• il y a 4 mois
Durant toute cette semaine d'avant 1er tour des Législatives anticipées, la journaliste de RTL Cindy Hubert retourne avec son micro sur ses terres, sur la côte Roannaise, près de Saint-Étienne, où le RN est arrivé partout en tête. Dans ce troisième épisode, elle vous emmène dans l'un des plus grands dépôts-vente Emmaüs de France, le deuxième du pays, à Mably, tout près de la ville de Roanne. Elle y a rencontré des électeurs marqués par la peur d'être rattrapés par la pauvreté.
Regardez RTL Evènement avec Cindy Hubert du 26 juin 2024.

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Transcription
00:00Et RTL continue bien sûr de vous faire vivre cette crise politique en vous donnant la parole,
00:07vous, les électeurs.
00:08Toute cette semaine, vous le savez, notre reporter Cindy Hubert est retournée sur ses
00:12terres dans la région de Rouen, près de Saint-Etienne, où le RN est arrivé en tête
00:16aux élections européennes.
00:18Bonjour Cindy.
00:19Bonjour Amandine, bonjour à tous.
00:20Ce matin, vous nous emmenez dans l'un des plus grands dépôts ventes Emmaüs de France,
00:24le deuxième de France, à Mably précisément, c'est tout près de Rouen.
00:28Vous avez rencontré des électeurs marqués par la peur d'être rattrapés par la pauvreté.
00:32Chez moi, Emmaüs, c'est une institution.
00:35On peut faire des kilomètres pour y passer le samedi matin.
00:38Aujourd'hui, le hangar dédié aux vêtements est pris d'assaut.
00:41J'ai trouvé une robe, des petits burquelles pour ma petite fille, 5, 6, 7, 7 euros.
00:48C'est sûr, quand on travaille tous les deux et qu'on est RNT et qu'on arrive en fin de
00:52mois, on n'arrive même pratiquement presque pas à payer les factures.
00:55Il faut choisir, c'est s'habiller, manger.
00:59Vous l'entendez, Cassandra a presque murmuré.
01:02Il y a un peu de honte d'admettre qu'il faut parfois choisir entre s'habiller et manger.
01:06Elle s'estime pourtant chanceuse.
01:08Elle a un travail qu'elle aime, auxiliaire de vie, payée au SMIC, mais les hommes politiques
01:13lui semblent complètement déconnectés de ces difficultés au quotidien.
01:16Vous pensez qu'ils ne sont jamais allés chez Emmaüs ?
01:18Non, non, ils ne sont jamais allés chez Emmaüs et je pense qu'ils n'ont jamais tiré
01:22la ficelle, arrivé à un moment où ils se disent « Tiens, aujourd'hui, je vais ouvrir
01:27le frigo et je n'ai rien à manger ».
01:29Tout le monde semble partager la même peur à mon micro, celle d'être déclassée,
01:34de dégringoler socialement, notamment pour tous ceux qui se considèrent ni riches ni
01:39pauvres.
01:40Adeline cherche désespérément du travail en comptabilité, ses droits au chômage s'arrêtent
01:45bientôt.
01:46« Maman, on est pauvres ? » lui a demandé l'un de ses quatre garçons quand il a fallu
01:50dire non à certaines dépenses.
01:52« On va faire quand même en vacances cette année, mais on n'y a pas été l'année dernière.
01:55Tout ce qu'on ne juge pas utile, des jouets, des sucreries, il y avait la fête du village,
02:02c'est deux tours de manège, je voudrais une gaufre ou une boisson, ben non, on prendra
02:07la maison parce qu'on ne peut pas tout faire. »
02:10Cindy, on entend très bien cette peur du déclassement, cette précarité aussi qui
02:14gagne du terrain.
02:15Est-ce que les bénévoles et les salariés qui travaillent à Emmaüs font le même constat ?
02:20Oui, la fréquentation d'Emmaüs suffit à s'en rendre compte.
02:231500 personnes arpentent ici les rayons en trois heures le samedi.
02:27Et puis, pour ceux qui n'ont pas les moyens de faire des achats malgré les petits prix,
02:32Emmaüs a mis en place une permanence sociale, des bonds pour des chaussures ou de la puériculture
02:37par exemple, et des prix encore réduits.
02:40434 familles ont été officiellement aidées l'an dernier, mais en réalité c'est bien
02:45plus, estime la coprésidente Françoise Poupon.
02:47Et si on n'ouvre pas un dossier à chaque coup de main ?
02:50« Cette demande de participation a été faite justement pour qu'ils ne se sentent
02:53pas totalement assistés.
02:55Parce que c'est vrai que ça peut être très gênant pour eux de venir toquer à notre
02:58porte.
02:59On croule un petit peu sous les demandes.
03:00Et c'est vrai que ce qu'on ne voyait peut-être pas il y a quelques années, effectivement,
03:03c'est des demandes d'aide pour payer l'électricité, les réparations de voitures parce qu'ils
03:08ne peuvent plus aller travailler.
03:09Et que ça fait des montants qu'on ne voyait peut-être pas forcément il y a quelques
03:13années.
03:14Les gens sont très en difficulté.
03:15Et les gens, je tiens à le préciser, puisqu'on est dans cette politique-là actuellement,
03:18ce n'est pas que des étrangers.
03:19C'est des gens d'à côté de chez nous, nos voisins, il y a des besoins énormes.
03:24»
03:25Ça veut dire, Cindy, que le thème du pouvoir d'achat va peser sur le vote de ceux que
03:29vous avez rencontrés ou pas ?
03:30« C'est même l'unique thème cité.
03:33Et beaucoup ont l'impression qu'il n'y a que le Rassemblement national qui en parle,
03:36à travers la suppression de la TVA sur les produits de première nécessité, par exemple,
03:41ou la réforme des retraites.
03:42Evelyne touche 573 euros d'invalidité après un cancer, après avoir travaillé toute sa
03:48vie comme aide-ménagère.
03:49« Je l'ai écouté hier, le bateau, je ne sais plus comment il s'appelle.
03:53Ceux qui ont commencé de travailler avant 20 ans pourront partir à 60 ans s'ils ont
04:01leurs 40 ans de versement.
04:03J'espère qu'il va y arriver.
04:04Moi je vais me faire taper sur les doigts.
04:06Je dis ce que je pense, moi.
04:08Evelyne votera donc RN pour la toute première fois ce week-end, comme une personne sur deux
04:13rencontrée ici.
04:14RTL événement signé Cindy Hubert, autour de cette grande peur du déclassement.
04:21Suite de notre série demain avec l'épisode 4, Sainte Inquiétude, inquiétude de ceux
04:26qui viennent en aide aux migrants.

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