-être donné envie à quelques Iraniens d'aller voter.
02:37Alors, évidemment, on sait très bien que l'essentiel du pouvoir est entre les mains du Guide suprême,
02:42qui chapote les institutions les plus importantes du pays.
02:46Mais il ne faut pas non plus sous-estimer l'importance de cette présidentielle,
02:51parce que, que ce soit un réformateur ou un conservateur qui finalement l'emporte,
02:57ça donnera une tonalité différente sur la scène internationale,
03:01une posture de dialogue ou une posture d'affrontement.
03:05Et finalement, c'est tout de même quelque chose d'assez important
03:08dans le contexte international extrêmement tendu.
03:10On voit la situation explosive, notamment à la frontière entre Israël et le Liban.
03:15Et évidemment, il y a aussi le spectre d'un retour aux affaires d'un certain Donald Trump aux Etats-Unis.
03:21Merci beaucoup Karim Yahyaoui pour votre analyse. Merci à vous.