Née à Yaoundé, naturalisée française fin 2021, la sextuple championne d'Europe Marie-Josèphe Fègue sera une réelle chance de médaille cet été.
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00:00Je m'appelle Marie-Joseph Feguet, j'ai 32 ans, membre de l'équipe de France en haltérophilie.
00:16Je suis également deux fois championne d'Europe 2022-2023, qualifiée pour les Jeux olympiques de Paris.
00:30Je ne sais plus quand j'ai commencé, je ne sais pas si c'est 2006, j'avais à peu près 14 ans.
00:36Je l'ai vu à la télé et j'ai été piquée, donc du coup j'avais envie de le faire.
00:45Mon premier entraîneur a découvert mon potentiel.
00:48Le premier jour où il m'a vue, il a fait une remarque sur mes bras, comme quand j'avais des bras d'arrachés, des bras arqués.
00:57En gros, les bras arqués, c'est des personnes qui ont une belle technique d'arracher, qui arrachent forcément bien et lourd.
01:04C'est le mouvement le plus technique de l'haltérophilie, l'arracher.
01:11Les Jeux du Commonwealth jeunes, en 2008, la première compétition, où mes parents ont commencé à croire qu'il y avait des possibilités, on pouvait y croire, on pouvait espérer.
01:23C'était en Inde, j'étais sous le maillot du Cameroun.
01:26J'étais toute petite, toute maigre comme ça, mais j'étais bien, donc j'ai fait 87 et 63 à l'arracher.
01:34Médaille de bronze au total.
01:40Le moment de doute que j'ai eu, c'est quand j'ai été arrêtée, parce que j'avais des blessures graves dans les genoux,
01:47la fissure, le cartilage, le coude, rien n'allait.
01:52Non pas que c'est déjà guéri, mais c'est déjà mieux.
01:56On va dire que ce fut une sale période, j'ai été arrêtée 4 mois et je ne voyais que du noir.
02:02C'était dur pour moi, je me disais, c'est plus possible.
02:05J'avais envie de dire au coach, on s'arrête, je ne peux pas continuer, j'ai trop mal, je ne vais pas y arriver, je ne vais pas revenir.
02:12Il y a tellement de choses qui se mélangeaient, mais j'y croyais aussi.
02:17D'un autre côté, il y avait la petite voix qui disait, non, ne fais pas ça, tu vas y arriver, il y a un temps pour tout.
02:22J'y ai cru, je m'accroche encore et je suis là.
02:31Pour ces JO, je vise forcément une médaille comme tout le monde.
02:36Peu importe le métal, je veux une médaille.
02:38À l'étape où nous sommes, une médaille serait déjà très bien.
02:42Stressée, un petit peu normal, mais je n'ai pas peur, je suis prête.
02:45J'ai été qualifiée deux fois déjà avec le Carremonde, mais je ne suis pas allée aux JO.
02:49Pour moi, dans ma tête, je les ai fait les JO, mais sauf que le métal n'est pas là, l'accomplissement n'est pas là.
02:56Donc une médaille à Paris, ce serait complètement l'accomplissement de toute ma vie, de tous ces rêves, de toutes ces personnes qui ont cru en moi.
03:06Ça représente tout pour moi, c'est l'équipe, l'haltérophilie.
03:09Je vois l'haltérophilie comme un sport d'équipe, même si derrière, c'est un sport individuel d'une autre part.