• il y a 4 mois
Xerfi Canal a reçu François Cazals, professeur-adjoint, HEC Paris, Cazals Partners, pour parler de l'élaboration d'une feuille de route data.
Une interview menée par Jean-Philippe Denis.

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Transcription
00:00Bonjour François Casals.
00:10Bonjour Jean-Philippe.
00:11François Casals, professeur adjoint HEC Paris.
00:13Casals Partner, c'est votre cabinet de conseil en stratégie et organisation,
00:17évidemment, parce que stratégie sans organisation, ce serait un peu problématique.
00:22Une des caractéristiques, des sujets sur lesquels vous travaillez,
00:27c'est très original parce que vous mettez en lien toujours des travaux académiques,
00:31des publications pour repenser aussi une activité de conseil,
00:34faire cette activité de passeur entre ces différents mondes.
00:38Vous êtes convaincu que derrière, la data se joue un enjeu majeur,
00:42il faut penser une stratégie data dans l'organisation,
00:45et vous avez développé une méthode, la méthode Mavatic.
00:49Alors dites-nous tout sur cette méthode Mavatic.
00:53Finalement, la première question que j'ai envie de vous poser,
00:56c'est en quoi, dès lors qu'on veut penser une stratégie data,
00:58ça diffère d'un autre type de stratégie en termes de gestion de projet,
01:02parce qu'il y a un projet derrière une stratégie ?
01:04En fait, c'est le paradoxe en rien du tout.
01:06C'est-à-dire que normalement, un projet data devrait être un projet classique.
01:12Il devrait respecter un certain nombre de normes, d'analyses,
01:18de cohérence stratégique, de capacité de création de valeur,
01:22et puis ensuite, il y a un sujet d'implémentation et de conduite du changement.
01:26Mais sur les sujets data, on est dans une espèce de mode,
01:29puisque derrière data, il y a la hype intelligence artificielle.
01:33Et donc moi, j'ai des souvenirs où finalement,
01:37on fait de la data aujourd'hui comme on faisait du web il y a 25 ans,
01:41parce qu'il le faut, parce que tout le monde en fait, sans trop savoir pourquoi.
01:45Donc moi, j'ai vraiment perçu dans ma pratique professionnelle,
01:49la nécessité peut-être de redire des choses fondamentales et très simples,
01:55qui est d'abord un projet data, c'est un projet,
01:57et puis derrière, il y a un certain nombre de questions à se poser.
01:59Donc moi, je vois sept jalons principaux dans cette méthode,
02:03mais qui sont plutôt des jalons manageriaux que techniques.
02:07Alors, s'il y en a sept, c'est parce que j'imagine qu'il y a sept lettres.
02:11D'où ma vatique.
02:12Décrivez-nous rapidement.
02:13Alors, d'abord, on part des métiers et pas de la technologie.
02:16Donc ça, c'est important.
02:17C'est-à-dire qu'au départ, déterminer les cas d'usage,
02:20c'est partir des irritants ou des besoins des métiers.
02:23Plus facilement des irritants, d'ailleurs, que des besoins.
02:25Le deuxième élément, donc on va déterminer une grande masse de projets possibles,
02:30on va les tamiser par l'alignement stratégique.
02:32C'est-à-dire, on va sélectionner ceux qui sont prioritaires
02:35par rapport aux axes stratégiques de l'entreprise.
02:37Ça, c'est le A d'alignement.
02:38Troisième élément, et ça paraît tellement évident dans une organisation,
02:42quel est le potentiel de création de valeur de chacun des projets ?
02:45Donc, on va revenir à des analyses d'investissement tout simples,
02:49avec des outils financiers, des valeurs actuelles nettes ou d'autres types d'éléments.
02:54Et après, il va y avoir un certain nombre de caractéristiques
02:56un peu plus spécifiques à ces types de projets.
02:59L'idée de l'agilité, c'est l'idée de peut-être commencer par des projets simples
03:03dans des démarches d'expérimentation et d'itération,
03:06plutôt que de gravir l'Everest par la face nord en plein hiver.
03:10Donc là, commencer avec des produits minimum viables,
03:13c'est l'idée d'agilité.
03:16T, c'est la transversalité.
03:19Essayer dès le début de mettre tout le monde autour de la table,
03:22et pas seulement les gens des métiers et les gens de la techno,
03:25mais peut-être les gens des RAH, peut-être des gens du juridique,
03:30peut-être même des intervenants extérieurs,
03:32pourquoi pas des universitaires, des sociologues, des historiens.
03:36Donc ça, c'est vraiment la partie transversalité.
03:40I, c'est vraiment la partie gestion de projet, c'est l'implémentation.
03:43Donc là, pour le coup, finalement, sur les sept clés, les sept axes,
03:48la seule partie vraiment en management de projet technologique,
03:51c'est sur l'implémentation.
03:52Et la dernière clé, elle est évidente, c'est le changement.
03:56Comment engager la communauté des parties prenantes
04:00pour adhérer aux nouvelles choses qui vont découler du projet ?
04:03C'est la question que j'allais vous poser.
04:05Finalement, on sait que le plus difficile, c'est d'initier une démarche.
04:08Comment on initie dans votre cas ?
04:10L'initiation d'une démarche, moi j'aime beaucoup Cotter,
04:14et j'aime beaucoup un de ses ouvrages
04:16qui évoque des pingouins alertes sur la banquise.
04:20Et dans la méthode de Cotter, qui elle-même a plusieurs étapes,
04:23le premier, c'est créer un sentiment d'urgence.
04:26C'est la première étape.
04:26Une fois que le sentiment d'urgence est créé,
04:29les pingouins vont avoir envie de déménager de leur iceberg,
04:33en dépit du fait qu'ils y ont toujours vécu,
04:35et se sauver la vie ainsi.
04:38Je pense que la chose importante, c'est donner du sens à l'urgence
04:42auprès des parties prenantes,
04:44essentiellement les collaborateurs,
04:46mais ça peut être d'autres types de parties prenantes,
04:47les clients, les fournisseurs, selon.
04:50Créer un sentiment d'urgence, ça,
04:52mais de temps en temps, vraiment, la banquise fond,
04:55donc effectivement, ce n'est pas juste créer le sentiment,
04:57c'est mettre le doigt là où ça fait mal aussi, et le voir surtout.
05:01D'où l'intérêt de relire ce beau petit livre de Cotter.
05:05Merci François Casals.
05:06Merci Jean-Philippe.
05:08Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org

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